Pour beaucoup, ce mois sacré est une interlude de piété, de méditation, de charité musulmane et même un rendez-vous familial. Mais ramadan est aussi un moment où les anecdotes ne manquent pas. Celle qui m’aura le plus marqué, et le cas d’une brune qu’on appellera Asmaâ, Aucun lien avec la cheikha made in TelQuel. Cette jeune marocaine avait un gros problème avec le Ramadan. Ce n’était pas la faim, ni la soif, ni la fatigue. Ramadan pour elle, c’était l’enfer, tout simplement parce qu’elle ne pouvait pas se maquiller. « Au secours on va me voir sans mon masque. » Miss Louryal ne pouvait concevoir sortir sans le superficiel devenu essentiel pour elle. Beaucoup la surnommait « aquarelle » en référence aux nombreuses couleurs qui irradiaient son visage. Pendant ramadan, elle limitait ses sorties au minimum. Inutile de se montrer en état démaquillé, pensait-elle. Les rares fois où notre Muneca Ben Lucci montrait le bout de son nez, elle sortait avec un col roulé qui lui cachait la moitié du visage. Dès que l’heure du ftour était passée, vite dans la salle de bain pour tartiner sa figure de couleurs arc en ciel.
Cette petite histoire vraie, pour vous prouver si besoin est, que pour beaucoup Ramadan c’est se faire souffrance. Certains pour des futilités, d’autres malheureusement pour des raisons inhérentes à leur situation socio-économique. Les pauvres parmi les pauvres vivent avec douleurs ce mois de jeûne, leur gamelle étant chichement garnie à l’heure de passer au ftour. Jeûner toute une journée, pour n’avoir le soir qu’un repas léger, c’est certainement la preuve d’une foi décuplée. Il est intéressant de relever que le taux de respect de l’obligation de jeûne est inversement proportionnel à la richesse. Plus on est riche moins on jeûne, -le jeûne étant en option, il ne fait pas partie de l’équipement de série du musulman riche- alors que la quasi-totalité des pauvres jeûne. Les nantis ont sans doute oublié que l’un des objectifs du ramadan est justement de vivre les difficiles conditions des classes les plus pauvres avec les privations et le ventre vide.
Finalement peu importe que nos oies gavées (nos bourges oies) jeûne ou pas, ce qui serait bien c’est d’apporter un petit soutien financier aux classes les plus pauvres. Au lieu de se payer des maquillages Bourgeois à des prix défiant toute concurrence (on ne peut pas faire plus cher), offrez un repas chez « moul choua ». A défaut d’endurer la frugalité des journées ramdanesques, ils pourraient contribuer à atténuer la frugalité du ftour des plus déshérités.
Populisme me dites vous ? C’est sûrement parce que vous êtes bourgeois ! Alors arrêtez vos ramadineries.
chargement...
+ 
