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M. securité de sarkozy, l'ami de trente ans de Manuel Valls
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27 juin 2012 13:29
Difficile pour Manuel Valls d'afficher sa proximité avec l'ex-M. Sécurité du président Sarkozy. Pourtant, le criminologue a l'oreille du ministre de l'Intérieur, qu'il connaît intimement.

Le 5 mai dernier, c'était la fête chez Drouant, très chic restaurant parisien du quartier de l'Opéra. Ce jour-là, veille du second tour de l'élection présidentielle, Manuel Valls et ses complices de toujours, le pape de la communication, Stéphane Fouks, et celui de la sécurité, Alain Bauer, avaient réservé les lieux pour y célébrer leurs "150 ans" - cinq décennies chacun.

Le trio avait convié une centaine d'invités à ce déjeuner. Beaucoup de policiers, dont Emile Perez, directeur de la coopération internationale au ministère de l'Intérieur. Des politiques, comme les députés socialistes Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Marie Le Guen.

Valls se décommande

Des patrons, à l'instar d'Antoine Frérot, le PDG de Veolia Environnement. Des hauts fonctionnaires, tel Michel Gaudin, le préfet de police de Paris, auquel la proximité avec Nicolas Sarkozy vaudra d'être limogé trois semaines plus tard.

Mais voilà: Manuel Valls, l'un des trois "quinquas" s'est décommandé. Il n'est même pas passé, alors qu'il avait promis de le faire. Alain Bauer ne lui en veut pas: "Il était épuisé. Et devait organiser la soirée électorale du lendemain."

L'ex-conseiller sécurité de Nicolas Sarkozy a parfaitement décrypté la vraie raison de l'absence de son ami: le futur ministre de l'Intérieur devait se démarquer du criminologue préféré de la droite, homme d'influence et de réseaux.

Le message subliminal est limpide: lui, c'est lui, et moi, c'est moi. Oui, Alain est l'ami intime de Manuel et le parrain de son deuxième fils. Non, Bauer n'est pas l'éminence grise de Valls. "Alain a été trop lié à Nicolas Sarkozy pendant dix ans", regrette le nouvel hôte de la place Beauvau, sans pour autant remettre en cause son amitié.

A Valls, la politique; à Bauer, l'influence

Alain Bauer s'est démis de toutes ses fonctions liées au ministère de l'Intérieur - notamment de la présidence de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), qui a la haute main sur les statistiques des crimes et des délits, et de celle du groupe de contrôle des fichiers de police et de gendarmerie.

Il l'aurait fait, jure-t-il, "même si Nicolas Sarkozy avait été réélu". Et puis, "en tant que président de l'ONDRP, j'aurais dû contrôler Manuel, or il est tout simplement impossible d'être complaisant ou intransigeant avec un proche. Je préfère conserver mes amis que mes fauteuils..."

Je préfère conserver mes amis que mes fauteuils

Entre ces deux-là, c'est à la vie, à la mort. Leur amitié s'est nouée à la rentrée 1980, à l'université de Paris I-Tolbiac. Valls est inscrit en Histoire, Bauer, en Droit. "Les études n'étaient pas notre priorité", confiait l'an dernier Manuel Valls à L'Express.

Un soir d'automne, les deux étudiants se rencontrent lors d'une réunion de la Jeunesse socialiste. Ensemble, ils collaborent à Mouvements, le journal des jeunes socialistes de Tolbiac. Ils traînent chez Album, la librairie du Quartier Latin spécialisée dans les bandes dessinées, déjeunent chez la mère d'Alain, boulevard Voltaire.

Déjà, l'un et l'autre savent ce qu'ils veulent faire : à Valls, la politique; à Bauer, l'influence. La franc-maçonnerie dessine un trait d'union supplémentaire entre eux. Initié à 18 ans, Bauer deviendra, en 2000, le plus jeune grand maître du Grand Orient de France (GODF). C'est une loge de cette obédience, ni Dieu ni maître, que Valls rejoindra en 1989. Mais, treize ans plus tard, il quittera le GODF.


Obligé de prendre ses distances

Aujourd'hui, cette amitié de trente ans oblige le premier flic de France à prendre très publiquement ses distances avec l'expert en sécurité. Pas question de donner du grain à moudre à ceux qui voient les "réseaux Bauer" à la manoeuvre dans les arcanes du ministère de l'Intérieur.

Prompts à les flairer, certains rappellent que Renaud Vedel, ancien directeur adjoint du cabinet du préfet de police de Paris et nouveau directeur adjoint de celui de Manuel Valls, a rédigé deux rapports avec Alain Bauer - celui sur la sécurité au quotidien en 2007 et le Livre blanc sur la sécurité publique en 2011.

Le criminologue concède tout juste avoir "répondu aux questions posées par Manuel sur les personnalités des uns et des autres au moment de la constitution du cabinet". En revanche, comme directeur général de la police nationale, Manuel Valls a préféré le préfet Claude Baland au policier Emile Perez, proche de Bauer.

Peu importe, au fond, le choix des hommes: Bauer estime avoir remporté la bataille essentielle, celle des idées. "Tout a été pensé, dit, écrit sur la sécurité dans les deux récents rapports que j'ai codirigés", lâche-t-il avec sa modestie habituelle. Reste à agir, en somme. Et si Valls a besoin de conseils, il est à sa disposition. "Il peut m'appeler." A bon entendeur...
assalam o alykoum
 
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