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QUETE DE LA CONSCIENCE CRITIQUE
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13 décembre 2004 22:29
Disons-le sans détour... la conscience critique des musulmans est en crise. Cette crise est manifeste dans de nombreux domaines, et profondément. Ce qui frappe, de prime abord, c’est cette permanente réactivité émotive qui semble emporter, puis finalement noyer, l’intelligence musulmane. On peut rejeter, adhérer ou s’engager avec une personne, une cause ou une thèse à partir du seul registre de l’émotion et des discours « victimaires » ou enflammés. En poussant l’analyse, on s’aperçoit que notre communauté ne sait plus vraiment gérer le débat interne : la culture du dialogue et de la critique a disparu.
On sait la différence des écoles de pensée, on sait la diversité des interprétations mais on ne les soumet plus, on ne se soumet plus, à la contradiction. On suit ceux que l’on aime mais on s’éloigne de qui nous conteste : on dit la richesse du pluralisme et l’on vit dans la pauvreté des cloisonnements sectaires. Pire, on ne sait plus ce qui est « permis » : citer un verset coranique serait la parole définitive sans que l’on ne puisse presque plus rien dire sur la pertinence d’une interprétation, d’une contextualisation, d’une mise en perspective.
Contester, c’est pour certains prouver « son manque de foi »... l’islam est venu nous enseigner qu’il n’est pas de foi sans intelligence et nous voilà tuant l’intelligence au nom de la foi. Triste temps. On entretient ainsi des modes d’adhésion très simplistes et pour tout dire extraordinairement dangereux : au bout du processus, on rencontre l’incapacité notoire de considérer positivement l’autocritique. S’engager dans la critique des musulmans, c’est faire le jeu de l’autre, de l’ennemi... Pour l’être critique, il n’y a pas d’issue : soit on considère que sa foi est faible soit il est en intelligence avec l’ennemi. Résultat : le non-dit permanent, la démission intellectuelle et un processus constant de non responsabilisation. C’est leur faute ! A qui donc ? Aux « non musulmans », à l’Occident, aux juifs, aux chrétiens, au Mossad, aux athées... aux « kuffar » ! Quant aux musulmans, à leur compréhension réductrice, à leurs propos extrêmes, à leurs déficiences, à leurs lâchetés, à leurs démissions... Silence... silence. Au nom de la fraternité ! Au nom de nos hypocrisies ?

- Sens et enjeu de la diversité

On a tant idéalisé notre histoire. A écouter certains savants, prédicateurs ou leaders musulmans, on est tenté de penser que les premiers musulmans (as-salaf as-sâlih) autour du Prophète (BSL) ne connaissaient que l’union dans la foi, la paix dans la fraternité, l’harmonie des intelligences... Extraordinaire époque... tant idéalisée qu’avec la bonne intention de dynamiser nos cœurs et nos intellects, on finit par faire le contraire et nous paralyser. Notre état serait tellement lamentable que nous sommes sans doute atteints d’une maladie du cœur : notre foi est malade, presque définitivement. Ils furent tant, nous sommes si peu.

Dans les faits, il n’en fut rien et depuis l’origine, les musulmans autour du Prophète (BSL) ont dialogué, discuté et se sont confrontés à leurs frères et sœurs au point de se disputer. Leur secret, au fond, n’était pas de penser tous de la même façon mais bien de ne pas remettre la qualité de la foi de celui avec qui ils n’étaient pas d’accord. Accepter et discuter la divergence d’opinion sans douter de la communauté de foi. Un défi. C’est bien de cela aussi qu’il s’agit quand nous reconnaissons que les savants sont d’accord sur les règles essentielles (al-usûl) mais ont admis leurs désaccords sur les sujets de moindre importance (al-furû’). Dans ce domaine, ils étaient d’accord qu’ils n’étaient pas d’accord et qu’il fallait, tant que les méthodologies d’extraction des règles étaient appliquées, se respecter et protéger cette diversité.

Le respect et la gestion de la diversité sont au cœur des enseignements islamiques, à l’intérieur comme à l’extérieur de la communauté. Entre les écoles de droit, entre les différentes cultures, entre les différents mouvements idéologiques ou simplement associatifs, le fondement est que notre appartenance commune ne doit pas être niée à cause de nos divergences.

A l’échelle de l’humanité, la diversité est l’expression de la volonté du Créateur : « Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté... » La gestion de ces différences entre les hommes exige de se rappeler une condition fondamentale : « ... Il vous a constitué en nations et en tribus pour que vous vous entre-connaissiez ... » Le secret du vivre ensemble est la connaissance mutuelle fondée, non seulement sur la reconnaissance de nos similitudes, mais également sur la conscience respectueuse de nos divergences. En cela, l’islam ne se suffit pas de « la tolérance », parce qu’on peut tolérer autrui en l’ignorant, mais invite de façon plus exigeante au « respect », parce qu’il n’est point de respect sans connaissance et reconnaissance de l’autre. Or, la recherche de cette connaissance suppose un esprit curieux, ouvert, humble, critique et exigeant... Une compréhension profonde et intelligente de notre foi devrait nous engager sur ces sentiers de la connaissance parce que la foi n’est pas en danger, comme le pensent certains, dans l’étude de la diversité des hommes. Trois fois non ! la foi est en danger dans l’ignorance entretenue... dans l’arrogance de penser que l’Unique n’aurait voulu que notre voie, unique. Or l’Unicité n’appartient qu’à Dieu, tout parmi les êtres humains est divers et multiple. L’enjeu de ce savoir ? La conscience de la complexité, mère de l’humilité du cœur et de l’esprit.

- L’effort intellectuel

Au demeurant, tout commence par là. Même dans notre rapport avec le savoir religieux, l’effort intellectuel est requis de tout un chacun. Si un savant, quel que soit son statut, donne un avis juridique sur une question, il est exigé de lui demander ses sources, ses preuves pour mesurer la légitimité de son raisonnement. Il faut éviter, même quand les questions réfèrent à la ‘aqîda (piliers de la foi) ou aux ‘ibadât (les piliers de la pratique), de devenir des imitateurs (muqallidûn) aveugles et sans intelligence. La communauté de foi est une communauté de consciences critiques, raison pour laquelle les éducations spirituelle et intellectuelle sont si centrales en islam. A chacun, selon ses moyens, il est demandé de connaître sa religion, de poser des questions, de savoir reconnaître ce qui est un fondement indiscutable et ce qui est de l’ordre de l’interprétation encore ouverte. En matière de religion, tout n’a pas encore été dit et les réponses ne sont pas toutes définitives ni même encore toutes formulées. La route est ouverte et exige des intelligences éveillées et lucides... fidèles à la foi, assoiffées de savoir.

Nous attendons également l’émergence de ce même esprit critique vis-à-vis de l’environnement dans lequel nous vivons et plus généralement vis-à-vis de l’Occident. Les caricatures, les propos réducteurs, voire les mensonges sont légion. Plus que jamais, il convient de faire la part des choses et de ne jamais juger une civilisation par ce que l’on considère être ses seuls excès. Etudier l’histoire, les progrès, les cultures, les littératures ; se plonger dans la diversité, la profondeur des débats sociaux, politiques, idéologiques en Occident... c’est rencontrer de nouveaux horizons, complexes, riches, originaux et tellement humains. C’est surtout un savoir nécessaire, incontournable pour comprendre, entrer en dialogue, établir des ponts et finalement se positionner en connaissance de cause. On a le droit d’adhérer, on a le droit de sélectionner... on n’a pas le droit de condamner dans l’ignorance... par ignorance, avec arrogance.

- Le débat et l’écoute

Il faut réveiller notre communauté et partout, dans toutes les villes et les régions, au niveau national comme international, il convient de créer des espaces de débat. Il est certes nécessaire que les savants et les intellectuels des diverses tendances entament un véritable dialogue respectueux et exigeant mais il est prioritaire que les associations, à partir du terrain, mettent en branle cette dynamique. Penser des plates-formes, des lieux où la parole peut s’échanger et le débat s’engager. Tous les courants ne viendront pas d’abord, et sans doute commencera-t-on avec ceux qui déjà sont ouverts et pensent dans le même sens... peut-être, mais il faut commencer. Aujourd’hui, au niveau local, seules nous réunissent des assemblées où il faut parler de la représentation (à qui le leadership ?), la construction de mosquées (qui en aura la gestion ?) ou encore des perspectives financières (qui bénéficiera de telle ou telle subvention ?). Il ne s’agit pas de dialogue mais d’administration... Nous sommes devenus, entre nous, des administrateurs, des gestionnaires... de notre foi commune parfois ; de nos intérêts associatifs, financiers et idéologiques trop souvent.

Le débat exige la capacité d’écoute et de remise en question. Reconnaître l’universalité de l’islam, c’est avoir conscience de la relativité de notre savoir, de nos stratégies, voire de nos conclusions. Changer de mentalité. Il faut changer de mentalité... et changer notre façon d’agir. Entre nous, mais également avec nos concitoyens et nos partenaires. Tout se passe comme si nous pensions le dialogue avec l’autre pour « prouver » notre ouverture d’esprit envers la société, pour donner des « garanties » ou utiliser la crédibilité de nos interlocuteurs afin d’être considérés comme « intégrés », « modérés », « ouverts »... bien sous tous rapports . Or, on dialogue pour échanger, comprendre, approfondir... et à terme pour réformer. On n’écoute jamais vraiment ceux que l’on utilise : en Occident, il faut apprendre à écouter tous ceux qui s’engagent à mieux comprendre le monde et cherchent à le rendre meilleur. Notre intérêt est là d’abord... et ces compagnons de luttes potentiels sont nombreux.

- « Islam » et liberté intellectuelle

Chercher Dieu, apprendre à retrouver son cœur et à vivre dans Sa proximité, ce n’est jamais négliger son intelligence. On ne devient pas meilleur croyant en étant moins intelligent... ce serait tellement contraire à notre vérité. La foi libère l’intelligence parce que l’intelligence est l’un des chemins les plus lumineux de la foi : la quête du divin est aussi une quête de l’intelligence et de l’esprit critique. La conscience de Dieu exige la conscience critique : la soumission à l’Un est le chemin de la liberté vis-à-vis de tous les autres. Telle est la voie pour s’engager dans un monde respectueux des diversités... un monde moins injuste. Etre avec Dieu, écouter et débattre avec tous les êtres humains, et n’en craindre aucun. Etre soi : spirituellement soumis (muslim), intellectuellement libre.

Tariq Ramadan
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
b
be
13 décembre 2004 22:39
Bonsoir Loubna
Avez vous d'autres articles comme ça? Ca m'interesse.
2
13 décembre 2004 22:48
Salam Be,

Voilà frère.

Amier? (dieu).

Pourquoi aime-t-on au fond ? Quelle est la source, et le sens et la finalité de l’amour ? Pourquoi sent-on un jour qu’un amour naît, pourquoi sent-on un jour qu’un amour meurt ? Pourquoi pour ses parents, ses enfants, pourquoi, tout au fond, l’amour presque invariablement demeure ? Comment aime-t-on ? Pourquoi aime-t-on, au fond ?

La vie nous apprend à apprendre, à nous blesser, à nous relever, à mûrir. La vie est révélation et lorsque notre cœur et notre intelligence se tournent vers Sa Révélation, nous comprenons un peu le sens, le mystère, le sens de ce mystère. Il y a plusieurs façons d’aimer : Le Très Doux nous offre l’amour avec l’essence même de notre nature et nous invite à continuer notre quête de l’amour, des êtres, de la Création, de Son amour.

Il y a plusieurs façons d’aimer. Soi, par égocentrisme ou égoïsme. Une obsession de soi jusqu’à l’orgueil et l’arrogance. Un amour tellement naturel, un amour tellement dangereux. Ne voir le monde qu’à travers soi : s’aimer au point de ne penser qu’à soi et, au cœur de ce mystérieux paradoxe, s’aimer au point de s’oublier.

Aimer sa mère, son père, son mari, sa femme, sa fille, son fils, dans le creuset des habitudes : ne plus rien apprendre de cet amour que dans les accidents ou les absences. Devenir inattentif devant de si habituelles présences...étrange paradoxe, ... devenir aveugle de trop voir. Perdre le sens parce que l’on est gagné, noyé, emporté par ce quotidien tant répété.

Observer ses amis, les êtres humains et le monde et questionner son cœur. Pourquoi vous ? Pourquoi vous aimer ? Vos apparences ? Vos qualités ? Vos goûts ? Aimer au nom de ce que l’on sent, parce qu’on le sent « vraiment ». Le feu quand tout commence, les cendres quand tout finit... à cause des trahisons, des défauts, des blessures. L’amour qui rend aveugle et la séparation si clairvoyant. Un autre paradoxe... une braise qui est à la fois la chaleur de nos amours et l’infinie brûlure de nos souffrances.

Apprendre à aimer. Tel est le message de toutes les spiritualités : on peut aimer pour s’aimer, soi, autrui, l’univers ; on peut aimer pour se dépasser soi, soi et autrui ; soi et l’univers. Dans la proximité du divin, on apprend qu’il faut chercher, s’initier, briser, façonner, rompre et renouveler. Chercher le sens de nos amours ; s’initier aux secrets des espérances et ne pas s’arrêter à l’évidence des qualités ; briser l’ego et les apparences ; façonner le regard et les exigences ; renouveler la lumière de son cœur et de ses yeux et, comme on jeûne, apprendre à rompre pour recommencer. Etre deux, avec soi, avec Dieu, avec toi... un don, une épreuve, une souffrance, une espérance.

Près de toi ou sans toi. Pourquoi aime-t-on ? Pourquoi se sépare-t-on ? Pourquoi, au fond ? Sur la route il convient d’apprendre que Son amour comme nos amours, que nos rencontres comme nos séparations, sont des initiations : on peut aimer un parent, un être, sa beauté, ses qualités ; on peut aimer ce qui est et ne connaître, finalement, que la blessure et la souffrance. On peut apprendre à aimer, au-delà de ce qui est, l’horizon qui nous unit. Se dépasser pour Lui, chercher ensemble la route qui mène à Sa lumière... aimer le sens, le chemin, autant que la destination et le destin. Un effort continué, un jihâd de l’amour. Lever les yeux devant et apprendre cet amour et la liberté. Se dépasser et se libérer des amours qui enchaînent et emprisonnent : ces amours « finis », parfois idolâtres, parfois trompeurs à proximité de notre animalité. Un travail infini, jamais fini, plein de tristesse, de blessures et de larmes. Ici-bas, une vérité : qui aime vraiment doit apprendre à pleurer. La vie. L’amour et la vie.

Pourquoi aime-t-on au fond ? D’aucuns aiment à s’enchaîner, d’autres à se libérer. Un mystère. L’Unique nous appelle, nous invite et nous dit « Va ! Aime ! Aime du plus profond de ton être ! » Il faut aller ! Mets toi en route, cherche et poursuis ta quête : l’amour qui vient à toi n’est point celui que tu cherches. Une illusion, une prison. L’amour que tu cherches, l’amour que tu apprends t’initie à la liberté : seul, à deux, par milliers, il t’apprend à dire « Je L’aime » et, du tréfonds de ton cœur, sentir te sentir être aimé. Alors il faut lever les yeux devant, nourrir cette liberté, et offrir tout ce que l’on a d’amour aux siens, à l’univers, à l’humanité. En passant ou en restant. Par-delà cette vie. L’Amour et la vraie Vie.

Aimer, et apprendre à s’en aller....

Traiq RAMADAN.



be a écrit:
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> Bonsoir Loubna
> Avez vous d'autres articles comme ça? Ca
> m'interesse.


La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
b
be
13 décembre 2004 22:51
Merci encore Soeur
En arrivant au boulot demain je vais l'imprimer et les mattres dans mon bureau précieusement...
2
13 décembre 2004 23:08
Salam,

J'ai même une piste pour toi:
www.tariqramadan.com
Mais pas de concurrence SVP!!!


be a écrit:
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> Merci encore Soeur
> En arrivant au boulot demain je vais l'imprimer et
> les mattres dans mon bureau précieusement...
>


La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
b
be
13 décembre 2004 23:11
Merci je le note.
Je ne relis pas mes écrits en voulant taper vite et je fais de telles fautes...j'ai honte. Mes excuses..
2
13 décembre 2004 23:16
Oh, tu parles du petit 'a', c’est juste un petit lapsus n’est ce pas !!


be a écrit:
-------------------------------------------------------
> Merci je le note.
> Je ne relis pas mes écrits en voulant taper vite
> et je fais de telles fautes...j'ai honte. Mes
> excuses..


La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
m
14 décembre 2004 00:16
Les Abassides ont recuperé et sauvé une civilisation totalement en declin en Grece, ils l'ont etudiés et transformé pour donné par la suite la lumiere des evenenements historiques tant scientifique et philosophique que l'humanité toute entiere a pu retrouvé un autre souffle pour le bien être.

si nous revoyons le parcours de l'histoire, tout savoir inventé par l'homme a du etre un jour transformé vers d'autre trajectoire a cause de nouvelles donnees qui emmergent dans un espace temps( Marx disait: Nous avons trop philosiphie sur ce monde il est temps de le transformé).

Notre problemes nous les musulmans comme ceux d'hier d'ailleurs est bien connu ,est bien ficellé,disons le aussi haut et fort, c'est l'integrisme, l'extremisme, et la penseé a sens unique, les uns pour la quete du pouvoir, les autres pour l'argent et les femmes.
La conscience critique des musulmans a ete en crise meme en temps du Prophete(Allayhi salam),
Rappeler vous Abou dher El Ghiffari, qui a du s'isoler a cause de ces critique sur le modele de la societe musulmane .
Nous vivons une epoque a la croisé des chemins, nous avons peu de chance de reussir maintenant, parce que chez nous l'intolerance et l'irrespect a pris le dessus et c'est devenue la seul voie pour un musulman agréssé dans ces droits ou toute autre choses qui signifierais son malheur d'epouser les theses des integristes.
De part ces faits, nous sommes commes des zombies, on s'autodetruits sans se rendre compte et c'est sure parce que un element physique qui na pas de rôle a joué dans la nature et qui ne trouve pas de place dans cette chaine est appelé a disparaître.

La vraie question qui se pose de nos jours, est ce qu'on est soluble dans la democratie nous les musulmans ?

Bienn a vous tous
j
25 janvier 2005 08:03
Connaissez-vous Irshad Mandji ?
j
25 janvier 2005 08:09
Correction Manji sans "d" donc : Irshad Manji
 
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