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Que sont devenus les anciens mineurs marocains ?
a
13 mars 2010 20:13
salam alaykoum;

Personne n’ignore aujourd’hui, dans la région nord pas de calais , ce que les Polonais ont apporté aux mines. Pas sûr qu’il en soit de même pour les Marocains. Pourtant les conditions dans lesquelles s’est effectué leur recrutement par les HBNPC sont sensiblement les mêmes. Et leur contribution à l’économie du Nord et du Pas-de-Calais n’est pas moins méritante.

Aux confins de l’Atlas
S’appuyant sur un contrat passé entre l’État français et le Royaume du Maroc, les recruteurs qui connaissaient le pays pour y avoir vécu au temps du Protectorat, sont allés prospecter aux confins de l’Atlas, du côté de Marrakech, Ouarzazate, Agadir ou Taroudant. Avec un nom qui revient souvent : M. Mora qui a joué un rôle important dans ce recrutement effectué avec le concours des autorités locales.
Taroudant est la commune d’où est originaire Abdellah Samate, président de l’Association des mineurs et anciens mineurs marocains située à Dechy. Comme lui en 1963, des milliers de jeunes Marocains, vivant dans une ruralité profonde, illettrés pour la plupart, se sont laissés convaincre d’aller travailler en France dans les mines de charbon, essentiellement en Lorraine et dans le Nord - Pas-de-Calais. « Une main-d’œuvre pas chère, autorisée et encadrée… Mais on a oublié qu’il s’agissait d’êtres humains » dit M. Samat.

Au contraire des Polonais qui, pour nombre d’entre eux avaient travaillé dans les mines de Westphalie, les Marocains ne connaissaient rien aux métiers de la mine, rien des risques qu’ils couraient, rien de la silicose. Ils ont été mis au travail sans ménagement, envoyés sur les tâches les plus rudes, dans les endroits les plus dangereux. Et pendant des années, sans doute un peu naïfs, ils n’ont rien dit, travaillant toujours plus pour gagner plus.

Contrat de 18 mois
Pour mieux les maîtriser et prévenir d’éventuelles revendications, à partir de 1967, ce sont des contrats de 18 mois qui étaient proposés. Le moindre faux pas et c’était le retour au pays. Même chose en cas de maladie, silicose, surdité… 90 % des personnes concernées ont signé ; incapables de se défendre. « Ce contrat a fait des dégâts jusqu’en 1980 » poursuit M. Samate. Et les mineurs marocains n’avaient rien à attendre de leur roi, Hassan II à l’époque, soucieux de normaliser les relations entre les deux pays ébranlées par l’affaire Ben Barka.

Grève de deux mois
Progressivement, les mineurs marocains ont pris conscience de la discrimination dont ils étaient l’objet. En 1980, éclate une grève qui n’était pas « officielle » puisque les mineurs marocains n'étaient pas syndiqués. Pas toujours bien comprise, elle a néanmoins permis de faire avancer les choses. Enfin, les Marocains se voyaient accorder le statut de mineur qui leur avait toujours été refusé. La chose était extrêmement importante car du même coup ils obtenaient le droit au congé de reconversion, aux pré-retraites, à la retraite… à un moment où les puits de mine fermaient les uns après les autres. Mais c’était un leurre car les mineurs marocains remplissaient très rarement les conditions nécessaires. Des aides au retour étaient également accordées mais ceux qui en ont bénéficié ont très vite déchanté… Les sommes allouées étaient très largement insuffisantes pour se réinstaller au pays. Et la détresse dans laquelle ils se sont retrouvés, a découragé nombre de ceux qui étaient encore en France. Les silicosés ont même vécu des moments terribles. Dans l’impossibilité d’être soignés, sans oxygène, les plus atteints sont morts étouffés quelques mois seulement après leur retour.
D’où cet autre conflit qui a éclaté en octobre 1987, lorsque les Houillères ont incité les mineurs marocains à accepter l’aide au retour. La grève a été très dure. Elle a duré deux mois. Les puits étaient bloqués, le charbon ne pouvait plus remonter. Mais elle a permis d’obtenir des garanties pour le congé charbonnier, la reconversion et la protection sociale pour ceux qui, malgré tout, acceptaient de rentrer au pays.
la suite:

[www.echo62.com]

Plein Droit n° 14, juillet 1991
« Quel droit à la santé pour les immigrés ? »

[www.gisti.org]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/03/10 20:14 par aberosabil.
a
13 mars 2010 21:44
En tout cas " respect " à tous ses HOMMES (dont mon père) qui se sont tués à la tâche
¤ [color=blue] Que DIEU [/color] nous pardonne [color=magenta] AMINE [/color] ¤c(__¡__) | [color=blue] c(__¡__) | [/color] [color=magenta] c(__¡_) | [/color]
a
14 mars 2010 16:54
salam alaykoum:


pour se renseigner sur leur droits:
Association des Mineurs et Anciens Mineurs Marocains du Nord - Pas-de-Calais
33 rue casimir Beugnet - 59187 Dechy
Email : [email protected]
Tél. : 0327962334 - Fax : 0327981476


effectivement il y en a beaucoup : 80000 en tout...

[www.yabiladi.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/03/10 17:09 par aberosabil.
a
15 mars 2010 19:12
Bonjour aberosabil

Tout d'abord merci pour tes sujets toujours très intéressants.

Les mineurs de ma région pour la plupart ont réussi leur retour au bled avec leurs économies ils ont crée un commerce ,une petite entreprise ou acheté un outil de travail à leurs enfants.
Ils touchent une pension confortable par rapport au cout de la vie au Maroc surtout qu'ils sont tous propriétaires de leur maison.
D
17 mars 2010 16:47
tout n et pas aussi rose akounkou

certains sont mort a causes des maladies contractée au fonddes mines.
certains sont assis sur le bord d un lit dans un foyer sonacotra pour percevoir une maigre retraite
certains sont bien retournés au maroc et tentent avec plus au moins de réussite de vivre decement.
en tout cas tous ont été bien exlpoité, et c est sur leur enfants que les flics se dechainent aujourd hui.
a
17 mars 2010 22:52
Bonsoir DJ kilo maticha

Je n'ai jamais écrit que les anciens mineurs marocains avaient la vie en rose ou tout était facile surtout dans les années 60.
Je répète que ceux de ma région pour la plus part ont bien tiré leur épingle du jeu et ils font parti des privilégiés au bled parce qu'ils ont bien utilisé leurs économies plus leur retraite 10000 à 20000 DH.
Si c'est à faire aujourd'hui il y aura encore plus de candidats qu'en 56 à 70.
Je parle de ceux qui sont rentrés au Maroc.
Ceux qui sont restés ici avec ou sans leurs enfants ont fait un autre choix avec des inconvénients de ne pas joindre les 2 bouts compte tenu du cout de la vie en France qui est plus chère.
Je parle en connaissance de cause des gens que je connais bien de ma génération.
C'est un témoignage gratuit et sans parti pris.
D
18 mars 2010 10:04
Salam,

Les conditions risquent d'être encore plus difficiles pour ceux qui sont restés en France :

Près de 600 mineurs du Bassin houiller sont montés à Paris, hier, pour protester contre la fin du remboursement de certaines dépenses de santé. Ils étaient entre 1 500 et 2 000 à défiler dans les rues.

[www.republicain-lorrain.fr]
a
22 mars 2010 14:28
les anciens mineurs (MAROCAINS) dans le Nord-Pas-de-Calais, ont obtenu la condamnation de leur ex-employeur, les Houillères du Nord-Pas-de-Calais, pour discrimination. Ils n'avaient pas reçu les mêmes avantages que les autres mineurs au moment de la fermeture des mines. Selon l'Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais, près de 3 000 anciens mineurs maghrébins pourraient, eux aussi, faire valoir leurs droits.
AFP /
Philippe Huguen

détails:


La conversion des avantages en nature (gratuité de leur logement et de leur chauffage) en un capital versé en une seule fois, avait permis aux anciens mineurs français et ressortissants de l'Union européenne du Nord-Pas-de-Calais, de racheter leur logement. En revanche, les mineurs originaires du Maroc, n’avaient jamais bénéficié de cette mesure. Cette injustice a été longtemps dénoncée par l’AMMN. Après des rebondissements, le conseil des prud'hommes de Douai a jugée discriminatoire, l’attitude des Charbonnages de France, représentés depuis 2005 par l’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM).

L'ANGDM versera 40 000 euros à chacun des dix mineurs, au titre des dommages et intérêts. Pour autant, certains d’entre eux ne se sont pas vite réjouis du jugement. "On a galéré, on a galéré. J'espère que ce sera le jugement définitif et qu'ils ne feront pas appel", a lancé avec émotion Ihdhi Bachare. Pour leur avocate au contraire, Marianne Bleitrach, c’est une consécration. "C'est un dossier très complexe qui a été renvoyé à deux reprises. Je suis très heureuse que la discrimination soit reconnue aujourd'hui. C'est un très grand plaisir", a-t-elle expliqué.

Auparavant, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE), avait reconnu en 2008, le droit des ex-mineurs marocains aux mêmes avantages que les mineurs européens. Elle avait dès lors exhorté l’ANGDM, à cesser la discrimination. Toutefois, après des audiences de conciliation, l’ANGDM n’était disposée qu’à leur donner chacun, "un chèque de 10 000 euros alors que les maisons s'élevaient à plus de 100 000 euros", a indiqué La Voix du Nord, citant leur avocate.

Beaucoup de ces anciennes "gueules noires" ont baissé les bras. Seuls dix d’entre elles emprunteront une voie judiciaire. "Ce combat que nous avons eu le courage de lancer, nous le menons pour tous les autres mineurs marocains", a expliqué Abdellah Samate, fondateur de l’AMMN en 1989. Une victoire pour tous, qui pourrait sans doute donner de l’espoir à d’autres mineurs de se lancer dans une bataille judiciaire.
lundi 22 mars 2010
 
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