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Rapport d’Amnesty International sur la tortue au Maroc
m
18 novembre 2003 11:27
Est-ce que c’est un retour aux années du plomb ?????

Lisez :
« Une délégation d’Amnesty International présente ce mardi 11 novembre à Genève un rapport au Comité des Nations unies contre la torture, avant les sessions des 12-13 novembre. Au cours de ces sessions, le Comité examinera la mise en œuvre par le Maroc de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

La délégation revient d’une mission de recherche au Maroc / Sahara occidental (du 13 au 22 octobre), où elle a rencontré des victimes de torture, des familles de victimes, des défenseurs des droits humains et des avocats.

La délégation abordera principalement la hausse importante du nombre de cas de torture ou de mauvais traitements qui aurait eu lieu ces deux dernières années. Parmi les affaires récentes, figurent des dizaines de cas d’islamistes présumés arrêtés, interrogés et souvent jugés par la suite, après avoir été accusés d’avoir organisé ou exécuté des attentats ces deux dernières années - dont celui de Casablanca, le 16 mai 2003, qui a provoqué la mort de 45 personnes.

Dans certains cas, les personnes arrêtées ont été détenues au secret pendant une période allant jusqu’à cinq mois et demi, pratique à laquelle les prisonniers politiques étaient fréquemment soumis dans les années 1960 à 1990 au Maroc / Sahara occidental, mais qui semblait appartenir à une époque révolue.

La délégation évoquera également les pratiques de torture à l’encontre des Sahraouis arrêtés en raison de leur soutien à l’indépendance du Sahara occidental, un territoire contesté et annexé par le Maroc en 1975. Ces Sahraouis continuent à faire l’objet d’une répression de la part des autorités marocaines, y compris sous la forme de torture au cours de leurs interrogatoires.

Le Comité contre la torture doit annoncer ses conclusions et ses recommandations au Maroc le 20 novembre. »


source : www.amnesty.org

********** ÇáãÛÑÈí ÇäÓ
m
27 novembre 2003 09:38
Le Comité des Nations unies contre la torture a adopté le 20 novembre ses conclusions et recommandations sur les rapports du Maroc portant sur l’application des dispositions de la convention contre la torture.

Voila le résumé :

Le Comité a pris note de l'intention du pouvoir exécutif, ainsi que du pouvoir législatif, d'appliquer la Convention, volonté politique qui s'est notamment exprimée par la libération de prisonniers politiques. Le Comité s'est toutefois dit préoccupé par l'accroissement du nombre d'arrestations pour des motifs politiques ainsi que du nombre d'allégations de torture et de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, impliquant la Direction de la surveillance du territoire (DST). Le Comité a recommandé au Maroc de prendre toutes mesures effectives nécessaires pour éliminer l'impunité des agents de l'État responsables de tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants.

********** ÇáãÛÑÈí ÇäÓ
L
3 décembre 2003 18:15
bien fait pour ceux qui le merite.
h
3 décembre 2003 18:50

salam

Je crois que le Maroc n’a pas de leçon à prendre et de personne . Et des exemples je peux en citer des milliers que ce soit actuel ou dans l’histoire . Moi je voudrai parler des devoirs de l’homme comme on parle des droits de l’homme . Ce que le régime a fait de 60 à 90 nous a sauvés de la guerre civile et le communisme (pence un peu si le Maroc avait vire tribord à cette époque). Et ce qu’il fait maintenant c’est pour éradiquer ceux qui veulent nous montrer comment , on doit vivre selon eux à coud de bombe . Crois-moi ceux qui sont en prisent sont au minimum d’accore avec tous les actes terroristes

salut
L
3 décembre 2003 19:25
hammam t'es un chef .
m
4 décembre 2003 10:13
Vous me faites de la peine vous deux :

"Je crois que le Maroc n’a pas de leçon à prendre et de personne"

Tu sais que le maroc à signer des traité contre la torture, c’était pour montrer que le Maroc est un pays de droit, donc il faut assumé ces signatures,
il y a cette commission qui contrôle ces pays soi disent appliquant la déclarations universelles des droits de l'homme
Ces leçons donner par cette commisiuon c’est le Maroc qu’il les a cherché.

********** ÇáãÛÑÈí ÇäÓ
c
4 décembre 2003 10:36
Pffff .... t'es désespérant Lmerda.
La torture c'est abject, et on ne doit infliger ça à personne (pas même à ceux "qui le méritent", comme tu dis). C'est une atteinte à la dignité humaine, et châtier un coupable ça peut se faire sans le torturer. Tu peux me dire à quoi ça sert la torture ? qu'on mette quelqu'un en prison à vie ou à la limite qu'on le condamne à mort, ça peut se justifier dans de nombreux cas (les assassins d'enfants, par exemple) mais la torture ça ne se justifie JAMAIS. Ca avilit la victime, mais peut-être encore plus le bourreau, car il aura toute sa vie les mains sales.
Je trouve inadmissible que sur un forum tu cautionnes ce genre de pratiques. Quel que soit son crime, personne ne devrait subir ça. Et même si c'était mon propre enfant qu'on assassine, je ne voudrais pas que son meurtrier soit torturé, ça voudrait dire qu'en acceptant ça je me rabaisse à son niveau ...
Mais peut-être changeras-tu d'avis si un jour c'est à toi que ça arrive de te retrouver seul et sans défenses face à des tortionnaires. Personne n'est à l'abri, tout peut arriver dans la vie. Et ne t'étonne pas si à ce moment là tu n'entends aucune voix s'élever pour te défendre ...
K
4 décembre 2003 19:34
Les désespérants c'est vous. Vous gueulez et vous opposez mais faites partie de ceux qui parlent, parlent et parlent mais restent dans leur chez soi à regarder ce qui se passe que via la télé et les infos. Ça vous apporte quoi? Une tranquilité d'esprit en croyant qu'en ayant répliqué un peu tt est arrangé...Pfff...

La vie a plus d'imagination que n'en porte nos rêves.
g
5 décembre 2003 14:14
Bien Parle Hammam,


Moi je dis: comment esc-qu'on peut bien traiter des gens qui ont tue et veulent encore tuer des civiles Marocains. Pensez a vos freres et soeurs et condamnez le terrorismes. Je pense que les autorites Marocaines ont fait un excellent boulot en attrapant tout ces ordures et en les jettent en prison.
c
8 décembre 2003 09:27
Je ne dis pas que le fait de gueuler et de dénoncer quelque chose va tout arranger, mais au moins ça signifie qu'on a la possibilité de le faire et ce n'est pas le cas partout dans le monde. Dans certains pays, parler comme on le fait nous enverrait tout droit en tôle. Alors de grâce laisse-nous profiter de notre liberté de gueuler ...
D'autre part dénoncer la torture est déjà, à mon sens, très productif car ça signifie qu'on n'y est pas indifférents. Il faut que les tortionnaires sachent que des gens sont au courant de ce qu'ils font, et même si nous on ne fait que gueuler et parler (pour reprendre ton expression) au moins on fait savoir qu'on n'est pas d'accord. C'est comme ça que naissent les pétitions et ça a déjà permis la libération de pas mal de prisonniers politiques dans le monde grâce à Amnesty. Alors peut-être que nos petits posts indignés peuvent te paraître inutiles et insignifiants, mais ils sont de petites gouttes d'eau dans l'océan qui un jour, je l'espère, va balayer l'oppression dans tous les pays. Mais je serai morte avant que ça arrive, je crois ...
i
12 décembre 2003 16:42
Je suis heureux de voir des sujets aussi graves débattus, même si certaines réponses seraient dignes des agents de propagandes dans les commissariats marocains.
Il est inacceptable de nier la dignité humaine même aux criminels, la torture est une pratique barbare et je ne sais pas qui est le plus hideux des deux; celui qui vient de perpeter un crime ou la personne qui le torture.
Rappelez vous que la torture a plus touché les intellectuels de tout bord que les criminels (lisez ce qui aété écrit sur tazmammart) et prions pour que cela n'arive plus dans le pays du soleil

imad
a
8 janvier 2004 23:38
Je pense pas que le probleme est pas aussi simple que des mechants marocain veulent eliminer le max de gentil.....
le probleme au maroc on le sais tous c est pas un partage des richesses equitables, la solidarité marocaine on la connais c est ce qui permet a des gens de pas mourir de faim.
donc deja dela si tous ces jeunes des guetto marocain avait un minimum d instruction on en serais pas la.
Et le truc aussi, c est que si on pouvait laisser les gens s exprimer librement sans craintes de se faire torturer ou arretter, y aurais beaucoup plus de mannif, seulement chez nous on reponds au manif pacifique avec des militaires ( comme cela c est fais a tanger sous le reigne du defin roi hassan 2).
donc comme tu peux commencer a le voir c est un enchainement.
et le gouvernement ou le roi ne sont pas ceux qui reglerons le probleme d apres moi.
c est jolie tous le pouvoir mediatique qu il arrive a devellopper a un moment on aurais cru phillipe et mathilde en belgique......
tous ca pour dire, qu il faut etre conscient du probleme et pas se mentir a nous meme.
la question c est vais je participer ou non?!
b
9 janvier 2004 22:36
Il faut plutot emprisonner les voleurs qui prennent tout ce qui tombent sous leurs mains, le danger vient de la corruption et de l'injustice sociale. Ordure est un mot employé par les bourreaux!
o
9 janvier 2004 22:45
Paris, le 4 juillet 2002, 18h30. Ce soir-là, Diane, une jolie femme de 37 ans d'origine béninoise, vient chercher sa fille dans une crèche du nord de Paris. Puis cette vendeuse d'un magasin chic monte dans le bus, sa fillette de 3 ans dans les bras, une poussette à la main. Le bus est presque vide, Diane dépose la voiture d'enfant, dépliée, dans le coin réservé aux handicapés. Un contrôleur lui demande sa carte Orange, elle s'exécute. Un quart d'heure plus tard, il lui ordonne de replier la poussette. Elle refuse. Elle sait que quand les bus sont vides, deux poussettes peuvent être déposées, dépliées, là où elle a mis la sienne. « Bougez votre *** et pliez-la ! » Diane s'obstine. Le bus repart et, à la grande surprise des passagers, qui se taisent pourtant, ne prend pas le chemin habituel. Il s'arrête enfin devant une mairie. Là, deux policiers demandent ses papiers à la jeune femme. Elle donne sa carte de résidente, parfaitement en règle. Elle veut la reprendre. Violente claque au visage. A coups de pied, le policier la tire pour qu'elle descende du bus, la menotte et lui fait traverser la rue pour rejoindre un fourgon. Diane a honte, c'est son quartier. Elle crie. « Sale négresse, répond le policier. C'est à cause de gens comme toi que la France est dans cet état-là ! » Sa fille pleure, terrorisée. Qu'importe, elle monte avec sa mère dans le fourgon. Direction le commissariat. Les menottes blessent la jeune femme. Elle les garde jusqu'à 22 heures. Là, un autre policier lui demande son salaire, le nom et le prénom de ses parents. Diane refuse encore, demande l'aide de son avocat : « Ton avocat et toi, je vous ******. Signe cette déposition ! » Nouveau refus. « Tu vas rester ici, et ta fille, elle ira à la Ddass. » Finalement, à 22h45, un policier lui dit : « Casse-toi ! » La police porte plainte pour « rébellion ». Diane aura quinze jours d'arrêt maladie. Depuis, la peur chevillée au ventre, elle n'ouvre plus les volets de son appartement.

Bordeaux, le 11 novembre 2002, 23 heures. Jean-Paul, 24 ans, étudiant en maîtrise d'anthropologie, sort d'une boîte du centre-ville avec quatre copains. Ils n'ont pas envie de se quitter, s'assoient pour discuter dans un hall d'immeuble. « Sauf ma copine, on avait un peu bu. On a dû faire du bruit. » Cinq minutes plus tard, trois policiers de la BAC débarquent, les aveuglent avec une torche, leur demandent de se lever. L'un d'entre eux reste assis. Il reçoit un coup de pied dans les jambes. Jean-Paul demande des explications, il est menotté et plaqué au mur. Son amie, d'origine togolaise, tente de s'interposer. Un policier lui tire les cheveux, lui donne des coups de pied dans les jambes. Elle est menottée, on lui plaque une matraque sous la gorge. « Ma copine et moi avions les poignets en sang. » L'un des copains de Jean-Paul, chef d'entreprise, sera relâché sur-le-champ. Le jeune homme et la jeune femme, eux, vont passer huit heures au poste. Sur la déposition concernant la jeune femme, un policier écrit : « Race : négroïde ». Les policiers portent plainte pour « rébellion ». Pendant trois semaines, l'amie de Jean-Paul n'a ni mangé ni dormi.

Pantin, le 3 novembre 2002, 20 heures. Les contrôles d'identité, Abdou en a l'habitude. Ses papiers sont en règle, son casier judiciaire est vierge. Alors, quand le CRS le contrôle, il ne s'en fait pas. Mais quand le policier lui passe les menottes et lui demande de monter dans le car, cet étudiant de 19 ans, français d'origine africaine, ne comprend pas. Il comprend encore moins quand il voit le car filer vers Le Bourget. Tout à coup, le véhicule s 'arrête, en pleine zone industrielle. On lui demande de sortir, on lui enlève les menottes, deux CRS le prennent par les épaules et un troisième commence à le frapper au visage. Les coups pleuvent, accompagnés d'insultes : « Sale Noir, rentre chez toi ! » Soudain, ils cessent. Les CRS repartent. Abdou rentrera chez lui à pied. Il a la mâchoire brisée. Il n'a pas déposé plainte. Il a peur.

Marseille, le 1er juin 2002, 22h30. Eric Delmas, 37 ans, et ses amis, enseignants ou agents de service dans un collège des quartiers Nord de Marseille, vont boire un verre dans le centre-ville. Embouteillage. Le conducteur klaxonne. Des policiers arrivent aussitôt : « Sortez, contrôle d' identité. » Delmas : « Pourquoi vous nous verbalisez ? » Un policier : « Viens voir, on va parler des quartiers Nord en tête à tête. » Eric Delmas : « Oui, mais devant témoin. » Il est immédiatement jeté à terre, bourré de coups de pied. Le conducteur subit le même sort. Anna, une de leurs amies, appelle au secours. Frappée à la tête, au corps, elle est avec les autres profs, sauf le conducteur, violemment propulsée dans le fourgon. La jeune femme étouffe ? Une nouvelle claque. Eric Delmas proteste. Le commissaire : « Vous êtes des profs de *****, dans des collèges de *****, avec des élèves de ***** ! » Voilà pourquoi ils sont là : ils enseignent dans un quartier difficile, essentiellement peuplé de jeunes issus de l'immigration. Eric, un prof et la jeune femme sont fouillés au corps, dépouillés de leurs vêtements. Eric Delmas est isolé dans une cellule maculée d'urine. Douze heures plus tard, ils sont libérés. Les policiers portent plainte pour « outrage et rébellion ». Epaulés par un comité de soutien, les enseignants portent plainte avec constitution de partie civile. Anna a passé dix jours à l'hôpital. A l' audience, les policiers ont tout nié en bloc. Jugement le 27 mars.

Paris, dans la nuit du 19 au 20 mai 2002. Mohamed et Ismaël, vigiles dans une grande surface, constatent que des cambrioleurs se sont introduits dans les réserves. Ils ne parviennent pas à coincer les voleurs. Alors ils appellent le directeur du magasin et la police. Une première patrouille arrive. Puis une seconde. Quand le car s'arrête devant le magasin, deux policiers ordonnent aux deux vigiles de lâcher leurs barres de fer. Confondus avec les malfaiteurs, Mohamed et Ismaël sont menottés et plaqués au sol. Réalisant leur erreur, les policiers les libèrent. « Vous n'êtes que des incapables », dit Ismaël. Il est à nouveau menotté et embarqué. Le fourgon s'arrête, dans une rue sombre. « Sale bâtard, négro, babouin ! », lance un policier, en lui donnant des coups de poing dans le bas-ventre. Le policier le plaque ensuite contre la vitre arrière et lui assène un coup de matraque sur les lèvres. Ismaël est tiré par les menottes jusqu'au commissariat. Les policiers portent plainte pour « outrages ». Il est gardé à vue pendant quelques heures. Le vigile devra cesser son travail pendant seize jours. Les voleurs courent toujours.

Houlgate (Calvados) le 17 août 2002, 22 heures. C'est la fin des vacances. Jean-Louis, 28 ans, informaticien, et sa femme Florence attendent le feu d' artifice en buvant un verre. Soudain, Jean-Louis s'aperçoit que sa moto, mal garée, gêne les couples qui dansent sur la place. Il veut la dégager. La rue est en pente, la moto pèse 230 kilos. Pour ne pas tomber, il met les gaz, mais avance à pas comptés. Il sent un coup violent dans le dos. Des CRS, qui le prennent sans doute pour un voleur le menottent. Au commissariat, on l'insulte : « Fils de ****, tu aurais pu écraser un enfant ! » On le frappe à la tête. Il sent les ongles qui s'enfoncent dans son cou. Après une nuit de garde à vue, les policiers portent plainte parce que Jean-Louis a « omis sciemment d'obtempérer à trois reprises à une sommation de s'arrêter ». Le 12 novembre, il est condamné à une suspension de permis de quatre mois. Jean-Louis, lui, n'a pas porté plainte : « A chaque fois que j' entreprenais une démarche, je craquais. » Après cette affaire, il a consulté un psychothérapeute pendant six mois. Incapable de prendre une initiative. Il n'a toujours pas le droit de conduire sa moto. Mais il ne sait pas s'il reprendra un jour le guidon.

Créteil (Val-de-Marne), dans la nuit du 18 au 19 décembre 2002, vers 1 heure du matin. David, un trader d'origine camerounaise, raccompagne son amie Aby. Une voiture le suit, le rejoint, éclaire son véhicule avec une torche. Une femme policier le somme de s'arrêter. David : « Quel est le problème ? » La femme : « Descends de la voiture, petit con. » David finit par se garer. La policière ne lui demande pas ses papiers mais tente, en le prenant à la gorge, de le faire sortir par la fenêtre ouverte. Elle lui passe les menottes : « Tu vas voir, sale nègre, je t'emmène au poste, petit con. » Le trader est plaqué au sol, la face contre le bitume. La femme s'assoit sur lui, l'insulte à nouveau. Les autres policiers le traînent jusqu'au car. Direction l'hôtel de police. Au poste, la femme resserre très fort les menottes : « Des comme toi, j'adore les mater. » Et à nouveau des coups de coude aux côtes. Le trader lui dit qu'elle abuse de son pouvoir. Résultat : coups de coude, étranglement, renversement sur le sol glacé. David garde son calme. Quelques heures plus tard, on lui demande enfin ses papiers. Les policiers découvrent qu'il est trader, qu'il habite le 7e arrondissement, un quartier chic de Paris. A midi, il est relâché, accusé de « rébellion ». L'affaire sera classée sans suite. David, lui, porte plainte pour « coups et blessures et injures raciales ».

Paris le 23 décembre 2002, 15h30. Il n'y a pas si longtemps, Omar Baha, 38 ans, comédien, a tourné un film publicitaire pour la gendarmerie. Cet après-midi-là, à la hauteur du métro Château-d'Eau, il voit, plaqué au sol, un jeune homme d'une vingtaine d'années se faire bastonner par cinq à six policiers. Pas loin de là, un petit garçon pleure. Un autre policier gaze un petit groupe avec une bombe lacrymogène. « M. Sarkozy a demandé qu'on lui relate toutes les bavures, lance Omar aux policiers. Il me semble que vous êtes en train d'en faire une, et si je peux me permettre, vous n'êtes pas maîtres de vos nerfs. » Un policier s'approche de lui et lui donne avec le *** de la bombonne de gaz un violent coup sur le nez. Le comédien est alors roué de coups, menotté et précipité dans le fourgon. Arrivé au commissariat, le policier qui l'a frappé le fait descendre avec brutalité. Omar persiste : « Je vais porter plainte contre vous, M. Sarkozy entendra parler de vos agissements. » « Sarko, je m'en fous, c'est moi la loi ici ! » Omar est plaqué au sol pour qu'il s'agenouille, on lui colle la tête contre le mur. Il est ensuite fouillé, palpé, on lui prend sa carte d'identité (française). Arrive l'audition : on lui retire les menottes, on lui demande d'enlever ses vêtements personnels, de les mettre dans une petite boîte. Chef d' accusation : « incitation à l'émeute et rébellion ». Omar réfute. Garde à vue de 24 heures, avec prolongation possible de 24 heures. Omar s'entretient avec l'avocate commise d'office. Direction la cellule. A 22 heures, on l' emmène à l'Hôtel-Dieu. Diagnostic : fracture du nez. Retour au commissariat. Quand Omar sort enfin de l'hôtel de police, quarante-huit heures plus tard, c'est Noël. Entre-temps, plusieurs fois confronté aux policiers, il dément à chaque fois ce qu'on lui reproche. Il est déféré au parquet. De nouveau plusieurs fouilles corporelles. Comparution immédiate. La juge, après l' avoir écouté, le libère enfin. Depuis, Omar a peur. Pour recueillir des témoignages, il a collé dans le quartier quelques affichettes, avec son numéro de téléphone. Des témoignages, il en a reçu. Des menaces de mort aussi. Depuis, deux des policiers ont été suspendus par le ministre de l' Intérieur, qui diligente une enquête. Omar Baha comparaît le 7 février devant le tribunal correctionnel. Il encourt six mois de prison ferme.

Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne) le 10 octobre 2002, 16h30, cité des Hautes-Noues. Mohamed Marwan, chercheur en sociologie et président de l' association C'est Noues, n'a jamais vu ça de sa vie : « Ils ont tapé sur tout le monde. Les parents, les enfants, les commerçants étaient outrés. » En ce milieu d'après-midi, un jeune du quartier fait un rodéo à moto. La directrice de l'école, inquiète pour la sortie des classes, appelle la police. La BAC arrive, prend la moto, mais n'interpelle pas le gamin qui a pris la fuite. Les policiers essuient quelques jets de cailloux et puis s'en vont. Pour eux, l'affaire est réglée. Mais pas pour un commissaire : « On va pas laisser ça comme ça ! », lance-t-il à ses troupes. A 18 heures, une centaine de policiers de Villiers mais aussi des banlieues voisines débarquent et frappent à coups de matraque, de tirs de flashball. Ils lancent des bombes lacrymogènes. A cette heure-là, les pères discutent entre eux, les mères font leurs courses, les jeunes s'amusent. Les policiers ne font pas le tri. La boulangère n'en revient pas. A l'animateur qui prône le dialogue avec les habitants, le commissaire répond : « Je m'en fous de votre dialogue. Maintenant, c'est comme ça. Point barre. Cassez-vous. » Coups à la tête, entorses, plâtres, les certificats médicaux parlent d'eux-mêmes. Huit jeunes sont interpellés. Deux seront condamnés. Le premier à soixante heures de travaux d'intérêt général, le deuxième, qui revenait d'une mission humanitaire mais dont le casier judiciaire n'était pas vierge, à six mois de prison ferme. Commentaire de Mohamed Marwan : « S'ils avaient interpellé les jeunes qui ont jeté des cailloux, je n'aurais rien à dire. Mais là, c'est gratuit. Et les mômes de la cité ont encore plus la rage. »

Marseille, le 1er octobre 2002, 21h30, cité Font-Vert. Ibrahim, 20 ans, regarde tranquillement « Star Academy » avec sa sour. Jeune footballeur professionnel à L'Ile-Rousse, en Corse, il est en convalescence chez ses parents. A la suite d'un méchant accident lors d'un match, on lui a fait quatre greffons au bras. Il est plâtré. Il entend du bruit dans la cage d' escalier et pense que c'est son infirmier. Erreur. Des policiers de la BAC tentent d'interpeller un dealer. Ibrahim sort, se retrouve face à l'un d' entre eux, un flashball à la main. Il braque Ibrahim. « Que se passe-t-il ? demande le jeune homme. Rangez votre arme ! » Les policiers sont persuadés que le dealer est caché dans l'appartement. « Eh bien, entrez », dit calmement le footballeur. Ils ne l'écoutent pas, font descendre Ibrahim. Le policier au flashball tape sur les murs : « On va tous vous ****** maintenant. Te prends pas pour Anelka. Nous, les Noirs, on les mate. » Un peu plus tard, Ibrahim se retrouve en garde à vue à la brigade des stupéfiants. Très vite, il est relâché. Mais la police, elle, « le veut ». Le footballeur est immédiatement transféré au commissariat. Quarante-huit heures de garde à vue. Comparution immédiate. Relaxe immédiate : non seulement son dossier est vide, mais les policiers ont tout simplement oublié, au commissariat, de prolonger la procédure de garde à vue. Aujourd'hui Ibrahim a retrouvé la Corse, et le foot.

Celui qui marche sur les pas d'un autre ne laisse pas de traces...
 
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