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y a t il une religion universelle ?
J
JD
20 juin 2005 16:33
voici l'avis du Dalaï-Lama sur cette question.

merci de lire sans préjugé, et surtout la phrase de conclusion.

cordialement


Question : Est-ce que vous êtes en faveur de l'idée d'une foi universelle, d'une religion universelle ?

SS.DL : Que voulez-vous dire par là ? Que toutes les religions doivent être unifiées ? Je dis quelquefois que la compassion est la religion universelle.

Mais si vous voulez dire qu'il faut créer une religion universelle avec des idées prises chez une religion et chez une autre, je pense que c'est idiot.
Il vaut bien mieux garder les diverses traditions distinctes les unes des autres afin que chaque religion soit unique.
Ainsi la variété des philosophies et la variété des traditions pourront satisfaire la variété des fidèles. Je crois que la raison même de l'émergence des différentes religions sur terre tient justement aux différences entre les peuples, à leurs mentalités différentes. Une seule religion ne pourrait satisfaire tout le monde, il vaut donc mieux qu'il y ait un certain nombre de traditions.

Récemment, en Argentine, j'ai participé à un colloque universitaire sur la religion et la science avec un évêque. Quand mon tour de prendre la parole est venu, j'ai mentionné que, pour le bouddhisme, le concept du « Créateur » n'existe pas, donc la causalité n'a pas de commencement.
L'évêque a paru étonné car il croyait que le bouddhisme acceptait Dieu comme le Créateur. « Oh, ajouta-t-il, alors il n'y a pas de base de dialogue entre le christianisme et le bouddhisme. »
Je lui ai répondu qu'il y avait en effet des différences fondamentales mais aussi des pratiques communes et un message commun, celui de la compassion, de l'amour,du pardon et du bonheur. Pour certaines personnes, le concept du Créateur a beaucoup de pouvoir - Il est plein de compassion et notre vie a été créée par lui - cette idée apporte un sentiment d'intimité avec Dieu. Nous avons
l'impression que, pour accomplir le souhait de Dieu, nous-mêmes devons montrer de la compassion.

C'est le véritable sens de l'amour de Dieu. Si quelqu'un ne pratique pas la compassion envers son prochain et, en même temps, dit : « Dieu est grand », c'est de l'hypocrisie. Si quelqu'un vous frappe, vous présentez l'autre joue, dit la Bible. C'est ce que le bouddhisme appelle le principe de tolérance. II existe ainsi de nombreuses ressemblances entre christianisme et bouddhisme.

L'idée bouddhiste est qu'il n'y a pas de Créateur et que tout dépend de notre propre responsabilité ; c'est une démarche plus efficace pour certaines personnes.

Nous pouvons dire que chaque religion possède une manière qui lui est propre d'engendrer des êtres humains bons.

A
20 juin 2005 16:41
Assalamo 3ala man itaba3a al hoda,

Se sont des propos sans fondement, et totalement illogiques, ton dalailama est un voleur, et il n'a aucune preuve, et nous aucun temps a perdre avec des fantesies qui ne menent null part.

Celui qu'Allah guide est le bien guide et celui, qu'il eguare ne trouvera personne pour le ramener vers le bon chemain.


Salam

S
20 juin 2005 16:50
Il faut comprendre cher JD, que certains musulmans ne s'abaisseraient même pas à réfuter quelque représentant ou thèse du Bouddhisme que ce soit, car pour eux c'est là une sorte de bizarrerie négligeable et un cranc en dessous des christianisme et judaïsme... Mon avis, c'est que le Bouddhisme n'est pas assez spectaculaire au niveau du nombre de cadavres tombés pour la noble cause de Dieu...
J
JD
20 juin 2005 17:00
Arabi77 a écrit:
> ------------------------------------------------
Se sont des propos sans fondement, et totalement
illogiques, ton dalailama est un voleur,>
> ------------------------------------------------>

bonjour Arabi77

où sont tes preuves que le Dalaï-lama est un voleur ?
où sont les preuves que Mohammed serait supérieur à Bouddha ?

cordialement




S
20 juin 2005 17:02
Le Pluralisme Religieux en Islam
Eric Geoffroy (Professeur d'Etudes Islamiques à l'Université de Strasbourg)

Selon la conception cyclique que se fait l'islam de la Révélation, chaque nouveau message prophétique puise dans le patrimoine spirituel de l'humanité. L'islam est particulièrement conscient de cet héritage puisqu'il se présente comme l'ultime expression de la Volonté divine révélée aux hommes depuis Adam, comme la confirmation et l'achèvement des révélations qui l'ont précédé. À ce titre, il reconnaît et reprend les messages des prophètes antérieurs à Muhammad. Le Coran est explicite sur cet héritage : « Dites : " Nous croyons en Dieu, à ce qui a été révélé à Abraham, à Isaac, à Jacob et aux tribus; à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus; à ce qui a été donné aux prophètes, de la part de leur Seigneur. Nous n'avons de préférence pour aucun d'entre eux; nous sommes soumis à Dieu " » (Cor. 2 : 136). Muhammad est le « sceau » - c'est-à-dire le dernier - des prophètes, dont le nombre s'est élevé selon lui à 124000. Or, le Coran mentionne seulement vingt-sept prophètes, précisant que « pour toute communauté il y a un envoyé » (Cor. 10 : 47). Il faut donc rechercher les autres à une échelle très large dans l'histoire de l'humanité. Les savants musulmans reconnaissent ainsi volontiers en Bouddha, Zoroastre ou encore Akhenaton des prophètes. Ils ont relevé dans le Coran deux allusions au Bouddha <1> , et certains d'entre eux ont vu dans les « avatars », ou incarnations divines du bouddhisme, l'équivalent des prophètes de l'islam. De la même façon, des ulémas indiens ont considéré les Védas, textes sacrés de l'hindouisme, comme inspirés par Dieu et ont compté les hindous parmi les « Gens du Livre », c'est-à-dire les peuples ayant reçu une écriture révélée.
Le Coran évoque à plusieurs reprises la « Religion primordiale » ou « immuable » (al-dîn al-qayyim). Toutes les religions historiques seraient issues de cette religion sans nom <2> , et auraient donc une généalogie commune. L'islam considère cependant la diversité des peuples et des religions comme une expression de la Sagesse divine <3> . Il existe ainsi une théologie du pluralisme religieux en islam, même dans son versant le plus exotérique. « À chacun de vous, Nous avons donné une voie et une règle » (Coran 5 : 48) : ce verset justifie la diversité des traditions religieuses, lesquelles se trouvent unies, de façon sous-jacente, par l'axe de l'Unicité divine (tawhîd). Chaque croyant sera rétribué pour sa foi et son observance de sa propre religion : « Ceux qui croient, ceux qui pratiquent le judaïsme, ceux qui sont chrétiens ou sabéens, ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier, ceux qui font le bien : voilà ceux qui trouveront une récompense auprès de leur Seigneur. Ils n'éprouveront alors plus aucune crainte, et ne seront pas affligés » (Cor. 2 : 62).
L'universalisme de la Révélation a été confirmé par le Prophète : « Nous autres, prophètes, sommes tous les fils d'une même famille; notre religion est unique » (Bukhârî). À une époque où l'intransigeance religieuse était de mise, la reconnaissance du pluralisme religieux devait se traduire par le respect foncier des autres croyants : « Quiconque fait du mal à un chrétien ou à un juif sera mon ennemi le jour du Jugement. » Par la suite, les enjeux politiques, les intérêts économiques mais aussi les croisades ont souvent mis à mal les idéaux islamiques en la matière, et les savants exotéristes ont restreint cette large perspective : puisque la loi islamique abrogeait les lois révélées antérieurement, les religions qui en émanaient étaient caduques. D'interminables polémiques dogmatiques virent alors le jour, notamment entre chrétiens et musulmans. Mais même parmi les théologiens et les juristes il y a toujours eu des esprits porteurs d'une conscience universelle. Ecoutons Ibn Hazm (XIe s.) : « Place ta confiance en l'homme pieux, même s'il ne partage pas ta religion, et défie-toi de l'impie, même s'il appartient à ta religion », ou encore ce cadi du XVe s. qui affirmait : « tout homme peut être sauvé par sa propre foi, celle dans laquelle il est né, pourvu qu'il la conserve fidèlement. »

L'unité transcendante des religions

Ce sont incontestablement les soufis qui ont donné toute sa dimension au thème coranique de la « Religion primordiale ». Ils éprouvent plus que d'autres cette communauté d'adoration que constitue l'humanité au-delà de la diversité des croyances. Leur ouverture aux autres confessions découle d'une évidence métaphysique : « la doctrine de l'Unicité divine ne peut être qu'une » (al-tawhîd wâhid).
Les premiers ascètes ont probablement été influencés par les moines et les ermites chrétiens du Proche-Orient. Il semble même que leur modèle ait été davantage Jésus, par sa vie ascétique et errante, que Muhammad. Par la suite, des maîtres orthodoxes ont avoué leur vénération pour Jésus. La littérature soufie cite abondamment les propos du Christ, Ghazâlî en particulier, mais il n'est pas le seul. Les moines chrétiens ont été respectés au long de l'histoire de l'islam, si l'on excepte bien sûr le terrorisme récent. Les soufis voient en eux des spirituels suivant la voie du Christ, et certains cheikhs présentent à leurs disciples la conduite des moines comme un idéal à atteindre.
Hallâj professe évidemment l'universalisme de la « Religion primordiale ». Après avoir tancé un musulman qui s'en prenait à un juif sur le marché de Bagdad, il a ces mots : « J'ai réfléchi sur les dénominations confessionnelles, faisant effort pour les comprendre, et je les considère comme un Principe unique à ramifications nombreuses . » <4> Dans la même veine, le maître iranien Ibn Abî l-Khayr affirme que « toutes les religions et tous les hommes sensés reconnaissent que Celui qui est unanimement adoré et But suprême est un seul et même Être. Il est Un de tous les points de vue et la dualité est impossible en Lui . » <5> Par leurs propos ou leurs attitudes, Ahmad Rifâ‘î ou ‘Abd al-Qâdir Jîlânî témoignent d'une semblable compréhension du pluralisme religieux et de l'universalité de l'adoration divine.
C'est encore Ibn ‘Arabî qui a fourni un cadre doctrinal au thème de « l'unité transcendante des religions » (wahdat al-adyân), bien que l'expression ne soit pas de lui. À ses yeux, toutes les croyances, et donc toutes les religions sont vraies, car chacune répond à la manifestation d'un Nom divin; or toutes ces théophanies particulières ont leur source en Dieu, le « Réel », le « Vrai ». Il y a ainsi une unité fondamentale de toutes les lois sacrées, et chacune détient une part de vérité. La diversité des religions est due à la multiplicité des manifestations divines, « qui ne se répètent jamais ». S'appuyant sur le hadîth qudsî « Je suis conforme à l'opinion que Mon serviteur se fait de Moi », Ibn ‘Arabî conclut d'abord que les croyances sont conditionnées par les différentes théophanies reçues par les êtres et par la conception nécessairement fragmentaire que chacun se fait de Dieu; ensuite que Dieu accepte toutes les croyances - pas au même degré bien sûr - car les conceptions humaines ne sauraient limiter l'Être divin. Chaque religion, dit-il, ne dévoile en réalité qu'un aspect de la divinité. Citant Junayd, il ajoute que les croyances sont comparables à des récipients de différentes couleurs : dans tous les cas, l'eau est à l'origine incolore, mais elle prend la couleur de chaque récipient.
Celui qui se limite au stade de ce que Ibn ‘Arabî appelle le « dieu créé dans les croyances » rejette le credo de l'autre, car il n'a pas accès à l'Être divin d'où émanent toutes les théophanies. Le gnostique, quant à lui, reconnaît Dieu en toute forme car « Où que vous vous tourniez, là est la face de Dieu » (Cor. 2 : 115). Ibn ‘Arabî donne donc ce conseil : « Prends garde à ne pas te lier à un credo particulier en reniant tout le reste [...] Que ton âme soit la substance de toutes les croyances, car Allâh le Très Haut est trop vaste et trop immense pour être enfermé dans un credo à l'exclusion des autres . » <6>
Ibn ‘Arabî en arrive à une autre conclusion : quelque soit le destinataire du culte que voue l'homme (Dieu dans ses diverses nominations, mais aussi la nature ou même les idoles), c'est toujours Dieu qu'il adore, même s'il n'en est pas conscient. Tel est le sens de ce fameux poème :
Mon coeur est devenu capable de toutes les formes
Une prairie pour les gazelles, un couvent pour les moines
Un temple pour les idoles, une Ka‘ba pour le pèlerin,
Les Tables de la Thora, le Livre du Coran.
Je professe la religion de l'Amour, et quelque direction
Que prenne sa monture, l'Amour est ma religion et
ma foi .<7>

Il ne faut pas voir dans ce poème un « gélatineux syncrétisme » <8> , mais bien plutôt l'expression d'une réalisation spirituelle accomplie au sein d'une tradition donnée, en l'occurrence l'islam. Le fidèle qui a une approche superficielle de sa religion reste sur la circonférence, au niveau de la norme extérieure; il n'appréhende pas les autres croyances et cherche donc à imposer la sienne. Mais celui qui se réalise dans sa propre tradition parvient à la Réalité universelle (Haqîqa), qui transcende toutes les croyances et confessions <9> .
Pratiquer la religion de l'Amour, c'est reconnaître que « Dieu a décrété que vous [les créatures] n'adoriez que Lui » (Cor. 17 : 23), et que l'homme n'a été créé que pour l'adoration (Cor. 51 : 56). Plusieurs courants du soufisme postérieur à Ibn ‘Arabî prônent ouvertement cette religion de l'Amour, même s'ils ne citent pas nommément le Shaykh al-Akbar. Ahmad Tijânî, par exemple, n'hésita pas à soutenir lors d'une séance publique que « Dieu aime l'infidèle », ce qui choqua une grande partie de l'auditoire. Le cheikh tijânî Tierno Bokar, surnommé par Théodore Monod « le saint François d'Assise de Bandiagara », enseignait en plein Sahel africain qu'il n'y a qu'une Religion primordiale, « comparable à un tronc dont les religions historiques connues seraient sorties comme les branches d'un arbre. C'est cette Religion éternelle, poursuivait-il, qui a été enseignée par tous les grands envoyés de Dieu et modulée en fonction des nécessités de chaque époque » <10>. Dans la logique d'Ibn ‘Arabî, Tierno en conclut que « croire que sa race, ou sa religion, est seule détentrice de la vérité est une erreur [...] La foi est d'une nature comparable à celle de l'air. Comme l'air, elle est indispensable à la vie humaine et l'on ne saurait trouver un seul homme qui ne croie véritablement et sincèrement en rien » <11>. L'un de ses disciples, Amadou Hampaté Bâ, manifesta pour sa part la vénération qu'un musulman peut avoir pour Jésus, et fut l'un des artisans du dialogue islamo-chrétien.
Au cours des siècles, l'école d'Ibn ‘Arabî et, au-delà, tous ceux qui reconnaissent leur dette envers le maître andalou ont repris et adapté sa doctrine aux différents contextes historiques. ‘Abd al-Karîm Jîlî explora la relation entre le prophète Ibrâhîm (Abraham) et les barâhima, les "brahmanes" ou prêtres de l'hindouisme : à ses yeux, cette proximité consonantique n'est pas fortuite car, selon lui, les hindous affirment descendre d'Abraham et appartenir à sa religion.
L'émir Abd el-Kader fut aussi un digne émule d'Ibn ‘Arabî dans ce domaine. Refusant l'absolutisme de la croyance individuelle, il met l'accent sur l'Unicité divine sous-jacente aux différents credos <12> . Malgré ses déboires avec l'impérialisme français, il prône le rapprochement avec le christianisme : « Si les musulmans et les chrétiens m'écoutaient, s'écrie-t-il, je ferais cesser leur antagonisme et ils deviendraient frères à l'extérieur et à l'intérieur <13> . » Lorsqu'à Damas, en 1860, il sauve la vie de onze mille chrétiens menacés par des émeutiers, il ne fait que mettre en application la doctrine qu'il professe Damas <14> .
Animé par le même humanisme spirituel, le cheikh Ahmad ‘Alawî nourrit une immense curiosité à l'égard de toutes les religions. Connaissant la tradition chrétienne - il apprécie en particulier l'Évangile de Jean - il a prêché toute sa vie l'entente entre musulmans et chrétiens. « Si je trouvais un groupe qui soit mon interprète auprès du monde de l'Europe, on serait étonné de voir que rien ne divise l'Occident de l'Islam », écrit-il en pleine période coloniale. L'esprit christique qui l'anime, et qui trouvera son explication un peu plus loin, est partagé par ses successeurs. Le cheikh ‘Adda Bentounès (m. 1952) s'écrie : « Si les chrétiens connaissaient l'amour pour Jésus qui, en mon coeur, brûle d'un feu ardent, ils viendraient embrasser mon haleine ! » <15>, et son fils, le cheikh Mahdî, prescrit à un disciple des « formules de prière christiques » (wird ‘îsawî). Des membres algériens de la ‘Alawiyya rencontraient régulièrement les moines de Tibhérine qui ont été assassinés par le suite; ils les avaient d'ailleurs prévenus du danger qu'ils encouraient face au G. I. A..
René Guénon (m. 1951) s'est lui aussi efforcé de rappeler l'unité et l'identité fondamentales de toutes les traditions spirituelles. C'est pour cette raison précisément que son oeuvre traite davantage des doctrines hindoues, par exemple, que du soufisme auquel il était affilié. Les affinités métaphysiques de Guénon avec Ibn ‘Arabî sont évidentes puisqu'il développe la doctrine de l' « unicité de l'Être » <16> .
Frithjof Schuon, issu de la ‘Alawiyya, fut proche également de Guénon. Il a signé un ouvrage au titre explicite : De l'unité transcendante des religions. Il y expose en langage occidental les idées qu'Ibn ‘Arabî avait évoquées de façon souvent allusive. Si l'on s'en tient aux seuls dogmes, explique-t-il, les différentes croyances paraissent antagonistes, et tout texte sacré semble porter en lui des contradictions internes. En réalité, les différences de forme entre les religions « ne portent pas atteinte à la Vérité une et universelle » puisqu'elles sont l'expression de la volonté divine <17> . Schuon, qui a pris le nom de « cheikh ‘Îsâ (Jésus) », a exercé une grande influence sur certains milieux chrétiens. La vénération qu'il portait à Marie (Maryam) l'a amené à nommer sa voie initiatique la Maryamiyya. « Marie personnifie l'Essence informelle de tous les Messages, écrit-il, elle est par conséquent la "Mère de tous les Prophètes"; elle s'identifie ainsi à la Sagesse primordiale et universelle, la Religio Perennis » <18> . Avant Schuon, d'autres soufis ont médité sur le personnage coranique de Marie, et ont affirmé être en contact subtil avec la Vierge.

L'héritage prophétique

Cette proximité entre les saints musulmans et les prophètes et certaines figures antérieures à l'islam historique doit être placée dans la perspective de l' « héritage prophétique » dont sont investis les saints musulmans <19> . Cet héritage explique en effet pour une bonne part la conscience universaliste qui caractérise les soufis. Tous les Occidentaux qui ont approché le cheikh ‘Alawî ont été frappés par son apparence christique, et l'un d'eux parle d'une « belle tête de Christ douloureux et tendre ». Cette ressemblance était l'émanation d'une « station » spirituelle propre au cheikh, qui explique son rayonnement en Occident chrétien. Pour autant qu'on puisse en juger, le type christique est l'un des plus répandus chez les saints musulmans, ce qui n'est guère surprenant puisque l'islam reconnaît à Jésus un statut particulier et un rôle eschatologique majeur. Les soufis, quant à eux, voient en lui le « sceau universel de la sainteté ».
Louis Massignon a certainement trop "christianisé" la figure de Hallâj, mais il est vrai qu'Ibn ‘Arabî le considèrait comme un héritier de Jésus, à l'intérieur de la sphère muhammadienne bien sûr <20> . Un autre saint christique moins célèbre, mais tout aussi marquant, est ‘Ayn al-Qudât Hamadânî (m. 1131), qui connut la "passion" puisqu'il fut mis en croix à l'âge de trente-trois ans <21> . Dans la Turquie ottomane, où l'influence d'Ibn ‘Arabî s'étendit rapidement, plusieurs cheikhs se distinguaient également par leur aspect christique; à l'instar de ‘Ayn al-Qudât, certains passent pour avoir eu le pouvoir de ressusciter les morts, ce qui est en islam un signe du tempérament christique <22> . Ils ont été soupçonnés de s'être convertis en secret au christianisme <23>. Ibn ‘Arabî avait pourtant précisé que si un soufi invoquait Jésus, même sur son lit de mort, cela n'impliquait pas qu'il soit devenu chrétien . Mais dans une région où le syncrétisme était florissant, les autorités exotériques avaient des raisons de se méfier.
D'une façon plus générale, les sources mentionnent un grand nombre de saints qui auraient été en contact avec l'un ou l'autre prophète par l'intermédiaire de son « entité spirituelle ». Les visions du prophète Ibrâhîm (Abraham) semblent particulièrement fréquentes.

L' « idolâtrie cachée » du commun des croyants

De nombreux mystiques persans (Ibn Abî l-Khayr, ‘Ayn al-Qudât, Rûmî, Shabestarî...) considéraient que la croyance du simple fidèle ou encore du théologien exotériste n'est qu' « idolâtrie cachée ». L'homme non réalisé spirituellement ne peut qu'être idolâtre, voire "infidèle", car il n'adore pas Dieu en vérité; il n'adore que ce qu'il conçoit être Dieu. Nous retrouvons là l'enseignement d'Ibn ‘Arabî, mais les soufis persans se montrent plus radicaux dans leur critique du fidèle "bien-pensant". Ils manient volontiers le paradoxe pour éveiller les consciences : la foi et l'infidélité, le bien et le mal sont des théophanies différenciées de l'Être divin; puisqu'elles ont une même source, leur opposition doit être relativisée. Le juge ‘Ayn al-Qudât déclarait en ce sens :
Las, las ! Cette Loi est la religion de la bêtise,
Notre religion est l'impiété et la religion des chrétiens [...];
L'impiété et la foi, sur notre vie sont une seule chose <24> .

Et Sanâ'î :
L'infidélité et la foi courent sur Sa voie,
Unies dans leur louange
« Il est Un sans ressemblance ».

Il faut dépasser les barrières dogmatiques, afin de mieux réaliser l'essence universaliste du message islamique et atteindre la Religion primordiale. « Je ne suis ni chrétien, ni juif, ni zoroastrien, ni musulman », affirme Rûmî dans un poème où il nie toute multiplicité, toute dualité pour se résorber en Dieu seul <25> . Très ouvert aux autres confessions, Rûmî comparait les voies menant à Dieu aux chemins qui convergent tous vers La Mecque, et lançait cet appel : « Viens, viens, qui que tu sois, infidèle, religieux ou païen, peu importe ! » Lors de ses funérailles, « tous les habitants étaient là, les musulmans, mais aussi les chrétiens et les juifs car tous se reconnaissaient en lui [...] Les juifs avançaient dans le cortège en chantant des psaumes, les chrétiens en proclamant l'Évangile et nul ne songeait à les écarter ». Le sultan fit venir les responsables des communautés juive et chrétienne, et leur demanda pourquoi ils honoraient ainsi un musulman : « En le voyant, nous avons compris la vraie nature de Jésus, de Moïse et de tous les prophètes <26> . »
Dans sa Roseraie du mystère, Shabestarî fait fructifier la doctrine d'Ibn ‘Arabî en milieu persan. En se fondant comme lui sur ce verset : « Les sept cieux, la terre et tout ce qui s'y trouve célèbrent Ses louanges. Il n'y a rien qui par la louange ne Le glorifie - mais vous ne comprenez pas leur glorification » (Cor. 17 : 44), il affirme avec résolution l'unité des religions découlant de l' « unicité de l'Être », et l'unité des divers adorateurs et chercheurs de Dieu .

La tentation du syncrétisme

La frontière entre l'ouverture interreligieuse et le syncrétisme est parfois ténue. Ce dernier peut se limiter à la pure dimension doctrinale, comme chez Suhrawardî Maqtûl qui professe une théosophie où se fondent plusieurs apports, ou chez Ibn Sab‘în qui se nourrit aussi bien d'Hermès et de Platon que des maîtres du tasawwuf. Ibn Hûd (m. 1300), disciple d'Ibn Sab‘în à Damas, était appelé le « cheikh des juifs » en raison de l'ascendant qu'il exerçait sur certains représentants de cette communauté. Par ailleurs, il « accueillait le soleil à son lever en faisant le signe de la croix », et proposait à ceux qui désirent se placer sous son obédience de choisir entre trois voies initiatiques : celles de Moïse, de Jésus et de Muhammad. Il a été perçu comme syncrétiste par les exotéristes mais aussi par la majorité des soufis. Certains compagnons de Sadr al-Dîn Qûnawî auraient confessé la divinité de Jésus, ce qui indignait Rûmî lui-même <27> .Peut-être faut-il voir en Ibn Hûd un saint musulman "abrahamique", puisant à la source du monothéisme. Dans ce Proche-Orient où coexistent tant bien que mal judaïsme, christianisme et islam, la figure du Patriarche peut évidemment jouer un rôle salutaire. N'y a-t-il pas de nos jours en Israël-Palestine une « voie initiatique abrahamique » (tarîqa ibrâhîmiyya) vivifiée par des soufis palestiniens et des spirituels juifs ?
Le soufisme turco-persan se caractérise par une plus grande tolérance que le soufisme d'expression arabe. Si certains auteurs persans prônent un supraconfessionnalisme de nature métaphysique, les derviches anatoliens pratiquent volontiers une mystique transconfessionnelle. Le bektachisme est ainsi un véritable creuset d'influences diverses où se côtoient chamanisme, christianisme, chiisme hétérodoxe. À la fin de l'époque médiévale, les Bektachis étaient si proches des moines grecs que l'on a parfois du mal à distinguer les uns des autres. En Anatolie, l'affranchissement des barrières confessionnelles était chose partagée, et on disait communément qu' « un saint est pour tout le monde ». Des groupes soufis ont parfois été taxés d'hétérodoxie en raison de leur souplesse dogmatique, mais il n'empêche que celle-ci a été un facteur incontestable d'islamisation. Ibn Hûd a ainsi fait entrer des juifs de Damas en islam, et les Bektachis ont largement contribué à convertir les populations des Balkans.
Le syncrétisme religieux a parfois pris une dimension directement politique. L'exemple le plus célèbre est le rêve de l'empereur moghol Akbar (m. 1605), qui voulait libérer hindous et musulmans de tout préjugé confessionnel et tenta de promouvoir une religion universelle (dîn-e ilahî). Il fonda à cet effet une école de traducteurs, afin de mettre en regard le soufisme et le Vedânta hindou. Son arrière petit-fils, le prince Dârâ Shakûh, fin connaisseur de l'un comme de l'autre, traduisit lui-même des textes majeurs de l'hindouisme. Dans son Confluent des deux océans (Majma‘ al-bahrayn), il tenta de prouver l'unité principielle des métaphysiques islamique et hindoue. S'il fit oeuvre de pionnier en matière de mystique comparée, il ne se soucia guère de politique et, accusé d'hérésie par ses propres frères, fut exécuté en 1659. Sauf dans quelques cercles soufis, son exemple n'a guère été retenu en Inde par la postérité.

Les pressions de l'exotérisme et de l'histoire

L'ouverture interreligieuse qui caractérise le soufisme a cependant ses limites. Tout d'abord, l'ensemble des soufis n'adhère pas à la doctrine de l'unicité de l'Être, qui fonde en quelque sorte celle de l'unité transcendante des religions. Ceux qui professent cette doctrine sont minoritaires et souvent considérés, au sein même du soufisme, comme des marginaux. Un musulman ou un soufi peut dialoguer avec des représentants d'autres religions ou mystiques sans être convaincu d'une quelconque « unité transcendante des religions ». Par ailleurs, le principe coranique de la « Religion immuable » s'assortit d'une critique, de la part des musulmans, des « déviations » que les religions antérieures à l'islam auraient fait subir aux messages divins. L'islam stigmatise en particulier dans le christianisme les dogmes de l'Incarnation et la Trinité. Les livres révélés et les prophètes ayant précédé Muhammad font l'objet d'une reconnaissance qui n'a d'égal que le désaveu des dérives dogmatiques survenues dans l'une ou l'autre religion : sur ce point, l'immense majorité des soufis s'aligne sur la position islamique officielle.
Par le passé, avant que des contacts prolongés entre civilisations aient été établis, chaque civilisation ou chaque religion était centrée sur elle-même, tournée vers son propre "soleil". Même si les uns et les autres avaient connaissance d'autres systèmes solaires, ils les percevaient comme s'opposant au leur. Chaque religion avait sa cohérence interne, et il n'était pas nécessaire d'adhérer à toute la vérité, mais à sa vérité. <28>
Cet exclusivisme se justifiait d'autant plus que les relations qu'entretenaient les différentes civilisations étaient souvent belliqueuses. Un grand mystique chrétien, Saint Bernard, appela lui-même à la Guerre Sainte contre les "infidèles". Si les croisades ont permis des contacts entre musulmans et chrétiens, elles ont aussi contribué à la détérioration des rapports entre les uns et les autres. Si Ibn ‘Arabî recommande au prince seljoukide Kaykâ'ûs de faire preuve de fermeté vis-à-vis des chrétiens anatoliens, c'est en partie en raison des progrès de la Reconquista en Espagne et de la présence des croisés en Orient. Au demeurant, cette attitude ne peut surprendre chez un cheikh qui portait toute son attention au respect de la Loi. En outre, si des soufis comme Ibn ‘Arabî étaient animés par quelque conscience universelle, ils ne pouvaient s'en ouvrir à leurs contemporains. Il se devaient d'être solidaires du corps exotérique auquel ils appartenaient, et ne pouvaient donc évoquer l'unité fondamentale des formes religieuses qu'en termes allusifs.
Même les soufis considérant que l'islam n'a pas abrogé les religions antérieures restent persuadés de la supériorité de leur religion. Pour Ibn ‘Arabî, l'islam est comparable au soleil, et les autres religions aux étoiles : celles-ci ne disparaissent pas avec le lever du soleil, mais leur lumière est absorbée par celle de l'astre. L'un de ses disciples, ‘Abd al-Razzâq Qâshânî (XIVe s.), auteur d'un commentaire ésotérique du Coran, concède que juifs et chrétiens obtiendront le même degré spirituel et la même rétribution que les musulmans exotéristes, ce qui constitue déjà une ouverture considérable dans le contexte de l'époque. Mais selon lui la connaissance de l'Unité, de l'Essence divine est réservée à l'élite des musulmans, c'est-à-dire aux soufis. Les limitations inhérentes au judaïsme et au christianisme, explique Qâshânî, sont résolues par l'islam qui opère la synthèse entre leur tendance respective : l'extérieur (zâhir) pour le judaïsme, et l'intérieur (bâtin) pour le christianisme. L'islam représente donc « le sommet absolu et demeure qualitativement supérieur aux autres formes religieuses. Déclarer que toutes les religions "se valent" du fait qu'elles mènent à une Réalité unique n'est exact que jusqu'à un certain degré de réalisation spirituelle. Au-delà il n'y a d'autres voies d'accès à la réalisation spirituelle complète que l'Islam, c'est-à-dire la pratique du soufisme à ses degrés les plus élevés ».
Si certains soufis ont admis que toutes les formes religieuses étaient encore valables après l'apparition de l'islam, la grande majorité s'est alignée sur la position dominante en islam, à savoir que chaque religion a eu sa raison d'être en son temps. Or l'islam est la dernière religion révélée. Ainsi, les soufis indiens postérieurs à Dârâ Shakûh (XVIIe s.) admettent la vérité des doctrines védiques et emploient à l'occasion des termes et des symboles hindous. La plupart, cependant, se montrent sceptiques quant aux possibilités de réalisation spirituelle au sein de l'hindouisme à leur époque.

Depuis le XXe s., les frontières qui séparaient les civilisations et les religions se sont effondrées. Nul ne peut plus ignorer les autres "soleils". Tout croyant est sommé d'être fidèle à sa tradition, tout en reconnaissant comme valables les autres formes religieuses, sans quoi il pourrait être amené à perdre la foi en sa propre religion <29> . C'est pourquoi, au siècle dernier, des auteurs comme René Guénon, Frithjof Schuon mais aussi Ananda Coomaraswamy et Aldous Huxley ont pu énoncer clairement la doctrine de la Sagesse universelle dans ses différents modes d'expression, quelque soit la tradition à laquelle eux-mêmes aient appartenu. Les divers intégrismes posent le problème des rapports entre l'extérieur et l'intérieur de chaque message révélé, car une même religion peut engendrer aussi bien un dogmatisme aveugle qu'une spiritualité éclairante. La vocation du soufisme a été précisément de résorber la multiplicité dans l'unité, de dépasser le particulier pour accéder à l'universel.

1 Cor. 21 : 85, et la sourate 95 intitulée Le figuier.
2 Voir par exemple Cor. 30 : 30.
3 Cor. 5 : 48; 30 : 22; 49 : 13.
4 Dîwân, traduit par L. Massignon, Paris, 1981, p.108.
5 M. Ebn E. Monawwar, Les étapes mystiques, p.65.
6 Fusûs al-hikam, traduction de C.A. Gilis sous le titre Le livre des chatons des sagesses, Paris, 1997, I, p.278.
7 Traduction de H. Corbin, L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn ‘Arabî, Paris, 1958, p.109.
8 C. Addas, Ibn ‘Arabî et le voyage sans retour, p.101.
9 Cf. le schéma supra, p.
10 A. H. Bâ, Vie et enseignement de Tierno Bokar, p.144, 153.
11 Ibid., p.149.
12 M. Chodkiewicz, introduction aux Ecrits spirituels, p.35; ‘Abd al-Qâdir al-Jazâ'irî, Le Livre des Haltes, traduction de M. Lagarde, Leiden, 2001, II, 114; 372-375.
13 B. Étienne, Abdelkader, p.250.
14 Ibid., p.298.
15 Le Choeur des prophètes - Enseignements soufis du Cheikh ‘Adda Bentounès, Paris, 1999, p.181.
16 M. Vâlsan, L'Islam et la fonction de René Guénon, Paris, 1984, p.28-32.
17 De l'unité transcendante des religions, Paris, 1979; voir en particulier le premier chapitre.
18 « Hagia Sophia », dans Marie et le mystère marial, numéro spécial de Connaissance des Religions, n°47-48, 1996, p.1-2.
19 Cf. supra p.
20 M. Chodkiewicz, Le Sceau des saints, p.103.
21 Les tentations métaphysiques, introduction de Ch. Tortel, p.27.
22 Cf. Cor. 5 : 110.
23 Le Sceau des saints, p.103.
24 Les Tentations métaphysiques, p.280.
25 É. de Vitray-Meyerovitch, Anthologie du soufisme, p.262.
26 É. de Vitray-Meyerovitch, Islam, l'autre visage, Paris, 1995, p.97-98.
27 Rûmî, Le Livre du Dedans, Paris, 1982, p.164-165.
28 P. Lory, Les Commentaires ésotériques du Coran, p.135.
29 S. H. Nasr, Essais sur le soufisme, Paris, 1980, p.176.
m
20 juin 2005 17:05
la religion universelle c l'AMOUR
r
20 juin 2005 17:07
Allah yahdi ma ralik...
M
20 juin 2005 18:34
Salamou 'Alaykoum

Si l'on tient compte du fait que l'homme nait avec la fitra, c'est à dire la prédisposition naturelle à la croyance en un Dieu Unique, nous pouvons dire qu'il y a une religion Universelle. D'ailleurs, Dieu, dans son infinie Miséricorde à envoyé ses prophètes à toute l'humanité : Moise aux Hébreux par exemple. Le courronement de la prophétie revint à celui pour qui la terre à été crée : Muhammad Rassulallah Salallahu 'Alayhi Wa Salam.

Il éxiste donc une religion universelle, mais certains la suivent, d'autres s'y refusent. sachant que tous les hommes sont crées par un Seul Dieu Unique et que certains parmi eux s'en détournent par la suite.

Le Messager d'Allah a clairement dit : "Tout être humain nait musulman. Ce sont ses parents qui en font un chrétien, un juif ou un zoroastrien."
m
20 juin 2005 19:18
Salaam,

>>>>>>>>>>>>>y a t il une religion universelle ?

La religion universelle c'est la soumission au Createur de l'univers.
J
JD
20 juin 2005 19:45
mdlazreg a écrit:
-------------------------------------------------------
> La religion universelle c'est la soumission au
Createur de l'univers.
-------------------------------------------------------


bonsoir mdlazreg

sauf que pour les Boudhistes, il n'y a pas de Créateur.

schématiquement leur raisonnement est le suivant :

- il n'y a pas d'effet sans cause
- la création du monde à partir du néant serait un effet sans cause.
- donc le monde n'a pas été créé, il a toujours existé.

voici ce qu'en dit le Dalaï-Lama ( si tu as le temps de lire )

Conférence du Dalaï-Lama à Londres ( mai 1999 )

Lorsque nous essayons de retrouver l'origine du monde matériel, nous découvrons, du moins du point de vue bouddhiste, que l'univers est également dépourvu d'origine. A travers l'analyse, nous sommes capables de réduire un objet physique aux éléments qui le composent, puis à ses molécules, à ses atomes, etc., mais ces particules mêmes sont produites par des causes et des conditions qui leur sont propres.
Ainsi que je l'ai mentionné, les bouddhistes suggèrent que même le monde matériel n'a pas de commencement. Mais le Big Bang ? demanderezvous. N'est-il pas le commencement de l'univers ? Un bouddhiste ne peut admettre que le Big Bang soit le véritable commencement du monde matériel -- plutôt qu'apporter une réponse à nos questions, cela pose des problèmes supplémentaires. Par exemple, pourquoi le Big Bang a-t-il eu lieu ? Quelles sont les conditions qui ont favorisé l'explosion du Big Bang ? D'un point de vue bouddhiste, on ne peut affirmer que le monde physique a eu un véritable commencement.

Je dois souligner que, lorsque nous disons que l'univers n'a pas de commencement, nous faisons référence au niveau très subtil de l'atome. D'autre part, il est vrai qu'une galaxie ou une planète spécifiques ont un commencement, en ce sens qu'elles naissent à un moment donné dans le temps et qu'à un autre moment, elles cesseront d'exister. Lorsque nous disons que le monde matériel n'a pas de commencement, nous nous référons à l'univers dans sa globalité.
Cela nous ramène au principe fondamental de la cause et de l'effet. Afin d'apprécier ce principe, il faut le considérer à la fois sur le plan des événements individuels et dans une dimension plus large, macroscopique. Les enseignements bouddhiques soulignent l'importance de la loi de la cause et de l'effet non pas comme le résultat d'une loi divine, mais au contraire parce qu'elle offre une compréhension plus profonde de la nature de la réalité. Pourquoi les bouddhistes arrivent-ils à cette conclusion ? Parce que nous savons par expérience et par l'observation que les choses et les événements ne surviennent pas au hasard. Ils respectent un certain ordre. Il existe une certaine corrélation entre des événements particuliers, des causes et des conditions particulières. En outre, les événements ne surgissent pas sans cause. Lorsque nous écartons ces deux possibilités d'existence par hasard et d'absence de causes, nous sommes contraints d'accepter la troisième, selon laquelle un principe de causalité s'exerce à un niveau fondamental.
Pourquoi cette compréhension de la cause et de l'effet est-elle essentielle pour un pratiquant bouddhiste ? Parce que le bouddhisme attache une énorme importance à la transformation du coeur et de l'esprit, comme moyen de changer de l'intérieur notre comportement et notre entendement. Selon le bouddhisme, les méthodes de contemplation, de méditation et de transformation de l'esprit doivent être fondées sur un élément qui existe en réalité. Si nos pratiques de méditation ne sont pas en accord avec la réalité, il n'existe pas de fondement solide qui nous permettrait de faire progresser notre développement personnel.


m
20 juin 2005 20:05
Salaam JD,

L'analyse ci-dessus a un point faible [presente comme point fort] c'est la causalite...

La causalite ne peut exister que si le temps existe. Or le temps est une notion INVENTEE par l'esprit humain. Le temps REELEMENT n'existe pas. C'est un residu de la pensee humaine.

Pour comprendre la Majeste du Createur, il faut absolument rejeter toute analyse qui Le met dans le temps. Car Lui, Il est ni cerner par le temps ni par l'espace. Et cela par definition.

En d'autres termes, Le Createur est beaucoup, mais vraiment beaucoup, plus majesteux que les analyses produites par les configuations de nos neuronnes.


>>>>>>>>>sauf que pour les Boudhistes, il n'y a pas de Créateur.

C'est pour cela que je suis pas un Boudhiste.


Mais en tant que musulman j'ai la stricte obligation de respecter un Boudhiste du moment qu'il me fait la paix et ne vient pas m'interdir de porter mon voile ou ma barbe ou autre.

Ps: Si j'ai le choix entre les Boudhiste et les laiques fanatiques, je choisirais sans doute les Boudhistes.


>>>>>>>>>>>>>>>>>>Parce que nous savons par expérience et par l'observation que les choses et les événements ne surviennent pas au hasard.

Je pense que l'auteur de cette phrase doit etudier un peu de mecanique quantique.
J
JD
20 juin 2005 21:05
bonsoir mdlazreg


>>>>>>>>> La causalite ne peut exister que si le temps
> existe. Or le temps est une notion INVENTEE par
> l'esprit humain. Le temps REELEMENT n'existe pas.
> C'est un residu de la pensee humaine.


quelles preuves as tu de celà ?
on peut dire la même chose pour l'espace et toutes nos perceptions du monde. à la limite, rien n'a d'existence en dehors de notre pensée, pas même Dieu.
nos perceptions et nos neurones sont imparfaits mais on fait avec ce que l'on a.
qui te dit que ce n'est pas la faiblesse de tes neurones qui te fait croire que le Créateur existe ?

>
>>>>> Pour comprendre la Majeste du Createur, il faut
> absolument rejeter toute analyse qui Le met dans
> le temps. Car Lui, Il est ni cerner par le temps
> ni par l'espace. Et cela par definition.

alors pourquoi les Livres Saints parlent t ils du début et de la fin du monde ?
>

cordialement




a
22 juin 2005 12:44
salam alaykoum


Sourate 22 AL-HAJJ (LE PèLERINAGE):

77.Ô vous qui croyez! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien. Peut-être réussirez vous !
78.Et luttez pour Allah avec tout l'effort qu'Il mérite. C'est Lui qui vous a élus; et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion, celle de votre père Abraham, lequel vous a déjà nommés "Musulmans" avant (ce Livre) et dans ce (Livre), afin que le Messager soit témoin contre vous, et que vous soyez vous-mêmes témoins contre les gens. Accomplissez donc la Salat, acquittez la Zakat et attachez-vous fortement à Allah. C'est Lui votre Maître. Et quel Excellent Maître! Et quel Excellent soutien!





wassalamou alaykoum
s
22 juin 2005 13:13
le boudhisme n estr pas une religion mais une philosophie

ÈöÓúãö Çááåö ÇáÑøóÍúãäö ÇáÑøóÍöíãö
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

1. Dis: ‹Il est Allah, Unique.

2. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.

3. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus.

4. Et nul n'est égal à Lui›.




. Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs, ne cesseront pas de mécroire jusqu'à ce que leur vienne la Preuve évidente:
m
22 juin 2005 14:34
Salaam JD,

>>>>>>>>>>quelles preuves as tu de celà ?

Ben que le temps n'existe pas et que ce n'est qu'un residu de la pensee humaine du fait que l'espace existe est une VERITE SCIENTIFIQUE. N'importe quel livre sur la relativite peut te le prouver. Pour une "preuve" vite fait :

Enstien a demontre que l'espace et le temps sont liee par une relation qui s'ecrit ainsi :

X+Y+Z-CT=S

X,Y,Z c'est les trois dimensions de l'espace, T c'est le temps et C la vitesse de la lumiere. S est une constante qui NE CHANGE PAS peu importe le reference. La difference avec Newton c'est que ce dernier croyait que

X+Y+Z=S1
CT=S2

exprimant que le temps et l'espace sont independant l'un de l'autre.

L'experience a prouve que c'est Enstien qui a raison. Et sa relation montre que mes degrees de libertes sont seulement les TROIS composantes de l'espace X, Y et Z. Car une fois je fixe ces variables, et sachant que le S est une constante alors necessairement le T est fixe.

En d'autres terme le temps existe CAR l'espace existe. Si l'espace n'existait pas, le temps N'EXISTERA PAS.

Essaies de t'imaginer dans un lieu ou il ya ABSOLUMENT RIEN autour de toi. Tu verras que la notion de temps n'aura absolument aucun sens. Tu peux lire le livre suivant : The End of Time
[www.amazon.com]

Cette dependance entre le temps et l'espace est exprimee dans le verset suivant :

10.5. C'est Lui qui a fait du soleil une clarté et de la lune une lumière, et Il en a déterminé les phases afin que vous sachiez le nombre des années et le calcul (du temps). Allah n'a créé cela qu'en toute vérité. Il expose les signes pour les gens doués de savoir.


>>>>>>>>>>nos perceptions et nos neurones sont imparfaits mais on fait avec ce que l'on a.

Je n'ai pas dit que l'on dois pas utiliser non neuronessmiling smiley. J'ai dit que sachant que le nombre de nos neurons est limite [bien que c'est beaucoup plus du nombre des etoiles dans l'univers tout entier!!!], le nombre des configurations entre nos neuronnes est limite aussi et donc notre science est limite. Il est alors inutil de conjencturer sur Dieu et lui coller des notions comme le temps. Il est beaucoup plus Grand que l'on a tendance a croire.

>>>>>>>>>>alors pourquoi les Livres Saints parlent t ils du début et de la fin du monde ?

Car ils s'addressent a toi et a moi. Des creatures dont la perception du temps nous est inherente. Je suis "sur" que si Dieu a creer d'autres creatures qui n'ont pas la meme perception de temps que nous, Il leur aura envoyer des livres saints qui ne parlent pas du temps du tout. Un peu dans l'esprit de :

14.4. Et Nous n'avons envoyé de Messager qu'avec la langue de son peuple, afin de les éclairer. Allah égare qui Il veut et guide qui Il veut. Et, c'est Lui le tout Puissant, le Sage.
M
22 juin 2005 15:34

Il n'y a pas sur terre une religion par les enseignements de laquelle il est permis d'adorer Allah autre que l'Islam...
M
22 juin 2005 16:01
Salam

0 préciser aussi que Enstein et Newton étaient tous deux croyants.
h
22 juin 2005 16:41
Quelqu'un a parlé de L'AMOUR comme religion unverselle. Ce mot est inexistant dans le coran !
m
22 juin 2005 17:04
11.90. Et implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est vraiment Miséricordieux et plein d'amour”.

19.96. A ceux qui croient et font de bonnes oeuvres, le Tout Miséricordieux accordera Son amour .

La phrase "Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux." se repete au moins 113 fois au coran, et il ya ceux qui ont le culot de mentir.

SubhanAllah.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/06/05 17:04 par mdlazreg.
Z
22 juin 2005 17:19
Hokla tu es un grand comique grinning smileygrinning smileygrinning smiley

Al-Baqara - 2.165. Parmi les hommes, il en est qui prennent, en dehors d'Allah, des égaux à Lui, en les aimant comme on aime Allah. Or les croyants sont les plus ardents en l'amour d'Allah. Quand les injustes verront le châtiment, ils sauront que la force tout entière est à Allah et qu'Allah est dur en châtiment ! ...

Al-Baqara - 2.177. La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la Salat et d'acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu'ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux !

Al-i'Imran - 3.14. On a enjolivé aux gens l'amour des choses qu'ils désirent : femmes, enfants, trésors thésaurisés d'or et d'argent, chevaux marqués, bétail et champs; tout cela est l'objet de jouissance pour la vie présente, alors que c'est près d'Allah qu'il y a bon retour.

Hud - 11.90. Et implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est vraiment Miséricordieux et plein d'amour”.

Yusuf - 12.30. Et dans la ville, des femmes dirent : “La femme d'Al-Azize essaye de séduire son valet ! Il l'a vraiment rendue folle d'amour. Nous la trouvons certes dans un égarement évident.

Maryam - 19.96. A ceux qui croient et font de bonnes oeuvres, le Tout Miséricordieux accordera Son amour .

Al-Anbiyaa - 21.90. Nous l'exauçâmes, lui donnâmes Yahya et guérîmes son épouse . Ils concouraient au bien et Nous invoquaient par amour et par crainte. Et ils étaient humbles devant Nous.

Al-Insan - 76.8. et offrent la nourriture, malgré son amour , au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier,
$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ Le texte que je viens de taper a porté plainte :S $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$
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