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Syrie : l'opposition appelle à la désertion et à la grève générale
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10 juin 2012 22:41
Syrie : l'opposition appelle à la désertion et à la grève générale

Ce dimanche, l'Armée syrienne libre (ASL) tout comme le Conseil national syrien (CNS) ont appelé militaires et cadres du régime à déserter.

L'appel à la défection du CNS. Le tout nouveau président du Conseil national syrien, élu ce week-end, Abdel Basset Sayda, a appelé dimanche « tous les officiels du régime et dans les institutions à faire défection». Il souhaite une collaboration avec l'Armée syrienne libre. Par ailleurs, il appelle «tous les Syriens expatriés pour qu'ils organisent des sit-in devant les ambassades syriennes». «Nous voulons réaffirmer à tous les groupes et à toutes les communautés, spécialement les alaouites et les chrétiens, que l'avenir de la Syrie sera l'avenir de tout le monde (...) Il n'y aura pas de discriminations basées sur le sexe ou l'appartenance à des communautés, et la Syrie nouvelle sera un état démocratique», a ajouté Abdel Basset Sayda, lui-même membre de la minorité kurde. L'élargissement de la base de son organisation lui semble capitale. Exilé de longue date en Suède, il a donné une accolade à Burhan Ghalioun, son prédécesseur. Il n'occuperait cependant le poste que trois mois, la présidence devenant tournante.

L'ASL appelle à la désobéissance civile. L'Armée syrienne libre (ASL) qui combat les troupes du régime de Bachar al-Assad a appelé la population syrienne «à lancer une grève générale conduisant à la désobéissance civile» et «nous pressons les militaires et les officiers de l'armée régulière qui n'ont pas du sang sur les mains à rejoindre les combattants», a indiqué le colonel Kassem Saadeddine, porte-parole de l'ASL en Syrie.

La région de Lattaquié cible des insurgés. Plusieurs centaines de rebelles sont concentrés à Heffa, dans la province de Lattaquié, au nord-ouest du pays, traditionnellement acquise au régime de Bachar al-Assad. Près de 60 soldats ont péri depuis le 5 juin dans les combats dans cette ville située à une cinquantaine de km de la frontière turque. Au moins 46 civils et rebelles y ont été tués également. La ville et les villages environnants étaient bombardés dimanche par l'armée pour le sixième jour consécutif, et des troupes supplémentaires sont arrivées sur place. Avec les violences à Heffa , «le littoral n'est plus une zone sûre et tout le pays est désormais impliqué dans la contestation», souligne l'OSDH.

Au moins 14 115 morts depuis la mi-mars. Au moins 14 115 personnes, en majorité des civils, ont été tués en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, selon l'OSDH. Au moins 9 862 civils, 3 470 soldats et 783 déserteurs sont morts dans la répression et les combats (l'OSDH comptabilise comme civils les hommes armés qui combattent le régime sans toutefois être d'anciens soldats). Samedi, au moins 111 personnes dont 83 civils et 28 soldats ont été tuées selon un nouveau bilan de l'OSDH, l'un des plus lourds depuis l'instauration théorique du cessez-le-feu.

Dimanche sanglant. Au moins 29 personnes ont été tuées à travers la Syrie dimanche, selon l'OSDH, dont 11 soldats tués dans des combats à Deraa (sud), à Homs (centre) et dans une attaque contre un convoi militaire à Deir Ezzor (est). Dans la ville de Homs, les troupes gouvernementales bombardaient violemment Khaldiyé, Jourat al-Chayah et d'autres quartiers rebelles, tuant trois civils. La zone était parallèlement survolée par des avions de surveillance. A Talbissé, située à 10 km de la frontière avec le Liban et pilonnée en permanence depuis plusieurs jours par les troupes gouvernementales qui tentent d'en reprendre le contrôle, trois civils ont été tués par les bombardements.

Londres n'exclut pas une intervention. Le ministre britannique des Affaires étrangères compare la situation en Syrie à celle de la Bosnie 1992 et 1995. Le pays est «au bord d'une guerre civile intercommunautaire où des villages voisins s'attaquent et se tuent entre eux». «Nous ne savons pas comment les choses vont évoluer. La Syrie est au bord d'un effondrement ou d'une guerre civile intercommunautaire et donc je ne pense pas que nous puissions exclure quoi que ce soir», a déclaré William Hague sur la chaîne Sky News. Le chef de la diplomatie britannique a réagi aux déclarations de Moscou qui, tout en restant opposé à un recours à la force contre Damas, verrait d'un bon œil Bachar al-Assad quitter le pouvoir «si les Syriens eux-mêmes tombent d'accord sur ce point». «C'est exactement ce que nous voulons. Mais ils ne peuvent pas décider de leur futur s'ils se font tuer, si leurs corps sont brûlés, si les observateurs sont abattus», a déclaré le Britannique.

LeParisien.fr
 
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