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La Sorbonne évacuée par la force
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12 mars 2006 13:20
La Sorbonne évacuée



L 'université de la Sorbonne a été évacuée, samedi 11 mars, par les forces de l'ordre avant que ne s'achève la troisième nuit d'occupation par 300 étudiants pour protester contre le contrat première embauche. A l'exception, d'une occupation nocturne de quelques heures en 1986, les lieux n'avaient pas été investis depuis mai 1968. Un peu avant 4 heures du matin, l'assaut a été donné par les CRS et les gendarmes mobiles et les étudiants évacués.



Récit d'une occupation. Il est 17 heures quand plusieurs centaines d'étudiants s'engouffrent dans la prestigieuse Sorbonne par une fenêtre de la façade rue Saint-Jacques, forçant les barrages de CRS. Sur place, une vingtaine de jeunes occupent les lieux depuis mercredi soir et voient arriver avec soulagement le renfort.



Ebahis d'avoir investi "un tel symbole", les jeunes errent dans les couloirs. Tables et chaises sont remontées du sous-sol pour bloquer les accès. Très vite, une AG s'organise amphithéâtre Descartes. "Le recteur a annoncé que 300 non étudiants avaient envahi la fac", lance un jeune provoquant huées et sifflets.

Les tirades se succèdent à la tribune. "Nous sommes dans un lieu historique faisons en sorte que ça se passe le mieux possible" ; "La Sorbonne doit être le fer de lance du blocage de toutes les universités."

18 heures : l'AG déclarée souveraine, vote l'occupation à durée "indéterminée" jusqu'au retrait de la loi sur l'égalité des chances et la réouverture de la Sorbonne. En cas de charge des CRS, les étudiants s'accordent sur "une défense activement non-violente". Amphi Richelieu, un étudiant joue du classique, sur un piano à queue. Parents, grands-parents appellent leurs enfants pour les mettre en garde.

Mis à part quelques autonomes qui ont envie d'en découdre, l'ambiance est détendue jusqu'à l'arrivée de Jean-Luc Mélenchon, vers 19 heures. La plupart des étudiants veulent voter pour autoriser ou non le sénateur (PS) de l'Essonne à prendre la parole. Mais un petit groupe fond sur lui, le bouscule, lui crache dessus avant qu'il ne soit évacué prestement. Une jeune fille pleure : "Une minorité d'extrême gauche anarchiste est en train de foutre en l'air le mouvement." "Vous nous pourrissez, on va perdre à cause de gens comme vous", crie-t-elle. Un débat s'organise sur le risque de récupération du mouvement par les hommes politiques.

20 h 30 : pause casse-croûte. Au menu, Nutella, saucisses froides, lait, quatre-quarts, madeleine : des étudiants ont ravitaillé par les fenêtres leurs camarades.

Des fenêtres de la bibliothèque, des jeunes échangent des slogans avec leurs camarades réunis par centaines à l'extérieur. Des dizaines grimpent aux échafaudages pour rejoindre les occupants. "A ceux qui veulent précariser les jeunes, les jeunes répondent résistance." Inquiet d'éventuelles dégradations dans les locaux, un service d'ordre étudiants fait des rondes dans l'établissement. Dans un couloir, un groupe d'élèves du lycée Jean-Jaurès de Montreuil jouent au "Trou du cul", un jeu de cartes. "Mes parents sont furieux que je sois là, je suis privé de sortie pour un mois", dit l'un d'eux. Plus loin, une jeune étudiante écrit au feutre sur les murs : "Mort aux soc-dems (sociaux-démocrates)".

23 heures : l'occupation de la Sorbonne fait l'ouverture du journal de France 3. Une douzaine de jeunes ont investi un local technique où se trouve une télé. "C'est cool, ils parlent beaucoup de nous." "Moi qui viens du 93, Si j'avais cru qu'un jour, j'occuperai la Sorbonne", s'enthousiasme un jeune étudiant de Paris-I Tolbiac.

Minuit : des bruits courent sur une éventuelle évacuation. L'assaut est donné à 3 h 45. Les forces de l'ordre pénètrent dans l'université, malgré des barricades improvisées et des jets de bouteilles. Pulvérisant du gaz lacrymogène et forçant le passage à coups de matraque, ils parviennent rapidement à encercler les manifestants. Selon la préfecture, il y a eu 11 interpellations, 2 blessés parmi les jeunes, 11 parmi les forces de l'ordre.

Emmanuel Fansten et Martine Laronche
Article paru dans l'édition du 12.03.06
D
12 mars 2006 18:50
Prise de tête ces étudiants ! Qu'ils aillent occuper Matignon !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
A
13 mars 2006 00:07
Au moins ça me permet de pas avoir cours lundi ! surtout que j'avais un dossier en marketing à présenter à l'oral. Merci mon dieu.
 
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