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Quand France 2 recycle les rebuts de la télévision suisse
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25 novembre 2004 14:11
salam, bonjour, smiling smiley

Quand France 2 recycle les rebuts de la télévision suisse
A propos d’un « reportage partial » de Mohamed Sifaoui sur Tariq Ramadan
Par Vincent Geisser
jeudi 25 novembre 2004


Le 24 septembre 2004, la Télévision suisse romande (TSR) décidait de déprogrammer un reportage de Mohamed Sifaoui consacré à l’islamologue Tariq Ramadan. La principale raison invoquée par le chaîne publique helvétique est le caractère « partial » du documentaire et son absence totale d’objectivité. Or, quelques semaines plus tard, surfant sur la vague du sensationnalisme de la « menace islamique », l’émission phare de France 2, Envoyé spécial, récupère ce « procès-reportage » à la charge de T. Ramadan qui devrait, en principe, être diffusé le 2 décembre prochain. Au regard de cette décision de la rédaction de France 2, deux interrogations nous viennent immédiatement à l’esprit. La déontologie journalistique n’aurait-elle pas la même signification de part et d’autre des Alpes ? France 2 se serait-elle spécialisée dans le recyclage médiatique des reportages sécuritaires, dignes des « services policiers » des régimes autoritaires du Monde arabe et d’ailleurs ? Le médiateur de la chaîne publique nous apportera t-il des réponses ?.


Que Mohamed Sifaoui, ce journaliste « très spécial », se lance aujourd’hui dans un « procès-reportage » contre l’islamologue Tariq Ramadan, n’étonnera personne. Depuis quelques années, tant dans les médias audiovisuels que dans la presse écrite, ce registre sécuritaire s’est largement banalisé, devenant même un genre dominant. Dans une précédente étude, nous avions ainsi mis en évidence l’émergence dans le paysage médiatique français d’une « expertise de la peur » qui, sous couvert de scientificité et de rigueur journalistique, véhicule les pires clichés et fantasmes sur les associations et personnalités musulmanes de l’Hexagone. Jouant très largement sur le registre émotionnel, ces nouveaux apprentis sorciers du journalisme contribuent à légitimer une lecture caricaturale de l’islam européen, directement importée du bled et largement influencée par les régimes autoritaires : « au-delà des registres émotionnel et victimaire, c’est une véritable idéologie de combat qui transparaît dans leurs propos : les essayistes algériens sont des ‘éradicateurs’ qui s’assument sans complexe : en janvier 1992, ils avaient justifié l’arrêt brutal du processus électoral en Algérie au nom de la préservation de la ‘démocratie’. Aujourd’hui, ils s’attaquent systématiquement à tous ceux qui osent critiquer les très graves violations des droits de l’homme commises par l’armée algérienne pendant la guerre civile. La virulence de leur discours rejoint parfois celle de leurs ennemis, les islamistes radicaux [...]. Plus grave encore, ces auteurs ont en commun d’observer un silence complet sur la manipulation de la violence islamiste par les services secrets algériens, pourtant aujourd’hui largement établie, qu’il s’agisse des massacres commis par le GIA contrôlés par la Sécurité militaire ou des attentats de 1995 en France »1.


Mais ne nous y trompons pas : cette relation entre les régimes autoritaires du Monde arabe et les « nouveaux journalistes sécuritaires » n’est pas simplement théorique. Nombreux parmi eux entretiennent des rapports très étroits avec les services de sécurité du Maghreb, travaillant ainsi à la commande. De ce point de vue, Mohamed Sifaoui, auteur du reportage sur Tariq Ramadan, est un « cas d’école » (on devrait plutôt dire un « cas de service ») : ancien pigiste dans des quotidiens algériens (Horizons, Le Soir d’Algérie, L’Authentique...), totalement inconnu des milieux journalistiques algérois, il fait sa « percée médiatique » à la faveur d’un rapprochement avec les services de sécurité et de certains généraux. Bien qu’il n’ait jamais appartenu directement au Département algérien des Renseignements et de la Sécurité (DRS), il s’en serait progressivement rapproché pour des raisons du pur opportunisme professionnel. Dans un article relativement récent, Hichem Aboud, auteur de La Mafia des généraux, lève d’ailleurs certaines zones d’ombre sur les méthodes sécuritaires de ce journaliste « très spécial » : « Comment un réfugié politique [Mohamed Sifaoui] publie un livre2 qui encense le pouvoir et s’érige en défenseur zélé de ces généraux qu’il pourfendait dans ses discussions en privé et dans la version initiale de La Sale Guerre ? Comment un réfugié politique, opposant au régime par définition, jouit-il des largesses de la télévision algérienne connue pour être un instrument entre les mains des généraux mafieux ? Le peu de doute qui restait pour ceux qui hésitaient à voir en Mohamed Sifaoui le parfait agent envoyé par le Département des Renseignements et de la Sécurité (DRS) du général Tewfik, pour infiltrer les milieux de l’opposition en exil est levé pour beaucoup d’observateurs [...]. Et pourtant, Mohamed Sifaoui n’a jamais été un agent du DRS. On ne lui a jamais fait signer un dossier d’agent [...]. Sifaoui, comme beaucoup d’autres journalistes, était fasciné par ce monde mystérieux du renseignement et de l’espionnage. Pour connaître de près cet univers, il se lia d’amitié avec un journaliste dont le frère était capitaine au DRS. A la faveur de ses activités journalistiques il pensait trouver la brèche pour se rapprocher des services de renseignements militaires »3.

[oumma.com]

tawmat smiling smiley
l
25 novembre 2004 17:43
Bonsoir,

Avec Arlette Chabot à la tête de la rédaction de France 2, celle-là même qui a maintenu Mazerolles et Pujadas - les suppôts de Sarkozy - malgré leurs bourdes, plus rien ne m'étonne... sad smiley
________________" Etre libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut. " Jean-Paul Sartre, Situations I
 
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