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My Road to Islam - Partie 5
13 janvier 2020 18:06
Marie : “Je n'arrivais plus à parler, le silence m'avait capturé. Mais lui, continuait. Il avoua que ces photos d'elles lui permettait de ne pas l'oublier, car il ne voulait pas divorcer, il ne pouvait même pas imaginer un seul instant un tel scénario. Les photos de New York étaient pour elles, afin qu'elle sache où il vit et comment notre ville était décorée. Il prenait les 15-20 meilleures et les emmenait, tandis qu'il gardait le reste pour son prochain départ l'année d'après.

Je ne savais pas pourquoi, je m'étais mise à lui poser une seule question qui me fut fatale :

“As-tu des enfants avec elle ? “

Et c'est avec tristesse et froideur que je ressentis ses mots qui me frissonnait tout le corps :

“Oui, on en a 3”

Ce fut le chaos total pour ma personne, j'étais complètement désespérée une fois encore. Un homme, encore un homme qui m'a brisé le coeur. J'étais dans un tel état qu'il n'osait pas me toucher ni même me parler davantage, je restais là à étouffer mes larmes sur la couverture.

Je ne voulais plus de lumière, j'espérais seulement que l'obscurité m'envahisse pour oublier tout le monde qui m'entoure. Dans ma tête, les enfants avaient disparus quelques instants, je ne voyais que moi et cette douleur qui me frappait de l'intérieur. Je me demandais qu'est-ce que j'avais fais de mal, si je n'étais pas ensorcellée ou folle pour vivre dans cet univers !?

A peu près une heure s'écoula, et je fis à nouveau mes bagages, mais cette fois-ci, ce n'était pas un départ définitif. Je pense qu'à cet instant, il comprit ce que je voulais faire.

Je partis à l'agence de voyage directement, et je demanda un bon pour l'Algérie. Je revins à la maison une dernière fois, je pris mes enfants, les embrassèrent fort. Je me positionna devant lui pour lui demander dans quelle ville elle habitait, et à quelle adresse. Il me donna les coordonnées, et je partis sans rien dire.

Je pris le vol et après quelques heures, j'arriva à destination. Il fit nuit donc je décidais de séjourner à l'hôtel, encore, une fois encore après une tragédie...

Le lendemain matin je demandais des renseignements aux alentours, et je trouvais assez rapidement des personnes qui m'aidaient à tour de rôle à atteindre ma destination. Et c'est ainsi que je me trouva devant cette maison.
Je la reconnus car c'était la même que celle qui était présente sur chacune de ses photos. Je m'approchais pour entrer, et un homme m'ouvrit la porte. Il ne me regarda pas, et appela directement une femme d'après ce que je comprenais de sa gestuelle. Ainsi une femme arriva, et je la vis, c'était elle.

Elle était très belle, rayonnante, une femme qui avait l'air d'être heureuse. A ma grande surprise, elle remarqua que je n'étais pas du pays, et me parla dans ma langue. Je lui demandais si elle pouvait m'aider pour visiter la ville, et elle accepta. C'était une sorte de ruse de ma part, mais je ne voulais pas parler de ce sujet ici devant sa maison. Je tenais à ce que la personne qui est encore mon mari, et le sien, puisses ne pas subir les foudres d'autres personnes qui ne sont pas concernées. Même si tout cela, indirectement, était dû à ce mariage arrangé.

On commença à marcher, et sans même que je ne lance un sujet de conversation ou que je lui dise où nous allons et pourquoi je suis venue à elle, elle me dit :

“Je reconnais le son de ta voix, tu étais la personne à qui j'ai téléphoné l'autre jour, au domicile de mon mari, c'est bien ça ? “

Je lui répondais par l'affirmative. Elle m'expliqua qu'elle aurait pu me parler dans ma langue, mais elle n'entendait que des bouts de phrases. La seule chose qu'elle retenait était le timbre de ma voix. Elle me dit qu'elle téléphona par curiosité, sans que son mari n'ait été dans les parages.
Et elle fut surprise que quelqu'un répondit. Je lui demandais :

“Il vous a dit qui j'étais ? “

Elle me regarda en souriant,

“Oui. Je lui ai posé la question le jour d'après, en lui disant que j'avais pris le téléphone et passé un appel. Il m'a dit que vous preniez soin de sa maison chaque été pendant son absence, je vous en remercie”

J'étais comme stoppée dans mon élan, mais il ne lui avait pas menti. Il cacha peut-être une grande part de la vérité, mais il ne lui avait pas menti...

Je lui posais une autre question :

“Etes-vous heureuse ? “

Elle me regarda à nouveau en souriant, puis me dit :

“Oui, je suis une femme comblée. Nous nous sommes connus depuis la tendre enfance, et nous avons grandis ensemble, côte à côte. Al hamdoullilah.
Je suis heureuse et satisfaite juste en pensant à lui. Ce serait mieux s'il pouvait revenir et vivre ici tout le temps, mais j'accepte son choix. Ce qu'il a vécu n'était pas facile, et en tant qu'épouse, je veux être un soutien pour lui. Je lui fais confiance, et j'espère que tout se déroulera bien entre nous. Il n'y a que Dieu qui en décidera.”
13 janvier 2020 18:13
Je ne lui avais pourtant pas demandé si elle était heureuse avec lui particulièrement, mais j'eus ma réponse. Son bonheur et sa joie, elle ne le trouva qu'à travers lui.

Je voulais pleurer à nouveau mais d'un autre côté, je ressentais une autre émotion, je ne saurais l'expliquer. On se balada quelques temps, puis je lui annonça que je devais partir dans la soirée.

Elle me remercia encore pour le travail que je rendais à son mari, et espérait qu'un jour nous puissions nous revoir.
Chose délicate...

Je rentrais ainsi à New York, et en arrivant, je le trouvais avec les enfants, en train de jouer. Je fis en sorte que l'on puisse se retrouver tous les deux, et je lui expliqua :

“Ta présence n'est plus ici, tu ne peux plus vivre de cette manière...
Avec le mensonge, la tromperie, quand bien même tu lui demandera si elle accepte que tu te maries dans un autre pays, je ne pourrais pas vivre comme cela...
Je l'ai rencontré, et c'est une femme remarquable, une femme très bien. Lorsque je lui demandais si elle était heureuse, de manière générale, elle me parla de son bonheur qu'à travers tes yeux, combien tu comptais pour elle. Je veux dire, vous êtes en couple, et beaucoup le savent.

Tandis que nous... Nous sommes en couple, et personne ne le sait.
Tu vis avec elle un amour fort qui dure depuis plus de 38 ans, et notre amour à nous connait une tragédie seulement après huit années.
Ta présence n'est plus ici.

Tu as été un soutien pour moi, tu m'as aidé à m'en remettre de ma séparation, et je voyais à travers toi l'homme idéal. Aujourd'hui je me dis que peut-être je m'étais trop précipitée, quand bien même j'étais persuadée d'être prête à ce mariage il y a 8 ans. J'ai finalement pu obtenir ce que je rêvais par dessus tout au monde : des enfants, quatre magnifiques petites filles. Mais aujourd'hui, il doit en être comme cela.
Ta présence, elle n'est plus ici...”

Il voulut verser quelques larmes, et commença à exprimer sa désolation par son comportement.

Je rajouta :
“Tu es un homme, et un homme qui a beaucoup de courage. Il y a une tristesse intérieure qui t'affecte, mais tu ne pourras pas la combattre indéfiniment.
Pars la rejoindre, sois à ses côtés, et vivez ensemble. Quant à moi, je partirai loin d'ici également...

Je te demande juste une faveur : que je puisse garder nos enfants. Je sais que tu tiens énormément à eux, et qu'il ne s'agit pas d'un soulagement pour toi d'entendre cela. Mais s'il te plait, j'ai besoin de leur présence avec moi, sinon je ne pourrais plus vivre...
Ils sont en bas-âge, je tenterais de combler cet amour de ta part.

S'il te plaît, pardonnes-moi...”

C'est ainsi que se termina notre relation. Il était effondré et ne savait quoi dire dans son discours.
Je pris les enfants et fis mes bagages, puis séjourna à l'hôtel pour la nuit. Je m'arrangeais avec une collègue de travail afin qu'elle puisse garder mes enfants pour la journée, le temps que je puisse aller au bureau et récupérer mes affaires, car je ne voulais plus travailler. A ma surprise, il n'était pas présent.

Et je découvris un mot posé sur mon écran, venant de sa part.

“Je suis désolé, tout cela est de ma faute. Je n'aurais pas du partir du pays. Je n'étais pas d'accord pour le mariage arrangé, pas parce que je ne l'aimais pas, mais parce que mes parents me l'avaient imposer. Je trouvais cruel d'imposer quelque chose à ses enfants, et qui est plus, quand il s'agit d'une chose absurde.

Je te remercie de comprendre à quel point je l'aime et à quel point je t'ai aimé, et saches que c'est parce que tu me rappelais sa personne, que j'ai toujours éprouvé de la considération pour toi. Je regrette mon erreur sur le fait d'avoir user de mensonge et de tromperie, je te remercie d'avoir préserver mon honneur auprès de sa famille, et indirectement, auprès de la mienne également.

Au moment même où tu lis ces mots, je suis à bord de l'avion qui me mène à elle. Je ne sais pas comment je vais faire pour oublier nos enfants, et t'oublier. Mais il faut qu'il en soit ainsi...

Que c'est dur,

Que c'est dur...”
13 janvier 2020 18:17
Mes yeux se larmoyaient encore une fois, ces mots me donnaient du réconfort, et je comprenais que c'était désormais le début d'une nouvelle vie pour moi.

Je vous ai raconté mon histoire, car aujourd'hui, trois années après cette séparation, je me sens apaisée, et complètement nouvelle. J'ai découvert l'Islam en m'interrogeant sur la question de l'amour, du mariage. Je voulais comprendre qu'est-ce qui rendait cet homme et cette femme si pleins d'amour, et je pense avoir trouvé ma réponse. L'amour qu'ils éprouvent, c'est un amour de miséricorde qu'ils pouvaient avoir envers les gens. Le fait qu'elle ait acceptée que son mari ne soit plus à ses côtés la majeure partie de l'année, et le fait qu'il s'est réduit à combler mon coeur d'amour après que ce dernier fût complètement brisé...

Je ne parlerai pas du caractère de piété de ses personnes, ni même des péchés commis, car c'est aussi les miens. Mais aujourd'hui en tout anonymat, et de tout mon coeur, j'aimerais vous dire que je crois encore en l'amour, un amour véritable.

Je crois en un amour que seuls les gens de notre confession vivent ou pourront vivre pour mes frères et soeurs célibataires un jour, in sha Allah, c'est celui de s'aimer en Allah, que notre adoration pour notre Dieu, fasse que chacun d'entre nous soyons soudés, unis, à tel point, qu'on ne veuille plus s'en séparer.

Il est peut-être difficile pour un homme ou une femme d'accepter une personne qui soit issue d'un divorce, mais sachez qu'il est aussi difficile pour cette personne divorcée d'accepter un autre conjoint, de peur de revivre deux fois la même chose...

Je place ma confiance en Allah, et j'invite tout le monde à le faire.

Wa barak Allahou'fikoum,

Selem aleykoum.”

al-Said : “Nous pouvons comprendre qu'à travers cette histoire, notre soeur Marie nous fait savoir que des musulmans peuvent perdre certaines valeurs fondamentales de la religion en s'exilant d'une terre où la religion islamique est dominante, vers une terre où elle ne l'est pas.

Nous sommes tous ambassadeurs de l'Islam, et chacun tente de traiter sa foi dans sa propre voie.

Cependant, il y a des personnes qui ont une foi plus grande que d'autres, un comportement plus noble, des paroles plus sages.

Beaucoup de personnes disent croire en Dieu, mais combien d'entre elles vont réellement à la volonté de Dieu ?
Son responsable a peut-être perdu sa valeur islamique, on ne sait pas réellement de quoi il en est concrètement. Nous verrons à la fin de la séance pour les éventuelles questions.

Nous remercions la soeur Marie pour son partage, et sans attendre, nous passons à notre prochain intervenant :

Cristian.”

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