LE Maroc compte aujourd’hui 13,24 millions d’abonnés au téléphone mobile, annonce l’Agence de réglementation des télécommunications (ANRT). Sur une population de 30 millions d’habitants, cela fait un taux de pénétration de 44,31% (presque un Marocain sur deux).
Le chiffre peut paraître impressionnant, mais il suit d’assez près la tendance au niveau mondial. Une étude benchmark réalisée par l’ANRT en 2005, sur une liste de 16 pays, place le Maroc, en matière de «télédensité mobile», en deçà de la Tunisie et à peu près au même rang que l’Algérie. Ces chiffres sont cependant en augmentation constante puisque le dernier trimestre de l’année en cours a connu une croissance de 2,63%.
Le nombre d’abonnés, en mars 2006, était de 12,904 millions. Par ailleurs, le parc de téléphonie mobile a enregistré 2,512 millions nouveaux usagers. A la même période de l’année précédente, il n’était que de 10,732 millions avec un taux de pénétration de 33,55%.
Des deux opérateurs qui se partagent le parc national, c’est Maroc Telecom qui se taille la part du lion: 67,38%, soit les deux tiers de l’ensemble des usagers. L’opérateur historique comptabilise 8,924 millions d’abonnés, et se permet même le luxe d’annoncer une évolution de 4% pour le seul trimestre mars-juin 2006. Méditel, pour sa part, et après cinq ans d’exercice, comptabilise 4,320 millions de GSM, soit 32,62% de parts de marché. Le deuxième opérateur a accusé, cependant, pour ce dernier trimestre un très léger recul de 0,2%.
En ce qui concerne la répartition des clients par type d’abonnement, la structure du marché ne change pas par rapport au dernier trimestre. Le constat est clair: c’est la carte prépayée qui a définitivement séduit les Marocains. Elle domine toujours le marché avec 95,01% des consommateurs contre seulement 4,99% de clients pour les produits postpayés. Par ailleurs, les deux types d’abonnement ont réalisé une hausse en enregistrant une croissance de 2,56% pour le prépayé et de 3,94% pour le postpayé pour ce deuxième trimestre de l’année. En 2005, le Maroc ne comptait que 576.000 abonnements postpayés (661.000 à juin 2006) et 10,157 millions pour le prépayé (12,583 millions pour cette année) soit une amélioration du taux de pénétration de 2,21%.
Devenu en une dizaine d’années un outil incontournable de la vie quotidienne, le téléphone mobile est certainement l’avancée technologique la plus banalisée de nos jours. Finis les temps où seuls quelques privilégiés pouvaient frimer avec leur téléphone dans la rue et où quelques autres trouvaient «vulgaire» cet étalage d’intimité en public. Utiliser son portable est devenu un geste tellement commun, qu’on peut se demander comment y avons-nous survécu pendant tout ce temps. Une banalisation qui se fait au détriment du téléphone fixe qui est relégué au rang d’outil archaïque. Bien que n’ayant jamais été généralisé, celui-ci est toujours en recul (-2% au deuxième trimestre de cette année). D’ailleurs, et toujours selon la même étude de l’ANRT, le Maroc connaît quasiment la pénétration la plus faible du téléphone fixe parmi les 16 pays. Avec un taux des plus insignifiants, 4,38% seulement, le parc national atteint péniblement 1,30 million de postes. A titre comparatif, la Turquie avec ses 70 millions d’habitants compte 18,9 millions de lignes fixes (1 ligne pour quatre habitants) bien qu’elle ait accusé elle aussi un recul dans ce domaine (ils étaient 19,1 millions en 2004).
Le téléphone fixe est, en grande majorité, utilisé à des fins professionnelles, puisque cette catégorie comprend 64,86% du parc national, soit 298.771 lignes. Les lignes résidentielles représentent 22,81% de la part du marché (849.475 postes), le reste étant investi par les publiphones. Ces derniers ne comptabilisent pas plus de 161.373 lignes incluant les téléboutiques, le parc des cabines téléphoniques et celui des publiphones à cartes. Les deux derniers segments (résidentiels et publiphones) ont enregistré respectivement une baisse de 2,13% et 3% lors du deuxième trimestre de l’année. Pour ce qui est de l’Internet, et malgré un taux d’équipement en PC assez important (supérieur à celui observé en Algérie et en Inde), le nombre d’abonnés reste relativement faible (341.859 connexions seulement).
L’espoir est quand même permis, puisque le Maroc a enregistré une hausse record de 103,3% par rapport à l’année précédente. C’est certainement au niveau de l’expansion de l’ADSL qu’on peut trouver une explication à cette évolution. Un taux de croissance de 138% enregistré depuis juin 2005 et de 34% pour le premier semestre de l’année en cours. En terme de pénétration ADSL, le Maroc est en effet très bon élève grâce à une appropriation très rapide de la technologie, due au fait que le marché de l’Internet marocain, plus récent, a adopté dès le départ cette technologie sans passer par les autres étapes (notamment RTC). De 139.323 connexions haut débit, en juin 2005, le parc national est passé à 331.746 connexions. De ce fait, on note une régression importante des autres formules, l’option Internet sans abonnement est passée de 12. 376 en mars à 9.053 en juin de cette année faisant état d’une baisse de 26,85% pour le trimestre. Le parc de liaisons louées (LL) a aussi connu une baisse importante, qui pourrait être expliquée par un effet de substitution des accès LL au profit de l’ADSL.
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