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Rencontre US-Maroc
c
22 mai 2007 21:48
Bas les masques sur les affaires

· Une nouvelle génération de binationaux moins tolérante

· Prudence sur les investissements en immobilier

· La gangrène du «black» et du blanchiment

Certains ont mis pour la première fois le pied au Maroc, d’autres reviennent après des années d’expatriation. Mais tous ont fait le déplacement parce qu’ils voulaient « juger des opportunités d’accompagner le pays dans son développement». Ce fut en cas le but du voyage organisé en collaboration par l’Amcham et l’Ampa(1), et qui a réuni pendant deux jours de conférence un panel d’investisseurs maroco-américain venu sonder les opportunités au pays des origines.
«Notre choix d’investir se doit d’être rationnel, sinon c’est du suicide!», ironise un jeune entrepreneur américano-marocain. L’ambiance est à l’américaine, très décontractée et sans langue de bois, l’anglais est d’ailleurs utilisé naturellement sans traducteur. L’auditoire est composé essentiellement de jeunes dont la distance avec le pays d’origine leur a permis de garder un regard critique.
Et cela, le panel de Marocains venus promouvoir le pays en était pleinement conscient. Tous se sont attelés à la lourde tâche de rassurer une génération qui veut couper les ponts avec les mauvaises habitudes.

· Plaidoyers sentimentaux

C’est Mohamed Kotbi, conseiller à la Fédération nationale de promotion de l’immobilier (FNPI), qui se lance le premier à l’eau. Il a rappelé que le vaste chantier dans lequel s’est lancé le Maroc avait une priorité : l’assainissement des milieux des affaires. «Jamais le Maroc n’avait connu une opportunité aussi édifiante qu’aujourd’hui», s’est-il attelé à faire comprendre à un public aux regards sceptiques, avant de conclure par un appel au cœur : «vous êtes nos enfants de l’extérieur, nous avons besoin de vous !»
Sur ce, a suivi la démonstration dynamique du directeur général d’Actif Invest, Kacem El Bouanani: «il est clair que notre pays souffre d’une opacité gênante pour des investisseurs, car il y a peu d’accès à des informations justes» a-t-il expliqué. Il a tout de même insisté sur le fait que certains segments de l’immobilier étaient plus sécurisés que d’autres: «le secteur des logements sociaux est aujourd’hui le plus transparent. Celui de l’immobilier d’entreprise a gagné en qualité grâce à l’arrivée des multinationales et des centres d’appels et celui de l’immobilier professionnel est en plein boom avec la construction de shopping halls modernes.» Par contre, il a invité les investisseurs potentiels à se méfier de l’immobilier résidentiel et touristique, «un secteur spécifique où la prudence est de mise» a-t-il ajouté. Face à un public séduit par son dynamisme, le jeune banquier conclut par le manque de professionnalisme d’un secteur où les prestataires font défaut sur la partie technique : « il y a manque cruel de bureaux d’études, de brokers, d’architectes, d’urbanistes… mais le potentiel existe, il faut aller de l’avant», a-t-il repris optimiste.
Le troisième à se jeter à l’eau est le non moins médiatique ex-secrétaire général du Conseil national de l’habitat et de l’urbanisme, Abdelhai Bousfiha, qui entame tel l’officiel qu’il est par un «ce n’est pas une bulle, le secteur se porte très bien et il y a rien à craindre si vous désirez investir». Après avoir passé en revue les chantiers urbanistiques de grande ampleur en cours dans le Royaume, ainsi que toutes les réformes fiscales et financières pour faciliter l’accès au logement, il a tout de même rappelé que «le développement devait se faire à la base et pas seulement par le haut, sinon ça pourrait être très dangereux pour la stabilité du pays».
Selon lui, les villes nouvelles telles que Tamensourt et Tamesna (45 milliards de dirhams d’investissement) sont les nouvelles niches pour les investisseurs à la recherche de modernité et de sérieux en termes de qualité de travail et de prestations.

· Y en a mare!

Ce à quoi lui a répondu presque instinctivement une auditrice de la salle: «Nous en avons marre de ne jamais savoir ce qui est vrai de ce qui est faux. Nous voulions acheter un terrain dans cette nouvelle ville (Tamensourt), mais chaque personne à qui nous parlions nous donnait des prix différents, revenait sur l’espace disponible, réclamait des sommes hallucinantes en dessous de table, et le pire c’est que le produit proposé n’est même pas à la hauteur de ces spéculations!», a rétorqué avec véhémence une expatriée marocaine aux Etats-Unis désireuse d’investir dans son pays d’origine.
c
22 mai 2007 21:49
«Comment, après ce parcours du combattant, voulez-vous réussir à transmettre une bonne image de notre pays à nos enfants qui naissent ailleurs», rajoute cette mère qui en a gros le cœur. Il semble évident que le thème de l’immobilier n’a pas été choisi par hasard pour cette rencontre entre les deux rives de l’Atlantique. Sachant que plus de 80% des Marocains ne font pas appel à des professionnels pour construire leurs maisons et que la moitié des transactions se font au noir, ce secteur était la meilleure illustration d’un Maroc au potentiel important mais au crédit confiance relatif.
Comment investir dans un pays où les discours prennent le pas sur l’action politique, où même l’Etat ne respecte pas ses plans d’aménagement et où toutes les informations doivent être doublement vérifiées quand elles existent ? Dans tous les cas, le dialogue fut bénéfique pour l’ensemble des participants qui se sont tous réjoui de la franchise des débats.

Lobby, fausse concurrence… jugements sévères


Il l est clair que la relation que le Maroc entretient avec ces MRE joue beaucoup sur l’affectif, au point d’oublier que ces derniers paient cher ce retour aux sources lorsqu’il s’accompagne d’un investissement financier. Mais la nouvelle génération d’expatriés qui remplissait au trois quarts la salle montrait un net détachement par rapport au pays : «nous ne sommes pas patients comme nos parents, nous ne considérons pas le Maroc comme un paradis regretté. Nous ne sommes pas disposés à perdre notre argent et notre temps comme les anciennes générations», explique cette Américaine âgée de 28 ans et d’origine marocaine.
C’est que les défis sont de taille pour cette génération amenée à jouer un rôle prépondérant dans le développement du pays à l’avenir. Les questions dans la salle reflétaient ces inquiétudes redondantes chez les investisseurs: comment casser le système traditionnel de lobby marocain qui fausse le jeu de la concurrence? Comment faire des villes marocaines des espaces moins pollués, plus esthétiques, et surtout plus verts ? Quelles solutions concrète aux gangrènes de l’informel et du blanchissement ?...
Des questions à quoi le panel ne trouvait pas quoi répondre, sauf des: «nous voyons mal comment le Maroc pourrait arrêter cela, il faut plutôt réfléchir à comment mettre des gardes-fous plus efficaces» ou des «c’est la mondialisation, le Maroc a opté pour le libéralisme et nous devons respecter ce choix».

Najlae NAAOUMI
l'Economiste
c
22 mai 2007 22:00
Le probleme c'est qu'on s'attaque pas au fond du probleme (lekhli3 qui se trouve au fond du khabiya ).La mentalité des RME à du mal à concevoir cet etat d'esprit mole vis à vis des dossiers chers au marocains

j'espere que leur remarques sauront convaincre les responsables à bouger
z
22 mai 2007 22:20
Tres simple a resoudre, si ces RME (et j'en fais partie), dans une elan d'investissement veulent des affaires sures a 100% ou le risque est nul, je ne pense pas qu'ils en trouveront dans le monde. La dame du y en a marre n'a a mon avis rien compris aux changements percus et reconnus au Maroc depuis ces dernieres annees. Le choix est donc tres simple, si ces RME ne saisissent pas cette chance, d'autres, etrangers ceux la la saisiront aleur place. Ce fut la meme histoire il y a 10 ans. Lorsque les terrais et maisons a marrakech valaient 2 sous, ils se plaignaient de "manque de visibilite" et de "risques", les francais sont venus, ont pris ce risque et ont investi en masse, ils recoltent aujourd'hui les fruits de cet investissement. en quoi il n'est pas prfessionnel le marche?

Des agences des plus prestigieuses aux US (century21) sont maintenant au Maroc avec des techniques de management et de transparence americaine, les agences francaises n'en parlons meme pas. L'acces au financement? les banques demandent un justificatif de salaire et elles vous financent jusqu'a 125% du montant de l'achat et sur une periode allant jusqu'a 40 ans, du jamais vu au Maroc, alors je voudrais bien que ces RME jouent les RME, mais faut pas abuser...
 
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