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Quel est le programme politique du Hamas aujourd’hui ?
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23 janvier 2006 22:54
Les élections législatives palestiniennes du 25 janvier 2006 s’annoncent comme un séisme politique : le Hamas pourrait emporter la majorité des suffrages.
Moshir al-Masri répond aux questions de Silvia Cattori.


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Silvia Cattori : Après le meurtre du Cheikh Yassine, leader spirituel du Hamas, en 2004, les autorités israéliennes ont justifié sa liquidation en affirmant qu’il était le Ben Laden palestinien. Ils ont répandu l’idée que le mouvement islamique du Hamas était lié à Al Quaida. A l’extérieur, quand les journalistes parlent du Hamas, c’est généralement pour présenter ses membres comme des « terroristes », et non pas comme des résistants. On vous a reproché d’avoir refusé le processus de paix d’Oslo, ce en quoi les faits vous ont donné raison. L’idée est largement répandue que « le Hamas n’accepte pas l’existence d’Israël...qu’aucun juif ne pourra rester en Palestine... que tout juif est une cible et doit être éliminé ». Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir « jeter les juifs à la mer » et de refuser « le droit d’Israël à exister » ? Pouvez-vous préciser votre position politique sur ces points ?

Moshir al-Masri : Tout d’abord, permettez-nous de remercier tous les journalistes étrangers qui partagent les souffrances et la tristesse du peuple palestinien, qui sont dotés d’une conscience humaine, qui comprennent l’injustice qui pèse sur notre peuple et le défendent. Merci à tout journaliste, homme ou femme, qui accomplit sa mission professionnelle de manière objective et fidèle, sans biais pro-israélien.

En ce qui concerne le rejet de l’existence d’Israël et le refus du maintien des juifs en Palestine, permettez-nous de faire une distinction entre les juifs en tant que tels, c’est-à-dire en tant qu’adeptes d’une religion, que nous respectons et avec lesquels nous avons en partage une histoire honorable à travers l’histoire musulmane, et une occupation présente sur notre territoire. Le problème n’est donc pas un problème avec les juifs. Nous souhaitons la bienvenue aux juifs qui veulent vivre avec nous ; c’est là en l’occurrence une attitude permanente que nous constatons tout au long de l’histoire de l’Islam, y compris déjà à l’époque de notre Prophète, Muhammad. Non ; le problème, c’est qu’il y a une occupation qui pèse sur notre terre. Notre problème est donc avec cette occupation. Par conséquent, notre résistance est légale, en vertu de toutes les lois et règlements internationaux. D’ailleurs, la quasi-totalité des révolutions, dans le monde, ont eu pour finalité de chasser une occupation de leur territoire. Cela a été le cas au cœur de l’Europe et en Amérique et, par conséquent, nous avons le droit de nous défendre et de chasser l’occupant de notre sol. Des allégations sont soulevées, autour du mouvement Hamas, selon lesquelles ce mouvement chercherait à « jeter les juifs à la mer ». Ce sont là des propos fallacieux, infondés. Nous respectons le judaïsme en tant que religion et les juifs en tant qu’êtres humains. En revanche, nous ne respectons pas une occupation qui nous chasse de nos terres et exerce à notre encontre toutes les formes d’agression, au moyen des armes les plus atroces, utilisées contre notre peuple palestinien. Il en découle que la présence de cette occupation, on ne saurait l’accepter. Permettez-moi de vous donner un exemple, à ce sujet : si un homme possède une maison et que quelqu’un vienne occuper cette maison, et si ensuite le voleur accepte tout au plus de concéder une toute petite pièce de cette maison à son légitime propriétaire, au cours de ce qu’il appelle lui-même des « négociations », en lui disant : « tout le reste m’appartient », quelqu’un peut-il accepter une telle situation ? Est-il acceptable d’être chassé de chez soi et ensuite de reconnaître que sa maison appartient à celui qui l’a volée ? Et d’aller, par-dessus le marché, négocier avec le voleur pour tenter de récupérer une minuscule chambre, et supporter ses atermoiements ? Alors même qu’en plus, le voleur tue vos enfants, défonce vos cultures et détruit votre gagne-pain ? Non. Aucune religion n’accepte cela. Ni aucune personne dotée de raison.

S.C. - Fin 2002, quand j’ai rencontré le Dr Rantissi vous n’étiez pas encore forcés de vivre cachés. Depuis 2003, les choses se sont considérablement durcies : le Hamas a été inscrit sur la liste noire des organisations « terroristes » ; il y a eu l’assassinat du Dr Rantissi et de centaines d’autres cadres importants. Comment ressentez-vous le fait qu’aucune instance, aucun Etat occidental ne prenne en compte la gravité des violations de la légalité internationale par Israël, et fasse de vous un ennemi ? Que dans le cas d’Israël qui bafoue les principes de justice et la vie humaine, qui a violé plus de 65 résolutions du Conseil de Sécurité, le droit international ne s’applique pas ?

Moshir al-Masri : En ce qui concerne la classification du Hamas dans les mouvements « terroristes », je répondrai qu’assurément cette qualification n’est ni fondée, ni admissible : le Hamas exerce une résistance honorable et équilibrée. Dire de lui qu’il s’agirait d’un mouvement « terroriste » est inacceptable. Nous ne sommes pas des « terroristes », nous ne prônons pas l’assassinat, nous ne volons pas autrui et nous ne sommes pas les occupants, que je sache, pour être ainsi qualifiés ? ! ? Nous nous défendons face aux incursions, face aux arrestations, face aux assassinats ciblés, face à l’utilisation par Israël des armes les plus cruelles pour frapper sans pitié et arbitrairement des civils. Nous avons le droit de nous défendre. Mais il est évident que les Etats-Unis sont ouvertement de parti pris en faveur d’Israël. Et puis il y a aussi cette faiblesse de l’Europe face à la position américaine. Nous ne pouvons que constater qu’il en découle une connivence européenne avec Israël, fondée sur l’alignement pro-israélien de l’administration américaine. Nous appelons les citoyens du monde entier à réexaminer la nature du conflit palestino-sioniste et à comprendre, devant la trêve que nous avons observée et que les Israéliens ont violée, que le problème n’est pas du côté du peuple palestinien, pas du côté de sa résistance légitime, mais bien du côté de l’agression dont notre peuple est victime.

S.C. - Au moindre acte de résistance non violente ou violente, Israël vous envoie ses bombardiers. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il vous harcèle pour vous pousser à la faute et justifier ensuite aux yeux du monde l’usage de la force. Face à la domination d’Israël, à qui les instances étatiques internationales donnent carte blanche pour vous massacrer, n’est-il pas suicidaire de vouloir riposter par les armes ?

Moshir al-Masri : Au sujet de ce qu’on a coutume d’appeler « l’équilibre des forces », permettez-nous d’insister sur le fait que tout pays occupé, dès lors qu’il lutte contre une occupation militaire, ne bénéficie certainement pas d’un rapport de force favorable. Sinon, si les forces étaient équilibrées, l’armée d’occupation ne pourrait pas maintenir une minute de plus son occupation du pays en question et de son peuple... Bien entendu, les forces sont totalement déséquilibrées, et nous sommes faibles. Mais faibles, nous le sommes en raison de notre manque d’armes, et certainement pas dans notre détermination et notre volonté de tenir face aux armes israéliennes ultramodernes et sophistiquées. Nous avons la volonté des montagnes. Nous avons pour nous le droit, et nous sommes prêts à tout sacrifier, je dis bien tout, pour recouvrer notre droit usurpé et violé. Par conséquent, cet équilibre des forces, il est vraisemblable que nous parviendrons, petit à petit, à le créer... De son début, jusqu’à son terme, l’Intifada a changé de tactique militaire, passant d’un mode d’action à un autre, jusqu’à être en mesure de porter des coups à l’ennemi et à arrêter son agression permanente contre notre peuple.

S.C. - Quelle a été la politique de Yasser Arafat vis-à-vis du Hamas ? Et quelle est aujourd’hui celle d’Abou Mazen ?

Moshir al-Masri : La politique vis-à-vis du mouvement Hamas du président disparu Abu Ammar [Yasser Arafat] - que Dieu l’accepte dans Sa miséricorde ! - était une politique fluctuante, variant d’un instant à l’autre. Une chose est sûre : en 1996, l’Autorité palestinienne a eu une politique faite d’arrogance et d’arbitraire à l’encontre du Hamas ; elle a jeté en prison ses militants et ses dirigeants, qu’elle a pourchassés jusqu’à imposer l’assignation domiciliaire au Shaïkh Ahmad Yassine. Nous avons patienté, nous avons surmonté nos blessures. Non pas par faiblesse, mais par respect pour le sang palestinien et afin de préserver l’union nationale. A l’inverse, il y a eu des périodes où la relation entre le Hamas et le président Abu Ammar était une relation solide : il y avait alors interaction. Cette relation, on le voit, n’était pas monocolore : au contraire, elle a pris de multiples colorations, des plus variées... En ce qui concerne, cette fois, nos relations avec le président Abu Mazen [Mahmud Abbas] : jusqu’ici, le président Abu Mazen est un homme faible. Nous sommes tombés d’accord avec lui sur beaucoup de points, mais les décisions prises n’ont pas trouvé de traduction concrète sur le terrain et, jusqu’à présent, il est impossible de procéder à une véritable évaluation de sa politique. D’une part parce que l’expérience n’est pas assez longue pour permettre cette évaluation, mais surtout, d’autre part, parce qu’Abu Mazen n’a mis en application réelle aucun projet politique sur l’arène palestinienne, à l’aune duquel nous soyons en mesure de le juger...

S.C. - Plus de 650 000 Palestiniens sont passés par les prisons israéliennes et beaucoup ont été soumis à des tortures traumatisantes. Il y a actuellement en Israël 9 200 prisonniers palestiniens. Comme vous le savez, la police du Shabak se sert de techniques sophistiquées pour les dégrader, les humilier, les transformer en collaborateurs. On peut s’étonner que l’Autorité palestinienne n’ait pas exigé avec plus d’insistance la libération des prisonniers, comme préalable à toute négociation ! Des centaines de militants du Hamas et du Jihad ont été arrêtés, au cours des derniers mois, en Cisjordanie. Ces arrestations et ces assassinats auraient-ils pu réussir de manière si massive, sans la collaboration des services de sécurité palestiniens avec le Shin Beth ?

Moshir al-Masri : En ce qui concerne les arrestations et les assassinats « ciblés », il faut savoir qu’ils n’auraient jamais pu se produire sans la coopération des services de sécurité palestiniens avec le Shin Bet. Nous affirmons qu’il y a eu un pacte, par lequel l’Autorité palestinienne s’est liée les poings face à l’ennemi israélien et qu’aux termes de ce pacte, il y avait une coordination sécuritaire qui a placé l’arène palestinienne dans une terrible impasse et dans des dissensions intestines. Les arrestations, les chasses à l’homme, les assignations domiciliaires n’ont pu être imposées aux militants et aux dirigeants du Hamas qu’en raison de cette coopération sécuritaire entre [responsables] palestiniens et israéliens. En ce qui concerne les assassinats ciblés et les arrestations, il est évident qu’il existe tout un réseau de traîtres, qui vont et viennent librement en Palestine. Ce sont eux qui jouent un rôle essentiel direct dans les opérations d’élimination israéliennes. Il en va de même des incursions et des rafles. Malheureusement, l’Autorité palestinienne n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités, dans ce domaine, et nous n’avons pas voulu nous charger de cette tâche d’ordre public, afin de ne pas créer des dissensions dans l’arène palestinienne, et aussi afin qu’on ne puisse pas dire de nous que nous aurions été un Etat dans l’Etat. Nous ne dirigeons nos armes que contre ceux qui nous agressent et il incombe à la justice palestinienne de prendre ses responsabilités et de régler tout problème interne. Il est évident que l’Autorité palestinienne s’est elle-même liée les mains, en signant des accords qui nous interdisent de pourchasser les traîtres, qui pratiquent l’assassinat de nos concitoyens en désignant aux forces d’occupation les endroits où se cachent des Palestiniens [résistants] pourchassés, qu’elles recherchent afin de les arrêter, voire, plus fréquemment encore, de les assassiner.

S.C. - Il est apparu que l’Autorité palestinienne, après avoir mis son peuple dans une situation impossible - en l’appelant à la cessation de la lutte armée avant même la libération nationale - et après avoir signé avec Israël des traités « entre deux parties », a fait disparaître le terme « ennemi israélien » de son vocabulaire. Récemment le « droit au retour », a également été évacué du vocabulaire des dirigeants palestiniens qui parlent maintenant « d’une solution au problème des réfugiés » mais pas de droit. Pendant ce temps, l’argent se déverse à flot dans les caisses d’Abou Mazen. Est-ce un hasard ? Cet argent n’est-il pas destiné à acheter toute une élite politique et une classe moyenne susceptibles de renoncer à la lutte nationale de libération ? Quelle est aujourd’hui la position du Hamas vis-à-vis de l’Autorité palestinienne ?

Moshir al-Masri : En ce qui concerne la modification de la terminologie et de l’utilisation, ou de l’interdiction, de l’expression « ennemi israélien », l’Autorité palestinienne a œuvré, de conserve avec l’ennemi israélien, en vertu d’un accord sécuritaire conclu entre eux, à faire disparaître beaucoup de concepts et à tenter de les effacer de l’esprit des diverses générations de Palestiniens. Mais l’Intifada bénie d’Al-Aqçâ a remis ces définitions et ces concepts à l’ordre du jour, d’une manière encore plus forte qu’auparavant et, cela, grâce surtout aux agissements de l’occupant, faits de crimes et de massacres des plus horribles perpétrés contre les enfants de notre peuple.

Oui, il y a une faiblesse insigne, dans l’action de l’Autorité palestinienne, à bien des égards. Et comme par hasard, ce sont ses responsables qui veulent changer le vocabulaire. Mais les définitions du peuple ne sont pas celles des représentants de l’autorité. Il en va de même en ce qui concerne le droit au retour des réfugiés palestiniens. Quand un responsable palestinien parle de « résoudre le « problème » des réfugiés », on peut voir là une concession exorbitante, provenant de ce côté-là... Nous parlons ici des millions d’enfants de notre peuple (plus de cinq millions de Palestiniens) qui sont exilés, chassés, éparpillés dans la quasi totalité des pays du monde et qui ont le droit de revenir chez eux, sur leurs terres, dans leur patrie dont on les a chassés par la force. Ce sont là les termes qu’utilisent le peuple et les combattants. Ce que disent certains responsables palestiniens n’est pas représentatif de l’ensemble des palestiniens.

S.C. - Le Congrès pour le « droit au retour » réuni à Nazareth en décembre 2005, a mis en garde ceux qui veulent vous imposer la reconnaissance de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif et évacuer le droit au retour. Ce droit demeure-t-il pour vous la pierre d’achoppement, « un droit inaliénable » sur lequel nul ne peut revenir ?

Moshir al-Masri : En ce qui concerne l’imposition d’une reconnaissance arabe et palestinienne de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif et la reconnaissance du fait accompli, je pense que cette reconnaissance de l’Etat d’Israël est extrêmement dangereuse, car elle signifie l’abandon du droit palestinien, et elle signifie que la politique du fait accompli s’est imposée définitivement au monde arabo-musulman. Nous accueillons à bras ouverts les juifs en tant que tels, mais nous n’accueillons pas à bras ouverts une occupation qui écrase notre terre et notre peuple. Comme je l’ai déjà dit, nous ne pouvons accepter d’être chassés de chez nous, de nos maisons, de nos terres, après quoi nous reviendrions prendre possession d’une portion congrue de ces terres et nous reconnaîtrions au voleur la propriété de tout le reste, en disant que cela lui revient de droit et en consacrant ce droit devant le monde entier. C’est la raison pour laquelle, nous, au Hamas, nous mettons en garde toutes les parties prenantes contre les conséquences terribles qu’aurait le fait de tomber dans le piège israélien consistant à consacrer la politique israélienne des faits accomplis.

S.C. - L’autorité palestinienne a tout misé sur la création d’un Etat palestinien indépendant. Mais les Palestiniens étaient-ils prêts à accepter un Etat sur 8 % des terres historiques pour tout règlement des torts causés par Israël depuis 1948 ? Un Etat unique où juifs et non juifs vivent avec des droits égaux ne serait-il pas une solution plus équitable ?

Moshir al-Masri : Je tiens à dire que le mouvement Hamas croit aux solutions par étapes, mais pas aux solutions basées sur des concessions. C’est ce qu’avait affirmé le Shaïkh Yassine, fondateur et dirigeant du Hamas, il y a plus de quinze ans. Il avait dit : « Nous pouvons accepter la création d’un Etat en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem Est, avec le retour des réfugiés et la libération de tous les prisonniers. C’est alors que nous pourrons signer une trêve sur le long terme, pour dix ans s’il le faut, voire même plus ». Mais il est évident que l’ennemi sioniste veut perpétuer son occupation. La preuve en est que Sharon, après avoir vendu son retrait de Gaza, en le présentant comme une « concession douloureuse », revient à Gaza et y assassine, y bombarde, y frappe, et revient au nord de la bande de Gaza pour y établir un no man’s land. On le voit : il ne connaît que le langage de l’occupation. Il ne sait pas ce que veut dire une trêve, comme le montre sa violation de la trêve actuelle, et il ne connaît pas le langage de la paix. Il ne connaît que le langage du crime et de la terreur contre notre peuple. Par conséquent, nous confirmons notre adhésion à des solutions par étapes, mais, en contrepartie, nous ne saurions reconnaître l’occupation de notre territoire. C’est pourquoi le reste du monde doit se rassembler afin de se tenir aux côtés de notre peuple endeuillé et meurtri, dont le territoire est occupé, dont les lieux saints sont violés et dont les enfants sont les victimes de la pire agression. Quant à la création d’un Etat qui réunirait les juifs et les Palestiniens, nous n’avons cessé d’affirmer - mais je veux bien le réaffirmer encore une fois - que nous avons vécu avec les juifs tout au long de l’histoire islamique, qu’en tant que Dhimmis, dans l’Etat musulman, ils bénéficiaient des mêmes avantages et ils étaient soumis aux mêmes obligations que nous ; ils faisaient partie de notre patrie. Encore une fois : le problème n’est pas avec les juifs. Le seul problème que nous ayons, c’est avec l’occupation israélienne.

S.C. - Après le retrait des colons de Gaza, la communauté internationale a considéré ce retrait comme une avancée vers la paix. Or ; où est la paix ? Votre mouvement a affirmé que Gaza était libérée. Or, ceux qui l’ont visitée récemment ont rapporté que le million et demi de Palestiniens qui l’habitent, demeurent sous le contrôle absolu d’Israël ; surveillance et coercition qui vont encore s’accroître par la construction par Israël de la triple barrière munie de mitrailleuses télécommandées, de détecteurs électroniques et optiques. Plutôt que de parler de libération, pourquoi n’avoir pas dénoncé le fait que les habitants de Gaza sont emmurés derrière des barrières, dans un camp de concentration ?

Moshir al-Masri : Oui. Il est clair que ce qu’a voulu vendre Sharon, c’est un mensonge. En effet, le retrait de la bande de Gaza n’est pas un véritable retrait, ni un retrait total. Israël continue à occuper l’espace aérien de Gaza : ses avions ne cessent de survoler Gaza, les bombardements continuent et les simulacres d’attaques aussi, ainsi que les assassinats ciblés depuis les airs, par drones et missiles. Il en va de même de l’encerclement terrestre et maritime, y compris du point de passage de Rafah, qui est l’unique issue laissée au peuple palestinien vivant dans la bande de Gaza : il est truffé de caméras, il y a des commissions sécuritaires mixtes, qui interrogent toute personne qui entre dans la bande de Gaza ou qui en sort, même s’il n’y a plus de présence militaire israélienne effective. Il en résulte que nous vivons dans une immense prison, dans la bande de Gaza, et que l’ennemi israélien n’a fait aucune concession. Il ne s’est retiré de Gaza que sous les coups de la résistance : il a lui-même reconnu ne plus pouvoir supporter le fardeau sécuritaire qui pesait sur ses épaules en raison de son occupation de la bande de Gaza, en particulier dans les colonies, en butte aux frappes de la résistance palestinienne, en dépit des moyens rudimentaires de celle-ci, qui a néanmoins réussi à atteindre l’ennemi israélien en lui infligeant une dure leçon et en lui apprenant que la terre palestinienne ne saurait tolérer la perpétuation de son occupation par Israël.

S.C. - Contrairement à l’ANC en Afrique du Sud, ni Arafat ni Abou Mazen n’ont jamais appelé au boycott international, ni à la lutte civile, ni à des sanctions punitives contre Israël. Le président de l’Université palestinienne Al Quds s’est même élevé contre le boycott des universités israéliennes lancé par des Britanniques. Comment expliquez-vous une telle soumission à Israël, alors que les Palestiniens attendent de leurs autorités qu’elles défendent leur cause ?

Moshir al-Masri : Il est clair que l’Autorité palestinienne est en train de connaître une dérive dangereuse et que certains de ses dirigeants s’accrochent à leur fauteuil. Ils sont prêts à faire toutes les concessions possibles et imaginables. C’est ce dont nous nous sommes rendu compte, avec le genre d’accord qu’ils ont signés : il n’y avait pas de position solide de l’Autorité palestinienne qui fût en mesure de mettre un terme à l’agression sioniste contre le peuple palestinien. Le discours dominant, c’était celui des concessions : c’est cette langue des concessions qui s’est imposée la plupart du temps, à un point tel que le président d’une université palestinienne a osé protester, vous avez tout à fait raison, contre le boycott des universités israéliennes, comme si nous vivions avec Israël dans un même cadre, en oubliant totalement notre sang versé, la confiscation de nos terres et la mise sous occupation de toutes les possibilités du peuple palestinien ! Oui, hélas, il y a une soumission, de la part de l’Autorité, à l’administration israélienne, en échange de non-concessions israéliennes vis-à-vis de l’Autorité. Et cela, parce que celle-ci s’est liée les mains avec des accords dont elle est incapable de s’extraire, au moment même où Sharon et consorts nient les accords dont il est question, en déclarant que les accords d’Oslo n’ont plus d’existence pratique, sur le terrain.

S.C. - Les parlementaires européens - gauche et droite - ont voté en 2004, à une large majorité, une résolution dite " Paix et Dignité au Proche-Orient" qui exige de l’Autorité palestinienne de mener une lutte contre les actes de terrorisme. Cette résolution :
« réitère sa ferme condamnation ainsi que le rejet de tout acte de terrorisme commis par des organisations terroristes palestiniennes contre le peuple israélien, et exige que l’Autorité nationale palestinienne mène une lutte sans merci contre ces actes de terrorisme jusqu’au démantèlement total de ces organisations »
« déclare expressément que le terrorisme palestinien, que ses victimes soient civiles ou militaires, non seulement est responsable de nombreuses victimes innocentes, ce qui le rend des plus condamnables, mais en plus nuit gravement au processus de paix que l’on veut reprendre ». _ Que dites-vous à l’Europe ?

Moshir al-Masri : En ce qui concerne les « terroristes », et l’affirmation selon laquelle la résistance non seulement tuerait des innocents, mais ferait obstacle au processus de paix, nous disons : « Observons attentivement et précisément la scène palestinienne et les événements qui s’y sont produits depuis la signature de l’accord de paix entre Palestiniens et Israéliens. Qui a commencé à tuer ? Qui a perpétré des massacres le premier ? Comment l’Intifada d’Al-Aqçâ, que nous continuons à vivre aujourd’hui, a-t-elle débuté ? Ne serait-ce pas, par hasard, avec la visite provocatrice de Sharon à la Mosquée Al-Aqçâ, bénie et sainte pour les musulmans et pour le peuple palestinien ? Les fidèles [musulmans] ayant protesté, les forces de l’occupation ont abattu des dizaines d’entre eux, en quelques instants. C’est alors que les foules se sont levées, partout, afin de défendre leurs lieux saints, comme c’était leur droit et leur devoir. La première Intifada, quant à elle, n’avait-elle pas éclaté après qu’un colon eut écrasé volontairement sept ouvriers palestiniens à Jabalya ? Par conséquent, nous défendons notre peuple, et ceux qui nous qualifient de « terroristes » se trompent ; ils doivent reconsidérer leur appréciation. Nous ne sommes pas des « terroristes ». Nous prônons la vie, nous prônons un projet de libération, nous défendons la dignité et la légitime fierté. Il faut que le monde européen cesse d’être le complice de l’Amérique, dans son alignement patent sur l’ennemi israélien. Si vous étudiez et examinez précisément les problèmes en jeu sur l’arène palestinienne, vous comprendrez que, dans la quasi totalité des cas, c’est l’occupation qui provoque les problèmes.

S.C. - Le récent succès électoral du Hamas a jeté un vent de panique au sein de l’Autorité palestinienne. Pensez-vous qu’après avoir régné durant douze ans en maître absolu, s’être enlisée dans des négociations « de paix » qui ne menaient qu’à plus de souffrances pour les Palestiniens, sera-t-elle capable de renoncer aux privilèges acquis aux dépens de son peuple et d’accepter le message que ce dernier lui envoie ?

Moshir al-Masri : Nous pensons qu’un des principes de la démocratie, c’est l’acceptation des résultats des élections. La nation n’est le monopole de personne, elle appartient à tout le monde. Le mouvement Hamas tient à rassurer tout le monde, l’Europe, l’Amérique et le monde entier, ainsi que l’Autorité palestinienne : nous n’avons nullement l’intention de prendre la place de qui que ce soit dans ces élections, ni de contester quiconque. Nous voulons consacrer une nouvelle étape, celle de la participation politique, afin d’en finir avec l’exclusive dans la prise de décision politique palestinienne. Cette étape sera aussi celle de l’union nationale face aux défis propres à cette étape : ce peuple qui a fait les plus grands sacrifices pour contraindre l’occupant à se retirer d’une partie de son territoire doit aujourd’hui pouvoir vivre une vie tranquille et décente, loin des manifestations d’anarchie et d’insécurité, provoquées la plupart du temps par les services dits « de sécurité » eux-mêmes, loin du système du piston et des pots-de-vin, loin de la perte des repères, du vide devant l’inconnu, qui dominent actuellement la scène palestinienne. C’est la raison pour laquelle le Hamas a voulu participer sans plus tarder aux élections législatives, afin de tenter de sauver la scène palestinienne de cette situation délétère.

S.C. - C’est pour le peuple palestinien une situation on ne peut plus déprimante. Rien de ce que l’Autorité palestinienne avait promis n’a été réalisé. Mais si les Palestiniens lui ont tourné le dos, cela ne veut pas dire, pour autant, qu’ils adhèrent à votre programme ?

Moshir al-Masri : Il est clair qu’en raison de la monopolisation du pouvoir par l’Autorité palestinienne, qui prend seule toutes les décisions concernant l’avenir du peuple palestinien depuis dix ans, et d’autre part du succès du mouvement Hamas et de son programme en matière de résistance légitimement reconnue par le droit international et du fait que ce mouvement a été le porteur des préoccupations du peuple palestinien et de la bannière du changement et de la réforme, on a assisté à un rassemblement populaire autour du Hamas. De plus, le peuple palestinien est un peuple musulman en majorité. Or, le Hamas est un mouvement musulman, qui veut que notre peuple vive l’Islam comme une réalité concrète autant que cela nous est possible. Il est clair que l’Autorité palestinienne n’a pas tiré lesleçons de ses erreurs, et que sa situation est déplorable. Elle est même incapable de tenir tête à ceux de ses membres qui pratiquent des enlèvements d’étrangers, qui nuisent à l’image honorable de notre peuple, ou qui pratiquent les occupations de diverses institutions, le racket et l’intimidation. Tout ceci fait que l’Autorité palestinienne traverse une période de grande faiblesse et de décomposition. C’est la raison pour laquelle nous avons tenu à participer aux élections, afin que l’Autorité recouvre son prestige et que le droit retrouve sa primauté. Nous voulons créer une Autorité palestinienne respectable, afin que le peuple palestinien puisse la respecter.

S.C. - Sauf à Ramallah, durant l’année écoulée, lors des élections locales, le Hamas a récolté plus de 50 % des voix. Le FPLP, parti de gauche, a dans certaines villes fait alliance avec vous. Cela tend-il à démontrer qu’il ne s’agit pas de voter pour une religion mais pour des hommes et des femmes intègres qui, contrairement aux cadres du Fatah, n’ont jamais abandonné la lutte de libération ?

Moshir al-Masri : Le fait que le Hamas conclut des alliances avec le Front Populaire de Libération de la Palestine ou d’autres organisations, confirme qu’il n’est pas un mouvement sectaire, ni sclérosé, ni replié sur lui-même. Le Hamas est un mouvement qui s’affirme comme une page ouverte à tous, comme un mouvement prêt à s’allier avec tous les enfants de notre peuple palestinien, afin de défendre les intérêts supérieurs de notre peuple, dans le cadre d’un changement et d’une réforme réels dans l’arène palestinienne. C’est de là que découle le soutien apporté par le Hamas à une candidate de gauche à la mairie de Ramallah, soutien qui n’est pas un cas unique, loin de là. Nous disons à tous que nous ne voulons prendre la place de personne, nous ne voulons évincer personne. Nous voulons vivre une existence digne et tranquille, à l’abri de tous les phénomènes que connaît la scène palestinienne depuis dix ans. Nous voulons convenir d’une stratégie bien définie qui protège les droits du peuple palestinien et préserve ses avancées, sans considération sur les appartenances de ces alliés : il suffit qu’ils soient Palestiniens et qu’ils veuillent servir la cause du peuple palestinien.

S.C. - Pourquoi avez-vous pris le parti de participer à ces élections alors que le Jihad islamique, lui, s’est abstenu ? Des élections sous occupation ne détournent-elles pas les Palestiniens de l’essentiel ? La priorité n’est-elle pas de nouer le dialogue inter-palestinien pour relancer la lutte nationale ?

Moshir al-Masri : Quelles sont les priorités du Hamas, dans la période actuelle ? Mettons les points sur les « i » : le Hamas a trois priorités, dont aucune n’est caduque, ni moins importante que les autres. La première priorité, c’est le renforcement de l’unité interne, étant donné que c’est cette unité qui est à même de protéger l’arène palestinienne contre tout développement dangereux. La seconde, c’est le renforcement de la participation politique, qui représente une option susceptible de sauver la scène palestinienne du marasme actuel. Le troisième point, c’est le renforcement du programme de la résistance en tant que choix stratégique de notre peuple, tant qu’une occupation continuera à peser sur notre terre et tant que se poursuivra l’agression continue contre notre peuple. Ce choix a été celui de toutes les révolutions de par le monde, y compris en Europe et en Amérique. Il s’agit d’un choix reconnu par le droit international.

S.C. - La participation du Hamas aux élections législatives palestiniennes, dans les territoires sous contrôle de l’Autorité Palestinienne, a été mise en cause par Javier Solana. Celui-ci, reprenant la menace des Etats-Unis, a fait pression sur les Palestiniens en affirmant que si le Hamas remportait les élections, l’aide financière de l’Europe serait suspendue. Ce qui indique que l’Europe ne reconnaît pas aux Palestiniens le droit de choisir leurs propres représentants ni celui de résister. Ce chantage, qui menace les Palestiniens d’un étranglement financier, donc de les rendre encore plus faibles face à l’occupant, empêchera-t-il les Palestiniens de voter pour les candidats du Hamas ou du FPLP ?

Moshir al-Masri : En ce qui concerne la question de savoir si les menaces européennes et les menaces américaines de couper les aides sont susceptibles de dissuader notre peuple de soutenir le Hamas, je répondrai que je pense que les déclarations tant européennes qu’américaines à cet effet ont coïncidé avec la quatrième étape des élections municipales palestiniennes, en particulier dans les plus grandes villes. Or, quel en a été l’effet ? Le Hamas a remporté les élections dans les plus grandes villes palestiniennes, comme Naplouse, El-Biréh, Ramallah ou Jénine. Par conséquent, notre peuple palestinien est un peuple qui compte essentiellement sur Dieu - Qu’Il soit exalté ! - et qui connaît ce verset coranique « C’est dans le ciel que se trouve la véritable vie qui vous a été promise ». Le peuple sait très bien qu’il y a un complot international ourdi contre lui. Par conséquent, il veut choisir ceux qui seront capables de porter sa préoccupation et ceux dont il sait, de confiance, qu’ils seront dignes de la mission qu’il leur aura confiée, par la grâce de Dieu ! Nous, au Hamas, nous avons fait nos preuves, au fil des années, dans de nombreuses institutions, syndicats, coopératives, ou autres, et nous avons donné un exemple à suivre. C’est en connaissance de cause que le peuple palestinien nous a élus, c’est en raison de sa confiance. Par conséquent, la provocation de l’administration américaine qui, aux dires des responsables de l’Autorité palestinienne, n’accorde au peuple palestinien que des miettes qui ne représentent pratiquement rien dans le budget palestinien et la position européenne, voire même les déclarations de Javier Solana dont je ne pense pas qu’elles reflètent une position européenne bien étudiée qui représente vraiment tous les Etats membres de l’Union européenne, vous savez... Disons que je ne considère pas que la dernière position adoptée par le Quartette soit une position d’une grande fermeté. Il s’agit plutôt de l’expression d’un recul : après avoir refusé la participation du Hamas aux élections, certains partenaires internationaux ont dépassé ce blocage, après avoir constaté la détermination et la volonté des Palestiniens, ainsi que l’unanimité sur la nécessité de la participation de tous à ces élections. Les puissances étrangères opposées à notre participation ont commencé à brandir la menace de la suspension des aides économiques, puis elles ont cessé de le faire après avoir constaté que cela ne dissuaderait en rien les Palestiniens de voter pour le Hamas. Elles se sont alors contentées de formuler des mises en garde contre la participation du Hamas à tout gouvernement palestinien à venir. Je suis persuadé que les partenaires internationaux se verront contraints de composer avec une réalité nouvelle pour eux : le mouvement Hamas est une composante authentique du peuple palestinien, il fait partie de ceux qui déterminent la décision politique palestinienne.

S.C. - La position du Quai d’Orsay, était plus nuancée que celle de Solana : « Nous pensons qu’il est important que le processus électoral qui a été engagé dans les territoires palestiniens puisse se dérouler normalement...Le Hamas demeure inscrit sur la liste « des organisations terroristes de l’Union européenne, tant qu’il n’aura pas renoncé à la violence et reconnu l’Etat d’Israël. Pour notre part, nous suivons avec intérêt ce qui se passe et cette évolution du Hamas sur le plan politique ». Vous paraît-il possible de renoncer à la lutte armée et de reconnaître l’existence de l’Etat juif d’Israël ?

Moshir al-Masri : En ce qui concerne la reconnaissance de l’Etat d’Israël et le renoncement à la lutte armée, je réponds : comment le Liban s’est-il libéré ; comment beaucoup de pays européens se sont-ils libérés, et comment l’Amérique du Nord s’est-elle libérée ? N’est-ce pas en chassant les puissances qui les occupaient ? Cela fait dix ans que nous essayons de négocier : pour quel résultat ? Le résultat, n’est-ce pas l’inconnu ? Le résultat, n’est-ce pas le vide ? Qu’est-ce que l’Autorité palestinienne a récolté ? Qu’est-ce que le peuple palestinien a récolté ? Rien, sinon des malheurs, la destruction, le recul de la cause palestinienne pour des lustres... On ne peut pas continuer à faire ce genre d’expérience vouée à l’échec ni accepter une occupation qui s’incruste, qui continue à tuer, à massacrer, à perpétrer la terreur contre le peuple palestinien. Nous disons que le Hamas est un mouvement ouvert, prêt au dialogue avec qui le souhaite à la lumière des intérêts supérieurs du peuple palestinien. Mais un dialogue avec l’occupation sioniste, c’est un dialogue qui a échoué, bien qu’il ait été tenté sur la base des plus grandes concessions de notre part, en échange de rien du tout, du côté israélien.

S.C. - De savoir que les dirigeants des pays démocratiques ont systématiquement refusé de sanctionner Israël qui viole les Conventions de Genève - démolitions de maisons, exécutions sommaires, arrestations arbitraires, assassinats d’enfants - et aussi de savoir que les associations en faveur de la Palestine ont collaboré avec l’Autorité palestinienne qui était un système corrompu et répressif, vous choque-t-il ? Ne pensez-vous pas que votre meilleure arme est de mieux expliquer à l’opinion internationale quel type de soutien les Palestiniens sous occupation militaire attendent ?

Moshir al-Masri : Oui, cela me choque. Effectivement, nous avons besoin d’une vaste campagne médiatique. Mais il est évident que les sionistes, leurs séides et leurs amis possèdent des moyens d’information extrêmement puissants qui écrasent les nôtres. Israël a violé la quasi totalité des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, ainsi que toutes les Conventions de Genève, en perpétrant les pires crimes terroristes contre notre peuple : destruction de maisons, de terres agricoles, assassinat délibéré d’enfants innocents et, cela, sans qu’il ne juge le moindre soldat responsable de ces assassinats, notamment d’enfants, comme celui du jeune Muhammad Al-Durra, auquel le monde entier a assisté : on l’a vu crier, supplier. En vain. Le résultat ? Le soldat responsable d’avoir tué délibérément a été emprisonné pendant un mois à peine. Cela équivalait purement et simplement à se gausser du sang palestinien répandu. Oui ; il nous faut dénoncer toutes ces exactions israéliennes, toutes les violations israéliennes des résolutions du Conseil de sécurité, et aussi celles des Conventions de Genève. Nous avons besoin des efforts des journalistes européennes et européens, des juristes, de toutes les personnes et instances porteuses du sens du mot « humanité », qui comprennent ce que l’occupation signifie et qui connaissent l’horreur du crime et du terrorisme sionistes à l’encontre de notre peuple, afin qu’ils fassent comprendre au monde, autant qu’il leur est possible, quelle est la véritable situation. Nous savons qu’il existe une connivence entre les régimes politiques européens et l’ennemi israélien, mais nous savons aussi qu’il y a chez vous, en Europe, des gens qui défendent les valeurs humaines, et nous leur serrons fraternellement la main, en les priant de multiplier les contacts avec nous.

S.C. - Autrement dit, Israël aura le beau rôle aussi longtemps que l’opinion n’aura pas compris que la racine de ce conflit ce n’est pas la religion mais la lutte d’un peuple pour garder sa terre, et aussi l’expulsion des trois quarts des Palestiniens, en 1948, pour installer, à leur place, des gens de confession juive venus de partout. Tant que ce déni de l’histoire perdure il est facile à Israël de renverser les responsabilités et d’accuser de terrorisme ceux qui relèvent la tête. Si vous obtenez une majorité aux élections législatives, êtes-vous prêts à rencontrer les responsables politiques européens pour leur rappeler que le point central du conflit est l’expropriation et l’épuration ethnique des Palestiniens par Israël ? Et de façon plus générale, que pensez-vous faire ?

Moshir al-Masri : Si nous remportons la majorité lors des élections législatives, nous aviserons. Mais, sur le plan du dialogue avec l’Europe et les États-Unis, le Hamas n’a d’hostilité envers personne, et nous sommes prêts à dialoguer avec qui voudra dialoguer avec nous. Nous avons dialogué avec l’Europe, notamment avec des parlementaires européens, et nous avons instauré un dialogue avec des universitaires américains, à Beyrouth (mais il ne s’agit pas de personnes détentrices d’un quelconque pouvoir exécutif aux États-Unis). Le Hamas est un mouvement ouvert à tous, et certainement pas un mouvement rigoriste, ni un mouvement complexé. Bien entendu, le Hamas est un mouvement porteur d’un projet islamique, qui veut que tout le monde vive en liberté et dans la dignité, et donc que notre peuple vive libre et dans la dignité. Ce que nous demandons au monde, c’est de ne pas s’aligner, de ne pas persister dans son alignement patent, meurtrier et provocateur sur l’ennemi sioniste, au prix des intérêts nationaux du peuple palestinien. Nous sommes prêts à dialoguer avec tout partenaire, mis à part Israël, qui perpétue l’occupation et l’agression contre notre peuple palestinien, afin d’expliciter ce qui doit et peut l’être et de mettre tout un chacun au courant de ce qui se passe sur la scène palestinienne, et aussi afin de rappeler à nos partenaires que le problème, c’est l’occupation et l’agression, et en aucun cas notre peuple ni sa résistance légitime. Le problème est du côté de ceux qui sont venus chasser notre peuple de chez lui et en occuper les terres. Par conséquent, nous sommes persuadés que le monde libre doit s’efforcer de faire en sorte que le peuple palestinien vive libre, dignement, comme il vit lui-même.

Nous vous remercions tous.

Traduit de l’arabe en français par Marcel Charbonnier et Ahmed Manai, membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. ([email protected]).

Cette traduction est en Copyleft.
siryne
m
24 janvier 2006 07:52
Salaam,


Malheuresement, meme si 70%, 80% ou meme 100% votent pour le Hamas, tu trouveras toujours des laiques fanatiques pret a delcarer que le peuple n'est pas pres pour la democratie, que le peuple a subi un formatage du cerveau. C'est cette categorie des democrates selectifs et hypocrites qui est un reel danger pour la democratie.

D'ailleurs il ya eu meme des tentatives pour retarder les elections ou meme de les abolir!!!! Et apres les laiques fanatiques viennent nous chanter que c'est des democrates. Mon oeil.


Il ya que le representant issu des urnes qui a le droit de negocier au nom des palistiniens. Si les urnes declarent que c'est Hamas. Que les democrates negocient avec Hamas et que les democrates hypocrites se taisent.


Tu as des nouvelles de Sharon? Voila un article sur son parcours destructeur [www.workers.org]


Je me demande si avant de mourir il va se repentir de ces crimes? peut etre Dieu est entrain de lui accorder une chance? Ou peut etre ca sera comme le Pharaon:

10.90. Et Nous fîmes traverser la mer aux Enfants d'Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et inimité. Puis, quand la noyade l'eut atteint. il dit : “Je crois qu'il n'y a d'autre divinité que Celui en qui ont cru les enfants d'Israël. Et je suis nombre des soumis”.
10.91. [Allah dit]: Maintenant ? Alors qu'auparavant tu as désobéi et que tu as été du nombre des corrupteurs !
10.92. Nous allons aujourd'hui épargner ton corps , afin que tu deviennes un signe à tes successeurs. Cependant beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes (d'avertissement).
s
24 janvier 2006 10:13
Les Etats-Unis interviennent dans les élections palestiniennes

Les Etats-Unis, "extrêmement concernés" par les événements politiques du Proche-Orient, auraient décidé d’intervenir dans la campagne électorale de l’Autorité Palestinienne, en vue des prochaines élections pour le Conseil législatif palestinien prévues le 25 janvier prochain. Le Washington Post indique que les Américains ont pris cette initiative
afin de tenter d’empêcher la victoire tant redoutée du Hamas.

Pour atteindre leur objectif, les Américains auraient versé près de deux millions de dollars à l’Autorité palestinienne afin de l’aider à réfréner l’engouement des électeurs palestiniens pour l’organisation terroriste. L’argent aurait été transféré secrètement par l’intermédiaire de l’Agence pour le développement international (USAID) pour permettre à l’AP et au Fatah de gagner des points face à leur adversaire.

L’USAID, créée en 1961 par le président J. F. Kennedy, est une agence gouvernementale indépendante chargée de la coopération pour le développement et de l'assistance humanitaire. Elle œuvre ouvertement pour la réalisation de projets dans les territoires administrés par l’AP. L’an dernier par exemple, 400 millions de dollars avaient été
transférés pour financer notamment l’amélioration de certaines infrastructures.

Dans le cadre des activités préparées ces derniers jours, grâce à l’aide discrète des Américains, les rues des villes ont été nettoyées, de la nourriture et de l’eau ont été distribuées gratuitement aux Palestiniens franchissant les points de passage, des ordinateurs ont été installés
dans des centres communautaires et des tournois de football ont été organisés pour les jeunes.

Les Américains financent également certaines publicités publiées ces derniers jours dans les journaux palestiniens, annonçant par exemple une plantation à Ramallah en présence d’Abou Mazen ou des défilés du Fatah.
En outre, l’aide américaine permet à Abou Mazen d’organiser un certain nombre d’activités permettant d’asseoir son autorité.

Mais ce n’est pas tout. Des agences américaines ont été louées pour appuyer la campagne électorale de l’AP et du Fatah. L’une d’entre elles, siégeant dans le Vermont, est responsable de la propagande destinée à convaincre la population palestinienne que l’AP sous la direction d’Abou
Mazen a permis la fin de l’occupation israélienne dans la bande de Gaza après 38 ans de présence.

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Page imprimée du site geostrategie.com
siryne
s
24 janvier 2006 13:03
Salam Madlazreg ,

C'est un monstre sanguinaire , qui n'a ni foi ni loi , qu'il meurt ou qu'il reste ne changera rien car le genocide qu'il a commit durant son existance , prouve que c'est un inhumain , et en enfer sa place est reservée ,


Tom Segev
[www.haaretz.com]

Traduit de l'anglais en français par Marcel Charbonnier, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique ([email protected]). Cette traduction est en Copyleft.

Des onze Premiers ministres de l’histoire israélienne, aucun n’a été à la fois aussi admiré et aussi haï qu’Ariel Sharon. Beaucoup de gens admiraient Ben Gourion, mais rares étaient ceux qui le détestaient. Beaucoup de gens exécraient Golda Meir, et ses admirateurs ne se bousculaient pas au portillon. Menachem Begin était admiré et respecté, y compris par ceux qui n’étaient pas d’accord avec ses prises de position. Moshé Dayan et Ezer Weizman n’ont jamais été, quant à eux, Premier ministre : Dayan était admiré, mais il suscitait plus la crainte que la haine ; Ezer Weizman, lui, suscitait plus d’affection que d’admiration. Sharon, lui, c’est la totale : il est à la fois admiré, et haï.

Cette semaine, tout le monde a avalé sa haine de Sharon – même les évacués des colonies du Gush Katif. C’est dire. Où que l’on se tourne, on n’entendait que des admirateurs. Ils le décrivaient bon ami, homme chaleureux débordant d’humour et de charme, berger attentif dévoué au bien-être de ses brebis, dans son ranch… Des croyants se rendaient au Mur des Lamentations pour y demander sa guérison, des enfants envoyaient des dessins et des poèmes, des journalistes évoquaient les conversations téléphoniques franches et cordiales qu’ils avaient eu avec lui, racontaient qu’il ne manquait jamais de partager leurs joies et leurs peines, parce que, qu’est-ce que vous voulez, Arik, c’est comme ça, qu’il était : il avait le cœur sur la main… Les mots « héros » et « père » ne cessaient de revenir dans les propos…

En ce genre d’occasion, les médias ont tendance à tomber dans le kitsch politique. Mais cette fois-ci, ils ont même cédé à la tendance qu’ont beaucoup d’Israéliens d’éluder la responsabilité de ce qui est fait en leur nom et d’abandonner la « politique » aux mains d’un dirigeant puissant, qui leur épargne le tracas de prendre leur part aux décisions. Cinq années de terreur et d’oppression, de crise économique, plus le démantèlement des colonies de Gaza : voilà qui a fait d’Israël un pays fourbu. Tellement fatigué que personne n’a plus l’énergie de fouetter les blancs d’œuf du retrait en neige, pour en faire un authentique traumatisme national.

Les Israéliens ont pardonné à Sharon d’avoir fait le contraire de ce qu’il leur avait promis avant les élections, et ils se sont rendus en masse vers le centre politique, vague et qui n’engage à rien, que Sharon leur offrit, avec ou sans Shimon Peres, avec ou sans Dalia Itzik : qui s’en préoccupe ? La plupart des Israéliens n’ont pas été non plus particulièrement scandalisés quand la police a informé la justice qu’elle détenait des preuves qui indiqueraient que Sharon aurait accepté 3 milliards de dollars offerts par un magnat des casinos autrichien. Ce que voulaient les Israéliens, c’était confier leurs destinées à Sharon, de la même manière que Sharon leur confiait la sienne, depuis toujours.

Sharon vit en identification absolue avec l’Etat ; comme beaucoup d’hommes de sa génération, il a identifié l’Etat à l’armée, et il a identifié l’armée avec le destin national. D’une guerre à l’autre, et au fur et à mesure qu’il grimpait dans la hiérarchie de commandement de l’armée israélienne, Sharon s’est auto-persuadé qu’il savait ce qui était bon pour Israël et ce qui était mauvais pour Israël, et donc qu’il était digne de le diriger : sans restrictions, ni doutes ni inhibitions, sans compromis. Et même, sans partenaire !

C’est un Napoléon israélien, a écrit le vétéran des sharonologues, Uri Avnery, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire Haolam Hazeh. Cela fera bientôt cinquante ans qu’Avnery admire Sharon. Et qu’il le hait.

« Je ne déteste pas les Arabes »

La réputation du militaire a éclos durant les combats contre l’Egypte, mais le fils de paysans de Kfar Malal ne voyait pas le danger principal dans les armées arabes. La grosse menace, c’était les Arabes qui vivaient en Eretz Israël. « Je ne déteste pas les Arabes », a-t-il déclaré un jour, poursuivant : « mais j’ai à n’en pas douter un attachement très fort à nos droits historiques sur la terre d’Israël, et cela, bien sûr, durcit mon attitude à l’égard des Arabes. » Il faisait allusion aux Arabes israéliens. C’était ses principaux ennemis. Qu’il s’agisse des civils ou de combattants – Sharon ne faisait pas le distinguo. Il voyaient dans les derniers comme dans les premiers une menace pour l’identité nationale d’Israël.

En ceci, Sharon ne différait pas de bien d’autres dirigeants. Depuis le jour où le mouvement sioniste avait commencé ses opérations en terre d’Israël, il fut conscient de la résistance arabe. Depuis le jour où les premiers pionniers arrivèrent, les juifs, ici, se sont querellés sur la manière la plus appropriée de vivre avec le « problème arabe ». Ils prirent en considération toutes les possibilités, tout : depuis le transfert des Arabes vers un autre pays, jusqu’à la création d’un Etat binational. Ils ont envisagé toutes les manières possibles de partager le pays, mais ils étaient unanimes sur un principe fondamental, intangible : le maximum de territoire, avec le minimum d’Arabes…

Sharon fit sien ce principe, mais il pouffait de rire au constat de la tendance à l’auto-flagellation, qui gâcha depuis son tout début l’activité du mouvement sioniste et de l’Etat d’Israël. « En parfaite bonne foi, je pense que notre survie dépend d’une insistance décisive sur nos droits et, si nécessaire, nous devons châtier sans pitié », dit-il. Et pour ce qui est de « châtier » sans pitié les Palestiniens, il les châtia sans pitié…

Les conséquences de l’opération de Qibya, dirigée en 1953 par Sharon, furent si horribles qu’au début, l’Etat tenta de dénier que cette action avait été menée « à bien » par un escadron de l’armée régulière. Quelques soixante Palestiniens habitant ce village cisjordanien [jordanien, à l’époque] furent tués ; près de la moitié des victimes étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. Sharon prétendit que cela était dû à une erreur, et on lui permit, par la suite, de poursuivre sa carrière militaire. Et l’expérience lui enseigna que l’Etat ne désapprouvait pas son approche.

La répression contre la population palestinienne de la bande de Gaza, au début des années 1970, causa de cruelles violations des droits humains ; d’aucuns y virent des crimes de guerre. Mais, là encore, personne n’arrêta Sharon. Il put poursuivre sa carrière militaire, et il continua à croire qu’il rendait un signalé service à l’Etat.

Plus de trente ans s’écoulèrent avant qu’on ne lui demande des comptes pour ce qui était advenu à des Palestiniens confiés à sa garde : cela se produisit à la fin de 1982, quand une commission d’enquête chargée d’étudier le massacre perpétré dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila [à Beyrouth] conclut que Sharon avait ignoré le danger d’un bain de sang vraisemblable, quand il décida de permettre aux Phalangistes libanais de pénétrer dans ces camps. Sa responsabilité dans le massacre contraignit Sharon à renoncer aux responsabilités de ministre de la Défense. « Tous ceux qui ne veulent pas de lui comme ministre de la Défense l’auront comme Premier ministre », déclara son ami Uri Dan. Et, comme de juste, c’est ce qui s’est produit, énième preuve que l’approche fondamentale qu’avait Sharon des Palestiniens n’était pas étrangère à son pays…

Illusion optimiste

En sus de sa guerre contre les Palestiniens, Sharon a fait sans doute plus que quiconque d’autre, dans le domaine de la construction de colonies dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Et, par voie de conséquence, personne n’a plus porté atteinte aux chances d’un dialogue avec les Palestiniens. Dans ce domaine, là encore, Sharon n’était pas seul. Après la guerre des Six Jours, tout le monde convenait du fait que Gaza ferait désormais partie d’Israël ; le débat sur la Cisjordanie n’a jamais été conclu, néanmoins, tout le monde était d’accord pour dire qu’il n’y aurait jamais de retour à la Ligne verte [= aux frontières de juin 1967, ndt]. Ainsi, il est absurde de peindre les colons en « propriétaires terriens » qui se seraient imposés au gouvernement ; beaucoup parmi eux sont venus s’installer dans les territoires à l’instigation d’un certain… Ariel Sharon.

Le retrait de Gaza et le démantèlement des colonies qui s’y trouvaient répandirent une thèse selon laquelle Sharon avait muté en un nouvel homme, un « nouveau Sharon ». C’était là une illusion qui péchait par optimisme : Sharon était resté celui qu’il avait toujours été, c’est-à-dire quelqu’un qui ne croyait qu’en la force, et non un homme d’Etat qui aurait connu son « chemin de Damas », et qui aurait soudain vu la lumière de la paix. Sharon ne croyait pas en la paix avec les Palestiniens. Essentiellement parce qu’il n’a jamais été capable de leur faire confiance. Il s’accrochait, par ailleurs, aux principes définissant la carte qu’il aimait montrer à ses hôtes, auxquels il faisait faire le « tour du propriétaire » dans les territoires…

Son idée était d’annexer à Israël autant de territoires que possible, tout au long de la Ligne verte et de la vallée du Jourdain, et de concentrer la population palestinienne dans des enclaves tantôt complètement isolées les unes des autres, tantôt reliées entre elles uniquement par de minces bandes de terrain. Gaza fut la première enclave a être ainsi créée. Le principal changement, dans la position de Sharon, ne consista pas à reconnaître que la terre d’Israël devait être partagée, mais dans le fait qu’il était prêt désormais à qualifier d’ « Etat » les enclaves palestiniennes. C’était le prix qu’il devait acquitter, en échange d’un large soutien, presque sans aucune réserve, du président américain George Debeuliou Bush.

Les frontières permanentes envisagées par Sharon requerraient le démantèlement de certaines colonies, édifiées au fil des années en Cisjordanie, y compris certaines d’entre elles, qui gênent les objectifs de sa carte. Celle-ci n’exigeait pas le démantèlement des colonies de Gaza, et par conséquent, on peut affirmer que ce n’est pas Sharon l’homme d’Etat qui a donné l’ordre qu’elles soient démantelées, mais bien Sharon le militaire, qui a estimé que le prix à payer pour mener la guerre contre le terrorisme n’en valait pas la chandelle. Son évacuation des colons fut un écho de l’axiome fondamental de Ben Gourion : « L’homme n’est rien, l’Etat est tout ».

« Une légende en uniforme »

Tous nos Premiers ministres, David Ben Gourion compris, ont laissé des archives qui ne sont pas encore ouvertes à l’examen public. Sharon prenait des notes, il tenait peut-être même un journal et, dans les années à venir, il y aura vraisemblablement beaucoup de scoops sur ses actions et ses échecs, un peu partout : de Dimona à Ramallah…

Il n’est pas facile de dire ce qui fait que quelqu’un choisit la carrière militaire ; la plupart des Israéliens ont servi sous les drapeaux, mais ils n’ont pas choisi de faire de l’armée leur carrière. Ceux qui l’ont fait diffèrent quelque peu du reste des Israéliens, dans leur idiosyncrasie, au moins en ceci que, bien souvent, la carrière militaire est la satisfaction d’une passion. Sharon a évoqué un jour ce qu’il ressentit au cours d’une opération militaire à laquelle il avait participé, alors qu’il était encore un jeune homme : « C’était par une nuit de pleine lune. Je me retournai, et vis cette immense colonne, qui avançait derrière moi. Cela donne un puissant sentiment de pouvoir, de puissance. » La force que Sharon irradiait générait à la fois l’admiration et la haine.

Sharon combattit lors de la guerre d’Indépendance du pays ; il fut blessé à Latroun. Cette semaine, un vieil homme qui avait sauvé la vie à Sharon, il y a aujourd’hui bien des années, s’est rendu à l’hôpital Hadassah et, bien entendu, sa visite a été suivie par les caméras de télévision. On l’a autorisé à monter au septième étage. A sa sortie, il était tout heureux d’informer qu’il avait vu Gilad [le fils de Sharon, ndt].

Le fait d’être directement connecté aux prémisses de l’Etat comporte, en soi, un certain enchantement. Sharon était admiré non seulement en raison de l’héroïsme qu’on lui attribuait, mais aussi à cause de la continuité qui émanait de lui, en vertu du fait qu’il était déjà là quand l’Etat d’Israël est né ; ses racines plongent profondément dans l’époque où Ben Gourion était là. Ceci a rehaussé son image de dernier géant légendaire.

Comme commandant des paras, Sharon exemplifiait la virilité juvénile irrésistible que tant d’Israéliens convoitent pour eux-mêmes, ou instillent dans leurs rejetons, la nuque roide et les pieds solidement campés par terre qu’ils aspirent à cultiver, en lieu et place de la faiblesse et du détachement qu’ils constataient dans la diaspora juive. « Si un para savait qu’il devait sa peau à la fuite ou à la retraite, la seule chose qu’il pourrait ressentir, vis-à-vis de lui-même, c’est du mépris. Sa vie n’aurait plus aucune valeur, à ses yeux », écrivit un journaliste, à la fin des années 1960.

A la veille de la guerre des Six Jours, le pays étaient en proie à une terrible angoisse ; l’Holocauste était dans la plupart des mémoires. La victoire fut perçu comme un sauvetage d’une destruction totale, et valut à Sharon une part considérable de sa gloire. « Une légende en uniforme », dit de lui Geula Cohen, en 1967. « Il vous donne l’impression qu’il est chacun d’entre tous et nous tous à la fois, simplement, en plus corpulent, en plus intelligent et en plus élégant. » Mme Cohen était dingue de sa chevelure poivre et sel, de ses larges épaules, de son poitrail puissant, de ses yeux, de son sourire… La guerre du Kippour fit brutalement voler en éclat l’excessive confiance en soi héritée de la guerre des Six Jours, et Sharon émergea, une nouvelle fois, en héros et en sauveur. Le pansement qu’il arborait autour de la tête, en raison d’une blessure au combat, devint son symbole, durant un temps. Presque comme le bandeau noir sur un œil, devenu emblématique de Moshe Dayan. Presque, seulement…

Cette semaine, une chaîne de télévision européenne a émis la théorie que la fin de la carrière de Sharon marquerait la fin de l’ère des généraux, dans la politique israélienne. Ce n’est pas vrai. En revanche, il est bien vrai que Sharon était un des officiers les plus politiques, et un des politiciens les plus militaires qu’Israël ait jamais connus. Quand il était dans l’armée, il maintenait un contact direct avec les hommes politiques, y compris Ben Gourion, qui voyait en lui l’incarnation du nouvel héros juif laïc : « Tu n’as pas encore fait toutes tes preuves : une carrière brillante s’ouvre encore devant toi », lui écrivit Ben Gourion, tout en notant dans ses mémoires que Sharon avait la fichue manie de lui mentir…

La guerre des Six Jours étant sur le point d’éclater d’un instant à l’autre, Sharon se mêlait de plus en plus fréquemment de politique, afin d’en hâter le déclenchement. Perdant patience, il suggéra que Rabin enferme le conseil des ministres au complet dans une pièce et de lancer la guerre, sans attendre la décision qu’ils s’avéraient incapables de prendre. Après la guerre de Kippour, Sharon s’émergea dans la guerre entre généraux, qui était très politique. Et une fois la guerre au Liban venue, Sharon était d’ores et déjà plus un homme politique qu’un chef militaire.

Mais Sharon ne met pas fin à l’ « ère des généraux » dans la politique israélienne, parce qu’une telle ère n’a jamais existé. Depuis les années Ben-Gourion, les Israéliens ont eu un certain nombre de Premiers ministres qui étaient des politiciens professionnels, voués à la seule politique, comme Moshé Sharett et Benjamin Netanyahou, et les successeurs potentiels de Sharon leur sont similaires, de ce point de vue : aucun d’entre eux n’est venu à la politique, en étant issu du sérail militaire.

Le militaire le plus éminent dans la vie politique israélienne fut Dayan. Mais Dayan était une exception : beaucoup de militaires se sont essayés à la vie politique, mais seuls, quelques-uns ont réussi à laisser une trace. Beaucoup ne sont pas allés bien loin, dans la politique. Beaucoup ont échoué, et tombèrent dans un oubli quasi total : les chefs d’état-major Yigael Yadin, Haim Bar-Lev, Mordechai Gur, Rafael Eitan et Amnon Shahak ; les généraux Aharon Yariv, Mati Peled, Rehavam Ze’evi, Yitzhak Mordechai, Ori Orr, Amram Mitzna et d’autres, fort nombreux…

Ces dernières années, l’establishment de la défense a lancé de nouveaux hommes en politique, des gens comme Shaul Mofaz, Ami Ayalon, Uzi Dayan et Avi Dichter : aucun d’entre eux n’a réussi à s’imposer comme un leader particulièrement marquant.

Sur onze Premiers ministres israéliens, seuls trois sont entrés en politique après leur carrière dans l’armée : Yitzhak Rabin, Ehud Barak et Ariel Sharon. Rabin et Barak on intégré l’appareil de l’administration parlementaire en tant qu’hommes politiques civils ; Sharon, lui, est resté un militaire toute sa vie. D’une certaine façon, il a réussi à rester au-dessus de la politique partisane, dans la conscience populaire : beaucoup d’Israéliens l’identifient à l’Etat lui-même.

La première excursion de Sharon dans la vie politique fut un flop. Son expérience à Shlomzion lui fit prendre conscience de la nature marécageuse du système des partis. Il s’esclaffa devant les limitations de la démocratie, et démissionna du Likoud. Son parti Kadima a juré, entre autres choses, de « changer le régime » en Israël, c’est-à-dire, d’introduire un régime personnel : celui de Sharon himself. Il laisse derrière lui un pays qui risque fort d’arriver aux élections en étant en proie au plus grand danger qui puisse menacer une démocratie : l’ennui…

Entre Paris et Jérusalem

L’hospitalisation de Sharon a incité les médias à se livrer à leur sujet favori : eux-mêmes. Voici quelques semaines, les journaux ont critiqué le cabinet du Premier ministre, qui aurait diffusé une information concernant la santé du Premier ministre, à la fois trop partiale et trop tardive. Aujourd’hui, les journaux se demandent s’ils en seraient pas par hasard allés un peu trop loin dans leurs reportages. Entre tel général français, qui venait dire sur les médias, une fois par jour, avec sa casquette rigolote et sa voix éraillée, qu’il n’avait rien à dire sur l’état de santé de Yasser Arafat (lequel était, apparemment, déjà mort) et le professeur Shlomo Mor-Yossef, tellement crédible et direct, je pense que je préfère encore Motti Ravid, de la dixième chaîne israélienne, qui est capable d’expliquer l’information délivrée au compte-gouttes par l’hôpital et qui, c’est plus important, est aussi parfois capable de dire qu’il n’en sait pas plus que ce que les médecins de Sharon veulent bien dire…

Toute la semaine écoulée, les citoyens israéliens se sont retrouvés dans la peau des parents d’un malade attendant, dans la salle d’attente, ce que diraient ses médecins. Ils veulent tout savoir, et ils en ont le droit. Ils ont aussi besoin de savoir si les médecins penchés sur leur proche se sont ou non trompés dans leur diagnostic ou dans leur traitement. En même temps, ils n’ont nul besoin des commérages de médecins qui n’ont absolument rien à voir avec le patient en question, et dont ils ne connaissent même pas le nom. Ils n’en ont vraiment pas besoin…

Source : Silvia Cattori
siryne
s
24 janvier 2006 13:05
Ariel Sharon, un criminel de guerre en exercice

Les massacres quotidiens de civils palestiniens perpétrés par l'armée israélienne ne détonent guère dans le parcours de Sharon, ce dernier fait figure d'un parfait fossoyeur du proche orient.

De Sabra à Jénine, des décennies de guerre au service du grand Israël

Dans les années 50, Sharon a conduit, en qualité de commandant de l'unité 101 de nombreuses attaques de villages palestiniens. Ses méthodes marquées par une très grande violence lui vaudront dès lors le surnom de «Général Buldozer» par ses propres troupes. La tuerie de Quibié perpétrée le 14 Octobre 1953 et au cours de laquelle des dizaines de civils furent exterminés marque un point d'orgue dans la carrière militaire du Général Sharon.

Le département d'état américain rend publique 4 jours trois plus tard un document dans lequel il exprime «la plus grande sympathie pour les familles de ceux qui ont perdu leur vie» au cours du massacre de Qibyé, affirmant que les responsables des tueries «doivent être amenés à rendre des comptes, et que des mesures effectives doivent être prises pour éviter de pareils incidents dans le futur» (1) . Le 16 Août 1995, Ohad Gozani, le correspondant à Tel-Aviv pour le «Daily Telegraph» a écrit un article intitulé «Les Israéliens admettent le massacre», dans lequel il révéle «Les rapports sur la façon dont les parachutistes israéliens ont tué à peu près 270 prisonniers de guerre» . Il rapporte les détails d'une enquête réalisée par le Haut commandement militaire révélant que 273 Egyptiens dont de nombreux civils ont été exécutés au Sinaï par des commandos parachutistes israéliens.

Dans ce rapport, figure le témoignage de Arye Biro, un ancien général de l'armée qui dirigeait alors le 890e bataillon de parachutistes et qui reconnaît avoir participé aux massacres. Il déclare ainsi «Nous ne pouvions nous occuper de rien tant que nous n'en avions pas terminé avec eux. L'un d'entre eux s'est échappé avec des balles dans le thorax et dans la jambe, mais il est revenu à quatre pattes parce qu'il avait soif. Il a vite rejoint ses camarades (dans la mort)».


A l'époque, le Commandant de l'une des brigades parachutistes les plus zélées dans la repression et qui servit durant la campagne du Sinaï. s'appelait Ariel sharon. Durant la guerre de six jours, en 1967, Sharon dirige une division blindée, avant d'être nommé chef du Commandement Sud des forces de défense israéliennes en 1969. Phil Reeves, journaliste au quotidien britannique «The Independent» a écrit un article en date du 21 Janvier 2001 intitulé «Le retour de Sharon sème la peur ?», on peut y lire le récit suivant:
«Rien qu'en Août 1971, les troupes sous les ordres de M. Sharon ont détruit quelques 2000 maisons dans la bande de Gaza, déraciné 12.000 personnes [réfugiés palestiniens] pour la seconde fois dans leur vie.

Des centaines de jeunes palestiniens ont été arrêtés et déportés en Jordanie et au Liban. Six cents personnes appartenant à des familles de personnes suspectées de résistance armée ont été déportées vers le Sinaï. Dans la seconde partie de 1971, 104 résistants armés ont été assassinés.» Sharon est toujours présent durant la guerre de Kippur en 1973 au cours de laquelle il dirige encore une fois une division blindée. Mais c'est en 1981, tournant de sa carrière qu'il sera nommé enfin Ministre de la Défense, et qu'il pourra poursuivre dans le territoire libanais où elles trouveront refuge, les forces combattantes palestiniennes de l'Organisation de Libération de la palestine (OLP) et son pire ennemi, Yasser Arafat.

60 heures plus tard, des centaines de morts

C'est en sa qualité de ministre de la défense en 1982 que Sharon organise par le menu l'invasion israélienne du Liban, une guerre au cours de laquelle des dizaines de milliers de civils ont trouvé la mort. Ainsi, selon les chiffres révélés par le «Third World Quarterly» (2), plus de 29.500 Palestiniens et Libanais ont été tués ou blessés entre le 4 Juillet 1982 et le 15 Août 1982, 40 pour cent d'entre eux étaient des enfants.Appelée «Paix en Galilée», l?opération militaire devait selon les autorités israéliennes assurer la sécurité des communautés israéliennes frontalières du nord du pays. En réalité, elle ouvre la voix à un conflit qui durera plus de 15 ans et entraînera la mort de centaines de milliers de personnes, dont une large partie de civils palestiniens et libanais. L'invasion israélienne entraînera en outre la création d?une nouvelle milice armée, le mouvement de résistance islamique Hezbollah, des Chiites libanais résolus à libérer le Sud-Liban par la lutte armée.


Pour beaucoup, le nom d?Ariel Sharon est définitivement lié au massacre de Sabra et Chatila. Ces camps de réfugiés palestiniens situés dans les faubourgs Sud de Beyrouth ont été le théâtre de tueries innommables perpétrées par des milices phalangistes libanaises alliées à Israël. Durant plus de soixante heures entre le 16 et le 18 Septembre 1982, les miliciens se sont livrés de façon systématique dans les camps palestiniens à un multitude d'exactions, meurtres, viols, tortures et destruction des biens des réfugiés.

Immédiatement après les tueries, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) estimait le nombre de victimes à 1.500 morts, évoquant même le chiffre de 2400 victimes au rythme des découvertes de charniers. Les autorités militaires israéliennes, elles évoqueront le bilan de 700 morts environ.
La résolution des Nations Unies du 19 Septembre 1982 exprime une condamnation sans réserve des massacres de Sabra et Chatila.

Dès lors, les enquêtes internationales ordonnées aboutiront toutes à une responsabilité sans équivoque des forces militaire israéliennes. Les camps palestiniens qui ont été le théâtre des tueries se situaient en effet en zone sous contrôle militaire israélien. Il fut prouvé que les plus hautes autorités militaires israéliennes ont conduit des pourparlers avec les miliciens phalangistes emmenés par Sharon lui même et dont le but était de conduire conjointement les attaques contre les forces de résistance palestinienne.

Par ailleurs, des témoignages attestèrent de la participation indirecte mais active de l?armée israélienne, Sharon a ainsi envoyé lui-même des fusées éclairantes pour faciliter la tâche des tueurs ! Armés, entraînés par l?armée israélienne qui encerclait les camps, les extrémistes phalangistes auront ainsi tout le loisir de perpétrer leurs tueries. Le massacre fut donc soigneusement orchestré, et organisé part les forces israéliennes.

Des témoignages, dûment recoupés prouvent ainsi incontestablement l?implication israélienne dans les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila, ainsi que l?attestent ces quelques extraits d?enquêtes officielles reproduits dans la presse :
«A partir de 5H-5H 30 du matin, les vols israéliens à basse altitude ont commencé au-dessus de Sabra et Shatila, après quoi le bombardement a rapidement commencé.» (3)
«Les Israéliens avaient établi des postes d'observation au sommet d'un building à plusieurs étages dans la partie nord-ouest, là où se situe l'ambassade du Koweït. De ce poste, on avait à l'?il nu une vue claire de plusieurs sections du camp, y compris les parties de Shatila où de nombreux corps ont été retrouvés. » (4)
«Durant toute la nuit, les fusées éclairantes ont illuminé le ciel. Elles étaient tirées au rythme de deux à la minute, a rapporté un soldat israélien appartenant à une unité de mortiers.» (5)

«Courrez, colonisez tant que vous pourrez»

Sous la pression internationale, une commission officielle d'enquête israélienne, conduite par Yitzhak Kahan, le président de la Cour Suprême Israélienne conclura en février 1983 à la responsabilité indirecte de Sharon dans les tueries. En conséquence, Sharon présentera sa démission du poste de Ministre de la défense ; mais même sans portefeuille, Sharon conservera toujours des responsabilités dans le gouvernement..


Entre 1992 et 1996, Sharon a été membre du Comité des Affaires Etrangères et de la Défense de la Knesset avant d'être nommé Ministre des Infrastructures Nationales. Encore une fois, Sharon est en charge de la construction des colonies. Dans la période qui a suivi les accords Oslo, Israël a établi 30 nouvelles colonies et presque doublé la population des colons dans la Cisjordanie et la bande de Gaza, de 109.000 en 1993 à presque 200.000 en 1999 (ces chiffres ne comprennent pas les nouvelles colonies dans la grande banlieue de Jérusalem).(6)

En 1998, Ariel Sharon est nommé Ministre des Affaires Etrangères et chargé de la conduite des négociations de paix en vue de parvenir à un accord final avec l'Autorité Palestinienne. En qualité de négociateur en chef, il participe ainsi aux côtés du Premier Ministre Benyamin Netanyahu aux négociations de Wye River Plantation. A cette occasion, il tentera d'imposer sa conception toute particulière de la paix . Ainsi, un rapport de l'Agence France Presse (7) cite l'une de ses déclarations lorsqu'il s'est adressé à des militants du parti d'extrême droite Tsomet: «Tout le monde doit bouger, courir et prendre le plus possible de collines pour élargir les colonies parce que tout ce que nous prenons aujourd'hui va rester à nous? Tout ce que nous ne prendrons pas ira à eux.»


En dépit de sa responsabilité avérée dans des crimes de guerre, Sharon poursuit inexorablement, sans être inquiété son ascension vers les plus hautes fonctions de l'Etat. C'est en Septembre 1999 qu'il est nommé à la présidence du Likoud avant d'être élu Premier Ministre le 6 Février 2001. A peine quatre mois avant son élection, le 28 Septembre 2000 il effectue une visite provocante de l'esplanade des mosquées, le «-Haram ash-Sharif».

Sharon est accompagné de plus de mille soldats en armes, ce qui déclenche la colère des Palestiniens et la seconde Intifada Palestinienne reprimée dans le sang. Le 19 Octobre 2000, la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies, réunie en urgence a adopté une résolution intitulée: «Violations graves et massives des droits de l'homme du peuple palestinien par Israël», dans laquelle elle condamne «la visite provocante à Al-Haram al-Sharif le 28 Septembre 2000 d'Ariel Sharon, le leader du parti du Likoud, laquelle a déclenché les événements tragiques qui ont suivi dans la partie occupée de Jérusalem Est et dans les autres territoires palestiniens occupés, provoquant ainsi un grand nombre de morts et de blessés parmi la population civile palestinienne.»

Une horreur qui dépasse l'entendement

Au sein du gouvernement qu'il a constitué le 7 Mars 2001, Ariel Sharon s'est attribué comme il fallait s'y attendre le portefeuille de l'Intégration de l'Immigration, afin de pousruivre son oeuvre de colonisation des territoires palestiniens. Depuis lors, les exactions de l'armée israélienne se poursuivent, des camps palestiniens font l'objet d'incursions quasi-quotidiennes. Les violences ont atteint leur point d'orgue à Jénine le 3 avril 2002.. «C'est horrible au-delà de tout ce qu'on peut imaginer» a déclaré l'envoyé des Nations Unies au Proche-Orient, Terje Roed-Larsen, en observant les ruines de Jénine, se bouchant le nez pour ne pas sentir l'odeur de putréfaction se dégageant des habitations effondrées sur leurs habitants. Il a qualifié la tuerie de Jénine de «souillure qui restera pour toujours vivace dans l'histoire de l'État d'Israël», une phrase qui a déclenché l'ire des autorités israéliennes.. Même William Burns, le très prudent envoyé des États-Unis n'a pu cacher son émotion, affirmant aux journalistes du monde entier «Il est évident que ce qui s'est passé dans le camp de réfugiés de Jénine a causé d'énormes souffrances à des milliers de civils palestiniens innocents».

Crimes de guerre et impunité: l'ONU complice

Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU a d'abord ordonné une enquête afin de faire toute la lumière sur les évênements de Jénine. «Nous n'avons rien à cacher» a répondu Shimon Perès, le ministre israélien des Affaires étrangères avant de refuser toute enquête internationale réclamée par l'Autorité palestinienne. C'est ainsi que les inspecteurs de l'ONU ont déplié leurs bagages, sans plus de discussion. Ainsi, la seule enquête internationale conduite en vue de clarifier le drame de Jénine a été mise en place par Human Rights Watch.

Dans leurs conclusions, les inspecteurs rapportent que, à tout le moins des crimes de guerre imputables à l'armée israélienne ont été commis. Humiliée à Jénine, l'ONU récidive à présent toute honte bue et «clôt» d'une certaine façon le dossier en affirmant qu'Israël n'a commis ni massacres ni crimes de guerre à Jénine! On savait que l'ONU pouvait faillir à ses devoirs élémentaires en se refusant d'ordonner des enquêtes sur des crimes de guerre avérés, sacrifiant ainsi à une justice à double vitesse, on constate que l'Organisation des Nations Unis innove à présent en rendant un rapport d'enquête sans avoir ordonné d'enquête préalable! Quand le cynisme le dispute à l'arbitraire.

Ainsi, de compromissions en renoncements, quelques faits demeurent et qui témoignent de la faillite morale de ces institutions internationales censées promouvoir la paix et la justice: Sur les 175 résolutions de l'ONU avant 1990, 97 l'ont été contre Israël. De plus, sur les 690 résolutions votées par l'Assemblée générale des Nations-Unies avant 1990, 429 l'ont été contre Israël. A ce jour, pas une seule n'a été respectée par l'Etat hébreu. Fort de cette impunité, le chef du gouvernement israélien poursuit sans être inquiété son oeuvre de mort contre le peuple palestinien, une besogne sinistre débutée il y a plus d'un demi-siècle. Qui arrêtera Sharon?



1 )Bulletin du Département d'état, 26 Octobre 1953, p. 552).
2) Volume 6, Issue 4, Octobre 1984, pp. 934-949
3) The New York Times, 16 Septembre 1982 (citant le Dr. Witsoe de l'hôpital de Gaza.)
4) Newsweek, 4 Octobre 1982, Ray Wilkinson; The Guardian, 20 Septembre 1982; et The New York Times, 26 Septembre 1982
5) The Jérusalem Post, 21 Septembre 1982
6) Foundation for Middle East Peace
7) AFP, 15 Novembre 1998
siryne
s
26 janvier 2006 10:45
AFP. Selon le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, la liste du mouvement "Changement et Réforme" a remporté "au moins" 43 sièges dans les circonscriptions et "plus de 50% des suffrages" au niveau des listes, soit un total d'au moins 75 sièges. Sur les 132 députés du CLP, 66 sont en effet élus au scrutin majoritaire uninominal dans les circonscriptions et 66 autres à la proportionnelle par listes.

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Le Hamas n'exclut pas des discussions indirectes avec Israël


"Une négociation n'est pas un tabou", a-t-il poursuivi lors du dernier jour de la campagne officielle des législatives, scrutin auquel le Hamas participe pour la première fois.


(Islamiya/Agences) - Le Hamas a évoqué la possibilité de négociations indirectes avec Israël, ce qui marque un net assouplissement de la position de la résistance palestinienne à l'avant-veille des élections législatives palestiniennes.

"Les négociations sont un moyen. Si Israël a quoi que ce soit à offrir sur l'arrêt des agressions, le retrait ou la libération des prisonniers, alors 1.000 moyens peuvent être trouvés", a déclaré à la presse Mahmoud al Zahar, un des dirigeants du Mouvement de résistance islamique.

"Une négociation n'est pas un tabou", a-t-il poursuivi lors du dernier jour de la campagne officielle des législatives, scrutin auquel le Hamas participe pour la première fois.

A titre d'exemple, il a cité les contacts indirects via des médiateurs allemands entre le Hezbollah libanais et l'Etat juif, qui ont permis la libération de détenus libanais emprisonnés en Israël.

En revanche, a-t-il estimé, "le crime politique, c'est de s'asseoir avec les Israéliens et de ressortir avec un grand sourire en disant au peuple palestinien que des progrès ont été réalisés alors qu'en fait il n'en est rien".

Le Hamas participera mercredi pour la première fois aux élections législatives palestiniennes et devrait effectuer à cette occasion une entrée en force au Parlement. Si la majeure partie des sondages donnent le Hamas en seconde position derrière le Fatah du président Mahmoud Abbas, ils montrent aussi que la marge d'écart s'est réduite à quelques points seulement.

Le Hamas a acquis une grande popularité dans certaines couches de la population palestinienne, non seulement pour sa fermeté contre l'occupation mais aussi pour l'action caritative qu'il mène et son image d'intégrité face à un Fatah dont les dirigeants sont accusés de corruption.


Cet article provient de www.Islamiya.info
[www.islamiya.info]
siryne
z
26 janvier 2006 13:29
J'aime bien comment vous vous auto-congratulez smiling smiley. La democratie a parle effectivement mais ce sera une democratie sanglante malheureusement et c'est le peuple palestinien qui en prendra. A moins que le Hamas rentre dans les rangs et fait un peu plus de "real politik".
s
26 janvier 2006 14:21
Par contre moi c'est ton aveuglement , qui me désole !

Ils ont obtenuent quoi les palestiniens jusqu'à present ?

Plus des colonisations , plus des prisoniere , plus d'assassinats , le mur fait des kms , ils n'ont aucune liberté , alors ?

Si ils ont choisis et non imposer , comme ce qu'il veut le charogne et le buch , cela veut dire une chose , si tu ne l'as pas compris ça , cherche donc .

Je te signale que le Hamas ne fait pas l'affaire des sionistes , parcequ'ils ne sont des corrompus peut-etre ?
siryne
z
26 janvier 2006 14:43
ok, j'ai rien dit smiling smiley peut etre que tu as raison. On verra bien ce qui va se passer. C'est une question d'un ou 2 mois avant que toutes les parties ne soient fixees..
s
26 janvier 2006 19:33
Un candidat chrétien sur les listes du Hamas

Hosam al-Taweel, journaliste au quotidien al-Quds et bénévole de l’Ymca, a quarante ans, il est chrétien et il se présentait aux élections législatives palestiniennes à Gaza sous l’étiquette du … Hamas.

La famille al-Taweel est connue, elle a, de tout temps, été active dans la lutte nationaliste palestinienne. Le grand-père d’Hosam fut membre du Gouvernement général palestinien qui, en 1948, refusa la résolution de l’ONU organisant la partition de la Palestine entre des zones arabe et juive.

Question : Comment pourriez-vous décrire votre relation avec le Hamas ?

Réponse : Je suis heureux de pouvoir m’exprimer sur ce point car ma candidature sur leur liste a soulevé bien des controverses inutiles.

J’avais soumis une profession de foi à tous les partis nationalistes et confessionnels palestiniens. A la suit de cela, le Hamas m’a contacté pour m’apporter son soutien.

Ma profession de foi n’était pas précisément destinée aux chrétiens, elle s’adressait à tous les Palestiniens.

Ce que j’ai en commun avec les militants du Hamas, c’est la participation au combat national palestinien pour nos droits et la liberté. De même, nous menons un combat identique pour le retour des réfugiés et contre la corruption des dirigeants palestiniens.

Le slogan de ma campagne est « Unité – retour – justice – indépendance ». Nous sommes unis – chrétiens et musulmans – pour une Palestine libre comme nos ancêtres qui combattirent avec le chef musulman Salah al-Din contre les croisés. Nous avons aussi souffert ensemble de l’occupation israélienne.

Chacun de nous a un respect réciproque pour les croyances religieuses de l’autre.

Question : Que pense votre Eglise de votre candidature ?

Réponse : Je suis chrétien de confession grecque orthodoxe et je suis loyal vis-à-vis de ma foi. Je suis fier de cela. Mais ici nous parlons de politique et d’alliance électorales. Cela ne concerne pas l’Eglise.

Je me présente aux élections pour tous les Palestiniens, quelle que soit leur confession. Je leur dit : soyons unis pour les élections afin que triomphe la démocratie et qu’on choisisse les hommes les plus compétents pour nous représenter. C’est seulement ainsi que nous pourrons résoudre nos problèmes, modifier la situation actuelle et ainsi donner un nouveau futur aux Palestiniens.

Question : Est-ce que l’Eglise vous soutien plus ou moins que les autres candidats chrétiens ?

Réponse : Ni l’un ni l’autre, elle a une position neutre à l’égard de nous tous.

Question : Comment jugez-vous la résistance palestinienne ?

Réponse : Tous les peuples occupés doivent lutter pour libérer leur patrie. Libérer sa nation est un droit légitime internationalement reconnu.

Je pense que les Palestiniens devraient user de ce droit dans le cadre de l’ONU, mais je leur reconnais le droit de décider par eux même comment, quand et où, résister à l’occupation et de tirer les bénéfices politiques de leur résistance.

Question : Et que pensez-vous des attentats ?

Réponse : Franchement, je suis hostile à ce que les civils des deux camps soient victimes du conflit.

Mais les israéliens aussi s’attaquent aux civils. C’est, par exemple, ce qu’ils ont fait quand un F16 qui visait la maison du cheikh Salah Shehadi tua dix-huit civils, en majorité des femmes et des enfants.

Cela fut nommé « une opération de sécurité », alors que quand des Palestiniens mènent une action dans laquelle des civils sont tués, les mêmes nous parlent de terrorisme !

Je préfèrerais que chaque partie laisse les civils de côté.

Question : Croyez-vous que les plans de paix – comme les accords d’Oslo de 1993, signés entre les israéliens et l’OLP – ont une chance d’aboutir ?

Réponse : Je crois à une paix juste construite sur la justice et la liberté.

Mais les accords d’Oslo sont anciens et n’ont rien donné jusqu’à maintenant. Actuellement, le nouveau parti israélien, Kadima, est en faveur de la reconnaissance du « mur » comme nouvelle frontière et revendique Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël.

Il refuse aussi le retour des réfugiés et affirme qu’il n’y aura pas de nouveaux retraits de Jérusalem et de la rive occidentale du Jourdain.

Toutes ces positions détruisent les initiatives de paix précédentes et le processus lui-même.

Question : Les semaines passées on avait craint l’annulation des élections. Pourquoi ?

Réponse : J’ai toujours été opposé au report des élections. Celles-ci sont le meilleur moyen pour que les Palestiniens s’expriment. Mais la communauté internationale, elle, craignait cette expression, elle avait peur d’un parlement représentant tous les Palestiniens, ceux de toute faction et de toute affiliation.

Source : al-Jazeera
siryne
Z
26 janvier 2006 19:47
Salam Syrine,
Ca m'etonne pas que le Hamas ait des chretiens dans leur parti...Tout comme le Hizbollah qui compte plusieurs deputés chretiens...
Les soi disant "islamistes" sont apparement beaucoup plus pluraliste que les laicards winking smiley
$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ Le texte que je viens de taper a porté plainte :S $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$
D
26 janvier 2006 20:23
Citation
mdlazreg a écrit:
10.92. Nous allons aujourd'hui épargner ton corps , afin que tu deviennes un signe à tes successeurs. Cependant beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes (d'avertissement).

Salam,


Ce verset n'etait il pas une prophetie, puisqu'on sait que les pharaons ont toujours ete exhumé, puis etudié et exposé à la vue des gens. N'est ce pas un signe? comment quelqu'un qui se prenait pour un dieu sur terre est devenue en voulant s'attaquer à Allah.
[hr] [b][center]Si perçante soit la vue, on ne se voit jamais de dos[/center][/b][b]Boycottez pour la paix !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! [color=#FF0000]Boycottez!!!!!!!!![/color][color=#FFFFFF]!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!![/color] [color=#009900]Boycottez pour les enfants de Gaza!!!!!![/color][/b]
s
26 janvier 2006 21:51
Résultats électoraux en Palestine : micro-trottoir à Naplouse

Youssef Haji (Maison des Associations « Darna » à Naplouse) nous envoie quelques réactions à chaud entendues jeudi matin à Naplouse, à l’annonce des résultats électoraux. Nous reproduisons également ci-dessous, l’article que vient de publier dans Haaretz le mouvement anticolonialiste israélien Gush Shalom, qui montre que certains israéliens ne pratiquent pas le « bourrage de crâne » concernant le Hamas.

Naplouse, le 26 janvier 2006 au matin :

Youssef Haji nous fait part des résultats suivant : « Tous les indicateurs convergent pour dire que le Hamas a eu 75 sièges sur les 132 du conseil législatif. Sur les 12 sièges députés qui sont dévolus à Naplouse même, 9 reviendraient au Hamas. Pour Tulkarem 3/3, à Tobas 1/1, Selfit 1/1, Hebron 9/9, Nord de Gaza 5/5, Gaza 8/8, Ramallah el Bireh 4/5, Beit Lahm 2/4, Jenine 3/4."

"A chaque fois que les américains, israéliens et européens, menacent de couper les aides, cela ne fait que pousser une large partie des palestiniens à voter Hamas, car nous ne sommes pas des mendiants, mais un peuple qui souffre mais ne se soumet pas", commente un enseignant de Balata.

"Ce qui me fait rire, ce sont les déclarations israéliennes qui disent « on ne va pas négocier avec les palestiniens », comme s’ils négociaient avant avec les Palestiniens de l’Autorité..", dit un étudiant qui se déclare de gauche.

Ahmed, militant des droits de l’homme, me lance : "Tu ne connais pas la meilleure : hier, dans les groupes d’observateurs, il y avait une délégation tunisienne et un autre Egyptienne ! J’ai failli avoir une attaque cardiaque. Comment les gouvernements égyptien et tunisien, champions des élections truquées, peuvent-ils envoyer des observateurs ?"

"Pour obtenir un kilo de tomates, il faut au moins 6 mois de travail ; mais la gauche et le Fatah sont tellement au chaud dans leurs bureaux gouvernementaux ou non gouvernementaux, qu’ils ont oublié que des élections ne se préparent pas deux mois avant le scrutin", explique un agriculteur palestinien de Akraba, un bourg rural de la région de Naplouse où la liste "Changement et Rénovation " apparentée au Hamas a devancé la liste du Fatah.

Le sentiment général à Naplouse est que ces élections sont une leçon de démocratie pour le monde arabe et que le Fatah et la gauche vont certainement devoir changer de pratiques après ces résultats et être plus proches des préoccupations des gens.

Youssef Haji en direct de Naplouse, jeudi matin 26/01/05

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Publication de Gush Shalom dans Haaretz du 26 janvier 2006

« ET MAINTENANT, AVEC LE HAMAS EGALEMENT ! »

« Avec l’entrée du Hamas au parlement palestinien, et peut-être dans le gouvernement palestinien, se présente une nouvelle opportunité historique d’inclure ce mouvement, ses dirigeants, membres, sympathisants, et électeurs, dans le processus de paix. Tout accord de paix qui sera obtenu n’en sera que plus fort et plus durable.

Tout groupe palestinien qui discute avec le gouvernement israélien reconnaît de ce fait l’Etat d’Israël en pratique.

Dans le passé, cela s’appliquait à l’OLP. Cela s’applique désormais de la même manière au Hamas. »

Gush Shalom Traduction par CAPJPO-EuroPalestine

Texte en anglais :

AND NOW - WITH HAMAS, TOO !

With Hamas entering the Palestinian parliament, and perhaps the Palestinian government, there presents itself a historical opportunity to include this movement, with its leaders, members, sympathizers and voters, in the peace process. Any peace agreement so reached will be stronger and more durable.

Every Palestinian group that talks with the Government of Israel does thereby recognize the State of Israel in practice.

In the past, that applied to the PLO. The same way, it applies now to Hamas.

03-5221732 Please help us by sending donations to P.O.Box 3322, Tel-Aviv 61033, Phone 972-3-5221732. www.gush-shalom.org Requests for information about current actions : [email protected]


publié le jeudi 26 janvier 2006


l'Association CAPJPO-EuroPalestine; : [www.europalestine.com]
siryne
s
26 janvier 2006 21:53
Salam Zack ,


Justement , c'est pour qu'il faut preciser , car la propagonde sioniste à deja commencer pour les accuser du pire .
siryne
Z
26 janvier 2006 22:04
Citation
siryne a écrit:
Salam Zack ,


Justement , c'est pour qu'il faut preciser , car la propagonde sioniste à deja commencer pour les accuser du pire .

Leur dirigeant et leur porte parole sont tres fort...J'ai vu leurs interviews sur Arte et ils s'en tirent tres bien mais face a la propagande sioniste , c'est sur que c'est chaud confused smiley
$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ Le texte que je viens de taper a porté plainte :S $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$
s
27 janvier 2006 01:38
une révolte dans un vote


Le peuple palestinien a fait montre de son indépendance, à défaut d’avoir un état . Il est allé au vote de façon massive , autant qu’il a pu le faire en dépit des barrages militaires . Les décennies de lutte pour sa survie lui ont forgé une âme passionnément rebelle aux injonctions des alliés de son oppresseur et occupant.
Il le sait dans sa chair et sa terre. L’engagement de l’OLP dans le processus d’Oslo fut un des leurres les plus réussis du colonialisme sioniste. Entre 1990 et 2000 la population des colonies est passée de 76 000 à plus de 380 000 , et la saisie des terres palestiniennes s’est accrue sans précédant. C’est depuis cette période de promesse de paix que furent construites les premières routes de contournement qui vont commencer de morceler le paysage et les 22% résiduels de la Palestine historique. Alors que les négociations dès leur initiation avaient admis la nécessité du gel de l’expansion territoriale israelienne au dépens des Territoires Palestiniens. C’est de cette époque que datent les deux citations de deux chefs d’état israeliens. Rabin, le prix Nobel de la paix recommandaient aux vertueux soldats de son armée de briser les os des Palestiniens. Sharon , alors ministre des affaires étrangères , incitaient les fous de Dieu juifs débarqués de Brooklyn ou d’Odessa de se saisir du plus grand nombre possible de collines en Cisjordanie.

Depuis lors, l’appareil de l’autorité palestinienne était dévolu à assurer la sécurité et la protection de l’Occupant.

Ce 25 janvier 2006 , après qu’ils aient offert à l’Occident comme président de l’Autorité Palestinienne celui qui agréait au Likoud il y a un an, les Palestiniens disent leur satiété d’être le peuple dont le pays a effectivement été rayé de la carte du monde , avec les complicités des différentes puissances, et auquel est appliqué le qualificatif de terroriste quand il s’efforce de s’opposer à encore plus de spoliation.(1) Les Européens devraient comprendre que la seule exigence implicite d’ un peuple sous occupation militaire , c’est la reconnaissance de son droit. L’urgence des urgences c’est remettre à l’endroit les principes élémentaires qui régissent les relations internationales : application des résolutions de l’ONU, toutes entières et sans délai. Les entraves à la vie des Palestiniens rendent dérisoires voire irresponsables ou cyniques les prétendues aides . L’occupant détruit toutes les infrastructures , sépare un paysan de ses champs, les écoliers et les étudiants de leurs lieux d’étude. Les Palestiniens ne demandent à personne la charité, ils revendiquent la justice. Maintenant qu’ils se sont prêtés avec complaisance à cette élection , alors même qu’ils ne sont pas dupes de son effet sur leur situation d’assiégés et de prisonniers, faut-il que en venir à dissoudre leur peuple sous prétexte que les représentants qu’ils se sont choisis ne conviennent pas aux Occidentaux?

Cependant des changements s’opèrent depuis l’invasion de l’Irak dans ce monde réputé unipolaire. La première puissance du monde a dévoilé son impuissance à maîtriser la résistance irakienne, et de là , il apparaît une chance pour la fin des occupations et des usurpations.

(1) Menahim Begin est le premier terroriste au monde à être devenu premier ministre. Il a été le maître d’oeuvre direct de l’attentat à la bombe de l’hôtel King David qui a coûté la vie à une centaine de personnes en 1946 dont 70 britanniques. Yitshak Rabin a été l’un des deux assassins du représentant de l’ONU en Palestine encore mandataire en 1947 le comte Bernadotte, il devint également premier ministre.
siryne
m
27 janvier 2006 09:22
Salaam Zack,

>>>>>>>>>>>>mais face a la propagande sioniste , c'est sur que c'est chaud


Le vrai ennemi ce n'est pas la propagande sioniste. Les sionistes sont ideolgiquement faibles car leur theorie est fondamentalement raciste et inhumaine.

Le vrai ennemi c'est les stupides facilement influences par la propagonde sionniste.


D'ailleurs les sionistes se rendent compte que enfin de compte ils ont obtenu absolument aucune concession du peuple palestinien car tout accord passe signe avec des representants non elus est sans validite historique.

Ce n'est que maintenant que des vrais negotiations puissent commencer.

J'espere que l'economie et la distribution egalitaire des richesses est l'agenda numero 1.
k
27 janvier 2006 11:12
selaam

aujourd'hui un debat sur la chaine al-mustakila sur les elections palestienne.

en gros la question était la suivante pour tous les intervenants aux telephones du monde arabe.

pourquoi les palestiniens sous occupation isrealienne ont pu engager aujourd'hui des elections libres et transparente alors que les autres pays arabe avec leur independance et integrité territorial n'ont pas d'election libre et tranparente?



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/01/06 11:14 par biggie.
m
27 janvier 2006 16:56
Salaam biggie,

>>>>>>>>>>>>>>alors que les autres pays arabe avec leur independance et integrité territorial n'ont pas d'election libre et tranparente


Car dans les pays arabes il ya les laiques fanatiques qui se croient plus intelligents que le peuple. Il adorent s'ingerer comme des insectes pour soit annuler les elections si ils la jugent detrimente a leurs interes soit ils l'organisent meme pas sous pretexte que le peuple n'est pas pret pour la democratie... C'est ces non democrates qui sont un danger pour la liberte.

D'ailleurs meme chez les palestiniens, il ya eu une frange laico-fanatique qui a voulu retarder les elections mais la voix de la sagesse l'a finalement reporte.

Hamas a maintenant jusqu'aux prochaines elections pour faire preuve de son talent et c'est ainsi que les democrties se construisent. Dans les pays arabes il faut attendre qu'il ya une elite capable de comprendre que la democratie ne tombe pas du ciel mais a travers le processus du respect ABSOLU du choix du peuple. Pour l'instant il faut admirer les Ben Ali et les Moubaraks avec le score de 99%.
s
27 janvier 2006 18:28
Le Hamas, parti du peuple

L’islamisme radical est-il soluble dans la démocratie ?

C’est en quelques mots la question que l’on doit se poser à la suite des résultats des dernières élections législatives en Palestine. La réponse est assurément oui. Les deux derniers exemples de ses proches voisins le démontrent.

La Turquie a vu, la première, des islamistes investis de pouvoirs législatifs allant jusqu’à la direction du pays, puisque le premier ministre actuel est issu des rangs du parti ayant gagné les dernières élections. On a de suite parlé d’islamistes modérés comme si ce syllogisme, voire cet oxymore, allait, tel un nuage de fumée, détourner le regard de ceux qui ont peur de l’Islam. Cela n’a pas empêché le gouvernement turc de faire des réformes et de commencer à se mettre aux normes contemporaines en matière d’économie de marché. Parallèlement, les thèses fondamentalistes du parti islamiste au pouvoir ont fondu comme neige au soleil, tout en gardant une emprise forte dans les traditions et la culture turque. Mais entre religion et tradition il y a un pas qu’il ne faut pas franchir, sous peine de dire n’importe quoi.

Au Liban, le Hezbollah, vilipendé par l’Occident, parti terroriste pour les uns, résistants pour les autres, a néanmoins gagné ses lettres de noblesse sur le champ de bataille en finissant par être le premier groupe militaire arabe à faire plier Tsahal. Lorsque Barak décida de quitter le Liban Sud ce fut une victoire éclatante pour le Hezbollah. Victoire aussitôt reconduite dans les urnes quelques mois plus tard, donnant ainsi une légitimité toute neuve à un parti, dit « des fous de Dieu ». Cheikh Hassan Nassrallah a su très habillement moderniser son parti, déposer les armes et « recycler » sa milice en garde-frontière. Désormais, les actions du Hezbollah ne sont plus uniquement militaires, mais sociales et civiles -ce qu’elles étaient aussi par le passé, mais ce que personne ne semblaient voir- et c’est un parti politique comme un autre.

Hamas vient de gagner les élections et d’entrer en force au parlement palestinien en obtenant la majorité absolue. Il n’y a donc pas lieu de crier au loup comme s’en étrangle papy W. Bush. Désormais, investi d’un mandat civil, le Hamas peut donc avoir pignon sur rue, tout comme le Likoud qui n’est rien d’autre que la façade politique de feu l’Irgoun et autres groupes terroristes sionistes (qui ont, eux aussi, en leur temps, tués civils innocents et autres militaires britanniques).
Il n’est pas très difficile de faire le pari que les brigades Ezedin al Kasam seront, à terme, cantonnées dans un rôle purement symbolique, sorte de poil à gratter que l’on brandira comme une menace possible contre les assassinats ciblés des dirigeants s’ils continuent à se perpétrer. Car, désormais, tuer un élu du Hamas sera un crime qu’Israël ne pourra plus dissimuler sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Car tout résistant est un terroriste pour celui qu’il combat, et ne l’est plus dès lors que la société civile le mandate pour le représenter au sein d’organes représentatifs.

Feu le Fatah n’aura qu’à pleurer sur lui-même et sur les systèmes maffieux mis en place par une administration corrompue jusqu’à la corde.

Longue vie au peuple de Palestine et fasse que le Hamas puisse trouver en son seing la force nécessaire pour mener à bien son mandat dans le respect des hommes de bonne volonté, et non dans une stricte application d’une charia pas toujours interprétée à bon escient.

Francois Xavier
siryne
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