On hésite à évoquer la mort, à méditer sur cette chair humaine qui doit redevenir poussière. Le mot fait peur, suscite l’incompréhension, provoque la fuite et le rejet. La frontière de la vie demeure un sujet tabou des sociétés se déclamant toujours sans tabous.
Pourtant, il est évident que nous sommes de simples mortels qui atteindront leur ultime destinée à un moment défini de leur fragile existence. La finitude n’est-elle pas la seule certitude qui persiste dans ce monde souvent en perte de repères ?
Au cours de sa vie, l’Homme est sans doute visité par l’inquiétude de son devenir. Face à cette réalité, dure pour ceux qui ne croient pas en la vie dernière, l’oubli demeure le remède le plus populaire. Pour ce faire, agitation et bruit viennent empêcher les « mauvaises pensées » de venir perturber les consciences anesthésiées et les âmes mutilées !
Pourtant, la mort est là, se dressant tel un défi pour l’Homme moderne malade de sa modernité, imbu de sa suffisance, fier et satisfait de lui, le rappelant à sa condition de mortel.
« Nous sommes tous certains de la mort, mais rares sont ceux parmi nous qui s’y préparent. Nous sommes tous sûr de l’existence du Paradis mais rares sont ceux parmi nous qui oeuvrent en ce sens. Nous sommes tous certains de l’existence de l’Enfer mais rares sont ceux parmi nous qui le craignent. » (Hâmid al-Qaysarî)