Nura Alispahic a vécu mercredi soir le moment le plus atroce de son existence. Allumant la télévision pour regarder les infos, elle a vu les images de son fils, Azmir, 16 ans et demi, exécuté avec cinq autres musulmans par les Serbes, à Srebrenica, en juillet 1995.
"J'ai vu avec mes propres yeux comment ces animaux ont tué mon fils. Il n'avait que 16 ans et demi. Personne ne peut comprendre ce que je ressens", expliquait-elle vendredi à l'Associated Press, totalement sous le choc, tremblante, en larmes.
La télévision bosniaque a diffusé cette vidéo amateur, apparemment filmée par des soldats serbes, au cours du journal télévisé de la nuit. On y voit six civils extraits d'un camion, les mains attachées dans le dos, poussés comme du bétail et alignés sur une colline. Quatre sont abattus par balles, l'un après l'autre. Les deux autres sont forcés à transporter les cadavres dans une grange voisine, puis exécutés à leur tour.
"Je l'ai vu. Il était le deuxième. Ils le poussaient. Il se retourne, et je le vois, c'est mon Azmir", raconte Nura Alispahic, 60 ans, assise avec sa fille Magbula à ses côtés dans leur chambre, dans un camp de réfugiés proche de Tuzla (nord). "Quelques secondes plus tard, ils lui tirent dessus. Il tombe".
Le cadavre d'Azmir fut retrouvé en 1999 dans une fosse commune par la commission de recherche des disparus. Il a été inhumé à nouveau en 2003 au cimetière-mémorial de Potocari, près de Srebrenica. Nura Alispahic a perdu son autre fils, Admir, dans les bombardements de Tuzla.
Cette vidéo amateur avait été montrée une première fois mercredi au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye, pendant le procès de Slobodan Milosevic, poursuivi pour génocide entre autres pour ce qui s'est passé à Srebrenica.
Plus de 8.000 musulmans bosniaques ont été tués dans cette enclave de l'est de la Bosnie à la fin de la guerre, à l'été 1995, dans ce qui fut le pire massacre en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Dix ans après, les Serbes aussi prennent de plein fouet la diffusion de ces images, revenues les hanter, alors que les deux principaux responsables du massacre, le chef des Bosno-serbes Radovan Karadzic et le général Ratko Mladic, courent toujours, avec l'aide présumée des nationalistes serbes et bien qu'inlassablement réclamés par le TPIY.
Jeudi, le président serbe Boris Tadic, l'air sombre, a noté que le pays, pour la première fois, voyait de ses yeux les crimes commis en son nom. "Les tueurs se promenaient librement parmi nous, dans nos rues, se comportant comme s'ils étaient d'honorables et ordinaires citoyens". "Tout ceux qui ont commis des crimes de guerre doivent rendre des comptes, ce n'est que de cette façon que nous pourrons avoir un avenir. Nous ne devons pas fermer les yeux sur la cruauté qui a eu lieu".
Pour Natasa Kandic, militante serbe des droits de l'homme, c'est l'heure de vérité pour un pays qui n'a jamais voulu faire face à la réalité des crimes de guerre: "Toute la 'bulle', cacher les preuves et nier les crimes, tout a éclaté, pendant les dix minutes qu'a duré la diffusion de la vidéo". Depuis cette diffusion, dix auteurs présumés de l'exécution ont été interpellés, six d'entre eux relâchés par la suite.
Alors que la Serbie connaît la tentation du révisionnisme, comme ce défilé de mai, où des manifestants arboraient des T-shirts à l'effigie de Karadzic et Mladic et affirmant que Srebrenica "n'a jamais eu lieu", des députés ont demandé jeudi que le Parlement reconnaisse l'existence des crimes serbes des guerres des Balkans.
A Sarajevo, Munira Subasic, représentante de l'Association des mères de Srebrenica, a dit avoir réclamé à Carla del Ponte, procureure du TPI actuellement en Bosnie, de pouvoir disposer de la totalité de la vidéo des exécutions, longue de deux heures, pour que peut-être d'autres proches puissent reconnaître les leurs.
Et a demandé que ces images soient diffusées partout en intégralité: "C'est très important de les montrer au monde. Un tel génocide ne peut pas, ne doit pas rester impuni". Mme del Ponte a précisé que le TPIY disposait d'autres images des massacres de Srebrenica.
Nura, elle, se souvient de la dernière fois qu'elle a vu son garçon. "Les Serbes entraient dans Srebrenica et Azmir est revenu m'embrasser avant de fuir. J'ai eu alors le sentiment que je ne le reverrais jamais", sanglote-t-elle.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/06/05 21:07 par jilali.
je me pose la question pourquoi les despotes et autre criminels de guerre filment leur massacrent qui serviront de preuve un jour ou l'autre pour leur proces.
Donatello a écrit: ------------------------------------------------------- > Salam, > > > je me pose la question pourquoi les despotes et > autre criminels de guerre filment leur massacrent > qui serviront de preuve un jour ou l'autre pour > leur proces. > > pas vous ?? >
parcequ'au moment , ou ils filment , ils se prennent pour dieu (logique, ils ont la vie de plusieurs personnes entre les mains) ,
ils pensent pas qu'un jour , le vent puisse tourner .
Mais sachant que les pre crapules que la terre a porté, ils ont tous fini un jour par tombe et etre jugé, à l'image d'hilter qui foutu le bordel en europe et qui etait puissant, Allah a fait en sorte qu'il soit neutralisé et ses collaborateurs jugé, bref, quand on commet un crime, on laisse pas de trace en principe, on le voit bien en ouzbekistan où on parle de 800 morts, mais black out complet, ou sont donc les preuve pour inculter islam kadyrov? il s'(en tirera car il n'a pas laisser de traces visuelle de ces crimes
Les Serbes (au sein des dirigeants militaires) n'étaient pas tous d'accord pour ce "triste évènement : nettoyage éthnique". Ainsi, certains pour prouver à leurs supérieurs qu'ils ont exécuté leurs "maudits objectifs", ils leurs fournissent des faits-preuves filmés...................Et par hasard des copies s'égarent ou volontairement dissimulés........jusqu'à l'fdiha devant tt le monde.
Amar du sous a écrit: ------------------------------------------------------- > > Pas tous malheureusement, derniérement Pinochet a > encore échappé au tribunal !!!!
la liste est longue, Y EN A Dans cette terre qui commettent des atrocités et échappent à la justice
tu peux ajouter :
Sharon Bush Hafez Al assad Vladimir poutine (en tchétchénie) ronald reagan harry truman george bush pére lyndon johnson . . .TOUS LES PRéSIDENTs américains depuis kennedy . . enfin la liste peut etre foutrement longue
Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/06/05 13:13 par Vador.
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