Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
La solution sans hypocrisie: dire la vérité
c
25 février 2011 16:42
"Par Younes Fennich
Le 16 février 2011, 12h21min

En dehors de tout complot

Qui peut se taire aujourd’hui ? Qui peut se taire maintenant… ? Des jeunes ont lancé un appel à la manifestation pacifique, à la révolte pacifique ou à la désobéissance civile pacifique. Etc. Ce serait pour le 20 février. Qu’importe la date parce qu’il y aura sûrement ou peut être d’autres rendez-vous fixés par les uns, jeunes ou moins jeunes, ou par les autres, jeunes ou moins jeunes…

Le gouvernement annonce l’embauche de deux milles chômeurs diplômés. La date de cette annonce est significative. Doit-on applaudir ? Non. Le problème n’est plus une question de revendications sociales mais il s’agit d’un sentiment général d’injustice politique. Aujourd’hui, la psychologie de l’individu a rejoint celle du groupe. Aujourd’hui, il faut dire la vérité sans emballage adoucissant pour la simple raison que le Pouvoir ne semble pas avoir compris que les gens ont atteint la limite de la patience humaine. Ceux qui sont contre la révolte se divisent en deux catégories : Les corrompus d’un côté et les honnêtes gens véritablement pacifiques ayant un revenu stable. Les premiers sont connus de tous et de toutes et résisteront jusqu’au bout pour maintenir la corruption comme unique moyen de vie en société et comme unique moyen de communication avec l’Administration. Les seconds quant à eux défendent encore comme ils peuvent le Pouvoir pour éviter le pire aux leurs, mais ils ont tôt fait d’être à court d’arguments face à quelques faits de l’histoire très récente gravée à jamais dans tous les esprits. Simples exemples :

« Les cas précis d’innocents injustement emprisonnés et/ou torturés qu’ils soient musulmans « islamistes » ou d’extrême gauche. « Amadeus »…Etc. Les cas précis de vols des biens publics dans l’impunité totale. L’échec flagrant de la réforme de l’institution judiciaire. La radiation de cas précis de juges honnêtes. Les pouvoirs incommensurables du nouveau parti politique de l’Administration et toutes ses injustices. La fermeture des 80 écoles coraniques où les fils des pauvres apprenaient à lire et à écrire gratuitement et sans formalités administratives. L’invitation à un festival de musique de l’un des plus grands ennemis de la société religieuse et traditionnelle. La radiation de l’érudit de Casablanca pour avoir dit la vérité et pour s’être acquitté de son devoir conformément à la Constitution. L’impunité totale dans l’affaire Annajat. L’impunité totale par rapport aux affaires liées au centre cinématographique. L’affaire Carrefour à Salé. L’affaire de l’adjoint du maire de Salé injustement emprisonné. L’échec de la réforme de l’Administration et de la notion de nouveau concept d’autorité. L’échec de l’instauration de la crédibilité par rapport aux élections communales et parlementaires. Opacité par rapport à la transmission de rapports ou de courriers dénonçant la corruption à qui de droit et sanction automatique des auteurs de ces rapports ou courriers. L’absence d’efficacité de Diwane Al Madhalim. L’absence d’efficacité de l’instance centrale de prévention de la corruption. Absence de réponse convaincante à la demande d’explication formulée par un parti politique par rapport au dossier du 16 mai. L’affaire des détenus politiques par rapport à l’affaire Belliraj. L’affaire des avocats auteurs de « lettre à l’Histoire ».L’absence de véritable rôle des parlementaires et vote historique de la majorité au Parlement contre le projet de loi proposé par le parti « islamiste » en vue de réduire les salaires des parlementaires. Le traitement réservé aux « islamistes » opposants réputés anticorruption bien que pacifiques en raison de réunions à domiciles. Le dossier de l’installation aux postes de choix des membres de la famille du Premier ministre. La question des critères de nomination des hauts fonctionnaires de l’Etat au ministère de l’intérieur ou dans la police nationale. Le dossier du départ volontaire des fonctionnaires de l’Administration. La condamnation injuste d’un quotidien à des centaines de millions non payées sans arrêt de parution du quotidien en question et la liquidation judiciaire avec arrêt de parution d’un hebdomadaire opposant pour non paiement de sommes dues. L’absence de crédibilité d’hommes politiques ayant obtenu des postes de ministres. La question de l’enrichissement rapide de ministres. Le dossier des cartes de la promotion nationale et de l’usage qui en est fait. Et tout cela sur fond de pauvreté extrême de larges pans de la société et d’augmentation faramineuse du prix des produits de première nécessité »

Et le grand problème c’est cette spécificité locale qui fait qu’il ne s’agit pas là de révélations inédites mais de sujets largement traités par la presse écrite nationale dans leurs moindres détails, des sujets que tous et toutes connaissent par coeur. Liberté d’expression ? Non, le plus juste serait de parler de liberté d’expression par rapport à la presse écrite seulement... Parce que la télévision ne dit rien quand elle ne défend pas carrément des fautifs. Mais quand aucune suite n’est donnée à tout ce qui est dénoncé dans la presse écrite, les sentiments d’amertume et d’injustice n’en sont que plus prononcés. Les dénonciateurs de la corruption et du vol des biens publics dans la presse écrite ont même été jusqu’à défier carrément le Pouvoir ou l’institution judiciaire de les mettre en prison s’il s’avère qu’ils ne disent pas vrai à propos des corrompus qu’ils dénoncent.

Quand aucune suite n’est donnée à la dénonciation des corrompus et des voleurs des biens publics, le cerveau de n’importe quel individu renvoie à l’adage suivant : ‘La caravane passe, les chiens aboient’…Un adage qui, appliqué ici, ne fait que raviver la colère de l’individu qui n’accepte pas que le monde soit à l’envers. Or, rappel : Aujourd’hui, la psychologie de l’individu a rejoint celle du groupe.

Aujourd’hui, pour être honnête, il faut reconnaître que toutes les tactiques pour continuer à survivre en tant qu’organe de presse, par exemple, pour éviter le courroux du système sont épuisées. Les soldats de la plume sont fatigués. Les soldats de la plume sont à court d’arguments parce que les contradictions fusent dans tous les sens et parce que la colère et le sentiment d’injustice ont annihilé la naïveté des gens.


Les mécontents ne sont pas cantonnés dans un camp déterminé avec une idéologie précise et des idées politiques précises. Les mécontents sont de tous les bords qu’ils soient islamistes ou gauchistes. Qu’ils soient des jeunes ou des moins jeunes ex adhérents à des partis politiques ou sans aucune expérience d’appartenance politique. Qu’ils se croient athées ou qu’ils soient musulmans. Tous n’attendent que le catalyseur, le facteur déclenchant quelque soit-il.

Continuer à arguer de l’athéisme des uns ou de l’extrémisme religieux des autres selon les intérêts du moment, appeler dévergondage le comportement des uns et appeler ce même dévergondage « ouverture d’esprit » selon la conjoncture qui se présente subitement, c’est continuer à prendre les gens pour des imbéciles. Chaque pays a sa spécificité. En Egypte, Chrétiens et Musulmans étaient parfaitement d’accord pour vaincre l’injustice sans que les mesures tardives prises par un pouvoir agonisant n’aient rien pu stopper…

Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir combien sont ceux qui se joindront à une contestation, à des émeutes ou à une révolte, mais de savoir combien sont ceux qui seront heureux de voir le Pouvoir en difficulté. Sur 85 millions d’égyptiens, environ, trois millions seulement ont changé la donne en Egypte parce que les 80 autres millions, environ, qui ne s’étaient pas encore totalement débarrassés de leur peur priaient subrepticement chez eux contre le Pouvoir. Et les trois millions sont devenus dix millions, puis enfin 12 millions et la victoire a été annoncée un certain vendredi historique pour couronner l’une des plus grandes révoltes de l’Histoire.

Il ne s’agit plus de dénigrer, même à coup d’arguments peut être ou parfois justes, ceux qui appellent à la désobéissance civile, à l’émeute ou à la révolte, il ne s’agit plus de tenter de convaincre à coup d’articles ou de documents télévisés que même lorsqu’un président part le système reste pour éviter la contagion tunisienne ou égyptienne, parce que rappel : Aujourd’hui, la psychologie de l’individu a rejoint celle du groupe. Parce que le sentiment d’injustice est trop fort. 20 février ou 17 mars, qu’importe… ? Il faut même s’attendre qu’un jour les foules submergent l’espace public sans qu’aucun rendez-vous ne soit fixé par aucun être humain. Parce que la vie n’a plus de goût tellement l’injustice ambiante sape le moral même des gens qui, pourtant, ne manquent de rien. Parce que dans cette histoire c’est la dignité qui fait défaut. Parce que sans dignité la vie n’a aucun goût.

Cette intervention n’est pas pessimiste mais hautement optimiste car dictée par l’amour de La Patrie, parce que j’espère que les décisions qui s’imposent seront prises par le Pouvoir promptement, efficacement et sincèrement. Puisse Dieu nous venir tous en aide."
s
25 février 2011 19:22
Qu'ajouter de plus, ce monsieur me semble-t-il sort des entrailles du makhzen, il a été caid intègre à ses dires mais désavoué par le système et marginalisé. C'est vrai aussi que si la télé publique ne prend pas le relais de la presse écrite pour dénoncer toutes les formes d'abus, rien ne bougera. Et si à la place de manifester on prenait possession de la télé pour rassurer nos journalistes - qui sont devenus des caricatures d'eux mêmes- pour leur permettre d'exercer véritablement leur pouvoir d'informer et pourquoi pas de dénoncer quand il le faut . J'ai honte quand je vois des hommes politiques marocains donner du moulay à mostapha alaoui, le journaliste makhzénien en chef et fier de l'être.Mais c'est tellement facile de dire "l3am zine" et d'être grassement payé pour si peu.
c
25 février 2011 20:29
La situation est critique, et contenter les nouveaux opposants qui attendent leur tours depuis des lustres pour venir profiter à leur tour n'arrangera rien comme c'était le cas avec certaines figures politiques qui tenaient les populations parce qu'il n'y avait ni Aljazeera ni internet (ou peu). Les Marocains doivent changer de comportement et cesser d'être animés par le seul esprit de vengence bien que cela soit bien pénible pour ceux, brillants ayant subi des injustices pour avoir osé parler. Or il ne s'agit pas, aujourd'hui, de faire le tri pour savoir qui est vraiment bien ou qui ne l'est pas vraiment. Les mécontent il y en a dans le makhzen et à l'extérieur du makhzen. Mais ce mécontentement doit être motivé surtout par ce qui arrive aux autres comme injustices au quotidien à cause de la corruption. Les nouvelles figures d'opposition il n'yen aura pas parce que les jeunes s'en foutent pas mal. Ce qu'ils veulent ces jeunes c'est vivre avec dignité. Point. Et c'est là que les grosses têtes bien pleines doivent aider le Maroc dans le désintéressement total sans jamais avoir l'idée de leur voler leurs idéaux et leur action à ces jeunes qui ont eu le courage d'appeler au changement et qui ont eu le courage d'essayer de s'organiser pour un Maroc meilleur.
s
27 février 2011 16:21
Juste un coup de pouce pour laisser du temps à ce post
s
27 février 2011 16:26
Salam,

A l'époque, un certain pseudo "le citoyen" nous parlait à longueur de temps de ce Fennich grinning smiley
Il nous manque, d'ailleurs, le citoyen winking smiley
s
27 février 2011 16:45
Citation
sidizen a écrit:
C'est vrai aussi que si la télé publique ne prend pas le relais de la presse écrite pour dénoncer toutes les formes d'abus, rien ne bougera. Et si à la place de manifester on prenait possession de la télé pour rassurer nos journalistes - qui sont devenus des caricatures d'eux mêmes- pour leur permettre d'exercer véritablement leur pouvoir d'informer et pourquoi pas de dénoncer quand il le faut . J'ai honte quand je vois des hommes politiques marocains donner du moulay à mostapha alaoui, le journaliste makhzénien en chef et fier de l'être.

Salam,

Le contrôle de la télévision est vital pour une dictature.
La moitié des marocains est analphabète, ces derniers "s'informent" qu'à travers la télé puisqu'ils ne savent pas lire.
Quand à ceux qui savent lire et écrire, bcp ne lisent même pas les journaux !
Il ne reste qu'une minorité qui est suffisamment informée des choses.
m
27 février 2011 16:59
Citation
salmones a écrit:
Citation
sidizen a écrit:
C'est vrai aussi que si la télé publique ne prend pas le relais de la presse écrite pour dénoncer toutes les formes d'abus, rien ne bougera. Et si à la place de manifester on prenait possession de la télé pour rassurer nos journalistes - qui sont devenus des caricatures d'eux mêmes- pour leur permettre d'exercer véritablement leur pouvoir d'informer et pourquoi pas de dénoncer quand il le faut . J'ai honte quand je vois des hommes politiques marocains donner du moulay à mostapha alaoui, le journaliste makhzénien en chef et fier de l'être.

Salam,

Le contrôle de la télévision est vital pour une dictature.
La moitié des marocains est analphabète, ces derniers "s'informent" qu'à travers la télé puisqu'ils ne savent pas lire.
Quand à ceux qui savent lire et écrire, bcp ne lisent même pas les journaux !
Il ne reste qu'une minorité qui est suffisamment informée des choses.



C'est criant de vérité, nous avons dans ce domaine vingt ans de retard sur la Tunisie, devons nous avoir aussi vingt ans de retard dans le changement de régime?
s
27 février 2011 17:01
Très navrant que tu ne connaisse pas ton pays, tu insultes les marocains avec des propos pareils....ne serais-tu pas un peu narcissique... la majorité lisent et s'informent bien au contraire, sauf qu'ils ne sont pas aussi ridicules , ils sont tout simplement lucides et perspicaces..
m
27 février 2011 17:18
Citation
sid1007 a écrit:
Très navrant que tu ne connaisse pas ton pays, tu insultes les marocains avec des propos pareils....ne serais-tu pas un peu narcissique... la majorité lisent et s'informent bien au contraire, sauf qu'ils ne sont pas aussi ridicules , ils sont tout simplement lucides et perspicaces..

Je crains que vous ne m'ayez pas compris, ma position est claire sur le sujet, lisez mes postes en entier pour vous faire une idée.
En quoi peut-on être ignorant lorsque l'on avance la criante vérité.
Ce qui est navarnt c'est de ne pas admettre que l'information est muselée, que l'analphabétisme touche en effet la moitier de la population et que les personnes armées pour se faire un avis réaliste et lucide de la situation sont une minorité?

Encore une fois avant de me juger à l'emporte-pièce lisez mes postes.
s
27 février 2011 20:35
Vous êtes la preuve vivante que fennich a raison!!!!!!!!!!!!! Vous n'avez rien compris à l'histoire. Prenez le temps de lire et de saisir!!

Citation
sid1007 a écrit:
Très navrant que tu ne connaisse pas ton pays, tu insultes les marocains avec des propos pareils....ne serais-tu pas un peu narcissique... la majorité lisent et s'informent bien au contraire, sauf qu'ils ne sont pas aussi ridicules , ils sont tout simplement lucides et perspicaces..
c
28 février 2011 21:54
Citation
salmones a écrit:
Salam,

A l'époque, un certain pseudo "le citoyen" nous parlait à longueur de temps de ce Fennich grinning smiley
Il nous manque, d'ailleurs, le citoyen winking smiley

Oui, je suis d'accord, avec ses " Hum! Positif! Négatif! Affirmatif!" , le bon vieux temps, mais il est parti le citoyen avec ses ".."
sacré salmones! mais je suis là pour me faire un pseudo aussi après le citoyen.
c
28 février 2011 22:02
Citation
sidizen a écrit:
Juste un coup de pouce pour laisser du temps à ce post

Merci l'ami.
c
1 mars 2011 19:25
Citation
salmones a écrit:
Citation
sidizen a écrit:
C'est vrai aussi que si la télé publique ne prend pas le relais de la presse écrite pour dénoncer toutes les formes d'abus, rien ne bougera. Et si à la place de manifester on prenait possession de la télé pour rassurer nos journalistes - qui sont devenus des caricatures d'eux mêmes- pour leur permettre d'exercer véritablement leur pouvoir d'informer et pourquoi pas de dénoncer quand il le faut . J'ai honte quand je vois des hommes politiques marocains donner du moulay à mostapha alaoui, le journaliste makhzénien en chef et fier de l'être.

Salam,

Le contrôle de la télévision est vital pour une dictature.
La moitié des marocains est analphabète, ces derniers "s'informent" qu'à travers la télé puisqu'ils ne savent pas lire.
Quand à ceux qui savent lire et écrire, bcp ne lisent même pas les journaux !
Il ne reste qu'une minorité qui est suffisamment informée des choses.

[www.yabiladi.com]
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook