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Un soldat britannique : « J’abandonne ! Votre guerre est illégale ! »
s
15 mars 2006 11:11
Un soldat britannique : « J’abandonne ! Votre guerre est illégale ! »
par Sean Rayment

15 mars 2006

Ben Griffin : SAS soldier quits over US tactics

Un soldat britannique des forces aériennes spéciales SAS, a refusé de continuer le combat en Irak et a démissionné à cause du comportement inhumain des troupes usaméricaines à l¹égard du peuple irakien, ajoutant qu¹il n¹a pas rejoint l¹armée britannique pour exécuter la politique étrangère usaméricaine.

Au bout de 3 mois de présence à Bagdad, le soldat Ben Griffin, 28 ans, a informé ses supérieurs qu¹il n¹était plus disposé à se battre aux côtés des troupes usaméricaines, selon le journal Sunday Telegraph de ce dimanche 12 mars 2006.

Il dit ne plus pouvoir participer à une guerre qu¹il considère illégale, ajoutant qu¹il croit que Tony Blair et son gouvernement ont menti plusieurs fois à propos des comportements dans cette guerre.

Il déclare avoir observé des dizaines d¹actes illégaux de la part des troupes usaméricaines qui traitent les Irakiens comme des "Untermenschen", le terme nazi pour qualifier les races considérées inférieures comme "sous-hommes". Il ajoute que de très nombreux Irakiens innocents ont été arrêtés par les troupes usaméricaines au cours de descentes nocturnes, interrogés et embastillés à la prison d’Abou Ghraïb ou remis aux autorités irakiennes et probablement torturés.

Le soldat britannique qui a passé près de deux ans dans les forces aériennes spéciales, déclare que la mentalité et la politique dominante dans les troupes usaméricaines, ont complètement réduit à néant toute possibilité de séduction de la raison et des coeurs des irakiens.

Il ajoute qu¹il venait de prendre la décision la plus difficile de sa vie et que certains ne manqueront pas de le traiter de poltron et qu¹il allait affronter le tribunal militaire et la prison.

Ben Griffin est le premier soldat britannique des forces spéciales qui refuse de participer au combat et abandonne l¹armée pour des motifs moraux, mettant ainsi fin à des états de service exemplaires de 8 ans au cours desquels il a participé en tant que parachutiste aussi, à des opérations en Irlande du nord, en Macédoine et en Afghanistan. Il est décrit comme quelqu’un de pondéré, d¹honnête, loyal et déterminé.

Le Sunday Telegraph a estimé pour sa part que la décision de Griffin allait gêner beaucoup le gouvernement britannique et il est probable qu¹elle ait une grande influence sur les affaires précédentes des soldats qui ont refusé le combat.

Le journal rappelle que le mercredi 15 mars 2006, s¹ouvrira la première audience devant le tribunal militaire du lieutenant Malcolm Kendall-Smith, médecin des Forces aériennes royales qui avait refusé d¹effectuer son troisième retour en Irak « pays qui subit » selon le journal « une guerre illégale ». Le ministère britannique de la défense a refusé tout commentaire de la décision de Griffin.

Le ministre de l¹intérieur du gouvernement de l¹ombre (opposition conservatrice), Patrick Mercer, a déclaré pour sa part le samedi 11 mars, que « Griffin était un soldat d¹une grande compétence, ce qui augmente la gêne que cause sa décision et que le gouvernement britannique devait écouter ses points de vue et son opinion ».

L¹Irak en pleine anarchie
La décision de Griffin arrive en même temps que la reconnaissance par le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères en charge du Moyen-Orient Kim Howells « que l¹Irak vivait un état d¹anarchie », ajoutant que Bagdad ne pouvait plus menacer les autres.

Howells a déclaré dans une interview à la BBC que « l¹on décrit l¹Irak comme étant un pays en anarchie, mais c¹est une espèce d¹anarchie incapable d¹une agression contre l¹Iran, incapable d¹occuper le Koweït, une anarchie incapable de développer des armes de destruction massive ».

Howells, qui se trouve actuellement en Irak pour inspecter l¹industrie pétrolière a ajouté que ce pays passe par des moments difficiles et a salué au passage la manière dont les Irakiens s¹adaptent aux changements dans leur pays. Il a minimisé cependant les craintes d¹une guerre civile en Irak, déclarant que « ce qui se passe dans ce pays n¹est pas traduit par les médias ». Ajoutant que « depuis longtemps, j¹entends dire que la guerre civile allait éclater ce matin ou ce soir, mais rien de tel ne se passe ».

« Nous devons croire que le peuple Irakien est conscient que ceux qui veulent le pousser à la guerre civile par ces actions kamikazes, les enlèvements et autres procédés terroristes, le font avec préméditation ».

La droite usaméricaine
La décision du soldat britannique arrive 3 jours après que des maîtres à penser et des aigles de l¹administration usaméricaine qui avaient convaincu le président Bush d¹occuper l¹Irak en mars 2003, ont reconnu leur erreur et précisé que l¹Irak était devenu l¹alternative à l¹Afghanistan et s¹est transformé en terre fertile pour les djihadistes avec des cibles usaméricaines facilement disponibles.

Cette reconnaissance a été rendue publique par le journal britannique The Independent le jeudi 9 mars, et est venue de Francis Fukuyama, théoricien de la guerre de civilisations et l¹un des plus chauds partisans de la chute de Saddam Hussein, Richard Perle, le plus influent dans la planification de la stratégie usaméricaine sous l¹administration Bush, André Sullivan, l¹analyste réputé, auteur d¹encyclopédies, Georges Weil, analyste de télévision et auteur néo conservateur dans le Washington Post .

Un sondage d¹opinion effectué par la chaîne IBC.news, axé sur un échantillon d¹électeurs usaméricains, démocrates et républicains, dont les résultats ont été publiés le mardi 7 mars par le Washington Post, a révélé que 80% des Usaméricains estiment que les violences qui avaient éclaté récemment en Irak, rendaient une guerre civile probable.

Un autre sondage mondial, effectué dans 35 pays et dont les résultats avaient été publiés le 07/03/06, révèle que la majorité des personnes sondées dans 33 pays, estimait que la guerre usaméricaine contre l¹Irak a accru le risque d’actes terroristes dans le monde. La majorité des personnes sondées dans 20 pays est très favorable au retrait des troupes usaméricaines d¹Irak dans les prochains mois.

par Sean Rayment, Sunday Telegraph, 12 mars 2006.

Original :
[www.telegraph.co.uk] _ arabe : Emir Chebana :
[islamonline.net]

Traduit de l’arabe en français par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.

[www.tunisitri.net], le site web de l’Institut tunisien des relations internationales : une adresse à ajouter dans vos favoris !
siryne
D
15 mars 2006 11:35
Salam Miss !

Le geste de ce soldat est noble ! Il prouve que dans les armées il existe encore des gens qui savent réflêchir !

Ces propos sur l'armée ricaine sont juste et fondés ! Mais il ne faudrait pas oublier de dire que certains soldats britanniques ont aussi participé à des actes barbares contre des irakiens !

Cependant on peut espérer que d'autres soldats imiteront leur collègue !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
w
15 mars 2006 12:12
salam siryne et djenine

c est un act fort, mais malheureusement moi je pense que rare sont les soldats qui regrette d etre labas. et dans ceux qui regrette reste a savoir si c est parcequ il pensent que c est illegale u alors parceque leur familles leur manque.
Z
15 mars 2006 12:15
Je dirais juste une chose : e soldat là est un JUSTE.
$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ Le texte que je viens de taper a porté plainte :S $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$
D
15 mars 2006 12:23
Citation
wahed mustapha a écrit:
salam siryne et djenine

c est un act fort, mais malheureusement moi je pense que rare sont les soldats qui regrette d etre labas. et dans ceux qui regrette reste a savoir si c est parcequ il pensent que c est illegale u alors parceque leur familles leur manque.


Salam camarade !

Certes on peut parfois douter sur la sincérité de ces actes ! Simplement je pense que pas mal de soldats ont craqué mentalement ! Ils ne s'attendaient pas à l'horreur d'un tel conflit !

Je ne sais pas si tu as vu le film "Warrior" qui raconte comment un régiment britannique onusien s'est retrouvé au milieu des atrocités commises par les serbo-croates en ex-Yougoslavie ! Dans cette fiction tirée de fait réelle, le comandant britannique s'est suicidé aprés son retour de la guerre !

A l'inverse des ricains, les britanniques ont une gardé une certaine ethique ! Bien qu'ils ne soient pas trés nombreux de nos jours !


Le corp militaire n'est pas infaillible ! Il n'y a jamais de vainqueurs dans un conflit !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
w
15 mars 2006 12:38
c est sur a khti que ces des soldtas (hommes avant tout) qui peuvent craquer devant les horreur de la guerre, mais c est bien eux qui font ces horreur. nombreux sont parti en guerre en croyant que ça serai la fete ou on croyant que c est playstation 2.
c est bien de refuser d y retourner et c est bien aussi de conadmner, mais j aurai preferé et surtout les irakien auraient preferé qu il refusent d obeir en se rendant en irak. car il s n ignoraient pas que tout n est que mensonges et manipulations politique.
s
15 mars 2006 12:51
Salam Wahed Mustapha et Djenine .


Il y'a eu aussi plus que 50/100 qui ont votés pour le buch , et parmis eux il y'en a qui ont vraiment crus à ses mensonges !

Ce soldat a le merite et surtout le courage de dire stop à ces horreurs que certains font là bas , à les denoncer , meme au risque de ce qui l'attend ,

Il y'en a d'autres qui ont fait pareil en desertant pour aller au canada , mais on n'en parle pas trop car ça fait tache .



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/03/06 12:52 par siryne.
siryne
w
15 mars 2006 13:03
nous sommes d accord siryne
c est juste que j accorde beaucoup plus de merite a ceux qui ont refusé dy aller des le debut. comme ceux que tu cites qui ont fuit au canada.
ceux qui refusent d y retourner apres avoir accepté de tirer sur le peuple d irak, je dirai que le mal est fait, et que c est dommage qu ils aient pris conscience assez tardivement de la gravité de ce qu est une guerre.
s
15 mars 2006 17:52
Wahed-Mustapha .

Voilà un article à lire .


[www.lexpress.fr]
siryne
L
15 mars 2006 19:08
Ca c'est le vrais courage !
c'est un Hero lui !

Citation
a écrit:
Un autre sondage mondial, effectué dans 35 pays et dont les résultats avaient été publiés le 07/03/06, révèle que la majorité des personnes sondées dans 33 pays, estimait que la guerre usaméricaine contre l¹Irak a accru le risque d’actes terroristes dans le monde. La majorité des personnes sondées dans 20 pays est très favorable au retrait des troupes usaméricaines d¹Irak dans les prochains mois

etre contre la guerre à cause des risques terroristes est un mauvais motif
cela irait meme à l'encontre des motifs de retrait



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/03/06 19:11 par La Boetie.
s
15 mars 2006 21:37
Si tu as quelques neurones , ce que j'en doute , tu aurai compris que la guerre provoque le terrorisme , comme quoi les emprisonement d'innocents , les tortures , les demolitions des maisons , la colonisation , et le pire les assassinats d'une population sans defense , c'est le plus grand terrorisme qui est commis par le buch et les sionistes .

Le reste c'est de la resistance et de la revolte des peuples qui subissent tout ces injustices .

Alors mets là en sourdine , et va raconter tes aneries chez les fachos ,
siryne
L
24 mars 2006 03:37
Si tu as quelques neurones ce dont je ne doute pas
tu aurais peut etre un peu plus de recul afin de comprendre ce qui est écrit
et tu réfléchierais avant d'écrire

heuuuuuuu ceci en en faisant usage bien sur winking smiley
a
24 mars 2006 11:08
«Le devoir de raconter ce que j'ai fait en Irak»

PROPOS RECUEILLIS PAR SIMON PETITE

Paru le Samedi 18 Mars 2006
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SolidaritéIRAK (AN IV) - Lorsqu'il réclame le retour des boys, Jimmy Massey sait de quoi il parle. Il a vu et participé aux exactions US en Irak. L'ex-sergent-chef sera aujourd'hui au Festival du film sur les droits humains.

Son bail chez les Marines aura duré douze ans. Il s'est terminé en avril 2003 dans le bourbier irakien, lorsque le sergent-chef Jimmy Massey, 32 ans, dénonce alors auprès de ses supérieurs les exactions commises par l'armée étasunienne. Rapatrié aux Etats-Unis, il est rendu à la vie civile quelques mois plus tard avec un diagnostic attestant d'un syndrome de stress post-traumatique. «L'armée me paye une pension ainsi que mes médicaments. Moi, je mets tout cet argent dans le mouvement anti-guerre», rigole-t-il. Avec d'autres, l'ex-sergent-chef a fondé les «vétérans d'Irak contre la guerre» (Iraq Veterans against the War). L'association compte 400 membres. Rencontre avec Jimmy Massey en marge du Festival international du film sur les droits humains (FIFDH) et à la veille du troisième anniversaire de l'invasion de l'Irak.

Le Courrier: Il y a trois ans, vous étiez l'un des premiers soldats à entrer en Irak.

Jimmy Massey: Nous avons franchi la frontière koweïtienne le 20 mars. Un ou deux jours plus tard, je ne me souviens pas exactement, notre bataillon subissait la première perte de cette guerre. Un marine a eu la jambe arrachée par une sous-munition d'une bombe à fragmentation lancée par notre propre artillerie. Ce soldat essayait d'éloigner les civils irakiens, car nous avions bombardé une zone habitée.


Si vous deviez vous souvenir d'une image...

– Nous étions à un check point. Une voiture s'est dirigée à toute vitesse vers nous. Comme elle ne s'arrêtait pas, nous avons vidé nos chargeurs contre le véhicule. Trois des occupants étaient mourants. Le quatrième, étrangement indemne, a demandé pourquoi nous avions tiré, parce qu'ils n'étaient pas des terroristes. J'ai ensuite compris que l'une des victimes était le frère du conducteur. Ce dernier m'a regardé et m'a dit: «Pourquoi vous avez tué mon frère?»


Avez-vous eu connaissance de bavures similaires?

– La configuration du check-point et des véhicules ne s'arrêtant pas toujours était fréquente en Irak. Lorsque nous sommes arrivés à Bagdad, les renseignements transmis par radio ont commencé à changer. On a entendu parler de fedayin, de soldats de la garde républicaine déguisés en civils, de pilleurs, de kamikazes... Cela faisait de nombreuses raisons d'avoir la gâchette facile. Mais aucun des civils que nous avons tués n'étaient armés, pas plus qu'ils n'avaient sur eux de documents compromettants. A cause de toute cette brutalité, nous avons très rapidement perdu la considération des Irakiens, alors qu'ils nous avaient d'abord accueillis en libérateurs.


Combien de civils irakiens avez-vous vu mourir?

– En trois mois, ma section, soit une quarantaine d'hommes, a tué plus de 30 civils.


Qu'imaginiez-vous avant de pénétrer en Irak?

– Bien sûr, je savais que nous allions mener des missions de combat. On nous avait aussi dit qu'on ferait de l'humanitaire, parce que l'Irak se trouvait sous embargo économique depuis des années. En réalité, notre premier objectif a été de sécuriser les champs pétroliers près de Bassora pour «faire économiser beaucoup d'argent aux contribuables américains».


Aujourd'hui, regrettez-vous de vous être engagé?

– J'étais volontaire pour l'infanterie car je voulais être dans une unité de combat. Ce que je regrette, c'est plutôt la trahison de l'administration Bush, qui utilise les forces armées américaines dans une guerre illégale. Je me suis senti trahi d'avoir été placé dans une situation où j'ai dû violer les Conventions de Genève.


Est-il possible de surmonter une telle expérience?

– Je crois que jamais je ne surmonterai tout ça. Je pense tous les jours à la guerre. C'est devenu une partie de moi, il faut que j'apprenne à vivre avec.


Que vous inspire la situation aujourd'hui en Irak?

– Une immense tristesse. Des Irakiens innocents perdent leur vie tous les jours, tout comme des soldats américains et britanniques, tout cela pour un mensonge. Nous cherchions des armes de destruction massive mais, avec les munitions à l'uranium appauvri, nous en avons utilisé nous-même.


Les Américains voient-ils les choses de la même manière?

– Ils n'ont pas la moindre idée de ce qui se passe réellement en Irak. Chaque fois que les médias en parlent, c'est pour passer les mêmes images. Jamais de combat. Rien sur les pertes infligées à la population irakienne.


Avez-vous parlé avec vos anciens camarades de guerre?

– Le Pentagone leur a conseillé de se la boucler. J'ai quand même pu en atteindre un. Après une brève conversation, il a raccroché. C'est très difficile. Ils sont en train d'accomplir leur troisième période de six mois en Irak. J'étais l'aîné de la section. Les autres avaient entre 19 et 25 ans. Ils sentiront les séquelles de la guerre bien après moi, lorsqu'ils repenseront à tout ce qui s'est passé. Beaucoup de vétérans du Vietnam ont pu retravailler dès leur retour pendant dix, voire même quinze ans, avant qu'ils réalisent enfin ce qu'ils avaient vécu. Les vétérans du Vietnam sont comme nos grands frères, ils sont déjà passés par là. Sur leurs conseils, nous encourageons ceux qui reviennent d'Irak à se décharger de leur poids le plus rapidement possible.

Que diriez-vous aux jeunes tentés de s'enrôler?

– Que le fait d'avoir des études payées par l'armée ne vaut pas le risque d'être tué ou de tuer des innocents. S'ils pensent que cela vaut le coup, ils n'ont qu'à signer! J'ai moi-même été recruteur pendant trois ans, de 1999 à 2002. Aucun jeune ne s'est engagé par patriotisme. Certains n'avaient jamais pu aller chez le dentiste avant que l'armée le leur paye.

Vos camarades sont encore là-bas, vous pas. Comment le gérez-vous?

– Quitter les Marines a été comme quitter une famille. J'y avais passé douze ans. Cela a été très difficile de se réajuster à la vie civile. La camaraderie militaire, ce sens de fraternité, cela me manque encore, même si je sais pertinemment que c'était un faux sentiment qui nous a été inculqué pour nous obliger à faire certaines choses.


Et le regard de la société?

– C'est comme si je portais sur mon front le fait d'avoir brisé la loi du silence. Je le sens lorsque je me promène là où j'ai grandi. Les gens me regardent de façon insistante, soupirent ou hochent la tête. Il faut dire que c'est aussi là que j'ai recruté 75 jeunes pour l'armée. Tous, j'en suis sûr, sont passés par l'Irak. Parfois, il y a des lettres dans le journal local, me traitant de traître, de lâche ou de je ne sais quoi, alors que d'autres lecteurs écrivent pour me soutenir.


Certains vétérans d'Irak ont choisi d'émigrer au Canada.

– Mon épouse et moi y avons songé (Jimmy Massey a deux enfants, ndlr) mais j'ai trop d'espoir. Si je pars, je donne raison à tous ceux qui me traitent de lâche. Je sens comme un devoir de raconter ce que j'ai fais en Irak, pour changer les choses. I
 
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