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Tariq Ramadan, selon LE MONDE
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22 décembre 2003 17:38
Tariq Ramadan, sa famille, ses réseaux, son idéologie

L'intellectuel est devenu en quelques mois, grâce à son débat avec le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, et sa participation au Forum social européen, la figure centrale de l'islam de France. Cette notoriété se nourrit de controverses et de zones d'ombre sur lesquelles "Le Monde" a enquêté.
Depuis quelques mois, Tariq Ramadan n'est plus seulement un prédicateur très populaire chez les musulmans français. Son dialogue en direct avec Nicolas Sarkozy, sa participation au Forum social européen l'ont imposé comme la personnalité médiatique centrale de l'islam de France, bien qu'il réside à Genève et n'ait pas la nationalité française. Cette accession à la notoriété s'est nourrie de controverses : Tariq Ramadan a été taxé d'antisémitisme après une tribune sur des intellectuels juifs, ses déclarations sur le statut des femmes ont choqué, notamment après sa formule en faveur d'un "moratoire"sur la lapidation. Sa célébrité a aussi prospéré sur les interrogations que suscite le personnage, sur les doutes à propos des non-dits de son discours officiel, sur les inconnues de son parcours personnel et intellectuel. Enquête sur ces versants moins visibles de Tariq Ramadan.
Ses liens avec les Frères musulmans
Né en 1962, l'intellectuel musulman est le dernier des six enfants (cinq garçons, une fille) de Wafa al-Banna, fille aînée de Hassan al-Banna, le fondateur du mouvement égyptien des Frères musulmans, formation islamiste qui cherchait à introduire l'islam sur la scène politique. Son père est Saïd Ramadan, considéré comme le disciple préféré du maître. Il fut exilé par Nasser en 1954 et s'est installé en Suisse. En 1961, il a créé le Centre islamique de Genève.
Tariq Ramadan affirme qu'il n'a jamais eu aucun lien avec les Frères. Il reconnaît que son père a été considéré, après son exil, comme le responsable des Frères musulmans à l'étranger. Cette fonction aurait cessé au début des années 1970. "Quand mon père meurt, en 1995, il est reconnu comme une autorité morale par les Frères, mais il n'est plus du tout dans la structure", avance-t-il.
Plusieurs sources égyptiennes, interrogées par Le Monde, démentent tout lien entre l'intellectuel suisse et les Frères. Abdelmonam Abou Al-Foutouh, membre du Haut Conseil de la guidance et successeur probable de l'actuel guide suprême, affirme : "Tariq Ramadan n'a pas de lien direct avec nous, même s'il existe une relation historique avec sa famille. Nous respectons son travail, mais il est dans une perspective qui n'est pas la nôtre." Issam Al-Aryan, autre responsable de l'organisation égyptienne, trouve que "Ramadan va trop vite et trop loin". Gamal Al-Banna, le petit-frère de Hassan Al-Banna, qui a toujours été éloigné des Frères musulmans et défend un islam ouvert, ne tarit pas d'éloge sur son petit-neveu : "Il défend des idées nouvelles sur l'islam, parce qu'il est jeune et que sa culture est européenne. Si les racines de sa pensée viennent des Frères, son interprétation est très différente."
Ses sources de financement
Richard Labévière rappelle, dans son livre Les Dollars de la terreur (Grasset), que Saïd Ramadan avait l'appui financier du roi Fayçal d'Arabie saoudite. Pour sa part, Tariq Ramadan affirme que son père est mort avec un demi-million de francs suisses de dettes et que le centre islamique a longtemps été hypothéqué. Il reconnaît cependant que Saïd Ramadan a été aidé financièrement, au début de son exil, par le roi Fayçal et par des Frères musulmans. Ce soutien aurait cessé à la fin des années 1960, quand les relations se sont normalisées entre l'Arabie saoudite et l'Egypte. L'intellectuel suisse explique qu'il est persona non grata en Arabie saoudite. Dans Etre musulman européen, il s'en prend violemment au royaume saoudien, "la trahison la plus manifeste et la plus odieuse des principes de l'islam".
Tariq Ramadan est professeur de philosophie au lycée de Saussure, à Genève, et professeur d'islamologie à l'université de Fribourg. Les éditions Tawhid de Lyon vendent "50 000 cassettes audio de Tariq Ramadan par an, tous titres confondus". Les revenus tirés des droits d'auteur sont versés à l'Association pour la promotion des auteurs musulmans (APAM). Celle-ci loue un bureau à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et rémunère une secrétaire à trois quarts de temps. Tous les déplacements du conférencier sont payés par les structures invitantes. Les interventions sont payantes, de 3 à 5 euros l'entrée.
Ses réseaux
Au début de sa prédication, Tariq Ramadan a beaucoup utilisé le réseau de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans. Il a prononcé ses premières conférences devant les auditoires des Etudiants musulmans de France (EMF) et des Jeunes Musulmans de France (JMF). C'est le début de l'ascension de M. Ramadan dans l'islam français. Pourtant, dès 1994, un fossé se creuse avec l'UOIF, qui regarde avec condescendance et défiance Présence musulmane, la structure qu'il crée pour organiser des cours en province. Aujourd'hui, cette instance est en sommeil. La structure la plus proche de Tariq Ramadan est le Collectif des musulmans de France, dont le noyau est l'Union des jeunes musulmans (UJM) de Lyon, qui gère les éditions Tawhid.
En 1995, Tariq Ramadan noue des contacts durables avec des membres de la Ligue de l'enseignement. Le responsable du service des relations avec l'islam de l'Eglise catholique, le Père Gilles Couvreur, lui présente Michel Morineau, alors responsable des questions de laïcité à la Ligue. Ce dernier met en place une commission islam et laïcité, qui tiendra ses travaux jusqu'en 2000 et constituera le relais le plus efficace de l'intellectuel suisse dans les milieux non musulmans français.
Ancien militant tiers-mondiste, M. Ramadan participe au Forum altermondialiste de Porto-Alegre dès 2001. En avril 2002, le collectif d'associations Divers-Cité, dont fait partie l'UJM, invite José Bové à donner une conférence à Lyon. Après ce premier contact, en juin 2002, M. Ramadan rencontre Bernard Cassen, d'Attac ; ils décident de travailler ensemble. En novembre 2003, l'intellectuel musulman participe au Forum social européen de Saint-Denis.
Son idéologie
On peut dire que Tariq Ramadan est un "intégraliste", au sens où il a une conception intégrale de la religion, qui concerne toute la vie du croyant et pas seulement la sphère privée. Pour lui, l'islam est un englobant : "L'islam, dans son essence, dépasse le domaine de définition du mot religion,écrit-il. L'islam investit le champ social et l'influence de façon conséquente." Le Père Christian Delorme, qui a longtemps travaillé avec les jeunes musulmans lyonnais, est très critique sur le conférencier : "Sous couvert de modernisme, son discours crée de la séparation dans la société française. Quand on dit que toutes les valeurs sont contenues dans l'islam, on nie qu'il y a d'autres valeurs qui précèdent l'islam dans la société française."
Un double discours ?
Khadija Mohsen-Finan, sociologue à l'Institut français des relations internationales, a mené une enquête approfondie sur le cas Ramadan pour le compte de l'Institut des hautes études sur la sécurité intérieure. Elle explique : "Je ne crois pas au double discours, au sens où on l'entend, c'est-à-dire que Ramadan irait dans les banlieues, dirait une chose, et autre chose ailleurs. Je crois, en revanche, qu'il s'est trop avancé sur la laïcité. Quand on lui demande d'être précis, il ne peut pas aller plus loin. Ce n'est pas du double discours, c'est qu'il est coincé. Aujourd'hui, on ne peut pas être séducteur à la fois dans le monde arabe, dans les banlieues et auprès des responsables politiques européens."Hakim El-Ghissassi, directeur du magazine musulman La Médina, fait une analyse du même ordre : "Son problème, c'est qu'il est tiraillé entre sa base et une volonté d'avancer dans sa réflexion. Comme il n'a pas de légitimité religieuse, il ne peut pas aller plus avant. Je considère Tariq Ramadan davantage comme un homme politique que comme un religieux."

Xavier Ternisien


Le "piège" des écoles confessionnelles
S'exprimant pour la première fois depuis l'annonce d'une loi sur les signes religieux, Tariq Ramadan s'est prononcé, samedi 20 décembre, à la mosquée d'Evry-Courcouronnes (Essonne), contre le recours aux écoles confessionnelles. "Ce serait un piège", a-t-il martelé. "Si certains pensent qu'à cause de la loi "il faut une école à nous", c'est exactement ce que veulent ceux qui souhaitent vous marginaliser, a-t-il lancé. Il faut que nous luttions contre l'attitude de victimisation : "on n'aime pas les arabes, les musulmans". Vous avez des droits, des devoirs".
Il a estimé que cette loi, venant après "quarante cas problématiques et quatre -cas- conflictuels, est la preuve que le débat politique en France est vide de projet". Exceptionnellement, pour ce colloque, les femmes n'étaient pas reléguées derrière les claustras du premier étage. Voilées pour la plupart, elles assistaient aux interventions, assises par terre, séparées des hommes.

LE MONDE 22.12.03

********** ÇáãÛÑÈí ÇäÓ
j
jam
22 décembre 2003 17:46
Salut anass,

tu en penses quoi toi de cet article?
m
22 décembre 2003 18:12
Salut Jamila

Je trouve qu’il n’y a pas d’accusations gratuites et sans arguments comme dans la plupart des articles qui traitent la personne de Ramadan, je retiens deux choses qui me paressent importante :

La première est le fait que les frères musulmans ne le considèrent pas comme l’un d’eux alors que dans plusieurs écries on accusé Ramadan d’être un frère musulman.

La deuxième est le double discourt, tout le monde disait qu’il avait un double discourt sans apporte la preuve.

Il y a aussi le fait que l’auteur de l’article est un journaliste qui assurent encore une certaine présence du fait religieux dans le quotidien Le Monde c’est un spécialiste de l’islam alors que les auteurs des autres articles sur Ramadan étaient des politiciens, historiens, féministes, demago…. Tous sauf des spécialistes l’islam

********** ÇáãÛÑÈí ÇäÓ
s
22 décembre 2003 18:19
moughrabi,Jam

J'ai retenu la même chose!

Les détracteurs de Ramadan ne vont pas aimer cet article, certains accusent X.Ternesien de collabo! ils ne leur faut pas grand chose pour passer à l'insulte.
L
Lin
23 décembre 2003 09:25


"M. Ramadan nie avoir organisé une réunion en 1991 avec le numéro deux d'Al-Qaida et le "cerveau" de l'attentat de 1993 contre le World Trade Center.
Tariq ramadan, intermédiaire des hautes sphères du terrorisme international. L'accusation ferait presque sourire l'intéressé si elle n'était pas reprise dans une plainte déposée auprès de la justice américaine. Il est soupçonné d'avoir "coordonné", en 1991, une réunion avec Ayman Al-Zawahiri, actuel numéro deux d'Al-Qaida, en fuite, et Omar Abdel Rahman, "cerveau" de l'attentat contre le World Trade Center, en 1993.

Cette allégation figure dans la procédure civile introduite, en août 2002, par les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 devant un tribunal fédéral de Washington. La plainte vise les financiers et les soutiens des réseaux terroristes d'Al-Qaida. En novembre 2002, les plaignants y ont inclus le Centre islamique de Genève, dirigé par Hani Ramadan, le frère de Tariq. Celui-ci n'est pas directement visé, mais le document contient une série d'allégations sur ses liens supposés avec les milieux islamo-terroristes. Elles se basent sur des extraits de procédures antiterroristes ou des notes des services de police européens, collectés par Jean-Charles Brisard, responsable de l'enquête menée pour le compte des familles de victimes.

La réunion de 1991 est ainsi mentionnée dans un document présenté comme une note des services de renseignement suisses. Rédigée en anglais, elle évoque une "conférence" tenue à l'Hôtel Penta, à Genève, par MM. Al-Zawahiri et Rahman, qui n'étaient pas recherchés à l'époque. L'information émane d'une "source bien introduite", sans autre précision. "Les frères Ramadan (Hani et Tariq) ont coordonné toute la réunion", affirme le document.

"ENTRETIEN DE LA RUMEUR"

Deux notes en bas de page précisent qu'Omar Abdel Rahman est "l'oncle des frères Ramadan"et que Tariq est un "membre important"des Frères musulmans, "même s'il dément tout contact avec l'organisation". Par ailleurs, selon M. Brisard, un témoin dit avoir entendu Hani Ramadan annoncer la conférence lors de la prière du vendredi, au Centre islamique. Selon ce fidèle, Ayman Al-Zawahiri aurait été présenté comme un "combattant islamique".

Tariq Ramadan dément toute participation à la réunion de 1991. "C'est un mensonge. Je n'ai jamais rencontré Ayman Al-Zawahiri et Omar Abdel Rahman, qui n'est pas mon oncle, affirme-t-il.Cela fait partie de cet espèce d'entretien de la rumeur qui vise à discréditer mon propos." Il évoque parmi ses détracteurs "des dictatures dans le monde musulman" et "un certain nombre de personnes sionistes, totalement pro-israéliennes". Selon M. Ramadan, ses fréquents séjours aux Etats-Unis, à l'invitation parfois des autorités, prouvent qu'il n'a rien à se reprocher."Il y a un mois, le département d'Etat américain m'a fait intervenir sur l'islam en Europe, souligne-t-il.Je suis pratiquement tous les mois aux Etats-Unis."

Il réfute aussi d'autres allégations contenues dans la plainte des familles du 11 septembre, comme celle lui attribuant une influence sur le parcours de Djamel Beghal. Ce Franco-Algérien est détenu en France depuis plus de deux ans, soupçonné d'avoir dirigé une cellule terroriste préparant un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Lors de sa première comparution devant le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, le 1er octobre 2001, il avait déclaré : "En 1994, j'ai suivi les cours dispensés par Tariq Ramadan, qui est un Egyptien de nationalité suisse appartenant aux Frères musulmans."

Or M. Ramadan affirme avoir dispensé des cours en France seulement à partir de 1997. En 1994, il ne donnait que des conférences. "Assister à une conférence et ensuite dériver, ça n'a rien à voir avec suivre des cours, ce qui renvoie à la notion de maître à penser", dit-il. Interrogé sur ce point par son avocate, M. Beghal ne reconnaît à l'intellectuel aucune influence sur lui. "Il confirme qu'il a assisté à des conférences de Tariq Ramadan en région parisienne, au début des années 1990, en tant que musulman s'intéressant à la religion. Mais cela n'a pas eu d'incidences sur son parcours religieux", précise Me Claire Doubliez.

"UN RÉFÉRENT INTELLECTUEL"

D'après les documents joints à la plainte américaine, Tariq Ramadan aurait été en lien avec un autre membre supposé d'Al-Qaida, Ahmed Brahim. Cet Algérien de 57 ans a été arrêté à Barcelone, en avril 2002, dans le cadre de l'enquête menée par le juge Baltasar Garzon sur les réseaux terroristes en Espagne. Une note de la direction générale de la police espagnole, rédigée le 10 mai 1999 lors de l'enquête, évoque des "contacts d'Ahmed Brahim avec des figures importantes de l'islamisme radical comme Tariq Ramadan". Une autre note parle de "contacts habituels" avec des institutions et des personnalités "islamiques" ou "à caractère radical", parmi lesquelles Tariq Ramadan.

Selon la fille d'Ahmed Brahim, son père aurait eu des contacts téléphoniques avec Hani Ramadan, pas avec Tariq. Le conférencier, lui, nie toute relation avec l'Algérien arrêté en Espagne. "Je ne connais pas cet homme, je ne l'ai jamais rencontré et je ne l'ai jamais eu au téléphone", affirme-t-il. M. Brisard, de son côté, n'en démord pas :"Tout ça montre que Tariq Ramadan attire vers lui des radicaux et des terroristes, il a un rôle idéologique."Il reconnaît toutefois que les liens allégués entre M. Ramadan et les milieux islamistes sont ténus. "Il n'y a pas de preuves, mais un faisceau d'indices et de suspicions qui mérite une enquête."A ce jour, la justice ne l'a pas jugée nécessaire, en France comme en Suisse. "Tariq Ramadan n'est jamais apparu dans un de nos dossiers avec une dimension opérationnelle, souligne un magistrat français spécialisé dans les affaires de terrorisme. C'est tout au plus un référent intellectuel pour certains."

Frédéric Chambon

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 23.12.03

La vie est comme un arc-en-ciel: il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs.
L
Lin
23 décembre 2003 09:26


Le discours et les fonctions de Hani Ramadan en font un frère encombrant. Tariq Ramadan affirme avoir pris, depuis longtemps, ses distances avec lui. Hani dirige le Centre islamique de Genève, visé par une plainte déposée aux Etats-Unis par les familles des victimes du 11 septembre contre les soutiens et les financiers des réseaux terroristes d'Al Qaida. Tariq souligne qu'il a cessé d'y collaborer à partir de 1994 et s'est occupé du Foyer culturel musulman de Genève, une association autonome. Pourtant, au même titre que le reste de la famille, il figure toujours, selon les documents officiels, au conseil d'administration du centre.

Située en plein centre-ville, l'institution - une maison aux volets verts - est la première du genre en Europe ; 200 à 300 élèves y suivent des cours d'arabe et de civilisation islamique. Hani Ramadan se charge souvent des sermons du vendredi. "Le centre islamique n'a pas d'idéologie affichée, explique Fawzia al- Ashmaw, enseignante au centre. Notre but est d'apprendre leur religion à de jeunes musulmans vivant en Suisse."

D'après la plainte des victimes du 11 septembre, l'institution genevoise a pour "principal soutien financier" le groupe Dar al-Maal al-Islami (DMI), considéré comme la structure centrale du financement saoudien de l'islamisme international. Selon Jean-Charles Brisard, l'enquêteur qui travaille pour le compte des familles, le Centre islamique aurait également des liens avec la banque Al-Taqwa, figurant sur la liste des organisations accusées par les autorités américaines de soutenir le terrorisme international. D'après lui, Ahmed Huber, l'un des anciens membres du conseil d'administration de la banque, se serait converti à l'islam dans l'institution de la famille Ramadan. "Tout ça, c'est de la foutaise", lâche M. Huber, qui reconnaît juste qu'Al-Taqwa a pu effectuer "des petits dons"au centre islamique de Genève, au moment du ramadan. L'ancien administrateur de la banque précise s'être converti à l'islam en 1963, dans l'appartement d'un " religieux lié au centre". A propos de Tariq Ramadan, il affirme : "Ce n'est pas un islamiste comme nous, il est d'un autre bord."

"LES DEUX FACES D'UNE MÊME PIÈCE"

Hani Ramadan refuse de répondre aux questions sur le Centre islamique de Genève. Tariq, de son côté, rejette les accusations de financement par les banquiers islamistes. "Aucun transfert de fonds n'a eu lieu entre la banque Al-Taqwa et le centre, pas un sou, assure-t-il. M. Huber est intervenu deux fois au centre mais il n'a aucun lien structurel ou financier avec nous." François Jung, du Groupe de recherche sur l'islam en Suisse, ne croit pas à une manne financière d'origine islamiste. "Au début, le Centre était financé par l'argent saoudien, explique-t-il. Mais maintenant il est criblé de dettes."

Hani Ramadan fait aussi l'objet, à titre personnel, d'une enquête judiciaire en Suisse pour "provocation publique au crime ou à la violence". Cette procédure a été ouverte à la suite de ses prises de position sur les femmes, qui lui ont aussi valu d'être suspendu de son poste de professeur de français dans l'enseignement public suisse. Dans une tribune au Monde, publiée le 10 septembre 2002, Hani Ramadan avait justifié la lapidation. Le 7 mai 1998, il déclarait, à L'Hebdo de Lausanne : "Ce que vous devez absolument comprendre, c'est que Tariq et moi sommes les deux faces d'une même pièce. Nous savons parfaitement ce que nous faisons et où nous allons." "Il est plus littéraliste que moi", constate simplement Tariq Ramadan, soucieux de se démarquer de son frère sans le condamner.

Frédéric Chambon

Le Monde

La vie est comme un arc-en-ciel: il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs.
M
24 décembre 2003 19:25
Salir un homme
Par Xavier Ternisien
mardi 23 décembre 2003



Face aux attaques dont je suis l'objet depuis un peu plus d'un an, j'ai pris jusqu'ici le parti de rire. Qu'importe si toutes les semaines, dans Marianne, Jean-François Kahn me taxe de "communautarisme". Qu'importe si Jack-Alain Léger, auteur de Tartuffe fait ramadan, me qualifie de "calomniateur compulsif" et autres joyeusetés. Qu'importe si le couple Pierre-Patrick et Jeanne-Hélène Kaltenbach m'accuse de "manipuler" le président de la Fédération protestante de France, Jean-Arnold de Clermont lui-même. J'en passe et des meilleures. Ma seule réponse à ces attaques a été mon travail : "Une seule ligne, la ligne de chemin de fer", disait Albert Londres. Beaucoup de ceux qui me calomnient pillent allègrement mes enquêtes sur l'islam, souvent sans me citer. C'est peut-être ma meilleure revanche.


Jusqu'ici, donc, je n'ai rien dit. Jusqu'à ce que je découvre le dernier numéro de la revue Pro-Choix. Jusqu'à ce que je tombe sur un article signé de Caroline Fourest et intitulé "Le Monde à l'envers. A propos des convictions anti-laïques diffusées par H. Tincq et X. Ternisien". Il y aurait beaucoup à dire sur le peu de sérieux de cette enquête à charge. On sourit des erreurs, qui feraient honte à un étudiant en première année de journalisme. Non, René Rémond n'est pas protestant, mais catholique. Fouad Alaoui n'est pas président, mais secrétaire général de l'UOIF. Aucune enquête de terrain, des approximations. Leïla Babès est même décrite comme "théologienne", ce qui fait rire beaucoup de monde…


Je m'amuse de lire qu'il m'est imputé de soutenir Tariq Ramadan, au détriment de l'imam de Bordeaux, Tareq Oubrou. Michèle Tribalat dit exactement le contraire, elle qui m'accuse d'avoir Tareq Oubrou pour "chouchou". Je suggère une commission d'arbitrage sur ce point, pour départager Caroline Fourest et Michèle Tribalat…


Je n'ai même pas envie de dénoncer le procès d'intention, les citations tronquées, les montages, les silences… Pourquoi présenter dans un intertitre la formule "les ayatollahs de la laïcité" comme venant de moi, alors que c'est une citation du père de Lila et Alma Lévy ? Le reste est à l'avenant.


Il y a plus grave. Caroline Fourest affirme tranquillement que je suis un "ancien séminariste" (page 43). D'où tient-elle cette information fausse ? Seuls deux sites ont diffusé sur moi un article abject, intitulé "Xavier Ternisien et ses amitiés particulières". Il s'agit de sos-racaille, un site raciste d'extrême droite qui dénonçait "les bougnoules" à longueur de page ; l'autre site est cpiaj.fr.fm, qui existe toujours et compare les arabes à "des déchets", qu'il faut "faire partir en fumée noire".


Que disait cette ignominie ? Je ne souhaitais pas descendre dans ces bas-fonds, mais la mise en cause de Mme Fourest m'oblige à le faire. Je précise que deux plaintes en diffamation avec constitution de partie civile ont été déposées contre ces sites racistes et extrémistes. Je cite donc, en me pinçant le nez : "Ternisien est un ancien séminariste jésuite, défroqué pour raison de mœurs inquiétantes au sein d'une abbaye de province. Les responsables lui conseillent alors vivement de se retirer ailleurs afin que le scandale, impliquant un autre jeune prêtre, n'éclate et ne salisse l'ensemble de la communauté."


Pour résumer le reste de l'article, je serais pédophile et je participerais à des ballets bleus avec Tariq Ramadan à Genève.


Est-ce sur ces sites que Mme Fourest, et donc Pro-Choix, prend ses informations ? Je rougis d'avoir à démentir ces salissures : Non, Madame Fourest, je n'ai jamais été séminariste, ni jésuite, ni défroqué ; je ne suis pas pédophile et je ne couche pas avec Tariq Ramadan. Un simple coup de fil, une enquête rapide auraient suffit à vérifier cette information absurde. Au lieu de cela, on a préféré salir.


Il convient ici de rapprocher la phrase de Mme Fourest avec l'article ignoble que je viens de citer :


Caroline Fourest : "Autant cet ancien séminariste peut se montrer critique envers l'intégrisme chrétien, autant certains de ses écrits sont ambigus face au fondamentalisme musulman"


SOS-Racailles : "De cette vocation contrariée, Ternisien gardera toujours une certaine rancœur contre l'Eglise ainsi que, d'une manière générale, contre tout ce que l'occident judéo-chrétien peut représenter, ce qui le conduira à fréquenter toutes les mouvances ennemies des valeurs judéo-chrétiennes ainsi que nous le verrons plus loin."


L'argumentation est la même : je serais hostile à l'intégrisme catholique, parce que j'aurais été renvoyé du séminaire…


Cette mise en cause ignoble conduit à s'interroger sur les orientations de Pro-Choix. Pourquoi Mme Fourest s'acharne-t-elle à prendre la défense de Rachid Kaci : il est simplement "de droite", se contente-t-elle d'indiquer. Passant sous silence le fait que M. Kaci tient un discours de droite dure, qui se situe à la droite de l'UMP. Faisant mine d'ignorer que Rachid Kaci participait, en 2000, à un banquet de l'Action française.


Cachant soigneusement enfin que Rachid Kaci est l'un des meilleurs soutiens d'Alexandre Del Valle, dont il a préfacé le dernier livre, Le totalitarisme islamiste. Plusieurs enquêtes fouillées ont montré clairement qui était Del Valle. Auteur venu de l'extrême droite, il exposait ses livres au salon du Front national à Toulon, en 1998. Dans l'un de ces articles il compare l'immigration à « un processus de colonisation de peuplement", "une véritable guerre de conquête, une invasion déguisée ».


Que se passe-t-il à Pro-Choix ?


Xavier Ternisien
h
28 décembre 2003 13:01
ARTICLE BETE:

ce qui gêne chez ramadan c'est que c'est un homme instruit et intelligent et qui défend la cause musulmane, en tout cas moi je le trouve on ne peut plus mieux car il est posé, calme et repond en donnant des réponses claires...bref c'est une tête et ça on n'aime pas en france, ça gêne... pour une fois qu'il y a une personne intelligente arabe qui passe à la télé, eh bien on le casse, on crée de fausses rumeurs, on dit qu'il est antisémite parcqu'l est franc et que son discours gêne, alors directement comme c'est à la mode aujourd'hui: " OHH VOUS AVEZ VU IL EST ANTISEMITE" mais arrêtez on s'en fou de ça, y'a des gens et des journalistes qui ne cherchent à savoir que ça, alors qu'on s'en fou, qu'il le soit ou pas, il l'a dit clairement qu'il ne l'ait pas, laissez cette homme travailler et fêtes lui confiance car on essaie de le décrédibiliser...

bravo ramadan, il faut plus de gens comme toi, et lorsque je vois chez ardison des hommes comme elie chouraqui ( 10 commandements) qui dit à thierry ardison: le seul reproche que je puisse vous faire c'est de ne pas inviter n'importe qui" à ce moment je savais que c'etait ramadan et on a reçu notre confirmation c'etait bien lui; il faut dire à cet homme raciste car ça montre le fond de sa pensée et que tout ce qu'il veut faire passer n'est que pure hypocisie, c'etait flagrand...

la liberté d'expression est un droit et on est libre de dire ce que l'on veut, ramadan critique certaines personnalités juives et on dit tout de suite antisémite, arrêtez cette provocation

dieudoné pareil a essayé de critiquer un peu le lobby juif existant en france et qui est une réalié à 100% et ça lui a valu d'être boycotter partout sauf chez ardison et encore, plus que ça il s'est retrouvé à jouer dans des petites salles pendant plus 1.5 ans, ce qui est ridicule...

il faut savoir que si on critique israel ou un juif , nous ne sommes pas antisémités, mais malheuresement on nous saute à la gorge et on vous lance cette étiquette pour vous décridibilider mais des gens comme ramadan et dieudoné y sont imperméables et ils ont faut plus en france.......
 
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