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La science du hadith chez les imamites (hahahaha....)
a
30 mars 2011 01:21
Assalamou Alaikoum,

Il est fréquent de voir les chiites citer de manière abondante nos sources, on se demande bien pourquoi....
D'autant plus qu'ils insultent comme pas possible chacun des compagnons et beaucoup de rapporteurs
Force est de constater que le hadith de ghadir khum n'a pas de chaine de transmission authentique chez les chiites alors qu'il est hypervérifié chez nous...

Postez ce que vous voulez en rapport avec ce thème

100% chiite, comme ils disent...



Modifié 2 fois. Dernière modification le 30/03/11 01:41 par as300.
a
30 mars 2011 01:22
La science du Hadith chez les Chiites Imâmites

[www.taqiya.net]


Pourquoi ne trouve t-on aucun hadith authentique dans les ouvrages et sources Chiites ?1



Louange à Allâh Seigneur des Univers.


Louange à Allâh qui dit : "Bien au contraire, Nous lançons contre le faux la vérité qui le subjugue, et le voilà qui disparait. Et malheur à vous pour ce que vous attribuez [injustement à Allâh]" Sourate Les Prophètes/ verset 18
Que les bénédictions et la paix soient sur le Messager, miséricorde pour les Univers, ainsi que sur les siens, et ses compagnons et ceux qui les ont suivis de la meilleure des manières jusqu'au jour de la Rétribution.

Ces propos s'adressent à nos chers lecteurs pour leur expliquer qu'il ne se trouve aucun hadith authentique du Prophète dans les ouvrages de référence Imâmites (selon leurs propres standards et règles d'authentification).


I Quelle est la définition du hadîth authentique chez les Chiites ?

Un hadith authentique est un hadith dont "la chaine de transmission est ininterrompue et remonte jusqu'à l’[Imam] Infaillible, en étant composée de rapporteurs droits (‘Adl), précis (Dhâbit) à tous les niveaux [de la chaîne de transmission]."

Source : Ash-Shahid ath-Thani, Ad-Dirayat (page 19)

Un hadith authentique est un hadith dont "la chaine de transmission est ininterrompue et part d'un imamite droit (‘Adl) et précis (Dhâbit) rapportant de son semblable et cela jusqu'à l'Infaillible, et sans [que le hadith ne comporte de] de singularité (Shudhudh) ni de défauts cachés, non apparents ('Illa)."

Source : Hussein ibn Abdassamad al-Amlî, Wusûl Al-Akhyâr Ilâ Usûl Al-Akhbâr page 932

Conclusion (à travers une autre citation) :
"Tout ceci indique que le hadith authentique (Sahih) est [le hadith dont la] chaîne de transmission débute par le dernier rapporteur jusqu'à l'Infaillible, auteur des paroles (hadith), avec la condition que chaque rapporteur à tous les niveaux (génération) de la chaine soit un imâmite, droit (Adil), précis (Dhâbit) [fiable, n'ayant pas de défaut de mémoire] dans la mémorisation du hadith et dans sa transmission."

Source : Ayatullah abdalhadi al-Fadlî, Al-Musnad 3



II Qu'est ce que le [rapporteur/l'homme] droit et qu'est ce que la droiture ?

L'Imam Khomeini dit :
"Question 28: La droiture est une qualité fermement ancrée (à l'intérieur d'un individu) le poussant à la piété, en abandonnant les interdictions (muharramat) et s'acquittant de ses obligations."

Source : al-Khomeini, Tahrir al-Wasîla.4

Le savant érudit al-Majlissi dit :
"Et sache que ceux qui sont venus après parmi nos savants ont établi que la droiture est une qualité, une qualité fermement établie chez l'individu et qui le pousse à rechercher la piété et la moralité [dans ses œuvres]. Et je n'ai trouvé nul texte à ce sujet [sur la notion de droiture] et nul propos de nos savants parmi ceux qui ont précédés al-Allama et ils ne lui ont accordé aucune considération."

Source : al-Majlissi, Bihar al Anwar (vol 85 page 32)5

Remarque : Al-Allama ici désigne un savant imamite surnommé al-Allamat al-Hilli, contemporain de l'époque d'ibn Taimiya (rahimahou Allah).

Observez cette contradiction et ces divergences dans la définition de droiture. Et ce qu'il faut retenir dans tous cela, c'est que les savants Imâmites du hadith n'ont établi (ne se sont prononcés) la droiture que d'une infime minorité de leurs rapporteurs.

La grand savant du hadith al-Hurr al-Amili a dit :
"Or, [les spécialistes] n'ont que rarement établi la droiture ('Adâla) d'un transmetteur, ne se prononçant uniquement que sur sa fiabilité (Tawthîq), laquelle n'implique pas nécessairement la droiture. Bien au contraire, puisqu’il y a entre les deux des points de divergence comme l’a attesté le deuxième martyr et d’autres."

Source : Hurr al-Amili, Wasail ach-Chi'a (vol 30 page 260)6

Remarque : Le deuxième martyr (ach-Chahid ath-Thani) est le surnom donné au grand savant imamite al-Hassan ibn ziniddin al-Amili (mort en 965 de l'hégire).


III Question : Est ce que la fiabilité implique la droiture ?

Sayyid Mohyiddin al-Musawi Al-Gharifi a dit :
"Et il ne fait aucun doute que ces témoignage de fiabilité de leurs parts [des savants biographistes Imamites] portent uniquement sur la bonne foi du rapporteur jugé fiable, et sur sa probité (Sidq) dans la transmission du Hadith, c'est tout, mais cela n'établit nullement sa droiture [la droiture du rapporteur)]."

Source : Sayyid Mohyiddin al-Musawi al-gharifi, Qawa'id Al-Hadith (vol 30 page 260) 7

La grand savant du hadith al-Hurr al-Amili a dit :
"Et la prétention de certains modernes comme quoi "fiable" (Thiqa) signifierait "droit - juste" ('Adl) et "précis"[dans ce qu'il rapporte] (Dhâbit) est irrecevable et il leur incombe d'en fournir la preuve. Comment donc, alors qu'ils disent explicitement le contraire, puisqu'ils jugent [parfois] fiable quelqu'un qu'ils présument coupable d'impiété, de mécréance et d'hérésie ?"

Source : Hurr al-Amili, wasail ach-Chi'a (vol 30 page 260)8


IV Tout cela signifirait il qu'aucun des hadith imamites ne serait authentique ?

La grand savant du hadith al-Hurr al-Amili a dit :
"Et par conséquent, il s'ensuivrait [de tout cela] que nous devrions affaiblir [classer comme faible, da'if] tous nos Hadiths, du fait que l'on n'a que rarement connaissance de la droiture de l'un d'entre eux [rapporteurs Imamites]."

Source : Hurr al-Amili, Wasail ach-Chi'a (vol 30 page 260)9

Et il (Hurr al-Amili) a dit aussi à un autre passage :
"Et il est bien connu et dûment établi que les livres sur lesquels ils [les Imams] nous ont dit de nous baser pour œuvrer, contiennent de nombreux rapporteurs faibles ou inconnus et [contiennent également] de nombreux [Hadith] Marasil10"

Source : Hurr al-Amili, Wasail ach-Chi'a (vol 30 page 244)11

Et il (Hurr al-Amili) a dit aussi à un autre passage :
"Et de la même façon, pour les récits des "Thuqât", Al-Ajilla' 12- comme les Ashab al-Ijma' ou autres - d'après les faibles, les menteurs et les inconnus, du fait qu'ils connaissent leur situation [de faibles, menteurs ou inconnus] et qu'ils rapportent cependant d'eux, et ils œuvrent d'après les Hadith qu'ils rapportent d'eux et qui cependant témoignent de l'authenticité de ces Hadith. Et ceci d'autant plus qu'ils avaient connaissance de plusieurs [autres] voies [de ces Hadith] et avaient en leur possession de nombreuses sources authentiques [Al-Usul As-Sahiha, les sources primaires des Hadith d'après les Shi'ites]."

Source : Hurr al-Amili, Wasail ach-Chi'a (vol 30 page 206)13

Remarque : Ashab al Ijma' renvoie à un groupe bien précis chez les savants Imamites du Hadith : il s'agit de dix-huit personnes considérés comme Thiqa (le pluriel est Thuqat) et qui sont nommément désignées. Il s'agit de six disciples d'Al-Baqir, de six disciples de Jaafar As-Siddiq et six disciples de Moussa Al-Kadhim.


Et pour cette raison, le savant Yussuf Al-Bahrani a dit :
"Et de deux choses l'une, soit nous prenons toutes ces informations (Hadith) [en les considérant fiables] comme l'ont fait les prédécesseurs parmi nos savants, soit nous prenons une religion autre que celle-ci [l'Imamisme] et une Voie (Shari'âh) autre que celle-ci, ceci en raison de sa déficience et de son incomplétude, ainsi que de l'absence de preuves sur un ensemble de ses jugements juridiques (Ahkâm)."

Source : Yussuf al-Bahrani, Lu'lu'a al-Bahrain (page 47)


V En conclusion

Après avoir vu ensemble qu'il ne se trouve aucun hadith authentique (suivant leurs propres règles) chez les Imamites dans leurs livres, le [lecteur] impartial est en droit de s'interroger :

D’où prenez vous votre religion [Ô vous les imamites] ?






Footnotes
1. Traduction de cet article en lange Arabe : [www.wylsh.com] [back]
2. Lien : [www.shialibrary.info] (page 93) [back]
3. Lien : [209.61.210.137] (rubrique "as-Sahih", 4ème point) [back]
4. Lien : [www.al-shia.com] (question 28) [back]
5. Lien : [www.al-shia.com] [back]
6. Lien : [www.alhikmeh.com] (page 260) [back]
7. Lien : [www.al-shia.com] (début de la page) [back]
8. Lien : [www.alhikmeh.com] (page 260) [back]
9. Lien : [www.alhikmeh.com] (page 260) [back]
10. Hadith dont la chaine est discontinue [back]
11. Lien : [www.alhikmeh.com] (page 244) [back]
12. Al-Ajilla : vénérés, respectueux, majestueux. [back]
13. Lien : [www.alhikmeh.com] (page 206) [back]
a
30 mars 2011 01:24
Un rapporteur venu...de l'espace ! (LE SUMMUM DU RIDICULE)

[www.taqiya.net]

بسم الله الرحمن الرحيم والصلاة والسلام على رسول الله وعلى آله وصحبه أجمعين


Décidément "la science du hadith" imâmite ne cesse de nous surprendre. Comme nous pourrons le voir très prochainement dans un article consacré à ce sujet, la quasi totalité des rapporteurs Chiites sont inconnus du point de vue de la 'Adâlat (Droiture) qui rentre pourtant comme une des conditions du hadith Sahih, quand ils ne sont pas catalogués charlatans, escrocs, hérétiques, mécréants, etc... Aujourd'hui avec 'Ammâra ibn Zayd (عمارة بن زيد), c'est à un autre type de rapporteur que nous avons affaire, un rapporteur venu d'une autre dimension...

'Ammarat ibn Zayd est un rapporteur imâmite venu tout droit de l'espace, c'est ce que rapporte le célèbre biographiste imâmite an-Najâchî :


قال النجاشي : " عمارة بن زيد ، أبوزيد ( الخيواني ) الحبواني الهمداني : لا يعرف من أمره غير هذا ، ذكر الحسين بن عبيد الله ، أنه سمع بعض أصحابنا يقول : سئل عبدالله بن محمد البلوي عن عمارة بن زيد ، ( من ظ ) هذا الذي حدثك ؟ قال : رجل نزل من السماء ، حدثني ثم عرج ! . وينسب إليه كتب ، منها : كتاب المغازي ، كتاب حروب أمير المؤمنين عليه السلام ، كتاب مقتل الحسين بن علي عليه السلام ، وأشياء كثيرة تنسب إليه ، والله أعلم ".
'Ammârat ibn Zayd, Abû Zayd al-Khaywânî al-Habwânî al-Hamdânî, on ne connait de lui que ceci : Al-Houssein ibn 'Ubaydillah rapporte qu'il a entendu certains de nos compagnons dire :
On a questionné 'Abdallah ibn Muhammad al-balawî à propos de 'Ammârat ibn Zayd : "Quel est cet homme qui t'a rapporté ?" Il a répondu : "C'est un homme qui est descendu du ciel, qui m'a rapporté puis est remonté [au ciel] !"
Et on lui attribue [à ce 'Ammârat ibn Zayd] des ouvrages, parmi ceux-ci : le Livre des batailles, le Livre des batailles du Commandeur des Croyants [Ali] (alayhi salam), le Livre du meurtre de Houssein ibn 'Ali (alayhi salam), ainsi que de nombreuses autres choses, et Allah est le plus savant1


On trouve de nombreux récits de ce rapporteur venu de l'espace dans les ouvrages Imâmites, y compris dans les ouvrages les plus authentiques comme le Tahdhîbu-l-Ahkâm du Sheykh at-Tûsî.




Footnotes
1. Rijâl al-Najâchî page 303, rapporteur 827, l'ouvrage est consultable en ligne sur ce site imamite : cliquez ici. [back]
a
30 mars 2011 01:31
Le meilleur pour la fin:

La science du Hadith chez les Chiites Imamites : une vaste supercherie

[www.taqiya.net]

بسم الله الرحمن الرحيم والصلاة والسلام على رسول الله وعلى آله وصحبه أجمعين

فإن الدقة والعمق والعراقة التي تبرز في تصانيف الشيعة في هذا المجال قد ميزت هذا العلم بكثير على الرغم من سبق الآخرين لهم في مجال تدوين مصطلح الحديث
La précision, la profondeur (dans le détail) et l'enracinement (solidité de cette science) qui ressort des ouvrages chiites dans cette matière se distinguent de beaucoup [des autres] dans cette science, malgré le devancement des autres dans la composition de la terminologie de [la science] du hadith.1

C'est l'assertion avancée par Ali Akbar Ghifârî pour décrire le niveau de sophistication de la science du hadith dans les milieux imamites !

L'objet de cet article est de disséquer le système de la science du hadith chez les Imamites et de vérifier le bien fondé de l'assertion ci-dessus. S'agit-il effectivement, comme le déclare le professeur Ali Akbar Ghifârî, un des plus grand Muhaqqiq2 Imamite contemporain, d'une description véridique, qui colle parfaitement à la réalité ou bien s'agit-il d'un slogan publicitaire qui masque une vaste supercherie ?



Depuis la première ère de l’Islam, les savants Musulmans [Sunnites] se sont souciés de la compilation des Hadiths et de leurs sélection (authentification). Ainsi ils n’acceptaient aucun récit ou propos avant d'en connaître l'origine et la source. Ils parcouraient de nombreuses contrées et effectuaient de longues distances, pour aller directement à la rencontre de ceux qui déclaraient avoir entendu un récit de leurs propres oreilles.
Sa'îd ibn Musayyib disait :

إن كنت لأسير في طلب الحديث الواحد مسيرة الليالي والأيام
Je marchais des jours et des nuits pour récolter un seul Hadith3



Un jour, un homme questionna al-Cha'bî concernant une fatwa, après lui avoir répondu et avoir cité un récit dans son argumentation, al-Cha'bî dit :

خذها بغير شيء فلقد كان الرجل يرحل في أدنى منها إلى المدينة
Prends-le sans contrepartie car nous voyagions pour moins que ça [d'al-Kûfa] jusqu’à Médine pour l'avoir.4

C’est pour cette raison que les premiers savants ont exigé le Sanad (la chaîne de transmission), qui distingue notre communauté [musulmane] de toutes les autres, parmi celles qui l'ont précédées, Ibn Sirin a dit :
إِنَّ هَذَا الْعِلْمَ دِينٌ فَانْظُرُوا عَمَّنْ تَأْخُذُونَ دِينَكُمْ
Cette science est une religion alors regardez bien de qui vous prenez votre religion.5

'Abdallah Ibn al-Mubârak (d.181H), un des célèbres professeurs de l'Imam al-Bukhârî, a dit :
الإِسْنَادُ مِنَ الدِّينِ وَلَوْلاَ الإِسْنَادُ لَقَالَ مَنْ شَاءَ مَا شَاءَ
L'Isnad (la chaîne de transmission) est une partie intégrante de la religion. S'il n'avait pas existé, chacun aurait pu tenir les propos qu'il souhaite.6


Ainsi les savants Sunnites analysaient scrupuleusement chaque rapporteur, ils se renseignaient sur sa personne, sur sa religion, sur son état d'esprit et son niveau de science, sur ses traits de caractère et son parcours (dans la science notamment), sur ses maitres et ses élèves. Tout ceux qui ne répondaient pas aux critères de fiabilité se voyaient rejetés, eux et leurs récits. Et ceux qui répondaient aux exigences : une bonne mémorisation (qui ne fait pas défaut), la droiture, une croyance saine (non entachés d'hérésies),... étaient acceptés et leurs récits étaient pris en compte et transmis. Dans la suite naturelle et logique de cette démarche (recherches complexes et méticuleuses), deux sciences verront le jour : La science du Hadith, intitulée en arabe ‘Ilm al-Dirâyat et la science de la critique et de l'agrément, intitulé en arabe 'Ilm al-Rijâl, qui sont véritablement des marques déposées des savants musulmans (Sunnites).

Plusieurs siècles plus tard, et pour des raisons que l'on explicitera plus loin, les Chiites ont essayé d’imiter les Sunnites en copiant sur eux la quasi intégralité de cette science, ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui un copier/coller ou tout simplement un plagiat. Or l'import de cette science chez les imamites a suscité les foudres de plusieurs savants Chiites car ces derniers savaient pertinemment que l'adoption de cette science révèlerait la faiblesse de quasiment tous les Hadiths Chiites, et qu'aucun récit Chiite ne résisterait notamment a la science de la critique et de l'agrément, comme nous allons le voir.


L'application de cette science sur les Hadiths et récits chiites était dévastateur. En appliquant leurs propres critères d'authentification (qu'ils ont copiés des savants Musulmans Sunnites), il ne se trouverait plus aucun Hadith authentique du Prophète dans leurs ouvrages de tradition ! La quasi-totalité de leurs Hadiths et Récits qui définissent le dogme chiite se verrait être rejetée s'ils appliquaient les critères de cette science nouvellement importée, comme par exemple le Hadith de la couverture (al-Kissâ'), à partir duquel les Chiites Imamites ont fait émerger le concept de l'Infaillibilité des Imams.

Face à cette problématique, les savants Chiites ont essayé de trouver des solutions pour contourner ce problème, et ils continuent jusqu'à ce jour à "innover" en la matière et à créer des règles qui rendent, par un coup de baguette magique, un Hadith Sahih [authentique]! Bien entendu, ils sont guidés dans cette démarche, non pas par une approche et une argumentation rationnelle mais plutôt par une approche tendancieuse, basée uniquement sur le sectarisme et la passion à l'image de la règle du... "bon goût" imaginée par les savants Imamites pour donner le label "Sahih" à des récits faibles ou forgés, comme nous verrons par la suite.

Le statut du Hadith chez les Musulmans Sunnites se décompose principalement en trois catégories : l'Authentique (Sahih), le Bon (Hassan) et le Faible (Da'if). Chez les premiers savants Imamites (al-Mutaqaddimûn), il se décompose en deux catégories: l'Authentique et le Faible, par contre chez les savants Imamites postérieurs (al-Muta'akh-khirûn)7, il se décompose en quatre catégories : l'Authentique, le Bon , l'Accrédité (Muwath-thaq) et le Faible.

L'article s'articulera autour des points suivants :

1) L'apparition de la science de la Critique et de l'Agrément ('Ilm al-Rijâl)
2) L'apparition de la science du Hadith ('Ilm al-Dirayah)
3) Pourquoi les Imamites se sont-ils intéressés à la science du Hadith ?
4) Une vaste entreprise de plagiat
5) L'intérêt de la chaîne de transmission chez les Imamites
6) Conséquences de l'introduction de la Science du Hadith
7) Sur les auteurs des ouvrages de référence et les rapporteurs Imamites
8) Les règles d'authentification des récits chez les Chiites Imamites
9) Plus ils sont Authentiques et plus ils sont ... Faibles !
10) Les premiers ouvrages Imamites de Rijâl
11) Les ouvrages Imamites de Rijâl postérieurs
12) Quel est le pourcentage des rapporteurs dans les ouvrages Imamites qui ont fait l'objet d'un avis (critique ou agrément) ?
13) De l'importance de la connaissance de la date de décès d'un rapporteur
14) Les règles de Tawthîq [accréditation] chez les Imamites


1) L'apparition de la science de la Critique et de l'Agrément ('Ilm al-Rijâl)

L'objet de cette science est l'étude de la condition et des caractéristiques des rapporteurs et transmetteurs de Hadith. C'est le résultat de cette étude qui permet de décider de l'acceptation ou du rejet du Hadith et de son rapporteur, et ceci en tenant compte de plusieurs facteurs et critères : la moralité, la droiture, la fiabilité (le rapporteur est-il digne de foi ou est-il menteur ?), la capacité à retenir (par cœur ou par écrit) le Hadith (le texte et la chaîne de transmission) et à le retransmettre fidèlement (sans erreur), le niveau de renommée (rapporteur connu ou inconnu ?), la doctrine professée et la tendance suivie, la génération (l'époque à laquelle a vécu le rapporteur), etc.

Cette branche de la science du Hadith est devenue une science indépendante dés la fin du deuxième siècle avec la compilation de plusieurs ouvrages spécialisés uniquement sur l’étude et la classification des rapporteurs. On peut ainsi trouver de nombreux intitulés d’ouvrages du genre : Les fiables, les faibles, les rejetés, les critiqués... comme par exemple : al-Du’afâ’ (les faibles) d'al-Bukhârî (256 h), al-Jarh wa al-Ta'dîl de Abu Hâtim al-Râzî (277 h), al-Du’afâ’ wa al-Matrûkîn d'al-Nassâ’î (303 h), al-Majrûhîn min al-Ruwât de Ibn Hibbân (354 h). Le savant Imamite Majid al-Gharbâwî écrit :

أما من تكلم بالجرح والتعديل أو كتب في ذلك عند السنة . فقد تكلم ابن عباس (۹٦ ه‍) ، وأنس بن مالك (۹۳ ه) ، والشعبي ( ۱۰۶ ه‍)، وابن سيرين (۱۱۰ ه‍) ، والأعمش (۱٤۸ ه‍) ، وشعبة (۱٦۰ ه) ، ومالك (۱۷۹ ه‍) ، وابن المبارك (۱۸۱ ه‍) ، وابن عيينة (۱۹۷ ه‍) ، ويحيى بن معين (۲۳۳ ه‍) ، وأحمد بن حنبل (۲٤۱ ه‍) . ومن الكتب الجامعة : تواريخ ثلاثة للبخاري (۲٥٦ ه‍) وعلي بن المديني (۲۳٤ ه) وكتاب أوهام أصحاب التواريخ في معرفة الثقات والضعفاء والمجاهيل لابن حبان (۲٥٤ ه)
Et en ce qui concerne ceux qui ont parlé ou rédigé dans le domaine de la critique et de l’agrément (al-Jarh wa al-Ta'dîl) chez les Sunnites, ce sont : Ibn Abbas (96 h), Anas Ibn Mâlik (93 h), al-Cha'bî (104 h), Ibn Sirîn (110 h), al A'mach (148 h), Chu'bah (160 h), Ibn al Mubârak (181 h), Ali Ibn al-Madînî (197 h), Yahya Ibn Ma’în (233 h), Ahmed Ibn Hanbal (241 h). Et parmi les ouvrages : les trois Târîkh de Bukhârî (256 h), [le Tarikh en 10 volumes de] Ali Ibn al-Madînî (234 h) et le livre Awhâm ashâb al-Tawârîkh fi ma’rifat al-thiqât wa al-dhu’afâ’e wa al-majâhîl de Ibn Hibbân (254 h)8


Chez les Chiites Imamites, la quasi-totalité des anciens livres de rapporteurs qu’ils mentionnent dans leurs ouvrages et index9 sont "inexistants" à ce jour ou bien ont "disparu", comme le livre Rijâl al-Chi’a d'ali Ibn al-Hakam, le savant Imamite Mâjid al-Gharbâwî écrit à ce sujet :

فمن كتب في القسم الأول : أ - من الشيعة : ۱ - كتاب الرجال لعبد الله بن جبلة الكناني (المتوفى ۲۱۹ ه‍) . ۲ - كتاب الرجال للحسن بن فضال (المتوفى ۲۲٤ ه‍) . ۳ - كتاب الرجال لعلي بن الحسن بن فضال (ولادته ۲۰٦ ه‍) . ٤ - كتاب الرجال لأحمد بن محمد بن خالد البرقي (۲۸۰ ه‍) . ٥ - كتاب الرجال لابن عقدة (۲٤۹ - ۳۳۳ ه‍) . ٦ - تاريخ الرجال لأحمد بن علي العلوي العقيقي (المتوفى ۲۸۰ ه‍) .
Parmi les livre Chiites de la première catégorie ('Ilm al-Rijâl) : 1- Le livre al-Rijâl de Abdallah Ibn Jibla al-Kinânî (décédé le 219 h), le livre al-Rijâl d'al-Hassan Ibn fudhâl (décédé le 224 h), 3- le livre al-Rijâl d'ali Ibn al-Hassan Ibn Fudhâl (né le 206 h), 4- le livre al-Rijâl de Ahmed Ibn Muhammed al-Barqî (décédé le 280 h), 5- le livre al-Rijâl de Ibn 'Uqda (né le 249 h et décédé le 333 h), 6- Târîkh al-Rijâl de Ahmed Ibn Ali al-Alawî al-‘Aqîqî (décédé le 280 h)10


Mais cette énumération d'ouvrages n’est citée qu'à des fins de propagande puisque la totalité de ces ouvrages sont de toute façon "inexistants" ! En effet, Ja’far al-Sabhânî déclare :
وألف عبد الله بن جبلة الكناني ( المتوفي عام ۲۱۹) وابن فضال وابن محبوب وغيرهم في القرن الثاني إلى أوائل القرن الثالث ، كتبا في هذا المضمار ، واستمر تدوين الرجال إلى أواخر القرن الرابع . ومن المأسوف عليه ، أنه لم تصل هذه الكتب إلينا ، وإنما الموجود عندنا وهو الذي يعد اليوم أصول الكتب الرجالية ما دون في القرنين الرابع والخامس
Abdallah Ibn Jibla al-Kinânî (d. 219h), Ibn Fudhâl, Ibn Mahbûb et d’autres ont rédigé des livres dans ce domaine durant le deuxième siècle et au début du troisième siècle, et la compilation [sur la biographie] des rapporteurs a continué jusqu’a la fin du quatrième siècle. Et malheureusement, aucun de ces ouvrages ne nous est parvenu, mais ce dont nous disposons aujourd'hui et que nous comptons comme les Ussûl al-Kutub al-Rijâliya (les piliers des ouvrage de Rijâl) c'est ce qui a été composé durant les quatrième et cinquième siècles de l’hégire11


Et même pour ceux qui nous sont parvenus, leur auteur se contentait, dans la majorité des cas, de rapporter les récits sans donner d’avis, de critique(s) ou d’agrément(s) concernant le rapporteur du récit. Ces ouvrages étaient donc davantage de simples ouvrages de compilation de rapporteurs, des listings comme on dirait aujourd'hui, que des ouvrages consacrés à la Critique et à l’Agrément (Jarh wa Ta'dîl). Le savant Imamite Ibn al-Chahîd écrit :
وأكثر الكتب المصنفة في الرجال لمتقدمي الأصحاب اقتصروا فيها على ذكر المصنفين، وبيان الطرق إلى رواية كتبهم
Et la plupart des premiers ouvrages concernant les rapporteurs, se contentaient de citer les auteurs [d'ouvrages] et de montrer les voies [chaînes de transmission] menant a leurs ouvrages12


La raison précise pour laquelle les Imamites ont commencé à rédiger des ouvrages dans ce domaine n’est motivée que par la réaction aux critiques des savants Musulmans Sunnites comme le déclare le savant Imamite Baqir al-Ayrawânî :
والسببُ في تأليف النجاشي لكتابه هذا تعيير جماعة من المخالفين للشيعة بانه لا سلف لهم ولا مصنف
La raison pour laquelle al-Najâchî a rédigé son ouvrage (Rijâl al-Najâchî) sont les railleries d’un groupe parmi les opposants aux Chiites quant au fait qu'ils n’ont ni prédécesseurs (salaf) ni ouvrages [dans ce domaine].13


Quatre ouvrages sont considérés par les savants Chiites Imamites comme étant les piliers ou les fondements de cette science, à savoir :
- Rijâl al-Kachî de Muhammed Ibn Omar al-Kachî (d 350H)
- Rijâl al-Tûssî, rédigé par le maître de la branche chiite Abu Ja’far al-Tûssî (d 460H)
- Al-Fihrist écrit également par Abu Ja’far al-Tûssî (d 460H)
- Rijâl al-Najâchî de Ahmed Ibn Ali al-Najâchî (d 450H)

Pourtant en matière d'authenticité, l’Ayatollah Ali Khâmeneï, le guide suprême de la révolution iranienne, affirme qu’aucune copie authentique de ces livres n’est parvenue à cette époque, et plus encore, il déclare que ces copies ont toutes fait l'objet de falsification ! Alors que dire des autres ouvrages secondaires, moins importants que ces quatre là ! Ali Khâmeneï dit en effet :

بناء على ما ذكره الكثير من خبراء هذا الفن ، ان نسخ كتاب الفهرست كأكثر الكتب الرجالية القديمة المعتبرة الاخرى مثل كتاب الكشي والنجاشي والبرقي والغضائري قد ابتليت جميعاً بالتحريف والتصحيف ،ولحقت بها الاضرار الفادحة ، ولم تصل منها لابناء هذا العصر نسخة صحيحة
En se basant sur ce qu'ont mentionné les nombreux experts de cet art (discipline), [nous pouvons dire que] les copies du livre al Fihrist, tout comme la plupart des autres anciens livres sur les rapporteurs (al-Rijâl) comme le livre d’al-Kachî ou d'al-Najâchî ou d'al-Burquî ou d'al-Ghadâ’irî, ont été tous fait l'objet de falsifications et d'erreurs de transcription (Tashîf). Et elles (les copies du livre al-Fihrist] ont subi des dégâts énormes et aucune copie authentique ne nous est parvenue a cette époque.14


D’autres savants Imamites mentionnent cinq autres livres qui sont :
- Rijâl al-Barquî d'al-Barquî
- Rissâlat Abu Ghâlib al-Zarârî de Abu Ghâlib al-Zarârî (décédé le 368 h)
- Mashyakhat al-Tûssî d'al-Tûssî (ce livre en réalité est une partie de son ouvrage Tahdhîb al-Ahkâm, l’un des quatre ouvrages fondamentaux dans le Hadith Imamites)
- Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî de Ibn al-Ghadâ’irî
- Mashyakhat al-Faqîh de Ibn Bâbawîh al Qummî.

Ces cinq livres ci-dessus, ajoutés aux quatre autres mentionnés précédemment constituent donc les neuf livres fondamentaux de la science de la Critique et de l’Agrément chez les Chiites Imamites. Nous y reviendrons en détail un peu plus bas.



2) L'apparition de la science du Hadith ('Ilm al-Dirayah)

Cette science du Hadith et sa terminologie sont apparus très tôt chez les Musulmans Sunnites, mais dans la forme cela était éparpillé dans les ouvrages de Fiqh, de Hadith et autres. A l'exemple d'al-Châfi’î (d 204H) qui dans son ouvrage al-Rissâla évoque les conditions du Hadith authentique et du rapporteur faisant preuve de droiture ('Âdil) ou évoque l’interruption (Inqitâ') dans la chaîne de transmission, traite également du hadith Mursal ainsi que duTadlîs. Ou bien l’Imam Muslim (d 261H) dans son ouvrage al-Tamyîz ainsi que dans l’introduction de son Sahîh où il parle de la terminologie du hadith (à titre d'exemple, il évoque le cas du Hadith Munkar) ainsi que de la classification des récits et des générations des rapporteurs. Ou bien encore, al-Tirmidhî (d 279H) dans ses deux ouvrages : al-'Ilal al Saghir et al-Jâmi' al-Kabîr, etc...

Mais le premier qui a véritablement formalisé et posé les fondations de cette science et l'a instituée comme une science à part entière, c'est le savant al-Hassan ibn 'Abdurahman ibn khellâd plus connu sous le nom d'al-Râmahurmuzî (d 360H), à travers son ouvrage al-Muhadith al-Fâssil bayna al-Râwî wa al-Wâ’î.
Il fut suivi en cela par :
- al-Hâkim al-Naysabûrî (d 405H) avec son livre Ma’rifat ‘Ulûm al-Hadith
- al-Khatîb al-Baghdâdî (d 463H) qui a composé plusieurs ouvrages, parmi ceux-ci on retiendra al-Kifâya fi ‘Ilm al-Riwâya
- al-Qâdhî ‘Iyyâdh (d 544H) et son livre al-‘Ilmâ’ fî Dhabt al-Riwâya wa Taqyîd al-Asmâ’
- Ibn al-Salâh (d 643H) et son ouvrage ‘Ulûm al-Hadith plus connu sous le nom de Muqadimat Ibn al-Salâh.

Par contre chez les Chiites Imamites, pour la terminologie relative à la classification du Hadith (Sahih, Hassan, Da'if) il a fallu attendre le 7ème siècle de l'hégire avec [al-Hassan] Ibn Mutahhar al-Hillî (d 726H) et son maitre Jamaluddin Ahmed ibn Tawûs (d 673H) pour qu'elle n'apparaisse.

Tandis que pour la science du Hadith, 'Ilm al-Dirâya 15, il faut atteindre le 10ème siècle (soit il y a moins de 500 ans à peine !) pour voir un savant Chiite Imamite composer un premier ouvrage en la matière ! En effet, le tout premier savant Chiite Imamite à rédiger un tel ouvrage était al-Hassan ibn Zinuddin al-'Amilî (d 965H) plus connu sous le nom al-Chahîd al-Thânî et son ouvrage Bidâyat al-Dirâyat. Suivi par Hussein Ibn Abdussamad al-'Amilî (d 984H) et son livre Wussûl al-Akhyâr Ila Ussûl al-Akhbâr, et de son fils Muhammed connu sous le nom al-Cheikh al-Bahâ’î et son ouvrage al-Wajîza fî ‘Ilm al-Dirâya.

Le savant Imamite Hussein al-'Alami al-Hâ’irî écrit :

ومن المعلومات التي لا يشك فيها أحد أنه لم يصنف في دراية الحديث من علمائنا قبل الشهيد الثاني وإنما هو من علوم العامة
"Parmi les informations dont personne ne doute c’est qu’aucun de nos savants n'a rédigé [un ouvrage] dans la science du Hadith avant al Chahîd al-Thânî, mais plutôt c'est [une science] parmi les sciences [propre] à al-'Âmah (les Sunnites)."16

De son côté, al-Hurr al-'Amilî (d 1104H) écrit :

أن هذا الاصطلاح مستحدث ، في زمان العلامة ، أو شيخه ، أحمد ابن طاوس ، كما هو معلوم ، وهم معترفون به
"Cette terminologie a été inventée, comme on le sait, à l’époque d’al-Allâmah (Ibn Mutahar al-Hillî) ou à celle de son maitre Ahmed Ibn Tawûs, et eux même (les Usulites Imamites) l’admettent."17



3) Pourquoi les Imamites se sont-ils intéressés à la science du Hadith ?

Il est bien connu que les Chiites Imamites ont commencé à investir le champs de la science du Hadith suite aux critiques formulées par les Musulmans Sunnites à leur égard, notamment la critique incisive exprimée par Ibn Taymiyya (ra) dans son ouvrage Minhâj al-Sunnah, où il réfute les allégations de Ibn Mutahir al-Hillî (son contemporain) et son livre Minhâj al-Karâma. Ibn Mutahir al-Hillî, dont nous avons vu précédemment qu'il avait été le premier à évoquer un début de classification du Hadith.

Ibn Taymiyya écrit :

و هذا علم عظيم من اعظم علوم الإسلام و لا ريب أن الرافضة اقل معرفة بهذا الباب و ليس في أهل الأهواء و البدع اجهل منهم
"Et ceci (la science du Hadith) est une science grandiose, parmi les plus grandes sciences de l’Islam, et il ne fait aucun doute que les Rafidhi (les Imamites) sont ceux qui ont le moins de connaissance dans ce domaine et il n’y a pas plus ignorant qu'eux parmi les gens de la passion et de l'innovation."18

Et il ajoute encore:
بخلاف الرافضة فإنهم من أجهل الطوائف بالمنقول والمعقول
"À l’opposé des Rafidhites qui sont les plus ignorants en matière de transmission (des récits) et de raisonnement (logique) parmi les [autres] groupes." 19

C'est suite à ces critiques qu'Ibn Mutahir al-Hillî imitera la terminologie des Musulmans Sunnites en matière de classification du Hadith. Il classera le Hadith en quatre catégories dans son livre Muntahâ al-Matlab fî Tahqîq al-Madhhab. Le savant Imamite Haydar Hubbullah écrit :
كانت الولادة الرسمية للمصطلح الجديد، والإعلان الرسمي لتقسيم الحديث في كتاب "منتهى المطلب في تحقيق المذهب" للعلامة الحلي
"La naissance officielle de la nouvelle terminologie et la déclaration officielle de la subdivision du Hadith apparurent dans le livre "Muntahâ al Matlab fi Tahqîq al-Madhhab’’ du savantissime al-Hillî.20

Mais il faut préciser comme nous l'avons déjà dit, que cet ouvrage d’al-Hillî est un traité de jurisprudence et non pas un ouvrage sur la Science du Hadith car comme déjà mentionné auparavant, le premier à avoir rédigé un ouvrage en la matière est al-Chahîd al-Thâni qui est venu trois siècles après al-Hillî. Et al-Hillî n’a fait qu’introduire les notions relatives à la subdivision du Hadith, notions qu'il plagia sur les Musulmans Sunnites en adaptant leurs définitions aux exigences de la doctrine Imamite (par exemple : une condition du Hadith Sahih étant que le rapporteur devait être Chiite Imamite Duodécimain). Cette innovation introduite par al-Hillî provoqua la colère de nombre de ses confrères à son encontre, à tel point qu’il a été dit à son sujet:

هدم الدين مرتين إحداهما يوم ولد العلامة الحلي الذي اخترع هذا الاصطلاح
"La religion a été démoli à deux reprises, l'une d'elles, le jour de la naissance du savantissime al-Hillî qui a inventé cette terminologie."21




Ce qui était supposé initier une démarche scientifique pour filtrer les récits Imamites, dont un nombre considérable était forgé, ne fut en réalité qu’une tentative de rénovation de façade dont la seule et véritable motivation ne visait que la parade aux critiques et railleries des Musulmans Sunnites.
En effet, alors qu'il fut l'instigateur embryonnaire de cette démarche, al-Hillî lui-même suivait la voie des anciens, les Ikhbarites, qui ne se posaient pas de question et croyaient en l’authenticité de tous les récits rapportés dans les ouvrages de traditions imamites, notamment des quatre ouvrages majeurs22.



Al-Hurr al-'Âmilî relève ce point :
أن أول من قرر الاصطلاح الجديد العلامة وأنه كثيرا ما يسلك مسلك المتقدمين هو وغيره من المتأخرين
"Le premier qui a introduit la nouvelle terminologie est al-'Allamah (surnom d'al-Hillî) alors que lui-même suivait dans beaucoup de cas la voie des anciens, lui et d’autres parmi les [savants] plus récents."23



4) Une vaste entreprise de plagiat

Ce n’est un secret pour personne que de dire que les Imamites ont copié leur Science du Hadith à partir des ouvrages sunnites puisqu'eux-même le déclarent ouvertement. Al-Hur al-Amilî dit à propos d'al-Chahîd al-Thânî (Zayn al-Din al-'Amilî) :

وهو أول من صنف من الإمامية في دراية الحديث ، لكنه نقل الاصطلاحات من كتب العامة ، كما ذكره ولده وغيره
"Et il est le premier à avoir rédigé dans la science du hadith, mais il a copié la terminologie à partir des ouvrages Sunnites comme cela a été révélé par son fils et d’autres."24

Al-Hurr al-Amilî confirme cette réalité dans un autre ouvrage où il écrit :
طريقة المتقدمين مباينة لطريقة العامة ، والاصطلاح الجديد موافق لاعتقاد العامة واصطلاحهم ، بل هو مأخوذ من كتبهم
"La voie des anciens est différente de celle des Sunnites et la nouvelle terminologie est en accord avec la croyance des Sunnites et leur terminologie, d'ailleurs elle est tirée de leurs ouvrages."25


Al-Gharawî va même plus loin en avouant que toutes les disciplines du savoir religieux ont été copiées chez les Sunnites, il écrit :
أن المسائل والفروع في تصانيف الشيعة قلدوا بها أهل السنة، وأول من فعل ذلك الطوسي، حينما صنف كتاب المبسوط، والخلاف، والعدة، والتهذيبين، والنهاية وغيرها، وتبعه من جاء بعده
"Certes, les matières (sciences religieuses) et les disciplines dans les ouvrages chiites sont des imitations [celles des] sunnites. Al-Tûssî est le premier à l'avoir fait lorsqu'il a rédigé les livres al-Mabsût, al-Khilâf, al-‘uddat, les deux Tahdhîb, al-Nihâya et d’autres encore. Les autres (savants) qui sont venu après lui l’ont suivi."26


Pourtant dans la doctrine imamite il est bien connu que c'est un devoir, pour les Imamites, de se différencier des Musulmans Sunnites, en effet l’Imam Ja’far al-Sâdiq dit :
عن أبي عبد الله عليه السلام قال : ما أنتم والله على شئ مما هم فيه ، ولا هم على شئ مما أنتم فيه ، فخالفوهم
D’après Abu Abdullah(as) :"Par Allah vous n’avez rien en commun avec eux et ils n’ont rien en commun avec vous, alors différenciez vous d’eux."27


Al-Hurr al-'Âmilî rappelle ce principe et fait part de son amertume en critiquant le fait que cette science a été dupliquée des Musulmans Sunnites et écrit :
وقد أمرنا الأئمة عليهم السلام باجتناب طريقة العامة
"Et les Imams nous ont [pourtant] ordonné de nous écarter de la voie des Sunnites (al-'Amma)."28


Et pour donner une idée de ce vaste plagiat (des définitions et de la terminologie), nous citerons l'exemple de Ja’far al-Sabhânî qui écrit au sujet de la définition de ‘Ilm al Rijâl :
علم يبحث فيه عن أحوال الرواة من حيث اتصافهم بشرائط قبول أخبارهم وعدمه
"C’est une science qui s'intéresse aux caractéristiques des rapporteurs en ce qui concerne leur qualification à remplir les critères d’acceptabilité de leurs récits ou non."29


Cette définition a été copiée quasiment mot pour mot à partir des ouvrages Sunnites, al-Khatîb al-Baghdâdî écrivait il y a environ un millénaire :
علم يبحث في أحوال الرواة من حيث قبول رواياتهم أو ردها
"C’est une science qui s'intéresse aux caractéristiques des rapporteurs en ce qui concerne l’acceptabilité de leur récit ou non."30



5) L'intérêt de la chaîne de transmission chez les Imamites


Comme nous avons pu le mentionner ci-dessus, la science du Hadith chez les Imamites ne fut introduite que par réaction aux critiques des Sunnites vis-à-vis de l'inexistence de la moindre méthodologie pour filtrer les récits. Quand on lit que le savantissime al-Majlissî déclare qu’il ne cite les chaines de transmission que pour imiter les anciens (dans cette pratique) et en tirer la bénédiction... on reste perplexe, et cela d'autant plus qu'on le voit dans le même temps faire le Tahqiq31 de l'ouvrage al-Kâfî32 ! Il déclare sans ambages :


فكما أنّا لا نحتاج إلى سند لهذه الأُصول الأربعة، وإذا أوردنا سنداً فليس إلّا للتيمّن والتبرّك والاقتداء بسنّة السلف
"Comme nous n'avons nul besoin de nous baser sur les chaines de transmission [des récits] dans les quatres ouvrages de référence (al-Kâfî, Man la Yahduruhu al-Faqîh, al-Istibsâr et al-Tahdhîb), et si nous mentionnons ces chaînes de transmission, ce n'est que pour tirer une bénédiction, une bonne augure et suivre la sunnah (pratique) des anciens (à citer les chaines de transmission)."33


Al-Hurr al-'Âmilî, élève d'al-Majlissî, confirme les propos de son Maître et écrit :

والفائدة في ذكره مجرد التبرك باتصال سلسلة المخاطبة اللسانيّة ، ودفع تعيير العامة الشيعة بأن أحاديثهم غير معنعنة ، بل منقولة من أصول قدمائهم
"L’intérêt de la citer (la chaine de transmission) ne réside que dans le Tabaruk (la recherche de bénédiction) de la continuité de la chaîne de la conversation orale, et de réfuter les critiques et les railleries des Sunnites envers les Chiites qui disent que leurs Hadiths sont dépourvus de chaînes de transmission, alors qu'ils sont plutôt rapportés des Ussuls (fondements) de leur ancêtres."34



Le grand Ayatollah al-Khô'î rapporte également les propos de son Cheikh, le grand Ayatollah Na’înî, à propos des chaînes des Hadith de l'ouvrage al-Kâfî :

وقد ذكر غير واحد من الاعلام أن روايات الكافي كلها صحيحة ولا مجال لرمي شئ منها بضعف سندها وسمعت شيخنا الأستاذ الشيخ محمد حسين النائيني قدس سره في مجلس بحثه يقول إن المناقشة في إسناد روايات الكافي حرفة العاجز
"Plus d'un savant a attesté de l'authenticité de toutes les narrations dans al-Kâfî, et il n'y a pas de place pour rejeter le moindre récit contenu dans ce livre en raison d'une faiblesse de sa chaîne de transmission. Et J'ai entendu mon maitre, le professeur, le Cheikh Muhammad Hussain al-Na'înî (qas) dire lors d'une assise : "En vérité, discuter les chaînes de transmission des narrations d'al-Kâfî est le métier de l’incompétent."35



Al-Cha’rânî, dans son introduction de l’ouvrage d'al-Mazandarânî, affirme que la plupart des Hadiths dans Ussûl al-Kâfî (les deux premiers tomes qui traitent des fondements de la doctrine Imamite : l’Imamat, l’infaillibilité, le Mahdi...) sont faibles du point de vue de leur chaîne, mais étant donné qu'ils sont en accord avec la doctrine imamite alors il faut les prendre tels quels sans même regarder leurs chaînes. Il écrit :

أكثر أحاديث الأصول في الكافي غير صحيحة الإسناد ومع ذلك أورده الكليني - رحمه الله - معتمدا عليها لاعتبار متونها وموافقتها للعقائد الحقة ولا ينظر في مثلها إلى الإسناد .
"La plupart des Hadiths dans Ussûl al-Kâfî ne sont pas authentiques du point de vue de leurs chaînes, et malgré cela, al-Kulaynî (ra) les a rapportés en se basant sur celles-ci, par considération pour leurs Matns (le texte du Hadith) et pour leur accord avec les croyances véridiques, et on ne regarde pas, pour ce genre [de transmission], la chaîne des rapporteurs [des récits contenus dans leurs ouvrages]."36



Ce qui se traduit par la logique suivante : Les Imamites croient d’abord aux 12 Imams puis ils authentifient les récits suivant ce postulat (cette croyance). Ils croient d’abord que Aichâ(raaf) a trompé le Prophète puis ils authentifient les récits en accord avec cette "vérité". Ils croient d’abord que Omar a violenté Fatima(raaf) et causé la mort de son enfant puis ils authentifient les récits qui corroborent ce mythe qui est pourtant l'un des piliers de leur dogme... d'où, entre autres, l'aversion qu'ils ont pour Omar. Tout cela sans se soucier des chaînes de transmission puisque ces récits sont en accord avec leurs croyances, inventées et prédéfinies par leurs prédécesseurs. C'est le principe de poser d'abord un postulat, puis ensuite d'inventer les "preuves" et "arguments" qui le corroborent.


6) Conséquences de l'introduction de la Science du Hadith

L'application stricte des règles de la Science du Hadith nouvellement introduites aurait frappé de nullité la quasi-totalité des récits imamites, il fallait donc "adapter" ce cadre pour qu'il puisse entrer en accord avec les croyances et le référentiel du groupe Chiite. On aboutit donc à un système totalement contradictoire et incohérent. Al-Faydh al-Kachânî décrit l'inextricabilité de la situation et le malaise :

فإن في الجرح والتعديل وشرائطه اختلافات وتناقضات واشتباهات لا تكاد ترتفع بما تطمئن إليه النفوس كما لا يخفى على الخبير بها
"Il y a dans [la science Imamite] de la critique et de l’agrément (al-Jarh wa al-Ta'dil) et ses conditions, des différences, des contradictions et des ambiguïtés qui ne peuvent être enlevées de telle sorte que les gens puissent avoir la tranquillité d’esprit, et ceci est bien connu de l'expert."37


Le résultat de l’application de la Science du Hadith sur les récits Imamites, si elle avait été appliquée rigoureusement, aurait pour conséquences directes d'une part le rejet de tous les récits Imamites, et d'autre part de considérer que l'ensemble de la secte (Imamite) était dans l'erreur et le fourvoiement à l’époque des Imams !


C'est ce qu'affirment clairement les savants Imamites, al-Hurr al-Amilî l'écrit explicitement :

الاصطلاح الجديد يستلزم تخطئه جميع الطائفة المحققة في زمن الأئمة عليهم السلام ، وفي زمن الغيبة كما ذكره المحقق في أصوله
"La nouvelle terminologie implique que l’ensemble du groupe (Imamite), aussi bien à l’époque des Imams qu'à l’époque de l’occultation (du Mahdi), étaient dans l’erreur, comme cela a été cité par al-Muhaqqiq (al-Hillî) dans ses fondements (son ouvrage "Les fondements"winking smiley."38


Quant au rejet de tous les récits imamites, suite à l’application de ces nouvelles règles, c'est la conséquence directe de la définition même du Hadith authentique chez les Imamites. En effet, la définition du Hadith authentique pour les Chiites Imamites s'exprime ainsi :

ما اتصل سنده إلى المعصوم بنقل العدل الضابط عن مثله في جميع الطبقات
"[Un hadith authentique est] un hadith dont la chaîne de transmission est ininterrompue et remonte jusqu'à l’[Imam] Infaillible, en étant composée de rapporteurs droits (‘Adl), précis (Dhâbit) à tous les niveaux [de la chaîne de transmission]."39



Mais voilà, le problème c'est qu'aucun de leurs premiers savants (al-Mutaqaddimun) n’a fait mention de la droiture d'un rapporteur. Pire que cela, ils ne donnaient aucune importance ni considération a cette notion. Résultat : aucun rapporteur n'a fait l'objet d'un jugement ou avis quant à sa droiture par les anciens savants. Et pourtant comme la définition l'indique, la droiture est une condition fondamentale du hadith authentique.


Le savantissime al-Majlissî écrit :

ثم اعلم أن المتأخرين من علمائنا اعتبروا في العدالة الملكة ، وهي صفة راسخة في النفس تبعث على ملازمة التقوى والمروة ، ولم أجدها في النصوص ، ولا في كلام من تقدم على العلامة من علمائنا ، ولا وجه لاعتبارها
"Et sache que les contemporains parmi nos savants ont établi que la droiture est une qualité, une caractéristique fermement établie chez l'individu et qui le pousse à rechercher la piété et la moralité [dans ses œuvres]. Et je n'ai trouvé nul texte à ce sujet [sur la notion de droiture] et nul propos de nos savants parmi ceux qui ont précédés al-Allamah (Ibn Mutahar al-Hillî) et ils ne lui ont accordé aucune considération."40



Al-Hur al-'Amilî confirme les propos d'al-Majlissî, il écrit :

لم ينصوا على عدالة أحد من الرواة، إلا نادرا، وإنما نصوا على التوثيق، وهو لا يستلزم العدالة قطعا بل بينهما عموم من وجه، كما صرح به الشهيد الثاني وغيره
"Or, [les spécialistes] n'ont établi la droiture ('Adâla) d’aucun rapporteur, sauf dans des cas rares, ne se prononçant uniquement que sur la fiabilité (Tawthîq), laquelle n'implique en aucun cas la droiture, bien au contraire, puisqu’il y a entre les deux des points de divergence comme l’a attesté al-Chahîd al-Thânî et d’autres."41


Face à ce constant accablant, al-Hurr al-'Âmili fait part des conséquences : L’application de la Science du Hadith sur les récits imamites implique automatiquement le rejet de tous ces récits ! Il écrit :

فيلزم من ذلك ضعف جميع أحاديثنا لعدم العلم بعدالة أحد منهم إلا نادرا
"Et par conséquent, il s'ensuivrait [de tout cela] que nous devrions affaiblir [classer comme faible, da'îf] tous nos Hadiths, du fait que l'on n'a que rarement connaissance de la droiture de l'un d'entre eux [rapporteurs Imamites]."42
.


Yûssuf al-Bahrânî fait le triste avoeu suivant :

والواجب إما الأخذ بهذه الأخبار - كما هو عليه متقدمو علمائنا الأبرار - أو تحصيل دين غير هذا الدين وشريعة أخرى غير هذه الشريعة لنقصانها وعدم تمامها لعدم الدليل على جملة من أحكامها
"Et de deux choses l'une, soit nous prenons tous ces récits [en les considérant fiables] comme l'ont fait les prédécesseurs parmi nos savants, soit nous prenons une religion autre que celle-ci [l'imamisme] et une Voie (Chari'âh) autre que celle-ci, cela en raison de sa déficience et de son incomplétude, ainsi que de l'absence de preuves sur un ensemble de ses règles juridiques (Ahkâm)."43


Des savants Imamites postérieurs (al-Muta'akh-khirun) ont essayé de masquer cette forfaiture en expliquant que le terme fiable désignait à la fois la droiture et la précision (al-Dabt). Alors que dans le même temps, ces même savants et les anciens savants (al-Mutaqaddimûn) n’hésitaient pas à déclarer des rapporteurs comme fiables tout en sachant qu’ils étaient pervers et mécréants ! Des caractéristiques en totale opposition à la notion de droiture ! Al-Hurr al-’Amilî pointe cette incohérence flagrante et déclare :

ودعوى بعض المتأخرين: أن الثقة بمعنى العدل، الضابط ممنوعة، وهو مطالب بدليلها. وكيف ؟ وهم مصرحون بخلافها حيث يوثقون من يعتقدون فسقه، وكفره وفساد مذهبه
"Et la prétention de certains contemporains sur le fait que "Fiable" (Thiqa) signifierait "Droit" ('Adl) et "Précis"[dans ce qu'il rapporte] (Dâbit) est irrecevable et il leur incombe d'en fournir la preuve. Comment donc, alors qu'ils disent explicitement le contraire, puisqu'ils jugent [parfois] fiable quelqu'un tout en connaissant sa perversité, sa mécréance et l'hérésie de son école/ses avis.44

Al-Wahîd al-Bahbahânî fait lui le constat que pas même un centième du Fiqh Imamite ne repose sur des récits authentiques ! Pire encore, les rares hadiths authentiques existants sont contradictoires et présentent de nombreuses déficiences. Il écrit :

لا شبهة في أن عشر معشار الفقه لم يرد فيه حديث صحيح ، و القدر الذي ورد فيه الصحيح لا يخلو ذلك الصحيح من اختلالات كثيرة بحسب السند ، وبحسب المتن ، وبحسب الدلالة ، ومن جهة التعارض بينه وبين الصحيح الاخر ، أو القرآن ، أو الاجماع ، أو غيرهما
"Il ne fait aucun doute que le dixième du dixieme (un centième) du Fiqh ne se base sur un hadith authentique45, et [même] le taux du Fiqh qui se baserait sur un hadith authentique ne serait pas épargnés par les nombreuses déficiences : sur l'Isnad (la chaîne), sur le Matn (le texte), sur le sens, du point de vue de la contradiction vis-à -vis d'autres Hadiths authentiques ou du Coran ou du consensus (al-Ijma') ou d’autres encore."46



7) Sur les auteurs des ouvrages de référence et les rapporteurs Imamites

Nombreux sont les auteurs d'ouvrages de référence Imamites ainsi que leurs rapporteurs à avoir été déclarés ou considérés comme Da'if (Faible), Majhûl (Inconnu), Kadh-dhab (Menteur), Fâssiq (Pervers) ou suivant des voies autres que celle du Chiisme Imamite Duodécimain. Et malgré cela, leurs ouvrages et récits sont approuvés et servent de justification et d'argument ! Le Maître du groupe, Cheikh al-Tâ'ifah al-Tûssî écrit clairement :
كثيرا من مصنفي أصحابنا وأصحاب الأصول ينتحلون المذاهب الفاسدة ، وإن كانت كتبهم معتمدة
"Nombreux sont les auteurs, parmi nos compagnons ou parmi les auteurs des Ussûl (Fondements), qui suivaient des voies/écoles [madhâhib] égaré(e)s, et [pourtant] leurs ouvrages sont approuvés."47

Plus encore, beaucoup de rapporteurs dans ces ouvrages étaient faibles ou inconnus. Al-Hurr al-’Amilî écrit :

ومن المعلوم - قطعا - أن الكتب التي أمروا عليهم السلام بها كان كثير من رواتها ضعفاء ومجاهيل وكثير منها مراسيل
"Et il est connu et dûment établi que les livres sur lesquels ils [les Imams] nous ont ordonné de nous baser [pour œuvrer], contiennent de nombreux rapporteurs faibles ou inconnus et [contiennent également] de nombreux [Hadith] interrompus (Marâssîl)."48


Et concernant les rapporteurs considérés comme fiables, nombreux sont ceux qui rapportèrent d’après des rapporteurs menteurs, inconnus et faibles alors qu'ils connaissaient pertinemment leur condition (de menteurs). En dépit de cela, ils acceptaient leurs récits et attestaient même de leur authenticité ! Al-Hurr al-’Amilî écrit :

ومثله يأتي في رواية الثقات، الأجلاء - كأصحاب الإجماع، ونحوهم - عن الضعفاء والكذابين، والمجاهيل، حيث يعلمون حالهم ويروون عنهم ويعملون بحديثهم ويشهدون بصحته
"Et de la même façon, pour les récits des [rapporteurs] fiables, al-Ajillâ' comme les Gens du Consensus (Ashâb al-Ijmâ')49 et d'autres - d'après les faibles, les menteurs et les inconnus, sachant qu'ils connaissent leur condition [de faibles, menteurs ou inconnus] et néanmoins rapportent d'eux, et œuvrent d'après les Hadith qu'ils rapportent et témoignent quand même de l'authenticité de ces Hadith."50


Al-Charîf al-Murtadhâ fait ce triste constat et rejette tous les récits imamites en déclarant que les récits rapportés dans les ouvrages des Gens (Ashab) du Hadith Imamites ne peuvent pas être considérés comme étant des arguments ! Il écrit :

ودعنا من مصنفات أصحاب الحديث من أصحابنا ، فما في أولئك محتج ، ولا من يعرف الحجة ، ولا كتبهم موضوعة للاحتجاجات
"Et ne nous parle pas des ouvrages des gens du Hadith parmi nos compagnons, car aucun d’eux n’est un argumenteur (expert dans l'argumentation) ni ne connait l’argumentation, et leurs livres ne sont pas appropriés à l'argumentation."51


Et cela sans compter le fait que l'axe de la "méthodologie" des savants Imamites dans leurs avis et opinions pour juger de la faiblesse ou la fiabilité des rapporteurs se basaient sur l'intuition et la conjecture (al-Dhânn) ! Le savant Imamite al-Wahîd al-Bahbahânî écrit :
والمدار في التعديل على ظنون المجتهد
"L'axe [pour juger] de l'agrément [d'un rapporteur] repose sur les conjectures (Dhanûn) du savant."52



Alors que la doctrine imamite interdit pourtant catégoriquement de juger et œuvrer sur la base de conjectures ! L'Ayatollah Al-Khô’î écrit :

قد ثبت بالأدلة الأربعة حرمة العمل بالظن
"Il a été prouvé par les quatre preuves l'interdiction d’œuvrer par la conjecture (al-Dhann)."53

Et d'ailleurs, c'est Allah Lui même qui interdit une telle façon de procéder :


يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا اجْتَنِبُوا كَثِيرًا مِنَ الظَّنِّ إِنَّ بَعْضَ الظَّنِّ إِثْمٌ

Ô vous qui avez cru, évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. 54

et :


وَمَا لَهُمْ بِهِ مِنْ عِلْمٍ إِنْ يَتَّبِعُونَ إِلَّا الظَّنَّ وَإِنَّ الظَّنَّ لَا يُغْنِي مِنَ الْحَقِّ شَيْئًا

Alors qu'ils n'en ont aucune science; ils ne suivent que la conjecture alors que la conjecture ne sert à rien contre la vérité.55
a
30 mars 2011 01:33
8) Les règles d'authentification des récits chez les chiites imamites

Etant donné que la quasi totalité des récits imamites seraient déclarés faibles ou forgés si l'on devait appliquer les règles de la Science du Hadith, notamment ceux sur lesquels se basent les fondements de la doctrine, il fallait impérativement imaginer des nouvelles "règles", synonymes de contorsions, pour réhabiliter ces récits. Les savants Imamites redoublèrent donc d'imagination pour inventer des règles qui valideraient de nouveau les récits disqualifiés par les critères de le Science du Hadith qu'ils introduisirent eux-mêmes chez eux. Ces "règles" n'obéissaient à aucune logique ou méthodologie, elles n'avaient pour objectif que de sauver les récits que l'on avaient préalablement déclarés comme Vérité. Yûssuf al-Bahrânî écrit :

ولهذا ترى جملة منهم لضيق الخناق خرجوا من اصطلاحهم في مواضع عديدة ، وتستروا بأعذار غير سديدة
"C’est pour cela que tu vois beaucoup d’entre eux, à cause de la marge de manœuvre très serrée; qui s'écartent de leur [propre] terminologie dans de nombreux cas, et se cachent derrière des prétextes insensés (non solides)."56


On comprend très clairement que cette Science du Hadith Imamite n'était qu'une parade, son objet n'est qu'un artefact destiné à répondre aux critiques des Musulmans Sunnites, sa substance n'ayant jamais fait l'objet d'une sérieuse et conséquente remise en question.

Du jour au lendemain, l'étiquette "Faible" ou "Authentique" ou Bon" s'est vue posée, mais il ne s'agissait que de se donner un semblant de méthodologie, face à la masse Sunnite. Mais en interne on ne change rien : on perpétue la pratique des anciens (al-Mutaqaddimûn).

Ainsi, en dépit du label ou de l'étiquette "Faible" (que l'on expose bien en vue de la masse Sunnite), les savants postérieurs (al-Muta'akh-khirûn) rejetaient souvent les récits authentiques (selon la nouvelle terminologie introduite) et approuvaient les récits faibles, selon cette même terminologie.

La nouveauté est le label "introduit", mais la force d'argumentation du récit reste la même !

Conséquence de cela, comme l'explique al-Hurr al-'Âmilî, on voit ces propres savants (al-Muta'akh-khirûn), ceux là même qui ont introduit et utilisé la nouvelle terminologie (et Science du Hadith), se baser sur des récits "Faibles" alors qu'ils écartent ou ignorent des récits "Authentiques" dont ils disposaient. Al-Hur al-’Amilî écrit :

رئيس الطائفة في كتابي الأخبار وغيره من علمائنا ، إلى وقت حدوث الاصطلاح الجديد بل بعده كثيرا ما يطرحون الأحاديث الصحيحة عند المتأخرين ويعملون بأحاديث ضعيفة على اصطلاحهم . فلولا ما ذكرناه لما صدر ذلك منهم عادة . وكثيرا ما يعتمدون على طرق ضعيفة مع تمكنهم من طرق أخرى صحيحة
"A de nombreuses occasions, Le Maitre du groupe (al-Tûssî) dans ses deux livres de traditions, et d’autres aussi parmi nos savants, jusqu’à l’apparition (l'institution) de la nouvelle terminologie et même après [cette apparition], rejetaient les récits authentiques du point de vue des contemporains (et adeptes de cette nouvelle terminologie) et œuvraient sur la base des Hadiths [considérés] faibles selon leur terminologie [nouvelle]. Et si ce n'était ce que nous avons cité, ils ne l’auraient pas fait. Et souvent ils se basaient sur des voies (chaînes de transmission) faibles alors qu’ils avaient en leur possession d’autres voies authentiques."57


Ci-dessous, nous vous exposons un échantillon de quelques règles imaginées par les savants Imamites pour transformer un récit "Faible" et un récit "Authentique" :

a- L'utilisation d'un récit par les anciens savants (al-Mutaqaddimûn) authentifie sa chaîne
Il suffit qu'un ancien savant utilise et oeuvre sur la base d'un récit pour que celui-ci devienne automatiquement "Authentique", et ceci sans aucune attention à sa chaîne de transmission, quand bien même serait-il rapporté par un Zindiq (hérétique). Al-Rûhânî dit:
إن عمل المتقدمين من الأصحاب به الذي هو الجابر لضعف السند
"Le fait que les anciens parmi nos compagnons (savants) oeuvrent sur [la base du] récit, ceci répare la faiblesse de la chaîne [de ce récit]."58



b- La non objection des anciens (al-Mutaqaddimûn) à un récit le rend authentique
Muhammed al-'Amilî dit:

هذه الأخبار مع كثرتها سليمة من المعارض موافقة لفتوى الأصحاب فيتعين العمل بها .
"Ces récits, de par leur grand nombre sont à l'abri des objections et en accord avec les fatwas des savants, il convient donc de les appliquer."59

Il déclare dans un autre passage :
قال : وهذه الرواية وإن كانت ضعيفة لكنها سليمة من المعارض. ولا بأس به
"Il a dit (al-Hillî): Et ce récit même s'il est faible reste cependant à l'abri de l'objection. Et il n'y a pas de mal [à l'accepter]."60



Al-Kâdhimî va encore plus loin et selon lui il n’est plus nécessaire que les anciens utilisent le récit ou qu’ils s'y soient opposés pour qu'une chaîne Faible devienne Authentique, mais il suffit simplement qu’ils ne s'en détournèrent pas (de ce récit) !
Il écrit :

ولا نحتاج إلى إحراز عملهم به في المقام بل العبرة في الجبر هو عدم إعراضهم عنه
"Et nous n’avons pas besoin de savoir si les anciens l'appliquaient (oeuvraient sur la base de celui-ci) mais l'essentiel dans la réparation [de la faiblesse de la chaîne] c'est plutôt [de savoir] qu’ils ne se détournaient pas de celui-ci (le récit)."61


c- Le récit Faible non-délaissé devient Authentique (et le récit Authentique délaissé devient Faible)
L’Imamite Hâchim Ma’rûf al-Husseinî dit:
ومع شيوع هذا الاصطلاح بين المتأخرين وبنائهم عليه (أي اصطلاح الصحيح) فالفقهاء في مجاميعهم الفقهية لا يعتمدون على الرواية ولو كانت جامعة لشرائط الصحة حسب الاصطلاح الجديد إذا كانت مهجورة عند المتقدمين... ويعملون بالرواية الضعيفة إذا لم تكن مهجورة عند القدماء
"Et avec la propagation de cette terminologie parmi les contemporains et le fait qu'ils se basent dessus (la terminologie du Sahih), les juristes (Faqîh), dans leurs corpus de jurisprudence, ne se basaient pas sur un récit même s’il remplissait les conditions de l’authenticité selon la nouvelle terminologie si celui-ci était délaissé par les anciens...et ils appliquaient [œuvraient sur la base d'] un récit faible si celui-ci n'était pas délaissé chez les anciens."62


d- Le récit devient Authentique s'il est compatible avec le Madh-hab (l'Ecole)
Al-Jawâhirî écrit dans son ouvrage Jawâhir al-kalâm :
والرواية وإن كانت ضعيفة إلا أنها مع أن المحكي عن ابن إدريس نفي الخلاف عن صحتها ( مناسبة للمذهب )
"Et le récit même si il est faible - sachant que ce qui est rapporté d’après Ibn Idrîs c'est la négation de la divergence quant à son authenticité - quand il concorde avec le Madhab."63

Autrement dit, contrairement aux Musulmans Sunnites dont les fondements de la croyance ('Aqida) et la jurisprudence (Fiqh) se basent sur le Hadith Authentique, chez les Imamites ce sont les Hadiths qui sont soumis à la doctrine et à la jurisprudence du Madh-hab. On invente la doctrine, la croyance et la jurisprudence et ensuite on "authentifie" les récits selon la compatibilité ou non à cette doctrine !

e- Le récit devient Authentique si son rapporteur est pardonnable
Âghâ Ridhâ al-Hamadhânî déclare :
فلا داعي لطرح الرواية وإن كانت ضعيفة بعد صحة مضمونها وكون موردها قابلا للمسامحة
"Il n’y a pas de raisons pour rejeter le récit même si celui-ci est faible alors que son contenu est authentique et que son rapporteur est pardonnable."64


f- Le récit devient Authentique par la simple Fatwa d'un grand savant
al-Khawânsârî écrit dans Jâmi' al-Madârik :
والرواية وإن كانت ضعيفة بحسب السند لكنها منجبرة بفتوى الأساطين ومن لا يعمل إلا بالقطعيات من الأخبار
"Et le récit, même si celui-ci est faible en raison de [la faiblesse de] sa chaîne de transmission, [et bien] il est réparable par la fatwa des grands savants et de ceux qui n'oeuvrent que sur [la base] des récits sûrs et certains."65


g- De l'Authentification selon le bon goût
Le récit faible devient authentique s'il a une certaine saveur ! Selon le Maître contemporain, sans conteste, de la science du hadith chez les Imamites l'ayatollah al-Khô’î :
. وقد ذكر هذا في جملة من الروايات وهي وإن كانت ضعيفة السند ، ولكن مفهومها موافق للذوق السليم
"Il a cité celui-ci (ce récit) parmi un ensemble d'[autres] récits. Et même si ces récits ont des chaînes faibles, leur sens demeurent en accord avec le bon goût !"66


h- Si al-Mufîd se base sur un récit faible alors ce dernier devient automatiquement Authentique
Alors qu'il se penche sur le cas d'un rapporteur connu comme menteur et escroc, et le déclare en tant que tel, al-Tustarî ne se gène pourtant pas de déclarer authentique un récit rapporté par ce dernier, et cela parce qu'al-Mufîd se basait sur ce récit ! Al-Tustarî écrit :
لكن عبارات الدعاء واعتماد المفيد عليه يصححه.
"Mais le contenu (les termes) de cette invocation [d'une part] et le fait qu'al-Mufîd se soit basé dessus (sur ce récit) [d'autre part], le rendent authentique."67


i- De la Théorie dite "de la substitution de la chaîne"
Cette règle est sans nulle doute l'une des plus innovantes en la matière. Elle répond à un seul besoin : repêcher le plus grand nombre de récits et les faire passer du statut "Faible" au statut "Authentique", faisant fi de toute méthodologie et démarche scientifique. Il s'agit d'une opération de greffe : greffer un bout de chaîne "sain" à une autre chaîne déficiente.
Voici un exemple :
Si al-Tûssî rapporte un récit dont la chaîne est la suivante : al-Tûssî d’après A d’après B d’après C d’après D d’après l’Imam.
Et que dans cette chaîne le rapporteur B est Faible ou menteur ou inconnu et que nous disposons par exemple d'une chaîne Authentique qui va d'al-Najâchî jusqu'aux ouvrages du rapporteur C, ainsi : al-Najâchî d’après X d’âpres Y d’après C. Alors on peut substituer le bout de la chaîne Faible (qui va d'al-Tussî à Cool par l’autre segment de la chaîne authentique (d'al-Najachî jusqu'à Y) afin d'obtenir le résultat : al-Najâchî d’après X d’après Y d’après C d’après D d’après l’Imam !





Kadhim Al-Hâ’irî décrit le principe de cette théorie :

نظرية التعويض في السند : وبما أن نظرية التعويض تنفعنا في كثير من الموارد مما يمكن رفع نقص السند بها
"La théorie de substitution de la chaîne nous est utile pour nombre (beaucoup) de ressources (récits) dont nous pouvons, grâce à cette théorie, lever les imperfections/défauts de la chaîne."68



Et il donne ensuite un exemple:

أننا نفترض أن الشيخ روى حديثا عن علي بن الحسن بن فضال ، وسند الشيخ إلى علي بن الحسن بن فضال فيه ضعف ، وللنجاشي سند تام إلى علي بن الحسن بن فضال ، فنعوض سند الشيخ بسند النجاشي
"On suppose [d'une part] que le Cheikh [al-Tûssî] a rapporté un Hadith d’après Ali Ibn al-Hassan Ibn Fudhâl, et que la chaîne jusqu'à Ali Ibn al-Hassan Ibn Fudhâl contienne un rapporteur faible et que [d'autre part] al-Najâchî possède une chaîne complète jusqu’à Ali Ibn al-Hassan Ibn Fudhâl, alors on substitue la chaîne d'al-Tûssî par la chaîne d'al-Najâchî."69



9) Plus ils sont authentiques plus ils sont faibles

Nous aurions été tenter de croire que l'adoption, même tardive, de la Science du Hadith (copiée par les Imamites chez les Musulmans Sunnites) aurait pour but d'assainir les récits et hadith Imamites, de filtrer le bon du mauvais. Mais tout cela ne fut qu'un théâtre d'ombre destiné à produire une illusion d'optique pour un public Sunnite et tenter de dissiper ainsi leurs critiques et railleries. En effet, comme le souligne le savant imamite Hurr al-'Âmilî, comment croire en la sincérité d'une telle démarche quand ceux qui introduisirent cette terminologie œuvraient eux-même sur la base des récits les plus faibles et délaissaient dans le même temps les récits les plus authentiques ! Sachant que les règles qu'ils introduisirent stipulent qu’il n’est pas permis de délaisser l’Authentique au détriment du Faible !

Al-Hurr al-’Amilî décrit et dénonce ce manège, il écrit :

أن من تتبع كتب الاستدلال علم - قطعا - أنهم لا يردون حديثا لضعفه - باصطلاحهم الجديد - ويعملون بما هو أوثق منه. ولا مثله ، بل يضطرون إلى العمل بما هو أضعف منه ، هذا إذا لم يكن له معارض من الحديث . ومعلوم أن ترجيح الأضعف على الأقوى غير جائز
"Certes, celui qui étudie les livres de déduction/argumentation, saura sans aucun doute, qu’ils ne rejettent pas un Hadith en raison de sa faiblesse [dans la chaîne] - selon leur nouvelle terminologie - et ils n'œuvrent pas sur la base de celui qui est plus fiable que lui ou par son semblable, mais plutôt ils étaient contraints d’œuvrer par celui qui est plus faible que lui. Ceci, dans le cas où il n'est pas contredit par des [d'autres] hadiths. Et (pourtant) il est bien connu que donner préséance au [récit] faible sur [un récit] plus fiable n’est pas permis."70



Pire encore, ils instaurèrent une règle en totale contradiction et totalement insensée au regard de la nouvelle terminologie et qui finalement révèle la supercherie dans toute sa splendeur. Cette règle qui renverse les fondements mêmes de la Science nouvellement introduite s'énonce en ces termes :
Plus le récit est Authentique (au regard des critères de la Science du Hadith nouvellement introduite) et plus finalement il devient Faible ! Et inversement plus le récit est Faible (au regard des critères de la Science du Hadith nouvellement introduite) et plus finalement il devient Authentique !

Traduction : La science du Hadith chez les Imamites n’est qu'une vaste supercherie et tous les savants Imamites sont en réalité des Ikhbarîtes71 dans leur cercle, et apparaissent sous les traits d'Oussoulites72 devant les Musulmans Sunnites.


L’Ayatollah Khomeyni écrit :

ففي مثل المقام يقال : كلما ازدادت الروايات صحة وكثرة ازدادت ضعفا ووهنا
"Dans une telle situation, on peut dire : à chaque fois que les récits augmentent en authenticité et en nombre [de voies], ils augmentent d'autant en faiblesse et en défaillance."73

Al-Borûjerdî se fait l'écho de la même "règle" :

ومن هنا اشتهر أن الرواية كلما ازدادت صحة ازدادت ضعفا وريبا إذا أعرض عنها الأصحاب ، وكلما ازدادت ضعفا زادت قوة إذا عمل بها الأصحاب
"Et à partir de là, il est devenu célèbre que le récit, plus il devient authentique, plus il devient faible et douteux si les anciens l’ont délaissé. Et plus il devient faible, plus il devient authentique si les anciens l'ont [considéré et] œuvré [en se basant] dessus."74



De même pour al-Mîrzâ al-Qûmmî :

وهذه الأخبار كلما ازدادت عددا وسندا ودلالة مع هجر معظم الأصحاب إياها ازدادت ضعفا . خصوصا مع عملهم على ما هو أقل منها عددا وسندا ودلالة
"Et ces récits, plus ils deviennent nombreux, plus soutenus [solides du point de vue la chaîne de transmission] et plus significatifs alors qu'ils sont délaissés par la majorité des anciens, plus ils deviennent faibles. Notamment lorsque [nous savons qu'ils] oeuvraient sur la base de [récits] moins nombreux, moins soutenus [solides du point de vue de la chaîne de transmission] et moins significatifs."75

Al-Golpayegânî nous donne un exemple pratique, après avoir rapporté plusieurs récits authentiques, il énonce la fameuse "règle" pour justifier leurs rejets ! Il écrit :

لكن المبنى المعروف المحقق عند كثير وعندنا هو سقوطها بذلك عن الاعتبار وقد اشتهر أنه كلما ازدادت صحة ازدادت وهنا باعراض المشهور ، وكلما ازدادت ضعفا ازدادت قوة بعملهم وذلك لأن بناؤهم على العمل بالروايات
"Mais la règle bien connue chez nous et chez beaucoup d’autres c’est le rejet de ces récits. Et il est devenu célèbre que plus le récit devient authentique, plus il devient défaillant en raison de son délaissement par les [savants] célèbres (les anciens savants de référence), et plus il devient faible, plus il devient solide (du point de vue de l'authenticité) [du fait] qu'ils (les anciens savants de référence) oeuvraient [sur la base de ce récit faible]. Et ceci, parce que leur règle c’était d’œuvrer par le récit (qui était donc une preuve qu'ils le considéraient authentique, du point de vue du contenu)."76
.


10) Les premiers ouvrages Imamites de Rijâl

Dans son livre Kuliyât fi ‘Ilm al-Rijâl, l'Ayatollah Ja’far al-Sobhânî cite huit ouvrages de références dans le domaine de ‘Ilm al-Rijâl mais avant cela, dans un besoin de propagande, il évoque l'existence d'ouvrages rédigés avant les ouvrages de référence connus pour préciser ensuite que ces ouvrages ne nous sont par parvenus :
و من المأسوف عليه ، أنه لم تصل هذه الكتب الينا ، وانما الموجود عندنا ـ وهو الذي يعد اليوم اصول الكتب الرجالية ـ ما دوّن في القرنين الرابع والخامس
"Et malheureusement, il ne nous est pas parvenu ces ouvrages (qu'il a énuméré avant), mais ce dont nous disposons aujourd'hui et qui constitue aujourd'hui les piliers des livres de Rijâl (Ussûl al Kutub al-Rijâliya) c'est ce qui a été composé durant les 4ème et 5ème siècle de l’hégire."77

Puis al-Sobhânî énumère les huit piliers et références de ‘Ilm al-Rijâl que sont : Rijâl al-Barqi, Rijâl al-Kachî, Rijâl al-Tûssî, Fihrist al-Tûssî, Rijâl al-Najâchî, Rissâlat Abû Ghâlib al-Zarârî, Machyakhat al-Tûssî (cité dans Tahdhîb al-Ahkâm) et Machyakhat al -Faqîh de Ibn Babawayh al-Qûmmî.






Le Grand Ayatollah et actuel Guide Suprême de l'Iran, Ali Khameneî, avance de son côté qu’aucune copie authentique de ces ouvrages ne nous est parvenu ! Il écrit :

بناء على ما ذكره الكثير من خبراء هذا الفن ، ان نسخ كتاب الفهرست كأكثر الكتب الرجالية القديمة المعتبرة الاخرى مثل كتاب الكشي والنجاشي والبرقي والغضائري قد ابتليت جميعاً بالتحريف والتصحيف ،ولحقت بها الاضرار الفادحة ، ولم تصل منها لابناء هذا العصر نسخة صحيحة
"En se basant sur les propos des expert de cette art (science), les copies du livre al-Fihrist, tout comme d’ailleurs la plupart des autres anciens livres de Rijâl (des rapporteurs) à l'exemple des livres d’al-Kachî, d'al-Najâchî, d'al-Barquî ou d'al-Ghadâ’irî ont tous fait l'objet de falsifications et d'altérations. Et elles (les copies) ont subit de grands dégâts et aucune copie authentique ne nous est parvenue a cette époque."78


Nous vous proposons dans ce chapitre de de nous arrêter sur chacun de ces ouvrages (les huit cité par l'Ayatollah al-Subhânî en y ajoutant l'ouvrage d'al-Ghadâ'irî, cité ci-dessus par l'Ayatollah al-Khameneï, qui compte lui aussi comme une référence parmi les premiers ouvrages imamite de Rijâl), à savoir :
1- Rijâl al-Barqî
2- Rijâl al-Kachî (ou Ikhtiyâr Ma’rifat al-Rijâl de Tûssî)
3- Rijâl al-Tûssî
4- Fihrist al-Tûssî
5- Rijâl al-Najâchî
6- Rissâlat Abû Ghâlib al-Zarârî
7- Machyakhat al-Tûssî (cité dans Tahdhîb al-Ahkâm)
8- Machyakhat al-Faqîh de Ibn Babawayh al-Qûmî
9- Rijâl Ibn al-Ghadâ’irî

a- Rijâl al-Barqî
Cet ouvrage ne présente aucun intérêt, pour les raison suivantes :
En premier lieu, l'auteur de cet ouvrage est inconnu ! Certains attribuent cet ouvrage à Ahmed Ibn Muhammed Ibn Khalid al-Barqî (décédé en l'an 274 ou 280 de l'hégire), d’autres à son père Muhammed, d’autres encore à Abd Allah Ibn Ahmed al Barqî, un des rapporteurs d’al-Kulaynî (dans al-Kâfî) et enfin d’autres au fils de ce dernier, Ahmed, un des rapporteur d'al-Sadûq. L'ayatollah al-Subhânî écrit :
واختلفت كلماتهم في أن رجال البرقي هل هو تأليف أحمد بن محمد بن خالد البرقي صاحب المحاسن (المتوفى عام ٢٧٤ أو عام ٢٨٠ ) أو تأليف أبيه، والقرائن تشهد على خلاف كلتا النظريتين ...... وهو إما من تأليف ابنه أعني عبد الله بن أحمد البرقي الذي يروي عنه الكليني، أو تأليف نجله أعني أحمد بن عبد الله بن أحمد البرقي الذي يروي عنه الصدوق
"Leurs propos ont divergé a propos de l’auteur de [l’ouvrage] Rijâl al-Barqî, est ce Ahmed Ibn Muhammed Ibn Khalid al-Barqî l’auteur de [l'ouvrage] al-Mahâssin (décédé en l'an 274 ou 280 de l'hégire) ou bien son père ? Et les indices récusent ces deux points de vue... et cet ouvrage (Rijâl al-Barqî) a été rédigé soit par son fils, je veux dire Abdullah Ibn Ahmed al-Barqî un des rapporteurs d'al-Kulaynî, ou soit par le fils de ce dernier Ahmed Ibn Abdellah Ibn Ahmed al-Barqî un des rapporteurs d'al-Sadûq."79



Ensuite, indépendamment de la question de la paternité de l'ouvrage, au niveau du contenu, l’auteur ne donne aucun avis, ni critique ni agrément (Jarh wa Ta'dîl) sur les rapporteurs, sauf dans des cas très rares. C’est pour cette raison que le savant Imamite al-Fânî al-Asphahânî l’a déclaré sans intérêt. Il écrit :

لا أهمية له تذكر لعدم تعرضه للتوثيق أوالتضعيف إلا نادرا جد ا.. فإنه اقتصر فيه على ذكر الطبقات وأصحاب كل إمام ولذا تنحصر فائدته في ذلك مضافا إلى معرفة بعض المهملين الذين قد يتعرض لذكرهم دون غيره
"Il [cet ouvrage] ne présente aucun intérêt du fait qu'il n'expose pas la fiabilité (tawthiq) ni la faiblesse (tad'if) des rapporteurs sauf dans des cas très rares... Dans cet ouvrage, il s’est contenté de citer les générations (tabaqât) et les disciples de chaque Imam. Son intérêt se limite à cela, ainsi qu'à la connaissance de certains rapporteurs délaissés [par les autres] et que lui seul évoque."80


b- Rijâl al-Kachî
L' auteur est Abu 'Amr Muhammed Ibn Omar Ibn Abdulaziz al-Kachî, décédé en l'an 350 de l'hégire. Il faut noter que l'ouvrage original a été perdu et inexistant à ce jour. La version disponible à ce jour et connue sous le nom de "Rijâl al-Kachî" n'est en réalité qu'un résumé rédigé par al-Tûssî et dont le titre est : Ikhtiyâr Ma’rifat al-Rijâl. Cet ouvrage qui avait disparu pendant plusieurs siècles est subitement réapparu ! Abdulhadî al-Fadhlî écrit à propos de cet ouvrage :
من الكتب التي لم يُقدر لها أن تكون في أيدي الباحثين الرجاليين ، وبخاصة مصنفي القرن السادس الهجري وما بعده
"Il fait parti des ouvrages dont le destin n’a pas voulu qu’il arrive entre les mains des chercheurs (de la science d'al-Rijâl), et notamment [entre les mains] des auteurs du sixième siècle et ceux d’après."81

Dans son ouvrage, al-Kachî ne donnait pas d’avis critique ou d'agrément, mais il se contentait plutôt de rapporter des récits concernant les rapporteurs, par ailleurs souvent contradictoires. Et dans les rares cas où il donnait son avis (critique ou agrément), il se basait sur la science du hadith des Sunnites. Nurî al-Tabarsî écrit :
إن الكشي كثيراً ما يعوّل في الجرح والتعديل على غير الإمامية ، فلاحظ
"Très souvent, al-Kachî se basait, en ce qui concerne la critique (Jarh) et l'agrément (Ta'dîl) sur les non-Imamites."82

Son ouvrage contient de nombreux rapporteurs faibles et d'innombrables erreurs. Al-Najâchî, le Maître dans ce domaine chez les Chiites Imamites, dit à propos d'al-Kachî :
كان ثقة، عينا، وروى عن الضعفاء كثيرا، وصحب العياشي وأخذ عنه وتخرج عليه وفي داره التي كانت مرتعا للشيعة وأهل العلم. له كتاب الرجال كثير العلم، وفيه أغلاط كثيرة
"Il était fiable et il a rapportait beaucoup [de récits] de [narrateurs] faibles. Il était disciple d'al-Ayâchî de qui il a pris (la science) dans sa [propre] maison, qui était une prairie (verger) pour les Chiites ainsi que les gens de science. Il est l'auteur de l'ouvrage al-Rijâl, qui est riche en science, et contient [aussi] de nombreuses erreurs."83

Al-Hillî confirme les propos d'al-Najâchî :
له كتاب الرجال إلا أن فيه أغلاطاً كثيرة
"Il est l'auteur du livre al-Rijâl qui contient cela dit de nombreuses erreurs."84

Les récits rapportés par al-Kachî au sujet des rapporteurs sont contradictoires comme mentionné ci-dessus, et cela est vrai même pour leurs rapporteurs les plus fiables et les plus connus. Il rapporte, par exemple au sujet de Zurârah ibn A'yân, 62 récits à son sujet, les une contredisant les autres.

Al-Bahbûdî signale que l'ouvrage contient 1151 récits et les trois quarts (74%) sont au moins faibles ! Il écrit :
أنه ذكر الأسانيد المعلقة على ما وجدها من دون إصلاحها فصعب على الناظرين تمييز صحيحها من سقيمها ، ولم يصح لنا من ألف ومائة وخمسين نصاً إلا أقل القليل منها ، لا يبلغ رقمها إلى ثلاثمائة
"Il a mentionné les chaîne de transmissions [mais] non complètes, telles qu’il les a trouvées [lui même, mais] sans les corriger, ce qui rend difficile pour les observateurs de distinguer celles qui sont authentiques des faibles. Et d'après nous, parmi les mille cent cinquante récits [qu'il relate], ceux qui sont authentiques sont en très petit nombre, et celui-ci ne dépasse pas les trois cents."85

Murtadhâ al-Askarî rapporte que cet ouvrage est considéré comme faible par les savants Imamites ! Il écrit :
أضف إلى ذلك تصريح العلماء مدى القرون بعدم اعتمادهم على رجال الكشي وتضعيفهم لهذا الكتاب
"Ajoute à cela, les savants qui, durant les siècles, ont déclaré qu'ils ne se basaient pas sur l’ouvrage Rijâl al-Kachî et qu'ils le jugeaient faible."86

Nous précisions ci-dessus que l’ouvrage original, celui attribué à al-Kachî, ne nous est pas parvenu. La version dont nous disposons aujourd'hui est en réalité un résumé réalisé par al-Tûssî. Hassan Ghâlib, un savant Imamite, écrit que les changements opérés par al-Tûssî et les règles qu'il suivit pour supprimer des passages de l'ouvrage original sont inconnus ! Il dit :
كتاب الكشي نفسه ليس أصلا، فهو قد مر تغييرات على يد الشيخ الطوسي،ولا ندري ماديات و لا آليات هذا التغيير.وإن الكثير مما جاء في هذا الكتاب يعاني من السند المرتبك
"Le livre d’al-Kachî lui même n’est pas authentique (original), il a fait l'objet de modifications de la part d'al-Cheikh al-Tûssî et on ne connait ni la nature ni les règles de ces modifications et une grande partie de son contenu souffre de chaînes [de transmission] déconcertantes."87

Al-Nûri al-Tabrassî déclare que cet ouvrage a fait l'objet de falsifications et d'altérations :
واعلم أنه قد ظهر لنا من بعض القرائن أنه قد وقع في اختيار الشيخ - أيضاً - تصرف من بعض العلماء أو النساخ بإسقاط بعض ما فيه ، وأن الدائر في هذه الأعصار غير حاو ٍ لتمام ما في الاختيار ، ولم أرَ من تنبه لذلك ، ولا وحشة من هذه الدعوى بعد وجود القرائن
"Et saches qu’il nous est apparu [évident] d’après un certain nombre d’éléments que même dans le résumé (al-Ikhtiyâr) du Cheikh (al-Tûssî) il y a eu des agissements de la part de certains savants ou transcripteurs qui [révèlent qu'ils] ont supprimé une partie de son contenu. Et celui qui circule à notre époque ne contient pas la totalité de ce qu’il y’avait dans al-Ikhtiyâr (le résumé d'al-Tûssî), et je n’ai vu personne qui a remarqué cela, et cet avis ne risque pas d'être isolé suite à la révélation (existence) de ces éléments d'information (indices)."88

Al-Tustarî, un savant Imamite contemporain, spécialiste en la matière, va plus loin encore. Il précise que la copie sur laquelle s'est basé al-Tûssî pour réaliser son résumé n’est pas une copie authentique de l’ouvrage d'al-Kachî ! Il écrit :
وأما رجال الكشي : فلم تصل نسخته صحيحة إلى أحد حتى الشيخ الطوسي والنجاشي
"Concernant Rijâl al-Kachî, aucune copie authentique n’est parvenue à quelqu'un, pas même au cheikh al-Tûssî et à al-Najâchî."89

Pourtant al-Kachî est mort en l'an 350 de l'hégire et al-Tûssî est né en l'an 385 de l'hégire, soit à peine 35 ans entre la mort d'al-Kachî et la naissance d'al-Tûssî. Il a fallu donc à peine moins de 35 ans pour que al-Tûssî se retrouve à avoir entre les mains une copie falsifiée de l'ouvrage Rijâl al-Kachî ! Al-Tustarî poursuit dans la critique de cet ouvrage :

قلما تسلم رواية من رواياته من التصحيف ، بل وقع في كثير من عناوينه ، بل وقع فيه خلط أخبار ترجمة بترجمة أخرى وخلط طبقة بأخرى
"Il est très rare qu’un de ses récits ait été épargné par l'erreur de transcription (Tashîf90), bien au contraire, elle (l'erreur de transcription) s’est produite dans nombre de ses titres, et plus que ça encore, il s’est produit dans cet ouvrage un mélange de récits entre la biographie de l'un (rapporteur) et la biographie d'un autre, et un mélange d’une génération [d'un rapporteur] avec une génération d'un autre."91

Nous avons vu ci-dessus que l’Ayatollah et Guide Suprême, Ali Khamene'î, affirmait que l’ouvrage d’al-Kachî a été falsifié, Murtadhâ al-Askarî confirme ses dires et déclare :

ثم إنه حدث في اختيار الشيخ لرجال الكشي أيضا تحريفات إضافة إلى ما كان في أصله ، ولهذا نرى نسخ الاختيار أيضا مختلفة ، لا سيما نسخة القهبائي فإنها تختلف عن النسخة المطبوعة
"Et puis il s’est produit dans le résumé du Cheikh [al-Tûssî] du livre Rijâl al-Kachî des altérations en plus de celles qu’il y’avaient dans son original. Et c'est aussi la raison pour laquelle on observe que les copies d'al-Ikhtiyâr (le résumé) sont différentes [entre elles]. Notamment la copie d'al-Qahbâ’î qui diffère de la copie éditée."92

Et Murtadhâ al-Askarî poursuit et déclare que certains se sont essayés à corriger ce qu'ils pouvaient corriger, mais en l’absence d’une copie authentique ils n’ont fait qu’empirer la situation ! Il écrit :
والقهبائي الذي رتب الاخبار أراد إصلاح بعض ما فيه فزاد في إفساده
"Et al-Qahbâ’î, qui a classé les récits, voulait corriger une partie de son contenu mais il n’a fait qu’empirer la situation."93


Pour résumer, selon les propres dires des savants Imamites : Le livre original d’al-Kachî a été falsifié et a disparu. Le livre, entre nos mains aujourd’hui, connu sous le nom (Rijâl al-Kachî) ou (Ikhtiyâr Ma’rifat al-Rijâl) n’est pas l'ouvrage original mais un résumé écrit par al-Tûssî. Ce dernier s’est basé sur une copie falsifiée de l’ouvrage original. Le résumé d'al-Tûssî a lui aussi fait l'objet d'altérations, de déformations, de changements et de falsifications. L'ouvrage lui-même est considéré comme faible par les savants Imamites, comme indiqué par Murtadhâ al-Askarî. Et indépendamment de tout cela, l’ouvrage d’al-Kachî n’a aucun intérêt en lui même dans le domaine de la science des rapporteurs ('Ilm al-Rijâl) en raison de la rareté des avis et opinions sur les rapporteurs (critique ou agrément). Et enfin au moins trois quarts des récits rapportés dans cet ouvrage sont faibles, sans compter les nombreuses contradictions entre les récits et les innombrables erreurs.

c- Al-Fihrist (d'al-Tûssî)
Son auteur, Abû Ja’far Muhammed Ibn Ali al-Tûssî, surnommé Cheikh al-Tâ’ifa (le maitre de la faction) et fondateur de la Hawza94 de Najaf, est né en l'an 385 de l'hégire et est mort en l'an 460 h. Al-Fihrist n'est en réalité qu’un glossaire (catalogue) où il a compilé les noms des auteurs et des ouvrages Imamites. Il ne fournit pratiquement aucun avis critique ou d’agrément. Al-Tustarî écrit à propos du Fihrist d’al-Tûssî et de celui d'al-Najâchî :
أنهما كثيراً ما يسكتان عن تضعيف الإمامي الضعيف حيث أن كتابيهما ليسا إلا مجرد فهرست لمن صنف من الشيعة أو من صنف لهم ، دون الممدوحين والمذمومين
"Souvent ils s'asbtenaient de parler sur la faiblesse d'un [rapporteur] imamite faible, ceci dans la mesure où leurs deux livres ne sont qu’un glossaire (index) des auteurs Chiites ou de ceux qui ont rédigé (des glossaires) à propos de ces derniers, sans [indiquer les] loués et les critiqués."95

Malgré le nombre très faible de biographies dans ce livre (909 biographies), les avis d’al-Tûssî (critiques et agréments) sont peu nombreux. Il se prononce sur un agrément (rapporteur fiable) pour 107 d'entre eux et il en critique (rapporteur faible) 12 d'entre eux seulement, soit un total de 119 opinions (critiques et agréments) sur un ensemble de 909 rapporteurs. Une proportion de 13% seulement !
Pourtant al-Tûssî écrit dans son introduction qu'il s'engage à donner son avis (critique ou agrément) pour chacun des rapporteurs qu'il cite dans son ouvrage ! Il écrit :
فإذا ذكرت كل واحد من المصنفين وأصحاب الأصول فلابد من أن أشير إلى ما قيل فيه من التعديل والتجريح، وهل يعول على روايته أو لا، وأبين عن اعتقاده وهل هو موافق للحق أو هو مخالف له
"Quand je mentionnerai chacun des auteurs [d'ouvrages] et des auteurs des fondements (al-Ussûl) alors je ne manquerai pas d'indiquer ce qu’on a dit à propos de lui en ce qui concerne l’agrément (Ta'dîl) et le critique (Jarh), et si on (les savants) se basait sur son récit ou non, et je montrerai son dogme et si celui-ci est en accord ou pas avec la vérité (le vrai dogme)."96

Finalement son engagement n'a été respecté qu'à auteur de 13% du total de rapporteurs !

d- Rijâl al-Tûssî
Du même auteur que l'ouvrage précédent (c'est dire la place qu'occupe al-Tûssî dans cette discipline), ce livre contient prés de 8900 rapporteurs selon la copie de Sâdiq bahr al-’Ulûm... et 6429 selon la copie de Jawad al-Qayûmî !
Les avis de l’auteur (critique ou agrément) sur les rapporteurs sont très rares. Selon le savant Imamite contemporain Assif Muhsinî, al-Tûssî ne s'est prononcé sur la fiabilité que de 215 rapporteurs et n’a formulé de critiques que pour 73 autres. Soit un total de 288 avis sur 8900 (ou 6429 selon la copie d'al-Qayûmî) ! Autrement dit, une proportion de 3% ou 4% !
L’auteur de ce livre se contredit dans de nombreux cas. Un exemple parmi tant d'autres : Concernant le rapporteur Fudhâlah Ibn Ayûb, il le mentionne dans un cas comme étant un disciple de l’Imam Mûssâ al-Kâdhim (biographie numéro 5092), une autre fois comme étant le disciple de l’Imam al-Ridhâ (biographie numéro 5383) et une fois encore comme faisant partie des rapporteurs qui n’ont rien rapporté des Imams directement, sans intermédiaires (biographie numéro 6237) ! Un autre exemple : Au sujet du rapporteur al-Yaqtînî, il le cite parfois comme un rapporteur des Imam al-Ridhâ et al-Hâdî et à d'autres endroits comme faisant partie de ceux qui n’ont pas rapporté des Imams ! Non seulement l'ouvrage est plein de contradictions, mais il contient également de nombreuses lacunes dans les avis émis. Le savant Imamite contemporain Hassan al-Sadr écrit :

رجح جماعة من أصحابنا حكاية النجاشي في الجرح والتعديل على حكاية الشيخ، لتسرعه، وكثرة تأليفه في العلوم الكثيرة، ولذلك عظم الخلل في كلامه، فتراه يذكر الرجل تارة في رجال الصادق عليه السلام، وأخرى في رجال الكاظم عليه السلام، وتارة . فيمن لم يرو، مع القطع بالاتحاد
"Un groupe de nos compagnons a préféré l’avis d'al-Najâchî concernant la critique et l'agrément (al-Jarh wa al-Ta'dîl) à la place de celui du cheikh (al-Tûssî), à cause des jugements hâtifs [de ce dernier] et du nombre élevé de ses écrits dans de nombreux domaines de la science, ses propos défectueux (erronés) se sont élevés à un niveau considérable. On le voit parfois citer un rapporteur parmi les disciples d'al-Sâdiq (as) puis une autre fois parmi les disciples d'al-Kadhim et une autre fois parmi les rapporteurs qui n'ont rapporté [aucun récit] des Imams, sachant avec certitude qu'il s'agit de la même personne."97

Al-Kalbâssî décrit bien toutes ces contradictions et confusions qui apparaissent sous la plume d'al-Tûssî :

أنه تار ة: يشترط في قبول الرواية الإيمان والعدالة، كما قطع به في كتبه الأصولية وهذا يقتضي أن لا يعمل بالأخبار الموثقة والحسنة. وأخرى: يكتفي في العدالة، بظاهر الإسلام، ولم يشترط ظهور العدالة ومقتضاه العمل بالأخبار الموثقة والحسنة، كالصحيحة. وإنه تارة: يعمل بالخبر الضعيف مطلقا، حتى أنه يخصص به أخبارا كثيرة صحيحة، حيث تعارضها بإطلاقه .وتارة: يصرح برد الحديث، لضعفه . وثالثة: يرد الصحيح، معللا بأنه خبر واحد لا يوجب علما ولا عملا
"Parfois pour l’acceptation du récit, il exige la foi (al-Imân) et la droiture (al-'Adalah), comme il l'a explicité dans ses ouvrages sur les fondements [de jurisprudence], et cela implique qu’il ne prend pas en compte les récits Certifiés (Muwathaqah) et Bons (Hassan). Et d’autre fois, concernant la droiture (al-'Adhalah), il se contente de l’Islam apparent [du narrateur] et n’exige pas la manifestation de la droiture [du narrateur], et cela implique qu'il prend en compte les récits Certifiés (Muwathaqah) et Bons (Hassan) comme s'ils étaient authentiques. Et parfois il œuvre sur la base d'un récit faible sans aucune restriction (de manière absolue), de sorte qu'il est même allé jusqu'à restreindre (limiter) par celui-ci (ce récit faible), [la portée de] nombreux récits authentiques en contradiction avec [ce récit faible]98. Et d’autre fois il formule le rejet d'un Hadith à cause de sa faiblesse. Et une troisième fois il rejette le [récit] authentique en justifiant que celui-ci est un récit singulier (khabar Ahad), n’impliquant ni science ni acte (oeuvre)."99


e- Rijâl al-Najâchî
L'auteur, Ahmed Ibn Ali al-Najâchî, est le Maître incontestable, toute époque confondue, de cette science chez les Chiites Imamites. Il est né en l'an 372 de l'hégire et décédé en l'an 450 h. Bien que connu sous le nom de "Rijâl al-Najâchî", l'ouvrage s'intitule en réalité "Fihrist Asmâ' Musanifî al-Chi’ah" (Glossaire des noms des auteurs Chiites). Comme son nom l’indique, cet ouvrage est un glossaire (catalogue) des noms des auteurs Chiites, et non un ouvrage de critique et d'agrément sur les rapporteurs (Rijâl). L'ayatollah Ja’far al-Subhânî écrit :
إن كتابه ليس سوى فهرس لمن صنف من الشيعة أو من صنف لهم دون الممدوحين والمذمومين
"Son ouvrage n’est qu’un index [bibliographique] de ceux qui ont écrit (des livres) parmi les Chiites ou ceux qui ont écrit (un index bibliographique) de ces derniers (auteurs), sans [indiquer les] loués et les critiqués."100

Quant à la raison de l'écriture de cet ouvrage, c'est encore la même raison qui revient ! Le savant Imamite contemporain Bâqir al-Ayrawânî explique que ce sont les critiques et railleries des Musulmans Sunnites à l'encontre des Chiites Imamites qui ont poussé al-Najâchî à écrire ce livre ! Ce n'était donc pas une initiative née d'un besoin interne (pour filtrer les récits et instituer une méthodologie) mais encore une fois, une démarche de façade. Bâqir al-Ayrawânî écrit en effet :
والسببُ في تأليف النجاشي لكتابه هذا تعيير جماعة من المخالفين للشيعة بانه لا سلف لهم ولا مصنف
"La raison pour laquelle al Najâchî a rédigé son ouvrage (Rijâl al-Najâchî), ce sont les railleries d’un groupe parmi les opposants des Chiites sur le fait qu'ils n'ont ni prédécesseur (salaf) ni ouvrage (en la matière)."101

Le nombre de biographies contenues dans cet ouvrage est très limité (1269 biographies). 550 rapporteurs ont fait l'objet d'un agrément (jugé fiable) et 45 autres ont fait l'objet de critique, soit un total de 595 avis (46% des rapporteurs cités dans l'ouvrage).

Cet ouvrage n'échappe pas à la règle, comme les précédents, il contient de nombreuses erreurs et des spéculations fantaisistes, c'est al-Kalbâssî, un savant Imamite, qui le dit :
إنه قد وقع له مع ما قرع سمعك ، أغلاط وأوهام ، يقف عليها أبناء الأفهام
"Malgré ce que tu as pu entendre [ou pu lire à propos de l’importance de ce livre], il y a des erreurs et des illusions (fantaisies) que seul les connaisseurs peuvent constater."102

Parmi ces erreurs et spéculations fantaisistes, on peut citer l'exemple suivant : Au sujet de [la biographie de] Ahmed Ibn Muhammed Ibn ‘Amr Ibn abi al-Nadr, il écrit :
ومات أحمد بن محمد، سنة إحدى وعشرين ومائتين، بعد وفات الحسن بن علي بن فضال بثمانية أشهر
Ahmed Ibn Muhammed est décédé en l’an deux cent vingt et un (221), 8 mois après la mort d'al-Hassan Ibn Ali Ibn Fudhâl.103

On en déduit donc que al Hassan Ibn Ali Ibn Fudhâl est décédé en l’an 220 ou 221 (selon le mois de décès de Ahmed Ibn Muhammed). Mais le problème c'est que lorsqu'il en vient à la biographie d'al Hassan Ibn Ali Ibn Fudhâl, il écrit :

مات الحسن سنة أربع وعشرين ومائتين
Al-Hassan [Ibn Ali Ibn Fudhâl] est décédé en l’an deux cent vingt quatre (224).104

De même, il n'échappe pas à une autre caractéristique commune à la plupart des ouvrages imamites (si ce n’est la totalité) : la falsification et l'altération !
Nous renvoyons le lecteur vers les propos de l’Ayatollah Ali Khameneï que nous évoquions plus haut dans l'article. Il suffit de parcourir l'ouvrage pour se rendre compte de cette réalité. Un exemple explicitant ce fait est la biographie de Muhammed Ibn al-Hassan Ibn Hamza al-Ja’fari, il est écrit à son sujet :
مات رحمه الله في يوم السبت سادس شهر رمضان سنة ثلاث وستين وأربع مائة ، ودفن في داره
Il est décédé, qu’Allah lui fasse miséricorde, le samedi six du mois de ramadan, en l'an quatre cent soixante trois (463h) et il fut enterré dans sa maison.105

Alors qu'on sait que al-Najâchî est décédé en l'an 450 de l'hégire ! A-t-il rapporté "à titre posthume" la date de décès d'un rapporteur qui décèdera... 13 années après lui !?

Autre problème, les copies (manuscrits), anciennes et contemporaines, de cet ouvrage ne sont pas identiques en terme de contenu ! Al-Tafrichî (décédé en l'an 1021 de l'hégire) relate ce problème, au sujet de la biographie du rapporteur Dawûd Ibn Zurba, il écrit :
ونقل العلامة وابن داود توثيقه من النجاشي ، ولم أجد توثيقه فيه وهو أربع نسخ عندي
"Le savantissime (al Hillî) et ibn Dawud ont relaté (attesté de) sa fiabilité d’après [l’ouvrage de] al-Najâchî et je n’ai pas trouvé [trace] de sa fiabilité dans cet ouvrage, alors que j’ai quatre copies en ma possession."106

Taqiy al-Tustarî affirme lui, qu’aucune copie authentique ni complète ne nous est parvenue, il écrit :
لم تصل نسخةٌ من النجاشي صحيحة ولا كاملة إلينا
"Aucune copie authentique, ni complète de [l'ouvrage de] al-Najâchî ne nous est parvenue."107

Enfin, le Grand Ayatollah et Maître de cet art, al-Khû'î souligne que l’ouvrage contient de nombreuses erreurs et lapsus au sujet des noms de rapporteurs et des avis émis sur eux, il écrit :
ونقل الحائري عن حاشية كبيرة للميرزا التصريح بسقوط التوثيق عن كثير من نسخ النجاشي
"Al-Hâ’irî a rapporté d’après un long commentaire d'al-Mirza (al-Nûrî al-Tabarsi) la déclaration (attestation) du caractère non authentique (perte du caractère authentique) de nombreuses copies de [l’ouvrage de] al-Najâchî."108


Pour résumer, selon les propres dires des savants Imamites : le livre original d’al-Najâchî, tout comme la plupart des ouvrages imamites (et nous avons vu un cas similaire, ci-dessus, avec le l'ouvrage "Rijâl al-Kachî"winking smiley a été falsifié et a fait l'objet de nombreuses altérations (et erreurs de transcriptions). Aucune copie authentique de cet ouvrage ne nous est parvenue, et toutes celles qui nous sont parvenues ne sont pas complètes. Il renferme de nombreuses erreurs et spéculations fantaisistes, et beaucoup de noms (de rapporteurs) ainsi que des jugements (critiques ou agréments) ont disparu de l'ouvrage !

f- Rissâlat Abû Ghâlib al-Zarârî
L'auteur, de son nom complet Ahmed Ibn Muhammed Ibn Muhammed ibn Sulaymân Abû Ghâlib al-Zarârî, est décédé en l'an 368 de l'hégire. L'Ayatollah Ja’far al-Subhânî écrit au sujet de ce livre :
هذه الرسالة مع صغر حجمها تعدّ من الاصول الرجالية وهي بعينها مندرجة في « كشكول » المحدث البحراني
"Et ce pamphlet (Rissâlah)109, en dépit de son volume modeste, compte parmi les piliers des ouvrages de Rijâl. Et il a été intégré dans le livre al-Kachkûl d'al-Bahrânî."110

Cette Rissâlah ne compte pas plus de 17 pages et contient un nombre très limité de rapporteurs. Cette Rissâlah n'est à l'origine qu'une lettre envoyée par Abû Ghâlib à son neveu Muhammed Ibn Abdullah Ibn Abû Ghâlib pour l'informer sur les membres de sa famille (Al-A’yun) : leurs parentés, leurs filiations, leurs enfants, leurs femmes, leurs maisons, leurs héritages, ... Cette Rissâlah qui n'est à l'origine qu'une lettre dénombrant les membres de la Famille al-A’yun est malgré cela considéré comme étant un des piliers des ouvrages sur le 'Ilm al-Rijâl !
C'est Yûssuf al-Bahrânî qui l'a "ressuscité" en l'intégrant à son ouvrage al-Kachkûl. Et quand on sait qu'entre Abû Ghâlib al-Zarârî (décédé en l'an 368 de l'hégire) et Yûssuf al-Bahrânî (décédé en l'an 1186 de l'hégire) il y a plus de 800 ans qui les séparent et que malgré cela, ce dernier a réussit l'exploit de rapporter cette Rissâlah sans chaîne de transmission (et sans donner la moindre information concernant la manière dont il a pu la "ressusciter"winking smiley.

g- Machyakhat al-Tûssî
Cet ouvrage n'est en réalité que l'extrait que l'on trouve à la fin de l'ouvrage Tahdhîb al-Ahkâm d'al-Tûssî (l'un des quatre livres de référence de récits Imamites) et où l'auteur cite l'ensemble des voies (chaînes de transmission) entre lui et et les ouvrages dont il a puisé les récits de son livre (Tahdhîb al-Ahkâm). Afin de ne pas encombrer son ouvrage des chaînes de transmission, il ne cite que les récits,Tahdhîb al-Ahkâm se présente comme un ouvrage qui ne s'encombre pas des chaînes de transmissions, c'est à la fin de son livre que al-Tûssî précise ses sources et les chaînes de transmission qui le lient lui à ces sources (ouvrages primaires).


C'est cela qui constitue la "Machyakhat al-Tûssî", sans compter que al-Tûssî dans cette Machyakhat, et c'est cela le plus remarquable, ne s'est prononcé sur aucun rapporteur, cet ouvrage n'a donc aucun rapport avec le 'Ilm al-Rijâl ! En aucun cas un tel ouvrage ne peut-être considéré comme un livre de Rijâl (Jarh wa Ta'dîl), en dépit des allégations d'al-Subhânî.

h- Machyakhat al-Faqih
Comme l'ouvrage" précédent, cette Machyakhat n'est en réalité qu'un ensemble de voies entre Ibn Babawayh al-Qummî et les ouvrages sur lesquels il s'est basé pour rapporter les récits de son livre al-Faqih (ou plus précisément Man la Yahduruh al-Faqih), qui compte parmi les quatre livres de traditions imamites de référence. Pour rappel et pour situer l'époque, Abû Ja’far Muhammed Ibn Ali Ibn al-Hussein Ibn Babawayh al-Qûmî est décédé en l'an 381 de l'hégire.
Cet ouvrage n'est donc en aucun cas un livre de Rijâl, ce n'est qu'un ensemble de sources, en précisant les chemins qui y mènent, rien de plus. Et pour information, sur tous les rapporteurs de cette Machyakhat, Ibn Babawayh ne s'est prononcé que sur la fiabilité de deux d'entre eux et il a cité des récits qui font l'éloge (agrément) de six autres, sans pour autant donner son avis sur l'authenticité de ces récits.

i- Rijâl Ibn al-Ghadâ'irî
Cet ouvrage, connu sous le nom de Rijâl [Ibn] al-Ghadâ'irî et qui s'intitule en réalité al-Du'afâ (Les Faibles), est considéré chez certain savants Imamites comme faisant parti des "Ouvrages Mères" (de référence) dans ce domaine, l'Ayatollah Ja’far al-Subhânî écrit à propos de ce livre :

من الكتب الرجالية المؤلفة في العصور المتقدمة التي تعد عند البعض من أمهات الكتب الرجالية
"Il fait parti des ouvrages de Rijâl (biographie des rapporteurs) écrits durant les premiers temps et il est considéré chez certains comme étant parmi les ouvrages mères de Rijâl."111

Muhammed Ridhâ al-Husseinî al-Djalâlî ajoute :
فهو من أرصن كتب الرجال في الدقة والقوة في الترتيب والتعبير والأداء ، والالتزام بمصطلح علماء الفن
"Il fait partie des ouvrages les plus sérieux en matière de [livres de] Rijâl en ce qui concerne la précision et l'habileté dans la classification, l’expression, le traitement et le respect de la terminologie des savants de cet art (science)."112

Al-Kalbâssî va encore plus loin et déclare que Ibn al-Ghadhâ’irî est plus savant que al-Najâchî, qui comme on l'a vu est considéré comme Le Maître indiscutable dans cette discipline chez les Imamites. Il écrit :
بل لا يبعد أن يكون أعلم من النجاشي بأحوال الرجال وتصانيفهم الذي هو من رؤساء هذا الفن ، وكذا من العلامة على الإطلاق
"Et même, il n'est pas improbable qu'il soit plus savant que al-Najâchî, qui est parmi les maitres de cet art en ce qui concerne les Rijâl (rapporteurs) et leurs ouvrages, ainsi que du savantissime (al-Hillî) dans l'absolu."113


Mais la réalité est comme toujours bien loin de ces propos de façade destinés à la propagande. En effet on constate de nombreuses anomalies et non des moindres comme par exemple le fait que l'auteur de l'ouvrage est... inconnu ! Certains disent que c’est al-Hussein Ibn ‘ubayd Allah al-Ghadhâ’irî le père (décédé en l'an 411 de l'hégire), al-Subhânî écrit :
هاهنا قولان : أما الاول ؛ فقد ذهب الشهيد الثاني إلى انه تأليف نفس الغضائري « الحسين بن عبيد اللَّه » لا تأليف ابنه
"Et nous avons ici deux avis : concernant le premier, al-Chahîd al-Thâni (Zinedine al-’Amilî) est d'avis que c’est l’ouvrage du même al-Ghadhâ’irî - al-Hussein Ibn Ubaydullah (le père) - et non de son fils."114

D’autres disent que l'auteur est plutôt son fils, Ahmed Ibn al-Hussein al-Ghadhâ’irî, dont la date de décès n'est pas connue. On suppose seulement qu'il est décédé avant al-Najâchî (décédé en l'an 450 de l'hégire) parce que ce dernier l’a cité dans son ouvrage. Al-Kalbâssî écrit à propos de Ibn al-Ghadhâ’irî l’auteur d'al-Du'afâ' (Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî) :

قد اختلف الأصحاب في أنه أحمد بن الحسين بن عبيد الله الغضائري، أو والده. والمشهور، الأول
"Et [nos] compagnons ont divergé [quant à son auteur], est-ce Ahmed Ibn al-Hussein Ibn ‘Ubaydullah al-Ghadhâ’irî ou bien son père ? Et l’avis le plus célèbre est [qu'il s'agit] du premier (le fils)."115

D’autres enfin l’attribuent aux ennemis des Chiites Imamites ! Le Maître contemporain de cette science chez les Imamites, le Grand Ayatollah Abû al-Qâssim al-Khu’î écrit :
والمتحصل من ذلك : أن الكتاب المنسوب إلى ابن الغضائري لم يثبت بل جزم بعضهم بأنه موضوع ، وضعه بعض المخالفين ونسبه إلى ابن الغضائري
"Et le résultat de tout cela, c’est que l'attribution de ce livre à Ibn al-Ghadhâ’irî n’est pas prouvé, et certains ont plutôt affirmé qu’il a été forgé par certains opposants qui l’ont attribué ensuite à Ibn al-Ghadhâ’irî."116

Al-Khô'i s'est fait l'écho de ce qu'écrivaient d'autres savants imamites avant lui, Âghâ Bozorg al-Tahrânî écrivait un siècle avant lui :
إن نسبة كتاب الضعفاء هذا إلى ابن الغضائري المشهور الذي هو من شيوخ الطائفة ومن مشايخ الشيخ النجاشي اجحاف في حقه عظيم وهو أجل من أن يقتحم في هتك أساطين الدين حتى لا يفلت من جرحه أحد من هؤلاء المشاهير بالتقوى والعفاف والصلاح ، فالظاهر أن المؤلف لهذا الكتاب كان من المعاندين لكبراء الشيعة وكان يريد الوقيعة فيهم بكل حيلة ووجه ، فألف هذا الكتاب وادرج فيه بعض مقالات ابن الغضائري تمويها ليقبل عنه جميع ما أراد اثباته من الوقايع والقبايح
"L’attribution du livre al-Dhu'afâ' (Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî) au célèbre Ibn al-Ghadhâ’irî, qui fut parmi les maitres de la faction et parmi les professeurs d'al-Najâchî est une grave injustice envers lui. Il était trop noble [digne] pour s'attaquer [ainsi] à la diffamation des grands savants de la religion, de telle sorte que personne n'a échappé aux critiques parmi ces [grands savants], connus pour leur piété, leur chasteté et leur droiture. Il est évident que l’auteur de ce livre était parmi les adversaires des grands savants Chiites, et il voulait [visiblement] les calomnier par tous les moyens et dans tous les sens. [C'est pour cela qu'] il écrit ce livre en incluant quelques propos de Ibn al-Ghadhâ’irî comme artifice pour qu'on accepte de lui tout ce qu’il voulait attester en terme de calomnies et des choses odieuses [qu'il rapporte]."117



Muhammed Ridhâ al-Husseinî al-Djalâlî le Muhaqiq de Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî rétorque à tous ceux qui attribuent ce livre aux ennemis des Imamites en les qualifiant de "parasites de cet art" et d'ignorants qui n'ont aucune connaissance en ce qui concerne le patrimoine [littéraire scientifique], les rapporteurs et les méthodologies relatives à cette science, il écrit :


وأما كون المؤلف " بعض أعداء المذهب " نسبة إلى الوالد أو الولد ! فهذا من خيالات بعض المتطفلين على الفن، ممن لا خبرة له بالتراث، ولا بالرجال، ولا بالمناهج
"Et en ce qui concerne l’attribution de ce livre à "certains parmi les ennemis de l'école [Imamite]", en allusion au père ou le fils, n’est [que le fruit de] l'imagination de certains parasites de cet art (science) parmi ceux qui n’ont pas l’expertise du patrimoine [littéraire scientifique], ni des rapporteurs, ni des méthodologies."118

C'est donc le Maître contemporain de cet art, le Grand Ayatollah Abû Qassîm al-Khû'î, qui est indirectement qualifié de "parasite de cet art" ! Un autre problème apparait également : Il n y’avait aucune trace de cet ouvrage jusqu’à l’époque de... Ibn Tawûs (décédé en l'an 673 de l'hégire) ! Comme d'habitude l'ouvrage a "ressuscité" ! Âghâ Bozorg al-Tahrânî écrit :

لم نجد منه اثرا قبل عصر السيد ابن طاوس المتوفى ( 673 ) فان السيد في أواسط القرن السابع وجد هذا الكتاب منسوبا إلى ابن الغضائري من غير سماع أو رواية أو إجازة من أحد من مشايخه
"On a trouvé aucune trace de celui-ci avant l’époque d'al-Sayyid Ibn Tâwus qui est décédé en (673). Ce dernier a trouvé, au milieu du septième siècle, ce livre attribué à Ibn al-Ghadhâ’irî sans l’avoir entendu [de l’un de ses maitres] ni rapporté (avec une chaîne d’après ses maitres) et sans avoir une Ijazah (approbation) de la part de l’un de ses maitres."119

C'est Ibn Tawûs qui déclare avoir trouvé ce livre après qu'il ait disparu pendant plus de deux siècles ! Un ouvrage qu'il déclare avoir retrouvé sans chaîne de transmission ! Il écrit :
ولي بالجميع روايات متصلة - عدا كتاب ابن الغضائري
"Et j’ai en ma possession des récits sans interruption pour tous les ouvrages (Rijâl et Fihrist al-Tûssî, Ikhtiyâr al-Kachî, et Fihrist al-Najâchî) sauf pour le livre de Ibn al-Ghadha’irî."120
Mais le problème ne s'arrête pas là car Ibn Tawûs qui a rapporté le "Rijâl [Ibn] al-Ghadâ'irî" dans son ouvrage intitulé "Hal al-Ichkâl Ila Ma’rifat al-Rijâl" (voir le prochain chapitre) a disparu à son tour ! On ne trouve qu'une trace de cet ouvrage, une copie incomplète et trop endommagée pour être exploitée, comme le rapporte le savant Imamite al-Hassan Ibn Zineddine.

Et pour terminer, al-Majlissî porte le coup fatal, il écrit à propos de cet ouvrage (Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî) :
وعلى أي حال فالاعتماد على هذا الكتاب يوجب رد أكثر أخبار الكتب المشهورة
"Et dans tous les cas, se baser sur cet ouvrage impliquerait le rejet de la plupart des ouvrages célèbres."121


Il est pour le moins surprenant de lire ces propos d'al-Majlissi quand on sait que plusieurs savant Imamites de premier plan, comme Ibn Tawûs, al-Hillî, Ibn Dawûd, Le Maître de cet art al-Najâchî et plusieurs autres se basaient sur cet ouvrage (Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî) et sur les avis de cet auteur. En réalité, cette posture d'al-Majlissî et des autres savants Imamites qui sont du même avis que lui, s'explique par le fait que Ibn al-Ghadhâ’irî (ou le véritable auteur de l'ouvrage) déclare faibles de grands rapporteurs Imamites, comme on a pu le voir sous la plume de l'Ayatollah al-Khû'î.

Pourtant lorsque l'on étudie l’ouvrage de Ibn al-Ghadhâ’irî et découvre les statistiques relatives aux jugements et opinions émis sur les rapporteurs (notamment les jugements critiques), on s'étonne des propos de ceux qui rejettent cet ouvrage pour les raisons évoquées. En effet le nombre de biographies dans cet ouvrage (consacré uniquement aux rapporteurs faibles) s'élève seulement à 159 !


Sur ces 159, il en a jugé faible 145.


Autres statistiques intéressantes :
- Le nombre de rapporteurs sur lesquels l'avis de l'auteur diffère de celui des autres savants est de 10 !
- Le nombre de rapporteurs sur lesquels l'avis de l'auteur est en accord avec celui des autres savants est de 81.
- Et le nombre de rapporteurs sur lesquels il est le seul à donner un avis est de 55.

Comme on peut l'observer, le nombre d’avis sur lesquels il diffère de ses confrères est seulement de 10 ! Ce chiffre est insignifiant si on le compare au nombre d'avis divergents des autre savants, comme al-Najâchî par exemple.
a
30 mars 2011 01:39
11) Les ouvrages Imamites de Rijâl postérieurs

Par "ouvrages postérieurs" de Rijâl, on vise les ouvrages de Rijâl composés après le 7ème siècle, soit à partir de l'époque d'al-'Allamah al-Hillî et Ibn Tawûs. Selon les propres dires du savant Imamite Muhammed Ridha al-Jalâlî, les ouvrages de cette période ne sont qu’une répétition ennuyante des ouvrages anciens, et n'apporte aucune valeur ajoutée, il écrit :

لا يُشاهد في أكثر المؤلفات المتأخرة غير التكرار الممل لما سبق والإعادة من غير جديد فائدة ، مع تكثير التصحيفات المشينة ، أو ذكر الاحتمالات البعيدة ، مما يزيد الطالب مشقة ً وعناءً ، ويورطه في التزام الفرضيات العقلية المتناهية البعد عن الواقع ، فيعرقل مسيرة عمله ودراسته وبحثه ، ويكدّر صفاء ذهنه
"Et on n'observe dans la plupart des ouvrages plus tardifs que la répétition ennuyeuse de ce qui précède et une répétition sans intérêt nouveau, avec une multiplication d'erreurs inouïes de transcription des noms des rapporteurs (Tashîf), ou la mention de suppositions (hypothèses) invraisemblables ce qui augmente la difficulté et le trouble chez l’étudiant et qui le met dans l’obligation de suivre des hypothèses intellectuelles infiniment lointaines de la réalité, ce qui lui compliquera la tâche dans son travail, ses études et ses recherches, et affectera la clarté de son esprit (raisonnement)."122


a- Hal al-Ichkâl Ila Ma'rifat al-Rijâl
L'auteur Ahmed ibn Mussa ibn Tawûs connu sous le nom d'ibn Tawûs est décédé en l'an 673 de l'hégire. Cet ouvrage n'apporte rien de nouveau du point de vue du contenu puisqu'il est une compilation des ouvrages cités dans la rubrique précédente : Rijâl al-Kachî, Rijâl al-Tûssî et al-Fihrist d'al-Tussi, Rijâl al-Najachî et Rijal Ibn Al-Ghadâ'irî.
La seule valeur ajoutée de cet ouvrage réside dans la forme, du fait qu'Ibn Tawûs a résumé le contenu des ouvrages précités et réorganisé le contenu (notamment du Rijâl al-Kachî).
Mais comme mentionné précédemment, et pour ne pas échapper à la tradition chez les Imamites, ce livre a disparu et n'existe plus de nos jours. La seule trace qui en subsiste est une copie incomplète et trop endommagée, en possession de Hassan ibn Ziniddine al-'Amilî (fils du célèbre savant al-Chahîd al-Thânî ), décédé en l'an 1011 de l'hégire.
Ce dernier a tenté à son tour de résumer l'ouvrage d'Ibn Tawûs et de le réorganiser sous la forme d'un nouvel ouvrage qu'il a intitulé al-Tahrîr al-Tawûssî, mais la tâche fut très compliquée :
اني لم أظفر لكتاب السيد رحمه الله بنسخة، غير نسخة الاصل التي أغلبها بخط المصنف، وقد أصابها تلف في أكثر المواضع، بحيث صار نسخ الكتاب بكماله متعذرا
"Je n’ai pas trouvé une copie (manuscrit) du livre d'al-Sayed [Ibn Tawûs], qu'Allah lui fasse miséricorde, sauf la copie originale qui est écrite pour la plus grande partie de sa [propre] main. Et elle a vraiment subi des dommages dans la plupart des endroits, à un point tel que la retranscription complète du livre est devenu impossible."123

Et en définitive, devant l'impossibilité de mener cette tâche à bien (ce qu'il avouera très clairement), al-Hassan Ibn Zinedine al-'Amilî se contentera de retranscrire uniquement les passages du livre al-Ikhtiyâr (ou autrement dit le livre "Rijâl al-Kachî"winking smiley compilé par al-Tûssî ! Il écrit :
ورأيت بعد التأمل ان المهم منه هو تحرير كتاب الاختيار، حيث ان السيد رحمه الله جمع في الكتاب عدة كتب من كتب الرجال بعد تلخيصه لها
"Après réflexion j’ai jugé que le plus important était de retranscrire le livre al-Ikhtiyâr, du fait que Sayed [Ibn Tawûs], qu'Allah lui fasse miséricorde, a rassemblé dans son ouvrage plusieurs livres d'al-Rijâl"124 et les a résumés.

Pour résumer, l'ouvrage original est perdu à jamais et la seule trace qui en subsiste, c’est le livre al-Tahrîr al-Tawûssî qui est une petite partie du livre original et même pour cet extrait, il a été reconstitué à partir de l'ouvrage Rijâl al-Kachî et apparait de fait comme un clône de ce livre ! Il n'a donc aucun intérêt.

b- Rijâl Ibn Dawûd
Son auteur, Taqiyuddine al-Hassan ibn Ali ibn Dawûd al-Hillî, est décédé en l'an 707 de l'hégire, il a été le contemporain d'ibn Mutahar al-Hillî et fut l’élève d'ibn Tawûs, cité juste précédemment.
Ce livre a fait l'objet d'une grande divergence entre les savants Imamites, en raison notamment des nombreuses erreurs qu'il renferme. D’un coté ceux qui en font l'éloge et déclarent qu’il est le meilleur ouvrage en la matière (Rijâl), et de l'autre, ceux qui le critiquent et l'écartent sans appel.
Al Hussein al-'Amilî, le père du Sheikh al-Bahâ’î, écrit :

وكتاب ابن داود رحمه الله في الرجال مغن لنا عن جميع ما صنف في هذا الفن ، وإنما اعتمادنا الآن في ذلك عليه
Le livre d'ibn Dawûd (ra) sur les [biographies des] Hommes (al-Rijâl) permet de nous passer de tout ce qui a été rédigé [auparavant] dans cet art (science). Et nous nous basons dessus désormais.125

Et pourtant, nous trouvons al-Nûrî al-Tabrassî, une des sommités parmi les savants imamites (notamment en ce qui concerne les récits et traditions imamites) qui déclare, comme le rapporte al-Tustarî dans la conclusion du Mustadrak d'al-Nûrî al-Tabrassî :

كتاب ابن داود مما لم أجده صالحا للاعتماد ، لما ظفرنا عليه من الخلل الكثير ، في النقل عن المتقدمين ، وفي تنقيد الرجال والتمييز بينهم ، وبظهر ذلك بأدنى تتبع للموارد التي نقل ما في كتابه منها
Le livre d'ibn Dawûd est parmi ceux dont j’ai trouvé qu’il n’était pas correct de se baser dessus, en raison de la multitude des défauts (erreurs) qu'on a pu y trouver dans la narration d'après les anciens, dans la critique des hommes et la distinction entre eux (les noms). Et ceci apparaît avec un minimum de recherche (suivi) dans les ressources à partir desquelles il a rapporté ce qu'il y a dans son livre.126

Al-Tafrîchî (d. 1021h) écrit lui aussi, à propos de ce livre :

وله في علم الرجال كتاب معروف حسن الترتيب إلا أن فيه أغلاطا كثيرة
Et il a [composé] dans la Science des Hommes ('Ilm al-Rijâl) un livre très connu, bien disposé, mais qui contient beaucoup d’erreurs.127

Al-Kalbâssî rapporte les propos de Abdulnabî Ibn Sa’diddine al-Djazâ'irî, l’auteur de Hâwî al-Aqwâl et décédé en 1021 de l'hégire, au sujet de cet ouvrage :

واعلم أني لم أعتمد على كتاب ابن داود وإن كان حسن الترتيب ، واضح المسلك ؛ لأني وجدت فيه أغلاطا كثيرة تنبئ عن قلة الضبط
Et saches que je ne me suis pas basé sur le livre d'ibn Dawûd, même si celui-ci est bien organisé et [dispose d'] une méthodologie claire, car j’y ai trouvé de nombreuses erreurs, qui nous révèle le manque de précision.128

Et al-Kalbâssî lui même écrit à propos de ce livre :

ولكن كتابه هذا ، مشتمل على أغاليط لا تحصى ، واشتباهات لا تستقصى
Mais son livre que voici (Rijâl Ibn Dawûd) contient d'innombrables erreurs et des ambigüités (confusions) inextricables.129

Et il conclut, sans appel, qu'il faut écarter cet ouvrage :

وبالجملة : فحال الكتاب في نهاية الاضطراب ، فلا ينبغي الاعتماد على نقل توثيقه
Et en un mot : l'état du livre [Rijâl Ibn Dawûd] est extrêmement perturbé (désordonné, confusion), il ne faut donc pas s'y référer pour ce qui est rapporté des [témoignages de] fiabilité (Tawhîq).130


c- Khulâssat al-Aqwâl
Son auteur, al-Hassan Ibn Mutahar al-Hillî surommé al-'Allamah al-Hilî, est décédé en 726 de l'hégire. Et comme évoqué précédemment, il a été le contemporain d'ibn Taimiyah. Ce livre, à l'image de tous les autres, renferme de nombreuses erreurs, notamment dans la transcription des noms des rapporteurs, comme rapporté par al-Chahîd al-Thânî qui écrit :

وقد صحَّف العلامة في كتب الرجال كثير من الأسماء ، من أراد الوقوف عليها ، فليرجع إلى الخلاصة و إيضاح الاشتباه في أسماء الرواة ويُنظر ما بينهما من اختلاف ، وقد نبَّه الشيخ تقي الدين ابن داود على كثير من ذلك

"Et le savantissime [al-'Allâmah al-Hillî] a commis de nombreuses erreurs sur la transcription des noms [des rapporteurs] dans les livres de Rijâl. Celui qui veut les observer n'a qu'à se référer [à ces 2 livres] : al-Khulâssat et Idhâh al-Ichtibâh fî Asmâ' al-Ruwãt et constater la différence entre les deux. Et le Cheikh Taqiy al-Dîn Ibn Dawûd a attiré l'attention sur nombre de ces erreurs."131


d- Mustadrakat 'Ilm al-Rijâl
Son auteur, l’Ayatullah Ali Ibn Muhammed ibn Ismâ’îl al-Namâzî al-Châharûdî est décédé en l'an 1405 de l'hégire. Il a réunit dans son ouvrage 18189 rapporteurs, dont la quasi totalité n’a été citée dans aucun autre des ouvrages précédents, ce qui révèle le nombre incroyablement élevé des rapporteurs inconnus dans les chaînes des récits Imamites.
Al-Châharûdî écrit, en faisant référence aux livres Tanqîh al-Maqâl d'al-Mâmqânî, Mu’jam Rijâl al-Hadith de l'Ayatollah al-Khô’î et Jâmi' al-Ruwât d'al-Ardabîlî et autres ouvrages :
فلا أذكر من الرجال إلا من لم يذكروه ، ومن لنا مزيد بيان في حقه وإلا الثقات المشهورين كي لا يخلو كتابي من ذكرهم ... ، وذكروا 1350 محمدا وذكرت 2565 ، منهم 1370 لم يذكروهم ، وذكروا 356 حسنا وذكرت 817 ، منهم 426 لم يذكروهم
"Et je ne mentionnerai que les rapporteurs qui n'ont pas été cités par eux, et ceux qui nécessitent de plus amples détails sur leur condition (pour mieux les connaître et donc mieux les évaluer) et également les rapporteur fiables célèbres afin que mon livre ne souffre pas du défaut de ne pas les mentionner ... Ils ont cité 1350 Muhammad et j’ai cité 2565 Muhammad, dont 1370 qu'ils n'ont pas cités. Ils ont cité 356 Hassan et j’en ai cité 817, dont 426 qu'ils n'ont pas cités."132

Ce livre, comme nous le verrons au chapitre suivant est intéressant, en ce sens où il nous permet de cerner le nombre total de rapporteurs Imamites présents dans les ouvrages de traditions Imamites.

e- Mu'jam Rijâl al-Hadith
Son auteur est le Grand Ayatollah Abû al-Qâssim al-Mûssawî al-Khô’î, le Maître de cet art parmi les savants Imamites contemporains. Il a été le maître de la Hawza de Najaf et le Cheikh du Grand Ayatollah al-Sistanî qui lui a succédé à la tête de la Marji'iyah en Irak et de son poste à la Hawza de Najaf. Il est décédé en l'an 413 de l'hégire.
Al-Khô’î a rassemblé plus de 15 000 rapporteurs dans son ouvrage, dont un grand nombre de rapporteurs inconnus ! Al-Khô’î se contredit souvent dans ses avis sur les rapporteurs et dans les fondements des règles qu’il s’est pourtant donné et engagé à suivre. L'on se penchera en détail sur ce livre, prochaînement dans un article qui lui sera totalement dédié (toujours dans la rubrique "Le Hadith" chez les imamites).


12) Quel est le pourcentage des rapporteurs dans les ouvrages imamites qui ont fait l'objet d'un avis (critique ou agrément) ?

Si l'on étudie de près le nombre de rapporteurs ayant fait l'objet d'un avis (critique ou agrément) dans les ouvrages de référence Imamites par rapport au nombre total de rapporteurs que l'on trouve dans les ouvrages de traditions et récits Imamites, on ne peut qu'être frappé d'étonnement.
En effet le nombre de rapporteurs à propos desquels les savants Imamites se sont prononcés (par un avis critique ou agrément) est tellement insignifiant comparé à l'ensemble des rapporteurs que l'on trouve dans les ouvrages Imamites :
- Rijâl al-Najâchî : 600 avis critiques ou agréments.
- Rijâl al-Tûssî : 288 avis critiques ou agréments, en comptant les répétitions.
- Fihrist al-Tûssî : 119 avis critiques ou agréments.
- Rijâl al-Barqî : 7 avis critiques ou agréments.
- Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî : 145 avis critiques ou agréments.

Ce qui donne un total de 1159 avis critiques ou agréments, incluant les doublons.
Doublons dû aux répétions dans l'ouvrage d'al-Tûssî (Rijâl al-Tûssî) mais dû surtout aux répétitions entre les cinq ouvrages eux-mêmes (un rapporteur étant présent dans plusieurs de ces ouvrages). Dans le meilleur des cas, on atteindrait au mieux un nombre total (sans doublon) de mille rapporteurs. Un chiffre totalement insignifiant par rapport aux 33 000 rapporteurs chiites que l'on trouve au total dans les ouvrages imamites de traditions.


En effet, comme évoqué au chapitre précédent, on compte d'une part 15 000 rapporteurs dans le Mu’jam Rijâl al-Hadith de l'Ayatollah al-Khô’î, qui a réunit dans son encyclopédie tous les rapporteurs cités dans les ouvrages Imamites de Rijâl de référence. Et d'autre part, on compte 18 000 autres rapporteurs dans le Mustadrakât Ilm al-Rijâl d'al-Châharûdî, ouvrage dont l'objet était précisément de réunir tous les rapporteurs non présent dans les ouvrages imamites de Rijâl de référence (donc non présents dans le Mu'jam de l'Ayatollah al-Khô'î).

Ce qui nous donne au final un pourcentage d'à peine plus de 3% de rapporteurs ayant fait l'objet d'un avis critique (critique ou agrément) ! Un rapport totalement insignifiant.

Dans un ouvrage où il expose la méthodologie de Sayed al-Borûrjirdî (un des grand savants Imamites spécialiste de cette science), le savant Imamite contemporain Muhammed Redhâ al-Jalâlî fait état de cette réalité et appelle à en revenir à la "méthodologie" des anciens ! Il écrit :

مضافاً إلى قلّة -التوثيقات- الصريحة في التُراث الرجاليّ والمصادر الرجاليّة الاُولى، وضاَلة عدد الموجود منها بالنسبة إلى زُرافات الرواة التي تعج باسمائهم المعاجم الرجاليّة المتاخّرة، وكذلك تزخَرُ باسمائهم اسانيد الروايات المجموعة في الاُصول الحديثيّة، حيث لم يَحْضَ بالتصريح بحالته الرجاليّة-اعمَ من التوثيق والتضعيف-سوى رُبْع المجموع منهم.
كلّ هذه الحقائق، تؤكّد على ضرورة انتهاج مسلكِ القدماء في البناء على الاكتفاء بالنقد الرجاليّ واللجوء إليه في الحالات النادرة فقط، والاقتصار على التضعيف بالجهالة على القليل بل الأقلّ،
"Et ajouté à cela, le peu de témoignage explicite de Tawthîq dans les ouvrages de Rijâl et les sources primaires de Rijâl, ainsi que le nombre insignifiant [de ces Tawthîq] en rapport avec le nombre considérable des rapporteurs dont les noms emplissent les ouvrages contemporains de Rijâl et les chaînes de transmission (Assânîd) des récits compilés dans les ouvrages de référence du Hadith (al-Ussûl al-Hadîthiyah). Sachant en plus, que seul le quart [de ces rapporteurs] a vu sa condition de rapporteur- qui est [une caractéristique] plus générale que le Tawthiq et le Tadh'if- explicitement mentionnée.
Tous ces éléments confirment la nécessité d'adopter l'attitude (la voie) des anciens dans la règle qui consiste à se contenter de la critique des rapporteurs et d'y recourir uniquement dans des cas très rares, et à se limiter la pratique de rendre faible (Tad'îf) les rapporteurs inconnus sauf pour un nombre très faible [parmi eux] ou plutôt moins que ça encore.133


Finalement, on peut dire ici que Muhammad Redhâ al-Jalâlî fait montre de cohérence, dans une perspective purement interne, l'application de cette science n'a aucun sens car elle ne repose sur aucune matière première (3% de rapporteurs qui ont fait l'objet d'un avis critique ! Et on parle ici d'un avis émis, c'est à dire d'un agrément ou d'une critique !), et l'appliquer strictement aurait pour conséquence de rejeter quasiment tous les récits Imamites. C'est pour cela qu'il appelle ici à se défaire de cette science de façade et à revenir à la voie des anciens c'est à dire à un "no man's land" sans règles ni méthodologie !


13) De l'importance de la connaissance de la date de décès d'un rapporteur

L'importance de la date du décès d’un rapporteur est capitale, sa connaissance permet de savoir par exemple si une interruption existe dans une chaîne, et c’est un moyen de connaitre également les récits qui ont été forgés et d'identifier les menteurs parmi les rapporteurs.
Très tôt, les musulmans sunnites se sont intéressé à cette information comme l'illustre les nombreux ouvrages écrits tout spécialement sur cette question. Nous citerons à titre d'échantillon les ouvrages suivants :
1- Al-Wafayâte (Nécrologie134) d'ibn Qâni' (décédé en 351h)
2- Târîkh Mawlid al-Ulamâ' wa Wafayâtihim (Date de naissance des savants et de leur décès) d'ibn Zabr al-Rab'î (décédé en 379h)
3- Al-Sâbiq wa al-Lâhiq fî Tabâ'ud mâ bayna Wafât Râwiyayn 'an Shaykh Wâhid (Le prédécesseur et le successeur en termes d'écart (temporel) entre les décès de deux rapporteurs d'un même Sheykh"winking smiley d'al-Khatîb al-Baghdâdî (décédé en 463h)
4- Al-Wafayât (Nécrologie) d'ibn Mandah (décédé en 470h)
5- Al-Wafayât (Nécrologie) de Abû al-Fadhl al-Bâqilânî (décédé en 488h)
6- Wafayât al-A'yân (Nécrologie des Illustres) d'ibn Khallikân (décédé en 681h)
7- Fawât al-Wafayât (Ce qui a été omis dans al-Wafayât [d'ibn Khallikân]) d'ibn Châkir al-Kutubî (décédé en 764 h)
8- Al-Wâfî bi al-Wafayât (Le complet de la Nécrologie) d'al-Safdî (décédé 764h)

Il faut noter que tous les rapporteurs, dans ces ouvrages, sont présentés par ordre alphabétique (et non chronologique) pour rendre la recherche beaucoup plus pratique.

Nombreux sont les récits dans ces ouvrages, où les savants des premières générations de l'Islam confondent les menteurs ou escrocs précisément sur la base de cette information.
A titre d'exemple, Muhammad ibn Abdullah Abû Abdullah rapporte ces 2 anecdotes :

عن محمد بن عبد الله أبو عبد الله ، قال : سمعت أبا علي الحافظ ، يقول : « لما حدث عبد الله بن إسحاق الكرماني عن محمد بن أبي يعقوب ، أتيته فسألته عن مولده ، فذكر أنه ولد سنة إحدى وخمسين ومائتين ، فقلت له : مات محمد بن أبي يعقوب قبل أن تولد بتسع سنين ، فأعلمه ،
قال أبو عبد الله : ولما قدم علينا أبو جعفر محمد بن حاتم الكسي ، وحدث عن عبد بن حميد ، سألته عن مولده فذكر أنه ولد سنة ستين ومائتين ، فقلت لأصحابنا : سمع هذا الشيخ من عبد بن حميد بعد موته بثلاث عشرة سنة
D'après Muhammad ibn Abdullah Abû Abdullah :
J'ai entendu al-Hâfidh Abu Ali Naysabûrî dire : Quand Abdullah ibn Ishâq al-Kirmani rapporta [des récits] d'aprés Muhammad ibn Abi Ya'aqûb je me suis approché de lui et je l'ai interrogé sur sa date de naissance, il déclara qu'il était né en l'an deux cent cinquante et un (251h), alors je lui ai dit : "Saches que Muhammad ibn Abi Ya'qûb est décédé neuf ans avant ta naissance" !
Abu Abdallah dit : Quand Abu Ja'far Muhammed ibn Hâtim al-Kissî est venu à nous et commença à rapporter des récits d'aprés Abd Ibn Humayd je l'ai interrogé sur sa date de naissance et il a alors declaré qu'il était né en l'an deux cent soixante (260), alors j'ai dit à nos compagnons : "Ce Sheykh à entendu [des récits de la bouche] de Abd Ibn Humayd treize ans aprés sa mort" !135

Sufyâne al-Thawrî, un des grands savants parmi les salaf (prédécesseurs) souligne dans ce propos, l'importance de la datation du décès et déclare explicitement qu'elle était utilisée pour confondre les menteurs :

لما استعمل الرواة الكذب استعملنا لهم التاريخ
Quand les rapporteurs utilisèrent le mensonge nous leur avons rétorqué par la datation.136

Mais cet aspect a totalement été ignoré chez les Imamites malgré son importance capitale, comme nous avons pu le voir ci-dessus. Les chiffres parlent d'eux même : les cinq premiers ouvrages de référence imamite comptabilisent à eux tous ... 239 rapporteurs seulement, dont la date de décès est connu ! Le détail par ouvrage :
- Rijâl al Kachî : 8 rapporteurs sur 560, dont la date de décès est connue.
- Rijâl al-Barquî : Aucun rapporteur sur 1707, dont la date de décès est connue.
- Rijâl al-Najâchî : 24 rapporteurs sur 1269, dont la date de décès est connue.
- Rijâl al-Tûssî : 225 rapporteurs sur 6429, dont la date de décès est connue.
- Fihrist al-Tûssî : 2 rapporteurs sur 909, dont la date de décès est connue.

Soit un total de 259 sur 10874 rapporteurs ! Un pourcentage de seulement 2% !!

C'est un fossé abyssale qui séparer les savants musulmans sunnites des savants chiites imamites, aucune comparaison possible.


14) Les règles de Tawthîq chez les Imamites

Comme nous avons pu le voir jusqu'ici, les rapporteurs imamites qui ont fait l'objet d'un avis critique (jugés soit faibles ou fiables) sont en nombre insignifiant dans les ouvrages de référence imamite en la matière, et ce qui entraîne par conséquence la faiblesse de la quasi-totalité des récits Imamites. Pour contourner ce problème insurmontable et pour tenter de masquer le ridicule des règles qu'ils ont instauré pour authentifier un récit faible (de par sa chaîne) comme la règle dite du "bon goût" et autre règle du même acabit, en faisant abstraction de la chaîne, ils ont définis de nouvelles règles pour "produire" des rapporteurs fiables !
Des règles qui ne répondent à aucun fondement méthodologique, qui ne suivent aucune logique et qui se contredisent les une les autres. Les savants imamites eux mêmes, se contredisent entre eux même sur ces règles. Leur savant Ja’far al-Sabhânî écrit :

ابتكر قواعد رجالية صار ببركتها كثير من الاخبار التي كانت مجهولة أو ضعيفة أو مرسلة ، معلومة الحال ، صحيحة مسنده
Il a (al-Ardabîlî) inventé des règles grâce auxquelles, par sa bénédiction (baraka), de nombreux récits qui étaient inconnu, faibles ou interrompus (Moursalah) sont devenu connus et leurs chaînes [sont devenus pareillement] authentiques.137

Ce n'est plus de la science, c'est de la ... magie !

a- Ashâb al-Ijma'
Cet intitulé, "Ashâb al-Ijm'a", désigne un groupe de 18 rapporteurs parmi les disciples des Imams al-Bâqir, al-Sâdiq, al-Kadhim et al-Ridâ.
Les Imamites ont instauré cette règle qui stipule que tous les récits rapportés par ces 18 rapporteurs sont jugés authentiques même si ces derniers les ont rapporté d’après des rapporteurs faibles, menteurs ou même hérétique (Zindiq). Pour cela, ils se basent sur les propos d'al-Kachî qui écrit dans son livre :

أجمعت العصابة على تصحيح ما يصح من هؤلاء وتصديقهم لما يقولون
Les savants Imamites se sont accordés (Ijma', Consensus) sur le fait d’authentifier [tout] ce qui est jugé authentique par ces rapporteurs et de croire [tout] ce qu'ils disent.138

Ces rapporteurs sont :
- Zurâra Ibn A’yun
- Barîd Ibn Mu’âwiya al-‘ajlî
- Ma’rûf Ibn Kharbûdh
- Abû Bassîr layth Ibn al-Bukhturî al-Murâdî
- Fudhîl Ibn yassâr
- Muhammed Ibn Muslim Ibn Rabâh
- Djamîl Ibn derrâj al-Nakh’î
- Abd Allah Ibn Bakîr al-Chîbânî
- Abd Allah Ibn meskân
- Abâne Ibn Othmâne al-Bajlî
- Hammâd Ibn ‘Issâ al-Djahnî
- Hammâd Ibn Othmân Ibn Ziyâd
- Yûnus Ibn Abderahman
- Safwân Ibn Yahyâ
- Al-Hassan Ibn Mahbüb al-Zerrâd
- Muhammed Ibn Abî Umayr
- Abdellah Ibn al-Mughîra al-Bajlî
- Ahmed Ibn Muhammed Ibn Abî al-Nasr al-Bizantî.

Mirdâmâd al-Istarabâdî écrit :

ومراسيلهم ومرافيعهم ومقاطيعهم ومسانيدهم إلى من يسمونه من غير المعروفين معدودة عند الأصحاب رضوان الله تعالى عليهم من الصحاح ، من غير اكتراث منهم لعدم صدق حد الصحيح - على ما قد علمته - عليها
Leurs récits [de type] Moursal139 ou [de type] Marfou'140 et leurs récits [de type] Maqtou'141 ou [de type] Mousnad142 qu’ils nomment (tirent) de ceux qui [nous] sont inconnus, sont considérés chez les disciples (les Ashab), qu’Allah les agréés, authentiques sans se soucier de la non conformité de la définition du Hadith authentique en ce qui concerne leurs récits.143

Pourtant parmi ces mêmes rapporteurs, on trouve des mécréants, des non imamites et certain qui ont été maudits de la bouche même des Imams ! Comment peuvent ils donc déclarer authentique les récits de ces rapporteurs, alors que ceci va à l'encontre de leur définition de Hadith Sahih ?! Pire encore, comment peuvent-ils authentifier la totalité des récits rapportés par ces 18 rapporteurs sans même regarder de qui ils rapportent ?!

Mirdâmâd al-Istarabâdî avoue que certain parmi ces rapporteurs (Ashâb al-Ijmâ’) professent une croyance corrompue et ne suivent pas le droit chemin (le chiisme duodécimain), il écrit :

ولمة منهم في أنفسهم فاسد العقيدة ، غير مستقيمي المذهب
Et certain parmi eux professent [même] une croyance corrompue (hérétique) et ne suivent pas la bonne école [imamisme duodécimain].144


Ci-après, quelques exemples de ces incohérences, parmi ces rapporteurs infaillibles et pourtant déclarés mécréant et maudits par les Imams:

- Zurâra ibn A’yun a été maudit par l’Imam al-Sâdiq dans plusieurs récits authentiques rapportés par al-Kachî, en voici un exemple:

كذب علي والله كذب علي والله ، لعن الله زرارة ، لعن الله زرارة ، لعن الله زرارة
Ja'far al-Sâdiq a dit : Par Allah il a menti sur moi, par Allah il a menti sur moi. Qu’Allah Maudisse Zurâra, qu’Allah maudisse Zurâra, qu’Allah maudisse Zurâra.145

Ce récit est authentique selon leurs propres règles, Muhsin Amin dit en rapportant ce récit :

السند صحيح على الظاهر
La chaîne est visiblement authentique.146

Et comme d'accoutumé, il explique ce propos de l’Imam par la ... Taqiya ! A l'image de l'Ayatollah al-Khô’î qui écrit, en commentant ces récits authentiques où les Imams maudissent et critiquent sévèrement Zurâra :

واما ما ثبت صدوره ، فلابد من حمله على التقية
Et ceux (les récits) dont il a été établi (prouvé) qu’ils proviennent [de Ja'far al-Sâdiq], et bien il est nécessaire de les considérer [comme ayant été prononcé sous le coup] de la Taqiya (tromperie, dissimulation).147


- Abdullah Ibn Bakir n’est pas Chiite Imamite mais c'est plutôt un ... Fatihite ! Les Fatihites sont les adeptes d’une secte chiite qui croient a l’Imamat de Abdullah al-Aftah le frère de Mûssâ al-Kadhim (7ème Imam dans la croyance imamite) à la place de celui ci. Les Fatihites sont pourtant considérés comme mécréants par les Imamites, comme toutes les autres sectes chiites non duodécimaines d'ailleurs. Al-Mufîd écrit :

اتفقت الإمامية على إن من أنكر إمامة أحد من الأئمة وجحد ما أوجبه الله ( تعالى ) من فرض الطاعة فهو كافر ضال مستحق للخلود في النار
Il y a consensus au sein des imamites sur le fait que celui qui rejette l'Imamat un des Imams et qui ne reconnait pas l'obéissance qu'Allah a prescrite [en ce qui les concerne], est un mécréant égaré qui mérite le châtiment éternel de l'Enfer.148

Il écrit également :

واتفقت الإمامية على أن أصحاب البدع كلهم كفار
Il y a consensus au sein des imamites sur le fait que les gens des innovations sont tous des mécréants.149

Al-Majlissî de son côté confirme que les ouvrages Imamites contiennent de nombreux récits qui stipulent explicitement la mécréance des autres sectes comme les Fatihites, les Waqifites, les Zaydites, etc ... Il écrit :

كتب أخبارنا مشحونة بالاخبار الدالة على كفر الزيدية وأمثالهم من الفطحية والواقفة وغيرهم من الفرق المضلة المبتدعة
Nos ouvrages de traditions sont remplis de récits prouvant la mécréance des Zaydites et de leurs semblables : les Fatihites, les Waqifites et toutes les autres sectes qui appellent à l'égarement (Mudillah) et l'innovation (Mubtadi'ah).150

Abdallah Ibn Bakir, Chiite Fatihite, donc mécréant selon la croyance Imamite, est compté parmi les Ashâb al-Ijma' et de ce fait, les imamites considèrent que tous les récits rapportés par lui sont authentiques ! Sans même regarder les autres rapporteurs présents dans la chaîne ! Al-Tûssî écrit :

عبد الله بن بكير ، فطحي المذهب ، الا انه ثقة
Abdullah Ibn Bakîr est un Fatihite, cependant il est fiable.151

Al-Hillî écrit à son sujet :

فانا اعتمد على روايته ، وان كان مذهبه فاسد
En ce qui me concerne, je me base sur son récit même si son madhab est corrompu (Fâssid).152

Comment les savants imamites peuvent ils donc authentifier la totalité des récits d’un rapporteur tout en sachant que c'est un mécréant et que son Madh-hab est invalide et corrompu ?

-Aban Ibn Uthman al-Ahmer al-Bajlî n’est pas un Chiite Imamite mais un .... Nawûssî, secte Chiite qui s’est arrêté a l'Imamat de Ja’far al-Sadiq et voit en lui l'Imam Mehdi. Ils ne reconnaissent l'Imamat d'aucun autre Imam après lui.
Al-Kachî rapporte, d’après al-Hassan Ibn Fudhâl :

محمد بن مسعود ، قال : حدثني علي بن الحسن ، قال : كان أبان من أهل البصرة ، وكان مولى بجيلة ، وكان يسكن الكوفة ، وكان من الناووسية
D’après Ali Ibn al-Hassan : Aban [Ibn Uthmân] était originaire de Bassora, était le serviteur de Bajîla, habitait al-Koufa et il faisait parti des Nawûssî.153

Al-Hillî écrit à son sujet :

والأقرب عندي قبول روايته ، وان كان فاسد المذهب للاجماع
Et le plus correct pour moi c’est d'accepter ses récits même si son madhab est corrompu en raison du consensus (Ijmâ').154

Vous l'avez compris, à travers cette "règle" et celles qui suivront, il s'agit d'un subterfuge pour les imamites afin d'authentifier les récits qui justifient leur doctrine et leur croyance, alors que dans le même temps lorsque ces mêmes "règles" s'appliquent à un récit qui s'oppose à leur doctrine en le rendant authentique, là subitement on les voit relever une interruption dans la chaîne ou évoquer la faiblesse de tel ou tel rapporteur !
Une démarche totalement incohérente et basé sur le sectarisme pur et dur.
A l'image d'un al-Majlissî ou al-Bahbûdî qui ont jugé Faible la chaîne suivante (al-Sanad) d'al-Kâfî :

عَلِيُّ بْنُ إِبْرَاهِيمَ عَنْ أَبِيهِ عَنِ ابْنِ أَبِي عُمَيْرٍ عَنْ عَبْدِ الصَّمَدِ بْنِ بَشِيرٍ عَنْ أَبِي الْجَارُودِ عَنْ أَبِي جَعْفَرٍ ( عليه السلام(

D'après Ali Ibn Ibrahim, d’après son père (Ibrahim Ibn Hâchim), d’apres Ibn Abu Umayr, d’après Abdussamad Ibn Bachîr, d’après Abu Jârûd, d’après Abû Ja'far(as).155

Alors que dans le même temps, ils ont jugé authentique la chaîne jusqu’à Ibn Abû Umayr un des rapporteurs du ... Consensus (Ashâb al-Ijma') !! Voir par exemple Mir’ât al-Uqûl, al-Majlissî, Vol. 3 page 291.
Une démarche intellectuelle totalement malhonnête, guidée uniquement par l'objectif à atteindre. Du sectarisme pur et dur, sans aucune méthodologie ni règles scientifiques.

b- Tous les rapporteurs mentionnés dans les chaînes des récits du livre Kamîl al-Ziyârât d'ibn Qûlûwayh sont ... fiables !
Plusieurs savants Imamites ont instauré cette règle afin augmenter le nombre insignifiant de rapporteurs fiables dans leurs ouvrages et espérer ainsi authentifier plus de récits. Al-Shâharûdî écrit :

وكذا نحكم بوثاقة من وقع في إسناد كامل الزيارات لابن قولويه
Et de même, nous jugeons fiable tous les rapporteurs qui apparaissent dans les chaînes [de transmission] du livre Kâmil al-Ziyârât d'ibn Qûlûwayh156

Pour ne citer qu'un exemple, l'Ayatollah Al-Khû’î a appliqué pendant près de 20 ans cette "règle" avant de se rétracter partiellement avant sa mort, en ne considérant que fiable uniquement les Maitres d'ibn Qûlûwayh. Il écrit :

وبما ذكرناه نحكم بوثاقة جميع مشايخه الذين وقعوا في إسناد كامل الزيارات أيضا
Et d'après ce que nous avons cité, nous jugeons fiable tous ses maitres (les maitres d'ibn Qûlûwayh) qui apparaissent dans les chaînes [de transmission] du livre Kâmil al-Ziyârât157

Ainsi, durant une vingtaine d'années, l'Ayatollah al-Khû’î a jugé fiable (Thiqah) tous les rapporteurs mentionnés dans les chaînes de Kâmil al-Ziyârât (et nous parlons ici de centaines de rapporteurs) et authentifiant ainsi des centaines de récits et émis des centaines d’avis juridiques et doctrinales (Fatwa) pour ensuite rejeter partiellement cette règle et par conséquent rendre caduque toutes les authentifications de récits qu'il avait jugé comme telles ainsi que tous les avis juridiques qu'il avait émis sur la base de ces récits !!

Cette "règle" est d'autant plus ridicule que l'on trouve dans ce livre des rapporteurs considérés et jugés comme ... faibles et menteurs et forgeant des Hadiths !
Ci-dessous, un échantillon (propos rapportés par le savant imamite al-Tafrîchî) :

- 'Amr Ibn Chamr al-Ja’fî :

ابو عبد الله الجعفي ، عربي ، روى عن أبي عبد الله عليه السلام ، ضعيف جدا
Abû Abdallah al-Ju'fî, arabe, il a rapporté de Abû Abdullah(as), très faible.158

- Abdurahman Ibn Kathîr al-Hachimî:

كان ضعيفا ، غمز أصحابنا عليه وقالوا : كان يضع الحديث
Il était faible, nos compagnons (savants) ont dit qu’il forgeait les Hadiths.159

- Ali Ibn Hassan Ibn Kathîr al-Hashimî:

ضعيف جدا ، ذكره بعض أصحابنا في الغلاة ، فاسد الاعتقاد
Très faible, il a été cité par certains de nos compagnons (savants) comme étant un extrémiste, sa croyance est corrompue (Fâssid).160

- Al-Mufadhal Ibn Sâlih Abû Jamîla:

ضعيف ، كذاب يضع الحديث
Faible, Menteur et il forgeait les Hadiths.161


c- Tous les rapporteurs mentionnés dans les chaînes des récits du livre Tafsir al-Qummî sont ... fiables !
Conséquence de cette "règle" : tous les rapporteurs présents dans le Tafsir d'al-Qummî qui ont relaté des récits stipulant que le Coran a été falsifié sont considérés et jugés comme ... fiables ! Al-Khû’î écrit :

. ولذا نحكم بوثاقة جميع مشايخ علي بن إبراهيم الذين روى عنهم في تفسيره
C’est pour ça que l'on juge fiable tous les maitres d'ali Ibn Ibrahim (al-Qummî) de qui il a rapporté [ses récits] dans son Tafsîr.162

Al-Chahrûdî tient exactement le même propos, mots pour mots ! Il écrit :

ولذا نحكم بوثاقة جميع مشايخ علي بن إبراهيم القمي الذين روى عنهم في تفسيره
C’est pour ça que l'on juge fiable tous les maitres d'ali Ibn Ibrahim al-Qummî de qui il a rapporté [ses récits] dans son Tafsir.163

Et pourtant on trouve dans son Tafsir de nombreux rapporteurs faibles, menteurs, extrémistes et connus pour forger des Hadith à l'image de 'Amr Ibn Chamr al-Ja’fî, Ali Ibn Hassan Ibn Kathîr, Al-Mufadhal Ibn Sâlih Abû Jamîla etc ... que l'on a déjà cité plus haut ainsi que Muhammed Ibn Sinan le menteur extrémiste et d’autres.

Et bien sûr, tradition oblige, ce livre comme la majorité des ouvrages imamites n'a pas échappé à l'altération. Ja’far al-Subhânî écrit :
إن التفسير المتداول ليس لعلي بن إبراهيم وحده، وإنما هو ملفق مما أملاه علي بن إبراهيم على تلميذه أبي الفضل العباس، وما رواه التلميذ بسنده الخاص عن أبي الجارود من الإمام الباقر
Le Tafsir (d'al-Qummî) que tout le monde connait n’est pas l'oeuvre d'ali Ibn Ibrahim seul. Mais il est le fruit de ce qui a été dicté par Ali Ibn Ibrahim à son élevé Abû al-Fadl al-'Abbâs, et de ce qu’a rapporté l'élève avec sa [propre] chaîne d’après Ibn al-Jarûd de l’Imam al-Baqir.164

Et le comble c'est que ce Abû al-Fadl al-'Abbâs, élève d'al-Qummî et rapporteur de son Tafsir, et qui ne s'est pas privé d'ajouter des récits de son propre cru est un illustre .... inconnu !! Aucunetrace de lui dans les ouvrages imamite de référence d'al-Rijâl !

d- Tawthiq des Maîtres de Najachî
Cette "règle" a été "élaborée" par Bahr al-'Ulûm au ... 13eme siècle de l’hégire ! Soit huit siècles après la mort d'al-Najâchî ! Et durant ces huit siècles, personne n’a entendu parler de cette règle ! Il s'agissait de rendre fiable des rapporteurs inconnu (Maîtres de Najachî) ... on a donc inventé cette règle ! Aussi simple que ça, et du jour au lendemain, un récit qui était "Faible" devient "Authentique". Un véritable tour de prestidigitation.
L'Ayatollah al-Khû‘î écrit :

فكل من روى عنه فهو ليس بضعيف ، فيكون ثقة لا محالة
Donc tous ceux dont il (al-Najâchî) a rapporté et bien ils ne sont pas faibles, et ils sont donc nécessairement fiables.165

L'Ayatollah al-Khû'î nous donne un exemple d'pplication de cette règle, il écrit à propos du rapporteur Ibn Abî al-Djîd :

ثقة ، لانه من مشايخ النجاشي
Fiable, parce qu’il fait parti des maitres d'al-Najâchî.166

Mais il est pris à contre-pied ici par un autre savant imamite contemporain, Kadhim Al-Hâ’irî, qui lui rétorque au sujet de ce rapporteur et Maître de Najachî :

وابن أبي جيد ثقة عند السيد الخوئي باعتباره من مشايخ النجاشي ، ولكننا لا نقبل بهذا المبنى ، إذن هو غير ثابت الوثاقة عندنا
Et Ibn Abî al-Djîd est fiable pour al-Sayîd al-Khô’î du fait qu’il fait parti des maitres d'al-Najâchî, mais en ce qui nous concerne, nous n’acceptons pas cette règle, donc sa fiabilité n’est pas prouvé pour nous.167

Et pourtant, on peut lire à travers les propos d'al-Hillî ci-après, donc bien avant l'invention et la formalisation de cette règle, le rejet de ce type d'argument :

قال النجاشي : انه استاذنا رحمه الله ، ألحقنا بالشيوخ في زمانه . وليس هذا نصا في تعديله
Al-Najâchî à dit : "C’est notre maitre qu’Allah lui fasse miséricorde, il nous a [permis de faire] la jonction avec les Shuyûkh de son époque." Et ce n’est pas un propos qui prouve son agrément.168
a
30 mars 2011 01:39
e- Le Tawthiq des disciples de Ja'far al-Sâdiq
Cette "règle" stipule que tous les disciples de l'Imam Ja'far al-Sadiq, cités dans le livre de Rijâl al-Tûssî sont ... fiables ! Al-Tûssî en cite 3224 (sans répétition). Al-Nûrî al-Tabrassî écrit :

فإنه صنف كتابا في خصوص رجال الصادق وأنهاهم إلى أربعة آلاف، ووّثق جميعهم، وكّل ما في رجال الشيخ منهم موجودون فيه فهم ثقات بتوثيقه، وصدقه في هذا التوثيق المشايخ العظام أيضا
Il a (Ibn Uqdah) rédigé sur (dédié) les Hommes de [Ja'far] al-Sadiq. Il en a recensé quatre milles (4 000) et les a tous considéré (jugé) fiables. Et tous ceux qui sont dans le livre Rijâl du Cheikh [al-Tûssî] (Rijâl al-Tûssî) parmi ceux contenus dans ce livre (d'ibn Uqdah) sont fiables du fait de son témoignage de leur fiabilité. Et de très grand maître [de cette science] l'ont également confirmé (approuvé) dans ce Tawthîq.169

Pourtant, al-Tûssî lui même a jugé faible plusieurs disciples de l’Imam Ja’far al-Sadiq, en voici quelques exemples :
- Ibrahîm Ibn Sa’d al-Makkî :

إبراهيم بن أبي حبة اليسع بن سعد المكي ، ضعيف
Ibrahîm Ibn Abî Haba al-Yassa’e Ibn Sa’d al-Makkî, Faible.170

- Al-Hârith Ibn Omar al-Basrî :

الحارث بن عمر البصري ، أبو عمر ، ضعيف الحديث
Al-Hârith Ibn Omar al-Basrî, Abû Omar, Faible dans le Hadith.171

- Abdurahman Ibn al-Halqâm :

عبد الرحمان بن الهلقام ، أبو محمد العجلي ، ضعيف
Abdurahman Ibn al-Halqâm, Abû Muhammed al-‘ajlî, Faible.172

- 'Amr Ibn Djami’ :

عمرو بن جميع ، أبو عثمان الأزدي البصري ، قاضي الري ، ضعيف الحديث
‘Amr Ibn Djami’e, Abû Uthman al-Azadî al-Basrî, le juge d'al-Rayy, Faible.173

- Kâdih Ibn rahma al-Zâhid:

كادح بن رحمة الزاهد ، ضعيف
Kâdih Ibn Rahma al-Zâhid, Faible.174

Muhammed Ibn Abdelmalik al-Ansârî :

محمد بن عبد الملك الأنصاري ، كوفي ، ضعيف
Muhammed Ibn Abdelmalik al-Ansârî, Kûfî (originaire de la ville irakienne de Koufa), Faible.175


Et al-Tûssî n'est pas le seul à avoir jugé faible plusieurs disciples de l'Imam Ja'far al-Sâdiq, d’autre savants Imamites ont également jugé faibles, menteurs ou extrémistes nombre de compagnons de l’Imam al-Sadiq, quelques exemples :

- Sulaymân Ibn zakariya al-Daylamî, Ibn al-Ghadhâ’irî à écrit à son sujet:

سليمان بن زكريا ، الديلمي . روى عن أبي عبد الله ( عليه السلام ) . كذاب ، غال
Sulaymân Ibn zakariya al-Daylamî, il a rapporté de Abî Abdullah (as) (Ja’far al-Sadiq), Menteur, Extrémiste.176

- Salih Ibn Sahl, al-Hamadhânî, Ibn al-Ghadhâ’irî a écrit sur lui :

صالح بن سهل ، الهمداني ، كوفي . غال ، كذاب ، وضاع للحديث . روى عن أبي عبد الله ( عليه السلام )
Salih Ibn Sahl, al-Hamadhânî, al-Kûfî, extrémiste, menteur, forgeur de Hadith, il a rapporté de Abû Abdullah (as). 177

Il y a de quoi rester perplexe face à cette "règle" qui énonce que tous les disciples de l'Imam Ja'far al-Sâdiq sont considérés fiables alors que dans le même temps les imamites rejettent les récits des compagnons du Prophète et récusent leur droiture et fiabilité !
Règle énoncée très clairement par al-Chahrûdî qui écrit à propos des disciples de Ja’far al-Sadiq :

الأصل الوثاقة في أصحاب الصادق ( عليه السلام ) إلا من خرج بالدليل
Le principe (origine) en ce qui concerne les disciples de [Ja'far] al-Sadiq(as) c’est qu’ils sont [tous] fiables sauf celui en est exclu (de ce caractère de fiabilité) par une preuve.178

... et qui complète l'autre moitié de la règle à propos des disciples (compagnons) du prophète :

مقتضى الاخبار الكثيرة الناطقة بارتداد من عدا الثلاثة أو الأربعة بعد النبي ( صلى الله عليه وآله ) هو كون الأصل في كل صحابي بقي بعد النبي ( صلى الله عليه وآله ) ولم يستشهد في زمانه ( صلى الله عليه وآله ) هو الارتداد ،... ، فلا يمكن توثيق غير من استثنى إلا بدليل شرعي
La conséquence [de l'existence] des nombreux récits stipulant l'apostasie de tous les compagnons a part les trois ou quatre après la mort du prophète, c'est l'établissement du principe de l'apostasie pour chaque compagnon ayant survécu après la mort du prophète, et qui n'est pas mort comme martyre de son vivant ... donc il n’est pas possible de les considérer (juger) fiable à l'exception [des 3 ou 4] sans [en apporter] une preuve.179

On a donc d'un côté, la totalité des disciples (compagnons) du Prophète qui sont des apostats (à l'exception de 3 ou 4), et une preuve est exigée pour juger de la fiabilité d'un compagnon ... et de l’autre coté, la totalité des disciples de l'Imam Ja’far al-Sâdiq qui sont fiables et une preuve est exigée pour rejeter un de ses disciples !?

A croire que l'Imam Ja’far al-Sadiq savait mieux choisir ses disciples que le Prophète ou autrement dit ... à croire qu'Allah a mieux sur entourer l'Imam Ja'far al-Sâdiq de compagnons et disciples que le Prophète qui pourtant était le Messager d'Allah dont la mission était de transmettre le message divin !!
Wa la Hawla wa la Quwwata illa bi-l-Lah.


L'Ayatollah al-Khû'î que nous avons vu ci-dessus avaliser des "règles" sans queue ni tête, rejette quant à lui cette "règle", c'est dire le désordre ambiant chez eux. Il écrit à propos de cette "règle" :


فهذه الدعوى غير قابلة للتصديق
Cette allégation (la fiabilité des disciples d'al-Sadiq) n’est pas acceptable.180


f- Le fait que al-Kulaynî rapporte de nombreux récits d'un rapporteur rend celui-ci ... fiable !
Al-Wahîd al-Bahbânî énonce cette "règle" :

ُأخذ دليلا على الوثاقة
Cela est pris (considéré) comme une preuve concernant la fiabilité.181

Al-Mamâqânî reprend mot à mot :

ُأخذ دليلا على قوته بل وثاقته
Cela est pris (considéré) comme une preuve concernant sa qualité ou plutôt sa fiabilité.182

Et pourtant, comme pour les autres "règles" ci-dessus, on trouve de nombreux contre exemples à cette "règle". On trouve de nombreux rapporteurs cités très souvent dans les chaînes d'al-Kâfî mais qui sont pourtant jugés faibles, menteurs ou extrémistes, quelques exemples :
- Yûnus Ibn dhabiâne :

يونس بن ظبيان : مولى ، ضعيف جدا لا يلتفت إلى ما رواه ، كل كتبه تخليط ... الفهرست . كوفي ، غال ، وضاع للحديث ، روى عن أبي عبد الله ( عليه السلام ) ، لا يلتفت إلى حديثه ، رجال ابن الغضائري . وأورد الكشي روايات كثيرة تدل على كفره
Yûnus Ibn dhabiâne : Affranchi, trés faible. On ne porte aucune attention à ce qu’il a rapporté. Tous ses livres [sont remplis] de mélanges [confusions], al-Fihrist. Kûfî, extrémiste, forgeur de Hadith, il a rapporté [des récits] d'Abû Abdullah (as). On ne tient pas compte de son Hadith, Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî. Al-Kachî a rapporté de nombreux récits qui prouvent sa mecreance.183

- Salih Ibn Sahl al-Hamadâni :

صالح بن سهل : وقال الكشي : ....، عن صالح بن سهل ، قال : كنت أقول في الصادق [ عليه السلام ] بالربوبية ، .... وقال ابن الغضائري : غال كذاب ، وضاع للحديث
Salih Ibn Sahl al-Hamadâni: al-Kachî a dit.... que Salih Ibn Sahl a dit : je disais à propos d'al-Sadiq (as) qu’il était un dieu ... Ibn al-Ghadhâ’irî a dit : Extrémiste, menteur, forgeur de Hadith.184

- Sahl Ibn Ziyâd al-Adamî al-Râzî, al-Najâchî écrit à son sujet :

سهل بن زياد أبو سعيد الادمي الرازي كان ضعيفا في الحديث ، غير معتمد فيه . وكان أحمد بن محمد بن عيسى يشهد عليه بالغلو والكذب
Sahl Ibn Ziyâd Abû Sa’îd al-Adamî al-Râzî, il était faible dans le Hadith, on ne ne basait pas sur lui, Ahmed Ibn Muhammed Ibn ‘Issâ atteste qu’il était extrémiste et menteur.185

Et al-Tûssî écrit également sur lui (Sahl Ibn Ziyâd) :

سهل بن زياد الادمي الرازي ، يكنى أبا سعيد ، ضعيف
Sahl Ibn Ziyâd al-Adamî al-Râzî surnommé Abû Sa’îd : Faible.186

- Abdurrahman Ibn Kathîr al-Hachimî:

كان ضعيفا ، غمز أصحابنا عليه وقالوا : كان يضع الحديث
Il était faible, nos compagnons (savants) ont dit qu’il forgeait les Hadith.187


Ce n'est ici qu'un échantillon parmi des dizaines d’autres rapporteurs menteurs, extrémistes ou faibles et que al-Kulaynî a souvent cité dans son ouvrage al-Kâfî !

g- Etre mandataire (Wakil188) de l'un des Imams est une preuve de sa ... fiabilité !
C'est ce qu'exprime al-Wahîd al-Bahbahânî :كون الراوي وكيلا لأحد الأئمّة (ع) من أقوى أمارات المدح، بل الوثاقة و العدالة
"Le fait que le rapporteur soit un mandataire (Wakîl) de l’un des Imams(as) constitue l'une des marques (signe) d'éloge les plus importantes, et plus encore, de fiabilité et de droiture."189

Pourtant parmi les mandataires des Imams, on en trouve bon nombre qui ont été déclarés mécréants (comme les Waqifites, ceux qui se sont arrêtés à l'Imamat du 7ème Imam et qui n'ont pas reconnu les Imams après lui), très faibles, menteurs et même... Nawasib ! Al-Tûssî écrit :
فأما المذمومون منهم فجماعة : صالح بن محمد بن سهل الهمداني ... ومنهم علي بن أبي حمزة البطائني وزياد بن مروان القندي ، وعثمان بن عيسى الرواسي ، كلهم كانوا وكلاء لأبي الحسن موسى عليه السلام ، وكان عندهم أموال جزيلة ، فلما مضى أبو الحسن موسى عليه السلام وقفوا طمعا في الأموال... ومنهم فارس بن حاتم بن ماهويه القزويني ... ومنهم أحمد بن هلال العبرتائي ... ومنهم أبو طاهر محمد بن علي بن بلال وغيرهم ...
"Concernant les [êtres] infâmes parmi eux (parmi les mandataires), il y a [un groupe] : Salih Ibn Muhammed Ibn Sahl al-Hamadânî... [et parmi eux] Ali Ibn Hamza al-Batâ’inî et Ziyâd Ibn marwân al-Qindî et Othman Ibn ‘Issâ al-Ru’âssî. Tous ceux-là étaient des mandataires (Wakîl) de Abû al-Hassan Mûssâ (as) et il y avait chez eux une grosse somme d’argent et quand Abû al-Hassan (as) est décédé, ils se sont arrêté (Waqafa190) sur lui (à son Imamat), par convoitise de l’argent. Et parmi eux Fâris Ibn Hâtim Ibn Mâhawayh al-qazwînî... et parmi eux Ahmed Ibn Hilâl al-‘abartâ’î... et parmi eux Abû Taher Muhammed Ibn Alî Ibn Bilâl et d’autres encore..."191

Quelques exemples de ces mandataires qui ont été déclarés hérétiques, de la bouche même des savants imamites :
- Alî Ibn Abî Hamza al-Batâ’inî, al-Tûssî écrit à son sujet :
علي بن أبي حمزة البطائني ، واقفي المذهب
"Alî Ibn Abî Hamza al-Batâ’inî, Wâqifite."192

- Ibn al-Ghadhâ’irî en fait la même description (du moins l'auteur du Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî) :
علي بن أبي حمزة - لعنه الله - . أصل الوقف ، وأشد الخلق عداوة للولي من بعد أبي إبراهيم (عليهما السلام(

Alî Ibn Abî Hamza (al-Batâ’inî), qu’Allah le maudisse, c’est lui qui est à l’origine d'al-Waqf193, et c'est lui qui a été le plus hostile au Wali (l’Imam) venu après Abû Ibrâhîm194 (as)."195

- Ahmed Ibn Hilâl al-'Abartâ’î, al-Tûssî écrit à son sujet :
أحمد بن هلال العبرتائي ... وكان غاليا متهما في دينه ، وقد روى أكثر أصول أصحابنا .
"Ahmed Ibn Hilâl al-‘abartâ’î... c'était un extrémiste et il fut accusé [d'hérésie] dans sa religion (pratique, croyance), et il a rapporté la majorité des ouvrages primaires (Ussul196) de nos compagnons (ici référence aux disciples, compagnons des Imams).197

Al-Tûssî reproduit le même portrait dans son livre al-Rijâl :
أحمد بن هلال العبرتائي ، بغدادي ، غالي
"Ahmed Ibn Hilâl al-'Abartâ'î , originaire de Baghdad, extrémiste."198

On apprend même d'al-Sadûq que Ahmed Ibn Hilal est en fait un Naçibi ! Al-Sadûq rapporte d’après son maitre :

حدثنا شيخنا محمد بن الحسن بن أحمد بن الوليد - رضي الله عنه - قال : سمعت سعد بن عبد الله يقول : ما رأينا ولا سمعنا بمتشيع رجع عن التشيع إلى النصب إلا أحمد بن هلال
"Notre maitre Muhammed Ibn al-Hassan Ibn Ahmed Ibn al-Walîd (ra) nous a dit : J’ai entendu Sa’d Ibn ‘Abdullah dire : On n’a jamais vu ni entendu d’un Chiite qu'il a abjuré (délaissé) le Chiisme pour retourner vers le Naçb199 hormis Ahmed Ibn Hilal.200

Al-Hillî écrit également à son sujet :
وعندي ان روايته غير مقبولة .
"Et pour moi, ses récits (les récits qu'il rapporte) ne sont pas acceptables."201

Un Naçibi extrémiste et qui est pourtant mandataire d’un Imam ! Pire encore, un Naçibi qui rapporte la majorité des ouvrages primaires (Ussûl) et qui est considéré comme fiable par l'ayatollah al-Khû’î. Ce dernier écrit en effet dans son ouvrage al-Mu'jam :
فالمتحصل : أن الظاهر أن أحمد بن هلال ثقة
"En conclusion : Il apparait que Ahmed Ibn Hilal est Thiqah (fiable)."202

- Othman Ibn ‘Issâ al-Ru’âssî, al-Tûssi écrit sur lui :
عثمان بن عيسى الرواسي ، واقفي
"Othman Ibn ‘Issâ al-Ru’âssî : Waqifite."203

On peut lire également dans Rijâl al-Kâchi :
أن عثمان بن عيسى كان واقفيا ، وكان وكيل أبي الحسن موسى عليه السلام
"Othman Ibn ‘Issâ : Il était Waqifîte et était le mandataire (Wakîl) d'Abû al-Hassan Mûssâ al-Kâdhim (as)."204

Et al-Najâchî également :
كان شيخ الواقفة ووجهها ، وأحد الوكلاء المستبدين بمال موسى بن جعفر عليه السلام
"Il était le Maître des Waqifîtes et [en constituait] la figure. Et il fut un des mandataires qui s'accapara (vola) des biens (argent) de Mûssâ Ibn Ja’far (as).205

Preuve encore une fois du chaos caractérisant cette "science" du Hadith Imamite, al-Khô’î prend à revers les partisans de cette règle et écrit :
الوكالة لا تستلزم العدالة ، ويجوز توكيل الفاسق إجماعا وبلا إشكال
"Al-Wikâlah (le mandat, être mandataire d'un des Imams) n’implique pas la droiture (al-'Adâlah), et il est permis par [le choix du] consensus (Ijma'), et sans que cela constitue un problème, de désigner le pervers comme mandataire (Tawkîl).206



h- Les formules de Tarahhum207 ou de Taraddiy208 sur un rapporteur sont une preuve de sa ... fiabilité !
L’Ayatullah Muhammed al-Dâwirî indique que le Taraddy sur une personne est un signe de sa fiabilité :

وقد قررنا في محله أنّ الترضي إحدى علامات التوثيق
Et nous avons [déjà] établi par ailleurs (précédemment dans un chapitre relatif à cette question) que la formule d’agrément (Taradhî209) constitue un des signes de Tawthîq (de témoignage de fiabilité).210

Al-Wahîd al-Bahbahânî écrit la même chose mais l'étend aussi au Tarahhum :

(ومنها) ذكر الجليل شخصا مترضيا أو مترحما عليه وغير خفى حسن ذلك الشخص بل جلالته واعترف به المصنف بل وغيره ايضا
Et parmi [les signes du Tawthiq] le fait qu'un grand savant mentionne une personne (un rapporteur) en faisant [suivre après l'évocation de son nom] une formule d'agrément (Radiy-Allahu 'anhu, qu'Allah soit satisfait de lui) ou une formule de miséricorde (Rahimahu Allah, qu'Allah lui fasse miséricorde). Et il n'échappera à personne que cela indique la qualité (droiture) de cette personne et plus encore sa grandeur (haut rang). L’auteur (al-Mamâqânî) l’a reconnu ainsi que d’autres encore.211

De par cette "règle" les savants Imamites ont pu décréter comme "Fiable" des milliers de rapporteurs, qui étaient avant cette "règle" considérés comme de simples ... inconnus ! Si l'on prend al-Sadûq, il a utilisé cette formule de Taraddiy pour des plusieurs centaines de rapporteurs dans ses ouvrages, ainsi que pour l’ensemble de ses maitres et ses prédécesseurs (des centaines), il écrit :

التي رويتها عن مشايخي وأسلافي - رضي الله عنهم -
[Les ouvrages] que j’ai rapporté d’après mes maitres et mes prédécesseurs, qu’Allah les agrées.212

Cette simple formule, en un seul coup, transforme des centaines de rapporteurs inconnus en rapporteurs ... fiables ! Un véritable coup de baguette magique !
Nombreux sont les savants Imamites à avoir adopté cette "règle" : Hâchim al-Bahrânî, Nûrî al-Tabarsî, al-Rûhânî, al-Dâmâd, al-Ardabîlî, al-Bahbahânî, al-Barûjardî, Bahr al-Ulûm, Muhsin Amine, al-Dâwirî...et de nombreux autres.

Encore une fois, on ne peut que rester stupéfait devant une telle "règle" qui déclare "Fiable" d'illustres inconnus, par une simple formule de Tarahhum ou Taraddiy glanée ici ou là dans un ouvrage ... alors que dans le même temps ces gens contestent et récusent la droiture et la fiabilité des compagnons du Prophète alors qu'Allah a attesté de leur droiture et les a agréés dans plusieurs passages du Coran !
Allah a agrée ceux qui ont prêté allégeance au Prophète "sous l’arbre" :
لَقَدْ رَضِيَ اللَّهُ عَنِ الْمُؤْمِنِينَ إِذْ يُبَايِعُونَكَ تَحْتَ الشَّجَرَةِ فَعَلِمَ مَا فِي قُلُوبِهِمْ فَأَنْزَلَ السَّكِينَةَ عَلَيْهِمْ وَأَثَابَهُمْ فَتْحًا قَرِيبًا
Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t'ont prêté le serment d'allégeance sous l'arbre. Il a su ce qu'il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur eux la quiétude, et Il les a récompensés par une victoire proche213
Allah a agréé les Émigrés (Ansar) et les Auxiliaires (Muhajirun) et tout ceux qui les ont suivis :
وَالسَّابِقُونَ الْأَوَّلُونَ مِنَ الْمُهَاجِرِينَ وَالْأَنْصَارِ وَالَّذِينَ اتَّبَعُوهُمْ بِإِحْسَانٍ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمْ وَرَضُوا عَنْهُ وَأَعَدَّ لَهُمْ جَنَّاتٍ تَجْرِي تَحْتَهَا الْأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا أَبَدًا ذَلِكَ الْفَوْزُ الْعَظِيمُ
Les tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils l'agréent. Il a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y demeureront éternellement. Voilà l'énorme succès}214
C'est précisément sur la base de ces versets, évoquant l'agrément d'Allah, que les savants sunnites ont jugé et considérés comme 'Adil (droit) les compagnons.
Il faut savoir que le nombre des compagnons présents et mentionnées dans les chaînes de transmission des récits qui figurent dans les ouvrages sunnites ne dépasse pas ... 1600 compagnons (à comparer avec les près de 4000 disciples de l'Imam Ja'far al-Sâdiq rendus fiable par la "bénédiction" de la règle "e- Le Tawthiq des disciples de Ja'far al-Sâdiq" évoqué juste ci-dessus).
Ce principe (considération de la droiture des compagnons) a provoqué l'ire des imamites. Ils n'ont cessé durant des sicles et ne cessent encore à ce jour de crier au scandale et de s'offusquer sur la place publique ... alors que dans le même temps ils ne se gênent pas de rendre "fiable" des rapporteurs inconnus suite à une simple formule d'invocation (Tarahhum ou Taraddiy) d'un simple mortel parmi leurs anciens savants !
Et pour avoir une idée des conséquences de l'application de cette règle, il suffit juste de savoir que le nombre des Maîtres (Shuyukh) d'al-Sadûq dépasse amplement les 200 et que le nombre de ses Prédécesseurs (Salaf) s'élève à plusieurs milliers ! Ce sont donc plusieurs milliers de personnes qui, d'un coup de baguette magique ou comme qui dirait "par la bénédiction de cette règle", sont passés du statut d'illustre inconnu à un statut de "Fiable" ! Rappelons les propos al-Sadûq cités juste auparavant :

التي رويتها عن مشايخي وأسلافي - رضي الله عنهم -
[Les ouvrages] que j’ai rapporté d’après mes maitres et mes prédécesseurs, qu’Allah les agrées.215

Et on trouve les mêmes formules utilisées par les autres savants imamites, parmi les Mutaqaddimûn, comme al-Tûssî, al-Kulaynî, al-Najâchî, al-Barquî, Ibn Qûlûwayh, al-Saffâr ... à propos des rapporteurs dans leurs ouvrages ou de leurs Maîtres et prédécesseurs.
Des milliers de rapporteurs, dont une grande majorité d'inconnus, sont devenus fiables suite à une invocation de Tarahhum ou Taraddiy d’un ancien savant ... et dans le même temps le jugement d’Allah ou Ses Tarahhum et Taraddiy sur les compagnons sont rejetés !!!

Et pourtant ceux sur qui se sont basés les savants imamites contemporain pour inventer de nouvelles "règles de fiabilisation" avaient eux même dans leurs ouvrages des propos qui contredisaient explicitement et frontalement cette "règle" !
Al-Najâchî, le Maître incontestable en la matière, a exprimé ce genre de formulation (Tarahhum) sur un de ses Maîtres tout en rejetant clairement ses récits :

أحمد بن محمد بن عبيد الله بن الحسن بن عياش بن إبراهيم بن أيوب الجوهري أبو عبد الله ... و رأيت شيوخنا يضعفونه ، فلم أرو عنه شيئا وتجنبته ،...... رحمه الله وسامحه
Ahmad Ibn Muhammed Ibn 'Ubaydullah Ibn al-Hassan Ibn 'Ayyâche Ibn Ibrahîm Ibn Ayûb al-Jawâhirî, ... et j’ai vu mes maitres le déclarer (juger) faible. [C'est pour cela que] je n’ai rien rapporté de lui et je l'ai mis de côté (rejeté ses récits), qu’Allah lui fasse miséricorde et lui pardonne.216

De même pour al-Hillî qui ne voyait nullement dans ce genre formule une preuve de Tawthîq, il écrit :

قال النجاشي : انه استاذنا رحمه الله ، ألحقنا بالشيوخ في زمانه . وليس هذا نصا في تعديله

Al-Najâchî à dit : "C’est notre maitre qu’Allah lui fasse miséricorde, il nous a [permis de faire] la jonction avec les Shuyûkh de son époque." Et ce n’est pas un propos qui prouve son agrément.217

Enfin l'Ayatollah Al-Khû’î, contemporain, exprime quant à lui le rejet de cette règle (preuve encore une fois de l'absence totale de règles chez imamites). Il écrit au sujet du rapporteur Muhammed Ibn Ibrâhîm Ibn Ishaq al-Talaqânî pour qui al-Sadûq a invoqué l'agrément d’Allah (Taraddiy) :

وأما وثاقته فهي لم تثبت ، وليس في ترضي الصدوق ( قده ) عليه دلالة على الحسن ، فضلا عن الوثاقة
Concernant sa fiabilité, celle-ci n’est pas attestée (prouvée), et la formule d'invocation d'agrément d'Allah [utilisée par] al-Sadûq à son égard, n'est pas une preuve d'al-Husn218 et encore moins de fiabilité (al-Withâqah).219


Ce que nous vous avons exposé ci-dessus n'est qu'un échantillon de quelques règles inventées par les Imamites pour augmenter le nombre de rapporteurs fiables chez eux, et espérer ainsi rendre authentiques des récits pour justifier les fondements de leur doctrine. Comme vous avez pu le voir à travers ces quelques exemples, ces règles ne se basent sur aucune méthodologie ni démarche scientifique. Dans ce chaos ambiant, chaque savant, tel un mercenaire, adopte ou invente la règle qui lui convient !

Cet exposé ci-dessus se voulait un résumé, un premier survol de la "science" du Hadith chez les Chiites Imamites, il y a tant à dire, tant à développer dans chacun des chapitres que l'on a fait apparaitre ici, que cela nécessiterait plusieurs autres articles pour cerner réellement ce que renferme cet intitulé "science du hadith" chez les Chiites Imamites. Et lorsque l'on se remémore les propos du savant imamite contemporain Ali Akbar Ghifârî cité en introduction et que l'on rappelle ici :
فإن الدقة والعمق والعراقة التي تبرز في تصانيف الشيعة في هذا المجال قد ميزت هذا العلم بكثير على الرغم من سبق الآخرين لهم في مجال تدوين مصطلح الحديث
"La précision, la profondeur (dans le détail) et l'enracinement (solidité de cette science) qui ressort des ouvrages chiites dans cette matière se distinguent de beaucoup [des autres] dans cette science, malgré le devancement des autres dans la composition de la terminologie de [la science] du hadith."220

On mesure davantage l'ampleur de la mise en scène. Aucun fond, aucune méthodologie, aucune démarche scientifique... seule la forme, la communication, la propagande comptent alors qu'ils se vantent et affirment, à qui veut bien les lire ou les écouter, être les vrais détenteurs de la Sunnah prophétique, celle qui fut transmise par la Famille Purifiée du Prophète , les Ahl al-Bayt. Alors qu'en réalité, comme on vient de le voir dans cet article, ils ont instrumentalisé cette Famille et apposé son sceau sur toutes leurs hérésies et ont entamé le filtre de leurs compilations uniquement pour répondre aux Sunnites qui les ont critiqué sur leur manque de rigueur. Ce filtre n'a jamais été établit pour respecter et transmettre les enseignements prophétiques et de ses descendants dits Infaillibles (selon les Chiites), mais simplement pour répondre aux critiques Sunnites ! Pensaient-ils que Celui qui a envoyé le Messager à l'Humanité n'était pas au courant de leur complot ? Pensaient-ils qu'ils pouvaient mentir impunément contre le Messager et Sa Famille bénie sans attendre un retour des plus déstructeurs ? Allah a fait en sorte que leur complot se retourne contre eux, et ces derniers non seulement perdus dans leurs croyances contradictoires autour de l'Imamat, sont également perdus en ce qui concerne leurs sources scripturaires, un Coran "falsifié" qui ne parle jamais de l'Imamat et une Sunnah dont la science est un agrégat de toutes les tentatives Imamites à vouloir sortir de ces situations pour le moins embarrassantes.






Footnotes
1. Dirâsât fî 'Ilm al-Dirâyah, de'Alî Akbar Ghifârî page 4. [back]
2. Le terme Muhaqqiq en arabe renvoi à la fois à un sens mais aussi à une sorte de titre honorifique dans le domaine de la science. On pourrait le traduire littéralement par "Vérificateur", mais il va au-delà de ce sens, il porte également le sens d'expert ou de spécialiste dans un domaine (ici dans le domaine de la vérification du Hadith). Au fur et à mesure du temps, il a été utilisé également comme un titre pour indiquer un degré d'expertise dans une science. Dans la suite de l'article, on préfèrera laisser le terme arabe al-Muhaqqiq plutôt que d'utiliser une traduction comme le "Vérificateur" ou "Expert" qui ne suffisent pas à rendre totalement le sens du terme arabe. [back]
3. Al-Rihla fî Talab al-Hadîth page 127 et al Kifâya fî 'Ilm al-Riwâya page 402, al-Khatîb al Baghdâdî. [back]
4. Al-Rihla fî Talab al-Hadîth d'al-Khatîb al-Baghdâdî, page 141 [back]
5. L’introduction de Sahîh Muslim, Muslim Ibn hadjâj al Nayssabûrî, Vol. 1 page 11. [back]
6. L’introduction de Sahîh Muslim, Muslim Ibn hadjaj al Nayssaburi Vol. 1 page 12 [back]
7. On entend par "premiers savants" ou "al-Mutaqaddimûn" en arabe les savants Imamites du 4ème et 5ème siècle de l'Hégire, à savoir les :Ali ibn Ibrahim al-Qummî, al-Kulaynî, al-Sadûq, al-Tûssî, al-Mufîd et tous ceux de leur génération. Et par "savants postérieurs" ou "al-Muta'akh-khirûn" en arabe, les savants qui sont venus après, à partir du 7ème siècle de l'hégire : en commençant par ibn Tawûs et al-'Allâmah al-Hillî (contemporain de Cheikh ibn al-Taimiyah) jusqu'à al-Nûrî al-Tabrassî (13ème siècle de l'hégire) en passant par al-Majlissî ou Hurr al-'Âmilî (11ème siècle de l'hégire). Dans la suite de cet article, par "les savants postérieurs", nous désignerons ce deuxième groupe de savants, ceux qui sont visés par le terme arabe al-Muta'akh-khirûn. [back]
8. Nihâyat al dirâya fi sharh al wajîza de Sayed Hassan al-Sadr page 27 [back]
9. Type d'ouvrage qui recense les livres, avec leur intitulé et leur auteur, comme un catalogue. [back]
10. Nihâyat al-Derâya de Sayed Hassan al-Sadr, page 25. [back]
11. Kuliyât fi ‘Ilm al-Rijâl de Ja’far al-Sabhânî, page 57. [back]
12. Kuliyâte fi ‘Ilm al-Rijâl de Ja'far al-Sabhânî, page 75 [back]
13. Durus Tamhidiya fi al Qawâ’id al-Rijâliya de Bâqir al-Ayrawânî page 86 [back]
14. Al Ussul al Arba’a fi ‘Ilm al Rijal page 34 de l’Ayatullah Ali Khamene’i [back]
15. la science qui cherche l’authenticité, les failles et les déficiences, le texte, al-Matn, et la chaîne de transmission, al-Sanad) [back]
16. Muqtabas al-Athar, Hussein Ibn sulayman al A’lami al Hâ’irî, Vol. 3 page 73. [back]
17. Wasa’il al-Chi’ah de Hurr al-'Âmilî, volume 30 page 262. [back]
18. Minhâj al-sunnah al-Nabawiya de Ibn Taymiyya volume 7 page 23. [back]
19. Minhâj al-Sunna al-Nabawiya de Ibn Taymiyya volume 4 page 68 [back]
20. Takawun Madrassat al-sanad fi al-fikr al-Imâmî de Haydar Hubbullah, Page 172 [back]
21. A’yân al-Chi’a de Muhsin al-Amîne, Vol. 5 page 94 [back]
22. À savoir al-Kâfî d'al-Kulaynî, Man lâ Yahduruhu al-Faqîh d'al-Sadûq et al-Istibsâr et al-Tahdhîb d'al-Tûssî. [back]
23. Khâtimat Tafsîl Wassâ’il al-Chi’a d'al-Hur al’Amilî, Vol. 30 page 199. [back]
24. Amel al-Amilî d'al-Hurr al ‘Amilî, Vol. 1 page 86. [back]
25. Wassâ’il al-Chi’a d'al-Hur al-'Amilî, Vol. 30 page 259. [back]
26. Masâdir al-Ma’rifa al-Dîniya d'al-Gharawî, page 96-97. [back]
27. Wasâ’il al-chi’a d'al-Hur al-'Amilî, Vol. 18 page 85 [back]
28. Wasâ’il al-Chi’a d'al-Hur al-'Amilî, Vol. 30 page 259 [back]
29. Kuliyât fi ‘Ilm al Rijâl de Ja’far al Sabhânî, page 11 [back]
30. Al-Kifâya fi ‘Ilm al Riwâya d'al-Khatîb al Baghdâdî page 143 [back]
31. Le Tahqiq, translittération du terme arabe, c'est le traitement qui consiste à analyser, indiquer la source et statuer sur le degré d'authenticité d'un récit (ou des récits mentionnés dans un ouvrage). [back]
32. L'ouvrage dans lequel il effectue le Tahqiq, et où il commente les récits d'al-Kâfî, s'intitule Mir'ât al-'Uqûl (que l'on pourrait traduire par "Le miroir des esprits"winking smiley. [back]
33. Al-Arba’ûn Hadith d'al-Majlissî page 510, al-Rassâ’il al-Rijâliya de Abû al-Ma’âli al-Kalbâsî, Vol. 4 page 388. [back]
34. Wassâ’il al Chi’a d'al-Hurr al-‘Amilî vol.30 page 258 [back]
35. Mu'jam Rijâl al-hadith, d’al-Khô’î vol.1 page 81. [back]
36. Charh Ussûl al-Kâfî de Mawlâ Muhammed Salih al-Mâzandarânî, Vol.1 page 10. [back]
37. Al-Wâfî d'al-Faydh al-Kachânî Vol.1 page 25. [back]
38. Wassâ’il al-Chi'a d'al-Hur al-Amilî, vol. 30 page 259. [back]
39. Al-Dirâya d'al-Chahîd al-Thâni, page 19. [back]
40. Bihâr al-Anwâr d'al-Majlissî vol. 85 page 32. [back]
41. Wassâ’il al-Chi'a d'al-Hur al-Amilî, vol. 30 page 260. [back]
42. Wassâ’il al-Chi'a d'al-Hur al-'Amili, vol. 30 page 260. [back]
43. Lu'lu'a al-Bahrain de Yûssuf al-Bahrânî, page 82. [back]
44. Wassâ’il al-Chi'a d'al-Hur al-‘Amilî, vol. 30 page 260. [back]
45. Ce que veut dire l'auteur ici, c'est qu'il ne se trouve même pas un centième du Fiqh Imamite qui se base entièrement sur un hadith authentique ! En d'autres termes, c'est que plus de 99% du Fiqh Imamite se base sur des récits au moins faibles (faibles, inventés,...) ! [back]
46. Al-fawâ’id al-Hâ’iriya, al-Wahîd al-Bahbahânî, page 488 [back]
47. Al-Fihrist d'al-Tûssî page 32. [back]
48. Wassâ'il al-Chi'a al-Hur al-’Amilî, vol. 30 page 244. [back]
49. Remarque : Ashab al-Ijma' renvoi à un groupe bien précis chez les savants Imamites du Hadith : il s'agit de dix-huit personnes considérées comme Thiqah (le pluriel est Thuqat) et qui sont nommément désignées. Il s'agit de six disciples d'Al-Baqir, de six disciples de Ja’far Al-Sâdiq et six disciples de Moussa Al-Kadhim [back]
50. Wassâ'il al-Chi'a al-Hur al-’Amilî, vol. 30 page 206. [back]
51. Rassâ’il al-Murtadhâ d'al-Charîf al-Murtadhâ, Vol.1 page 26-27. [back]
52. Al-Fawâ’id al-Hâ’iriya, al- Wahîd al-Bahbahânî, page 489. [back]
53. Mu’jam Rijâl al-Hadith de l'Ayatollah al-Khô’î, Vol. 1 page 19. [back]
54. Sourate al-Hujurât (49 - Les appartements), verset 12 [back]
55. Sourate al-Najm (53 - L'étoile), verset 28 [back]
56. Lu'lu'a al-Bahrain de Yûssuf al-Bahrânî, page 82. [back]
57. Wassâ'il al-Chi'a al-Hur al-’Amilî, vol. 30 page 256. [back]
58. Minhâj al-faqâha vol.1 page 7 (le Charh), Fiqh al-Sâdiq vol.14 page 15 de Muhammed Sadiq al-Rûhânî [back]
59. Madârik al-Ahkâm de Muhammed al-Amilî vol.6 page 147 [back]
60. Madârik al-Ahkâm de Muhammed al Amilî vol.4 page 176, al Hadâ’iq al-Nadhira, Yûssuf al-Bahrânî vol.10 page 433 [back]
61. Kitâb al-Salat - Taqrîr bahth al Na’ini d'al-Kâdhimî vol.2 page 278 [back]
62. Al-Mabâdi’ al ‘Âma fi al-Fiqh al Ja’farî de Hâchim Ma’rûf al-Husseinî page 239. [back]
63. Jawâhir al-kalâm d'al-Cheikh al-Jawâhirî vol. 43 page 71 [back]
64. Misbâh al-Faqîh de Âghâ Ridhâ al-Hamadhânî vol. 3 page 84 [back]
65. Jâmi’ al-Madârik d'al-Khawânsârî vol.5 page 260. [back]
66. Misbâh al Faqâha d'al-Khô’î vol 1 page 508. [back]
67. Qâmûs al-Rijâl de Muhammed Taqiy al-Tustarî vol. 9 page 72. [back]
68. al-Qadha’e fî al-Fiqh al-Islamî de Kadhim al-Ha’irî page 51. [back]
69. al-Qadha’e fî al-Fiqh al-Islamî de Kadhim al-Ha’irî page 59. [back]
70. Wassâ’il al-Chî’a d'al-Hur al-‘Amilî, Vol. 30, page 265. [back]
71. Qui suivent la voie des anciens (al-Mutaqaddimûn) et considèrent tous les récits des ouvrages de Hadith comme authentiques en réalité, d'où leur nom lié au terme Khabar (récit). [back]
72. voie que l'on oppose à celle des Oussoulites, et qui adoptent la nouvelle terminologie de la Science du Hadith. La différence n'est que de pure forme. Car les uns (Ikhbarites) acceptent et oeuvrent sur la base de tous les récits des ouvrages de Hadith... tout comme leurs pairs Oussoulites, sauf que ces derniers mentionnent pour la forme les étiquettes "Faible", "Bon" et "Authentique" devant un public Sunnite. C'est la seule différence. [back]
73. Kitâb al-Tahâra, l’Ayatullah Khumeinî, Vol. 3, page 597. [back]
74. Taqrîrât fî Ussûl al-Fiqh, Taqrîr Bahth al-Borûjerdî, al-Ichtihârdî, page 296. [back]
75. Ghanâ’im al-Ayâm, Al-Mîrzâ al-Qûmî, Vol. 1 page 414. [back]
76. Dur al-Mandhûd, al-Golpayegânî, Vol. 1 page 330-331. [back]
77. Kuliyât fi ‘Ilm al-Rijâl de Ja’far al-Sobhânî page 57. [back]
78. Al-Ussûl al-Arba’a fi ‘Ilm al-Rijâl, l’Ayatollah Ali Khamene’î, page 34 [back]
79. Kuliyât fi ‘Ilm al-Rijâl de Ja’far al-Sobhânî, page 71-72 [back]
80. Buhûth fi Fiqh al-Rijâl d'al Fânî al Asphahânî page 28 [back]
81. Ussûl ‘Ilm al Rijâl de Abdulhâdî al-fadhlî page 34. [back]
82. Khatimat Mustadrak al-Wassâ’il vol.5 page 72 [back]
83. Rijâl al-Najâchî page 372, biographie numéro 1018. [back]
84. Khulâssat al-Aqwâl, Ibn mutahar al Hillî, page 247 biographie 838 [back]
85. Ma’rifat al-Hadith d'al-Bahbûdî page 103. [back]
86. Abdullah Ibn Saba’ de Murtadhâ al-Askarî vol.2 page 177-178. [back]
87. Al-Imamat wa al-Tarîkh de Hassan Ghâlib page 7. [back]
88. Khâtimat al-Mustadrak d'al-Nuri al Tabarsî vol.3 page 287 [back]
89. Qâmûs al-Rijâl d'al-Tustarî vol.1 page 58 [back]
90. Le Tashif c'est l'erreur de transcription (ou de ponctuation) de la part des transcripteurs (al-Nussâkh) ou bien de la part de l'auteur lui-même. Par exemple au lieu d'écrire زبير (Zubayr) il écrit زنير (Zenir) qui sont deux noms distincts, ou bien, à la place d'écrire Aban Ibn 'Ayyach il écrit Aban Ibn Taghlib. [back]
91. Qâmûs al-Rijâl d'al-Tustarî vol.1 page 58. [back]
92. Abdullah Ibn Saba de Murtadhâ al-Askarî vol.2 page 180. [back]
93. Abdullah Ibn Saba de Murtadhâ al-Askarî vol.2 page 180. [back]
94. Une Hawza est un lieu d'enseignement religieux Chiite. [back]
95. Qâmûs al-Rijâl d’al-Tustarî vol.1 page 27. [back]
96. Al-Fihrist d'al-Tûssî page 31-32 [back]
97. Nihâyat al-Derâya, Hassan al-Sadr page 382. [back]
98. Ce qui est une aberration totale, d'autant plus de la part du Cheikh al-Tâ'ifah qui passe pour le grand spécialiste des Fondements de la Jurisprudence (Ussûl al-Fiqh) de leur faction. Dans les Fondements de la Jurisprudence, le Mutlaq (l'Absolu) fixe le cadre général d'application, et il ne peut être limité que par des récits d'un niveau au moins équivalent d'authenticité qui loin de représenter une contradiction ou opposition, viennent justement limiter le cadre applicatif sur tel aspect ou circonstance. Or ici, pour le commentateur, al-Kalbâssi, al-Tûssît fait fi de tout cela, qu'il connait pourtant parfaitement en tant que spécialiste des Fondements de la Jurisprudence et qu'il expose d'ailleurs dans ses ouvrages en la matière, et renverse la configuration : c'est le récit faible qui l'emporte sur les récits authentiques, c'est le faible (Da'îf) qui restreint l'authentique (Sahîh) ! [back]
99. Samâ’ al-Maqâl d'al-Kalbâssî, Vol. 1 page 160-161. [back]
100. Kuliyât fi ‘Ilm al-Rijâl de Ja’far al-Subhânî page 62. [back]
101. Durûs Tamhîdiya fi al-Qawâ’id al-Rijâliya, Bâqir al-Ayrawânî, page 86 [back]
102. Samâ’e al-Maqâl de Abû al-Hudâ al-Kalbâssî, Vol.1 page 205. [back]
103. Rijâl al-Najâchî d'al-Najâchî, page 75, Biographie 180. [back]
104. Rijâl al-Najâchî d'al-Najâchî, page 36, Biographie 72. [back]
105. Rijâl al-Najâchî d'al-Najâchî, page 404 biographie 1070. [back]
106. Naqd al-Rijâl d'al-Tafrîchî, Vol. 2 page 211. [back]
107. Qâmûs al-Rijâl de Taqiy al-Tustarî, Vol. 3 page 349. [back]
108. Mu’jam Rijâl al-hadîth, Vol. 5 page 331. [back]
109. Ouvrage court et incisif. [back]
110. Kuliyât fi ‘Ilm al-Rijâl de Ja’far al-Subhânî page 73. [back]
111. Kuliyât fi ‘Ilm al-Rijâl de Ja’far al-Subhânî, page 79. [back]
112. Introduction de Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî de Ibn al-Ghadhâ’irî page 21. [back]
113. Samâ’e al-Maqâl fi ‘Ilm al-Rijâl de Abû al-Hudâ al-Kalbâssî Vol.1 page 29. [back]
114. Kuliyât fi ‘Ilm al-Rijâl de Ja’far al-Subhânî, page 84. [back]
115. Samâ’e al-Maqâl fi ‘Ilm al-Rijâl de Abû al-Hudâ al-Kalbâssî, Vol.1 page 14. [back]
116. Mu'jam Rijâl al-Hadith de Abû al-Qassim al-Khû’î Vol.1 page 96 [back]
117. Al-Dharî’a Ila Tasânîf al-Chi’a de Âghâ Bozorg al-Tahrânî, Vol.10 page 89 [back]
118. Introduction de Rijâl Ibn al-Ghadâ’irî de Ibn al-Ghadhâ’irî page 17. [back]
119. Al-Dharî’a Ila Tasânîf al-Chi’a de Âghâ Bozorg al-Tahrânî, Vol.10 page 88. [back]
120. Al-Tahrîr al-Tawûssî d'al-Hassan Ibn Zineddine, page 12 [back]
121. Bihâr al-Anwâr d'al-Majlissî Vol.1 page 41. [back]
122. Al-Manhaj al-Rijâlî wa al-‘amal al-Râ’id fî al-Mawssû’a al-Ridjâliya de Muhammed Ridhâ al-Jalâlî page 58. [back]
123. Al-Tahrîr al-Tawûssî d'al-Hassan Ibn Zineddine al-‘Amilî page 3. [back]
124. Al-Tahrîr al-Tâwussî d'al-Hassan Ibn Zineddine al-‘Amilî page 3 [back]
125. Wussül al Akhyâr Ila Ussûl al-Akhbâr d'al Hussein al-’Amilî page 117. [back]
126. Khâtimat al-Mustadrak d'al-Nûrî al-Tabarsî Vol.2 page 326. [back]
127. Naqd al-Rijâl d'al-Tafrîchî Vol. 2 page 43. [back]
128. Al-Rassâ’il al-Rijâliya de Abû al-Ma’alî muhammed Ibn Muhammed Ibrahim al-Kalbâssî Vol.2 page 402. [back]
129. Samâ’e al-Maqâl, al-Kalbâssî, Vol. 1page 280. [back]
130. Samâ’e al-Maqâl, al-Kalbâssî, Vol. 1page 284. [back]
131. Al-Ri’âya fi ‘Ilm al-Dirâya d'al-Chahîd al-Thânî page 109 [back]
132. Mustadrakât ‘Ilm Rijâl al-Hadith, Ali al-Namâzî al-Châharûdî, Vol. 1 page 6. [back]
133. Al-Manhaj al-Rijâlî wa al-‘amal al-Râ’id fî al-Mawssû’a al-Ridjâliya li Sayed al-Tâ'fah al-Imâm al-Borûrjirdî de Muhammed Redhâ al-Jalâlî page 112. [back]
134. Ce terme arabe est devenu quasiment un type d'ouvrage (très utilisé comme titre), c'est le pluriel du terme arabe "الوفة" qui signifie la mort, le décès. Ces ouvrages sont spécialisés dans la biographie des personnages décédés, on y trouve bien entendu la date de décès de la personne, mais pas seulement. [back]
135. al-Jâmi' li Akhlâq al-Râwî wa Adâb al-Sâmi', al-Khatîb al-Baghdâdî Vol 1 page 200 récit numéro 149 [back]
136. Al-Kifâya Fi ‘Ilm al-Riwâya, al-Khatîb al-Baghdâdî, page 119. [back]
137. Kuliyâte Fî ‘Ilm al-Rijâl, Ja’far al-Sabhânî, page 128. [back]
138. Rijâl al-Kachî, al-Kachî Vol.2 page 673. [back]
139. Le hadith Moursal est le récit dont la chaîne de transmission présente une discontinuité, le dernier rapporteur n'étant pas mentionné. [back]
140. A l'inverse, le hadith Marfou' est le récit dont la chaîne de transmission présente une continuité complète, il est élevé (rafa'a) jusqu'au Prophète. [back]
141. Le hadith Maqtou' est le récit dont la chaîne présente une interruption. Ce type de Hadith, avec le type de Hadith Moursal entre dans la catégorie des Hadith faibles. [back]
142. Le hadith Mousnad est le récit dont la chaîne de transmission est connecté, soutenue, c'est à dire qu'aucune interruption n'intervient dans la chaîne de transmission. C'est une des conditions du Hadith Sahih (tout comme le Hadith Marfou'). [back]
143. Al-Rawâchih al-Samâwiya, Mirdâmâd Muhammed Bâqir al-Husseinî al-Istarabâdî page 80. [back]
144. Al-Rawâchih al-Samâwiya, Mirdâmâd Muhammed Bâqir al-Husseinî al-Istarâbâdî page 78 [back]
145. Rijâl al-Kachî, al-Kachî, Vol.1 page 361. [back]
146. A’yân al-Chi’a, Muhsin Amin, Vol. 8 page 54 [back]
147. Mu’jam al-Khô’î, Abû al-Qâssim al-Khô’î, Vol.8 page 252. [back]
148. Awâ'il Al-Maqâlât, Cheikh al-Mufîd, page 349. [back]
149. Awâ’il Al-Maqâlât, Cheikh al-Mufîd, page 49. [back]
150. Bihâr al-Anwâr, al-Majlissî, Vol. 37, page 34. [back]
151. al-Fahrast d'al-Tûssî page 173 [back]
152. Khulâssat al-Aqwâl, al-Hillî, page 195. [back]
153. Rijâl al-Kachî Vol. 2 page 640. [back]
154. Khulâssat al-Aqwâl d'al-Hillî page 74. [back]
155. [back]
156. Mustadrakat ‘Ilm al-Rijâl, Ali al-Namâzî al-Chahrûdî, Vol. 1 page 62 [back]
157. Mu’jam Rijâl al-Hadîth, Abû al-Qâssim al-Khô’î, Vol. 1 page 50. [back]
158. Naqd al-Rijâl, al-Tafrîchî, Vol 3 page 336. [back]
159. Naqd al-Rijâl, al-Tafrîchî, Vol 3 page 53. [back]
160. Naqd al-Rijâl, al-Tafrîchî, Vol 3 page 242. [back]
161. Naqd al-Rijâl, al-Tafrîchî, Vol. 4 page 406. [back]
162. Mu’jam Rijâl al-Hadith, Abû al-Qâssim al-Khô’î, Vol. 1 page 49. [back]
163. Mustadrakat ‘Ilm al-Rijâl, Ali al-Namâzî al-Chahrûdî, Vol. 1 page 62. [back]
164. Kuliyâte Fi ‘Ilm al-Rijâl, Ja’far al-Sabhânî page 313. [back]
165. Mu’jam Rijâl al-Hadith, Abû al-Qâssim al-Khô’î, Vol. 1 page 51. [back]
166. Ibid. Vol. 12 page 277. [back]
167. Al-Qadhâ’e fî al-Fiqh al-Islamî, Kadhim al-Ha’irî, Page 51. [back]
168. Khulâssat al-Aqwâl, al-Hillî, page 71. [back]
169. Samâ’e al-Maqâl Fî ‘Ilm al-Rijâl, Abû al-Hudâ al-Kalbâssî Vol. 1 page 156 et Khâtimat Mustadrak wassâ’il al-Chi’a, al-Nûrî al-Tabarsî page 770. [back]
170. Rijâl al-Tûssî, al-Tûssî page 158. [back]
171. Ibid, page 191. [back]
172. Ibid, page 237 [back]
173. Ibid, page 251. [back]
174. Ibid page 275. [back]
175. Ibid page 289. [back]
176. Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî, Ibn al-Ghadhâ’irî page 67. [back]
177. Ibid page 69. [back]
178. Mustadrakat ‘Ilm al-Rijâl, Ali al-Namâzî al-Chahrûdî, Vol. 1 page 64. [back]
179. Mustadrakat ‘Ilm al-Rijâl, Ali al-Namâzî al-Chahrûdî, Vol. 1 page 67. [back]
180. Mu’jam Rijâl al-Hadith, al-Khô’î, Vol.1 page 56. [back]
181. Fawâ’id al-Wahîd, al-Wahîd al-Bahbânî page 50 [back]
182. Miqyâs al-Hidâya, al-Mamâqânî, Vol. 2 page 274. [back]
183. Naqd al-Rijâl, al-Tafrîchî, Vol. 5 page 108 [back]
184. Naqd al-Rijâl, al-Tafrîchî, Vol. 2 page 409. [back]
185. Rijâl al-Najâchî page 185. [back]
186. Sahl Ibn Ziyâd al-Adamî al-Râzî surnommé Abû Sa’îd, faible. Al-Fahrast, al-Tûssî page 142. [back]
187. Naqd al-Rijâl, al-Tafrîchî, Vol 3 page 53. [back]
188. Par Wakil, on entend la personne, mandaté par un des Imams pour une tâche ou fonction. [back]
189. Miqyâs al-Hidâya Vol. 2 page 258 et Tanqîh al-Maqâl Vol. 1 page 210 d'al-Mamâqânî. Mu’jam Mustalahât al-Rijâl wa al-Derâya, Muhammed Ridâ Jadîdî, page 191. Dirassât fî ‘Ilm al-Riwâya de ‘Alî Akbar Ghafârî, page 125 [back]
190. C'est de ce terme, Waqafa, s'arrêter en arabe, qu'est tiré le nom de cette secte Chiite qui se sont arrêtés à l'Imamat du 7ème Imam, Moussa al-Kadhîm. [back]
191. Al-Ghaybah d'al-Tûssî, Pages 351-353. [back]
192. Al-Fihrist, al-Tûssî page 161 [back]
193. Comme précisé dans la note ci-dessus, ce terme al-Waqf (ici le nom) désigne l'arrêt en arabe, c'est de ce terme qu'a été tiré le nom donné à la secte des Chiites qui se sont arrêtés à l'Imamat du 7ème Imam, Moussa al-Kadhîm Abu al-Hassan, et n'ont pas reconnu les autres Imams (reconnus par les Chiites Imamites Duodécimain). [back]
194. Abu Ibrâhîm est la deuxième Kunya (surnom) donné au 7ème Imam Moussa al-Kâdhim, le fils de Ja'far al-Sadiq, avec Abu al-Hassan. [back]
195. Rijâl Ibn al-Ghadhâ’irî, Ibn al-Ghadhâ’irî page 83. [back]
196. Le terme "Ussul" peut renvoyer à différentes significations selon le contexte : En matière de croyance, les "Ussul" signifient les piliers ou fondements de la Croyance (en Dieu, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Prophètes,...).
Dans le domaine de la jurisprudence, on parle des "Ussul al-Fiqh" (fondements de la jurisprudence islamique) pour évoquer les règles et principes qui définissent la manière, méthode dont on tire les lois et jugements des sources islamiques (Coran, Sounna, Consensus des savants,...).
Dans le cas qui nous intéresse ici, le terme "Ussul" renvoi à tout autre chose, il désigne en terme de littérature les ouvrages primaires (Ussul) soit-disant rédigés de première main par un groupe de disciples (compagnons) des Imams. Les imamites évoquent un nombre de 400 ouvrages primaires, on trouve la formulation les "400 Ussul" (400 ouvrages primaires) évoquée de manière très fréquente dans les ouvrages imamites relatifs à la science du Hadith.
Ces "400 Ussul" contiennent soit-disant les récits que les auteurs (de ces ouvrages primaires) ont entendu directement des Imams, ou d'un de leur disciple. Ces "400 Ussul" constituent d'après les imamites, les véritables sources primaires. Bien entendu, lorsqu'on demande aux Imamites d'apporter ces "400 Ussul", il n'y a plus personne pour répondre à la demande. [back]
197. Al-Fihrist d'al-Tûssî, page 83. [back]
198. Rijâl al-Tûssî, al-Tûssî page 384 [back]
199. Ce terme signifie en arabe l'action de se dresser, de s'ériger, de s'élever. Dans la terminologie islamique, sa signification est étroitement liée à une secte Musulmane qui vouait une haine farouche à Ali et ses descendants, en le déclarant mécréant (à l'image des khawarij), en l'insultant ou le maudissant. Les musulmans sunnites dénoncent vivement cette secte hérétique infâme. Pour les Chiites Imamites duodécimain, le Naçb revêt une toute autre signification, même si elle peut paraître semblable en apparence pour le profane, pour eux le Naçb c'est de s'élever, se dresser contre les droits de la famille du Prophète.
C'est une vision dogmatique au sens où ces droits pour eux, sont leurs droits inaltérables et inaliénables (puisque provenant d'Allah d'après eux) à l'Imamat. Ce droit à l'Imamat concernant, dans leur dogme, 12 Imams Infaillibles (Ali et 11 de ses descendants). Conséquence de cette croyance, est Naçibi pour les imamites, non pas ceux qui s'élèvent contre Ali (et ses descendants) ou le "Takfirise" ou le maudissent ou l'insultent... mais tous ceux qui ne reconnaissent pas son droit divin à l'Imamat, à lui et 11 de ses descendants (incluant l'Imam occulté dans une grotte depuis plus d'un millénaire) !
Donc ici, dans cette citation, par "Naçb" les Chiites Imamites Duodécimains désignent tout les autres Musulmans hormis eux.
Pour en savoir plus, consulter les articles "Derrière les Appels à l'Unité, la haine..." et "Les savants Imamites à propos des Musulmans Sunnites : 'des Musulmans en apparence'". [back]
200. Kamal al-Dîn wa Tamâm al-Ni’ma, al-Sadûq page 76. [back]
201. Khulâssat al-Aqwâl, al-Hillî page 320. [back]
202. Mu’jam Rijâl al-Hadith, Vol.3 page 153. [back]
203. Rijâl al-Tûssî, d'al-Tûssi page 340. [back]
204. Rijâl al-Kachî, al-Kachî, Vol. 2 page 860. [back]
205. Rijâl al-Najâchî, d'al-Najâchî page 300 [back]
206. Mu’jam Rijâl al-Hadîth, al-Khô’î, Vol. 1 page 71. [back]
207. Le fait d'appeler à la miséricorde divine sur quelqu'un (une personne décédée) en disant par exemple "Rahimahu-l-Lah" (Qu'Allah lui fasse miséricorde) [back]
208. Le fait d'appeler à la satisfaction divine sur quelqu'un en disant par exemple "Radiyya-l-Lah 'anh" (Qu'Allah soit satisfait de lui) [back]
209. C'est le fait d'invoquer, suite à l'énonciation d'un nom [d'un défunt], une formule d'invocation du genre : "Radiy Allahu 'Anhu", c'est à dire "qu'Allah soit satisfait de lui". Ce que les musulmans formulent notamment quand ils évoquent le nom d'un compagnon. [back]
210. Al-‘Adâla Fî Fiqh Ahl al-Bayt, Muslim al-Dâwirî, page 113. [back]
211. Fawâ’id al-Wahîd, al-Wahîd al-Bahbahânî, page 53. [back]
212. Man La Yahdhurhu al-Faqîh, Vol.1 page 4. [back]
213. Sourate al-Fath, Verset 18. [back]
214. Sourate al-Tawba, Verset 100 [back]
215. Man La Yahdhurhu al-Faqîh, Vol. 1 page 4. [back]
216. Rijâl al-Najâchî, al-Najâchî, page 85-86. [back]
217. Khulâssat al-Aqwâl, al-Hillî, page 71. [back]
218. Signifie : qualité, excellence, bon, beau. Dans la terminologie de la science du hadith il signifie le degré d'un hadith entre le Faible (Da'îf) et l'Authentique (Sahih). Et pour un rapporteur, il indique sa condition entre Faible (Da'îf) et Fiable (Thiqah). [back]
219. Mu’jam Rijâl al-Hadîth, al-Khô’î, Vol. 15 page 231. [back]
220. Dirâsât fî 'Ilm al-Dirâyah, de'Alî Akbar Ghifârî page 4. [back]
m
30 mars 2011 09:32
waouhhhhhh quel travail, tout cela pour discrédité les chiites, lolll

Tu crois vraiment que tout ce que tu a posté en copié-collé va affecté ne serait-ce d'un iota la foi des chiites.

Tu devrais écrire un livre au lieu de venir parlé de ça sur un forum dont la plupart des gens ne savent meme pas priéer, vous nous faites passer pour des haineux, mais franchement vu le nombre de post que tu as créer contre les ahl ey beyt et contre les chiites montre ta rage contre ma communauté, vie ta vie et les laisse gens choisir d'eux meme le vrai du faux
c
30 mars 2011 10:01
tu voudrais eteindre de ta bouche la lumiere de dieu mais peut on voiler la lumiere??
tes paroles ne sont que vice tromperie mensonge et hypocresie je ne pense plus que vous etes des égarés en fait je pense que vous connaissez la verité que le shiisme est le haqq mais que vous essayez de le cacher comme les rabbins on caché la vrai religion comme les papes on caché la vrai religion vous vous evertuez a cacher le vrai islam
z
30 mars 2011 11:18
Citation
muslimshia a écrit:
waouhhhhhh quel travail, tout cela pour discrédité les chiites, lolll

Tu crois vraiment que tout ce que tu a posté en copié-collé va affecté ne serait-ce d'un iota la foi des chiites.

Tu devrais écrire un livre au lieu de venir parlé de ça sur un forum dont la plupart des gens ne savent meme pas priéer, vous nous faites passer pour des haineux, mais franchement vu le nombre de post que tu as créer contre les ahl ey beyt et contre les chiites montre ta rage contre ma communauté, vie ta vie et les laisse gens choisir d'eux meme le vrai du faux

Salam,

Ah bon la plus part des gens de ce forum ne savent pas prier ? Comment tu le sais ? As tu déjà été aux cotés de quelqu'un de ce forum pendant qu'il priait , ou tu ne sais que calomnier ?

Fait la différence As300 n'a pas créer de post contre les Ahl al Bayt mais contre vous et votre secte.

Bon tu as des arguments par rapport à ce qu'il a posté ou bien tu n'a rien ?

Dis moi pourquoi aurait on la rage contre TA communauté ?

@chia9295 il ne suffit pas de dire "tes paroles ne sont que vice tromperie mensonge et hypocresie" il faut prouver le contraire aller on attends tes arguments sur VOS hadiths et surtout moi j'aimerais avoir une explication sur le rapporteur venu de l'espace. ptdr

E.T l'extraterrestre à rapporté .... avec une chaine de transmission 100 % authentique chez les chiites. ptdr
c
30 mars 2011 11:40
mon pauvre que dieu ai pitié de toi
m
30 mars 2011 13:58
Mais à quoi bon vous réexpliquer cent mille fois les meme chose, gens du livre l'a fait, soeur chia la fait, mais vous comprenez rien, vous etes aveuglez. Si vous estimez que nos hadiths sont faux et qu'ils sont fabriqués de toute piece pourquoi alors vous demandez des explications, le forum est rempli de sujet sur les chiites. Vous croyez qu'on va se référé au hadith de muslim ou bukhari, a les lire on croirait que les seuls musulmans qui ont cotoyé le prophete saw sont aicha abu bakr omar et uthman.
a
30 mars 2011 15:13
Citation
chia9295 a écrit:
mon pauvre que dieu ai pitié de toi

Juste, le petit bonhomme a coté du nom montre le sexe de la personne
Donc, zz95 est une femme, cqfd...

Par contre, si cela s'adressait à moi, réfutes ce que tu peux de cet article du sute taqiya.net
Mais, cela reviendrait à réfuter tes propres car il n'y a quasiment que des paroles de savants chiites.
Vous n'avez pas de sources et vos savants ne savent même pas ce qu'est un hadith authentique (tous les chiites d'ailleurs)
Gens du livre disait qu'il reconnaissait que les sources sont trafiquées, mais là elles sont inventées
Ce texte est une humiliation pour vous, un défi

Et quand bien même tu arriverais à réfuter une partie, j'en ai encore beaucoup d'autres à prpos de la science du hadith chez vous
Qu'est-ce que ça fait d'avoir une religion (qui te plaisait,tu disais...) ou la plupart de ce qui s'y trouve est faux, ou la majorité de ce que vous rapportez est faux, où vos savants passent leur temps à faire la taqiyya (comment pouvez-vous vous y reconnaitre?), que vos savants utilisent nos hadith?
Ca fait mal, je sais...
f
30 mars 2011 17:31
nous on sais quel hadith est sahie ou faible par contre vous ces obscure
z
30 mars 2011 18:22
Citation
muslimshia a écrit:
Mais à quoi bon vous réexpliquer cent mille fois les meme chose, gens du livre l'a fait, soeur chia la fait, mais vous comprenez rien, vous etes aveuglez. Si vous estimez que nos hadiths sont faux et qu'ils sont fabriqués de toute piece pourquoi alors vous demandez des explications, le forum est rempli de sujet sur les chiites. Vous croyez qu'on va se référé au hadith de muslim ou bukhari, a les lire on croirait que les seuls musulmans qui ont cotoyé le prophete saw sont aicha abu bakr omar et uthman.

Salam,

On voit bien que tu n'a jamais ouvert un livre de Bukhari ou de Muslim car de nombreux musulmans y sont cités. ptdr

On ne doit pas avoir la même définition de "expliquer" la seule chose que gensdulivre et chia9295 ont tenté d'expliquer ne tenais pas la route et on leur a montré avec preuve à l'appui en utilisant le Coran et la Sunna donc non vous avez ici rien démontré à part votre ignorance et votre insolence.

On vous demande des explications car vous vous cacher derrière l'islam , vous utiliser l'islam, c'est au nom de l'islam qu'on vous demande de vous expliquer si vous êtes véridiques.

Mais je vois que As300 à touché à un point qui à l'air de vous mettre dans l'embarras et que aucuns de vous n'a l'air de vouloir répondre concrètement au post avec des arguments solides , pour la simple et bonne raison c'est que vous n'en avez pas.

Passer le bonjour à E.T quand il vous révèlera un nouveau hadith. Bye
c
30 mars 2011 18:25
tu traite le prophete et les imams de E.T lasi j ai bien compris? parce que tout nos hadiths vienne d eux!!!
z
30 mars 2011 20:32
Citation
chia9295 a écrit:
tu traite le prophete et les imams de E.T lasi j ai bien compris? parce que tout nos hadiths vienne d eux!!!

Salam,

Pourquoi Ammârat ibn Zayd est un Prophète ou un imam ? C'est nouveau.

Non tu n'a rien compris ni le reste d'ailleurs. T'a lu ce que As300 à posté ou cela était tellement douloureux que tu n'a pas tout lu?

Si tout tes hadiths venait du Prophète sws tu ne serais pas aujourd'hui entrain d'insulter ses épouses et ses compagnons , je te met au défi de nous sortir un hadith attribué au Prophète sws insultant Abu Bakr , Omar , Aicha ou Hafsa.
m
30 mars 2011 20:53
mmm les chiites communauté inferieur a la notre je crois??? vous savez que dans moin de 50ans les 3/4 du globe terrestre sera musulman??? exusez moi chere chiites mais si vous auriez des preuves evidente et/ou la veriter comme vous dites !!je ne croie pas que vous seriez en si petit quantité smiling smiley peut etre que je me trompe??lollllllllll

bref exusez moi encor une fois mais quand on voie la facon dont vous pratiquez votre religion laisse a desirer flagelation,mariage multiple etc..... franchement non merci!!! et perso je ne croie pas que se sont des parole divine qui on approuver se genre de pratique!!!!

vous etes incomprehensible on n arrive jamais a vous serner et meme a comprendre cette violence que vous vous imfliger au nom de je ne sais quoi !! perplexe Heu
g
3 avril 2011 23:22
Un véritable torchon pour analphabète ton post.

Quelqu'un t'as réellement pris au sérieux? ptdr

Voyons voir la vrai science du Hadith version Chiite:

[www.bostani.com]

Autant nous demander directement.Ce sera plus simple. Sans mensonges.
a
3 avril 2011 23:33
Citation
gens du livre a écrit:
Un véritable torchon pour analphabète ton post.

Quelqu'un t'as réellement pris au sérieux? ptdr

Voyons voir la vrai science du Hadith version Chiite:

[www.bostani.com]

Autant nous demander directement.Ce sera plus simple. Sans mensonges.

Le dossier est trop lourd et fait trop mal gens du livre
Ne t'enfonce pas, commence par vérifier ce que disent tes propres savants
C'est un aveu qui fait froid dans le dos...

Arrête avec ta pseudo-arrogance, tu n'impressiones personne et tu ne sais pas débattre
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