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Le rush de Bush pour l'Armageddon
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11 janvier 2007 18:34
George W. Bush s'est débarrassé des militaires de hauts rangs et des responsables du Renseignement qui faisaient obstacle à une guerre plus vaste au Moyen-Orient, élargissant ses options pour l'escalade du conflit à l'intérieur de l'Irak et étendre le combat en Iran et en Syrie avec l'aide d'Israël


Par Robert Parry, le 8 janvier 2007



Le 4 janvier, Bush évinçait les deux principaux commandants du Moyen-Orient, les généraux John Abizaid et George Casey, qui s'étaient opposés à l'escalade militaire en Irak, et il a fait partir John Negroponte, le directeur du Renseignement nationale, qui défendait les évaluations du Renseignement qui minimisaient la menace à court terme du programme nucléaire iranien.



La plupart des observateurs de Washington ont traité le remaniement de Bush soit comme de la routine soit comme faisant partie de son désir qu'une nouvelle équipe prenne en main sa « montée » de troupes US planifiée pour l'Irak. Mais des sources du Renseignement disent que les changements de personnel s'adaptent aussi à un scénario d'attaque des installations nucléaires de l'Iran et à la recherche d'un brutal changement de régime en Syrie.



Bush a nommé l'amiral William Fallon nouveau chef du Centre de Commandement au Moyen-Orient en dépit du fait que Fallon, ancien pilote de combat de la Navy et actuellement chef du Commandement du Pacifique, surveillera deux guerres sur le terrain, en Irak et en Afghanistan.



Le choix de Fallon semble plus logique si Bush prévoit un plus grand rôle pour les deux groupes de porte-avions, maintenant à deux doigts du littoral iranien, tel que le soutien de possibles attaques aériennes israéliennes contre les cibles nucléaires de l'Iran ou comme force de dissuasion contre toute riposte manifeste iranienne.



Bien qu'il ne soit pas considéré expert du Moyen-Orient, Fallon a fait apparition dans les cercles néo-conservateurs, par exemple en étant présent à une cérémonie honorifique en 2001 à l'Institut Juif pour des Affaires de Sécurité Nationale, un groupe d'experts consacré à donner des explications sur « le lien entre la politique de la défense US et la sécurité d'Israël. »



Le changement de personnel de Bush arrive aussi alors qu'Israël est dit accroître la préparation d'attaques aériennes, avec peut-être des bombes nucléaires tactiques, pour détruire les installations nucléaires de l'Iran, comme le réacteur à Anton, au sud de Téhéran, où de l'uranium enrichi est produit.



Le Sunday Times de Londres a rapporté le 7 janvier que deux escadrons aériens israéliens s'entraînent pour la mission et « si les choses marchent selon les plans, un pilote lancera d'abord une bombe conventionnelle à guidage laser pour excaver un puits vertical à travers les couches de béton durci (à Natanz). D'autres pilotes seront ensuite prêts à laisser tomber une arme nucléaire à bas rendement d'une kilotonne dans le trou. »



Le Sunday Times a écrit qu'Israël frapperait aussi deux autres installations -- à Isphahan et à Arak -- avec des bombes conventionnelles. Mais l'utilisation possible d'une bombe nucléaire à Natanz représenterait la première attaque nucléaire depuis que les USA ont détruit Hiroshima et Nagasaki au Japon à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale il y a six décennies.



Tandis que quelques observateurs croient qu'Israël pourrait laisser transpirer les détails de ses plans pour effrayer l'Iran afin qu'il accepte les contrôles internationaux sur son programme nucléaire, d'autres sources signalent qu'Israël et l'administration Bush se préparent sérieusement à une plus large guerre au Moyen-Orient.



Ehud Olmert, le premier ministre israélien, a appelé « une menace existentielle » pour Israël la possibilité de la bombe nucléaire iranienne.



Après la parution de l'article du Sunday Times, un porte-parole du gouvernement israélien a nié qu'Israël avait élaboré des plans secrets pour bombarder les installations nucléaires iraniennes. Pour sa part, l'Iran prétend vouloir seulement un programme nucléaire pour produire de l'énergie.



L'hérésie de Negroponte



Quelle que soit l'intention de l'Iran, Negroponte a dit que le Renseignement US ne croyait pas que l'Iran puisse produire une arme nucléaire avant la décennie prochaine.



L'estimation de Negroponte en avril 2006 a rendu furieux les néo-conservateurs intransigeants qui voulaient un scénario catastrophe sur les capacités nucléaires de l'Iran, exactement comme ils ont exercé une pression pour une vue alarmiste sur les armes de destruction de masse (ADM) de l'Irak avant l'invasion US en 2003.



À la différence de George Tenet, l'ancien directeur de la CIA, qui s'est plié aux besoins politiques de Bush sur l'Irak, Negroponte s'est tenu derrière la position des analystes du Renseignement qui n'évoquaient que des progrès limités de l'Iran dans le raffinage de l'uranium.



« Notre estimation est que la perspective d'une arme iranienne est encore éloignée d'un certain nombre d'années, sans doute dans la décennie suivante, » a dit Negroponte lors d'une entrevue avec NBC News. Exprimant une vue modérée similaire dans un discours au Club de la Presse Nationale, Negroponte a dit, « Je pense qu'il est important que cette question soit gardée en perspective. »



Quelques néo-conservateurs se sont plaints que Negroponte trahissait le président.



Frank J. Gaffney Jr, personnage néo-conservateur principal du Projet pour le Nouveau Siècle US, a réclamé le limogeage de Negroponte à cause de l'estimation sur l'Iran et de ses « décisions personnelles insondables » en s'assurant les services d'analystes supérieurs du Renseignement qui étaient sceptiques au sujet des affirmations de Bush sur les AMD irakiennes.



Dans un article du Washington Times sur le Révérend Sun Myung Moon, Gaffney a accusé Negroponte de donner d'importants travaux analytiques à Thomas Fingar, qui avait servi de Secrétaire d'État auxiliaire pour le Renseignement et la Recherche, et à Kenneth Brill, qui était ambassadeur US à l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, qui ont discrédité certains déclarations des USA et des Anglais au sujet de la recherche irakienne de minerai d'uranium en Afrique.



Le bureau de Renseignement et de Recherche de Fingar avait mené la dissidence contre l'affaire des AMD de l'Irak, particulièrement sur ce qui s'est avéré être de fausses déclarations de Bush, selon lesquelles l'Irak développait une bombe nucléaire.



« Étant donné ce contexte historique, est-il étonnant que MM. Negroponte, Fingar et Brill… nous aient donné le spectacle de déclarer ridiculement que le régime iranien était à des années d'avoir des armes nucléaires ? » a écrit Gaffney, un officier supérieur du Pentagone durant l'administration Reagan.



Gaffney accuse aussi Negroponte de donner des promotions aux « responsables du gouvernement en positions sensibles qui retournent activement les politiques du président », une référence évidente à Fingar et à Brill. Les néo-conservateurs ont longtemps éprouvé de l'amertume à l'égard des estimations du Renseignement US qui sont en conflit avec leurs prescriptions politiques. (Voir Secret & Privilège de Robert Parry.)



Dans son remaniement du personnel, Bush a déplacé Negroponte de sa position au niveau du ministère comme Docteur du Renseignement National, vers un poste secondaire ministériel en tant qu'adjoint à la Secrétaire d'État Condoleezza Rice. Pour remplacer Negroponte, Bush a nommé John McConnell, un vice amiral retraité de la Navy, qui est considéré par les professionnels du Renseignement comme un technocrate au profil bas, et non pas comme un personnage indépendant fort.




Une main plus libre



Le départ de Negroponte devrait laisser les coudées franches à Bush s'il décide de soutenir les attaques sur les installations nucléaires de l'Iran. Les conseillers néo-conservateurs de Bush craignent que s'il n'agit pas de manière décisive dans ses deux années restantes au pouvoir, son successeur pourrait ne pas avoir la volonté politique de lancer une frappe préventive contre l'Iran.



À ce qu'on dit, Bush a pesé ses options militaires de bombardement des installations nucléaires de l'Iran depuis début 2006. Mais il a rencontré une résistance de fer de la part des militaires de hauts rangs US, tout comme il en avait eu dans ses plans d'augmenter le niveaux des troupes US en Irak.



Comme le journaliste investigateur Seymour Hersh l'a écrit dans The New Yorker, un certain nombre d'officiers supérieurs US ont été préoccupés par les planificateurs de guerre de l'administration qui pensaient que les armes nucléaires tactiques « brise bunker », connues sous le nom de B61-11s, étaient la seule manière de détruire les installations nucléaires enterrées dans de profonds souterrains de l'Iran.



Un ancien responsable supérieur du Renseignement a dit à Hersh que la Maison Blanche refusait d'éliminer l'option nucléaire des plans en dépit des objections des chefs d'État Major. « Chaque fois que quelqu'un essayait de l'enlever, ils hurlaient, » a dit l'ex-fonctionnaire. (New Yorker, 17 avril 2006)



Au début d'avril 2006, cependant, les chefs d'État Major ont finalement obtenu que la Maison Blanche convienne que l'usage d'armes nucléaires pour détruire l'installation iranienne d'enrichissement de l'uranium à Natanz, à moins de 320 kilomètres au sud de Téhéran, était politiquement inacceptable, a rapporté Hersh.



« Bush et le vice-président Dick Cheney étaient pleinement sérieux au sujet de la planification nucléaire, » a dit un ancien officier supérieur du Renseignement. (New Yorker, 10 juillet 2006)



Mais une manière de venir à bout de l'opposition des chefs d'État Major serait de déléguer l'opération de bombardement aux Israéliens. Étant donné le pouvoir d'Israël à faire pression pour l'opération à Washington et ses forts liens avec les principaux démocrates, une attaque menée par les Israéliens pourrait être plus acceptable politiquement pour le Congrès.



Les attaques sur l'Iran et la Syrie s'accorderait aussi au désir de Bush de contrer l'influence chiite croissante à travers le Moyen-Orient ; influence qui a donné un coup de pouce inattendu à Bush dans l'éviction du gouvernement dominé par les sunnites de Saddam Hussein en Irak.



Le plan néo-conservateur initial d'invasion de l'Irak était d'utiliser l'Irak comme base pour forcer le changement de régime en Syrie et en Iran, et ainsi distribuer de forts coups au Hezbollah au Liban et au Hamas dans les territoires palestiniens.



Cette transformation régionale soi-disant aurait protégé la frontière nord d'Israël tout en renforçant son jeu pour dicter des conditions définitives de paix aux palestiniens. Mais l'invasion US en Irak a provoqué un retour de flamme, finissant en guerre civile sectaire avec la majorité chiite pro-Iranienne de l'Irak prenant le dessus.



En conséquence, en évinçant Saddam Hussein, Bush avait éliminé le principal intermédiaire qui faisait barrage aux chiites radicaux iraniens depuis 1979. En déséquilibrant l'équilibre stratégique en faveur des chiites, Bush a aussi affaibli la monarchie sunnite de l'Arabie Saoudite.



Un cauchemar



En 2006, le rêve des USA -- la transformation orchestrée du Moyen-Orient avait viré au cauchemar de la montée du radicalisme chiite. Pour s'attaquer à cette évolution imprévue, Bush a commencé à étudier comment étrangler au mieux l'expansionnisme chiite.



En été 2006, Robin Wright, analyste en politique étrangère du Washington Post, a écrit que les fonctionnaires US lui avait dit ceci : « Pour les Etats-Unis, l'objectif le plus large est d'étrangler l'axe Hezbollah, Hamas, Syrie et Iran, que l'administration Bush pense mettre ses ressources en commun pour changer le théâtre du jeu stratégique au Moyen-Orient. » (Washington Post, 16 juillet 2006)



Les conseillers de Bush ont aussi rendu responsables les gouvernements syrien et iranien de soutenir les combattants anti-US en Irak.



Déjà en manque de capacité militaire et politique pour étendre le conflit au delà de l'Irak, l'administration Bush s'est tournée vers Israël et son nouveau premier ministre Ehud Olmert. Durant l'été 2006, des sources israéliennes exposaient l'intérêt qu'avait Bush à trouver un prétexte pour acculer la Syrie et l'Iran au fond d'un cul-de-sac.



Cette occasion est survenue quand les tensions de frontière avec le Hamas à Gaza et avec le Hezbollah au Liban ont mené à la capture de trois soldats israéliens et à une rapide escalade du conflit par une campagne terrestre et aérienne israélienne contre le Liban.



Bush et ses conseillers néo-conservateur ont vu le conflit israélo-libanais comme une occasion pour étendre le combat en Syrie et réaliser le « changement de régime » recherché depuis longtemps à Damas, ont déclaré les sources israéliennes.



Une source israélienne m'a dit que le penchant de Bush à vouloir propager la guerre en Syrie était considéré comme « dingue » par quelques officiers supérieurs israéliens, bien que le premier ministre Olmert ait dans l'ensemble partagé la stratégie intransigeante de Bush envers les militants islamiques. (Voir sur Consortiumnews.com « Bush veut une guerre plus étendue. »)



Le Jerusalem Post, dans un article du 30 juillet 2006, a aussi laissé entendre la suggestion de Bush pour l'élargissement de la guerre en Syrie. Les « Responsables de la Défense ont dit au Post… qu'ils recevaient des indications de la part des USA, selon lesquels ces derniers seraient intéressés de voir Israël attaquer la Syrie, » a rapporté le journal.



En août 2006, Inter-Press Service a rajouté plus de détails, signalant que le message avait été passé en Israël par Elliott Abrams, le conseiller à la sécurité nationale adjoint de Bush, un personnage central de l'Iran-Contra, le scandale des années 80.



« Lors d'une réunion avec un officier supérieur israélien, Abrams a fait savoir que Washington n'aurait aucune objection si Israël choisissait d'étendre la guerre au-delà chez son autre voisin du nord, ne permettant à son interlocuteur de douter que la cible désirée était bien la Syrie, » a déclaré une source d'Inter-Press Service.



En décembre 2006, Meyray Wurmser, un principal néo-conservateur US dont l'épouse est conseillère sur le Moyen-Orient du vice-président Cheney, a confirmé que les néo-conservateurs à l'intérieur et en dehors de l'administration Bush espéraient qu'Israël attaque la Syrie comme moyen de miner les insurgés en Irak.



« Si la Syrie avait été vaincue, la rébellion en Irak serait terminée, » a dit Wurmser lors d'une entrevue avec Yitzhak Benhorin du site Internet Ynet. « Une grande partie d'entre eux pensaient qu'Israël devrait se battre contre le véritable ennemi, celui qui soutient le Hezbollah …. Si Israël avait frappé la Syrie, cela aurait été un coup si dur pour l'Iran qu'il aurait été affaibli et que la carte stratégique du Moyen-Orient aurait été changée. »



Mais les offensives israéliennes de l'été à Gaza et au Liban ont manqué les objectifs d'Olmert et produit à la place la condamnation internationale de Tel Aviv pour le grand nombre de victimes civiles des incursions de bombardements israéliens.



Les dirigeants blessés



Maintenant, comme deux dirigeants froissés politiquement, Bush et Olmert ont un intérêt partagé dans la tentative de récupérer quelques succès sortis de leurs mésaventures militaires. Alors, ils considèrent de possibles manœuvres qui sont beaucoup plus considérables que de mineurs ajustements dans le statu quo.



Les démocrates et quelques républicains mettent en question la volonté de Bush d'envoyer 20.000 hommes de troupe US supplémentaires en Irak et offrir aux irakiens quelques programmes de travaux, quand une tactique semblable a été tentée sans succès dans le passé.



À vrai dire, une source connaissant bien la pensée aux niveaux élevés de Washington et de Tel Aviv a déclaré qu'une raison inexprimée de Bush pour la « montée » des troupes est d'appuyer les défenses de la Zone Verte de Bagdad au cas où une possible attaque israélienne sur l'Iran incitait au soulèvement des irakiens chiites.



Les deux porte-avions des forces de frappe US au large de l'Iran pourraient fournir davantage de dissuasion contre une riposte iranienne. Mais de toute façon le conflit se propagera de manière quasi certaine.



Les vraisemblables tirs de missile du Hezbollah contre Israël fourniront un autre prétexte à Israël pour envahir la Syrie afin d'évincer enfin les alliés du Hezbollah à Damas, comme les néo-conservateurs US espéraient que cela arrive en été 2006, a dit la source.



Dans la vision néo-conservatrice, cette élargissement de la guerre offrirait peut-être une dernière chance pour réaliser la transformation régionale qui était au cœur de la stratégie de Bush au Moyen-Orient, la « démocratisation » au besoin par la violence.



Cependant, peu d'experts sur le Moyen-Orient pensent que Bush voudra réellement des résultats d'élections véritablement démocratiques dans la région parce que les militants islamiques gagneraient pratiquement à coup sûr de manière fracassante au milieu de l'anti-américanisme qui se développe bien plus vite depuis la pendaison de Saddam Hussein en décembre.



De plus, un assaut israélien sur l'Iran pourrait mettre les autres dictateurs pro-étasuniens de la région en péril. Au Pakistan, par exemple, les militants islamiques ayant des liens avec Al-Qaeda pourraient gagner en force et tenter de renverser le général Pervez Musharraf, donnant peut-être aux terroristes islamiques le contrôle de l'arsenal nucléaire du Pakistan.



Pour certains experts en politique étrangère US, ce possible désastre dans le dos des USA suite à une attaque aérienne israélienne contre l'Iran est si terrifiant qu'en fin de compte ils ne croient pas que Bush et Olmert oseront appliquer un tel le plan.



Mais les actions de Bush dans les deux mois passés -- réaffirmant sa détermination à obtenir la « victoire » en Irak -- suggèrent qu'il est loin de vouloir une « sortie cordiale » provenant d'une désescalade de la guerre.



La perte de la foi



Bush s'est entêté même pendant que quelques responsables de hauts rangs de l'administration perdaient foi en sa stratégie.



Le 6 novembre, Donald Rumsfeld, le Secrétaire de la Défense, a envoyé à Bush une note suggérant « un ajustement majeur » dans la politique de guerre de l'Irak qui inclurait « une diminution précipitée du nombre de bases US », de 55 à 5 pour juillet 2007, avec les forces US restantes investies seulement dans les régions demandées par les irakiens.



« À moins que les gouvernements irakiens locaux coopèrent pleinement, les forces US partiront de leur province, » écrivait Rumsfeld.



Proposant une option similaire au plan articulé par le représentant démocrate John Murtha, Rumsfeld a proposé que les commandants « retirent les forces US des positions vulnérables -- villes, patrouille, etc. -- et transforment les forces US en Force de Réaction Rapide, opérant depuis l'Irak et le Koweït, afin d'être disponible quand les forces de sécurité irakiennes auront besoin d'aide. »



Et dans ce qui pourraient être compris comme une critique implicite de la rhétorique hautaine de Bush à propos de la transformation de l'Irak et du Moyen-Orient, Rumsfeld a déclaré que l'administration devrait « remanier la mission militaire et les objectifs des USA (comment nous en parlons) -- devenir minimaliste. » (New York Times, 3 déc. 2006)



Le 8 novembre, deux jours après la note et un jour après que les votants étasuniens aient élu une majorité démocrate à la Chambre et au Sénat, Bush a viré Rumsfeld. Le limogeage a été communément interprétée comme le signe que Bush était prêt à modérer sa position sur l'Irak, mais l'évidence suggère maintenant que Bush s'est débarrassé de Rumsfeld pour s'éblanler dans la guerre.



Le 6 décembre, quand James Baker, l'avocat de longue date de la famille Bush, a publié un rapport du groupe d'étude bipartite de l'Irak poussant à la diminution du niveau des troupes US en Irak, Bush a gaspiller peu de temps en le rejetant.



Au lieu de cela, Bush a parlé de faire une longue guerre contre les « radicaux et les extrémistes islamiques, » une escalade de son objectif initial post-911 d'une défaite « terroristes de portée mondiale. »



Lors de sa conférence de presse le 20 décembre, Bush a lancé cette lutte plus large contre les islamistes comme une épreuve étasunienne de virilité et de persévérance qui démontre à l'ennemi « qu'il ne peut pas plus nous faire quitter le Moyen-Orient, qu'il ne peut intimider les USA. »



Bush a aussi suggéré que les décisions douloureuses sont à venir dans la nouvelle année.



« Je ne vais pas faire de prévision au sujet d'à quoi ressemblera l'Irak en 2007, sauf que cela va exiger des choix difficiles et des sacrifices supplémentaires, parce que l'ennemi est sans merci et violent, » a dit Bush.



Plutôt qu'une désescalade de son rêve néo-conservateur de transformer le Moyen-Orient, Bush a argumenté pour qu'un élargissement militaires US mène cette longue guerre.



« Nous devons assurer qu'il soit possible à nos militaires de rester au combat pendant une longue période », a dit Bush. « Je ne prévois aucun théâtre particulier, mais je prévois qu'il faudra du temps avant que l'idéologie de la liberté triomphe définitivement de l'idéologie de la haine…. »



« Nous sommes au début d'un conflit entre idéologies concurrentes -- un conflit qui déterminera si vos enfants pourront vivre en paix. Un échec au Moyen-Orient, par exemple, ou un échec en Irak, ou l'isolationnisme, condamnera une génération de jeunes étasuniens à une menace permanente venue d'outre-mer. »



L'escalade



Depuis lors Bush a fait planer l'idée d'une « montée » des troupes, et remplacé les commandants qui étaient en désaccord avec lui. Bush a aussi destitué l'ambassadeur US en Irak, Zalmay Khalilzad, un musulman sunnite généralement considéré comme une voix modérée de la politique US, qui s'est en privé opposée à la décision de Bush de poursuivre avec la pendaison de Saddam Hussein.



Il y a même des indices de tension entre Bush et Cheney, qui, comme son vieil ami Rumsfeld, semble avoir développé du désenchantement pour la guerre.



Dans un petit commentaire relevé le 4 janvier, le Sénateur Joseph Biden, nouveau président du Comité des Relations Étrangères du Sénat, a dit que Cheney et Rumsfeld « étaient des types vraiment futés qui ont fait un très, très, très, très mauvais pari, et ils lui ont claqué dans les doigts. Maintenant, que font-ils avec lui ? Je pense qu'ils en ont conclu qu'ils ne peuvent pas s'accrocher à lui, alors comment vous les gardez cousus ensemble sans que cela s'effiloche complètement ? » (Washington Post, 5 janvier 2007)



Mais Bush ne semble pas partager l'objectif de limiter les dommages. Au lieu de cela, il recherche des manières « truquer » son jeu en Irak en se joignant à Olmert -- et probablement au premier ministre britannique sortant Tony Blair -- pour étendre le conflit.



Depuis les élections du Congrès du 7 novembre, les trois dirigeants ont conduit des réunions de pétitions [dont les signatures sont disposées en cercle pour ne pas révéler le premier signataire, NDT] qui en surface ne semblent guère avoir de but. Olmert a rencontré Bush en privé le 13 novembre ; Blair a visité la Maison Blanche le 7 décembre ; et Blair s'est entretenu avec Olmert en Israël.



Les sources disent que les trois dirigeants cherchent frénétiquement des options pour retourner leur destinée politique alors qu'ils font face à de rudes jugements de l'histoire pour leurs aventures sanglantes et risquées au Moyen-Orient.



Mais il y a aussi le tic-tac de l'horloge. Blair, qui s'attend maintenant à sombrer dans les annales de l'histoire britannique comme le « larbin de Bush », s'approche de la fin de son mandat, ayant accepté sous la pression de son parti, le Labour, de démissionner au printemps 2007.



Ainsi, si le triumvirat Bush-Blair-Olmert a quelque espoir d'accomplir la réfection néo-conservatrice du Moyen-Orient, il ne reste plus beaucoup de temps. Quelque chose de dramatique doit arriver bientôt.



Un quelque chose y ressemblant peut comporter un rush pour l'Armageddon.


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Robert Parry, le 8 janvier 2007 -- Robert Parry a révélé de nombreuses histoires sur l'Iran-Contre dans les années 80 pour Associated Press et Newsweek. Son dernier livre est « Secrecy & Privilege : Rise of the dynasty from Watergate to Iraq » (Secret & Privilège : La montée de la dynastie Bush du Watergate à l'Irak).



Original : [www.consortiumnews.com]



Traduction de Pétrus Lombardpour Alter Info
siryne
s
11 janvier 2007 21:42
Daily Telegraph révèle: Le plan anti-hezbollah de la CIA, du Mossad et de l'Arabie saoudite


A en croire le journal britannique Daily Telegraph, le Président américain aurait donné son feu vert à un plan secret visant à fragiliser le Hezbollah libanais. Ce plan qui bénéficie de l'appui du Mossad et de l'Arabie saoudite consiste à soutenir financièrement et politiquement le gouvernement Siniora, face à ce qu'il qualifie d'"extension de l'influence iranienne".




Ce plan dont ont été informés le Senat et le Congrès, cherche à apporter une assisstance financière et logistique au gouvernement illégitime libanais en place. Le quotidien affirme avoir été mis au courant de ce plan sur l'ordre direct de certaines autorités de la Maison Blanche. cet ordre aurait été donné juste avec les vacances de Noel et au terme d'une série d'entretiens entre les responsables américains et saoudiens.

Le financement des groupes opposant au Hezbollah ainsi que le soutien pecunier à toute personne ou collectif pro Siniora figure dans les termes de ce plan. L'aspect confidentiel de ce projet risque de susciter des démentis officiels de la part de la Maison Blanche. dans un geste sans précédent, l'Ambassadeur américain à Beyrouth a rencontré les tenors de l'opposition à Siniora. Jeffry Wiltmann vient de s'entretenir entre autre avec l'ancien premier ministre Omar Karamé ainsi qu'avec Michel Al Amr, membre de la fraction réformiste, Michel Aoun, membre du Courant patriotique libre.

L'Ambassadeur se prépare à rencontrer dans les prochains jours Soleyman Faranjyeh, ancien ministre et député chrétien. Selon les experts politiques, ces nouveaux agissements font écho aux inquiétudes de l'administration américaine face à la montée en puissance des mouvements de protestation. Ce que cherche Wiltmann est de semer la zizanie dans els rangs de l'opposition. Encore groggy par sa cuisante défaite face au Hezbollah, Isreal vient, lui aussi de lancer une nouvelle campagne de mensonges contre la Resistance. Les autorités sionistes ont prétendu que le Hezbollah avait renouvelé son arsenal militaire et rétabli sa force de frappe. Les services de renseignement sionistes ont affirmé que le mouvenment était parvenu à remplacer la moitié de son arsenal utilisé pendant sa guerre contre Israel.

IRIB
siryne
 
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