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Se réconcilier avec soi-meme
C
29 novembre 2018 23:08
Salam,

Ayant constaté que certaines personnes pouvaient être de bons conseils ici, je me jette à l'eau en espérant pouvoir trouver des réponses.

Alors voilà... Il y a quelques mois, suite à certains événements, j'ai eu une petite prise de conscience qui m'a fait l'effet d'une gifle.
J'ai réalisé que j'avais amplement dépassé le stade du manque de confiance en soi, de la perte d'estime de soi et que... C'est difficile à dire... Que Dieu me pardonne... Mais j'en étais arrivée à "me détester".

Il faut savoir que, par le passé, j'ai connu une période relativement éprouvante physiquement et psychologiquement du fait de certains problèmes de santé qui ont duré plusieurs années. Ce n'était pas quelque chose d'incurable -el hamdulilah wa shukrulilah- mais les difficultés rencontrées durant cette période se sont répercutées sur de nombreux aspects de ma vie et m'ont poussée à culpabiliser, me détester, détester mes faiblesses ainsi que mon incapacité à me relever et à aller de l'avant.
J'ai vu mon petit monde s'écrouler, mes projets d'avenir tomber à l'eau, mon apparence évoluer avec la prise des traitements -prise ou perte de poids, perte de cheveux, etc.... - et le regard que je posais sur moi même se faisait de plus en plus sévère.

Je ne sais pas trop comment expliquer cela mais j'avais le sentiment d'être mon propre adversaire, mon corps était un obstacle pour moi-même et m'empêchait d'aller de l'avant. J'étais devenue mon propre ennemi.
Malgré tout cela, j'étais plus préoccupée par l'idée de me sortir de cette condition, d'avancer, de laisser tout cela derrière moi que par l'instant présent ou par comment j'avais tout intériorisé. J'étais un peu dans le déni et c'est cette idée de "l'après" qui me faisait tenir.

À ce jour ces petits problèmes se sont arrangés grâce à Dieu mais je me suis aperçue que depuis cette période, j'avais occulté mon mal-être et laissé mes blessures se creuser. Je crois que quelque part ça m'arrangeait de ne pas y penser car je n'avais pas la force de me pencher là dessus et de me confronter à mes vieux démons.
Mais à présent, je me dois d'y remédier. Les années filent et ce mal-être s'installe pour prendre à chaque fois un peu plus d'ampleur.
Je n'en ai réellement pris conscience que lorsque j'en suis arrivée à rejeter un homme qui comptait énormément pour moi, tout simplement par peur de ne pas être suffisamment bien pour lui. C'est d'un pathétique... Mais voilà, je constate que les séquelles sont tellement profondes que j'ai su me persuader qu'à un moment ou un autre, il aurait finit par me rejeter... tout comme je me suis rejetée moi-même.

Quelque chose s'est brisé en moi et je dois redoubler d'efforts pour ne jamais rien laisser transparaître.
Pour le moment ça marche, j'arrive à sauver les apparences et moi-même il m'arrive parfois d'oublier tout cela. Je renvoie l'image d'une battante, une personne au fort tempérament, etc... Personne ne se doute du chaos qui règne au plus profond de moi-même et je ne tiens pas à ce que mon entourage sache à quel point cette période sombre a pu m'affecter .

À côté de ça je culpabilise... j'ai le sentiment de n'être qu'une pauvre ingrate parce que je sais que malgré tout j'ai la chance inestimable d'être à ce jour en bonne santé, avoir un toit, une famille, des amis, etc... Les moments difficiles que j'ai traversé ont au moins le mérite de m'avoir fait prendre conscience des précieux bienfaits que tout cela représente.

Les questions qui se posent à présent sont: Comment se réconcilier avec soi-même? Comment retrouver l'estime de soi? Comment se (re)construire?

Merci d'avoir pris le temps de me lire et barakAllahufikum pour les réponses, les conseils, les pistes que vous voudrez bien me donner.
S
29 novembre 2018 23:49
Citation
a écrit:
Quelque chose s'est brisé en moi et je dois redoubler d'efforts pour ne jamais rien laisser transparaître.
Pour le moment ça marche, j'arrive à sauver les apparences et moi-même il m'arrive parfois d'oublier tout cela. Je renvoie l'image d'une battante, une personne au fort tempérament, etc... Personne ne se doute du chaos qui règne au plus profond de moi-même et je ne tiens pas à ce que mon entourage sache à quel point cette période sombre a pu m'affecter .

Salam

Je crois que la clé de tes problèmes est là.

Tu intériorises tout et en dehors, tu te "maquilles" pour que ça ne se voit pas.

Mais à quoi ça sert de montrer une invincibilité qui n'existe de toutes façons pour personne ?

Tout le monde connaît dans sa vie des périodes difficiles de ce genre. Des choses qui font mal, qui démolissent une personne au plus profond d'elle-même, mais garder ça en soi, ça va te ronger, tu vas finir par t'autodétruire.

Je sais bien que la société n'accepte que des gens "parfaits" qui n'ont aucun problème. Dès que ces gens parfaits ne le sont plus, la société les rejette. Et au final avec ton prétendant, tu lui a envoyé ton propre rejet à la figure en le rejetant lui-même.

C'est parce que tu n'acceptes toujours pas ce qui t'est arrivé que tu n'arrives pas à aller de l'avant.

Si tu es croyante, tu dois te demander pourquoi Dieu t'a envoyé cette épreuve.

Moi je pense qu'on vit ce genre d'épreuve pour prendre conscience qu'on n'est juste que des êtres humains faibles et qu'il faut accepter de ne pas être la personne forte qu'on aimerait tant être.

La société veut des personnes parfaites, mais Dieu n'a pas fait l'humain parfait. Et parce que l'humain n'est pas parfait, il souffre forcément un jour ou l'autre. Souffrir te rappelle que tu n'es rien d'autre qu'un faible humain. Tu as certaines qualités, mais tu n'es pas parfaite.

Personne ne l'est. Toi ça a été la maladie, d'autres souffriront d'autres choses. Au final, ce genre d'épreuve doit t'apprendre l'humilité.

Je ne suis qu'un humain faible et je l'accepte.

Accepte ta faiblesse et confie-la à des gens. Tu aurais dû la confier à ton prétendant. Tu devrais la confier à tes parents, ou à tes amies, un psy ... n'importe qui, mais tu dois pouvoir en parler à quelqu'un pour que ce quelqu'un te dise "et oui, tu as souffert d'une lourde épreuve. Moi aussi j'ai souffert par le passé". Et là tu te rendras compte que tu n'es pas seule à souffrir.

Alors tu te confies sur un forum. Après tout pourquoi pas. Et là c'est moi qui te dis "mais oui, tu as souffert, comme tout le monde. Tout le monde souffre et tu n'as pas dérogé à la règle. Tu n'étais pas supérieure aux autres, tu étais comme tout le monde, et tu as souffert et ce n'est pas grave, la souffrance fait partie de la vie"

Tout repose dans l'acceptation de cette épreuve. Il faut que tu acceptes que tu ne sois pas si forte que ça, que tu as même été très faible, et que ce n'est toujours pas évident à surmonter parce que tu n'es toujours pas plus forte que ça ...

Et c'est normal.

Il ne faut pas se vêtir d'une carapace. Il faut laisser passer tout ça.

C'est parce que tu vas le sortir de toi que tu guériras et qu'un jour tu te diras "et oui, il s'est passé ça, mais ça fait parti des épreuves de la vie et c'est du passé maintenant".

Tu ne pourras t'en sortir psychologiquement parlant que si tu en parles, que si tu sors ta souffrance de toi-même.

Ton histoire, ce n'est qu'une histoire d'égo. Tu n'arrives pas à accepter que tu as été faible pendant un temps. Mais il va falloir l'accepter. Et l'accepter, c'est d'arriver à dire aux autres "ben oui, j'ai connu une sale période où je n'étais vraiment pas bien parce que ceci ou cela". Il faut pouvoir le raconter pour un jour pouvoir conclure par un "mais c'est pas grave, ça fait parti de la vie et maintenant tout va bien".

Y'a pas de secret. Le temps fera son oeuvre. Et le temps arrondira les angles. Mais faut que évacues quand même tout ça.

Tu vois, en postant ici, c'est le début de la guérison.

Autrefois, j'ai souffert d'angoisses qui ont grandement affecté ma vie. J'ai finalement réussi à mettre tout ça derrière quand j'ai pu enfin parler de tout ça. Et moi aussi j'ai utilisé les forums pour raconter mon histoire. D'ailleurs, il doit encore y avoir ma trace quelque part sur doctissimo mdr. Je ne sais pas jusqu'à quand ils conservent les archives ... mais pas que là. J'en ai parlé un peu partout. Même ici.

ça prend du temps tout ça. Accepter, raconter et laisser les choses au passé.
F
29 novembre 2018 23:50
Il est 23:50 quand même, c'est plus l'heure des pavés...
E
29 novembre 2018 23:59
Salam aleykoum !

Le hasard est parfois surprenant, soubhanAllah ! Je discutais justement de ce sujet avec quelqu'un tout à l'heure.
En fait je suis dans la situation où je suis l'homme dont la femme a peur d'être rejeté car "pas assez bien" et malgré tous mes encouragements, mes promesses et ma sincérité j'ai l'impression que ça ne suffit pas.
Du coup je cherchais justement un moyen pour que la personne se sente mieux dans sa peau et comment je devrais agir à ce niveau là.
Mais si vous même vous ne savez pas. Ça va pas être évident...

Pour info ce que tu décris est très similaire à elle, et elle a déjà annulé un mariage auparavant avant de revenir vers moi. Là on compte de marier pour de bon cette fois inchallah mais elle a les mêmes inquiétudes que toi. Ça me dépasse car je n'arrive pas à comprendre...

Quand tu y réfléchis de manière factuelle ? Ça donne quoi ? Pourquoi avoir peur d'être rejeté par un homme qui vous a choisi ?

Franchement ton point de vue là-dessus m'intéresse...
J'essaye de comprendre ce qui se passe dans votre manière de pensée.

Ibnch'Allah kheir en tout cas. Qu'Allah vous guérisse tous !
E
29 novembre 2018 23:59
Salut et paix de Dieu sur toi.
toutes tes questions sont inter connecté. Recouvrement de l'estime de soi apporte la réconciliation qui permettra ensuite ta reconstruction.

Sincèrement... dans la plupart des cas il s'agit de s'accepter.

Accepter son passé, accepter qui on est.
Réapprendre à se connaître ... se redécouvrir

Il s'agit de sagesse.

À quoi sert de sauver les apparences si cela fini par te faire sombrer?.

Puisque que le problème vient du physique, pourquoi ne pas commencer une activité physique?

Fitness, crossfite,etc. Si tu es assidue il y a là un bon moyen de retrouver l'estime de soi.

Mais n'oublie pas de cultiver la Sagesse.
Ce serai regrettable autrement!

En espérant avoir été utile.
29 novembre 2018 23:59
Le manque de confiance en sois est un veritable poison. Elle te consume de l'interieur a un point de faire disparaitre ce que tu es. Il faut que tu sorte de cette mauvaise spirale au plus vite.

Il est difficile de retrouver la surface lorsque nous sommes au plus profonds de notre âme, on ne voit plus rien du tout, même ce qui est bon en nous. C'est pour cela que tu rejette une parti de toi, que tu rejette ce que tu es.

Il faudrait que tu explore ce qui est bon en toi, que tu t'entoure des nuages blanc dans ton esprit qui t'apportera cette lumiere qui est en toi. Car les nuages blanc apporte que le beau temps en gèneral. Hante pas ton âme et ton esprit avec les nuages noir car tu verras que le mauvais temps en toi.
S
30 novembre 2018 00:08
Nan mais j'ai été bannie pendant une semaine, il faut que je me rattrape là ... mdr ptdr
Citation
FamousMan a écrit:
Il est 23:50 quand même, c'est plus l'heure des pavés...
S
30 novembre 2018 00:19
Citation
a écrit:
Quand tu y réfléchis de manière factuelle ? Ça donne quoi ? Pourquoi avoir peur d'être rejeté par un homme qui vous a choisi ?

Franchement ton point de vue là-dessus m'intéresse...
J'essaye de comprendre ce qui se passe dans votre manière de pensée.

Je crois que tu es une personne très sure d'elle. Du coup, une personne qui doute déjà d'elle-même se demandera si tu ne te lasseras pas de son manque de confiance en elle.

En plus, il y a le risque aussi que parce que tu assures, elle se sente encore plus nulle à tes côtés, donc son côté "je ne me sens pas à la hauteur" risque d'empirer.

Pour que ça fonctionne, c'est à toi de te mettre à son niveau.

On ne te demande pas de manquer de confiance en toi, mais de ne pas faire le "moi je suis parfait, j'assure, j'ai la niaque parce que ceci et cela". Face à une qui a peur de tout, ça va faire pire que mieux.

Là, à ce niveau, il faut que celui qui a la confiance aime s'occuper d'une petite chose fragile toute sa vie. S'il espère une femme de son niveau, faut pas qu'il espère donner de la confiance à une personne qui n'en a de toutes façons pas.

Faut être celui qui donne la main à l'autre, comme si ta femme était un enfant toute sa vie. Et faut que tu aimes ça. Celui qui accompagne sa femme en lui disant qu'il l'aime et qu'il veut faire les choses qu'elle sait faire avec elle, pas qui la domine en lui rappelant constamment à quel point lui est tellement mieux qu'elle à tous points de vue.

Après ... avoir des enfants, ça redonne confiance en soi. C'est un travail de femme, elle aura une responsabilité là-dedans, ça va l'endurcir.

Mais si tu veux qu'elle se sente bien dans ses baskets, faut absolument que tu évites de te mettre en avant. Tu réussis sur le plan professionnel, tu entretiens ton physique, tu tiens tes prières, ok, c'est bien mais si tu veux que ta femme qui manque de confiance en elle se sente bien à tes côtés, il faudra occulter tout ça et faire celui qui a juste envie d'être avec elle. Devenir celui qui s'efface pour mettre en avant ta femme.

J'avoue que sur ce plan, je ne sais pas si tu en es capable. Tu m'as l'air assez dominateur quand même. J'espère que ça le fera. Va falloir que tu travailles ce côté-là pour que ça le fasse à mon avis.
o
30 novembre 2018 00:28
il faut juste remercie Allah
et faire des dhikr et douas et prieres chaque jour
Z
30 novembre 2018 08:35
L’amour libère et élève.

Tu utilises ton énergie à mauvais escient : sauver les apparences.

Pourquoi ? Qui a décreté qu’on devait être fort en toutes circonstances ?

Je crois que j´ai passé plus de la moitié de ma vie au régime une horreur quand j’y repense, et tu sais quoi ? Tout est rentré dans l’ordre le jour où je me suis regardé réellement dans un miroir, j’ai vu que j’avais tout ce dont j’avais besoin pour mener à bien ma vie et depuis je ne suis plus au régime et j’ai atteint un poids de forme harmonieux sans y penser.

Pour être sincère c’était une période où je cumulais problème de famille, de couple et au boulot, ce qui infuait sur ma santé, la totale.

J’ai fait ce travail avec une thérapeute qui m’a fait me poser les bonnes questions.

Libère toi de l’image que tu veux renvoyer, plus on veut prouver qu’on est fort, plus au fond on se sent faible, et je pense savoir de quoi je parle.

Aujourd’hui j’admets mes faiblesses et mes limites et ca m’a rendue plus forte.

Kheir inchaallah
30 novembre 2018 08:45
Assalāmou 'alaykoum wa rahmatoullāh.

C’est un problème très féminin. Détails ici.

Wassalāmou 'alaykoum wa rahmatoullāh.
30 novembre 2018 09:36
Bonjour,
Salam,

Tu es passée par des épreuves difficiles et douloureuses, qui en auraient fait flancher plus d'un, mais tu as su trouver en toi la force et le courage de te battre contre ce mal qui te rongeait, cette maladie qui a mis ton corps et ton esprit à mal.

Tu en es sortie vainqueure en menant un seul combat à la fois, et en cela tu as été bien avisée.

Aujourd'hui, tout ce que tu as dû mettre en sommeil, afin de consacrer ton énergie à guérir, remonte à la surface, d'autant plus aisément que tu es encore affaiblie.

Ce deuxième combat à mener est d'ordre différent, car tu devras le mener contre toi-même et ce n'est pas une mince affaire, mais tu n'en sortiras que plus forte et grandie.

Ton corps va mieux, mais ton esprit est en souffrance et si tu t'évertues à donner le change aux autres, je pense que c'est surtout pour ne pas flancher complètement, pour ne pas te laisser sombrer.

Cette volonté de garder un semblant de dignité face à ton entourage, de t'efforcer à paraître, dénote un reste d'amour-propre, malgré ce désamour que tu ressens envers toi-même.

Tu dis que le regard que tu posais sur toi-même s'est fait de plus en plus sévère, que tu es devenue ton propre adversaire, ta propre ennemie...

Pourquoi ? De quoi cherches-tu à te punir ? Qu'est-ce qui te pousse à t'en vouloir ainsi, comme si tu avais commis un acte détestable ? Te sentirais-tu responsable de la maladie qui t'a affectée, à l'encontre du bon sens ? T'en voudrais-tu donc d'avoir faibli dans ton corps et dans ton esprit, comme si cela émanait d'un manque de volonté de ta part et non de causes que personne ne maîtrise ? Si cette maladie avait touché un de tes proches, l'aurais-tu jugé aussi durement ? L'aurais-tu moins aimé ? L'aurais-tu jugé moins digne de ton estime ?

Il est probable que non. Je suis même certain que, dans un tel cas de figure, tu aurais redoublé de bienveillance et d'attention et que tu aurais su apporter ton écoute et ton soutien.

Mais on est bien souvent plus intransigeant envers soi-même qu'à l'égard d'autrui... C'est là que le bât blesse.

Nous ne sommes qu'humains, avec nos forces et nos faiblesses. Tu sembles t'en vouloir de t'être sentie faible, malgré toi, mais tu oublies de voir que ta volonté, ta ténacité t'ont permis de trouver la force de te battre et de guérir.

Pourquoi ne pas agir envers toi-même, comme tu l'aurais fait pour un proche en souffrance, et t'accorder la même bienveillance, tu en as bien besoin et tu le mérites tout autant.

Demande-toi juste ce que tu ferais pour la personne que tu aimes le plus au monde, celle que tu respectes le plus au monde et applique-le à ta personne, elle n'en est pas moins digne, ni moins méritante qu'une autre.

C'est loin d'être égoïste ou individualiste, tellement il est vrai que "charité bien ordonnée commence par soi-même".

Sois indulgente envers toi-même comme tu saurais l'être pour autrui. Accorde-toi chaque jour un petit plaisir et petit à petit tu te réconcilieras avec ton être intérieur, ainsi qu'avec ce corps qui a été si malmené et qui ne demande qu'à être réconforté.

C'est en prenant soin de toi, en étant à l'écoute de tes besoins profonds que tu retrouveras cette force, que tu n'as plus qu'en façade à ce jour.

Ce que l'on s'accorde de bien-être nous rend plus fort et plus disposé à l'autre et vice-versa. C'est une étape nécessaire pour renouer avec le fil de ton existence et avancer avec sérénité et confiance.

Tu reconnais avoir la chance d'être bien entourée par ta famille et tes amis mais, dans le même temps, tu ne sollicites aucune aide, aucune écoute de leur part, car tu crains qu'on ne t'apprécies que pour ce côté fort que tu t'efforces de démontrer, afin de masquer ta souffrance et tes faiblesses humaines.

Tu as peur de te mettre à nu, face à ces proches qui t'aiment, car tu as le sentiment que, si tu te laisses aller à t'épancher, les dernières digues que tu maintiens, au prix de grands efforts, risquent de céder.

Et pourtant, il faudra bien évacuer ce poids, laisser sortir cette douleur qui te mine si tu veux pouvoir la surmonter.

Pourquoi ne pas envisager de te soulager, un tant soit peu, en te confiant à une oreille "étrangère", dans un premier temps. Un psychologue serait le mieux à même de t'aider dans ce parcours, certes difficile mais sûrement pas irrémédiable.

Au même titre que pour soigner ton corps une aide médicale t'a été précieuse, une aide psychologique te seras bénéfique pour aider ton esprit à retrouver sa sérénité et t'amener à faire enfin la paix avec toi-même.

Je te souhaite bon courage dans cette épreuve !


Citation
Cherry blossom a écrit:
Salam,

Ayant constaté que certaines personnes pouvaient être de bons conseils ici, je me jette à l'eau en espérant pouvoir trouver des réponses.

Alors voilà... Il y a quelques mois, suite à certains événements, j'ai eu une petite prise de conscience qui m'a fait l'effet d'une gifle.
J'ai réalisé que j'avais amplement dépassé le stade du manque de confiance en soi, de la perte d'estime de soi et que... C'est difficile à dire... Que Dieu me pardonne... Mais j'en étais arrivée à "me détester".

Il faut savoir que, par le passé, j'ai connu une période relativement éprouvante physiquement et psychologiquement du fait de certains problèmes de santé qui ont duré plusieurs années. Ce n'était pas quelque chose d'incurable -el hamdulilah wa shukrulilah- mais les difficultés rencontrées durant cette période se sont répercutées sur de nombreux aspects de ma vie et m'ont poussée à culpabiliser, me détester, détester mes faiblesses ainsi que mon incapacité à me relever et à aller de l'avant.
J'ai vu mon petit monde s'écrouler, mes projets d'avenir tomber à l'eau, mon apparence évoluer avec la prise des traitements -prise ou perte de poids, perte de cheveux, etc.... - et le regard que je posais sur moi même se faisait de plus en plus sévère.

Je ne sais pas trop comment expliquer cela mais j'avais le sentiment d'être mon propre adversaire, mon corps était un obstacle pour moi-même et m'empêchait d'aller de l'avant. J'étais devenue mon propre ennemi.
Malgré tout cela, j'étais plus préoccupée par l'idée de me sortir de cette condition, d'avancer, de laisser tout cela derrière moi que par l'instant présent ou par comment j'avais tout intériorisé. J'étais un peu dans le déni et c'est cette idée de "l'après" qui me faisait tenir.

À ce jour ces petits problèmes se sont arrangés grâce à Dieu mais je me suis aperçue que depuis cette période, j'avais occulté mon mal-être et laissé mes blessures se creuser. Je crois que quelque part ça m'arrangeait de ne pas y penser car je n'avais pas la force de me pencher là dessus et de me confronter à mes vieux démons.
Mais à présent, je me dois d'y remédier. Les années filent et ce mal-être s'installe pour prendre à chaque fois un peu plus d'ampleur.
Je n'en ai réellement pris conscience que lorsque j'en suis arrivée à rejeter un homme qui comptait énormément pour moi, tout simplement par peur de ne pas être suffisamment bien pour lui. C'est d'un pathétique... Mais voilà, je constate que les séquelles sont tellement profondes que j'ai su me persuader qu'à un moment ou un autre, il aurait finit par me rejeter... tout comme je me suis rejetée moi-même.

Quelque chose s'est brisé en moi et je dois redoubler d'efforts pour ne jamais rien laisser transparaître.
Pour le moment ça marche, j'arrive à sauver les apparences et moi-même il m'arrive parfois d'oublier tout cela. Je renvoie l'image d'une battante, une personne au fort tempérament, etc... Personne ne se doute du chaos qui règne au plus profond de moi-même et je ne tiens pas à ce que mon entourage sache à quel point cette période sombre a pu m'affecter .

À côté de ça je culpabilise... j'ai le sentiment de n'être qu'une pauvre ingrate parce que je sais que malgré tout j'ai la chance inestimable d'être à ce jour en bonne santé, avoir un toit, une famille, des amis, etc... Les moments difficiles que j'ai traversé ont au moins le mérite de m'avoir fait prendre conscience des précieux bienfaits que tout cela représente.

Les questions qui se posent à présent sont: Comment se réconcilier avec soi-même? Comment retrouver l'estime de soi? Comment se (re)construire?

Merci d'avoir pris le temps de me lire et barakAllahufikum pour les réponses, les conseils, les pistes que vous voudrez bien me donner.
30 novembre 2018 10:44
Ton témoignage me touche beaucoup. Je pense que tu as fait le plus dur en réalisant qu'il y avait un problème profond et qui impactait sous divers aspects ta vie. Si tu es sincère dans ton envie que les choses s'améliorent, je te conseille d'aller voir un(e) psychologue et de vraiment t'investir dans ta thérapie. Ça représente un certain budget et un certain investissement en temps, mais ça en vaudra la peine ! Si tes traumas sont fort grands, ça risque d'être pénible dans un premier temps (remuer toutes ces douleurs, les remettre à l'avant de ton esprit pour les mettre à plat, faire face à tes torts etc.), mais rapidement tu sentiras les effets bénéfiques d'une telle démarche.

Mon conseil est d'en parler à ton médecin traitant, lui expliquer un peu les causes de ton mal-être et lui demander des conseils et des numéros de téléphones de psychologues spécialisés et/ou adaptés pour ton cas (psychologue spécialisé dans le stress post-traumatique, psychologues spécialisé dans les troubles alimentaires etc. en fonction de tes besoins). Je te déconseille donc de choisir un psy au hasard et de te dire "on verra bien". Demande conseil, c'est le mieux.

Courage yawning smiley
M
30 novembre 2018 21:15
@KimJong

Tu es la preuve que la jeunesse n'est pas synonyme de bêtise. 20ans et souvent si pertinent, muni d'une remarquable qualité d' analyse et d'empathie.

Ne te repose pas sur tes acquis, utilise tes capacités au maximum, belle soirée cher frère.

@Cherry Blossom



Je ne sais pas trop comment expliquer cela mais j'avais le sentiment d'être mon propre adversaire, mon corps était un obstacle pour moi-même et m'empêchait d'aller de l'avant. J'étais devenue mon propre ennemi
.

Vous rendez vous compte de la pression permanente que vous vous infligez ? Imaginer un ennemi qui tourne autour de vous 5h par jour à vous pourir la vie. Tout le monde finira par craquer assez vite.

Eh bien vous vous infligez un parasite intérieur 24h sur 24. Cela en devient épuisant au point de ne plus pouvoir sortir du lit. Vous finissez par vous détester de subir, c'est un cercle vicieux.

Lutter contre soi même est un combat perdu d'avance. Il faut accepter notre tempérament afin de le comprendre et d'agir en fonction.

Souvent on dit qu'une relation entre deux individus débute par un "approvisionnement" mutuel. Eh bien cela est pareil avec soi même. Accepter nos états d'âme, nos faiblesses, notre tempérament naturel permet de libérer de l'espace mental pour se connaitre et s'apprivoiser.

Par analogie : quelqu'un qui fait une crise d'angoisse. Plus elle va lutter contre elle, plus cette dernière prendra de l'ampleur. Au contraire, si l'individu admet et accepte qu'il subit une crise d'angoisse et sait qu'elle finira par passer en étant indulgent avec lui, cela dédramatise la situation et la crise décroît en intensite.

Vous êtes beaucoup trop dure avec vous. Acceptez que nous sommes des humains avec nos faiblesses physiques et mentales. L'esprit peut tomber malade comme le corps. L'un a une rétroaction sur l'autre. Ne pas prendre soin de son mental est une folie. S'accorder du temps et de l'indulgence pour le soigner est important. Pourquoi vous infliger une course contre la montre, chacun son rythme. La société actuelle fait de nos faiblesses mentales un tabou mais avoir "bobo" à l'esprit est tout aussi courant que d'avoir mal au corps et ça se soigne. Ça demande de la patience et de la lucidité. Vous avez fait un énorme premier pas dans votre analyse ci dessus. Je vous assure que chacun possède ses tourments qu'il cache profondément et ne les ressort uniquement lorsque seul. Nous n'avancons pas tous à la même vitesse car nous n'avons pas les mêmes bagages. Avancez étape par étape. Une petite victoire toute simple par jour. En 365j ça peut faire des merveilles. Être positif c'est comme le tennis, ça s'apprend petit à petit.

Si vous avez une famille qui vous tend la main, n'hésitez pas à la saisir. Ça les soulagera eux et vous. Il n'y a pas pire pour une famille que de se sentir impuissant quand l'un des membres souffre.

Vous êtes une battante, accrochez vous. La solution est dans le titre de votre post, vous avez eu le déclic de l'introspection, plutôt que de trouver des faux coupables extérieurs, bravo

La sérénité est à l'issue de ce long travail et vous vous rendrez compte que tout ces tourments vous auront rendue forte et vous aurez au final reculer pour mieux avancer.

Citation
Kimjongdeux a écrit:
Bonjour,
Salam,

Tu es passée par des épreuves difficiles et douloureuses, qui en auraient fait flancher plus d'un, mais tu as su trouver en toi la force et le courage de te battre contre ce mal qui te rongeait, cette maladie qui a mis ton corps et ton esprit à mal.

Tu en es sortie vainqueure en menant un seul combat à la fois, et en cela tu as été bien avisée.

Aujourd'hui, tout ce que tu as dû mettre en sommeil, afin de consacrer ton énergie à guérir, remonte à la surface, d'autant plus aisément que tu es encore affaiblie.

Ce deuxième combat à mener est d'ordre différent, car tu devras le mener contre toi-même et ce n'est pas une mince affaire, mais tu n'en sortiras que plus forte et grandie.

Ton corps va mieux, mais ton esprit est en souffrance et si tu t'évertues à donner le change aux autres, je pense que c'est surtout pour ne pas flancher complètement, pour ne pas te laisser sombrer.

Cette volonté de garder un semblant de dignité face à ton entourage, de t'efforcer à paraître, dénote un reste d'amour-propre, malgré ce désamour que tu ressens envers toi-même.

Tu dis que le regard que tu posais sur toi-même s'est fait de plus en plus sévère, que tu es devenue ton propre adversaire, ta propre ennemie...

Pourquoi ? De quoi cherches-tu à te punir ? Qu'est-ce qui te pousse à t'en vouloir ainsi, comme si tu avais commis un acte détestable ? Te sentirais-tu responsable de la maladie qui t'a affectée, à l'encontre du bon sens ? T'en voudrais-tu donc d'avoir faibli dans ton corps et dans ton esprit, comme si cela émanait d'un manque de volonté de ta part et non de causes que personne ne maîtrise ? Si cette maladie avait touché un de tes proches, l'aurais-tu jugé aussi durement ? L'aurais-tu moins aimé ? L'aurais-tu jugé moins digne de ton estime ?

Il est probable que non. Je suis même certain que, dans un tel cas de figure, tu aurais redoublé de bienveillance et d'attention et que tu aurais su apporter ton écoute et ton soutien.

Mais on est bien souvent plus intransigeant envers soi-même qu'à l'égard d'autrui... C'est là que le bât blesse.

Nous ne sommes qu'humains, avec nos forces et nos faiblesses. Tu sembles t'en vouloir de t'être sentie faible, malgré toi, mais tu oublies de voir que ta volonté, ta ténacité t'ont permis de trouver la force de te battre et de guérir.

Pourquoi ne pas agir envers toi-même, comme tu l'aurais fait pour un proche en souffrance, et t'accorder la même bienveillance, tu en as bien besoin et tu le mérites tout autant.

Demande-toi juste ce que tu ferais pour la personne que tu aimes le plus au monde, celle que tu respectes le plus au monde et applique-le à ta personne, elle n'en est pas moins digne, ni moins méritante qu'une autre.

C'est loin d'être égoïste ou individualiste, tellement il est vrai que "charité bien ordonnée commence par soi-même".

Sois indulgente envers toi-même comme tu saurais l'être pour autrui. Accorde-toi chaque jour un petit plaisir et petit à petit tu te réconcilieras avec ton être intérieur, ainsi qu'avec ce corps qui a été si malmené et qui ne demande qu'à être réconforté.

C'est en prenant soin de toi, en étant à l'écoute de tes besoins profonds que tu retrouveras cette force, que tu n'as plus qu'en façade à ce jour.

Ce que l'on s'accorde de bien-être nous rend plus fort et plus disposé à l'autre et vice-versa. C'est une étape nécessaire pour renouer avec le fil de ton existence et avancer avec sérénité et confiance.

Tu reconnais avoir la chance d'être bien entourée par ta famille et tes amis mais, dans le même temps, tu ne sollicites aucune aide, aucune écoute de leur part, car tu crains qu'on ne t'apprécies que pour ce côté fort que tu t'efforces de démontrer, afin de masquer ta souffrance et tes faiblesses humaines.

Tu as peur de te mettre à nu, face à ces proches qui t'aiment, car tu as le sentiment que, si tu te laisses aller à t'épancher, les dernières digues que tu maintiens, au prix de grands efforts, risquent de céder.

Et pourtant, il faudra bien évacuer ce poids, laisser sortir cette douleur qui te mine si tu veux pouvoir la surmonter.

Pourquoi ne pas envisager de te soulager, un tant soit peu, en te confiant à une oreille "étrangère", dans un premier temps. Un psychologue serait le mieux à même de t'aider dans ce parcours, certes difficile mais sûrement pas irrémédiable.

Au même titre que pour soigner ton corps une aide médicale t'a été précieuse, une aide psychologique te seras bénéfique pour aider ton esprit à retrouver sa sérénité et t'amener à faire enfin la paix avec toi-même.

Je te souhaite bon courage dans cette épreuve !



Modifié 3 fois. Dernière modification le 30/11/18 21:23 par Morjenne*.
30 novembre 2018 21:41
Salam Morjenne,

Mille merci pour ce compliment qui me touche.Welcome

Je suis ravi de constater que tout le monde ne se fie pas aux préjugés véhiculés sur les jeunes, en en faisant une généralité, car la réalité est tout autre si on se donne la peine de regarder et d'écouter.

Merci également pour tes conseils avisés.

Bonne soirée chère soeur !
Citation
Morjenne* a écrit:
@KimJong

Tu es la preuve que la jeunesse n'est pas synonyme de bêtise. 20ans et souvent si pertinent, muni d'une remarquable qualité d' analyse et d'empathie.

Ne te repose pas sur tes acquis, utilise tes capacités au maximum, belle soirée cher frère.

@Cherry Blossom



Je ne sais pas trop comment expliquer cela mais j'avais le sentiment d'être mon propre adversaire, mon corps était un obstacle pour moi-même et m'empêchait d'aller de l'avant. J'étais devenue mon propre ennemi
.

Vous rendez vous compte de la pression permanente que vous vous infligez ? Imaginer un ennemi qui tourne autour de vous 5h par jour à vous pourir la vie. Tout le monde finira par craquer assez vite.

Eh bien vous vous infligez un parasite intérieur 24h sur 24. Cela en devient épuisant au point de ne plus pouvoir sortir du lit. Vous finissez par vous détester de subir, c'est un cercle vicieux.

Lutter contre soi même est un combat perdu d'avance. Il faut accepter notre tempérament afin de le comprendre et d'agir en fonction.

Souvent on dit qu'une relation entre deux individus débute par un "approvisionnement" mutuel. Eh bien cela est pareil avec soi même. Accepter nos états d'âme, nos faiblesses, notre tempérament naturel permet de libérer de l'espace mental pour se connaitre et s'apprivoiser.

Par analogie : quelqu'un qui fait une crise d'angoisse. Plus elle va lutter contre elle, plus cette dernière prendra de l'ampleur. Au contraire, si l'individu admet et accepte qu'il subit une crise d'angoisse et sait qu'elle finira par passer en étant indulgent avec lui, cela dédramatise la situation et la crise décroît en intensite.

Vous êtes beaucoup trop dure avec vous. Acceptez que nous sommes des humains avec nos faiblesses physiques et mentales. L'esprit peut tomber malade comme le corps. L'un a une rétroaction sur l'autre. Ne pas prendre soin de son mental est une folie. S'accorder du temps et de l'indulgence pour le soigner est important. Pourquoi vous infliger une course contre la montre, chacun son rythme. La société actuelle fait de nos faiblesses mentales un tabou mais avoir "bobo" à l'esprit est tout aussi courant que d'avoir mal au corps et ça se soigne. Ça demande de la patience et de la lucidité. Vous avez fait un énorme premier pas dans votre analyse ci dessus. Je vous assure que chacun possède ses tourments qu'il cache profondément et ne les ressort uniquement lorsque seul. Nous n'avancons pas tous à la même vitesse car nous n'avons pas les mêmes bagages. Avancez étape par étape. Une petite victoire toute simple par jour. En 365j ça peut faire des merveilles. Être positif c'est comme le tennis, ça s'apprend petit à petit.

Si vous avez une famille qui vous tend la main, n'hésitez pas à la saisir. Ça les soulagera eux et vous. Il n'y a pas pire pour une famille que de se sentir impuissant quand l'un des membres souffre.

Vous êtes une battante, accrochez vous. La solution est dans le titre de votre post, vous avez eu le déclic de l'introspection, plutôt que de trouver des faux coupables extérieurs, bravo

La sérénité est à l'issue de ce long travail et vous vous rendrez compte que tout ces tourments vous auront rendue forte et vous aurez au final reculer pour mieux avancer.
C
2 décembre 2018 22:33
Salam,

Effectivement j'intériorise beaucoup plus qu'il ne le faudrait et ce doit être ce qui m'a -en partie si ce n'est totalement- porté préjudice.
Et si je réagis de cette façon ce n'est pas pour afficher une certaine invincibilité mais plutôt, comme l'a très justement souligné le yabi Kimjongdeux, pour ne pas flancher complètement... entre autres raisons.

À l'heure actuelle, je n'en suis qu'à un stade où j'essaie d'identifier et d'évaluer l'ampleur des dégâts. J'essaie de rationaliser, d'identifier les "mécanismes" qui m'ont menée là où j'en suis et c'est encore assez confus.

Je n'ai jamais prétendu être invincible, parfaite ou surhumaine et encore moins remis en question le sens des épreuves que nous rencontrons dans nos vies. Loin de là.
Cette épreuve, je pensais l'avoir acceptée mais je constate qu'elle a laissé des traces.
Le problème doit probablement se situer dans la façon dont j'ai tenté d'appréhender et de gérer les choses.

C'est arrivé à une période de ma vie où j'étais supposée me construire et construire mon avenir et au lieu de ça j'ai dû faire face aux contraintes liées à ces problèmes de santé, faire le deuil de mes ambitions et m'efforcer de ne pas sombrer.

Cette période impliquait plusieurs choses qui ont dû, dans une certaine mesure, compliquer mon travail de (re)construction (mon rapport au corps médical, à moi même, aux autres, l'attente interminable d'un "après", le fait de souffrir longuement, les périodes de rechute et de récupération qui se succédaient...) Et ajoutant cette précision, je ne suis pas en train de dire que j'ai "souffert plus que d'autres" ou que "je suis la seule" mais simplement que j'ai n'ai pas su gérer tout ça.

À ce jour, j'ai encore beaucoup de difficultés à verbaliser mon ressenti vis à vis de tout ça mais j'espère que , tout comme tu l'as dit, le temps fera son oeuvre.

Je te remercie pour ta contribution et tes conseils.
Citation
SauceKetchup a écrit:
Citation
a écrit:
Quelque chose s'est brisé en moi et je dois redoubler d'efforts pour ne jamais rien laisser transparaître.
Pour le moment ça marche, j'arrive à sauver les apparences et moi-même il m'arrive parfois d'oublier tout cela. Je renvoie l'image d'une battante, une personne au fort tempérament, etc... Personne ne se doute du chaos qui règne au plus profond de moi-même et je ne tiens pas à ce que mon entourage sache à quel point cette période sombre a pu m'affecter .
C
2 décembre 2018 23:01
Aleykoum Salam,

Il est tout à fait louable que tu veuilles aider ta prétendante mais en toute franchise, je ne sais pas si je te serai d'une grande aide.

Il est déjà assez difficile pour "nous" d'identifier les éventuelles solutions à "notre" problème.
Je dis "nous" en supposant que son raisonnement soit identique au mien mais chacun vit, appréhende et assimile ses épreuves plus ou moins différemment.

Tout ce que je peux te dire c'est que tu ne résoudras pas son problème par toi-même mais tu peux l'épauler, l'accompagner dans cette démarche. C'est forcément plus facile à dire qu'à faire mais cette volonté doit venir d'elle et elle seule doit décider d'entreprendre ce cheminement pour aller de l'avant.

Pour répondre à tes questions, j'ai eu peur du rejet de cet homme tout simplement -ou plutôt tout bêtement- parce que cet homme n'a connu de moi que celle qui allait relativement bien. Il n'a pas connu celle qui était au fond du gouffre avec tout ce que cela impliquait.
Celle qu'il avait choisi c'était celle qui, en apparence, allait mieux, était joyeuse et pétillante mais il n'aurait sûrement pas choisi ou accepté celle qui se sentait sombrer.

Il y a des chances que ces problèmes de santé se présentent à nouveau plus tard et je ne savais pas si cette personne aurait pu accepter cela. Comment imposer à quelqu'un d'autre quelque chose que nous avons nous-mêmes eu énormément de mal à accepter?

La simple idée qu'il puisse me rejeter ou me percevoir comme un fardeau m'anéantissait.
C'est là que je me suis dit qu'il y avait un sérieux problème et qu'il était plus qu'essentiel que je me (re)construise avant de pouvoir envisager de construire quoi que ce soit avec qui que ce soit.

Amine liljami'...
Citation
EncoreUnBarbu a écrit:
Salam aleykoum !

Le hasard est parfois surprenant, soubhanAllah ! Je discutais justement de ce sujet avec quelqu'un tout à l'heure.
En fait je suis dans la situation où je suis l'homme dont la femme a peur d'être rejeté car "pas assez bien" et malgré tous mes encouragements, mes promesses et ma sincérité j'ai l'impression que ça ne suffit pas.
Du coup je cherchais justement un moyen pour que la personne se sente mieux dans sa peau et comment je devrais agir à ce niveau là.
Mais si vous même vous ne savez pas. Ça va pas être évident...

Pour info ce que tu décris est très similaire à elle, et elle a déjà annulé un mariage auparavant avant de revenir vers moi. Là on compte de marier pour de bon cette fois inchallah mais elle a les mêmes inquiétudes que toi. Ça me dépasse car je n'arrive pas à comprendre...

Quand tu y réfléchis de manière factuelle ? Ça donne quoi ? Pourquoi avoir peur d'être rejeté par un homme qui vous a choisi ?

Franchement ton point de vue là-dessus m'intéresse...
J'essaye de comprendre ce qui se passe dans votre manière de pensée.

Ibnch'Allah kheir en tout cas. Qu'Allah vous guérisse tous !
C
2 décembre 2018 23:19
Salam,

Je suis d'accord, une activité physique peut contribuer à retrouver l'estime de soi mais le problème ne vient pas uniquement du physique. Je crois que c'est devenu une part du problème parce que j'étais considérablement fragilisée "mentalement" mais aussi parce que je ne me reconnaissais plus vraiment dans le miroir ni dans le regard qu'on posait sur moi ou l'image que l'on me renvoyait de moi-même.

Le temps de poser un diagnostic a été relativement long et durant cette période et la période de traitement de la pathologie, j'étais "une patiente", quelqu'un qui se définissait par sa pathologie et ses douleurs, etc... À force, on ne porte plus le même regard sur soi-même et on finit un peu par avoir le sentiment d'être dépossédé de notre identité, notre histoire ainsi que notre intimité parce que cette souffrance qui nous est propre et très personnelle est constamment exposée à toute personne qui croise notre chemin.

Chacun de vos messages m'est très utile parce qu'il me permet de connaître la perception que chacun se fait du problème et ainsi tenter de l'appréhender sous différents angles. Merci beaucoup.
Citation
Esprit-Rebel a écrit:
Salut et paix de Dieu sur toi.
toutes tes questions sont inter connecté. Recouvrement de l'estime de soi apporte la réconciliation qui permettra ensuite ta reconstruction.

Sincèrement... dans la plupart des cas il s'agit de s'accepter.

Accepter son passé, accepter qui on est.
Réapprendre à se connaître ... se redécouvrir

Il s'agit de sagesse.

À quoi sert de sauver les apparences si cela fini par te faire sombrer?.

Puisque que le problème vient du physique, pourquoi ne pas commencer une activité physique?

Fitness, crossfite,etc. Si tu es assidue il y a là un bon moyen de retrouver l'estime de soi.

Mais n'oublie pas de cultiver la Sagesse.
Ce serai regrettable autrement!

En espérant avoir été utile.
C
2 décembre 2018 23:27
Salam,

Cela peut sembler idiot mais oui je m'en voulais de ne pas parvenir à m'en remettre facilement, d'avoir de ce fait échoué dans mon travail de convalescence et mes projets mais aussi d'avoir fait subir cette épreuve à mes proches.

Pour le reste, ton message est saisissant de justesse, je n'ai pas grand chose à ajouter.
Merci d'avoir pris le temps de répondre et de détailler ton avis sur la question.
Citation
Kimjongdeux a écrit:
Bonjour,
Salam,

Tu es passée par des épreuves difficiles et douloureuses, qui en auraient fait flancher plus d'un, mais tu as su trouver en toi la force et le courage de te battre contre ce mal qui te rongeait, cette maladie qui a mis ton corps et ton esprit à mal.

Tu en es sortie vainqueure en menant un seul combat à la fois, et en cela tu as été bien avisée.

Aujourd'hui, tout ce que tu as dû mettre en sommeil, afin de consacrer ton énergie à guérir, remonte à la surface, d'autant plus aisément que tu es encore affaiblie.

Ce deuxième combat à mener est d'ordre différent, car tu devras le mener contre toi-même et ce n'est pas une mince affaire, mais tu n'en sortiras que plus forte et grandie.

Ton corps va mieux, mais ton esprit est en souffrance et si tu t'évertues à donner le change aux autres, je pense que c'est surtout pour ne pas flancher complètement, pour ne pas te laisser sombrer.

Cette volonté de garder un semblant de dignité face à ton entourage, de t'efforcer à paraître, dénote un reste d'amour-propre, malgré ce désamour que tu ressens envers toi-même.

Tu dis que le regard que tu posais sur toi-même s'est fait de plus en plus sévère, que tu es devenue ton propre adversaire, ta propre ennemie...

Pourquoi ? De quoi cherches-tu à te punir ? Qu'est-ce qui te pousse à t'en vouloir ainsi, comme si tu avais commis un acte détestable ? Te sentirais-tu responsable de la maladie qui t'a affectée, à l'encontre du bon sens ? T'en voudrais-tu donc d'avoir faibli dans ton corps et dans ton esprit, comme si cela émanait d'un manque de volonté de ta part et non de causes que personne ne maîtrise ? Si cette maladie avait touché un de tes proches, l'aurais-tu jugé aussi durement ? L'aurais-tu moins aimé ? L'aurais-tu jugé moins digne de ton estime ?

Il est probable que non. Je suis même certain que, dans un tel cas de figure, tu aurais redoublé de bienveillance et d'attention et que tu aurais su apporter ton écoute et ton soutien.

Mais on est bien souvent plus intransigeant envers soi-même qu'à l'égard d'autrui... C'est là que le bât blesse.

Nous ne sommes qu'humains, avec nos forces et nos faiblesses. Tu sembles t'en vouloir de t'être sentie faible, malgré toi, mais tu oublies de voir que ta volonté, ta ténacité t'ont permis de trouver la force de te battre et de guérir.

Pourquoi ne pas agir envers toi-même, comme tu l'aurais fait pour un proche en souffrance, et t'accorder la même bienveillance, tu en as bien besoin et tu le mérites tout autant.

Demande-toi juste ce que tu ferais pour la personne que tu aimes le plus au monde, celle que tu respectes le plus au monde et applique-le à ta personne, elle n'en est pas moins digne, ni moins méritante qu'une autre.

C'est loin d'être égoïste ou individualiste, tellement il est vrai que "charité bien ordonnée commence par soi-même".

Sois indulgente envers toi-même comme tu saurais l'être pour autrui. Accorde-toi chaque jour un petit plaisir et petit à petit tu te réconcilieras avec ton être intérieur, ainsi qu'avec ce corps qui a été si malmené et qui ne demande qu'à être réconforté.

C'est en prenant soin de toi, en étant à l'écoute de tes besoins profonds que tu retrouveras cette force, que tu n'as plus qu'en façade à ce jour.

Ce que l'on s'accorde de bien-être nous rend plus fort et plus disposé à l'autre et vice-versa. C'est une étape nécessaire pour renouer avec le fil de ton existence et avancer avec sérénité et confiance.

Tu reconnais avoir la chance d'être bien entourée par ta famille et tes amis mais, dans le même temps, tu ne sollicites aucune aide, aucune écoute de leur part, car tu crains qu'on ne t'apprécies que pour ce côté fort que tu t'efforces de démontrer, afin de masquer ta souffrance et tes faiblesses humaines.

Tu as peur de te mettre à nu, face à ces proches qui t'aiment, car tu as le sentiment que, si tu te laisses aller à t'épancher, les dernières digues que tu maintiens, au prix de grands efforts, risquent de céder.

Et pourtant, il faudra bien évacuer ce poids, laisser sortir cette douleur qui te mine si tu veux pouvoir la surmonter.

Pourquoi ne pas envisager de te soulager, un tant soit peu, en te confiant à une oreille "étrangère", dans un premier temps. Un psychologue serait le mieux à même de t'aider dans ce parcours, certes difficile mais sûrement pas irrémédiable.

Au même titre que pour soigner ton corps une aide médicale t'a été précieuse, une aide psychologique te seras bénéfique pour aider ton esprit à retrouver sa sérénité et t'amener à faire enfin la paix avec toi-même.

Je te souhaite bon courage dans cette épreuve !
E
3 décembre 2018 10:46
Salam,

En plus de te rendre physiquement plus agréable il y a dans le sport des choses qui te donneront confiance en toi..

La découverte de ta propre volonté... le fait que chaque séance tu dois te surpasser.

Et donc les résultats. C'est cela qui augmentera ton estime de toi.

Avant j'étais pas capable de faire cela 20sec, maintenant je le fais 1 minute.

(Dans cette idée là)

C'est pas seulement pour ton physique, que je parle du sport... et bien pour l'ensemble des bénéfices que ca peut t'apporter.

Essaies, ça ne te coûte rien . (Sourire)

20min par jours voir 30 seront suffisant winking smiley
 
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