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syrie, L'incroyable silence du monde arabe
c
3 juillet 2011 19:12
Aucune condamnation de la répression exercée par le régime de Damas n'a été formulée par les Etats arabes. Pourquoi le cas syrien suscite-t-il un tel manque de réactions ? L'analyse du quotidien suisse Le Temps.

On cherche en vain, depuis le début de la crise syrienne, une condamnation de la répression – voire une simple prise de position – venant de l'Egypte, de la Tunisie ou de l'ensemble des autres pays arabes. Le cas syrien semble tétaniser les capitales arabes, pour une fois (qu'elles aient ou non accompli leur révolution) unies. Cette unanimité dans le silence ne laisse pas de surprendre, tant le régime syrien suscite des réserves, voire de l'hostilité, au sein de ses pairs arabes. Un tel silence est d'autant plus remarquable que la répression en Libye, d'un niveau comparable, avait suscité les vives critiques des voisins du colonel Kadhafi et un vote de la Ligue arabe en faveur de l'adoption d'une résolution de l'ONU, qui a conduit à l'intervention de l'Otan.

Pour l'Egypte et la Tunisie, les deux seuls pays où le printemps arabe a emporté les dirigeants en place, une explosion en Syrie ne pose pas de menace aussi immédiate que la Libye : il n'y a pas de frontières communes, l'urgence d'agir n'est pas la même. Or Le Caire et Tunis sont déjà assez empêtrés dans leur propre processus de transition pour prétendre en ce moment à un quelconque magistère.

Le silence de l'Arabie Saoudite, lui, est moins compréhensible. La monarchie de Riyad a des relations compliquées avec le régime baasiste de Damas. A priori, l'alliance stratégique entre l'Iran et la Syrie n'a jamais plu aux Saoudiens, qui considèrent Damas comme un cheval de Troie de l'ennemi perse et chiite au cœur du monde arabe sunnite. Mais cette hostilité de fond est tempérée par les relations familiales entre le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, dont l'une des épouses appartient à la nomenklatura alaouite au pouvoir à Damas. La famille Assad appartient à cette minorité musulmane, issue du chiisme et longtemps méprisée, voire persécutée par les sunnites, largement majoritaires en Syrie

Autre explication de la retenue saoudienne : Riyad, malgré son hostilité à Damas, tient avant tout au statu quo dans la région et déteste encore plus les révolutions que les ambitions régionales iraniennes. Quant à l'Irak, proche de l'Iran mais en froid avec la Syrie, il se méfie de la capacité de déstabilisation de Damas, qui a laissé transité par son sol des milliers de djihadistes depuis l'invasion américaine en 2003.

Seule exception dans le Golfe arabo-persique, le Qatar, dont l'émir a longtemps été très proche de Bachar El-Assad, auprès de qui il a souvent joué un rôle de médiateur. Au tout début de la crise, d'ailleurs, la chaîne d'information Al-Jazira, si prompte à magnifier les révolutions arabes, a fait preuve d'une remarquable discrétion au sujet de la Syrie. Mais les initiatives du cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani pour sauver son ami ont échoué : lorsqu'il a dépêché son ministre des Affaires étrangères et cousin à Damas pour promettre de financer les réformes en échange d'un calendrier et d'un contenu précis, ce dernier s'est fait snober par Bachar El-Assad. Une conversation téléphonique, censée éclaircir le malentendu, a dégénéré. Depuis, Al-Jazira se montre nettement plus offensive.

Autre paradoxe régional, Israël, qui n'a de cesse de dénoncer le soutien de la Syrie au Hezbollah et au Hamas, ses deux ennemis jurés, observe une prudence inquiète. Et pour cause, le régime syrien, champion autoproclamé de la cause arabe et palestinienne, a toujours maintenu l'ordre et le calme à la frontière avec Israël – sauf ce dernier mois, qui a vu des réfugiés palestiniens tenter de s'infiltrer sur le Golan. Mais cette tentative de diversion a eu pour conséquence l'éclatement de la communauté palestinienne de Syrie, dont une grande partie refuse d'être instrumentalisée par un régime très fragilisé.

Quant au Hamas, il s'est prudemment rapproché de l'Egypte et réconcilié avec le Fatah, la formation de Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne. Les lendemains sont si incertains à Damas... Enfin le Hezbollah, qui domine le nouveau gouvernement libanais, soutient aussi discrètement que possible le pouvoir syrien, son indispensable courroie de transmission avec l'Iran, qui fournit armes et financement. Aucune chance donc que le Liban, qui siège au Conseil de sécurité de l'ONU, vote une résolution condamnant la répression en Syrie. En désespoir de cause, Damas pourrait pousser le Hezbollah à déclencher un conflit avec Israël pour alléger la pression intérieure.

Dans ce cas, le parti chiite libanais se trouverait face à un dilemme délicat : jouer le jeu d'une puissance étrangère aux dépens du Liban ou assurer son avenir national en prenant ses distances avec son parrain syrien ?

[www.courrierinternational.com]
h
3 juillet 2011 19:52
coldman : j'ai posté un sujet qui concerne la france, donneuse de leçon .... t'en pense quoi>?
assalam o alykoum
c
3 juillet 2011 20:44
et toi, t'en penses quoi du silence du monde arabe vis à vis du regime sanglant de bachar?
h
3 juillet 2011 20:46
Citation
coldman a écrit:
et toi, t'en penses quoi du silence du monde arabe vis à vis du regime sanglant de bachar?

je ne suis pas syrien .. ça me regarde pas ... nous au maroc on vient de voter pour la nouvelle constitution ..

le reste ne m'interesse pas ... je suis pas français pour me meler de ce qui me regarde pas
assalam o alykoum
c
3 juillet 2011 20:55
c'est bien. effectivement, un monarque qui fait avancer son pays par voie référendaire avec un tel plebiscite ne peut que susciter le respect. Welcome
ptdrptdrptdrptdr
s
5 juillet 2011 19:45
oui il répond par les balles , et pourtant il était de longues années l'exemple et la référence pour bcp de gens qui se disent révolutionnaires n'est ce pas ? il a le même gabarit et la même vision des choses que HEZBOLLAH et HAMMAS et L'ALGERIE ETC....... ce genre de dictature révolutionnaire ne parle qu'avec les balles ,
je hais l'hypocrisie
D
5 juillet 2011 21:17
Citation
a écrit:
Un tel silence est d'autant plus remarquable que la répression en Libye, d'un niveau comparable, avait suscité les vives critiques des voisins du colonel Kadhafi et un vote de la Ligue arabe en faveur de l'adoption d'une résolution de l'ONU, qui a conduit à l'intervention de l'Otan.

C'est quoi cette falsification de l'histoire ? Quels voisins ont critiqué ?
Les faits ne se sont pas du tout déroulés comme ça, c'est parce-que la France et l'Angleterre ont voulu intervenir que la ligue arabe s'est réunie. Sarko en avait besoin pour agir parce-que personne d'autre ne voulait les suivre sans l'aval des pays arabes. On voudrait maintenant faire croire que ce sont les pays arabes qui ont demandé l'intervention ? Mais de qui on se moque là ?

Pour répondre à ton questionnement donc, le monde arabe a toujours été silencieux sur ce qui se passe chez son voisin, y a rien de nouveau. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne communique pas diplomatiquement, en coulisses.
B
6 juillet 2011 00:39
La presse tunisienne sceptique

Tout juste libérée du joug de Ben Ali, la Tunisie n'adhère pas non plus à l'intervention de la coalition par la voix de sa presse. Pour le journal Achourouk, ces opérations représentent "une menace pour la région, qui risque de la transformer en zone de tension et une base avancée pour les forces impérialistes qui n'ont pas intérêt à voir la région vivre un sursaut social révolutionnaire, nationaliste et démocratique".

"L'intervention étrangère va souiller la bataille du peuple libyen contre la junte corrompue et la dictature en Libye", poursuit le quotidien tunisien.

Le journal Essabah estime de son côté que l'opération en cours contre Kadhafi "suscite beaucoup de craintes et peut rappeler ce qui s'est passé en Irak il y a huit ans". "Il n'y a aucun doute que les intérêts représentent le motif essentiel de cette action militaire, le pétrole en est le carburant", écrit le quotidien qui dénonce les "aspects politiques et coloniaux" de l'intervention.
 
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