PSM-Nord: bases éthiques pour une participation politique musulmane
« Participation politique des musulmans en France » était le thème de la conférence organisée le 2 février 2008 par P.S.M Nord à Rouen.
La première intervention de M. Abdelmalek SALHI, responsable associatif, portait sur « L’évolution de la perception de l’islam par la société française ».
Celui-ci a dans un premier temps présenté le contexte social et politique de la France. Il a ensuite basé l'essentiel de son intervention sur un sondage CSA (1) publié par la commission islam et laïcité (2). On découvre par exemple que seulement 5% de la population pense qu’il est très important d’avoir la même religion en France, et que les principales craintes des français sont le chômage (45%) et la pauvreté (44%). L'immigration arrive en dernier avec seulement 8%.
61% des français mettent plutôt en valeur les différences culturelles entre eux. 68% pensent que la pratique de l'islam est compatible avec l'identité nationale.
A.Salhi a expliqué aussi que l'analyse en détails du sondage montre une évolution positive de la perception de l'islam en France. Cette ouverture est fonction du contexte qui peut jouer en faveur ou en défaveur des musulmans ainsi que de l'âge et du niveau d'étude. En effet, tandis que les générations plus anciennes sont les plus exigeantes et les plus réfractaire à la diversité, celle des moins de 30 ans est plus ouverte et plus tolérante.
La deuxième intervention de M. Hatim Achikhan, doctorant en sciences politiques, a posé la question de « Quelles bases éthiques pour une participation politique musulmane dans le contexte laïc ? »
Après avoir peint l'historique de l’immigration « musulmane » en France et de sa position face à la République, M Achikhan a expliqué que toute base éthique doit être fondée sur un socle spirituel solide ou plutôt sur ce qu’il appelle « la communauté de foi! ». Selon lui, toute démarche corrompue doit être écartée afin de laisser place à la justice. Il prône ainsi la fidélité de l’éthique spirituelle. Dés lors, qu'on reste fidèle à son identité musulmane, la participation dans le champ politique est légitime.
Un débat s’en est suivi avec des interrogations sur le contexte politique actuel. Les deux intervenants ont pu ainsi répondre aux nombreuses et diverses questions du public.
Pari tenu donc par les organisateurs de cette conférence dont l'objectif était d'engager le débat sur ces notions d'islam et de politique qui peuvent en apparence paraître antinomique mais qui au fait sont indissociables pour tout citoyen musulman.