Et il dit, que la miséricorde de Dieu soit sur lui, en commentant le système d'héritage en Islam :
« Ce système d'héritage est le système juste, en harmonie avec la nature humaine dès le départ ; et avec les réalités de la vie familiale et humaine en toute circonstance. Cela apparaît clairement quand on le compare à tout autre système que l'humanité a connu dans son ignorance ancienne ou dans son ignorance moderne, dans n'importe quelle région du monde. C'est un système qui prend pleinement en compte la solidarité familiale et répartit les parts en fonction du devoir de chaque membre de la famille dans cette solidarité. Les proches du défunt sont les premiers à hériter de lui — après les héritiers à part fixe comme le père et la mère — car ils sont également les plus proches de lui en termes de prise en charge, notamment pour les dettes et les obligations. C'est un système cohérent et complet.
Ce système prend en compte le fondement de la formation de la famille humaine à partir d'une seule âme. Il ne prive ni la femme ni l'enfant simplement parce qu'ils sont femme ou enfant. Car, tout en veillant aux intérêts pratiques — comme nous l'avons expliqué dans le premier paragraphe — il respecte également le principe de l'unité de l'âme unique. Il ne favorise pas un sexe par rapport à l'autre, sauf en fonction de ses responsabilités dans la solidarité familiale et sociale. C'est un système qui respecte la nature vivante en général, et la nature humaine en particulier.
Il place la progéniture en priorité dans l'héritage par rapport aux ascendants et aux autres proches. Car la génération montante est l'outil de la continuité et de la préservation de l'espèce. Elle mérite donc plus d'attention — du point de vue de la nature vivante — et malgré cela, les ascendants et les autres proches ne sont pas privés de droits, chacun ayant sa part, en respectant la logique intrinsèque de la nature. Ce système s’accorde également avec la nature humaine en répondant au désir de l'être vivant — et en particulier de l'homme — de maintenir un lien avec sa descendance et de se prolonger à travers elle. Ainsi, ce système satisfait ce désir, rassurant l'homme qui a consacré ses efforts pour épargner une partie des fruits de son travail, que sa descendance ne sera pas privée de ces fruits, et que ses efforts profiteront à sa famille après lui. Cela l’incite à redoubler d’efforts, assurant ainsi à la communauté, dans son ensemble, les bénéfices de cet effort doublé, sans compromettre le principe de solidarité sociale générale, explicite et forte dans ce système.
Enfin, ce système garantit la dispersion des richesses accumulées à chaque génération et leur redistribution. Il ne permet pas l’accumulation des richesses dans les mains de quelques individus fixes, comme c’est le cas dans les systèmes qui réservent l’héritage au fils aîné ou qui le limitent à quelques classes. De ce point de vue, il est un outil renouvelé d'organisation économique pour la communauté, ramenant les choses à un équilibre sans intervention directe des autorités. Cette intervention, que la nature humaine, en raison de son avarice et de sa convoitise, n’apprécie pas. Mais cette dispersion continue et cette redistribution renouvelée se réalisent avec une âme apaisée, car elles suivent la nature humaine et sa tendance à la préservation et à l'avarice ! Et c'est là la différence essentielle entre la législation de Dieu pour cette nature et la législation des hommes ! ».