Ash-Sha'bî a dit : "(Dire) "Je ne sais pas", c'est la moitié de la science"
Récit de l'imam Malik
On rapporte qu'une personne est venue d'Afrique du Nord et lui posa 40 questions sans obtenir une seule réponse. Il insistait en lui disant : " Je suis venu jusqu'à toi de mon lointain pays pour te poser ces questions et voici que tu me réponds que tu ne sais pas, toi le grand Imâm de Médine. Que vais-je dire aux miens ?" Et Mâlik de répondre : "Dis-leur que Mâlik ne sait pas." A ceux qui le critiquent pour ses réponses négatives, il répondait : Celui qui a envie de répondre à une question, qu'il place devant lui le paradis et l'enfer et qu'il imagine sa position devant Allah demain (le jour du jugement).
Merci pour ce rappel dont on a tellement besoin aujourd'hui.
Dire "moi je sais" c'est laisser le "moi" parler, alors que le vrai savoir consiste à faire taire le moi.
Il y a cette parole de l'Imâm Mâlik dans laquelle il dit :
« Il n’est pas de l’habitude des gens, ni de ceux qui nous ont précédé et je n’ai rencontré personne qui en parlant d’une chose :ceci est licite (halâl) ou ceci est illicite (harâm). Aucun d’eux n’aurait osé dire cela, mais ils disaient : nous détestons cela, nous voyons cela bon, nous évitons cela, nous ne voyons pas cela. »
Regardons cette parole, montrant sur quoi étaient les pieux prédécesseurs, et ceux aujourd'hui se revendiquant d'eux, du salaf, alors qu'ils n'ont de travail que dire halâl, harâm (surtout harâm). Dire halâl, harâm, signifie qu'on se met en quelque sorte à la place de Dieu, qu'on parle en Son nom, au nom de la vérité, alors ce qui nous incombe c'est de parler par la vérité et non en son nom, ce qui nous incombe c'est donner notre témoignage vis-à-vis d'elle, dans un état d'humilité, d'effacement et de détachement total, sans prétention, faire taire le moi et la laisser s'exprimer.
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