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La quête incessante de l’amour
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19 février 2006 22:43
"Par Dieu, j’éprouve de l’amour à un point tel que, me semble-t-il, les cieux se disloqueraient, les étoiles s’affaisseraient, les montagnes s’ébranleraient si je leur en confiais la charge : telle est mon expérience de l’amour..." Futûhât Makkiyya, Ibn ’Arabi
Le culte du corps a pris une dimension considérable dans la société occidentale. On les aime jeunes, minces, habillées mais pas trop, déshabillées mais pas trop non plus, fesses bombées, grosse poitrine et lèvres charnues. Et si par malheur la femme ne correspondait pas à ce modèle de beauté idéalisé alors régime et bistouri viennent à la rescousse, une course folle et épuisante ! La beauté étant devenue un signe ostentatoire et ostensible de santé et de réussite.

Pourquoi la femme occidentale ne résiste t-elle pas à ce diktat auquel elle est soumise ?

Selon Ibn ’Arabi, andalou maître du soufisme (1165-1240), l’être est fait pour aimer et être aimé ; l’amour peut se présenter sous sa forme naturelle ou physique, spirituelle et divine et aucun amour ne peut être déconsidérer au profit d’un autre.

Et si la plus grande préoccupation de la femme où qu’elle se trouve est la quête incessante de cet amour ?

Car pour elle, la vie sans amour ressemble à un arbre sans fleurs et sans fruit.

Et lorsqu’elle le voit lui faire signe, elle le suit et se livre à lui, même si les chemins qui mènent vers lui sont abrupts et escarpés.

Si nous acceptons que certaines femmes soient possédées par l’amour naturel ou physique, pourquoi doit-on refuser à d’autres d’accéder à l’amour spirituel qui n’est qu’une autre manifestation de l’amour ?

Dieu donne-moi un tel amour

Que plus ne sache où je me trouve

Que de moi-même je m’égare

Contre ma propre volonté

Eblouis-moi de telle sorte

Qu’hier se mêle à aujourd’hui

Prends-moi, öte-moi de moi-même

Et me remplis enfin de toi

Paroles Soufies, Yunus Emri

Note :

Dans la langue arabe, l’amour selon sa nature a plusieurs dénominations :

Al Hubb : de habba qui veut dire graine. Il s’agit de l’amour originel qui germe dans le cœur de chaque humain.

Al Hawa : C’est l’inclinaison subite de l’amour. Un regard, une parole, un geste peuvent permettre à la graine d’éclore.

Al Ishq : Quand l’amour se développe, il se transforme en Ishq qui signifie liseron. L’état le plus délicieux est lorsque le liseron enveloppe l’intérieur et l’extérieur de l’être. Le but de cet amour est d’atteindre un état d’apothéose extrême où le cœur se scelle et ne laisse pénétrer que l’amour du bien aimé ; alors on entend que par l’aimé et pour l’aimé, on ne voit que par l’aimé et pour l’aimé et on ne parle que par l’aimé et pour l’aimé, certains appellent cet état folie, d’autres bonheur extrême.

Et c’est ce qui est arrivé à ce malheureux Quais (majnoun Leïla - le fou de Leïla).

Voici un résumé de son histoire :

Quays et leïla gardaient en commun les troupeaux ; ils jouaient et s’amusaient ensembles. Puis Quais tomba amoureux de Leila et pour son grand malheur, il la chante et en faisant cela il la perd et il le sait.

Quand Leila lui devint inaccessible, il sombre dans la folie. Sa famille implora le père de Leïla d’accepter l’union des deux amants mais cela n’était point possible.

La famille de quais emmena le pauvre malheureux à la Mecque pour prier dieu de le guérir de cette « folie ». Soudain, en pleine prière, une voix mystérieuse murmura le nom de Leïla à l’oreille de Quais et alors tout cède et Quais pria pour ne jamais oublier Leïla et de l’aimer encore et encore jusqu’à en en folir et même en mourir.

Et quant à son retour à Bagdad, Quais trouva sa bien aimée mariée ; il s’exila au désert et vécut parmi les gazelles. Sur chaque roche, sur chaque grain de sable, Quais a inscrit le nom de sa Leila.

Et finalement Quays meurt pour l’amour de sa bien aimée.

Et nous, nous avons ces poèmes enivrants qui chantent l’amour et l’amour de l’amour de Leïla.
siryne
 
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