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Il refusa de lui offrir un dinar puis il lui offrit deux mille dinars
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24 septembre 2014 08:30
As salam alaykoum wa rahmattallah wa barakatouh


Dans son célèbre livre al-faraj ba`da ash-shidda (la délivrance après l’adversité), le juge Abû `Alî At-Tannûkhî [1] cite cette histoire que raconte un écrivain nommé Al-Hasan b. Muhammad Al-Anbârî :

Durant mon séjour à Arjân [2], j’avais un voisin commerçant connu sous le nom de Ja`far b. Muhammad. J’ai beaucoup sympathisé avec lui. Il me raconta ceci : « Je faisais le pèlerinage chaque année et je m’installais chez un homme de la descendance d’Al-Husayn fils de `Alî b. Abî Tâlib . Il était pauvre et chaste et mon pèlerinage était une occasion pour m’enquérir de ses nouvelles et l’aider.

L’année suivante je n’ai pas fait le pèlerinage mais la deuxième année j’y suis retourné et je l’ai trouvé riche. Je me suis réjoui de le voir dans cette situation et je lui ai demandé de m’expliquer comment il était devenu riche.

Il me dit : « Après plusieurs années difficiles, j’ai réussi à épargner quelque dirhams. J’ai pensé cette année-là à me marier. Comme tu le sais, j’étais célibataire. On m’a appris que le pèlerinage était devenu un devoir qui s’imposait à moi vu que j’en avais les moyens. J’ai décidé d’effectuer d’abord le pèlerinage et de m’en remettre à Allah pour qu’Il me facilite le mariage par la suite.

Dans l’enceinte sacrée, j’ai effectué les premières tournées rituelles autour de la Kaaba -tawâf al-qudûm-, puis j’ai mis mes bagages dans une des chambres d’un caravansérail. J’ai fermé la porte et je me suis rendu à Mina. Quand je suis revenu, j’ai trouvé la porte ouverte et la chambre vide. J’ai été stupéfait et j’ai été envahi par un sentiment de tristesse que je n’avais jamais connu auparavant.

Je me suis dit : « A cause de cette événement, j’aurai une grande récompense auprès d’Allah. Pourquoi alors m’affliger de la sorte ? » J’ai accepté avec abnégation la décision d’Allah.

Je suis resté dans la chambre sans savoir ce que je devais faire pour m’en sortir et en plus je n’osais pas quémander les gens. Je suis resté dans cet état trois jours successifs sans rien manger. Peu avant l’aube du quatrième jour, j’ai commencé à me sentir faible et j’ai eu peur pour ma vie. Je me suis rappelé la parole de mon arrière-grand-père, l’Envoyé d’Allah : « L’eau de Zamzam est utile à ce pour quoi elle a été bue. » Je me suis rendu à l’eau de Zamzam et j’en ai bu une quantité, puis je me suis dirigé à la station d’Ibrâhîm pour me reposer. Pendant que je marchais, mon pied heurta un objet qui me fit mal aux orteils. Je me suis baissé pour le prendre et mes mains ont touché une grosse bourse en cuir rouge. Quand je l’ai prise, j’ai regretté parce que je sais qu’il est interdit de disposer d’un objet trouvé dont on n’a pas fait connaître publiquement la nature, pour que son propriétaire se présente.

Je me suis dit : « En la laissant à sa place, je l’expose à la perte et au vol et, d’ailleurs, je suis maintenant obligé d’en faire la publication. Peut-être que si son propriétaire se présente, il me donnera, en signe de reconnaissance, un peu d’argent pour m’acheter de quoi me nourrir. De cette manière, j’aurai gagné de l’argent de façon licite. »

Je suis entré dans ma chambre, j’ai ouvert la bourse et j’y ai trouvé plus que deux mille dinars en or. J’ai resserré les cordons de la bourse et je suis revenu à la mosquée sacrée. Je me suis assis près du Hijr [3] et j’ai crié : « Celui qui a perdu quelque chose, qu’il vienne me voir et m’en donne la description pour que je le lui rende ! »

J’ai passé toute la journée à crier sans que personne ne se présente et je n’ai toujours rien mangé. Je suis retourné à ma chambre pour y passer la nuit. Le lendemain, je me suis dirigé vers là où se trouvent les deux monticules As-Safâ et Al-Marwa. J’ai crié toute la journée, mais personne n’est venu me voir.

Je me suis senti très fatigué au point que j’ai eu peur pour moi-même. Je me suis levé et j’ai marché péniblement jusqu’à m’asseoir près de la porte dite Bâb Ibrâhîm [4]. Avant de m’y rendre, j’ai lancé l’appel suivant : « Je n’ai plus la force de crier. Je vais m’asseoir près de la porte d’Ibrâhîm. Si vous voyez quelqu’un réclamer un objet qu’il a perdu, envoyez-le-moi ! »

A l’approche du coucher du soleil et pendant que je me trouvais encore au même endroit, je vis un homme de la région de Khurasan en train de réclamer un objet qu’il avait perdu. Je l’ai appelé et je lui ai dit : « Donne-moi la description de ce que tu as perdu. » Il me donna la description exacte de la bourse que j’ai trouvée, le poids des dinars qu’elle contenait et leur nombre.

Je lui ai dit : « Si je t’indique la personne qui te rendra la bourse, me donneras-tu cent de ces dinars ? — Non, répondit-il. — Cinquante dinars alors ? — Non. — Dix dinars ? — Non ». Je n’ai cessé de baisser le prix jusqu’à arriver à un seul dinar et sa réponse était toujours : « Non ». Il m’a dit enfin : « Ecoute ! Si celui chez qui se trouve la bourse veut la rendre en étant poussé par sa foi et en comptant sur Allah seul pour le récompenser pour son geste, tant mieux, sinon il est libre de faire ce qu’il veut », puis il s’en alla.

Ma déception a été lourde et j’ai failli garder le silence, mais j’ai craint Allah et, de peur de ne plus le retrouver, j’ai crié : « Reviens ! Reviens ! » J’ai sorti la bourse et je la lui ai donné. Il l’a prise et m’a laissé à ma place dans un état de grand épuisement, si bien que j’étais incapable de marcher jusqu’à ma chambre.

Peu de temps après, il est revenu et m’a demandé : « D’où viens-tu et quelle est ton origine ? » Je me suis mis très en colère contre lui et je lui ai répliqué : « Cela ne te regarde pas ! Te dois-je encore quelque chose ? » Il me dit : « Non, mais je t’adjure au nom d’Allah le Sublime de me répondre. Quelle est ton origine et quel est ton pays ? Dis-le-moi et ne te mets pas en colère. — Je suis un arabe et j’habite à Al-Kûfa, lui répondis-je. — A quelle famille arabe appartiens-tu et sois bref dans ta réponse. — Je suis un des descendants d’Al-Husayn fils de `Alî b. Abî Tâlib. — Parle-moi de ton état et de ta situation matérielle. — Je ne possède de ce monde que ce que tu vois en ce moment ». Je lui ai raconté l’épreuve que j’ai subie, que j’avais espéré qu’il me donne quelques pièces qui se trouvaient dans la bourse et l’état de faiblesse auquel je fus réduit à cause de la faim. Il me dit : « Je veux quelqu’un qui me confirme l’authenticité de ton lignage et que tu es vraiment pauvre afin que je me charge de toutes tes affaires. — Je suis trop faible pour pouvoir marcher, lui dis-je, mais vas voir les pèlerins qui font le tawâf. Adresse-toi à ceux d’entre eux qui habitent à Al-Kûfa en leur disant : « A la porte d’Ibrâhîm, se trouve un homme de la descendance de `Alî qui habite dans la même ville que vous. Il a besoin de votre aide », puis ramène avec toi ceux qui acceptent de venir. »

Sans m’avoir fait trop attendre, il revint avec un groupe d’habitants d’Al-Kûfa qui, grâce à Allah, connaissaient tous ma situation. Ils me dirent : « Que veux-tu ô toi le saint ? » Désignant l’homme de Khurasan, je leur dis : « Cet homme veut connaître ma situation et mon lignage pour une affaire entre lui et moi. Dites-lui ce que vous en savez. » Ils lui confirmèrent l’authenticité de mon lignage et lui décrivirent mon mode de vie et mon indigence.

Il s’approcha de moi, sortit la bourse que je lui avais donnée, telle qu’elle était, et me dit : « Prends toute la bourse. Qu’Allah y mette de la bénédiction pour toi ! — Ô toi, lui criai-je, te moques-tu encore de moi ? Ne t’a-t-il pas suffit ce que tu m’avais fait ? — A Allah ne plaise que je me moque de toi ! Je jure par Allah qu’elle est à toi ! — Tu as refusé de me donner ne serait-ce qu’un seul dinar de la somme qui se trouve dans cette bourse et maintenant tu me donnes toute la somme ! Peux-tu m’en donner une explication ? — La bourse n’est pas à moi. C’est la raison pour laquelle je ne pouvais pas t’en donner le moindre dinar. Un homme de mon pays me la confia et me chargea de chercher en Irak ou au Hedjaz un homme de la descendance d’Al-Husayn fils de `Alî qui est pauvre, chaste et discret. Une fois l’avoir trouvé et s’être assuré de sa situation, je devais l’enrichir en lui offrant tout cet argent, afin que ce bienfait soit inscrit auprès d’Allah dans le registre des bonnes actions de cet homme. Je n’ai trouvé personne qui remplisse toutes ces conditions. Quand j’ai trouvé en toi toutes les qualités requises, à savoir ta probité, ta chasteté, ta patience et ta pauvreté et que je me suis assuré de l’authenticité de ton noble lignage, je t’ai offert cet argent. »

Après avoir imploré la miséricorde d’Allah pour lui et l’avoir remercié, je lui dis : « Si tu veux bien compléter ta bonne action, prends un dinar de cette bourse, échange-la contre des dirhams, achète quelque chose à manger et apporte-le-moi tout de suite. — J’ai une demande à te faire, me dit-il. — Laquelle ? — Je suis un homme riche et l’argent que je t’ai donné ne m’appartient pas comme je te l’ai expliqué. Je t’invite à venir avec moi pour être mon hôte jusqu’à ton arrivée à Al-Kûfa. Ainsi tu économiseras tes dinars. — Je ne peux pas bouger. Il va falloir que tu me supportes un peu. » Il est parti un instant, puis est revenu avec une monture. Il m’a aidé à monter dessus et m’a donné à manger tout ce qu’il a apporté comme nourriture. Le lendemain, il m’a offert des vêtements. Il a veillé à ce que nos viatiques, nos montures et leurs accessoires soient les mêmes et dignes de quelqu’un de noble. Il m’a servi lui-même en chemin jusqu’à mon arrivée à Al-Kûfa. Il m’a donné ensuite des dinars supplémentaires en me disant : « Achète avec cet argent quelque marchandise. » Lors de notre séparation, je n’ai cessé de le remercier et d’invoquer Allah en sa faveur.

Je me suis mis à dépenser avec économie les dinars que l’homme m’avait offerts de son propre argent jusqu’à ce que j’aie trouvé une ferme à un prix abordable. Je l’ai achetée avec les dinars qui se trouvaient dans la bourse. Elle n’a cessé depuis de me donner de bonnes récoltes et des fruits en abondance. Je vis maintenant dans l’aisance et je loue Allah pour ce bienfait. » [5]

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[1] Il est un juge, un littéraire, un poète et un compilateur de hadiths. Il est né à Bassora (en Irak) en 327 de l’hégire/939 et il est mort à Bagdad en 384 de l’hégire/994. Voir al-a`lâm de Az-Zarkalî.


[2] Ville dans la région d’Al-Ahwaz qui est située à l’est de l’Iran au bord du golfe arabique.


[3] Sorte de muret qui forme un demi-cercle dans l’un des côtés de la Kaaba.


[4] Une des portes de la mosquée sacrée qui a été ajoutée durant le califat de Ja`far de Ja`far Al-Muqtadir Billâh en 306 H/918.


[5] Al-faraju ba`da ash-shidda de l’imâm At-Tanûkhî, (3/287-292).
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24 septembre 2014 09:15
Sobhanallah

Puisse Dieu renforcer notre foi Amine.
 
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