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Les recours contre le mariage annulé : une atteinte à l’intime, au privé...
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4 juin 2008 11:29
Les recours contre le mariage annulé : une atteinte à l’intime, au privé et à l’altérité

Par Fatiha Dahmani
mercredi 4 juin 2008

« La justice, cela n’existe pas, les droits de l’homme, cela n’existe pas. Ce qui compte, c’est la jurisprudence (…) Je crois que c’est tellement des hypocrites là, toute cette pensée des droits de l’homme. C’est zéro, philosophiquement, c’est zéro. »

C’est ainsi que notre regretté Gilles Deleuze fustigeait d’une même justesse, ce qu’il appelait les nouveaux philosophes, leurs comparses bien pensant et l’abstraction vaine de leur revendication universaliste au dépens, mais surtout au détriment de la Différence (l’un des concepts central de sa pensée fertile).

Voici qu’un événement juridique (l’annulation d’un mariage pour cause de mensonge) force l’indignation des tenants du droit et de l’égalité, ceux-là même à qui Deleuze reprochait de « mal poser les problèmes » Mais, au fait, quel est le problème ? Justement, on ne sait plus… tellement le battage médiatico politico philosophique autour de cette affaire privée, convoquant uniquement le droit de la famille tel qu’il est institué et pratiqué en France, en a détourné le sens et les enjeux.

Car, il ne s’agit de rien d’autre que du droit et de la liberté d’un homme d’annuler un mariage, c’est-à-dire, son union amoureuse à vie. Car, comme l’a affirmé l’épouse désavouée par le mari, elle lui avait effectivement menti sur ce qui constituait pour lui, une valeur essentielle : la virginité.

De nombreux juristes français revendiquent d’ailleurs le bien fondé d’un verdict (l’annulation du mariage) conforme à la jurisprudence classique, et le procureur Philippe Lemaire lui-même, insiste bien sur le fait que ce n’est pas la question de la virginité, mais le mensonge qui a motivé le jugement, faisant ainsi la preuve que le droit français garantit les libertés individuelles.

C’est ainsi que le concevait Deleuze pour qui « lutter pour la liberté, c’est réellement faire de la jurisprudence ».Alors contre quoi et contre qui vous battez vous donc Madame Badinter et tous ceux qui à votre suite prétendent en référer à la cour d’appel, de cassation ou autres organes excessifs pour briser la décision légitime d’un homme floué dans son désir et sa raison ?

Vous attentez à l’intime et au privé en voulant soumettre un homme au mariage forcé avec une épouse qui ne saurait correspondre à un modèle amoureux, tel que chacun d’entre nous peut le porter consciemment ou inconsciemment.

Est on choqué par le Prince Hamlet, lorsque d’Ophélie il se prend de passion, uniquement par l’effet éclatant d’une pureté virginale, sans laquelle pour lui il n’est pas question d’aimer ?

Que ce désir de pureté ressortisse d’un quelconque imaginaire romantique, illusoire, traditionnel ou religieux (ou les deux à la fois d’ailleurs) que venez vous faire au cœur de cet intime amoureux ? Vous vous rendez coupable d’une atteinte à l’intime et au privé. A moins, que le problème soit ailleurs… et que les questions qu’il recèle soit d’une autre nature ? Et si l’enjeu, c’était tout simplement la différence ?

Suite : [oumma.com]
 
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