Tariq Ramadan est interdit de séjour aux Etats-Unis LE MONDE | 25.08.04 | 13h00
Les portes des Etats-Unis viennent de se fermer pour l'un des plus célèbres intellectuels musulmans européens, et aussi l'un des plus controversés : Tariq Ramadan. Le lundi 2 août, l'ambassade des Etats-Unis à Berne (Suisse) l'a averti que le visa de séjour et de travail qui lui avait été accordé était révoqué, par décision du Homeland Security Department, un organisme qui dépend du département d'Etat.
Engagé par la prestigieuse université Notre-Dame, près de Chicago, à la date du 1er août, pour occuper la chaire "Religion, conflit et promotion de la paix" de l'Institut Kroc, Tariq Ramadan devait s'envoler pour les Etats-Unis le 11 août. Il avait reçu un visa pour lui et sa famille en date du 5 mai. Les cours devaient commencer mardi 24 août. Le Chicago Tribune, qui a révélé l'information dans son édition du 24 août, explique que cette décision est une conséquence du Patriot Act, la législation adoptée après le 11 septembre 2001 et qui a durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis. Le Patriot Act est vivement contesté par les défenseurs des libertés fondamentales américaines.
Selon le quotidien américain, plusieurs universitaires, dont John Esposito, professeur à Georgetown University et spécialiste de l'islam, "soupçonnent que la décision du gouvernement d'exclure Ramadan pourrait avoir été influencée par des organisations juives, qui ont mené une campagne contre les universitaires et les intellectuels dont les positions sur l'islam et le Proche-Orient sont en opposition avec les leurs". Le journal cite en exemple le site du militant pro-israélien Daniel Pipes, Campus Watch, qui met en ligne les noms des universitaires censés tenir des positions anti-israéliennes. Interrogé par le Chicago Tribune, Daniel Pipes confirme que, selon lui, Ramadan "est engagé dans un jeu complexe pour apparaître comme un modéré, mais a des connexions avec Al-Qaida".
Tariq Ramadan dénonce une "décision politique". Il fait valoir qu'il a toujours "dénoncé l'extrémisme, le littéralisme étroit et l'antisémitisme à l'intérieur même des communautés musulmanes". Son déménagement pour les Etats-Unis avait déjà commencé, ses enfants étaient inscrits dans les écoles américaines et lui-même avait mis un terme à ses engagements professionnels en Suisse. "Pour moi, c'est un scénario de cauchemar...", résume-t-il.
moi je l aime bien cet homme. Il a du répondant sur les plateaux télé qui fait fermer lle caquet à certains journalistes. S il y avait plus d arabes comme lui peut etre y aurait il moins de délire médiatiaque sur nous.