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le putsch de 72
K
13 mai 2008 11:14
Un version de Tel Quel numéro 129, un peu vieux le numéro mais ça mérite une petite lecture..

Hassan II en a réchappé de justesse. 32 ans plus tard, des témoins clés ouvrent des pages inédites sur le deuxième coup d’État essuyé par la monarchie. Cette fois, c’était Oufkir. Par Driss Ksikes et Karim Boukhari

Base aérienne de Kénitra : Tout a commencé ici


(© Tarik Éditions)
La légende veut que le roi ait survécu au coup de 72 grâce à sa "baraka". Une version qui ne résiste pas aux faits. Grâce à des témoignages inédits, TelQuel reconstitue avec précision le film des évènements. Par Karim Boukhari et Driss Ksikes


Hassan II est à Paris depuis le 26 juillet. Un Boeing 727 britannique, fraîchement acquis par la RAM, le conduira au royaume, dans l’après-midi du mardi 16 août 1972. Le roi est attendu, tout particulièrement par trois hommes : le général Mohamed Oufkir (ministre de l’Intérieur et ministre de la
Défense), le lieutenant-colonel Mohamed Amekrane et le commandant Louafi Kouéra. Depuis une semaine déjà, le trio a mis au point un scénario de coup d’État, dont l’amorce serait l’attaque de l’avion royal. "Je l’attends avec tous les moyens. Faites le nécessaire pour détruire le Boeing", dit Oufkir, alors homme fort du régime, à ses deux complices dans une soirée privée qui a eu lieu le 9 août. L’idée d’une attaque aérienne avait déjà été envisagée à l’aller. Un plan avait même été arrêté. Quatre avions d’escorte, armés de bombes et de roquettes devaient être stationnés à Tanger pour "intercepter" le roi au vol. Mais à la dernière minute, et contre toute attente, Hassan II décide d’abandonner l’avion pour emprunter un itinéraire surprenant : le train jusqu’à Tanger, le bateau jusqu’en Espagne, puis l’avion pour atterrir à Paris. L’étrange prémonition de Hassan II n’a fait que retarder l’échéance. Le projet de l’éliminer, en faisant appel à l’aviation militaire, était solidement ancré dans la tête d’Oufkir, depuis le 11 juillet 1971. Ce jour là, Amekrane, pris à part par Oufkir au lendemain du putsh raté de Skhirat, lui souffle (involontairement ?) l’idée : "Vous le savez, mon général : je dispose d’avions supersoniques de combat, d’un armement sophistiqué et d’un personnel qualifié. Sachez-le, si j’avais voulu fomenter un coup d’État, je l’aurais organisé moi-même". Le déclic se produit, alors. Oufkir, caressant le dessein d’éliminer Hassan II, venait d’en trouver le moyen : couvrir Amekrane et obtenir en échange sa collaboration à un coup d’État à partir de la base aérienne de Kénitra, fleuron des Forces Royales Air (FRA), dont il est le commandant. Avec un Amekrane, connu pour sa probité morale, le général s’offre une nouvelle virginité auprès d’officiers et de sous officiers qui ne le portaient pas dans leur cœur. Multipliant ses visites et ses largesses vis-à-vis du personnel de la base, Oufkir tente de redorer son blason, sans perdre de vue son objectif. Il va jusqu’à visionner sur place un film sur les nouvelles acquisitions qui font la fierté de l’armée de l’air, les avions de combat américains F5. Anecdote symbolique rapportée par le capitaine Ahmed El Ouafi, chef des moyens techniques : "Un jour, Oufkir est venu à mon bureau, accompagné du colonel Hosni Benslimane (à l’époque gouverneur de Kénitra) et d’autres hauts gradés de l’armée. Ils voulaient en savoir plus sur ces F5 qui devaient remplacer les MIG russes. Au moment où j’allais en parler, le portrait encadré de Hassan II s’est décroché du mur pour tomber par terre. Étrange coïncidence". Oufkir n’a pas de mal à convaincre Amekrane de détourner les F5 pour les besoins du coup d’État. Amekrane, aux intentions régicides bien établies, met au parfum son acolyte et adjoint, Kouéra. Malgré la confidentialité de rigueur, le coup d’État est un secret de polichinelle. Plusieurs cercles politiques, UNFP notamment, et militaires, se doutaient bien que "le duo Oufkir-Amekrane manigance quelque chose" (voir p 34-35). Un coup d’État pendait au nez de Hassan II. Restait les questions : où, quand et comment ?

Le matin des préparatifs (8h-14h)

Une réunion impromptue a lieu à l’état-major des FRA à Rabat le 16 août à 8h. Conduite par le colonel Hassan Lyoussi, elle a pour ordre du jour d’entériner des affectations tactiques adoptées précipitamment à la veille du coup d’État. Après que Amekrane ait été promu officiellement numéro deux des FRA, que Kouéra l’ait remplacé à la tête de la base de Kénitra, c’est au tour des subalternes de procéder au jeu des chaises musicales. Les permutations décidées au pied levé n’ont qu’un but, écrira plus tard El Ouafi, celui de "neutraliser (les officiers) et d'empêcher les autres bases aériennes de pouvoir réagir à temps aux évènements". Dans l’intervalle de la réunion, Amekrane, visiblement excité, est accroché à son téléphone avec à l’autre bout du fil le général Oufkir.
K
13 mai 2008 11:15
(..suite)
Les deux hommes s’inquiètent de l’heure d’arrivée de l’avion royal et mettent au point les dernières retouches à leur plan d’action.

L’attaque du Boeing se fera par une vraie-fausse escorte menée par six chasseurs F5 devant décoller de Kénitra. À l’aller, déjà, Lyoussi, patron de l’aviation militaire, leur avait suggéré d’organiser "une escorte armée qui survolerait le bateau royal", nous apprendra Amekrane lors de son procès. Mais le plan n’a finalement pas été retenu. Au retour, le trio l’attend de pied ferme. Première surprise déjà, le roi a décidé la veille (autre prémonition ?) de faire escale à Barcelone. Kouéra, absent de la réunion de Rabat, cherche par tous les moyens à déterminer le programme de vol du 727 royal. Amekrane surprend son petit monde et se pointe à la base, alors qu’il n’en est pourtant plus le commandant direct. "Vous croyez que vous vous étiez débarrassés de moi à jamais, dit-il en s’adressant à ses subordonnés. Eh bien, détrompez-vous ! Je prends le commandement de la base aujourd’hui et c’est moi qui dirige les opérations". Amekrane va jusqu’à refuser de piloter l’un des F5, comme l’avait souhaité initialement Oufkir, pour rester maître au sol via la tour de contrôle de Kénitra. Autour de lui, les officiers s’affairent. Ils ne sont pas tous dans les secrets des dieux. Le capitaine Salah Hachad dirige, en sa qualité de chef des opérations, le briefing relatif au plan de vol de l’escorte (cinq F5A monoplace et un biplace F5Cool. Il ne se doute pas de la suite des événements et il n’est pas le seul. Il assiste, impuissant, aux aménagements inattendus opérés par ses supérieurs. Le capitaine Larabi Hadj, initialement prévu dans l’escorte, est remplacé, sur ordre d’Amekrane, par le lieutenant Abdelkader Ziad. Une anecdote historique explique pourquoi ses chefs ont décidé de le mettre dans la confidence : en 1958, Ziad avait refusé de participer à l’opération menée par Hassan II et Oufkir contre les Rifains. Le deuxième changement est plus surprenant. Trois des F5A devant assurer la mission d’envol de l’escorte royale sont armés. Pourquoi ? Amekrane explique à ses officiers interloqués que "dorénavant, toutes les escortes seront armées. C’est la règle". Connaissant le côté droit, rigoureux, voire rigide de l’homme, son explication paraît plausible et ne suscite aucun atermoiement. Mais pourquoi trois seulement sur les six F5 affrétés pour la mission ? "C’est pour ne pas éveiller la suspicion des Américains (présents en force à la base de Kénitra)" (lire p 34-35).

L’opération Boraq (14h-17h)
Oufkir est en contact avec les deux tours de contrôle, de Kénitra et Rabat Salé, également tenue par des militaires (aujourd’hui encore, d’ailleurs). Amekrane attend plus de précisions sur l’heure de décollage du Boeing, en provenance de Barcelone. Le lieutenant M’barek Touil, tenu à l’écart de la conspiration, avait désarmé les avions stationnés sur la piste la veille. Pris de court, ses chefs lui ordonnent d’en superviser le réarmement par des canons 20 mm. Amekrane racontera plus tard au tribunal qu’Oufkir n’avait donné son feu vert pour l’armement que la veille du putsch (le lundi 15 août). Le chargement des canons se fait alors dans la précipitation. L’heure exacte du décollage du Boeing étant restée en suspens, Kouéra entre en contact avec la tour de contrôle de Barcelone pour en avoir le cœur net, avant de prendre place dans son F5. Prennent part à l’escadrille baptisée "Boraq", outre Kouéra, les lieutenants Ziad et Boukhalef dans les F5 armés, Hachad, flanqué par Doukkali, s’installe dans le F5B, tandis que Dahhou et Benboubker ont droit à des F5A non armés. À 15h40, les F5 reçoivent l’ordre de décoller. Amekrane demande un transistor pour "vérifier si, comme prévu par Oufkir, la musique de la marche militaire signifiant l’avènement de la république allait être diffusée sur les ondes", confiera-t-il plus tard en prison. Circonspect, il reste en attente. L’adjudant-chef Magouti réceptionne quelques minutes plus tard le message télégraphique confirmant que le Boeing a bel et bien décollé. À 16h, l’escorte, arrivée à hauteur de la région de Tanger, n’a toujours pas repéré l’avion royal. "Nous allons opérer une reconnaissance plus large, peut-être a-t-il (le roi) changé de cap", s’impatiente alors Kouéra par radio. Le commandant ne croit pas si bien dire. Hassan II venait, en effet, d’ordonner à son pilote, Mohamed Kabbaj, de "survoler le plus longtemps possible le territoire espagnol", comme il le dira plus tard dans ses mémoires. À 16h20, Dahhou s’écrie "Taleho", expression américaine voulant dire que "la cible est repérée". Le Boeing est enfin visible. Les F5 font leurs manoeuvres pour se mettre à son niveau puis l’encercler. Les six chasseurs se scindent en deux groupes. Les 3 armés entament une "noria" (passes de tir air-air), qui fait croire à une "acrobatie visant à épater le roi".
K
13 mai 2008 11:19
Kabbaj, pour sa part, est surpris. "Éloignez-vous. Sa Majesté n’a pas demandé d’escorte", lance-t-il à la radio. L’appel est vain et le roi se rend à l’évidence. Ce n’est pas une escorte mais un traquenard. Kouéra ouvre le bal. Mais, surprise, son canon est bloqué. On l’entend à la radio pester contre sa machine, vraisemblablement mal armée au sol. Ziad enchaîne sans grande réussite. Boukhalef prend le relais et réussit d’emblée à toucher l’un des trois réacteurs du Boeing. Hassan II tente la ruse : "Dis-leur d’arrêter de tirer. Dis-leur que le roi est touché et que tu es blessé", ordonne-t-il à Kabbaj. Ce dernier réplique : "Pas de bluff. Attention, ils sont en train de nous écouter". Kouéra, dans l’incapacité d’activer son canon, s’affole et décide de faire le kamikaze. "Adieu mes amis, je fonce pour la patrie", entend-on à la radio. Il pique vers le Boeing, mais le rate de près. Comment cela a-t-il pu être possible ? Kouéra hésite-t-il au moment où Ziad lui apprend, in extremis, qu’il a encore des munitions ? L’explication est plus technique. Instinct de survie oblige, il actionne le siège éjectable avant le crash souhaité. Conséquence, "devenu plus léger, son F5 change de profil aérodynamique et bascule sous l’avion", se rappelle l’un de ses compagnons au vol. Kouéra atterrit ainsi en parachute, près de Souk El Arbaâ où il sera immédiatement intercepté par la gendarmerie. Dans le ciel, Boukhalef revient à la charge et endommage un deuxième réacteur, d’où sort une fumée épaisse qui lui permet de sursauter, "ça y est, je l’ai eu". L’avion perd quelque peu d’altitude. Kabbaj fait une entorse à la règle. Il tente de rallumer un réacteur qui a pris feu. Dernière tentative, avant d’entamer l’atterrissage à Kénitra, Boukhalef largue son réservoir central de kéroséne sur le Boeing. Peine perdue. Le Boeing en fumée survole la piste de Kénitra à très basse altitude. Kabbaj, encore une fois, enfreint le code de l’aviation. "Il a laissé croire qu’il allait atterrir à Kénitra avant de reprendre son envol pour pousser jusqu’à Rabat-Salé. Par cette manœuvre, qui a fini par payer, il aurait pu provoquer un affaissement et un crash de l’appareil", commente un connaisseur du dossier. L’opération Boraq s’achève sur un échec. Certes, la radio n’a pas diffusé la musique militaire attendue. Et l’avion royal a survécu aux assauts de son escorte. Mais, Amekrane n’a pas encore désespéré. De toutes les façons, dira-t-il aux siens, "si on l’a raté au ciel, Oufkir finira le travail au sol, à Rabat". Et pour en avoir le cœur net, il ordonne au sergent chef Mouhaj d’aller s’enquérir de l’état du Boeing et du sort réservé à ses passagers.

Sauve qui peut (17h – minuit)

À l’aéroport de Rabat-Salé, le roi, absent depuis 20 jours, est attendu par une brochette de ministres, hauts gradés de l’armée, dont Driss Benhima (il remplacera, dès le lendemain, Oufkir, en qualité de chef d'état-major), et autres commis d’État, ignorant presque tous ce qui s’est tramé. Quand l’avion, en fumée, apparaît dans le ciel, Oufkir, alors à la tour de contrôle, a juste le temps de prendre une décision capitale. Il a à sa disposition sur place tout un bataillon de l’armée de terre, dirigé par le colonel Oubejja, et prêt à intervenir pour faire abdiquer le roi. Mais le général, comme un esclave devant son maître, se fait petit. Il donne congé à son bataillon et file à l’anglaise. Réflexe d’homme de sérail, il décide de jouer à l’innocent, appelle à la tour de contrôle de Kénitra pour avoir les noms des officiers sur place et donne déjà consigne au général Benabdeslam d’aller "égorger ces mutins qui ont osé s’attaquer à Sa Majesté". À quelques kilomètres de là, les pilotes des F5 viennent d’atterrir. À la tour de contrôle, l’ambiance est mitigée. Dans l’incertitude quant à l’issue finale du coup d’Etat, des officiers crient : "Vive la république". Au sol, les pilotes se renvoient pourtant les accusations. Déjà les raisons d’un échec de plus en plus probable commencent à être énumérés : des pilotes pas suffisamment entraînés sur les opérations de tir air-air ; des techniciens, pas du tout mis dans le secret et qui ont mal armé les canons ; des viseurs fixes compliquant la tâche des tireurs (cet argument avait pourtant été avancé par Amekrane pour signaler les limites des F5, mais Oufkir n’en avait pas tenu compte) ; des armuriers qui auraient même, rapporte El Ouafi, "mis des canons d’instruction à la place de canons de guerre"., etc. Tout le monde se renvoie les accusations, parce que, après coup, la plupart des militaires de la base regrettent de ne pas avoir été mis au courant. "J’aurais été partant avec Amekrane, parce qu’on partageait les mêmes idéaux, mais pas avec Oufkir", confie Hachad, des années plus tard. Vers 16h50, Ziad et Boukhalef ont juste le temps de toucher le sol et de se ravitailler en munitions, pour repartir en mission à l’aéroport de Rabat-Salé.
K
13 mai 2008 11:20
(..suite)

Amekrane, en colère, tenant à cette révolution et n’ayant plus confiance en son général, les somme d’aller s’occuper eux-mêmes de "la fin de partie".
Sur place, Hassan II, conduit de force ou presque par Kabbaj à l’intérieur de l’aérogare, est toujours dans l’expectative. Dans le ciel, les tirs ont recommencé. La télévision, qui avait filmé le débarquement royal, a d’ailleurs choisi ce moment-là pour interrompre la diffusion du reportage. Hassan II est encore en danger. Comment se protéger contre une balle perdue ? Ou une nouvelle conspiration ? C’est alors que l’un des gardes du roi a une inspiration : laisser partir le cortège officiel vers le palais de Rabat et soustraire Hassan II et quelques proches pour les embarquer à bord d’une voiture légère à destination… de Skhirat. La diversion marche d’autant que la voiture emprunte des chemins de traverse, loin de la route principale. Le garde en question se trouve être Mohamed Médiouri, dont la carrière a depuis grimpé en flèche (une autre version prétend que ce serait le général Driss Ben Omar qui aurait réquisitionné une voiture civile pour l'occasion).
À 17h30, Amekrane, ne tenant plus en place, fait signe à ses subalternes de ne pas quitter les lieux, s’assure qu’un cordon de sécurité isole la base et prend un hélicoptère en compagnie du sous-lieutenant Lyazid Midaoui pour se joindre aux autres. Mais une fois arrivé à hauteur de l’aéroport de Rabat Salé, il réalise que tout est perdu. Avant de mettre le cap sur Gibraltar (il sait que le Maroc n’a pas d’accord d’extradition avec le Royaume-Uni), il lance à la radio, in extremis, que "le nom de la personne qui a monté l’opération commence par O". Le général est cuit. Doublement, d’ailleurs. Parce que Kouéra, conduit entre temps à Skhirat auprès d’un Hassan II, amer et fraîchement rescapé, subit un interrogatoire royal qui lui fait tout avouer.
Entre temps, Ziad et Boukhalef se chamaillent sur le tarmac de Kénitra. Ziad, furieux contre Amekrane qui a sauvé sa peau, somme cinq sous officiers (El Mehdi, Belkacem, Binoua, Bahraoui et Kammoun), curieux d’en savoir plus, de le suivre avec leurs F5. Il s’ensuit un baroud d’honneur, vain et intempestif, au Palais de Rabat. Les mutins faisaient, cette fois-ci, carrément fausse route.
Le soir même, Oufkir arrive au Palais estival et retrouve le roi en compagnie de Mohamed Dlimi, qui prendra plus tard sa place à la tête du ministère de l’Intérieur et Moulay Hafid Alaoui, le chambellan, qui fera dorénavant barrage au Palais. Le leader du putsch n’en sortira pas vivant. Assassiné ? Suicidé ? En tout cas, son cadavre sera retrouvé criblé de balles, transperçant son cœur, son dos et sa pupille. Ce qui n’empêchera pas Hassan II de conclure, dans ses mémoires, au "suicide" !

Les lendemains qui déchantent (17 août 1972 – 7 août 1973)
Amekrane pose son appareil en temps trouble à Gibraltar. Il ne passe qu’une seule nuit en fugue. Le Rocher est sérieusement convoité par les Espagnols. La masse de travailleurs marocains exilés sur place met à mal les autorités anglaises. Ces deniers ne peuvent hypothéquer leurs relations avec Hassan II pour un putschiste qui leur demande asile. Menotté, les yeux bandés, Amekrane est reconduit à la frontière. Tant pis pour le droit international (la femme d’Amekrane a intenté, quelques années plus tard, un procès aux autorités britanniques et a eu gain de cause). À partir du 18 août, l’ensemble des militaires interpellés subissent des interrogatoires musclés. Avant le procès, ouvert le mardi 17 octobre, les aviateurs impliqués directement dans l’attaque du Boeing sont conduits devant le roi. Ce dernier demande à Boukhalef comment il a réussi à toucher son appareil avec de si petits yeux. Il lui rétorque, rapporte Hachad : "Si j’avais été mis plus tôt dans la confidence, vous ne seriez pas descendu vivant de cet avion". Amekrane avoue, avec la même assurance et ténacité, devant la cour qu’il a effectivement "attenté à la vie du roi et comploté contre le régime". Face à lui, siégeaient aux côtés de M. Abdenbi Bouachrine, Dlimi et Skiredj, trois mois plus tôt passagers du 727 endommagé. Ils sont juges et parties. Les sentences sont sans appel. Le samedi 13 janvier 1973, 11 aviateurs (Amekrane, Kouéra, Ziad, Boukhalef, El Mehdi, Belkacem, Binoua, Bahraoui, Kammoun, Larabi et Lyazid) sont conduits à la plage de Chlihat, près de Kénitra pour être fusillés. Trente cinq officiers, internés à la prison centrale de Kénitra, iront huit mois plus tard, croupir dans le bagne de Tazmamart (lire p XX). Et les 117 autres sous-officiers sont acquittés. Depuis, un divorce irrémédiable scinde l’armée de l’air en deux familles : les bannis et les sauvés.

Suite et source
a
14 mai 2008 15:10
Merci K7al'Ras, pour toutes ces informations.
Je viens juste de finir un livre consacré à ce pan de l'histoire Marocaine.
Il s'agit du livre de Mohammed RAISS intitulé : DE SKHIRAT à Tazmamart , une rèrèrence avec celui de : Mohame MERZOUKI: CELLULE 10.
Le livre de RAISS consacre une large part à la tragèdie du putsch de 1972.

On ne peut vraiment dire que l'on maitrise les rouages de la politique Marocaine , on en peut pretendre connaitre ce que des humains peuvent faire à d'autres humains sans avoir lu ce livre.

A LIRE ABSOLUMENT.
L'editeur est AFRIQUE ORIENT
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
t
14 mai 2008 22:20
Citation
azl95 a écrit:
Merci K7al'Ras, pour toutes ces informations.
Je viens juste de finir un livre consacré à ce pan de l'histoire Marocaine.
Il s'agit du livre de Mohammed RAISS intitulé : DE SKHIRAT à Tazmamart , une rèrèrence avec celui de : Mohame MERZOUKI: CELLULE 10.
Le livre de RAISS consacre une large part à la tragèdie du putsch de 1972.

On ne peut vraiment dire que l'on maitrise les rouages de la politique Marocaine , on en peut pretendre connaitre ce que des humains peuvent faire à d'autres humains sans avoir lu ce livre.

A LIRE ABSOLUMENT.
L'editeur est AFRIQUE ORIENT

Permets de te corriger smiling smiley

Les livres de Merzouki et Raïss ont été écrit sur le putsch de Skhirat (9 juillet 1971), dont les auteurs étaient des acteurs (d'ailleurs ils ont le sang de citoyens marocains sur leurs mains), par contre le putsch de 1972 (appellé Opération Boraq) est complétement différent dans ce mode opératoire, d'ailleurs tu peux lire un boquin excellent écrit par El Ouafi (si je me rappelle bien il s'appelle "Opération Boraq"winking smiley, que j'ai lu y a quelques années, et dont l'auteur reconnait son erreur professionnel (contrairement aux 2 autres cités aupravant qui ont surfés sur la vague droits de l'homme pour gagner des sous smiling smiley

Sinon, on aimerait lire l'avis ou l'analyse de la personne qui a posté le sujet, au lieu de faire simplement un copier/coller

Je suis prêt à discuter smiling smiley
a
15 mai 2008 03:21
Tarik, si tu as bien lu mon intervention , j'ai bien precisé que le livre consacrait une large part au putsch de 72 et non l'exclusivité.
je ne peux accepter les insultes à peine dèguisées que tu proferes à l'encontre de ces deux personnes qui certes ont participés contraint et forcé à la tragedie de skhirat.
En aucun , ils n'avaient à subir ce qu'ils avaient à subir, s'il ya une loi dans ce pays à l'èpoque , elle devait être appliquée, or il n'en a rien été et pour peu que tu avais eu l'occasion de lire tout ce qui a été écrit et dit sur ce bagne d'un autre âge , tu n'aurais pas parlé comme tu viens de le faire.
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
t
15 mai 2008 09:29
Salam,

Acceptes ou non c'est ton problème, c'est mon point de vue... et j'estime que j’ai mes raisons de dire ce que j’avais dit….et pour les bouquins qui apparemment tu considèrent comme des paroles divines, oui je les ai lu début des années 2000 à lors sorti + les critiques d’autres personnes qui ont vécus les mêmes événements (là c’est le putsch de 1971 – Skhirat).
Et je pense que ces deux là doivent s’estimer heureux, parce que d’autres sont morts sous d’autres cieux pour des faits bcp moins graves (il ne faut pas oublier qu’ils ont le sang de citoyens marocains sur leurs mains)… et vue leurs grades, on ne peut pas me dire qu’ils sont pour rien… à moins que tu es entrain de faire l’apologie de leur crime



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/05/08 09:37 par tarik81.
a
15 mai 2008 12:04
Citation
tarik81 a écrit:
Salam,

Acceptes ou non c'est ton problème, c'est mon point de vue... et j'estime que j’ai mes raisons de dire ce que j’avais dit….et pour les bouquins qui apparemment tu considèrent comme des paroles divines, oui je les ai lu début des années 2000 à lors sorti + les critiques d’autres personnes qui ont vécus les mêmes événements (là c’est le putsch de 1971 – Skhirat).

Là en l'occurence c'est plutot toi qui fait l'apologie du crime, puisque moi je n'ai demandé que l'application d'une justice humaine et non une justice qui comdamne des personnes à des peines de prison pour les commuer en eternité si ce n'était le sacandale dèballé à travers la planete qui les avait sauvé.

Tu remtes en cause les affirmations des deux dètenus ( voir ton assertion paroles divines) soit mais tu ne peux remettre en cause tout ce que Amnesty International a dit , tout ce que les organismes humanitaires marocains ont dènoncé, tous ce que les protagonistes ont crié , tels que BiNBIN, les freres Bourquat sans parler de ceux qui ne savent ècrire et qui ont vu l'enfer sur terre dans ce bagne de triste mêmoire.
Tu vois contrairement à toi , Merzouki que j'ai eu le plaisir de rencontrer lors de son passage en France , ne garde pas cet aigreur ni cette vengeance que tu sembles prôner.
Comment peut on parler de la sorte de ces gens qu'on a enterré vivants durant plus de 18 ans ,des gens qui ont vu leurs amis mourir devant eux sans soins et surtout insulte à la religion musulmane sans enterrement selon le rite musulman.
Entteré, sans linceul, jetés dans une fosse commune sans un seul verset du coran.
Je ne sais comment on peut parler d'une tragedie comme tu le fais sans en connaitre les secrets de cette dètention.
Je te propose de relire quelqu'un qu'on ne peut taxer de protogoniste dans cette histoire, TAHAR BENJELOUN dans Cette aveuglante absence de lumière "
Que dieu te pardonne.
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
t
15 mai 2008 12:21
Que dieu nous pardonne tous

Le sujet parlait du putsch, et pas de Tazmamart, mes commentaires aussi smiling smiley
Je réitère ce que j’avais dit avant, c’est des personnes qui étaient responsables de leurs, et en faisant ce qu’ils ont fait, ils savent les conséquences que cela peut avoir par la suite… ils ne sont pas des enfants de cœur… tous comme les autres que tu as cités, les frères Boureqates, qui ont bénéficiés longtemps du système, avant de se brûler dans un conflit de clans au tête du pouvoir marocain !
J’étais toujours contre les indemnités que ces personnes reçus sur le dos du contribuable marocain… ils ont commis des fautes, et ils ont payés… point barre, pas la peine de les faire passer pour ce qu’ils ne sont pas « des héros »
a
15 mai 2008 13:28
Revenons à l'application de la justice, on ne peut transgresser les lois par abuis de pouvoir , je reitere mes dires ces gens ont été entrainés dans une spirale qui les dèpassaient.
Parles en à n'importe quel militaire et il te dira quel chatiment t'attend quand tu n'exécutes pas des ordres des plus idots soient ils.

La justice les a comndamnés, ils ont purgé leur peine alors pourquoi les avoir laissé moisir injustement dans un bagne digne d'un camp nazi.

Cela ne me dèrange pas du tout que l'état reconnaisse ses torts et les indèmnise , oh trop modestement tellement leur cassure n'a aucun prix.

Quant aux freres Bourequat , je te redemande de bien lire tous les livres sur ces tristes evenements , je pourrais te fournir la liste exhastive et tu sauras quel était leur vraie dèlit.

Dlima doit se sentir conforté en te lisant .
Citation
tarik81 a écrit:
Que dieu nous pardonne tous

Le sujet parlait du putsch, et pas de Tazmamart, mes commentaires aussi smiling smiley
Je réitère ce que j’avais dit avant, c’est des personnes qui étaient responsables de leurs, et en faisant ce qu’ils ont fait, ils savent les conséquences que cela peut avoir par la suite… ils ne sont pas des enfants de cœur… tous comme les autres que tu as cités, les frères Boureqates, qui ont bénéficiés longtemps du système, avant de se brûler dans un conflit de clans au tête du pouvoir marocain !
J’étais toujours contre les indemnités que ces personnes reçus sur le dos du contribuable marocain… ils ont commis des fautes, et ils ont payés… point barre, pas la peine de les faire passer pour ce qu’ils ne sont pas « des héros »
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
t
15 mai 2008 13:50
Citation
azl95 a écrit:
Revenons à l'application de la justice, on ne peut transgresser les lois par abuis de pouvoir , je reitere mes dires ces gens ont été entrainés dans une spirale qui les dèpassaient.
Parles en à n'importe quel militaire et il te dira quel chatiment t'attend quand tu n'exécutes pas des ordres des plus idots soient ils.

La justice les a comndamnés, ils ont purgé leur peine alors pourquoi les avoir laissé moisir injustement dans un bagne digne d'un camp nazi.

Cela ne me dèrange pas du tout que l'état reconnaisse ses torts et les indèmnise , oh trop modestement tellement leur cassure n'a aucun prix.

Quant aux freres Bourequat , je te redemande de bien lire tous les livres sur ces tristes evenements , je pourrais te fournir la liste exhastive et tu sauras quel était leur vraie dèlit.

Dlima doit se sentir conforté en te lisant .
Citation
tarik81 a écrit:
Que dieu nous pardonne tous

Le sujet parlait du putsch, et pas de Tazmamart, mes commentaires aussi smiling smiley
Je réitère ce que j’avais dit avant, c’est des personnes qui étaient responsables de leurs, et en faisant ce qu’ils ont fait, ils savent les conséquences que cela peut avoir par la suite… ils ne sont pas des enfants de cœur… tous comme les autres que tu as cités, les frères Boureqates, qui ont bénéficiés longtemps du système, avant de se brûler dans un conflit de clans au tête du pouvoir marocain !
J’étais toujours contre les indemnités que ces personnes reçus sur le dos du contribuable marocain… ils ont commis des fautes, et ils ont payés… point barre, pas la peine de les faire passer pour ce qu’ils ne sont pas « des héros »

Tu veux dire Dlimi smiling smiley... qui est mort en 1982 suite à un accident (ou lutte à la tête du pouvoir)... as u like !

C'est quoi la justice déjà ?
a
15 mai 2008 16:58
Merci d'avoir rectifié tarik , il s'agit bien dlimi de trsite memoire, qui a fait ce que personne ne peut faire sur cette terre, rèduire la taille initiale des freres Bourequat qui ont perdu plus de dix centimetres dans ses geoles , il faut le faire.

La justice est un concept simple, decider d'un jugement et l'appliquer et non le transgresser.
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
 
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