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RWANDA • La France directement mise en cause dans le génocide
6 août 2008 12:33
Les conclusions de la commission d'enquête rwandaise sur le rôle supposé de la France dans le génocide de 1994 ont été divulguées le 5 août. Kigali accuse Paris d'avoir activement "participé" à l'exécution de ce génocide et menace de lancer des poursuites judiciaires contre d'anciens dirigeants politiques et responsables militaires français.

Kigali tire ses enseignements du travail d'une commission d'enquête sur le rôle de la France. Elle est accusée d'avoir participé à la "mise en exécution" du génocide. Elle aurait préparé, entraîné et armé les tueurs. Le gouvernement rwandais a rendu public, le 5 août, les principaux enseignements qu'il tire du rapport que lui a remis le 16 novembre 2007 la Commission "indépendante" mise en place pour " faire la lumière sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsis de 1994 ", qui fit un million de morts parmi la minorité tutsie et l'opposition hutue entre avril et juillet.

La France de François Mitterrand, d'Edouard Balladur, son premier ministre, ou d'Alain Juppé, son ministre des Affaires étrangères, est, comme attendu, vilipendée et mise en accusation. Les principales préventions qui ressortent du communiqué du gouvernement de Kigali (un document de 12 pages, alors que le rapport en fait 500), touchent à la participation de la France " aux principales initiatives de préparation du génocide " et " à la mise en exécution du génocide ". Or, les faits qui fondent les accusations figurant dans le document diffusé hier sont, pour la plupart, soit déjà connus, soit insuffisamment étayés. Seule la lecture du rapport complet permettrait de se forger un jugement sur le travail de cette commission dont la mission était, à l'origine, pour le moins orientée [son intitulé exacte était 'Commission nationale indépendante chargée de rassembler les preuves montrant l'implication de l'Etat français dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994'].

Ces réserves émises, les charges contre la France sont lourdes. La plus forte et la plus neuve constate que "des militaires français ont commis eux-mêmes directement des assassinats de Tutsis et de Hutus accusés de cacher des Tutsis ; (ils) ont commis de nombreux viols, forcé des relations sexuelles spécifiquement avec des rescapées tutsies" du génocide. Ces abus sexuels étaient, souligne le résumé du rapport qui ne relate pas de cas précis, "fréquents, tolérés et générés par les normes et pratiques de l'institution, à laquelle appartenaient les hommes qui les commettaient".
6 août 2008 12:34
Opération Turquoise

C'est le rôle de la France lors de l'"Opération Turquoise", mission dite humanitaire menée du 21 juin au 22 août avec l'aval des Nations unies dans l'ouest du Rwanda, qui est au centre des critiques des autorités rwandaises. Pendant cette période, la France continue à fournir des armes aux troupes régulières rwandaises qui ont amplement participé au génocide et qui sont en débandade sur la route du Congo-Kinshasa voisin. Ces approvisionnements s'effectuent via l'aéroport de Goma et sous couverture de l'opération humanitaire. Les sociétés françaises Sofremas et Luchaire sont citées.

Les militaires français auraient, de surcroît, "pratiqué la politique de la terre brûlée", accuse le communiqué du gouvernement rwandais, en incitant la population hutue à fuir massivement vers le Congo. L'exemple d'une réunion publique, dirigée par le colonel français Patrice Sastre, le 13 juillet 1994 à Rubengera, est donné.

L'examen du rôle de Paris s'attarde aussi sur la période qui a précédé le génocide. "La France était au courant des préparatifs du génocide", accuse Kigali. Une évidence puisque les Nations unies, la Belgique et d'autres avaient été alertés, notamment par l'"informateur Jean-Pierre". "La France a participé aux principales initiatives de préparation du génocide", poursuit le gouvernement rwandais. Ce qui était un fort soupçon est, là, conforté par différents indices : la participation de militaires français à la tenue de barrières, censées filtrer l'ennemi tutsi au régime, dans différentes régions du pays; leur contribution à l'organisation du programme d'"autodéfense civile", en fait l'armement et l'entraînement des miliciens qui prendront une part très active au génocide.

La France a formé et contribué à former "militairement les Interahamwe entre le début de l'année 1992 jusqu'au départ de l'opération Noroît en décembre 1993 (...) dans cinq grands camps militaires où étaient établis les militaires français ", précise le communiqué du gouvernement. En conclusion de ce réquisitoire, le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a appelé "les instances habilitées à entreprendre les actions requises afin d'amener les responsables politiques et militaires français incriminés à répondre de leurs actes devant la justice". Treize dirigeants politiques et neuf responsables militaires sont cités parmi les personnalités "les plus impliquées dans le génocide".

Gérald Papy
La Libre Belgique

Source : [www.courrierinternational.com]
l
6 août 2008 12:47
il faut pas tromper. à paris, les autorités ont toujkours soutenu des regimes nauseabonds en "françafrique".
la formation de militaires de ces regimes dans les casernes françaises etait un fait connu de tous.
mais dire ou croire que le genocide rwandais a été dirigé et voulu par mitterand et sa clique est une erreur. dans quel but d'ailleurs? pour quel interet? pour le plaisir de faire s'entretuer des gens?
ce rapport permet aux rwandais de trouver un responsable exterieur à cette horreur et de tourner la page autant que faire se peut. mais quand l'equivalent du maire de tel village rwandais donnait le coup de sifflet le matin sur la place pour donner le coup d'envoi de la chasse à l'homme ( comme pour le gibier, il y avai une heure d'ouverture et de fermeture) aux citoyens volontaires venus avec leurs machettes, tout ça n'était pas décidé à paris. ce qui insuportable, c'est la non intervention des nations unies et des militaires français. et il y aussi la responsabilité coloniale qui, en divisant, en s'appuyant sur telle ou telle ethnie pour diriger, a créer des antagonismes.
b
6 août 2008 13:13
Citation
l'européen a écrit:
il faut pas tromper. à paris, les autorités ont toujkours soutenu des regimes nauseabonds en "françafrique".
la formation de militaires de ces regimes dans les casernes françaises etait un fait connu de tous.
mais dire ou croire que le genocide rwandais a été dirigé et voulu par mitterand et sa clique est une erreur. dans quel but d'ailleurs? pour quel interet? pour le plaisir de faire s'entretuer des gens?
ce rapport permet aux rwandais de trouver un responsable exterieur à cette horreur et de tourner la page autant que faire se peut. mais quand l'equivalent du maire de tel village rwandais donnait le coup de sifflet le matin sur la place pour donner le coup d'envoi de la chasse à l'homme ( comme pour le gibier, il y avai une heure d'ouverture et de fermeture) aux citoyens volontaires venus avec leurs machettes, tout ça n'était pas décidé à paris. ce qui insuportable, c'est la non intervention des nations unies et des militaires français. et il y aussi la responsabilité coloniale qui, en divisant, en s'appuyant sur telle ou telle ethnie pour diriger, a créer des antagonismes.

Tout le monde a sa part de responsabilité, accuser la france c'est nier sa responsabilité et donc manquer de respect aux rwandais.

Mais la France pays des droits de l'homme "blanc" a laissé faire, a regardé, a soutenue, a armé et a apprécié.
L
6 août 2008 13:21
Bon la france est intervenue pour eviter un "contre massacre"
le ton est monté depuyis a chaque fois d'un cran
c'est une affaire partisane et en essayant de creuser ces affaire je suis convaincu de l'intrumentalisation de telle attaques
Kigali n'est pas "blanc" grinning smiley dans cette polémique

Citation
a écrit:
Or, les faits qui fondent les accusations figurant dans le document diffusé hier sont, pour la plupart, soit déjà connus, soit insuffisamment étayés. Seule la lecture du rapport complet permettrait de se forger un jugement sur le travail de cette commission dont la mission était, à l'origine, pour le moins orientée [son intitulé exacte était 'Commission nationale indépendante chargée de rassembler les preuves montrant l'implication de l'Etat français dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994'].

l'euro, la France a alerté plusieurs fois l'onu officiellement avant d'intervenir
si tu canaissais l'afrique tu saurais que les problèmes ethniques ne date pas de la colonisation et beaucoup encore s'y complaisent (je trouve raciste de minimiser les responsabilités des africains, c'est comme les prendre pour incapable de responsabilité propre)

franchement quand je regarde ces histoire, c'est a se demander si la non intervention serait pas la plus simple, comme laisser faire en Côte d'Ivoire quite a etre ensuite accusé d'avoir laissé faire

ne pas oublier que en toile de fond, Kigali n'a pas supporté certaine affaire et notamment sa maniére de traiter la justice aprés le massacre, des gens qui restent des années en prison sans même avoir été auditionné ...Kigali refusant l'aide extérieur sous de fallacieux prétexte d'ingérence

Bon partant de cela je ne critique pas les position de la France avant le massacre, je ne connais pas assez le dossier non plus
mais celui qui veux extraire la vérité dans ce bourbier médiatique, je lui souhaite bon courage, perso j'ai jeté l'éponge
l
6 août 2008 14:23
je suis d'accord avec toi. traiter les populations africaines comme des enfants en excluant le fait qu'elles puissent etre responsables de massacres, c'est une forme de racisme. je m'etais plongé pas mal dans le dossier rwandais à l'epoque pour justement me faire une idée entre ceux qui denoncaient uniquement la france et ceux qui la deresponsabilisait. crois moi, les servics français avaient des infos de premiere main, savaient ce qui se preparaient. peut etre pas à une telle echelle. mais quand une société française reçoit commande de plusieurs containers de machettes de la part d'un pays ou les troubles politiques s'accroissent, on ne peut pas dire que l'on savait pas. dans un reportage, je me rapelle bien d'un agent du renseignement militaire qui disait texto "on savait que tout cela n'était pas destiné à la recolte d'ananas".
oui, les luttes inter ethniques n'ont pas attendu le colonialisme pour exister en afrique et ça reste un probléme recurent. mais quand tu te sert de ça pour t'imposer, que tu appuies sur ces travers pour diriger, tu as une responsabilité devant l'histoire quand 50 ans aprés eclatent des massacres.
L
6 août 2008 15:18
les machettes ne servent pas qu'aux massacre , est ce qu'on les chiffres des livraisons de machette dans les autre pays ou bien évidement il existe des systéme de caste ou des rivalité ethnique latentes ?

Franchement je ne vais pas me faire le chantre du colonialisme mais dans cela le jeux est pipé par une montée en puissance de la rivalité paris/kigali
je trouve même cela un peu puéril d'un coté comme de l'autre
A
6 août 2008 15:32
les hutus sont francophones et les tutsi des anglophones

ça peut expliquer le parti pris par la France pour les premiers (une manœuvre pour ne pas voir son influence en centre Afrique se rétrécir au profit des anglo saxons)
L
6 août 2008 18:16
Aymen1978

tu n'as pas tord d'ailleur on sent bien les luttes d'influence hégémonique des usa qui contrarient la france en l'Afrique (congo, cote d'ivoire ....) il n'y a pas que cela bien sur mais cela compte aussi, il faudrait etre dans les petits ppier du quai d'Orsay pour en savoir plus

tu vois a l'époque ou Chirac fut contre les usa au sujet de l'Irak, je pense que cela fut aussi dans la balance
K
7 août 2008 09:52
Citation
l'européen a écrit:
il faut pas tromper. à paris, les autorités ont toujkours soutenu des regimes nauseabonds en "françafrique".
la formation de militaires de ces regimes dans les casernes françaises etait un fait connu de tous.
mais dire ou croire que le genocide rwandais a été dirigé et voulu par mitterand et sa clique est une erreur. dans quel but d'ailleurs? pour quel interet? pour le plaisir de faire s'entretuer des gens?
ce rapport permet aux rwandais de trouver un responsable exterieur à cette horreur et de tourner la page autant que faire se peut. mais quand l'equivalent du maire de tel village rwandais donnait le coup de sifflet le matin sur la place pour donner le coup d'envoi de la chasse à l'homme ( comme pour le gibier, il y avai une heure d'ouverture et de fermeture) aux citoyens volontaires venus avec leurs machettes, tout ça n'était pas décidé à paris. ce qui insuportable, c'est la non intervention des nations unies et des militaires français. et il y aussi la responsabilité coloniale qui, en divisant, en s'appuyant sur telle ou telle ethnie pour diriger, a créer des antagonismes.

Soupçonner la France pour son rôle dans le génocide ne fait pas des rwandais des innocents, ils sont les premiers responsables, je parle bien entendu des autorités locales qui exerçaient le pouvoir à l'époque, mais cela n'a pas le mérite de blanchir la France et c'est pas une première, la France soutient les autocraties en Afrique et les régimes barbares qui assurent les interets de la France dans la région, ou bien se pose en simple spectateur admirant les massacres et le génocide comme à Srebrenica..
B
7 août 2008 11:01
Je ne dirai pas la France, mais Mittérant. L'année dernière le journal le monde a publié un très bon article avec chronologie des faits et la gestion de Mittérant de la guerre au Rwanda. Je vais essayer de retrouver l'article
Ben quoi 0-°
L
7 août 2008 12:11
il y a eu deux commissions d'enquête une Française et une de Kigali les deux sont suspects d'etre orientées, j'aurais nettement préféré une enquête plus indépendante

moi on me dira ce qu'on voudra mais dire que le quai d'orsay aurait une implication là dedans , j'arrive pas à m'y faire, c'est insencé
Même en mettant l'éthique de coté (cela arrive bien sur de le faire) et bien cela ne tiend pas, c'est pas jouable come stratégie en international


je ne me fie pas trop a l'intégrité des hommes je réagit rationellement est pense que rationnellement ce n'est pas de l'intéreêt de qui que ce soit de s'impliquer meme indirectement dans de tel choses, c'est une question simple de gain/perte (tout froidement)

ensuite il faut voir que sur ce point précis vous lisez les communiqués : la France reconnait le tribunal international



mince alors pour un fois qu'un pays a cette réponse grinning smiley
A
7 août 2008 18:30
Victimes Rwandaises et Bosniaques..la communauté internationale a laissé faire !
Tout comme elle se moque du génocide passif exercé en Irak, en Palestine et ailleurs.
 
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