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Sayyid Hassan Nasrallah, Secrétaire général du Hezbollah, Beyrouth, 7...
s
8 décembre 2006 22:16
Discours à la nation libanaise


Sayyid Hassan Nasrallah, Secrétaire général du Hezbollah, Beyrouth, 7 décembre 2006

Traduit par Marcel Charbonnier et révisé par Fausto Giudice


Al Sayyid Nasrallah affirme que l’opposition libanaise ne capitulera pas. Il révèle qu’une partie de la camarilla au pouvoir a demandé à Washington qu’Israël déclenche son agression contre le Liban.



Dans le contexte des scandales entourant les tenants du pouvoir durant la dernière guerre israélo-américaine contre le Liban, en particulier durant l’agression du mois de juillet 2006, son Excellence le Secrétaire général du Hezbollah, Al Sayyid Hasan Nasrallah a révélé que certains des membres de l’équipe gouvernementale ont demandé aux USA qu’Israël déclenche une guerre contre le Liban au cours de l’été dernier ; il a également révélé que le Premier ministre Fu’âd Siniora a tenté de confisquer les armes de la Résistance libanaise en pleine guerre. Au cours d’une longue allocution retransmise en directe, qu’ont suivie sur des écrans géants des dizaines de milliers de manifestants faisant un sit-in au centre de Beyrouth, et qui dura plus d’une heure, son Excellence a déclaré :



« Certains membres du Cabinet – je n’en ai jamais cité aucun par son nom – sont allé chez les Américains pour leur demander qu’Israël fasse la guerre au Hezbollah, ainsi qu’à tous ses alliés au Liban. »



Il a également mentionné le fait qu’un service de sécurité libanais avait tenté – là encore, en pleine guerre – d’obtenir des informations concernant les lieux où étaient susceptibles de se trouver des responsables du Hezbollah, dont Hasan Nasrallah lui-même.



Le Secrétaire général du Hezbollah, Sayyid Hasan Nasrallah, a débuté son discours adressé à la foule des manifestants retranchés sur la Place Riyad El Solh, ainsi que sur la Place des Martyrs, au centre de la capitale libanaise, Beyrouth, en ces termes :



« Ô, vous qui vous êtes rassemblés [en protestation] pour protéger la souveraineté, l’indépendance et la liberté du Liban, je vous salue ! J’aurais souhaité me trouver parmi vous, sur une de ces places prestigieuses, par ce temps hivernal et par ce froid climatique, largement compensé par l’ambiance chaleureuse, pleine d’affection et d’entraide mutuelles et de fraternité nationale envers le Liban et la nation islamique [‘ummah]. J’espère pouvoir venir vous rejoindre un jour sur une de ces places. Avant toute chose, je souhaite que ceux qui m’entendent ne tirent aucun coup de feu, car c’est là une coutume déplorable. Et aussi – surtout – parce que le seul endroit idoine, pour les balles, c’est la poitrine de l’ennemi sioniste. Ceux qui tirent en l’air comme des malades ne font que nuire à l’image de marque de l’opposition nationale libanaise ».



Son Excellence s’est ensuite adressée à la famille éprouvée du martyr Ahmad Mahmoud, à laquelle il a présenté ses condoléances, et qu’il a réconfortée, disant :



« Votre fils est tombé en martyr sur le champ de bataille de la défense de la fierté et de la dignité du Liban. Le disparu est un martyr de la Résistance par excellence. Il n’est pas un martyr tombé dans les rues du centre de Beyrouth. Non : il est tombé en martyr pour que nous nous mobilisions afin de sauver le Liban. Je vous adresse ma gratitude, à vous qui êtes les plus nobles, les plus pures et les plus chères des personnes. »



Son Excellence a poursuivi :



« C’est afin de sauver le Liban que vous êtes réunis, en masse, depuis vendredi. Chaque soir, je vous adresse mes remerciements. Vous faites quelque chose de grandiose et d’honorable, car votre action est au service du plus noble des objectifs nationaux : sauver le Liban ! »



« Mes Frères,



Ils parient sur votre fatigue et sur votre lassitude ; mais… ils n’ont pas encore compris que vous êtes un peuple inlassable et infatigable ? Ils ont donc oublié que vous êtes restés debout, trente-trois jours durant, sous le pire et le plus violent des bombardements aériens encore jamais vus, et que vous avez tenu bon, en dépit des morts et des massacres et des destructions ? Ils nous ont invités à capituler. Mais nous n’avons pas capitulé, et nous sommes restés sur la terre de nos pères et de nos ancêtres ! »



Le Secrétaire général du Hezbollah a ensuite précisé ce qui suit :



« Aujourd’hui, depuis les places où vous vous êtes rassemblés et où vous avez l’intention de rester, dites à ceux qui parient sur notre capitulation qu’ils se font des illusions… ils se font des illusions… ils se bercent d’illusions ! Dites-leur : « Nous sommes plus forts que la fatigue, que la faim, que l’ennui, et même que les bombardements. Les bombes et les missiles ne nous font pas peur, et vous voudriez que nous capitulions devant vos bombardements de logorrhée ? Mes Frères, ce n’est certes pas un effet du hasard si les forces libanaises qui ont adopté la Résistance, dans leur diversité, sont aussi celles qui constituent l’Opposition, et celles qui la soutiennent !



Et ça n’est pas non plus un effet du hasard si ceux qui ont soutenu l’agression guerrière contre le Liban soutiennent ce qui reste d’un gouvernement déchu, enfermé dans le sérail gouvernemental. »



Hasan Nasrallah a convié les pays arabes soucieux de l’avenir du Liban à ne pas s’immiscer dans sa politique intérieure, disant :



« Celui qui veut la tranquillité et le salut du Liban doit tendre la main à tous les Libanais et ne pas se contenter de faire lire des déclarations par son ambassadeur. Je dis aux autres membres du gouvernement, qui n’ont plus aucune légitimité, que leur recours au soutien américain ne leur servira strictement à rien ; en effet, ceux à qui vous vous en remettez, à commencer par George W. Bush, sont aujourd’hui ceux qui, plus que qui que ce soit, ont le plus grand besoin qu’on leur vienne en aide ! »



Son Excellence a poursuivi :



« Depuis un an et demi, le gouvernement libanais reçoit une aide américaine et occidentale sans aucun précédent dans l’histoire du Liban, et ce simple fait suffit à soulever les soupçons. Ce qui suscite encore plus la suspicion, ce sont les louanges incessantes en provenance d’Israël envers ce gouvernement. N’est-il pas purement infamant que le cabinet restreint israélien ait pu se réunir autour du thème : « Comment aider le gouvernement libanais en phase terminale ? » Et [ce gouvernement libanais moribond,] on sait que les Israéliens font tout leur possible pour tenter de le sauver !…



Le Secrétaire général du Hezbollah a insisté sur les revendications de l’opposition libanaise, déclarant :



« Nous, dans l’opposition nationale, nous insistons sur notre exigence que soit formé un gouvernement d’union nationale libanaise authentique, car la composition particulière, extraordinairement variée, du Liban, signifie que l’hégémonie d’un groupe particulier ne saurait que placer le Liban dans l’impasse. Et parce que le Liban ne peut exister que dans la participation et dans la coopération, et certainement pas dans la monopolisation du pouvoir. Le but du gouvernement d’union nationale est de faire obstacle à toute tutelle ; nous voulons un gouvernement d’union nationale dont les patrons soient libanais, et qui représente la garantie de la sécurité, de la stabilité, de la sauvegarde et de l’unité du Liban. C’est ce à quoi nous aspirons, et nous rejetons toute tutelle, qu’il s’agisse de celle d’un ennemi, de celle d’un ami, ou encore de celle d’un [pays] frère !



Le Secrétaire général du Hezbollah a assuré qu’au nom du Hezbollah il soutenait la garantie d’un tiers des sièges à toute opposition, disant : « Nous croyons, en effet, à la concorde nationale et à la coopération, car, seul, le sort du Liban nous préoccupe. »



Monsieur Hasan Nasrallah a poursuivi :



« Les portes du dialogue ayant été fermées, et la table des consultations ayant été suspendue, la seule solution qui demeurait était celle consistant à descendre dans la rue. Aujourd’hui, dans la rue, nous y sommes, et nous n’avons pas pour autant fermé les portes du dialogue. Mais nous, dans l’opposition libanaise, nous n’avons nul besoin de revenir à une table de dialogue solennelle, où nous nous ferions gruger à nouveau. Nous resterons dans la rue, et que ceux qui veulent discuter avec nous viennent discuter avec nous : nous sommes prêts à dialoguer avec eux ! »



Son Excellence a indiqué que l’initiative du Patriarcat maronite au Liban comporte beaucoup d’aspects positifs. Elle a affirmé, au nom de tous les manifestants rassemblés, que personne ne quitterait la rue tant que ne serait pas obtenu le but qui, seul, est susceptible de sauver le Liban. Sayyid Nasrallah a précisé :



« Je tiens à souligner les principes de notre occupation à ciel ouvert ; qu’il n’y ait pas de horions, ni d’insultes. Nous refusons toute humiliation personnelle de qui que ce soit parmi les membres du gouvernement. Notre rassemblement est pacifique, civique, civilisé. Quand ils ont tué le martyr Ahmad Mahmoud, ils ont voulu nous entraîner dans des affrontements armés : [c’est] au nom du martyr et de ses camardes, au nom de toutes les personnes dans l’opposition, [que je vous demande d’observer cette ligne de conduite].



Son Excellence le Secrétaire général du Hezbollah s’est ensuite adressé à l’équipe au pouvoir :



« Nous refusons la guerre civile et les dissensions fratricides [fitna] entre communautés, entre confessions et entre forces politiques, car nous voulons que notre mouvement soit pacifique. Je dis aux Libanais et à tous les peuples de la région qui pousseraient éventuellement en direction d’une guerre civile que tous les Libanais seraient perdants, si une guerre civile devait éclater au Liban. »
Sayyid Hasan Nasrallah a souligné que « nous ne nous laisserons pas entraîner dans une guerre fratricide, quand bien même tomberaient mille martyrs à l’instar d’Ahmad Mahmoud. Nous ne prendrons les armes contre personne. Nous n’avons pas besoin d’armes pour vous vaincre : nous vous battrons avec nos bulletins de vote ; nous vous battrons par le sang d’Ahmad Mahmoud ! Que le monde, que les peuples arabes écoutent bien ce que j’ai à leur dire : vous nous combattez, mais nous, nous vous disons que nous vous voulons à nos côtés, avec nous, tous ensemble ! Oui : vous qui êtes morts, nous vaincrons vos armes par notre sang ! ! »



Le Secrétaire général du Hezbollah a dit, lors de son allocution adressée aux manifestants qui tiennent le centre de Beyrouth :



« Nous n’avons jamais combattu quiconque et nous ne le ferons jamais ; nous n’avons jamais menacé qui que ce soit, et nous ne le ferons jamais. Que les habitants de Beyrouth et de l’ensemble du Liban entendent bien : le sang de tout Libanais est notre sang ; l’honneur de tout Libanais est aussi notre honneur ; les biens de tout Libanais, nous les protègerons comme s’il s’agissait des nôtres ; nous protègerons la maison de tout Libanais, à l’instar de la nôtre : telle est la ligne rouge que nous protègerons par notre sang – et même si vous décidiez de verser ce sang, nous ne nous laisserions pas entraîner dans une quelconque guerre civile, ni dans une quelconque querelle intestine, ni dans une quelconque sorte de dissentiment. »



Son Excellence a poursuivi :



« Nous disposons d’une véritable garantie : l’armée libanaise. Elle a démontré qu’elle est l’armée nationale de tout le Liban : nous devons tous veiller sur elle et j’exhorte toutes les forces politiques à s’élever au-dessus de l’idée d’utiliser le moindre soldat, et a fortiori un quelconque officier, afin de servir ses propres intérêts partisans. »



Il a poursuivi :



« Quand vous êtes descendus dans la rue, que vous vous y êtes installés et que vous avez assisté en rangs serrés à une messe, on a vu de quelle manière l’équipe au pouvoir, qui n’a que la démocratie et la liberté d’expression à la bouche, vous a traités. Votre discipline était extraordinaire ; d’ailleurs, vous surprenez toujours le monde entier par votre discipline. Mais eux, ils ont essayé de vous humilier en vous encerclant, ils ont envoyé leurs hommes de main pour vous provoquer sur votre chemin de retour chez vous et c’est ainsi qu’ils ont tué le martyr Ahmad Mahmoud. »



Son Excellence a ensuite posé une question :



« Je pose aux Libanais, et au monde entier, la question suivante : Malgré la présence des services de sécurité, quelqu’un leur aurait-il empêché le passage ; quelqu’un aurait-il tué l’un d’entre eux ? Le plus dangereux, c’est l’incitation à la haine confessionnelle ; ce sont les propos selon lesquels la guerre civile serait pour bientôt. Ils ont prétendu que le rassemblement était [purement] chiite, afin de donner à accroire qu’il se serait agi d’une manifestation chiite, contre un gouvernement sunnite. Ensuite, ils ont dit que la manifestation était organisée par le Hezbollah, en écartant le mouvement Amal, en prétendant qu’il observait la neutralité, et, là encore, en ignorant délibérément toutes les autres composantes de l’opposition. Mais les derniers jours ont démontré le caractère mensonger de leurs assertions ; toutes les nuances de l’opposition sont devenues bien visibles et le slogan confessionnel est tombé. Mais cela ne les empêche nullement de continuer à l’utiliser dans leur propagande et dans leurs discours… »



Hassan Nasrallah a dit très clairement que la provocation confessionnelle est une faute – pire : un crime historique et politique. Et qu’elle est susceptible, au cas où elle finirait par s’imposer, d’entraîner un désastre généralisé. Il a exigé la mise en place d’une commission d’enquête arabe et islamique chargée de rechercher qui sont ceux qui provoquent les dissensions confessionnelles et communautaires. Il a notamment déclaré :



« Ils veulent porter atteinte au Hezbollah et faire croire que son prestige serait en chute libre dans le monde arabe. D’aucuns nous conseillent de veiller à notre aura. Je leur réponds que le monde sait pertinemment que notre cause est sacrée et noble, que nous ne recherchons ni des avantages matériels ni la notoriété ; si bien que, même au sein du prochain gouvernement d’union nationale, nous ne demanderons aucun quota, et nous cèderons des fauteuils ministériels à nos partenaires de l’opposition. Nous sommes des gens qui ne redoutons ni les insultes ni les diffamations. Nous sommes fidèles à notre cause, à notre nation et à notre peuple, et nous sommes prêts à sacrifier pour eux ce que nous avons de plus précieux, y compris notre propre vie. »



Sayyid Hassan Nasrallah s’est ensuite adressé à tous les Libanais et à tous les peuples arabes et musulmans, disant :



« Je vous le demande : y a-t-il un seul Libanais, ou un seul Arabe, qui puisse accepter que nous fermions les yeux sur un gouvernement soutenu par l’Amérique et par Israël ? Sur un gouvernement qui ne détient aucun pouvoir de décision libanais souverain ? Et qui ne fait que se plier aux décisions de Friedman et de Rice ? Ce gouvernement n’est pas le gouvernement des Sunnites, ce n’est pas un gouvernement national ; il ne pourrait s’agir d’un gouvernement national qu’à la condition sine qua non qu’il ait été constitué sur une base nationale. J’affirme – que le monde écoute bien – que si ce gouvernement était réellement un gouvernement sunnite au Liban, je serais le premier à lui obéir. Qu’ils arrêtent de jouer avec le confessionnalisme. Nous sommes avec la Résistance en Palestine et en Irak, et partout dans le monde, en vue de libérer la Terre de l’hégémonie et de la tutelle [étrangère] »



« Il est regrettable, affligeant, dans la dernière période, qu’ils se soient concertés afin de rouvrir le dossier de la dernière guerre, afin de tenter de faire retomber sur le Hezbollah la responsabilité de la guerre, des destructions et de leurs conséquences économiques. Je fais partie de ceux qui veillaient à remettre à plus tard l’examen de ce dossier, dans l’intérêt même des Libanais. Mais, puisque vous insistez : écoutez ! Ce que je vais dire ne changera rien à notre objectif. Nous allons dire : formons un gouvernement d’union nationale. J’en appelle à la formation d’une commission juridique libanaise honnête, composée de juges libanais, ou à la constitution d’une commission juridique arabe, composée de magistrats honnêtes, et que des enquêtes soient lancées sur la guerre de cet été… »



Son Excellence a poursuivi :



« Très franchement, je vais les mettre en accusation, ceux qui ont demandé à l’Amérique, à Bush et à Cheney, de façon officielle, qu’une guerre soit livrée au Liban. J’en veux pour preuve que le dialogue au sujet de l’armement de la Résistance s’est retrouvé dans l’impasse, mais qu’il a été impossible de confisquer ses armes à la Résistance, au plan intérieur, parce que celle-ci était puissante, et parce que l’armée nationale a refusé tout affrontement avec elle. Ils ont dit que la seule voie possible, c’était que l’Amérique demande à Olmert de déclencher une guerre extrêmement destructrice, non seulement contre le Hezbollah, mais aussi contre tous ceux qui le soutenaient. L’administration américaine a accepté cette demande, et elle l’a mise à l’ordre du jour du Congrès. Dans leur plan, ils ont prévu une prison, dans la colonie [sioniste] de Rosh Pina, d’une capacité de dix mille [10 000] détenus, militants du Hezbollah et opposants à l’équipe qui s’est emparée du pouvoir, au Liban. Ceux qui ont demandé cela, ce ne sont pas tous les membres de l’équipe gouvernementale [actuelle], mais ceux qui sont allés voir les Américains pour demander qu’une guerre soit faite contre le Liban. Je sais qui ils sont ; ils se reconnaîtront !



Le responsable de la guerre de Juillet, ce n’est pas la Résistance, à laquelle le communiqué ministériel reconnaît son droit de libérer ses prisonniers. La Résistance, ce n’est pas le ministère des Affaires étrangères : elle libère les terres et les prisonniers par la résistance [c’est-à-dire le combat, et pas la diplomatie autour d’une tasse de thé…] Celui qui endosse la responsabilité des destructions, c’est celui qui a demandé à Israël de prendre l’opération d’enlèvement des soldats israéliens comme prétexte pour déclencher la guerre. Je suis tout à fait d’accord pour qu’une commission d’enquête indépendante soit constituée. »



Son Excellence a poursuivi :



« Tandis que je m’adresse à vous, vous avez pour voisin un Premier ministre qui a perdu toute légitimité – et les témoins sont encore là pour le dire. Au beau milieu de la guerre, je demande à son excellence le Premier ministre, après que les sionistes eurent détruit les ponts et les routes afin de couper les lignes d’approvisionnement de la Résistance dans le Sud et qu’ils eurent échoué, à telle enseigne que le ravitaillement continuait – je lui demande : n’avez-vous pas donné, personnellement, l’ordre de confisquer les armes de la Résistance en cours d’acheminement vers le Sud ? Oui, ou non ? Je veux poser la question : un Libanais peut-il accepter que ce genre de chose se produise en temps de guerre ? Bien entendu, le Premier ministre va venir nous dire que Monsieur Hassan [Nasrallah, NdT] l’accuse faussement… Mais j’accepte la formation d’une commission d’enquête. Les témoins sont toujours vivants, et ceux que j’ai envoyés auprès du Premier ministre afin qu’ils servent d’intermédiaires en vue du gel de cette décision sont toujours parmi nous… »



« Chez nous, au Liban, le gouvernement prélève les impôts, et c’est ce qui permet au gouvernement de verser les salaires des fonctionnaires, notamment des services de sécurité, lesquels sont supposés protéger les Libanais, leur sécurité et leurs biens. Durant la guerre, certains services de sécurités appartenant à l’équipe au pouvoir étaient supposés chargées d’arrêter les espions et les membres des réseaux israéliens qui transmettaient des informations aux Israéliens qui leur permettaient de nous bombarder. Mais, malheureusement, je vous le dis, et j’appartiens à une commission d’enquête indépendante chargée d’enquêter à ce sujet, un des services de sécurité dépendant de l’équipe gouvernementale s’employait, durant la guerre, à rechercher les postes de commandement du Hezbollah, et une équipe de ce service a œuvré à repérer l’endroit où je me trouvais, personnellement, pendant cette guerre. »



Sayyid Hasan Nasrallah a poursuivi :



« Si nous n’étions pas attachés au pays, et si nous n’étions pas parfaitement conscients des sensibilités confessionnelles et communautaires, j’aurais cessé, dès le 14 août, de parler non seulement d’un gouvernement d’union nationale, mais même des traîtres qu’il convient de juger, au Liban. Mais en dépit de tout ce que je vous ai relaté, on ne se refait pas : que voulez-vous, ce sont nos valeurs, c’est notre culture : le souci de l’autre et l’affection. Je leur pardonne, et s’ils veulent me faire rendre des comptes, personnellement, je suis prêt.



Aujourd’hui, par souci des susceptibilités confessionnelles, j’ai décidé de me désister de ma plainte contre un groupe fondamentaliste qui complotait pour m’assassiner, voici quelques mois de cela. Je me suis désisté, mais ils sont toujours confrontés à la justice, qui n’a pas tranché leur procès. Et jusqu’à ce jour, je demande à la justice libanaise de faire libérer les membres de cette bande qui voulait m’assassiner. »



S’adressant à l’équipe au pouvoir, son Excellence a dit :



« Vous ne pourrez jamais nous faire peur avec des masses de gens, ni nous empêcher de venir sur la Place Riyadh El Solh et sur la Place des Martyrs. Vous ne pourrez pas nous entraîner dans une guerre confessionnelle fratricide, et vous n’entendrez jamais de notre part un cri de capitulation, ni vous ne verrez jamais aucune faiblesse de notre part, car nos revendications sont légitimes. Nous vous disons : « Venez, fondons un gouvernement d’union nationale ». Je vous le dis : le temps ne travaille pas pour vous. Votre maître, à la Maison Blanche est en train de perdre sur tous les tableaux, alors, réglons nous problèmes entre nous. »



« D’ici quelque temps, nous ne saurons accepter un gouvernement d’union nationale qui soit dirigé par l’un de vous ; notre objectif sera différent : il s’agira de faire tomber ce gouvernement, et de former un gouvernement de transition, de procéder à des élections législatives anticipées, et vous savez très bien qui a remporté la majorité des voix en 2005. Or, cette majorité a été promptement confisquée, grâce à une loi scélérate et à des alliances contre nature. Dans les prochaines élections, il n’y aura pas de place pour la tromperie, car chat échaudé craint l’eau chaude. »



Son Excellence a poursuivi :



« Après les élections anticipées, l’actuelle opposition sera la majorité, et elle formera son gouvernement que dirigera une personnalité sunnite, patriote, honnête, propre, dont le monde entier connaîtra l’honnêteté. Mais nous ne vous mettrons pas à l’écart, et nous vous donnerons au minimum un tiers des sièges car nous considérons que le Liban est le pays de la participation et de la coopération. Afin d’exprimer la continuité de notre unité et de notre cohésion, je vous invite à la plus grande participation possible à la prière du vendredi. Au Liban, il n’y aura jamais, jamais, jamais, d’affrontements entre Sunnites et Chiites. Je vous invite à participer au grand rassemblement populaire, dimanche prochain à 15 heures, afin d’affirmer la présence populaire, et la détermination populaire de l’opposition nationale libanaise, et nous nous adresserons à eux, depuis les places publiques, depuis les maisons et même depuis les tentes des pauvres gens, nous leur ferons entendre notre voix, nous, qui sommes dans l’opposition nationale, nous ne capitulerons pas ! Nous resterons sur les places publiques jusqu’à ce que nous ayons instauré un gouvernement libanais d’union nationale qui protège le Liban et tous les Libanais, qui défende le Liban et qui résolve ses crises politiques et économiques. Pour leur faire entendre que nous nous battrons pour cela, quels que soient les sacrifices ! »



Le Secrétaire général du Hezbollah a conclu son discours en disant :



« Libanais de toutes les confessions, de toutes les communautés et de tous les partis, vous êtes victorieux, c’est une certitude. Comme je vous ai toujours promis la victoire, jusqu’ici, je vous promets encore une fois la victoire : ils continuent la guerre de juillet et d’août, et nous, nous poursuivons notre combat afin de défendre l’identité du Liban. Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de Dieu soient sur vous. »



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Retransmis en exclusivité par la chaîne télévisée Al Manâr.

Transcription originale : [www.manartv.com.lb]



Extraits : [www.france24.com]



Traduit de l’arabe par Marcel Charbonnier et révisé par Marcel Charbonnier, membres de Tlaxcala
siryne
s
8 décembre 2006 23:51
l'intégralité de ce grand discours en arabe ici !




[www.wa3ad.org]



Ou grand ecran , ici .


[video.google.ca]
siryne
s
11 décembre 2006 15:10
[www.dailymotion.com]



Julia Boutros chante un discours d'Hassan Nasrallah, qu'il a tenu lors de l'entrée en guerre d'Israël contre le Liban.


Voila un extrait :


"Vous reviendrez dans vos maisons, très chers, la tête haute, dignes comme vous l’étiez et comme vous le resterez, nous n’avons qu’une seule promesse, celle de la victoire que vous aimez.
Et je vous dis que Dieu vous récompense dans ce monde et dans l’autre, vous les gens les plus nobles, les plus courageux et les plus purs.

Quant aux combattants, je leur dit, votre message m’est parvenu et je vous ai entendus.
Vous êtes comme vous l’avez dit, oui, vous êtes la promesse sincère, vous êtes la victoire qui arrive avec la permission de Dieu, vous êtes la liberté pour les prisonniers et la libération de la terre, vous êtes les défenseurs de la patrie, de l’honneur et de la dignité.

Mes frères, vous êtes l’authenticité de l’histoire de cette nation, vous êtes la quintessence de son âme, vous êtes sa civilisation, sa culture, ses valeurs, son amour et son esprit, vous êtes sa bravoure, vous êtes la permanence de ce cèdre sur nos sommets et l’humilité des épis de blé dans nos maisons, vous êtes la fierté comme les monts du Liban.

À l’ennemi et au monde je dis, quelle que soit la durée de cette guerre, nous sommes prêts, quelles que soient les sacrifices, nous en sommes issus. Dans la bataille de la volonté, nous ne serons pas défaits. "
siryne
E
11 décembre 2006 19:27
a
12 décembre 2006 14:12
applaudissez le hezbollah ! vous aller voir comment vous allez tomber de haut.
J
JD
12 décembre 2006 14:29
Citation
antitout a écrit:
applaudissez le hezbollah ! vous aller voir comment vous allez tomber de haut.

moody smileymoody smileymoody smiley
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
a
12 décembre 2006 15:34
syrine on dirait que tu a decouvert le conflit du moyen orient en l an 2000 et depuis tu fais un blocage toutes tes interventions concerne ce conflit que tu traite de maniere emotif.

parlons raison et arguments c est la seule chose qu on peut utiliser sur un forum.


car que tu le veuille ou non nasrallah n est que le pantin de l iran et l iran qui a base de slogans defends les musulmans et leurs causes sacrés ,concretement ne fais que servir l interet de ses alliés sionistes.

-qui a fait tomber carter qui voulait obligé de force les israeliens a faire la pais avec ses voisins arabes?......un indice pour toi qui est novice dans l interet que tu porte a ce conflit....l irangate.

-qui a poussé le hamas a faire des attentats pendant que arafat negociait a oslo? contribuant ainsi a rependre l idée selon laquelle les palestinniens ne veulent pas la paix.
ce qui a amené netenyahou et ses massacres au pouvoir.et qu est ce que l iran a fait pour defendre les palestinniens ? rien a part ce qu elle fait habituellement chanter des slogans

-qui a contribuer dans les derniers jours de arafat a l isoler en envoyant un cargo charger d armes (le katarina) se faire arraisoner par la douane israelienne et les medias du monde contribuant ainsi a assassiner politiquement arafat.

-qui a des partisans en irak et en afghanistan qui legitiment et collaborent avec ses occupations?pire les badrs et les chiens de sadr sous impulsion irannienne massacrent les sunnites sous les yeux des marines.

-qui prepare sa bombe nucleaire en fesant semblant de se faire tirer les oreilles par ses soit disant enemies.

je l ai deja dis avant et je le repete l iran aurrat sa bombe avec la benediction des americano-sionistes .car l iran comme les sionistes ont un interet en commun affaiblir les pays sunnite en les divisant c est ce qu il ont fait en irak,c est ce qui se passe en plestinne et au liban .

et c est ce qui se passeras en egypte ou en arabie saoudite quand leur peuples se laisseras abusé par le faux va t en guerre de l iran (et ses alliées freres musulmans) et renverseront leurs gouvernements.
J
JD
12 décembre 2006 17:55
Citation
antitout a écrit:
syrine on dirait que tu a decouvert le conflit du moyen orient en l an 2000 et depuis tu fais un blocage toutes tes interventions concerne ce conflit que tu traite de maniere emotif.

parlons raison et arguments c est la seule chose qu on peut utiliser sur un forum.


car que tu le veuille ou non nasrallah n est que le pantin de l iran et l iran qui a base de slogans defends les musulmans et leurs causes sacrés ,concretement ne fais que servir l interet de ses alliés sionistes.

-qui a fait tomber carter qui voulait obligé de force les israeliens a faire la pais avec ses voisins arabes?......un indice pour toi qui est novice dans l interet que tu porte a ce conflit....l irangate.

salut antitout

hypothèse surprenante mais intéressante.
comme j'ai l'habitude de ne rien croire sans effectuer un minimum de vérifications, j'ai trouvé une erreur dès ta première affirmation. l'irangate, ce n'est pas sous carter mais sous Reaggan.

[fr.wikipedia.org]
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
a
12 décembre 2006 18:40
justement jd reagan et les mollahs se sont arrangé pour faire tomber carter.comment?

les revolutionnaires iraniens detenaient des otages americains .reagan qui se presentait contre carter, alors president sortant et candidat a sa propre succession , demandat au iraniens de ne pas liberer les otages avant la fin des elections et son probable acces au pouvoir -sur que cette crise affaiblirrait carter_.

et c est ce qui se passa et en echange des que reagan acceda a la presidence les americains livrerent des armes a l iran par l intermediaire ......d israel.c est ce qui s appelle l irangate .
s
12 décembre 2006 22:35
Papy antitout .


Tu es confirme cet article , tu es un "arabe moderé" !!!


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Les USA et Israël tentent de monter une « Union arabe modérée » contre le Hamas, le Hezbollah, l'Iran et la Syrie
Une carte communautaire d'un genre nouveau

Abdelbari Atwan

Traduit par Marcel Charbonnier et révisé par Fausto Giudice

Mme Condoleezza Rice, ministre usaméricaine des Affaires étrangères, entame
une tournée dans la région arabe, en apparence pour relancer le processus
de paix, mais en réalité, de façon moins visible, pour poser les fondations
d'une alliance d'un genre nouveau, qui portera le nom d' « Alliance des pays
modérés », en vue de la confrontation armée prévisible avec l' « union des
pays extrémistes », à savoir l'Iran, la Syrie, le Hezbollah et les deux
mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique ; c'est-à-dire, avec ce que
l'Amérique nomme l' « Axe du Mal ».

Au Caire, en marge de sa visite officielle en Égypte, Mme Rice rencontrera
les ministres des Affaires étrangère de huit pays : les six pays membres du
Conseil de Coopération du Golfe, plus l'Égypte et la Jordanie. Il s'agit, on
l'aura compris, de redonner vie à l'organisation des « pays de la
proclamation de Damas », fondée au lendemain de l'invasion irakienne du
Koweït et destinée à supplanter la Ligue des États arabes et à constituer
le fer de lance de l'agression contre l'Irak, afin d'imposer à ce pays un
embargo dévastateur, d'en détruire les capacités militaire et économique,
avec une différence partielle et logique, mais fondamentale : la Syrie en
est sortie, et la Jordanie y est entrée !

La nouvelle alliance s'appuie sur l'idéologie de l'hostilité à l'Iran et à
son programme nucléaire, au motif que le danger iranien, pour les pays du
Golfe et les pays arabes modérés, serait bien plus grand que le danger
représenté par Israël. En effet, (pensent ces pays) Israël n'a pas, quant à
lui, la volonté de créer un « croissant chiite » et ce pays n'a pas non plus
à sa disposition de communautés juives représentant une cinquième colonne au
sein des pays arabes - allusion transparente aux minorités chiites dans les
Émirats du Golfe, comme le répètent à l'envi les idéologues et les
propagandistes de cette alliance arabo-israélienne du troisième type !

Dans le même contexte, on peut relever que les pays arabes n'évoquent plus
avec la même insistance le danger nucléaire israélien et la nécessité de
débarrasser le Moyen-Orient de toutes ses armes nucléaires, à chaque fois
que les USA invoquent la question du réacteur nucléaire iranien,
lequel n'est encore qu'au stade embryonnaire. Et un nouvel « air » a fait
son apparition, qui se concentre sur l'introduction [souhaitable] de la
technologie nucléaire en Égypte, au Yémen et peut-être aussi, dans un futur
plus lointain, en Arabie saoudite, sous l'inspiration de l'Amérique et avec
sa bénédiction, afin de suggérer l'idée que cette initiative serait en
quelque sorte une réplique à la technologie militaire israélienne, et une
réponse aux critiques adressées à ces pays arabes centraux de négliger leur
entrée dans l'ère de l'atome.

La nouvelle stratégie israélo-américaine vise à diviser en particulier les
Arabes, et de manière générale les musulmans, sur des bases
confessionnelles, en montant l'un contre l'autre un camp « sunnite » et un
camp « chiite », et transposer les deux précédents actuels de l'Irak et du
Liban dans l'ensemble de la région du monde islamique où sont susceptibles
déjà se trouver ceux qui nourrissent la haine et préparent le terrain à la
confrontation entre sunnites et chiites afin de détourner ces deux « camps »
de l'existence de l'entité sioniste et de ses dangers.

L'administration usaméricaine a utilisé avec beaucoup de succès le facteur
chiite pour éliminer un régime « sunnite »en Iraq [celui de Saddam Hussein,
NdT] (pour reprendre le qualificatif qu'elle lui accolait), et voici qu'
aujourd'hui, elle veut utiliser le monde sunnite arabe pour l'aider à
évincer le régime « chiite » de Téhéran, ce qui revient, en fin de compte,
dans les deux cas, à servir essentiellement les intérêts. d'Israël.


Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, a exprimé très
clairement les finalités de cette nouvelle alliance, dans une interview
accordée au quotidien israélien Yediot Aharonot, vendredi dernier, où elle a
notamment dit : «Israël doit coopérer avec l'alliance sunnite ; en effet,
Israël ne peut pas se contenter de son alliance avec Washington, s'il veut
survivre. Et les circonstances actuelles sont mûres pour une telle
coopération. »

Les circonstances favorables évoquées ici par la ministre israélienne des
Affaires étrangères, c'est essentiellement l'ouverture actuelle, sans
précédent, des régimes arabes, sous la pression usaméricaine, en direction de l
'Etat hébreu. En effet, les rencontres israélo-saoudiennes, péché mortel il
y a encore peu de temps, sont devenues une réalité après la convergence des
intérêts, qui a atteint des sommets en pleine agression israélienne contre
le Liban. La ministre israélienne a révélé ses rencontres avec les ministres
des Affaires étrangères de dix pays arabes et musulmans, en marge de sa
participation à l'Assemblée générale de l'ONU, dont ceux du Qatar, du
Sultanat d'Oman, de l'Égypte, de la Jordanie et du Bahreïn, de même qu'elle
a révélé la tenue d'une rencontre secrète des chefs des services de
renseignement d'Egypte, de Jordanie, d'Israël et de deux pays du Golfe n'
entretenant pas de relations diplomatiques ni commerciales avec ce dernier
pays, en plus de Monsieur Mahmoud Abbas, président de l'Autorité nationale
palestinienne, afin de poser les fondations d'une coopération totale, en
matière de renseignement, face aux pays arabes [sic] de l' « Axe du Mal » et
aux organisations alliées avec eux, à savoir le Hamas et le Hezbollah.


Israël sera donc le neuvième pays membre de l' « Union des pays arabes
modérés » ; ce sera un allié sur lequel compter lors de la guerre annoncée
avec l'Iran au cas où les négociations autour de son programme nucléaire se
heurteraient à un mur - ce qui est hautement probable. Afin de faciliter
cette adhésion israélienne, on s'attend à ce que Mme Condoleezza « arrache »
quelques concessions de pure forme à l'État hébreu au cours de sa présente
tournée dans la région, comme par exemple l'allègement du blocus qu'il
impose aux territoires palestiniens, l'ouverture des points de passage
frontaliers, la libération de quelques prisonniers, la facilitation de l'
arrivée d'un gros pacson de biffetons sur le bureau du président Abbas et la
reprise - fût-elle partielle - des négociations après la tenue d'une
conférence au sommet entre ce dernier et le Premier ministre israélien Ehud
Olmert.

En contrepartie, on resserrera la garrot sur le cou des pays membres de l'
« Axe du Mal », autrement appelé « Alliance des Extrémistes », et ceci
explique qu'Ehud Olmert ait annoncé sa détermination à conserver le plateau
du Golan ad vitam aeternam, l'opposition de la ministre des Affaires
étrangères Tzipi Livni à toute négociation avec la Syrie, les menaces
proférées par le chef d'État-major de l'armée israélienne Dan Halutz de
lancer une nouvelle guerre d'agression contre le Liban afin de liquider le
Hezbollah et de rendre son prestige à l'institution militaire israélienne,
ainsi que le transfert d'armes à la garde prétorienne que Monsieur Abbas est
en train de mettre sur pied afin de faire face au mouvement Hamas et de
contrôler les points de passage frontaliers après une probable invasion par
Israël de la bande de Gaza dans les jours ou les semaines à venir, dont les
complices espèrent qu'elle permettra de faire chuter le gouvernement Hamas
et de mettre totalement fin à la présence armée de ce mouvement, ainsi que d
'obtenir la libération du soldat israélien fait prisonnier [Gilad Shavit,
NdT].

L'administration usaméricaine comprend désormais, après la dernière guerre au
Liban, que les chances de survie de l'État hébreu font l'objet de beaucoup
de points d'interrogation ; c'est la raison pour laquelle elle s'efforce de
donner de ce pays un nouveau visage, en le présentant à la région du
Moyen-Orient sous un jour entièrement inédit : il s'agirait d'un pays «
sage, modéré et doux » [mignon, quoi], allié à son ambitus géographique «
arabe sunnite » et menant - à sa place, gratis et pour ses beaux yeux - ses
guerres contre leur ennemi commun : l'Iran ! Il semble bien qu'un « marché »
dont on ignore encore toute la portée, a été topé, à ce sujet.


Ce n'est sans doute en rien l'effet du hasard, si de nombreux pays arabes
ont accueilli extrêmement favorablement les déclarations de la plus haute
personnalité [marja'] du chiisme irakien, Hussein al-Mu'ayyed, qui a
notamment déclaré que l'Iran était en train d'adopter un projet nationaliste
fondé sur le mépris pour les Arabes et l'hégémonie régionale, et que ce pays
était devenu, pour les Arabes, plus dangereux que l'Amérique ou qu'Israël. C
'est ce qui explique l'hystérie à laquelle nous assistons actuellement, dans
la remise au goût du jour du nationalisme arabe de la part de pays et de
gouvernements qui combattaient pourtant impitoyablement l'orientation
nationaliste arabe depuis trente ans, au service de l' « Islam américain
modéré » [sic].

La visite de Mme Rice inaugure donc le tournant américain vers l'utilisation
des Arabes sunnites en vue de la confrontation avec l'Iran, au profit du
projet américano-israélien, exactement de la même manière dont l'
impérialisme britannique avait utilisé ces mêmes Arabes sunnites afin de
saper l'Empire ottoman islamique - bien qu'il fût lui aussi sunnite -, ce
qui aboutit comme on sait à la création de l'État hébreu et à l'éclatement
de la région arabe entre un archipel de petits pays ridiculement faibles.

Il est paradoxal que le plan visant à en finir avec l'Empire ottoman ait été
entrepris voici exactement cent ans ; l'Histoire semble se répéter, mais la
compromission et la bêtise arabes sont la seule constante. Tous les autres
acteurs ont changé.

Mais c'est la même pièce que l'on rejoue. Et, surtout, l'objectif est resté
le même.


[alquds.co.uk]url:[www.alquds.co.uk]
siryne
s
12 décembre 2006 22:37
Des dirigeants à vendre !


Par Mourad Zarrouk

Aljazeera


Il y a deux ans, précisément au mois d’août 2004, j’ai participé au festival d’Asila au nord du Maroc et j'ai suivi avec beaucoup d’intérêt les interventions présentées à cette occasion.



Je me souviens surtout d’un participant qui avait interpellé violemment le ministre des affaires étrangères espagnol Miguel Angel Moratinos, le rendant responsable de l’échec de la solution du problème du Moyen-Orient, en sa qualité d’ancien envoyé spécial de l'Union européenne dans la région.



Le ministre s’énerva et s’exclama : "Alors c’est nous qui sommes responsables de cet échec ? D’accord, mais je vais vous révéler quelque chose que je devrais garder secret. Savez-vous qui se dresse contre l’expérience politique palestinienne ? Ce sont précisément les pays arabes voisins qui ont peur de ce modèle. J’ai essayé avec Romano Prodi d’envoyer un hélicoptère au président Arafat, encerclé à la Mouquatâ, afin de le faire ramener à Beyrouth pour y participer au sommet arabe. Alors Amr Moussa m'a répliqué que ce serait la plus grande humiliation pour les Arabes !"



Je me suis souvenu des propos du ministre espagnol alors que je suivais la révélation par l’Egypte et la Jordanie de « l’implication » du mouvement Hamas dans des relations avec des éléments terroristes locaux, malgré les dénégations répétées du mouvement.



Il y a dans la région des pays qui s’obstinent à appliquer à tout prix l’agenda américain, quelqu'en soient les moyens et les résultats, sans que cela influe sur la faible popularité de régimes qui ont perdu tous leurs paris mais gagné toutes les élections truquées.



Il y a ce qu’il est convenu d’appeler les pays modérés, qui sont en fait l’exemple de la servitude et de l’aplatissement. Ces pays ne sont guère modérés quand il s’agit de la gestion de leurs affaires intérieures, puisqu’ils ne respectent pas les droits de l’homme et offrent le spectacle de régimes pourris et vieillissants. C’est l’état de l’ensemble des régimes arabes sans exception.



L’expérience palestinienne dérange. En dix ans, jamais le truquage n’effleura une élection, y compris celle qui fit la victoire de Yasser Arafat.



Mais l’expérience palestinienne n’est pas seule à déranger leurs altesses et leurs excellences. L’expérience libanaise terrorise les dictatures arabes parce qu’elle regorge de leçons susceptibles d’être transposées hors du pays du Cèdre.



Le pays est sorti il y a 20 ans d’une guerre civile qui a tout détruit et ravagé. Il a su dépasser les attentats politiques, les agressions israéliennes et réaliser ce à quoi avaient échoué des pays qui se sont libérés de la colonisation depuis 50 ans, ainsi que ceux qui avaient gaspillé les revenus pétroliers.



Les Libanais ont retenu de cette épreuve que le confessionnalisme et le sectarisme constituent une discorde qui tue, disperse les efforts et dilapide les biens et qu’ils devaient s’unir pour reconstruire le Liban sur des bases solides.



J’étais ravi de voir, l’année dernière à Beyrouth, à l’occasion de la distribution des prix aux étudiants méritants à l’Université catholique, qu’il y avait dans le lot des étudiantes musulmanes. C’était là un signe très fort que les espaces vitaux de la société s’étaient débarrassés de l’esprit confessionnel.



J’ai trouvé au Liban une liberté d’expression comme il n’en existe nulle part ailleurs chez les autres peuples arabes. J’ai rendu visite au siège du journal An Nahar qui surplombe la mer au loin. C’était au mois d’avril, avant que des mains assassines n’attentent à la vie de Gébrane Tuéni, le directeur de ce monument du journalisme, au mois de décembre de la même année. Je n’avais remarqué aucune crainte, aucune peur dans l’exercice du métier journalistique. Des femmes et des hommes qui méditent le bleu azur tout en travaillant sérieusement leurs papiers et à échafauder leurs plans d’avenir.



N’est-ce pas que ce genre d’expérience terrorise les vautours qui nous étranglent ?



Le soir même, nous étions au pied de la tombe de Rafic Hariri qui venait d’être assassiné depuis plus de deux mois. Quand j’ai commencé à lire la fatiha à la mémoire du défunt, je vis mon ami Henri faire le signe de croix avec beaucoup de tristesse et je compris que Hariri n’était pas mort mais que c’était la haine et l’esprit confessionnel qui venaient de mourir.



J’ai trouvé que les musulmans sunnites et chiites, les chrétiens maronites et orthodoxes et les druzes débattaient des problèmes du Liban avec beaucoup de maturité…Un débat libre et de haut niveau et un peuple qui a prouvé qu’il n’avait pas besoin d’un leader éternel pour le rassembler et auquel il fait des courbettes matin et soir.



C’est le Liban que j’ai connu et l’affaire ne se limite pas à la transparence de ses élections et au grand dynamisme de ses activités. Le peuple libanais est un peuple fier qui refuse que sa dignité soit bafouée et de devenir l’otage d’un régime comparable aux régimes fascistes qui dirigent les pays arabes.



C’est pour cette raison que les ennemis des Libanais, parmi leurs frères, doivent savoir que la marche vers la dignité ne connaîtra pas de reflux quelque soit l’issue de l’agression israélienne. L’expérience libanaise continuera à servir de modèle pour ceux qui veulent s’en inspirer.

Les régimes arabes ont perdu depuis longtemps leur raison d’être et leur rôle se réduit à une trahison par ci par là, à l’exercice de la torture par procuration ou à toucher des commissions sur des opérations commerciales.



Si le modèle libanais a réussi dans un pays multiconfessionnel, pourquoi ne réussirait-il pas entre des forces politiques que ne séparent pas des différences religieuses mais simplement des choix politiques ?



Après le deuxième massacre de Qana, il ne reste plus beaucoup de choix aux peuples arabes. Ils se trouvent tous devant une responsabilité morale et historique, pour entamer la marche vers l’émancipation et l’autodétermination, l’étape de la nationalisation du colonialisme ayant trop duré et le temps de la vraie indépendance est enfin venu.



Ce qui s’est passé en Palestine, en Iraq et au Liban ne constitue qu’une étape qui sera suivie par d’autres et il paraît difficile de les éviter. Nous sommes dans la position de celui qui ignore seulement sur quel côté il va tomber.



Si leurs Majestés et Excellences ont échoué à constituer, je dirai, non pas une puissance, mais simplement un groupe de pression, un lobby, suffisamment fort, pour défendre le droit de leurs peuples à une vie digne ou simplement à la vie, nous les dispensons du pouvoir et libre à eux de profiter des milliards qu’ils ont pillés quoique leur vie entière ne suffira pas à dépenser, voire à dilapider, tout ce qu’ils ont ramassé.



Pas besoin de parler ici des formes de l’échec banal qui conduit un homme politique, dans un Etat qui se respecte, à démissionner. Cela semble difficile à obtenir.



Je parle de l’échec mortel, de la trahison et des crimes politiques, de l’instrumentalisation des services de sécurité et de la justice, pour protéger des régimes dictatoriaux, du pillage des deniers publics et des politiques affamant les peuples.



Aucun défenseur d’un dirigeant arabe ne peut échapper à l’un de ces traits de caractères : il profite des bienfaits matériels ou du trafic d’influence, vil et méprisable, ou craint le changement même positif, parce qu’il est atteint de léthargie organique.



Le premier monarque dans l’histoire de l’islam à avoir été vilipendé par ses sujets fut Mouâouya parce qu’il avait usurpé le pouvoir sans en être digne et si la nation garde aujourd’hui le silence, cela ne veut pas dire que les dirigeants ont raison mais que la Oumma a tort.



Je ne suis pas un adepte de la violence, du désordre et de la discorde, mais je suis de ceux qui défendent la dignité et la dimension morale dans l’exercice de la politique, deux choses qui se sont tellement effondrées dans ce qui se passe au Moyen -Orient actuellement et à la lumière des nouvelles trahisons.



Majestés, Excellences : savez-vous que chaque manifestation de soutien au Liban et à la Palestine, est une condamnation pour vous ? Savez-vous que vos positions dans toutes ces crises sont des positions de régimes dictatoriaux et non pas celles de peuples épris de liberté ?

Après votre mort, votre place sera garantie dans les poubelles de l’histoire. Personne ne vous regrettera, ne se souviendra de vous en bien et encore moins avec nostalgie. Les peuples, quant à eux, se souviendrons de vous à la manière dont vous a évoqués ce vieillard qui, il y a quelques années, se tint debout au centre du Caire, portant un drapeau palestinien sur lequel il avait écrit « Majestés, Excellences : TFOUH " (=je vous crache dessus, NDT).


L'auteur est professeur à l'Université Abdel Malek Sâadi (Maroc) et chercheur à l'Université Libre de Madrid.



Original : [www.aljazeera.net]



Traduit de l'arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala
siryne
s
12 décembre 2006 22:39
L'Occident, aidé par des arabes dits modérés essaie de ramener le monde arabe à l'âge de pierre - Azmi Bishara

Une analyse politique critique par Azmi Bishara des dégats volontairement causés par l'Occident, l'état sioniste, et les pays arabes dit « modérés » au processus démocratique qui s'enracinait au Moyen Orient, et les tentatives sordides de faire régresser la région vers une politique pré moderne en utilisant l'arme de la faim pour réveiller les instincts universels les plus bas et enterrer de fait les valeurs tant vantées de l'universalité de la démocratie

Instincts Universels

Des démonstrations par les forces de sécurité dans Gaza réclamant le versement des arrièrés de leurs salaires se sont transformées en actes de violence. En surface cela s'apparente à une action syndicale ayant dégénéré. Mais en profondeur cela ressemble à quelque chose de plus sinistrement politique. Bien sûr les fonctionnaires veulent être payés, comme tous les autres travailleurs, surtout que c'est actuellement Ramadan et que les dépenses augmentent. Et, les fonctionnaires, comme les autres travailleurs sont soumis au même blocus économique, qui, de fait, a été imposé pour des objectifs politiques. La division, ici, n'est pas une division horizontale entre des fonctionnaires et d'autres classes de travailleurs, mais une division verticale déchirant la société selon les affiliations politiques. D'un côté il y a ceux qui sont contre le blocus, à cause de leurs positions politiques contre les conditions du Quartet. D'un autre côté, il y a ceux qui voient le blocus comme une attaque contre leurs adversaires politiques et par conséquent une forme de soutien à leurs propres positions.

Les palestiniens ont encore à gagner leur libération et un état. Mais ils ont établi une identité, un mouvement national et une volonté de combattre pour leur libération. Prendre partie pour le blocus colonialiste c'est être disposé à jeter par-dessus bord même ce petit résultat, qui a été obtenu avec tant d'énormes sacrifices.

La situation semble claire comme du cristal : il y a eu des élections démocratiques. Les résultats ont déplu aux puissances étrangères, qui ont décidé de les contourner d'une manière particulièrement sordide et qui consiste à faire subir à l'électorat un étranglement économique. Maintenant on pourrait penser que toute personne avec un minimum de sentiment patriotique verrait cela comme un affront flagrant à la volonté nationale de son peuple et s'unirait aux autres pour y répondre. Tout du moins, même ceux qui se sont présentés contre les gagnants lors des élections se mettraient de côté et les laisseraient gouverner quelque soient leurs croyances et leurs attitudes. Apres tout, il n'y a pas eu de résolution internationale de votée appelant à des sanctions contre le gouvernement palestinien donc il n'y avait aucune raison pour que les régimes arabes respectent le boycott de ce gouvernement et refusent de rencontrer ses représentants. De plus, bien avant qu'ils ne décident de profiter du boycott, les palestiniens opposés au gouvernement auraient pu agir pour le briser, une tâche qui n'aurait pas été très difficile, comme l'ont démontré la Russie, la Turquie, et d'autres.

Vous pouvez vous frotter les yeux et de nouveau les ouvrir, et continuer de trouver cela difficile à croire. Une partie du peuple palestinien a décidé de manifester contre une autre partie de ce même peuple, leur disant que soit ils acceptent les trois demandes des boycotteurs soit ils démissionnent et laissent les autres gouverner. Les manifestants disent : "nous sommes soumis à un boycott Israel-Us-Europe. Mais c'est évident, et tant que cela l'est ce n'est pas important. Ce qui a de l'importance, ce sont ces conditions. Ces conditions l'autorité palestinienne doit les accepter pour mettre fin au boycott parce qu'en rejetant ces conditions le gouvernement élu s'est attiré ce boycott." C'est comme cela qu'un peuple succombe à la logique et aux buts des boycotteurs. C'est comme cela que les conditions stipulées par des forces extérieures hostiles deviennent l'agenda politique d'une fraction des forces internes. Dans ce processus, la liberté de choisir et l'unité nationale sont mises de côté en échange d'une promesse de pain pour les masses. A leur tour, les masses deviennent un instrument pour renverser le gouvernement et en élire un approuvé par l'Occident. Quand ce nouveau gouvernement viendra au pouvoir son plus grand accomplissement sera de fournir de la nourriture au peuple, glissant ainsi précipitamment du respect des principes vers des instincts plus rudimentaires.

Ce que nous voyons progresser ce n'est pas seulement le retour en arrière avant la fusion du mouvement de libération, mais aussi la régression à des politiques pré modernes. C'est suffisamment difficile de croire à notre époque que l'Occident et les arabes sont tombés si bas pour avoir recours à la nourriture comme arme pour renverser un choix démocratique. C'est plus difficile de croire que certains de ceux visés par cette tactique pourraient faire le jeu de celle-ci alors qu'ils auraient pu tout aussi facilement la faire échouer.

Par la même occasion, un processus identique s'est passé au Liban. Là aussi, l'agression israélienne était supposée aller de soi et ceux qui en ont questionné les raisons ont été accusés d'être responsables de l'agression israélienne. De plus là, non seulement l'agresseur n'a pas été condamné, mais la victime a été censurée, quand la victime s'en est sortie, sa victoire a été niée.

On ne peut que s'étonner et se demander pourquoi aucun démocrate palestinien connu ou néo libéral ne s'est élevé pour protester contre le siège mené par l'occident démocratique contre les résultats des élections législatives palestiniennes qui ont été contrôlées internationalement et vérifiées comme ayant été sans fraude et justes, même si elles ont eu lieu sous occupation et même si pour certains candidats comme le Hamas, le simple fait d'y participer était une concession majeure compte tenue de leur opposition à la structure même de l'autorité palestinienne créée par l'occupation. Pas une seule ONG n'a annulé une de ses conférences pro démocratie financées par l'occident pour protester contre le boycott. Pas un seul expert en démocratie appartenant à des organisations américaines et européennes pour répandre la démocratie n'a été boycotté. En fait, pas un seul démocrate n'a pris la peine de faire remarquer que le boycott a été instauré bien après que le Hamas ait accepté une trêve et stoppé toutes les opérations suicide. Est-ce pour cela que le Hamas a été puni ? Parfois il semblerait que oui. Et ce seul fait devrait obliger certaines personnes à tenir leur langue et arrêter de donner des conseils au Hamas.

Ni la nouvelle gauche ni l'ancienne, maintenant financées par divers fonds de développement démocratiques américains et européens qui sont maintenant solidement pro démocratiques après un long passé de solidarité vociférante avec différents régimes totalitaires et des dictatures, tant qu'ils ne sont pas arabes, n'ont proclamé leur solidarité avec le gouvernement élu assiégé comme tout démocrate patriote l'aurait fait en Occident où c'est une seconde nature de mettre de côté les différences politiques et de se rallier derrière un gouvernement attaqué de l'étranger. Peut être que le problème c'est que la liberté de lier la démocratie et le patriotisme est un droit purement occidental. Parce que dans le monde arabe, il semble que le démocrate arabe doive tirer un trait, qui fait qu'il ne vit ni dans un monde ni dans l'autre mais plutôt dans un monde d'ONG financées par l'Occident qui maintiennent au moins sa sécurité financière.

Pendant ce temps, les élites dirigeants arabes, récemment renommées « modérées » ont échoué à la fois l'examen démocratique et patriotique. Le premier était un examen stupide qu'elles n'ont jamais voulu passer pour commencer, mais elles ont été tirées honteusement vers la salle d'examen où elles ont prouvé en fait qu'elles n'étaient même pas capables d'introduire les reformes démocratiques les plus simples que Washington exigeait d'elles en leur faisant du chantage. Puis, quand Washington leur a demandé, ils ont renforcé leurs liens avec Israel en échange de quoi Washington a accepté de cesser de se mêler de leurs affaires intérieures. Mais le boycott du gouvernement palestinien a posé un test plus dur car dans ce cas là, étaient mêlés les sujets de démocratie et patriotisme. Là, les régimes « modérés « ont surpassé leurs maîtres occidentaux. Leur réponse a été que quiconque défie par la force la position du colonialiste ou d'une autorité d'occupation ou d'autres, a ce qu'il mérite, et que la seule attitude rationnelle c'est de faire ce qu'Israel et les Us vous disent de faire.

C'est précisément ce que les modérés font comme ils se dirigent vers la phase finale du processus de régression cruciale. Bien sûr, chacun aux Etats-Unis, de la gauche à la droite, sait qu'il n'y a rien de modéré dans la façon dont ces régimes pensent et se conduisent. La corruption, l'abus des droits de l'homme, le népotisme, et le contrôle de l'appareil du gouvernement, la vengeance contre les adversaires politiques et même présenter des fils pour la succession ne sont pas des choses qu'ils font à moitié. En fait, la seule raison pour laquelle ils sont appelés modérés c'est parce qu'ils feront tout ce que l'Amérique dit pour rester au pouvoir, y compris promouvoir un règlement préjudiciable au conflit israélo palestinien. Il n'y a rien de modéré là dessus.

Ce sont les forces qui se voient au pouvoir bien après le départ de l'actuelle administration à Washington. Ils dérouleront le tapis rouge pour Bush, son ancienne secrétaire d'état et d'autres anciens chefs d'état venant faire des conférences à des prix exorbitants. Ils se sentiront plein d'une nouvelle vigueur une fois que les simples conservateurs seront de retour à la Maison Blanche comme choix plus rationnel que les néo conservateurs, du moins avec cette mentalité de la nouvelle guerre froide depuis le 11 septembre. Apres tout ce chantage qui a secoué leur confiance au point qu'ils ont fait tout ce que Washington a dit, les simples conservateurs s'accrocheront à eux comme étant plus sûrs que ces « horreurs » auxquelles les démocraties arabes donnent naissance.

Pour contrer les résultats des élections démocratiques en Palestine ils utilisent les privations pour manipuler un processus politique. Pour démonter l'édifice étatique en Irak, ils ont élevé les affiliations sectaires au dessus de la pluralité politique. En laissant les reines à une telle faim primaire et à des instincts tribaux, ils catapultent la région avant l'aube de la politique moderne, démocratique ou autre. Ils remontent la pendule en arrière à une époque où il n'y avait pas de sphère publique, ayant donné naissance à des concepts politiques modernes tels que l'individu, l'état, la nation et la société civile. Grâce à l'Amérique démocratique, et son allié Israel et leurs amis dans la région, nous retournons en arrière vers la course aux restes, la loi de la jungle, et le lien organique comme seul moyen pour l'individu d'assurer sa survie.

Nous vivons une période de dissolution et de désaffection du politique. «Les droits individuels » « les citoyens » « la pluralité politique » -- sans mentionner « l'unité nationale » nécessaire pour faire en sorte que tout cela fonctionne – sont abandonnées et jaunissent sur les pages des brochures que personne ne lit malgré le fait qu'elles ont été distribuées gratuitement par ces ONG pour la démocratisation. Maintenant, si quelqu'un ose suggérer de mettre ces mots en pratique dans le monde arabe il sera traité, au mieux, comme s'il avait perdu le contact avec la réalité.

Il fut un temps où les centres de recherche, les medias et différentes organisations de par le monde s'activaient à discuter en profondeur du besoin de répandre la démocratie pour combattre le terrorisme. Chacun proclamait l'universalité des principes démocratiques et quiconque disait le contraire était dénoncé comme raciste, puisqu'on supposait que l'Islam et la démocratie n'était tout simplement pas compatible. Soudain, cependant, la « révolution démocratique » permanente se calme, et la voix des néo conservateurs se réduit à un murmure. Un murmure de fumée, dissimulant l'espoir que ni les survivants d'une voiture piégée en Irak, ni ceux cherchant des vestiges de leur passé dans les ruines de Dahiya à Beyrouth, ni ceux qui ont perdu leurs emplois ou ont été arrêtés pour avoir eu le courage de manifester pour la démocratie, n'aient vu que les alliés arabes de l'occident sont devenus maintenant des « modérés ».

Qu'est ce que la révolution démocratique et le nouveau Moyen Orient qui a sélectionné fièrement l'Afghanistan et l'Irak comme modèles de transition démocratique, nous a légué ? L'effondrement total des processus démocratiques, la fragmentation de l'unité nationale et le démantèlement de tout l'édifice étatique dans les deux pays. Si vous êtes un arabe, j'espère que vous n'êtes pas partisan de l'unité nationale parce que sinon vous pourrez être accusé d'être un nationaliste arabe. Le nationalisme est la chasse gardée de l'Occident et d'Israel, parce que le nationalisme est la condition sine quoinone d'y construire la démocratie. Vous ne pouvez avoir cela ici quand construire le « nouveau Moyen Orient » de Peretz exige l'alliance entre « des forces modérées » dans la région et Israel contre les forces de l'extrémisme.

C'est donc ainsi que la situation se résume actuellement. D'un côté il y a les Us et Israel, rejoint par les régimes arabes modérés, et de l'autre il y a ces forces qui refusent de reconnaître la réalité. En ce qui concerne les « modérés » au sein de cette équation, leur modération, sans parler de leur démocratie, ne tient pas devant un examen attentif. Sauf, si vous définissez la modération comme étant la volonté de contribuer à la destruction de leurs sociétés et au démantèlement des politiques nationales si cela est nécessaire pour rester au pouvoir. Pendant ce temps, les valeurs tant vantées de l'universalité de la démocratie ont pris le chemin de la poubelle pour que le règne de l'instinct domine. Et on ne peut nier l'universalité des instincts naturels.

Azmi Bishara Al Ahram Weekly on line 5-11 octobre 2006 – Le Caire [weekly.ahram.org.eg]
Copyright Al Ahram

Azmi Bishara appartient à la minorité arabe palestinienne d'Israël qui n'a pas pu être expulsée lors du nettoyage ethnique mené par l'état sioniste en 1948. Il est Professeur de philosophie à l'université Bir Zeit de Ramallah et depuis 1996 député à la Knesset representant Balad, le parti du Rassemblement national, laïque et de gauche qu'il a fondé. Il est l'auteur d'un roman, publié en 2004, "Checkpoint", sur l'occupation de la Palestine.

Traduction bénévole par MD pour information à caractère non commercial pour Planète Non Violence

Source : planetenonviolence.org
siryne
s
12 décembre 2006 22:52
Sattar Kassem, 1 octobre 2006

Traduit par Fausto Giudice

Les régimes arabes ne peuvent désormais plus masquer leur alliance objective avec Israël, après les récents développements au Sud-Liban et devant la montée de la puissance iranienne. Ils sont en train de s’engager dans une coordination subjective étendue avec Israël. Ils en ont été des alliés objectifs car Israël et les puissances occidentales, particulièrement les USA, ont préservé et assuré la continuité de leurs dictatures.

Le Hezbollah a gagné la guerre et cela a effrayé les régimes arabes, qui se sont sentis sous pression pour réagir rapidement. Cette victoire implique une force sur le plan national et constitue un stimulant psychologique qui élève le moral des Arabes. Cela est dangereux pour des régimes qui se sont constamment nourris de défaites et d’humiliations. Ces régimes ne sont que des marionnettes qui ne se soucient que de leurs propres intérêts privés.

La victoire remportée par le Hezbollah indique, dans une certaine mesure, la puissance de la Syrie et de l’Iran. Israël, les USA, la Jordanie, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les États du Golfe, certains Palestiniens et certains Libanais ont intérêt à ce que la Syrie et l’Iran soient écrasés. Ces parties ne peuvent plus cacher leur alliance et l’axe arabao-israélien est progressivement en train de se déployer. Les Saoudiens visitent Israël, les Égyptiens parlent d’avoir leur propre technologie nucléaire, les Jordaniens entraînent des éléments anti-Hezbollah libanais, les Palestiniens qui suivent Abbas sont en train de rejoindre la campagne de pressions sur le Hamas orchestrée par les régimes arabes, les Européens, les USA et Israël.

La région assiste à une cristallisation de deux axes : l’axe syro-iranien soutenu par le Hezbollah, le Hamas et la paresseuse opinion publique arabe d’une part, et d’autre part, l’axe arabo-israélien soutenu par les USA et l’Europe.



Sattar Kassem enseigne les Sciences politiques à l’Université Annajah de Naplouse

Traduit de l'anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala,

Illustration de titre : le drapeau saoudien redessiné par l'artiste palestinien Amer Shomali
siryne
L
12 décembre 2006 23:05
quelle tristesse, tu es arabe donc tu ne dois pas etre modéré

tu dois etre antidémocratique puchiste
tu dois etre pro charia (et quelle qu'elle soit en plus)

Bush ou hezbollah !
Chouette l'alternative grinning smiley

siryne, argumente et ne prends pas de qualificatifs dénigrant ceux discutant avec toi
ce serait un minimum de respect
s
12 décembre 2006 23:16
La boetie .


Vu que tu es athé , je t'explique donc .

Il n'y a pas de musulman moderé ou radical selon la propagande buch-sarko .

Il y'a un seul islam , point.

Etre musulman , c'est suivre le coran , point .

L'islam est paix , etre muslman ne veut pas dire etre colabo ou servile comme tu le proconise toi ou antitout , pauvre de toi .

Ne te ridiculise pas plus , c'etait deja affligeant ton combat pour le bubakeur !
siryne
a
13 décembre 2006 14:49
Citation
siryne a écrit:
La boetie .


Vu que tu es athé , je t'explique donc .

Il n'y a pas de musulman moderé ou radical selon la propagande buch-sarko .

Il y'a un seul islam , point.

Etre musulman , c'est suivre le coran , point .

L'islam est paix , etre muslman ne veut pas dire etre colabo ou servile comme tu le proconise toi ou antitout , pauvre de toi .

Ne te ridiculise pas plus , c'etait deja affligeant ton combat pour le bubakeur !


Pour moi les extremistes du hamas ,du djihad islamique et du hezbollah avec alquaida et la revolution des mollahs iranniens sont les pires enemies de l islam et de la cause palestinniene. pourquoi?

-pourquoi enemies de la cause palestinniene?
tous d abords le conflit ne date pas d aujour d hui,il date depuis 60 ans et les leaders palestinniens depuis le debut savaient qu il ne gagneront jamais par la force tous simplement parcequ ils savaient qu ils avaient a faire aux gagnants de la deuxieme guerre mondiale.alors ils ont devellopé la strategie du "terrorisme" qui consistait surtout a kidnappé des avions ,a les detruire tout en laissant la vie sauve au passagers.
le but de cette strategie etait de d attirer l attention de l opinion international sur le drame palestinnien qui a son tour mettrait la pression sur les principaux soutients d israel pour l obliger a faire la paix.
et la stategie s avera payante.

en effet apres le voyage du grand sadate a jerusalem et les massacres de sabra et chatilla ansi que la conference de la ligue arabe a fes ou les dirigants arabes enfin torderent le cou au mensonge en vogue dans l opinion occidental selon lequel c est les arabes assoifé de sang et encerclant le pauvre israel qui ne veulent pas la paix.l opinion occidental changa et israel prit peur et crea le hamas .

c est simple voila un exemple : lors des premiers mois de la deuxieme intifada il y avait bq de morts palestinniens et pratiqyuement aucun israelien.je suppose que vous vous rappeler la sympatie des europeen avec ces enfants qui affrontaient des chars armés de simple cailloux,rappelez vous de mohammed a ddoura et les manifestations de sympatie que ca a succité.puis sont venu les attentats suicide du hamas qui ont obligé l occidental lambda a rester neutre c etait le pire qui devait arriver aux palestinniens. et tous ca a cause de planqués de pseudo propalestinniens qui poussent ses derniers gagnés par le desespoire a choisir la pente glissante de la haine et la vengeance qui en verité ne sert que les interets des israeliens



pourquoi enemies de l islam?

le compagnon et gendre du prophete (s) ,ali (r) se trouvait un jour a affronter un enemi du prophete et au cour du duel ce dernier insultat ali qui entrat dans une colere noire et qui le poussa a remettre a plus tard le combat quand on lui demanda pourquoi il ne l a pas tuer sur le coup il repondit que si il l avait tuer ce ne serait pas pour dieu mais ce serait une vengeance personnelle et ali (r) ne combattait que pour dieu.

c etait juste un exemple pour vous montrer que quand on se revendique de l islam on doit en etre digne car on est un exemple pour le monde entier ,dieu n a t il pas dit dans le coran "-vous etiez la meilleure des nations envoyé parmis les nations vous pronez le bien et vous interdissez le mal".a ton avis les attentats qui visent les civils israeliens innocents (non combattants) sont ils dans cette logique?
certes les partisans du hamas ou d alquaida vont me dire que les israeliens ou les americains font pire qu ils sont des monstres .je suis tout a fait d acords avec ce constat mais quand on se pretend musulman et adepte de la meilleure religion on est pas surpris de cet etat de fait le coran ne nous a t il pas predit que nos enemies s acharneront sur nous?alors si ont est pas surpris de cet etat de fait pourquoi en prendre pretexte pour devenir des monstres comme eux avec les attentats suicide.et que rapporte les attentats suicide a part la satisfaction d un bas instints humains qu est la vengeance?ils ont droit de sucomber a ca au nom de la soufrance des palestinniens mais ils ont pas le droit de le faire au nom de l islam.

et pour finir il faut rappeler que oficielement ont est pas en etat de guerre les americains et les israeliens pretendent qu ils veulent la paix et que dit le coran a ce sujet ?"-et s ils virent vers l aile de la paix alors force a toi de virer vers l aile de la paix et si ils te trompent? alors dit dieu me suffit il est le meilleur des refuges" dieu n a pas dit vas faire des massacres il nous demande juste dans ce cas de lui faire confiance et franchement a la lumiere de l actualité les seuls qui agissent ainsi c est ce que tu appelle pejorativement les etats arabes modérés.

alors syrine consiente de faire le jeux des sioniste ou c est une betise pronfondement irremediable?

question pour un champion?
J
JD
13 décembre 2006 15:28
Citation
antitout a écrit:

c est simple voila un exemple : lors des premiers mois de la deuxieme intifada il y avait bq de morts palestinniens et pratiqyuement aucun israelien.je suppose que vous vous rappeler la sympatie des europeen avec ces enfants qui affrontaient des chars armés de simple cailloux,rappelez vous de mohammed a ddoura et les manifestations de sympatie que ca a succité.puis sont venu les attentats suicide du hamas qui ont obligé l occidental lambda a rester neutre c etait le pire qui devait arriver aux palestinniens. et tous ca a cause de planqués de pseudo propalestinniens qui poussent ses derniers gagnés par le desespoire a choisir la pente glissante de la haine et la vengeance qui en verité ne sert que les interets des israeliens

salut antitout smiling smiley

voilà que je suis d'accord avec toi. c grave ? sad smiley

je confirme complètement ce que tu dit. en tant qu'occidental moyen il est clair que je ne me mobiliserai pas pour une cause qui a recours aux attentats suicide .(même si elle défend une cause juste)

A+
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
L
13 décembre 2006 19:04
Si tout ceux qui se sentent convaincu de leur bon droit (tout le monde) se donne des justifications puchistes, alors il ne faut pas se demander d'où vient le bordel ! grinning smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/12/06 19:12 par La Boetie.
L
13 décembre 2006 19:27
Citation
siryne a écrit:
La boetie .


Vu que tu es athé , je t'explique donc .

Il n'y a pas de musulman moderé ou radical selon la propagande buch-sarko .

Il y'a un seul islam , point.

Ne te ridiculise pas plus , c'etait deja affligeant ton combat pour le bubakeur !


je ne sais pas qui est affligeant

je fais un trés net distingo entre les fanatique religieux de tout bord : catho, hindouiste juifs ou musulmans pret à la tyranie à tout prix
Et les fidéles religieux qui gardent les pieds sur terre et ne veulent pas laisser leur liberté sous l'autel du pire disant
a
13 décembre 2006 19:38
syrine tu a reussi l exploit de me mettre dans le meme champ que JD ET LA BOETIE.il faut le faire quand meme ,mais c est ca quand on debat sous le coup de l emotion.

et c est le but recherché par les americains qui utilisent ce conflit pour radicaliser les arabes et les pousser dans les bras des islamistes.
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