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1958 (Revolte du Rif)
31 mai 2022 21:33
Voci des bribes d un résumé d article parut dans les années 60 sur le conflit Rif vs Maroc et la sanglante repression du Rif qui en a découlé en 1958.
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Enjeux de pouvoir

Au même moment, un mouvement armé plus ou moins organisé commence à faire parler de lui à Gzenaya et Beni Ouriaghel. Il est dirigé par un jeune diplômé, Mohammed Sallam Ameziane,26 ans. Ce personnage cristallise à lui seul toutes les frustrations engendrées par l’indépendance. Il est issu d’un lignage Rifain prestigieux marginalisé par Rabat ; il est membre de l’ALN que le palais et le PI cherchent à liquider ; il a été victime des exactions des autorités en passant plus de deux ans en prison sans accusation ; il est fasciné par l’émir AbdelKrim Khattabi et Nasser et croit profondément aux idées et aux espoirs qu’ils incarnent.

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La France, la Monarchie, le PI et même l’Espagne prennent peur. Ils ne peuvent pas laisser s’épanouir un acteur qui risque de rompre les équilibres régionaux déjà si fragiles et laissé germer a nouveau des velléités d independance dans cette region du Rif habitué aux rebellions. Ils se résignent à passer à l’action, chacun pour ses raisons. Dès le 26 décembre, une harka (une expédition punitive) est décidée. Le prince Moulay Hassan dirige les opérations depuis Tétouan. Sur le terrain, c’est le commandant Oufkir, aide de camp du roi, qui dirige les opérations les plus décisives après les échecs des généraux Meziane et Kettani. Le 4/5 de l’armée, soit 20 000 hommes, est déployé dans la région du Rif. ..(....)

L’arroseur arrosé

Bien que très mal armés et ne disposant presque d’aucun soutien étranger, les deux à trois mille hommes d’Ameziane (essentiellement des anciens resistants Rif, de l’ALN et de l’armée de Khattabi) infligent plusieurs défaites sévères à l’armée royale. Environ un millier de soldats perdent la vie. L’avion du prince héritier est même abattu par les tirs des insurgés, mais Moulay Hassan en réchappe. Les combats sont d’une telle violence, notamment dans les zones Beni Ouriaghel et Gueznaya, que l’armée recourt à l’aviation, l’artillerie et les tanks (français) pour prendre l’avantage. Ce n’est que deux semaines plus tard que les insurgés sont mis en déroute. Leurs chefs sont soit arrêtés soit en fuite. Abdeslam Rubio est fait capturé,Ameziane se réfugie en Espagne dans un premier temps avant de rejoindre l’Égypte.

Les hommes du prince Moulay Hassan et d’Oufkir se montrent impitoyables avec la population innocente : racket, arrestations arbitraires, viols et exécutions. Par exemple, le village de Beni Hadifa, un des principaux foyers du soulèvement, est détruit et les quatre cent habitants qui s’y trouvent sont massacrés. Au total, plusieurs milliers de victimes sont à déplorer. Les séquelles psychologiques, sociales, politiques et économiques sont, elles, infiniment plus importantes.

La dernière harka

Après plusieurs mois d’opérations de « nettoyage », pour reprendre le jargon militaire, Mohammed V entame une tournée triomphale dans la Rif en juin 1959 pour donner à voir son pouvoir et clore la dernière harka. Il réussit en quelques mois à déjouer tous les pronostics et à s’imposer comme le maître du pays en monopolisant les forces armées et la bureaucratie et en affaiblissant durablement toutes les oppositions. Cette ascension vers le pouvoir absolu a été facilitée par la bienveillance de la France, l’alliance avec les notables ruraux, le soutien des militaires et l’implosion/explosion du PI. Le Rif a sans doute été l’une des principales victimes d’un grand jeu de pouvoir pour contrôler l’État, pour être l’État.

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Troupe militaire des Rebels Rif mené par Ameziane
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Civil Rif pendant la Repression.
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Massacre au Rif 0


L article en intégralité


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