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Quelques considérations sur le soufisme
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13 décembre 2013 09:25
Quelques considérations sur le soufisme

Par Hani Ramadan

Le terme soufisme (tasawwuf)[1] a donné lieu à toutes sortes de controverses dans le monde musulman et au-delà. Certains l’ont complètement rejeté, considérant qu’il renvoie à des pratiques étrangères à l’authentique tradition musulmane.

Le soufisme est pour eux une innovation dangereuse qui trahit les fondements de l’Islam. D’autres au contraire l’ont pleinement admis, en limitant leur perception de la culture musulmane à une forme d’ésotérisme débarrassé d’une compréhension lourdement littéraliste de la foi.

La voie la plus sage consiste cependant à s’écarter de ces deux extrêmes : l’un nous conduirait à considérer que des maîtres musulmans comme ‘Abd al-Qâdir al-Jîlânî (m.561/1166) étaient des hérétiques, puisque ce dernier se disait lui-même « soufi », tout comme Abû Hâmid al-Ghazâlî ou Jalâl ad-Dîn as-Suyûtî. Or, l’ensemble des savants de notre communauté s’accorde à considérer qu’ils étaient non seulement des hommes éclairés, mais que l’héritage ou les œuvres qu’ils ont laissées témoignent d’une grande piété et d’une profonde connaissance de l’Islam. Ibn Taymiyya (m. 728 h./ 1328) manifestait ainsi la plus grande admiration pour al-Jîlânî, tout comme il avait le plus profond respect pour son contemporain Ibn ‘Atâ’i -Llâh, qu’il avait rencontré et auquel il était opposé doctrinalement sur quelques points.

L’autre extrême nous conduirait à nous écarter des fondements législatifs de l’Islam, en réduisant ses enseignements à une spiritualité sans corps et sans principes, à rejeter la lettre pour l’esprit, à effacer la loi pour ne conserver que l’amour. Attitude qui a conduit certains « soufis » à la doctrine de « l’unitude de l’Être » (wahdat al-wujûd), considérant que Dieu Seul est Existant, et que rien n’existe en dehors de Lui. Or, mal comprise, cette conception se traduit par une forme de panthéisme qui contredit le monothéisme musulman. D’autres ont affirmé que Dieu s’incarnait en l’homme (hulûl), et ont soutenu la possibilité d’une complète fusion entre le Créateur et la créature, à l’opposé de l’orthodoxie islamique qui établit une distance et une séparation entre l’ordre divin et l’ordre humain ; différentiation fondamentale qui fonde la loi et donne au culte – c’est-à-dire à l’approche symbolique du divin – tout son sens pratique. On ne peut en aucun cas confondre l’adorateur et l’Adoré.

Le juste milieu consiste à ne retenir du soufisme que ce qui est pleinement conforme aux sources et à la tradition authentique de l’Islam. Al-Junayd (m. 297 h. / 910) disait ainsi : « Notre voie que voici est déterminée par le Coran et la Sunna. »

Un célèbre hadith nous montre que la foi et la religion musulmane comprennent trois aspects : l’islâm – la soumission –, qui consiste à témoigner qu’il n’y a de dieu que Dieu (Allah) et que Muhammad est le Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) ; à accomplir la prière, à s’acquitter de l’aumône légale purificatrice, à jeûner le mois de ramadan, et à accomplir le pèlerinage pour qui en a les moyens. L’îmân – la foi –, qui consiste à croire en Dieu, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jour dernier et en la prédestination du bien et du mal. L’ihsân, – l’excellence –, qui selon la parole même du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) consiste à « adorer Dieu comme si tu le voyais : si tu ne Le vois pas, Lui te voit. »

A chacun de ces trois domaines correspond une science qui a été développée dans le monde musulman. Le fiqh – droit et jurisprudence islamique – traite notamment des piliers de l’Islam, comme la façon d’accomplir les ablutions et la prière. La ‘aqîda – la croyance – ou encore ‘ilm at-tawhîd – la science de l’unicité divine – aborde l’explication des six fondements de la foi. Le tasawwuf – le soufisme – ou ‘ilm al-ihsân – la science de l’excellence indiquent comment atteindre le sommet de cet édifice par la purification de l’âme qui aspire à l’adoration de Dieu.

Or, la terminologie dont se sont servis les savants des premiers siècles de l’Islam pour désigner ces savoirs : fiqh, ‘aqîda, ‘ilm at-tawhîd, tasawwuf ne figure ni dans le Coran, ni dans la Sunna. Les musulmans ont utilisé des expressions nouvelles pour des raisons pédagogiques nécessitant la classification des connaissances. Prenons à titre d’exemple les règles de la langue arabe. Les termes utilisés : nahw pour la grammaire, fâ‘il pour le sujet, fi‘l pour le verbe n’ont pas été enseignés par le Prophète (paix et bénédictions sur lui). Pourtant, ils sont employés aujourd’hui dans toutes les Universités du monde musulman où est enseignée l’exégèse du Coran, et c’est le Coran lui-même que les grammairiens ont pris à témoin pour justifier les règles qu’ils ont établies. Il en va de même du soufisme, qui n’est rien d’autre qu’une grammaire de la spiritualité, dont les fondements ne peuvent être que le Coran et la Sunna, et ce quand bien même les soufis utilisent une terminologie nouvelle. A titre d’exemple, les soufis parlent de maqâmât : les stations initiatiques qui permettent à l’aspirant (le murîd) de progresser dans la voie de la spiritualité. Ils affirment que le palier où l’homme parvient à se montrer pleinement reconnaissant ne peut être atteint avant de s’être hissé d’abord à celui de la piété. Ainsi, la piété (at-taqwâ[2]) vient avant la reconnaissance (ash-shukr). Ici, nous sommes en droit d’exiger une preuve de ce qui est avancé. On la trouve dans le Coran, où Dieu dit : « Craignez donc Dieu, peut-être ainsi serez-vous reconnaissants. » (Coran, 3, 123) Ce verset indique clairement que si l’homme ne parvient pas au stade de la piété, il lui est difficile d’échapper à une forme d’ingratitude vis-à-vis de son Créateur.

Il ne peut donc être question un instant de suivre des prétendus maîtres inspirés arbitrairement, qui n’appliquent pas pieusement et strictement les piliers d’al-islam, dont la foi n’est pas conforme aux fondements d’al-îmân, et qui n’agissent pas en fonction des exigences d’al-ihsân.

Certes, le mot soufisme est utilisé aujourd’hui pour désigner des sectes et des pratiques étrangères à l’Islam, comme le culte des saints et des tombeaux. Dans ce cadre, il doit être rejeté comme une forme d’imposture et de manipulation de la crédulité populaire. Mais le soufisme désigne aussi le savoir prodigieux compris dans les œuvres qui révèlent la profondeur inégalable de la spiritualité musulmane. Ignorer cette dimension, c’est faire de la brillante civilisation musulmane un corps sans âme, une écorce sans sève, une enveloppe sans contenu réel.

En tous les cas, les mots dont nous nous servons ne doivent pas nous empêcher de penser. La spiritualité, c’est toujours le sens. C’est aussi la pleine maîtrise de notre ego et de notre volonté.

Dieu fasse qu’avec ses Sagesses et ses paroles d’Ibn ‘Atâ’i -Llah, nous vivions pleinement dans l’harmonie de la lettre et de l’esprit, de l’adoration et de l’élévation, de la loi et de l’amour.

Hani Ramadan (extrait de l’Introduction aux Sagesses d’Ibn ‘Atâ’i -Llâh, à paraître in shâ Allah aux éditions Tawhid, Lyon)


[1] Tasawwuf : soufisme. Le mot viendrait de l’arabe sûf, « laine », matière grossière dont étaient composés les vêtements que portaient ceux qui avaient choisi de vivre dans le dénuement. Mais il a été aussi rattaché au mot safâ : qui désigne la pureté, parce que la pratique des soufis consistent essentiellement à purifier le cœur. D’autres ont évoqué les gens d’al-suffa, les Compagnons du Prophète (000) qui avaient émigré à Médine et s’étaient entièrement consacrés à l’adoration de Dieu, vivant sans habitation propre dans le voisinage du Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui). D’autres interprétations ont été données quant à l’étymologie de ce terme. Notons que bien des polémiques inutiles auraient pu être évitées, si au lieu d’utiliser cette expression, on avait évoqué simplement la science d’al-ihsân, comme nous l’expliquons plus loin.

[2] At-taqwâ : la piété ou la crainte.

Source : [haniramadan.blog.tdg.ch]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/12/13 10:55 par srnit.
b
13 décembre 2013 10:46
Salam alikoum, merci beaucoup pour cette présentation qui nous a plu
J'ajoute ou je corrige que le fait de dire les saints de dieu ou le culte des tombes avec ce que cela suppose
N'existe pas, et donc attention d'etre trompé par les mots

On parle de Awliya Allah et c'est une alliance réciproque avec Allah, ou il est Allié du Waliy et le waliy son allié, et ces degrés sont atteint par la perseverance, suivant une Tarika (méthodologie) pour atteindre la Haqiqa (vérité ou réalisation spirituelle), et le faire avec Mahibba (amour) et ma3rifa (gnose ou connaissance)

Le culte des saints est un terme étranger au soufisme, et laisse supposer que les mystiques adorent des tombes en dehors d'Allah, non mais il s'agit de Ziyarat (visites) des Ames (et esprits) des alliés de dieu
Et pour marquer la différence avec les littéralistes qui croient que la mort c'est la fin, chez les mystiques c'est le début de la vraie vie, heureux ceux qui sont passé de l'autre coté en ayant la certitude de la bonne nouvelle du royaume et de leurs stations au milieu d'autres
-
13 décembre 2013 10:47
Non mais le soufisme dont parle srnit n'a rien avoir avec celui des chiites arrête de brouiller les pistes.
[center][b]Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants[...].[/b] [color=#FF0000]S57V20[/color][/center]
b
13 décembre 2013 11:03
Citation
zecrade a écrit:
Non mais le soufisme dont parle srnit n'a rien avoir avec celui des chiites arrête de brouiller les pistes.

Les soufis fond des Ziyarat à Awliya Allah, et les tombes ou maqam de ses derniers sont lieux de pelerinage
Et que signifit pelerinage si ce n'est visiter Waliy Allah, et le reconnaitre, prier pour lui et c'est notre chemin vers Allah

On prend un exemple de la Kaaba
Que veut dire pelerinage à la Kaaba
Vous qui ne reconnaissez pas Ali , ne savez vous pas qu'avec le pelerinage, vous tourner autour de Ali
C'est cela meme le symbolisme
ALI ça Wilayat a été ordonné
il y'a ceux qui le reconnaissent (taw3an)
et d'autres qui vond à son lieux de naissance et lui prete serrement sans le savoir

Remercier donc Allah et son Messager qui vous ont sauvé
Mohammed psl a dit que la place de Ali dans cette nation est comme la Kaaba
= les vrais croyants sont autour de Ali et Ali au centre
et c'est le principe meme du pelerinage, son symbolisme, son sens profond

Et le Messager d'Allah est au dessus de Ali par la permission d'ALLAH dieu unique transcendant
-
13 décembre 2013 11:09
Ton soufisme a toi c'est la tarika tidjania arrête de raconter des salades. Ton maitre soufis n'a rien avoir avec les anciens maitres du soufisme dont la seul chose était de se rapprocher d'Allah alors que le tiens voient carrément le prophète en des visions et lui parle.
[center][b]Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants[...].[/b] [color=#FF0000]S57V20[/color][/center]
b
13 décembre 2013 11:21
Citation
zecrade a écrit:
Ton soufisme a toi c'est la tarika tidjania arrête de raconter des salades. Ton maitre soufis n'a rien avoir avec les anciens maitres du soufisme dont la seul chose était de se rapprocher d'Allah alors que le tiens voient carrément le prophète en des visions et lui parle.

Ahmed Tidjani n'est pas Prophete, ni Mirza ghoulam Ahmed, mais c'est les reflet du Prophete Mohammed as, et si vous lisez vraiment leurs paroles c'est ça
Mais à chaque fois vous parlez et croyez à des confusions que vous inventez et vous ne trompez que vous meme
On prend aussi l'exemple de alevisme vous dites qu'ils disent Ali c'est dieu et c'est pas vrai
De meme Ahmed tidjani n'a jamais dit etre prophete, mais le reflet de sa lumière, de meme mirza ghoulam ahmed de l'autre coté, il n'est pas prophete lui meme, mais explique qu'il reflete Mohammed, il n'est pas mahdi et messie lui meme, mais refletent leurs lumière, il est comme eux
-
13 décembre 2013 11:23
Lorsque ahmed tidjani dit :

Citation
Celui qui me regarde entrera au paradis sans même être jugé a écrit:

On se demande pour qui il se prend. Et on se demande comment peut-on suivre une personne comme celle là
[center][b]Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants[...].[/b] [color=#FF0000]S57V20[/color][/center]
b
13 décembre 2013 11:25
Citation
zecrade a écrit:
On se demande pour qui il se prend. Et on se demande comment peut-on suivre une personne comme celle là

Il ne parle pas de le regarder physiquement, mais d'une contemplation intérieure
-
13 décembre 2013 11:37
Citation
balagh a écrit:
Citation
zecrade a écrit:
On se demande pour qui il se prend. Et on se demande comment peut-on suivre une personne comme celle là

Il ne parle pas de le regarder physiquement, mais d'une contemplation intérieure

Pourtant voilà ce que dit ton maitre :






Est-il vrai qu’Ahmed Tidjani a affirmé que tous ceux qui le verront le lundi et le vendredi entreront au Paradis ?


REPONSE

Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) reçut ce prodige (Karamat) et cette grâce immense qu’entreront au paradis ceux qui le verront ce jour-là, directement du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et à l’état de veille en ces nobles termes :

« Par la Puissance de mon Seigneur ! Le lundi et le vendredi je ne te quitte pas un instant du Fajr au Maghreb et avec moi il y a 7 anges et tous ceux qui te verront durant ces deux jours, les 7 anges inscriront leurs noms sur un panneau en or et ils seront considérés alors comme des gens du Paradis et j’en serai témoin. Excède dans la prière sur moi pendant ces deux jours, chaque prière que tu prieras sur moi je l’entendrais et je te répondrais et il en ainsi pour chacune de tes œuvres qui me sont alors exposées, et que la Paix soit sur toi. »
[center][b]Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants[...].[/b] [color=#FF0000]S57V20[/color][/center]
b
13 décembre 2013 11:49
Mohammed psl a dit des choses pareil et plus grande encore
Mohmmed a dit celui qui prie sur moi, les anges prieront sur lui
et celui qui désire etre avec moi sera avec moi et ainsi de suite
Mohammed avait Gabriel avec lui, Mohammed psl est monté (spiituellement) jusqu'à la 9ab qawsayn aw adna, mohammed a voyagé sur une monture de la meque à jerusalem et a rencontré ouli el 3azm

Mais ils sont morts, n'est ce pas, et donc comment expliquer qu'il a prié en étant leurs Imam
tout ça c'est spirituel, c'est des rencontre dans le monde du mystere

Ahmed tidjni la meme chose, à plus petite échelle que Mohammed psl son grand Pere
-
13 décembre 2013 11:56
Donc notre prophete sws est le grand pere de ahmed tidjani ?
[center][b]Sachez que la vie présente n'est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l'orgueil entre vous et une rivalité dans l'acquisition des richesses et des enfants[...].[/b] [color=#FF0000]S57V20[/color][/center]
b
13 décembre 2013 12:32
Citation
zecrade a écrit:
Donc notre prophete sws est le grand pere de ahmed tidjani ?

Mais bien sur, Ahmed tidjani est descendant du Prophete par Hassan ben Ali
de meme que Abi madyan choueib et amir abdelkader, chikh alaoui, bouzidi, derkaoui, rifai
et la majorité des maitres soufis descendent du Prophete psl par Fatima
A
14 décembre 2013 23:44
Citation
srnit a écrit:
Quelques considérations sur le soufisme

Par Hani Ramadan

Le terme soufisme (tasawwuf)[1] a donné lieu à toutes sortes de controverses dans le monde musulman et au-delà. Certains l’ont complètement rejeté, considérant qu’il renvoie à des pratiques étrangères à l’authentique tradition musulmane.

Le soufisme est pour eux une innovation dangereuse qui trahit les fondements de l’Islam. D’autres au contraire l’ont pleinement admis, en limitant leur perception de la culture musulmane à une forme d’ésotérisme débarrassé d’une compréhension lourdement littéraliste de la foi.

La voie la plus sage consiste cependant à s’écarter de ces deux extrêmes : l’un nous conduirait à considérer que des maîtres musulmans comme ‘Abd al-Qâdir al-Jîlânî (m.561/1166) étaient des hérétiques, puisque ce dernier se disait lui-même « soufi », tout comme Abû Hâmid al-Ghazâlî ou Jalâl ad-Dîn as-Suyûtî. Or, l’ensemble des savants de notre communauté s’accorde à considérer qu’ils étaient non seulement des hommes éclairés, mais que l’héritage ou les œuvres qu’ils ont laissées témoignent d’une grande piété et d’une profonde connaissance de l’Islam. Ibn Taymiyya (m. 728 h./ 1328) manifestait ainsi la plus grande admiration pour al-Jîlânî, tout comme il avait le plus profond respect pour son contemporain Ibn ‘Atâ’i -Llâh, qu’il avait rencontré et auquel il était opposé doctrinalement sur quelques points.

L’autre extrême nous conduirait à nous écarter des fondements législatifs de l’Islam, en réduisant ses enseignements à une spiritualité sans corps et sans principes, à rejeter la lettre pour l’esprit, à effacer la loi pour ne conserver que l’amour. Attitude qui a conduit certains « soufis » à la doctrine de « l’unitude de l’Être » (wahdat al-wujûd), considérant que Dieu Seul est Existant, et que rien n’existe en dehors de Lui. Or, mal comprise, cette conception se traduit par une forme de panthéisme qui contredit le monothéisme musulman. D’autres ont affirmé que Dieu s’incarnait en l’homme (hulûl), et ont soutenu la possibilité d’une complète fusion entre le Créateur et la créature, à l’opposé de l’orthodoxie islamique qui établit une distance et une séparation entre l’ordre divin et l’ordre humain ; différentiation fondamentale qui fonde la loi et donne au culte – c’est-à-dire à l’approche symbolique du divin – tout son sens pratique. On ne peut en aucun cas confondre l’adorateur et l’Adoré.

Le juste milieu consiste à ne retenir du soufisme que ce qui est pleinement conforme aux sources et à la tradition authentique de l’Islam. Al-Junayd (m. 297 h. / 910) disait ainsi : « Notre voie que voici est déterminée par le Coran et la Sunna. »

Un célèbre hadith nous montre que la foi et la religion musulmane comprennent trois aspects : l’islâm – la soumission –, qui consiste à témoigner qu’il n’y a de dieu que Dieu (Allah) et que Muhammad est le Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) ; à accomplir la prière, à s’acquitter de l’aumône légale purificatrice, à jeûner le mois de ramadan, et à accomplir le pèlerinage pour qui en a les moyens. L’îmân – la foi –, qui consiste à croire en Dieu, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jour dernier et en la prédestination du bien et du mal. L’ihsân, – l’excellence –, qui selon la parole même du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) consiste à « adorer Dieu comme si tu le voyais : si tu ne Le vois pas, Lui te voit. »

A chacun de ces trois domaines correspond une science qui a été développée dans le monde musulman. Le fiqh – droit et jurisprudence islamique – traite notamment des piliers de l’Islam, comme la façon d’accomplir les ablutions et la prière. La ‘aqîda – la croyance – ou encore ‘ilm at-tawhîd – la science de l’unicité divine – aborde l’explication des six fondements de la foi. Le tasawwuf – le soufisme – ou ‘ilm al-ihsân – la science de l’excellence indiquent comment atteindre le sommet de cet édifice par la purification de l’âme qui aspire à l’adoration de Dieu.

Or, la terminologie dont se sont servis les savants des premiers siècles de l’Islam pour désigner ces savoirs : fiqh, ‘aqîda, ‘ilm at-tawhîd, tasawwuf ne figure ni dans le Coran, ni dans la Sunna. Les musulmans ont utilisé des expressions nouvelles pour des raisons pédagogiques nécessitant la classification des connaissances. Prenons à titre d’exemple les règles de la langue arabe. Les termes utilisés : nahw pour la grammaire, fâ‘il pour le sujet, fi‘l pour le verbe n’ont pas été enseignés par le Prophète (paix et bénédictions sur lui). Pourtant, ils sont employés aujourd’hui dans toutes les Universités du monde musulman où est enseignée l’exégèse du Coran, et c’est le Coran lui-même que les grammairiens ont pris à témoin pour justifier les règles qu’ils ont établies. Il en va de même du soufisme, qui n’est rien d’autre qu’une grammaire de la spiritualité, dont les fondements ne peuvent être que le Coran et la Sunna, et ce quand bien même les soufis utilisent une terminologie nouvelle. A titre d’exemple, les soufis parlent de maqâmât : les stations initiatiques qui permettent à l’aspirant (le murîd) de progresser dans la voie de la spiritualité. Ils affirment que le palier où l’homme parvient à se montrer pleinement reconnaissant ne peut être atteint avant de s’être hissé d’abord à celui de la piété. Ainsi, la piété (at-taqwâ[2]) vient avant la reconnaissance (ash-shukr). Ici, nous sommes en droit d’exiger une preuve de ce qui est avancé. On la trouve dans le Coran, où Dieu dit : « Craignez donc Dieu, peut-être ainsi serez-vous reconnaissants. » (Coran, 3, 123) Ce verset indique clairement que si l’homme ne parvient pas au stade de la piété, il lui est difficile d’échapper à une forme d’ingratitude vis-à-vis de son Créateur.

Il ne peut donc être question un instant de suivre des prétendus maîtres inspirés arbitrairement, qui n’appliquent pas pieusement et strictement les piliers d’al-islam, dont la foi n’est pas conforme aux fondements d’al-îmân, et qui n’agissent pas en fonction des exigences d’al-ihsân.

Certes, le mot soufisme est utilisé aujourd’hui pour désigner des sectes et des pratiques étrangères à l’Islam, comme le culte des saints et des tombeaux. Dans ce cadre, il doit être rejeté comme une forme d’imposture et de manipulation de la crédulité populaire. Mais le soufisme désigne aussi le savoir prodigieux compris dans les œuvres qui révèlent la profondeur inégalable de la spiritualité musulmane. Ignorer cette dimension, c’est faire de la brillante civilisation musulmane un corps sans âme, une écorce sans sève, une enveloppe sans contenu réel.

En tous les cas, les mots dont nous nous servons ne doivent pas nous empêcher de penser. La spiritualité, c’est toujours le sens. C’est aussi la pleine maîtrise de notre ego et de notre volonté.

Dieu fasse qu’avec ses Sagesses et ses paroles d’Ibn ‘Atâ’i -Llah, nous vivions pleinement dans l’harmonie de la lettre et de l’esprit, de l’adoration et de l’élévation, de la loi et de l’amour.

Hani Ramadan (extrait de l’Introduction aux Sagesses d’Ibn ‘Atâ’i -Llâh, à paraître in shâ Allah aux éditions Tawhid, Lyon)


[1] Tasawwuf : soufisme. Le mot viendrait de l’arabe sûf, « laine », matière grossière dont étaient composés les vêtements que portaient ceux qui avaient choisi de vivre dans le dénuement. Mais il a été aussi rattaché au mot safâ : qui désigne la pureté, parce que la pratique des soufis consistent essentiellement à purifier le cœur. D’autres ont évoqué les gens d’al-suffa, les Compagnons du Prophète (000) qui avaient émigré à Médine et s’étaient entièrement consacrés à l’adoration de Dieu, vivant sans habitation propre dans le voisinage du Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui). D’autres interprétations ont été données quant à l’étymologie de ce terme. Notons que bien des polémiques inutiles auraient pu être évitées, si au lieu d’utiliser cette expression, on avait évoqué simplement la science d’al-ihsân, comme nous l’expliquons plus loin.

[2] At-taqwâ : la piété ou la crainte.

Source : [haniramadan.blog.tdg.ch]

Excellent !
Baraqu'Allahou fik
f
15 décembre 2013 12:43
Assalam alaikoum

Comme a dit balagh, il n'y a pas de "culte de saints et de tombeaux", le seul culte est le culte de Dieu, sans autre. Aimer les saints, s'attacher à eux, faire le tawassul par eux auprès de Dieu, ne signifie pas leur rendre un quelconque culte, le culte étant rendu exclusivement à Dieu.
Ceci n'exclut pas qu'il y aurait des déviations et des excès, se faisant même au nom du soufisme, alors que le soufisme en soit innocent, comme il y aurait des choses se faisant au nom de l'islam, alors que l'islam en est innocent.

Le soufisme dans sa vérité incarne la voie du juste milieu, qui est une voie active, associant le temporel et le spirituel, la lettre et l'esprit, la charî'a et la haqîqa, et tous les grand maîtres soufis ont su harmoniser et mettre en réalisation ces deux aspects, comme une seule unité indissociable. Et c'est dans cette unité, de l'exotérique et de l'ésotérique, et cette réalisation que se situe le soufisme.

comme vient dans le texte, partagé par frère srnit, il y aurait une mal compréhension dont fait objet la doctrine connue sous l'appellation de l'"unicité de l'être" (wahadat al-wujûd), considérant que seul « Dieu est », au sens propre du terme, que seul l’Être divin est l’Être, absolu, réel, et tout être se rapportant, totalement, à cet Être essentiel, toute qualité se rapportant à la Qualité divine, toute réalité se rapportant à la Réalité divine. C'est pourquoi le Connaissant s'exclame, dans ce sens, « il n'y a d'être que l’Être », « il n'y a de réalité que la Réalité », non seulement comme concept, mais comme vécu, comme état de conscience, l'imprimant. Quand il s'exprime c'est dans le sens de Haq, et non de khalq, de permanent, et non de contingent, c'est dans le sens de transcendance, de Tanzîh, et non de tashbîh, mais les autres, attachés à leurs concepts, ne pouvant saisir ce sens.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/12/13 13:44 par faqir.
15 décembre 2013 19:58
Le soufisme ne fait pas partie de l'islam

Question :

Quel est le jugement de l'islam concernant le soufisme ?


Réponse :
Le soufisme, il n'y a pas de soufisme dans l'islam, il s'agit d'une innovation.
Le soufisme est une innovation, il ne fait pas partie de l'islam.

Ainsi, il incombe à celui qui est tombé dans le soufisme de se repentir à Allah, l'Exalté, et de revenir à la sounna et à ce qu'étaient les pieux prédecesseurs, sur la droiture et la fermeté dans la religion d'Allah, et à l'imitation du Messager صلى الله عليه وسلم et au suivi des successeurs bien guidés.

C'est celle-là la méthodologie saine.

Le Messager d'Allah صلى الله عليه وسلم a dit :

"Cette communauté se divisera en soixante-treize fractions, toutes iront en enfer à l’exception d’une seule.

Ils dirent [les compagnons] : "Qui sont-ils O Messager d’Allâh ?"

Il dit : "Ce sur quoi nous sommes mes compagnons et moi-même aujourd’hui". "

Il n'y a donc pas de sécurité et de sûreté, sauf en suivant le minhaj du Messager d'Allah صلى الله عليه وسلم et de ses compagnons.

Et le soufisme ne fait pas partie du minhaj du Messager صلى الله عليه وسلم, et il ne fait pas partie du minhaj de ses compagnons, et il ne fait pas partie du minhaj des générations vertueuses, c'est plutôt quelque chose nouvellement inventée dans l'islam.

Et il (le soufisme) contient un grand nombre d'égarments ; Parmi certains de ces égarements, il y a le culte des tombes et le shirk à Allah, l'Exalté et la croyance au mort.

Ainsi le soufisme contient également le polythéisme.

Na'am.
Cheikh Salih Bin Fawzan Bin 'Abdillah Al Fawzan
l
15 décembre 2013 20:25
Ni paupliste ni sodomystique et encore moins sophiste. Ras la balgha et trop plein de babbouches... à consommer bien préparer au court bouillon à la mode place Jama3 Ifna ou encore selon la gastronomie française... bien persillés au beure et au four pour la cuisson.
b
15 décembre 2013 20:38
El Fawzan, Otheimine et Ibn baz ne sont pas des savants mais des charlatans, c'est à dire des savants omeyyades et comme eux et avant eux Ibn Taymiya et Ibn abdelwahab, c'est des savants de l'égarement
15 décembre 2013 21:52
Citation
balagh a écrit:
El Fawzan, Otheimine et Ibn baz ne sont pas des savants mais des charlatans, c'est à dire des savants omeyyades et comme eux et avant eux Ibn Taymiya et Ibn abdelwahab, c'est des savants de l'égarement

Grand imam vénérer par les shiite rawafid de l'Iran AL kHOMEINY



Houssein Moussawi un ancien imam shiite parlais de son ancien imam Al Khomeiny, tres respecter
dans son livre pour Allah et puis pour l'histoire , l'egarer (khomeiny) a vu une petite fille tres belle l'or de son invitation, il l'a demande a son pere et le père était ravis ,
(un grand imam plein de baraka .)

Houssein Moussawi bras droit de Khomeiny l'egarer assistait a la scène, ensuite, il disait
On entendait le cri de la petite durant toute la nuit
le lendemain imam de l'egarement khomeny a vu sur mon visage que je n’était pas content de ce qui c'est passer entre la petite et lui la nuit dernière.

oh!!! balagh le rafidi, c'est ca ton imam???

le livre a déguster ici,
[www.almeshkat.net]
b
15 décembre 2013 22:38
Khomeini est celui qui initié cette ferveur dans le monde partisan, c'est lui qui donné naissance au retour du partisanat de Mohammed et son Ahl sans craindre lawmat la'im
Maintenant vous avez les récits de ce moussaoui, qui prouve qu'il ne ment pas
Pire, ces gens qui abandonnent leurs partisanat, surement l'argent des wahhabistes leurs a fait tourné la tete et donc il peut sortir des betises et ça a toujours été la méthode des omeyyades
Leurs courants est bati sur le mensonge et gardé avec les mensonges
Mais Allah viendra aux bases et détruira le courant car le mensonge ne persiste pas étenellement

regarder la chaine Ahl l bayt tv sur le satellite, vous aller apprendre les choses
et de la, nous remercions le présentateur et ceux qui participent à publier les vérités à partir des livres dit sunnites
a
15 décembre 2013 23:46
Citation
a écrit:
Mohammed psl a dit des choses pareil et plus grande encore

Bah, rien d'authentiquement attribué à lui.
En tout cas, le Prophète saws n'était pas ambigu dans ses paroles: il était éloquent, précis, et net...

Citation
a écrit:
Mohmmed a dit celui qui prie sur moi, les anges prieront sur lui
et celui qui désire etre avec moi sera avec moi et ainsi de suite

Oui, c'est vrai, mais lui est un Prophète, c'est pas Tidjani...

Citation
a écrit:
Mais ils sont morts, n'est ce pas, et donc comment expliquer qu'il a prié en étant leurs Imam
tout ça c'est spirituel, c'est des rencontre dans le monde du mystere

Ahmed tidjni la meme chose, à plus petite échelle que Mohammed psl son grand Pere

En gros, aucun argument. Ce que le Prophète saws dit, on le croit.
Ce que dit n'importe qui d'autre que le Prophète saws doit être examiné...
Tu as beaucoup de mal à séparer prophète, imam et saint dans ta tête...

Citation
a écrit:
Khomeini est celui qui initié cette ferveur dans le monde partisan, c'est lui qui donné naissance au retour du partisanat de Mohammed et son Ahl sans craindre lawmat la'im

Khomeini? Une vaste blague...

Citation
a écrit:
Maintenant vous avez les récits de ce moussaoui, qui prouve qu'il ne ment pas

Comment peux-tu prouver qu'il ne ment pas?

Citation
a écrit:
regarder la chaine Ahl l bayt tv sur le satellite, vous aller apprendre les choses
et de la, nous remercions le présentateur et ceux qui participent à publier les vérités à partir des livres dit sunnites

Bah, malheuresement, ce qu'il y a dans les livres sunnites est aussi dans les livres chiites.
Dès que quelque chose est pro-sunnite dans un récit attribué à l'imam Ali ou à un des imams divinisés des ahl ul bayt, les chiites disent taqiyyah...
Dès qu'ils sont bloqués, taqiyyah...

Ahl ul bayt TV? une chaîne pour avoir des fous rires...

On veut du concret stp...
Parce qu'à part cracher ta haine sur le "concensus", rien de concret...
Pour information, consensus , ça s'écrit avec un "s" à la place du "c"...ça fait illettré...
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