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La ruqya en islam
s
1 mars 2007 16:18
La ruqya en islam



Question :

L'islam reconnaît-il l'effet de l'incantation prononcée sur des malades ou des blessés ?


Réponse :

Il faut d'abord se mettre d'accord sur ce qu'on entend par "incantation". Le Prophète (sur lui la paix) a reconnu l'effet de la ruqya. La ruqya est une invocation d'un type un peu particulier : l'invocation (du'â) est adressée à Dieu directement (on peut, ce faisant, lever les deux mains ou ne pas le faire) ; la ruqyâ, qui est une invocation, est bien sûr adressée à Dieu, mais elle est surtout "récitée" sur la personne que l'on veut en faire bénéficier : parfois on récite la formule adressée à Dieu puis on souffle sur le malade ; d'autres fois on récite puis on souffle dans ses paumes puis on les passe sur la partie du corps à préserver ou à soigner, etc. (Zâd ul-ma'âd 4/177-180). Si c'est cela que vous appelez "incantation", alors cela est reconnu en islam. Si par contre vous entendez par là des charmes ou des sorts à jeter sur quelqu'un, alors l'islam y est sans conteste totalement opposé.

L'effet de la ruqyâ est dû au fait que la prononciation de certaines formules produit un effet sur l'être humain, par le biais de son âme (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 p. 525). La conception de l'islam est que le corps et l'âme sont deux réalités distinctes mais non pas coupées l'une de l'autre : l'homme est plutôt considéré comme un tout (c'est ce qu'en Occident on nomme de plus en plus "une conception holiste de l'être humain" – du mot grec "holos"winking smiley. Bien évidemment, la totalité des affectations touchant le soma (le corps) ne peuvent absolument pas être soignées par le biais d'un simple effet sur le psyché (âme). Il est certaines affectations, cependant, qui peuvent l'être. Ibn ul-Qayyim écrit ainsi : "Dieu a créé dans les corps et dans les âmes des natures et des énergies différentes (…) ; un homme intelligent ne saurait nier l'effet des âmes sur les corps" (Zâd ul-ma'âd tome 4 p. 166 ; voir aussi pp. 126-127). C'est ce qui explique que si le Prophète a hautement recommandé le traitement par le recours aux médicaments matériels (les Hadîths sont bien connus), il a aussi eu parfois recours à un traitement mêlant le remède matériel et la ruqya : c'est de la sorte qu'il se soigna une fois de la morsure d'un scorpion (rapporté par at-Tirmidhî, n° 2905 ; voir le commentaire de Ibn ul-Qayyim : Zâd ul-ma'âd tome 4 p. 180).

La ruqya étant une invocation de type particulier, elle est assujettie aux principes concernant les invocations : toute ruqya contenant des invocations faites à d'autres entités que Dieu est donc strictement interdite, puisque l'invocation ne peut être faite qu'à Dieu ; de même, toute ruqya comportant des formules incompréhensibles doit être abandonnée car on ne sait pas à qui s'adresse alors l'invocation.

Il y a des formules de ruqya enseignées explicitement par le Prophète : les sourates al-Falaq et an-Nâs, et certaines formules comme "A'ûdhu bi kalimât illâh it-tâmmâti min kulli shaytânin wa hâmma, wa min kulli 'aynin lâmma", que le Prophète utilisait comme ruqya pour ses deux petits-fils (rapporté par al-Bukhârî, n° 3191). Il arrive aussi qu'un passage du Coran soit récité en guise de ruqya, bien que son objectif premier soit tout autre : ainsi en est-il de la sourate al-Fâtiha, dont le Prophète a enseigné qu'elle est – comme son contenu l'indique clairement – une demande adressée à Dieu, un échange intime entre Dieu et l'homme (rapporté par Muslim, n° 395), mais dont le Prophète a aussi approuvé la récitation sur un malade, par Abû Sa'îd, en tant que ruqya (rapporté par al-Bukhârî, n° 2156, Muslim, n° 2201). La même chose peut être dite au sujet de âyat ul-kursî : il s'agit d'un verset glorifiant Dieu, mais le Prophète a enseigné que sa récitation servait de protection contre les démons.

Est-il permis d'avoir recours à des formules de ruqyâ qui d'une part ne contiennent rien qui contreviennent aux principes de l'islam (et qui ne sont donc ni adressées à d'autres entités que Dieu ni incompréhensibles) mais qui, d'autre part, bien que s'adressant clairement à Dieu, n'ont pas non plus été enseignées par le Prophète ? Oui : le Prophète interdit un jour le recours aux ruqya ; il voulait parler des ruqya qui s'adressent à des entités autres que Dieu ; mais les gens de la famille de 'Amr ibn Hazm se méprirent sur le sens de son propos, vinrent le voir et lui dirent : "Nous pratiquions une ruqya contre la piqûre de scorpion, mais tu as interdit la ruqya". Ils lui présentèrent alors leur ruqya. Le Prophète la vérifia et dit : "Je n'y vois pas de problème…" (rapporté par Muslim, n° 2199). Une autre fois il dit : "Présentez-moi vos ruqya. Il n'y a pas de problème dans les ruqya tant qu'elle ne contiennent pas de (parole de) associationnisme" (rapporté par Muslim, n° 2200). Voyez : des personnes détenaient des formules de ruqya qui n'avaient pas été formulées par le Prophète, et le Prophète en vérifia le contenu pour s'assurer qu'elles ne contenaient aucune invocation adressée à d'autres entités que Dieu ; il semble donc qu'il s'agissait bien de formules dont ces personnes avaient hérité et dont l'efficacité était prouvée.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source : [www.maison-islam.com]
y
1 mars 2007 17:54
j'ai pas tout à fait fini de lire mais c'est tres interessant
 
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