Citation
Gandalf le gris a écrit:
1er conte:
Un puissant seigneur extrêmement riche et un pauvre paysan avaient chacun un fils. Le puissant seigneur monta avec son fils en haut d’une montagne, lui montra avec fierté le paysage en contrebas et lui dit avec engouement :
– Regarde, mon fils ! Un jour, tout cela sera à toi, le jour de ta succession !
Le fils ressentit alors une grande exaltation, une ivresse de puissance, un bonheur intense. Mais tandis qu’il redescendait doucement de la montagne, sa joie fut perturbée par des pensées de peurs, de craintes : et si son père demain changeait d’avis ? et si des intrigants prenaient le pouvoir ? et s’il disparaissait le lendemain sans qu’il ait eu le temps de lui transmettre la charge ? et si… ?
Le paysan pauvre monta avec son fils sur l’autre versant de la même montagne, au même moment; il lui montra le même paysage et lui dit avec amour :
– Regarde, mon fils ! Regarde !
Le fils resta là, attentif aux sons, aux odeurs, aux couleurs, aux images, et s’imprégna de la majesté du monde, le cœur emplit de joie…
2ème conte:
Les sept merveilles du monde
Un professeur demanda un jour à un groupe d’étudiants :
Faites-moi une liste de ce que vous considérez être les sept merveilles du monde actuel.
Certains pensèrent à citer l'Everest, Venise, La Mecque, le château de Versailles, le Kremlin, l'île de Pâques, les gratte-ciel, la Tour Eiffel, les chutes du Niagara, la banquise, la forêt amazonienne, la conquête spatiale...
Malgré quelques désaccords, la majorité d’entre eux firent les réponses suivantes (sans ordre particulier) : les Pyramides d’Egypte ; le Taj Mahal ; la Grande Muraille de Chine ; Rome et la basilique Saint Pierre ; le Grand Canyon ; les chutes du Zambèze et les lignes de Nazca.
Alors qu'il ramassait les réponses, le professeur se rendit compte qu'une élève n'avait pas encore remis sa feuille. Il lui demanda si elle éprouvait de la difficulté à terminer sa liste. L'élève lui répondit :
Oui, un peu. Je n'arrive pas à me décider car il y a tellement de merveilles dans le monde.
Le professeur lui répondit :
Hé bien, dis-nous ce que tu as trouvé et peut-être que nous pourrons t'aider...
La jeune fille hésita, puis dit :
Je crois que les sept merveilles du monde sont : la vue ; l’écoute ; le toucher ; le goût ; le sourire ; les émotions et l’amour.
La classe resta silencieuse.
Ces choses sont tellement simples et ordinaires que nous oublions à quel point elles sont merveilleuses !
Souvenons-nous que les choses les plus précieuses de la vie ne peuvent s'acheter.
(Anonyme)
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Gandalf le gris a écrit:
Ps:
L’émerveillement c’est quoi ?
l’émerveillement naturel de l’enfance. Quand un enfant n’a pas été meurtri dans son milieu familial, il reçoit naturellement le monde sur le mode de l’émerveillement. Chaque jour est une occasion de découverte, d’étonnement et d’intérêt. L’enfant qui arrive au monde et qui vit dans des conditions où il est aimé et mis en confiance ouvre des grands yeux face à tout ce qui se présente à lui. Tout l’intéresse, tout le passionne, tout le subjugue, tout est un événement. Pourquoi ? Parce qu’il vit la naissance de l’esprit, ni plus ni moins. En s’ouvrant au monde et en accueillant celui-ci, il est ouvert par le monde. En étant ouvert par le monde, il acquiert une intériorité qui lui permet d’ouvrir le monde, cela marche dans les deux sens, de manière dynamique. Et c’est là que jaillit l’esprit, c’est-à-dire l’intelligence rayonnante, libre. L’enfant est émerveillé car il se rend compte que tout communique d’ouverture à ouverture et que, une chose en amenant une autre, la vie est riche de sens. L’émerveillement de l’enfant est donc caractérisé par cet « étonnement d’être » qu’évoque Bachelard.
Le second émerveillement est l’émerveillement adulte. Cet émerveillement consiste à découvrir des trésors derrière le vide ou l’âpreté apparente de l’existence. C’est exactement l’expérience que font Pascal, Heidegger mais aussi ce qui se passe à travers le haïku japonais. Les êtres humains sont jetés dans l’existence avec une impression d’absurdité, d’absence totale de sens et tout d’un coup, parce qu’ils se tiennent là, dans l’être-là, avec persévérance et courage, ils se découvrent non pas abandonnés dans l’existence mais envoyés dans l’existence. Ils découvrent également l’immense derrière ce qui semble l’absurde ou le vide. En fait, ils sont directement en contact avec la dimension métaphysique de la réalité. Pour arriver à cet émerveillement adulte, il faut avoir surmonté la tristesse, la lassitude, la révolte, le désespoir et donc les avoir rencontrés. Certaines personnes âgées ont cet émerveillement. Elles ont vécu, elles ont lutté, elles ont souffert ; elles pourraient se refermer dans l’amertume et le chagrin à l’approche de la mort, elles n’en font rien. Au lieu de se mettre en état de désenchantement, elles se mettent en état d’émerveillement. Et, ce faisant, un miracle s’opère : la vie se met à parler. Comme pour les enfants, avec la même magie. Mais une magie enrichie toutefois par l’expérience de la vie. D’où un émerveillement singulier et plus réflexif : on s’émerveille devant le fait de s’émerveiller, devant le fait d’en être encore capable.
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nepleurepas a écrit:
salam
qu'ALLAH te récompense ici-bas et dans l'au delà ?
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* Rose des sables * a écrit:
Salam Aleykoum Gandalf,
C'est tellement intéressants. ?
J'aime beaucoup ces deux contes. +Que je ne connaissais) ?
Les enfants sont particulièrement doués pour voir l’extraordinaire dans l’ordinaire une grande faculté réservé à ceux qui écoutent et observent le spectacle de la vie. L'oiseau dans le ciel, la bulle dans le bain, la coccinelle sur le tronc suffisent à les émerveiller. ?
Le premier conte me renvoie au fait que lorsque l'on s'attache aux dimensions matérielles et financières l'émerveillement se dissipe. Et cela fait penser à l'état d'adulte car, qu'il le veuille ou non l'adulte est contraint à se préoccuper de celles-ci qui s'inscrivent dans ses responsabilités...? L'enfant lui ne se soucie pas de cela et, de ce fait, laisse, libre court à son épanouissement et donc la porte ouverte à l'émerveillement.
Je pense que l'adulte, pour cultiver l'émerveillement, doit premièrement partir à la découverte. La découverte de nouvelles contrées, de nouvelles cultures ou même à petite échelle, près de chez nous, il existe peut-être un cadre susceptible de nous subjuguer. Mais aussi méditer car, s'émerveiller, c’est d’abord saisir la présence des choses et des êtres. C'est s’ouvrir au monde. ?
"Le bonheur pour une abeille ou un dauphin est d’exister. Pour l’homme, c’est de le savoir et de s’en émerveiller." ~ Jacques-Yves Cousteau ~ (Explorateur) ?
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Gandalf le gris a écrit:
Aleykoum salam
Je pense que l'adulte, pour cultiver l'émerveillement, doit premièrement partir à la découverte. La découverte de nouvelles contrées, de nouvelles cultures ou même à petite échelle, près de chez nous, il existe peut-être un cadre susceptible de nous subjuguer. Mais aussi méditer car, s'émerveiller, c’est d’abord saisir la présence des choses et des êtres. C'est s’ouvrir au monde.
je suis d'accord que pour cultiver l'émerveillement qu'il faille à chaque fois être dans la découverte mais pas besoin de faire le tour du monde pour ça, on peut trouver des cadres naturels juste à côté de chez nous et tous ce qui nous entoure mérite qu'on s'émerveille, à travers la contemplation et l'enrichissement des connaissances, quand on se balade en forêt juste prendre conscience qu'il y'a des milliards d'êtres vivants qui se tapissent dans l'ombre et qui agissent sans qu'on puisse les voir et encore plus à l'échelle microscopique et que chacun à un rôle bien défini et tous sont liés les uns aux autres à travers une chaine alimentaire, tout ça pour former un équilibre..et cet équilibre se retrouve partout que ça soit à l'intérieur de nous et aussi à l'échelle macroscopique ..
Mais pas que, je peux m'émerveiller en regardant un film ou en jouant à un jeux vidéo, par l'effet d'immersion, je suis quasiemment dans une bulle et j'arrive à vivre plus ou moins à ressentir ce que vivent les personnages, comme si j'étais dans l'instant et je fais abstraction de tout le reste..
et je suis rassuré d'avoir gardé un état d'esprit d'enfant quand il s'agit de jouer à des jeux..
même si je peux être mauvais perdant à cause des objectifs et de toujours faire mieux, ça peut parfois me gâcher le plaisir de jouer, j'y travaille la dessus..
Mais l'émerveillement se trouve dans les choses les plus simples et on peut le perdre petit à petit quand tous est servi sur un plateau, pour moi juste le fait de manger et surtout toutes les étapes et les efforts qui nous aménent à manger nous permettent de mieux savourer et de prendre plus de plaisir,
ça s'appelle le gout de l'effort, rien qu'en regardant koh lanta, quand ils ont la possibilité de manger un steak ou de prendre une douche chaude, ils redécouvrent les plaisirs des petites choses et le ramadan est un bon rappelle pour ça..
donc la science nous donne les outils pour cultiver un état d'esprit qui nous pousse à nous émerveiller en observant la profondeur de la création de Dieu..
mais la clé c'est de cultiver son esprit en cultivant l'esprit
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* Rose des sables * a écrit:
"l'émerveillement se trouve dans les choses les plus simples et on peut le perdre petit à petit quand tous est servi sur un plateau"
C'est vrai je suis d'accord avec toi. L'émerveillement passe par le fait d'apprécier les plaisirs simples car, cela apporte une paix intérieure.
Le joie du rire contagieux d'un enfant, la rêverie suite à une histoire partagée par le grand-père, l'éblouissement du soleil qui reflète dans l'océan et la simplicité d'une balade à voir et entendre la nature...
L'éblouissement passe par une simplicité d'esprit et d'émotions au quotidien. Ce qui compte réellement ce n'est pas forcément de mener une vie simple (pas de responsabilité...etc) mais, d'avoir des pensées et des réflexions simples, de l'intérêt pour les choses simples.
"rien qu'en regardant Koh Lanta, quand ils ont la possibilité de manger un steak ou de prendre une douche chaude, ils redécouvrent les plaisirs des petites choses et le ramadan est un bon rappelle pour ça.."
Bel exemple... Les choses simples sont toujours là, nous entourent au quotidien cependant on ne s'arrête pas tous les jours pour constater la préciosité de ces-dernières et on a tendance à oublier qu'elles existent.
Il n'y a que lorsqu'elles nous manquent ou lorsque l'on se trouve dans une situation plus ou moins inconfortable qu'on les apprécie tout à coup.