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Le sens chez l'homme intérieur
15 avril 2012 02:20
Assalam Aleikoum

Suite du livre ,

Ô mon fils ! Combien de nuits as-tu veillé à étudier les sciences, à consulter les livres tout en te privant du sommeil ? J’ignore quelle était ta motivation ? Si c’était la volonté d’accumuler les biens éphémères de ce monde, de rassembler ses débris, d’acquérir ses postes et de rivaliser avec tes pairs et tes semblables, alors malheur à toi, puis malheur à toi. Si ton dessein était de revivifier la voie du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, d’épurer tes mœurs et de soumettre l’âme ordonnatrice du vice, alors bonheur à toi, puis bonheur à toi. Est véridique celui qui dit :

La veille des yeux pour une autre fin que Ta face est vaine
Et leurs pleurs pour une autre raison que ta perte est peine perdue.


Ô mon fils ! Vis autant que tu voudras, [un jour] tu mourras. Aime qui tu voudras, [un jour] tu en seras séparé. Fais ce que tu voudras, tu en rendras compte.

Ô mon fils ! Que tirerais-tu de l’acquisition des sciences de la logique, de la dialectique, de la médecine, des anthologies, de la poésie, de l’astrologie, de la prosodie et de la grammaire que la perte de ta vie, si ce n’était pas pour la face du Tout Majestueux.


J’ai vu dans l’Évangile de Jésus — paix sur lui — : « Depuis l’instant où le défunt est posé dans son cercueil jusqu’à ce qu’on le mette sur le bord de sa tombe, Allâh — dans Sa Magnificence - lui pose quarante questions. La première est : “Mon Serviteur, pendant des années, tu as embelli ton apparence devant les créatures mais devant moi, tu ne t’es pas embelli ne serait-ce qu’une heure.” Pourtant, tous les jours, Il regarde dans ton cœur et dit : “Que de souci tu te donnes pour les autres alors que tu es comblé de Mes bienfaits ? Tu es véritablement sourd et n’entends point !” »

À cet effet, le poète dit :

Tu espères le salut sans en emprunter les voies.
Mais le navire ne vogue pas sur la terre ferme !
Pourquoi ton âme accepte-t-elle d’être souillée,
alors que tes habits sont immaculés ?


Ô mon fils ! Acquérir les sciences sans les concrétiser par des actes est pure folie et l’action sans savoir ne peut s’accomplir. Sache que le savoir qui, aujourd’hui, ne t’écarte pas des péchés et ne t’incite pas à l’obéissance, ne t’éloignera pas demain du feu de la Géhenne. Si, aujourd’hui, tu n’agis pas conformément à ton savoir et tu ne rattrapes pas les jours passés, tu diras demain au jour de la résurrection : « Renvoie-nous donc afin que nous puissions accomplir une bonne œuvre » [Sourate 32, As-Sajdah, La prosternation, verset 12]. On rétorquera alors : « Imbécile ! C’est de là-bas que tu viens ! »


Ô mon fils ! Veille à ce que le zèle soit le lot de ton esprit, que la défaite soit le lot de ton égo et que la mort soit le lot de ton corps. La tombe est en réalité ta demeure et ses habitants attendent à chaque instant le moment où tu les rejoindras. Gare à toi ! Garde-toi de les rejoindre sans provision. Abû Bakr As-Siddîq — qu’Allâh l’agrée — dit : « Ces corps sont soit une cage d’oiseaux soit une étable à bétail. Médite donc en toi-même, à quelle espèce appartiens-tu ? Si tu appartiens aux oiseaux célestes, aussitôt que tu entendras retentir, tel le roulement d’un tambour : « Retourne vers ton Seigneur », tu t’envoleras vers les cimes jusqu’à ce que tu t’installes dans les tours les plus hautes du paradis. Ainsi le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit-il : « Le trône du Tout Miséricordieux trembla pour la mort de Sa`d Ibn Mu`âdh. » [Al-Bukhârî - Muslim - Ibn Mâjah] Si, en revanche, qu’Allâh nous en préserve, tu appartiens au bétail tel ceux qu’Allâh décrit « ils sont tels des bestiaux voire plus égarés » [Sourate 7, Al-A`râf, Les limbes, verset 179], il n’est pas exclus que tu sois transporté du coin de ta maison vers les tréfonds de l’Enfer. On rapporte qu’un jour on servit de l’eau fraîche à Al-Hasan Al-Basrî. Aussitôt qu’il eut saisi le gobelet, il s’évanouit et le gobelet tomba de sa main. Quand il reprit connaissance, on lui demanda : « Qu’est ce qui t’a pris, Abû Sa`îd ? » Il répondit : « Je me suis souvenu du vœu des habitants de l’Enfer lorsqu’ils demandent aux habitants du Paradis : “Déversez sur nous un peu d’eau ou de ce qu’Allâh vous a attribué ...” » [Sourate 7, Al-A`râf, Les limbes, verset 50]


Ô mon fils ! Si tu considères que le savoir abstrait est suffisant et que tu n’as point besoin d’accomplir d’autres œuvres, Son Appel — Exalté soit-Il — : « Y a-t-il un demandeur ? Y a-t-il quelqu’un qui implore mon pardon ? Y a-t-il un repenti ? » [Muslim - Ahmad] serait vain et inutile. On rapporte de même que lorsqu’un groupe de Compagnons — qu’Allâh les agrée tous — évoqua `Abd Allâh Ibn `Umar — qu’Allâh l’agrée — chez le Prophète — paix et bénédictions sur lui —, il leur dit : « Il serait un excellent homme, s’il accomplissait des prières surérogatoires pendant la nuit. » [Al-Bukhâri] Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit également à l’un de ses Compagnons : « Ô Untel ! Ne dors pas excessivement la nuit car un tel comportement laisse celui qui l’adopte démuni, le jour de la résurrection. »

_
La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu,et qui s'est brisé.Chacun en ramassa un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve. [center]Amazighiya face à l'homme et soumise uniquement à Dieu .[/center]
M
15 avril 2012 12:33
Salam Aleykoum Wa Ramatullah
Très beau poème.



Modifié 3 fois. Dernière modification le 15/04/12 12:37 par Mononoko.
15 avril 2012 17:54
Citation
Mononoko a écrit:
Salam Aleykoum Wa Ramatullah
Très beau poème.

Wa alikoum salam

Ce très beau poème comme tu dis sont , les sages paroles issue du livre lettre au disciple (ayyuha al walad) de l'Imam Abu Hamid al Ghazali
Contente que tu es apprécié
La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu,et qui s'est brisé.Chacun en ramassa un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve. [center]Amazighiya face à l'homme et soumise uniquement à Dieu .[/center]
M
15 avril 2012 18:07
Oui mais il n'est pas de lui je crois non ?
15 avril 2012 23:56
Assalam Aleikoum


Celui qui se connaît lui-même ne peut être leurré par l'éloge que les gens font de lui

Extrait de Sagesse Céleste
par le Sheikh Ahmad Al-'Alawî



Qui connaît les vices de son âme ne peut être leurré par l'éloge que les gens font de lui ; il ne saurait en effet renoncer à sa propre certitude pour adopter la simple opinion d'autrui : « Mais l’homme dispose d'une certaine clairvoyance, s'agissant de lui-même » (75, 14). Ibn 'Atâ' Allâh dit dans ses Aphorismes : « Le plus ignorant des hommes est celui qui renonce à ce qu'il sait de lui-même pour adopter l'opinion d'autrui. » Un disciple entreprit une fois de faire l'éloge de son maître; ce dernier se mit à pleurer et lui dit : « Je me connais moi-même mieux que toi. » Voilà comment sont les maîtres de l'équité: ils ne se laissent pas leurrer par l’éloge que les gens font d'eux car ils se connaissent mieux que personne. Quant à l'ignorant leurré, il aime le plus souvent que l'on fasse son éloge, et ce - incroyable! -, malgré le nombre de transgressions dont il s'est rendu coupable et qu'il est seul à connaître.

Selon Hârith al-Muhâsibi, celui qui apprécie l'éloge d'autrui ressemble à quelqu'un qui apprécierait la plaisanterie qu'on lui ferait en disant: « Tes excréments ont le parfum du musc! », et s'en réjouirait.

Ibn 'Abbâd [1] dit ceci : « Sans nul doute, ses propres fautes et ses propres vices, dont tout serviteur a connaissance, sentent plus mauvais et sont plus impurs que ses propres excréments: tout cela est du même ordre. » Sauf que dans ce dernier cas, le serviteur dont on fait l'éloge sait que son panégyriste [2] ignore ses fautes et ses vices (contrairement au cas précédent où le plaisantin connaissait fort bien la victime de sa blague). Seul quelqu'un qui n'a aucune valeur pour Dieu peut avoir une telle attitude; s'il réfléchissait un peu, il renoncerait à de telles illusions et se rendrait compte de son erreur. Comment ne serait-il pas dans l'erreur, alors que, se voyant lui-même plongé dans les transgressions, il prend au sérieux les propos de quelqu'un qui ne le connaît absolument pas ? Si ce dernier le connaissait réellement, il ne le fréquenterait pas et ferait encore moins son éloge, sauf éventuellement pour se moquer de lui !

Sache que la connaissance de Dieu dépend de la connaissance de l'âme, au début de la voie comme à son terme. Au début, on la connaît au travers de ses défauts et on lui attribue donc ce qui lui revient de droit, de même qu'on reconnaît à la Divinité les perfections qui Lui reviennent de droit; voilà pourquoi le Prophète a dit : « Qui connaît son âme connaît son Seigneur [3].» Il a également dit : « C'est celui d'entre vous qui connaît le mieux son âme qui connaît le mieux son Seigneur [4]. » En effet, plus l'homme connaît son âme, mieux il connaît son Seigneur, du fait que toutes les formes de qualité ou d'altérité se trouvent en elle. On a dit en ce sens :

La maladie est en toi, et tu ne vois rien.
Le remède ne peut venir que de toi, et tu n'en sais rien.
Tu crois que tu n'es rien de plus qu'un corps minuscule,
Alors qu'en toi se trouve le Macrocosme avec une majuscule.


Lorsque l'âme s'est purifiée de ses vices, adoptant les qualités parfaites, le connaissant ne doit plus se limiter à la connaissance de son âme, et doit au contraire rechercher sans arrêt le sens intérieur de sa parole : « Qui connaît son âme connaît son Seigneur », car elle contient un secret caché. Le connaissant doit le rechercher en se concentrant sur la proximité de Dieu à son égard, jusqu'à ce qu'il Le trouve plus proche de lui qu'il ne l'est lui-même. L'âme est en effet semblable au mécréant : « L'assoiffé prend [le mirage} pour de l'eau jusqu'à ce qu'il l'atteigne ; là il ne trouve rien sauf Dieu, qui lui règle son compte » (24, 39). S'il s'était intéressé à ce qui se passe à l'extérieur de lui-même, il aurait dévié de la voie et aurait confondu le jour avec la nuit. Mais les hommes de Dieu s’en tiennent à leur propre âme et y cherchent la proximité de Dieu ; ils la trouvent dès qu'ils disparaissent eux-mêmes [5].

Moulay l-'Arabî al-Darqâwî a dit à l'un de ses disciples qui voulait connaître Dieu : « Jette ton livre et creuse dans la terre de ton âme jusqu'à ce que l'eau en jaillisse, et sinon va-t'en ! » C'est la seule manière de connaître vraiment Dieu. Toute personne intelligente sait que Dieu est plus proche d'elle qu'elle-même : comment pourrait-il donc y avoir à l'intérieur du Trône plus de proximité qu'il n'yen a chez l’homme ? Impossible, car « Il est plus proche de lui que sa veine jugulaire » (50,16). À Dieu ne plaise qu'Il puisse Se rapprocher d'une chose ou au contraire S'en éloigner, car Il est proche de toute chose, et rien n'est exclu de cette proximité ! Alors, ne t'intéresse à rien de ce qui se passe au dehors, voyageur! N'as-tu pas entendu Sa Parole (41, 53) : « Nous leur montrerons Nos Signes dans les horizons et en eux-mêmes, jusqu'à ce qu'ils voient clairement que c'est la Vérité ? » Alors, reviens à toi-même et cherche là, car cela te suffira. J'ai dit à un homme mu par l'amour :

Comprends la nature de tes attributs et circule à l'intérieur de toi-même.
Ton esprit t'appelle; Il y a là un secret incroyable.
La signification subtile, le vin primordial.
La réalité spirituelle elle-même se manifestera à toi du plus profond de toi-même.
Tu atteindras ta propre essence par toi-même.
Elle n'est autre que toi-même, tu ne dois pas en douter.
Quelle est cette chose qui te masque un secret te cernant de tous côtés ?
Alors comprends ta signification, rien ne te voile de toi-même.


On a dit également :

Eh toi que les soucis distraient de ton secret !
Regarde, et tu trouveras l'existence tout entière en toi.
Tu es l'homme parfait, du point de vue de la réalité spirituelle et de la voie,
Toi qui réunis l'ensemble du divin secret.


Les gens ne se rendent pas compte de ce qu'ils sont!

Eh toi qui cherches la Vérité,
Écoute ce que te dit ma voix!
C'est de toi que part la voie,
Et c'est à toi qu'il s'agit d'arriver
.

Notre maître, Sîdî Muhammad al-Bûzîdî, a dit à l'un de ses disciples :

Le secret te cerne intégralement,
Si seulement tu réalisais tous les bienfaits qui sont en toi!
Des secrets de ton Seigneur, tu es le récipient;
Tu es une forme embellie par les dépôts qui sont en toi.
Tout ce qui existe dans le Trône et sur la terre est en toi;
En toi également résident le futur et le passé.
C'est ton esprit qui est l'objectif, ce que tu désires est en toi;
Et c'est ton apparence extérieure qui te voile du secret
.

Les allusions du Peuple [6] sont diverses, mais toutes se ramènent à la connaissance de l'âme, conformément à la parole du Prophète : « Qui connaît son âme connaît son Seigneur. »

Si les vices de l'âme sont si nombreux, c'est parce qu'elle est le support des secrets de Dieu : « Celui que Nous emplissons, nous le faisons chuter dans la condition de créature » (36, 68). Aspirant, il ne s'agit pas de délaisser ton âme ni de la traiter en ennemi, mais de l'accompagner et de s'isoler avec elle, pour qu'elle te fasse découvrir ce qu'elle contient [7].

Al-Majdhûbl, le maître des maîtres de cette communauté, a dit en ce sens :

Quant à ton âme, essaye de la diriger;
Occupe-toi d'elle matin et soir.
Elle tombera peut-être en ton pouvoir,
Et tu finiras par l'utiliser pour chasser.


Ô mon Dieu, fais-nous connaître notre âme et épargne-nous son mal, Toi qui entends nos prières!
La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu,et qui s'est brisé.Chacun en ramassa un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve. [center]Amazighiya face à l'homme et soumise uniquement à Dieu .[/center]
f
17 avril 2012 19:04
Assalam alaikoum

Merci soeur sheera pour ces beaux partages.
Chacun est censé se connaître lui-même, connaître sa vérité. Cette connaissance, de soi-même, cet éveil à soi, est une nécessité, alors que souvent l'homme est détourné, de soi-même, par des choses qui ne le concernent pas, ce qui le met dans un état d'oubli et d'inconscience.
17 avril 2012 19:59
Citation
Orientalementvotre a écrit:
Je me disais bien que le titre me disait quelque chose...
J'ai lu son livre "L'Homme intérieur à la lumière du Coran".
J'ai beaucoup apprécié la description qu'il a fait de tous les principaux prophètes et de leur relation avec Dieu.
Il a une vision très intéressante...

En tout cas merci du partage smiling smiley

on n'a pas à les glorifier.Il n'ont fait que transmettre ce que Dieu leur avait envoyé.Le Seul,l'Unique,c'est ALLAH,point barre.
17 avril 2012 23:22
Citation
faqir a écrit:
Assalam alaikoum

Merci soeur sheera pour ces beaux partages.
Chacun est censé se connaître lui-même, connaître sa vérité. Cette connaissance, de soi-même, cet éveil à soi, est une nécessité, alors que souvent l'homme est détourné, de soi-même, par des choses qui ne le concernent pas, ce qui le met dans un état d'oubli et d'inconscience.

Wa alikoum salam

C'est moi qui te remercie Khouya Faqir pour ce beaux poste que tu as ouvert plein de sérénité et de sagesse .



Âme ! Cette exhortation t'est destinée: es-tu prête à l'écouter?



Extrait de Sagesse Céleste par le Sheikh Ahmad Al-'Alawî




Il est caractéristique des connaissants qu'ils fassent abstraction d’eux-mêmes lorsqu'ils donnent des conseils ou des recommandations de telle façon qu'ils s'adressent à leur âme tout autant qu'aux auditeurs. S'il n'en était ainsi, ils ne sauraient faire preuve de cette rectitude qui leur permet de tenir des propos utiles et de nature à éviter tout préjudice.

Tu peux constater que les propos du Peuple [1] ont pour conséquence de vivifier les cœurs et d'effacer les âmes, en raison du parfum de vérité qui en émane. Il est inévitable qu'ils vivifient les cœurs, car « ce qui vient du coeur touche les cœurs », dans la mesure où tout élément passionnel en est nécessairement exclu. Les propos des connaissants ne sont pas influencés par les passions individuelles car ils ont pour modèle celui dont Dieu a dit : « Il ne parle pas sous l’effet de la passion » (53, 3), et possèdent cette qualité par héritage [2]. Ils sont d'abord sans concession avec eux-mêmes, ce qui leur permet de tenir sans ambages [3] le langage de la vérité aux autres.

On peut constater, lorsque vient le moment d'exhorter les gens, qu'ils font parfois preuve d'une telle sévérité avec eux-mêmes que leur propre âme, de même que toute autre considération, semble totalement disparaître sous le poids de l'état. En effet, le connaissant est pour son milieu ce qu'est le prophète pour la communauté des croyants. Or, la mission du prophète le concerne lui-même autant que les autres : « Le Prophète a cru à ce que son Seigneur lui a révélé [4] » (2, 285).

Le connaissant est donc tenu de s'appliquer à lui-même ce qu'il recommande aux autres, traitant ainsi son âme comme une étrangère. Voilà pourquoi certains racontent que leur âme leur suggère telle ou telle transgression, parlant d'elle comme s'il s'agissait d'une tierce personne et la déshonorant impitoyablement. Moulay l-'Arabî al-Darqâwî est l'un de ceux qui s'y sont le plus employés; il réunissait ses disciples et leur disait que son âme lui avait suggéré de faire ceci ou cela, tenant des propos qui en arrivaient à faire croire à certains qu'il n'avait rien obtenu spirituellement: on peut en trouver des exemples dans ses lettres. Il disait également: « Les gens comme nous ne peuvent servir de bénédiction; à chaque fois que nous entrons dans une maison, elle finit par brûler ou être cambriolée. »

Notre maître, le cheikh Sîdi Muhammad al-Buzîdî, disait: « Mon âme est restée une enfant; j'ai 80 ans, et pourtant elle continue à me suggérer toutes sortes de transgressions comme au temps de ma jeunesse », faisant son autocritique devant les gens. Il disait également : « Quelle sorte de chose et quelle espèce de chien suis-je donc! » La façon dont il se dévalorisait, surtout en présence des étrangers et des oulémas, en arrivait à produire en nous, ses disciples, un état de crispation intérieure. Il disait encore par exemple: « j'ai rendu visite à telle disciple malade, et à peine arrivé, elle a rendu l'âme », répétant fréquemment les histoires dans lesquelles son intervention avait eu l'effet inverse de ce qui était escompté.

Des gens dirent un jour à Sahl Ibn 'Abdallâh : « Nous avons entendu dire que tu marches sur l'eau. »
- Demandez donc au muezzin du quartier qui me connaît bien, répondit ce dernier.
Ils s'en furent voir le muezzin, pensant qu'il avait été témoin de quelque prodige de Sahl, mais voici ce qu'il leur dit :
- Je ne l'ai pas vu marcher sur l'eau; tout ce que je sais, c'est qu'il est tombé une fois dans le fleuve, et que si je n'avais pas été là pour le secourir, il serait mort noyé.
Ils retournèrent donc voir Sahl qui leur dit :
- Adorez Dieu! Nul n'est plus impuissant que nous.
Qui d'autre que les gens de la voie peut avoir une telle attitude?
L'un de ceux qui nous aiment nous a une fois posé cette question :
Grâce à la pratique de la voie, as-tu eu des visions spirituelles? »
- Oui, ai-je répondu, j'ai obtenu un grand bien.
- As-tu consigné cela par écrit? m'a-t-il demandé.
Je lui ai alors dit ceci : « J'ai d'abord décidé de le faire de temps en temps, mais il m'est ensuite apparu que l'équité voulait que je décrive autant les fautes que les vertus; ainsi, de même que les songes que j’avais témoignaient d'une bonne santé spirituelle, ce que je savais de moi-rnêrne, à l'état de veille, m'apparaissait comme une faiblesse de ce point de vue. Je proposai donc à mon âme de tout écrire, si j'écrivais, et sinon, de ne rien écrire. Elle me dit alors :
- N'écris rien, jusqu'à ce que vienne le moment précis où « rien de petit ou de grand ne sera négligé et tout sera décompté » (18, 49) : « c'est un jour où les gens seront réunis » (11, 103).

J'espère que Dieu cachera le tout, Lui qui détient la grâce immense.



Ô pure source de lait
En toi disparaît ma noirceur,
Comme le grain de sable disparaît
Dans le fleuve en fureur.
La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu,et qui s'est brisé.Chacun en ramassa un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve. [center]Amazighiya face à l'homme et soumise uniquement à Dieu .[/center]
22 avril 2012 02:28
Assalam Aleikoum


En effet Dieu - qu'Il soit glorifié et magnifié - a loué dans Son Livre ceux qui font preuve d'humilité devant Lui, qui se sentent brisés devant Sa Toute Puissance et qui s'abaissent humblement devant Lui. Dieu - qu'Il soit exalté - a dit : «Ils s'empressaient de faire le bien, et se montraient humbles devant Nous» (Coran, 21/90).

Il a dit également : «... ceux et celles qui craignent Dieu, ceux et celles qui pratiquent la charité... à tous et à toutes Dieu a réservé son pardon et une magnifique récompense» (Coran, 33/35). Il a qualifié aussi les croyants d’humbles serviteurs qui se recueillent devant Lui avec crainte et révérence en accomplissant leurs meilleurs actes d'adoration et en les observant avec régularité et fidélité : «Certes, heureux sont les croyants qui prient humblement.» (Coran, 23/1-2).

De même, Dieu - qu'Il soit exalté -, a réservé à ceux qui possèdent le savoir le qualificatif des humbles et des recueillis lorsqu'ils écoutent Sa Parole :

«Ceux qui ont reçu (de Dieu) la science avant (Sa révélation) tombent prosternés, le menton contre Terre, lorsqu'elle leur est récitée, et disent : Gloire à notre Seigneur ! Sa promesse s'est accomplie ! Ils tombent le menton contre terre en pleurant, leur humilité s'en trouvant accrue.» (Coran, 17/107-109)

Le fondement du recueillement

Le recueillement a pour origine l'attendrissement du cœur, sa sensibilité, sa quiétude, sa soumission, sa brisure et sa brûlure. Car, lorsque le cœur se recueille humblement dans la crainte, il s'ensuit le recueillement de tous les membres et organes du corps parce qu'ils dépendent de lui. Ceci conformément à cette parole du Prophète - que Dieu lui accorde la Grâce et la paix - : «Il existe dans le corps un morceau de chair qui, lorsqu'il est sain tout le corps est sain, est lorsqu'il est corrompu tout le corps est corrompu, et c'est le cœur.»

Ainsi, lorsque le cœur se recueille avec crainte révérencielle, tout se recueille avec lui : l’ouïe, la vue, la tête, le visage, l’ensemble des organes et tout ce qu'ils expriment y compris les paroles. Voilà, d'ailleurs, pourquoi le Prophète - Que Dieu accorde la Grâce et la Paix - disait pendant sa prosternation en prière : «Mon ouïe, ma vue, mon esprit et mes os se recueillent pour Toi».

Un homme, parmi les anciens pieux (al-Salaf), a dit, en voyant un orant qui s'amusait avec ses mains en pleine prière : « Si le cœur de cet homme était recueilli tous ses membres en feraient de même ».

C'est ce qui a été rapporté par Hudhafa - que Dieu soit satisfait de lui et par Saïd Ibn al-Musayyid.

Le recueillement du cœur

Al-Mas’udi rapporte d'après Abu Sana, d'après Ali Ibn Abi Talib - que Dieu soit satisfait de lui - à propos du sens de la parole de Dieu - qu'il soit exalté : «... Ceux qui prient humblement» (Coran, 23/1) qu'il s'agit du recueillement du cœur, de la bonté envers l'individu musulman et du fait de ne pas se retourner pendant la prière. De même, Ata Ibn al-Sa'ib rapporte d'après l’imam Ali - que Dieu soit satisfait de lui - que : «Le recueillement c'est d'avoir le cœur recueilli et de ne pas se retourner ni à droite ni à gauche.»

Pour sa part, Ali Ibn Abi Talha rapporte, d'après Ibn Abbas, à propos du sens de la parole divine : «Ceux qui prient humblement, avec recueillement», que cela signifie qu'ils sont remplis de crainte et de quiétude.

De son côté, Abu Shawdhab rapporte à ce sujet, d'après al-Hassan, que « le recueillement gagnait leurs cœurs ; c'est pourquoi ils ont baissé le regard devant Lui au cours de la prière. »

De même, Ibn Abi Najih rapporte d'après Mujahid à propos du sens de la parole divine: «Ils se montraient humbles devant Nous.» (Coran, 21/90) que cela signifie qu'ils se recueillaient humblement devant Dieu.

Du reste, Dieu - Qu'il soit exalté -, a appliqué dans Son livre le qualificatif Khash’a (Recueilli) à la terre : « Un autre de Ses signes : la terre que tu vois prosternée (Khashi’a) se ranime et gonfle dès que nous faisons descendre sur elle l'eau du ciel.» (Coran, 41/39).

Ainsi, le fait que la terre s’agite et se gonfle, lui enlève son attitude prostrée. Ce qui montre que c’est la prostration qui avait constitué l’état de son repos et de son abaissement.

Il en va de même du cœur. Lorsqu'il se recueille, les passions et les mauvaises manies générées par l'attachement au désir s'assoupissent et s’apaisent. De ce fait, il se brise et se soumet à Dieu, se débarrassant ainsi des sentiments hautains de grandeur et d'orgueil qu'il renfermait. Et, lorsque cet apaisement gagne le cœur, tous les membres et les organes, et même tous les mouvements y compris les sons et les vibrations qu'ils dégagent, se recueillent et s'apaisent.

Ceci au point que Dieu - Qu'il soit exalté - a appliqué le qualificatif Khush’ (Recueillement) aux sons et aux voix dans cette Parole : «Les voix se sont recueillies (Khashi`at)se feront basses devant le Tout Miséricordieux » (Coran, 20/108).

Ainsi donc le recueillement (Khushu`) des voix, c'est leur silence et leur abaissement après avoir été élevées. Du reste, Dieu - Qu'il soit exalté - a appliqué ce qualificatif signifiant le Khushu` (recueillement) même aux visages des mécréants et à leur vue au jour de la Résurrection : «les yeux recueillis (khashi`at) baissés, couverts de honte ! Ce jour là sera le jour qui leur était promis.» (Coran, 70/44).

Où dois-je Te chercher ô mon Dieu ?

L'Imam Ahmad Ibn Hanbal rapporte ceci dans son livre Al-Zuhd (Le recueillement) d'après `Umran al-Qasir : «Moussa (Moïse) - que la paix soit sur lui - a dit : «O Seigneur ! Où dois-je Te chercher ? Dieu Lui répondit : cherche-Moi auprès de ceux qui ont les cœurs brisés pour Moi. Car Moi, chaque jour je Me rapproche d'eux d'une brasse. Sans cela ils s'anéantiraient.»

Ja`far ajoute ceci : J'ai demandé à Malik Ibn Dinar : « comment sont ceux qui ont les cœurs brisés » ?
Il m'a dit : j'ai interrogé mon maître et il m'a dit : j'ai interrogé celui qui a interrogé Abdullah Ibn Salam sur ceux qui ont les cœurs brisés : comment sont-ils brisés ? Et il lui a répondu : Ce sont ceux dont les cœurs sont brisés par l'amour de Dieu - Qu'Il soit magnifié et exalté -.
La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu,et qui s'est brisé.Chacun en ramassa un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve. [center]Amazighiya face à l'homme et soumise uniquement à Dieu .[/center]
23 mai 2012 18:23
Assalam Aleikoum

Commandement de faciliter la religion et d’éviter d’en inspirer la répulsion aux gens


Commentaire de l’Imam An-Nawawi




Abû Musâ dit : « Lorsque le Messager d’Allâh envoyait l’un de ses compagnons en mission, il lui disait : « Annoncez la bonne nouvelle et évitez d’inspirer la répulsion aux gens. Et facilitez les choses au lieu de les rendre difficiles ».

D’après Abu Burda : « Son père rapporte que le Prophète l’ayant envoyé en mission avec Mu’ad au Yémen, il leur dit : « Facilitez les choses et évitez de les rendre difficiles. Annoncez la bonne nouvelle et évitez de faire repousser les gens. Accordez-vous et ne divergez pas ».

Dans le hadith d’Anas ibn Mâlik : « Le Messager d’Allâh dit : « Facilitez les choses au lieu de les rendre difficiles et suscitez la quiétude au lieu de la répulsion ».

Le Prophète mentionne conjointement et simultanément, dans ces divers hadiths, la chose et son contraire. Car il se peut qu’on fasse une chose et son contraire à des moments respectivement différents. Ainsi, s’il s’était restreint à recommander la facilité cela s’appliquerait à l’individu qui emploie la facilité une ou plusieurs fois tout en l’employant dans la majorité des cas. Mais ayant ajouté : « Ne rendez pas les choses difficiles », l’imposition de la difficulté a été niée dans tous les cas et de toutes les façons. Ce qui est le but visé par cette formulation. Ceci s’applique aussi aux recommandations faites à Mu’ad et au père d’Abû Burda : « Facilitez les choses et évitez de les rendre difficiles. Annoncez la bonne nouvelle et évitez de faire repousser les gens. Accordez-vous et ne divergez pas ». Pour éviter qu’ils ne s’accordent à un moment en divergents par d’autres, ou qu’ils s’accordent sur un sujet en divergent sur d’autres.

Par ailleurs, le hadith enjoint d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce d’Allâh, de Sa grande rétribution, de Ses larges faveurs et de l’ampleur de Sa miséricorde. Alors qu’il interdit, à l’opposé, d’inspirer aux gens la répulsion en leur évoquant les affres du jugement dernier, les menaces d’Allâh, et Ses Châtiments, de façon séparée, sans évoquer comme annexes, conjointement à l’annonce de la bonne nouvelle. En fait, le hadith recommande de gagner les cœurs des nouveaux convertis à l’Islam, de mieux les disposer en faveur de la religion, et de s’abstenir de l’emploi de la rigueur avec eux. Il en est de même envers les enfants qui s’approchent de la puberté ou qui viennent juste d’atteindre la puberté, ainsi qu’envers tous les repentis. Ces catégories de gens doivent être traitées avec ménagement et indulgence afin qu’ils accèdent à la piété et aux œuvres de dévotion progressivement. Aussi, lorsqu’on facilite la pratique de la religion pour un nouveau ou un futur adepte, on l’encourage en fait à l’entreprendre et il finit généralement par s’y appliquer davantage. Alors que si on lui rend les choses difficiles et qu’on y emplie trop de rigueur, il risquera de la pas y adhérer, ou encore, s’il y adhère, il risquera de ne pas persévérer à pratiquer, sinon du moins, il n’y trouvera pas goût. Le hadith commande aux gouvernants d’être bienveillants, comme il commande aux co-gouvernants de s’accorder, de s’entendre et d’être en harmonie. Ceci étant l’une des questions d’importance majeure. Car la majorité des affaires ne s’accomplissent que s’il y a accord et entente. Et s’il y a désaccord ou divergence, on manque de réaliser l’intérêt recherché. L’Imam (ou chef de la nation) doit donner des consignes et des directives aux gouverneurs même s’ils sont des gens de mérite et de vertu à l’instar de Mu’ad et Abu Burda. Car le rappel profite aux croyants.

Wa Allâhou a'alam.
La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu,et qui s'est brisé.Chacun en ramassa un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve. [center]Amazighiya face à l'homme et soumise uniquement à Dieu .[/center]
18 octobre 2012 03:17
Assalam Aleikoum

Pour le plaisir de relire ces textes
La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu,et qui s'est brisé.Chacun en ramassa un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve. [center]Amazighiya face à l'homme et soumise uniquement à Dieu .[/center]
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