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adrien_2 a écrit:
salam a tous
Plusieurs enfants de moins de six ans, portes disparus, ont ete retrouves affreusement mutiles il y a quelques annees dans des regions rurales marocaines ou la sorcellerie, le charlatanisme, mais surtout les actes sataniques, rapportes par la presse locale, ont jete l'effroi dans un pays encore ronge par les pratiques medievales. A Adjelmous, dans la region de Khenifra, dans les montagnes du Rif, plusieurs enfants ont ete enleves entre 1999 et 2003 par des adeptes de la magie noire. Leurs corps ont ete retrouves dans la foret avoisinante, affreusement mutiles, par la gendarmerie. Un de ces enfants victime de pratiques sataniques qui a fait l'objet d'une emission sur les enfants disparus de la chaine radiophonique marocaine, a ete retrouve en aout 2003 dans la foret de la localite d'Adjelmous pratiquement "scalpe", sans langue, sans yeux et sans la levre inferieur, le corps a moitie devore par les chiens. Le quotidien "Al Ittihad El Ichtiraki", qui a fait un long reportage sur les pratiques medievales et terrifiantes de certains sorciers d'Adjelmous, rapporte que dans ce petit village du rif marocain, la fable du "tresor cache" serait derriere ces massacres d'enfants.
En fait, dans les regions rurales marocaines, ou le taux d'analphabetisme avoisine les 80 %, exacerbe par un chomage endemique, le charlatanisme, mais egalement la sorcellerie, restent une pratique courante. Dans ces regions du rif souvent difficiles d'acces et pratiquement isolees par des montagnes fortement boisees, l'invocation des djinns et demons est toujours pratiquee par les talebs et sorciers pour exorciser le "mauvais oeil", favoriser la fertilite des femmes, provoquer le mariage de vieilles filles, ou jeter le mauvais sort.
Le plus etrange, c'est que dans les grandes villes du Maroc, et particulierement dans la capitale, ces pratiques, quoique feutrees, dissimulees, restent de mise. A la Souika de Rabat, dans la vieille ville, une ribambelle de gamins prend possession de la ruelle principale des le crepuscule pour vendre des centaines de petites tortues. "Non, c'est pour les gens qui ont des jardins et qui aiment elever des tortues?, repond un des gamins a la question de savoir qui "achete ces tortues". En fait, la sorcellerie arabe, et plus particuli?rement au Maghreb central, utilisait souvent les tortues comme rituel pour des actes sataniques ou pour jeter le mauvais sort. A la Souika de Rabat, des echoppes obscures, dans lesquelles on entre le dos courbe, proposent plusieurs dizaines de varietes d'onguents, de matieres premieres, de vegetaux pour les rites sataniques, ou pour la sorcellerie.
"Djaoui, fsoukhs, chham, plombe, plantes, ecorces d'arbres, et tant d'autres matieres et onguents pour la pratique de la sorcellerie sont disponibles, avec en plus des varietes tres rares, sinon disparues ailleurs au Maghreb. Au Maroc, la sorcellerie, qui n'est pas tellement un tabou, ni un ph?nom?ne marginal, rythme toujours le cote mysterieux d'une societe qui veut s'affranchir d'une epoque medievale tres presente dans les regions rurales, faiblement developpees, encore assujetties au role mystique des charlatans et des talebs de douars.
Au point que des jeunes filles, cultivees et urbanisees, n'hesitent pas a solliciter la "baraka" des saints et des marabouts qui pour trouver un emploi, qui pour se marier, ou pour exorciser le "mauvais oeil".
A Rabat, un saint homme, Sidi El Yabouri, est devenu le souffre douleur des filles qui veulent se marier. Chaque mercredi, les jeunes filles, qui ont consulte auparavant un "voyant", y affluent pour contrecarrer le mauvais sort.
Le rituel est stupefiant : apres l'invocation adressee au saint homme pour conjurer le mauvais sort, allumer des bougies et tourner autour plusieurs fois avec des incantations, la jeune fille doit imperativement se purifier en prenant une douche avec l'eau du puits du mausolee, ensuite laisser ses sous vetements sur une tombe pour que sa visite ait de l'effet. Sous le vernis de la modernite, la societe marocaine reste encore prisonniere de pratiques medievales, ailleurs presque disparues au Maghreb, de sorciers reputes qui vivent des contradictions sociales d'un pays qui n'arrive pas a se debarrasser de ses "djinns"
apre (Lanouvellerepublique.com)
adrien=younes