Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
La purge ? 7 ans après rien n'a changé
c
27 septembre 2006 07:32
Les derniers événements qui secouent l’appareil sécuritaire marocain jettent une énorme pierre dans le jardin de la monarchie. La voilà affaiblie là où même certains démocrates lui accordent la prééminence.

Qui se rappelle d’un Abdelali Benamor martelant que la sécurité et l’armée doivent être du ressort du roi. En recommandant la supervision par des instances élues des services de l’Etat en charge de la sécurité, l’Instance Equité et Réconciliation pourtant très officielle avait osé ce que l’intelligentsia de l’USFP n’avait osé. La monarchie en charge de l’armée, de la police et des services de sécurité en général était un fait tellement ancré dans l’esprit de l’homo politicus marocain que même les recommandations de l’IER en la matière n’ont pas été prises avec beaucoup de sérieux. Avec la succession de scandales qui vient d’éclater, la crédibilité de la monarchie en a pâti. Au lendemain des attentats du 16 mai, une sorte d’union sacrée des élites s’était formée autour du régime. Seul un Etat «fort» pouvait faire face à la menace jihadiste. Ce fut l’heure de gloire de Hamidou Laânigri. La monarchie en général était perçue comme l’ultime rempart. Et puis patatras. Le général Belbachir est débarqué du 3ème bureau des FAR, Abdelaziz Izzou, chargé de la sécurité des palais royaux, soupçonné de complicité avec les trafiquants de drogue et puis la mise à l’écart de Hamidou Laânigri, renvoyé sur une infamante voie de garage. Ces services sont-ils capables de mener efficacement la lutte contre le terrorisme ? Quels risques le régime a-t-il fait courir aux Marocains en confiant des tâches aussi sensibles à des hommes que lui-même pointe du doigt aujourd’hui ? Quel est le niveau de captation de l’appareil de l’Etat par des barons de la drogue grâce à la corruption de hauts responsables jusque dans les palais ? Difficile de répondre à ces questions. On n’a pas daigné expliquer le pourquoi du comment du départ du général Belbachir, de la disgrâce de Lâanigri , et nous en savons encore trop peu sur l’affaire Izzou. Un Abdelaziz Izzou qui aurait, selon plusieurs témoins, supervisé les tortures infligées à des suspects dans l’affaire du vol d’ustensiles des palais du roi. Rappelons pour mémoire que très vraisemblablement, ces tortures ont entraîné la mort de Hassan Zoubaïri à Marrakech. Résultat de tout cela, l’opinion publique doit faire face à l’amère réalité que la monarchie n’a cessé de bafouiller dans sa politique sécuritaire. La rotation des hommes à la tête du ministère de l’Intérieur, des services de sécurité et de la DGSN donne le tournis. La multiplication des erreurs de casting met directement en cause la capacité de jugement des hommes de la monarchie en charge de ces dossiers.

Voici venu le temps des inquiétudes, des incertitudes, des insomnies et, bien sûr, des somnifères à forte dose. La disgrâce du général Hamidou Laânigri, bien qu’elle ait été prévisible, secoue fortement le système sécuritaire de Mohammed VI. L’affaire Chrif Bin El Ouidane et Abdelaziz Izzou, écroué, révèle que le théoricien et le stratège du nouveau règne en matière du renseignement était donc mal renseigné, même sur l’un de ses proches collaborateurs et censé, de surcroît, assurer la sécurité du chef de l’Etat en personne.

Délivrance ou Humiliation
Les accointances du patron de la sécurité royale avec un narcotrafiquant ne sont pas seulement une humiliation pour le général Hamidou Laânigri mais aussi une vexation pour Mohammed VI qui est, dit-on, entré dans une colère noire après en avoir été informé. C’est ainsi que le ciel est tombé sur la tête de Laânigri. Ecarté de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), Laânigri a été affecté aux forces auxiliaires, appelées communément mroud. Une délivrance pour Hmidou ? Pas tout à fait. Car l’arrivée de Lâânigri chez les mroud, un corps moins prestigieux, ressemble plutôt à une «punition». Sadisme ? Pas du tout. Mais peut-être réalisme. Selon des proches du Palais, il s’agissait d’éviter le syndrome Basri. Car il n’était pas judicieux de jeter dans la nature un général dépité, jusqu’il y a peu dans le secret des dieux, .
Mais l’effeuillage de Laânigri ne date pas de l’épisode Bin El Ouidane-Izzou. Depuis plusieurs mois, le général savait qu’il n’était plus en odeur de sainteté. Il avait quelque peu perdu de sa superbe. On raconte que lorsque le roi a admis, dans une interview accordée au quotidien espagnol El Pais en janvier 2005, l’existence de certains abus et autres violations des droits de l’Homme après les attentats du 16 mai, Laânigri s’est senti particulièrement visé. Il a demandé et obtenu une audience au souverain. «Majesté, vous m’avez lâché», lui aurait-il dit. Malgré le «lâchage» royal, Laânigri était à mille lieux de penser alors qu’il pouvait être congédié d’une manière aussi expéditive. Quand on dure longtemps au pouvoir, on a tendance à confondre espérance de vie professionnelle et espérance de vie tout court. D’autant que ce «sous-off» avait des ambitions et un rêve : devenir le patron de la gendarmerie. Malheureusement, son appétit vorace l’a perdu et son horizon s’est assombri. Au point de craindre pour sa vie et celle de ses proches. C’est ainsi que Youssef, le fils du général Laânigri et membre du Cabinet royal, aurait été chercher un soutien auprès du Cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, prince héritier d’Abou Dhabi en visite dans le royaume fin août dernier : «nous nous sentons menacés dans notre intégrité physique. Mon père et moi sollicitons votre aide», lui aurait-il demandé en substance. Laânigri a donc vu venir sa disgrâce. Installé en grande pompe, en novembre 1999 à la tête de la DST, ce général trois étoiles sort par la petite porte, la tête basse, traînant des casseroles aux relents judiciaires. Sa chute risquerait d’avoir des répliques à répétition… La liste des accusés dans ce scandale au goût de cannabis n’est pas complètement bouclée. La machine à balancer cite des noms, un wali, un gouverneur, des députés, des hauts fonctionnaires, des hommes d’affaires et même des proches collaborateurs du roi. Assisterions-nous à une véritable purge ? Pas sûr, si on se réfère au départ de Driss Basri de l’Intérieur.

Système vermoulu
C’est pourquoi l’arrestation de Mohamed Kharraz, alias Chrif Bin El Ouidane, le 25 août à Ksar Sghir, est révélatrice. Ne serait-ce que parce qu’elle a permis de montrer jusqu’ à quel point le système sécuritaire du nouveau règne est… vermoulu.
Cela dit, les motifs officiels invoqués pour la «capture» de Bin El Ouidane sont remis en cause. «Ce nabab des stupéfiants est très connu aussi bien à Tanger qu’à Tétouan. Il gère de grands projets sur place. Il entretient de bons rapports avec toutes les autorités de la région. Je ne pense pas qu’il a été arrêté pour trafic de drogue», explique un journaliste local. Officiellement, un avis de recherche a été lancé en 2003 contre Bin El Ouidane pour son implication dans l’affaire de Mounir Erramach. «A force de le croiser, son visage nous est devenu familier. Il menait une vie normale à Tanger et circulait librement entre Sebta et Marbella», affirme cet avocat tangérois. Et d’ajouter : «Comment ose-t-on dire que ce type était activement recherché alors qu’il était libre de ses mouvement effectuait des transactions commerciales des plus légales et se faisait délivrer des autorisations pour ses nombreux projets immobiliers. Il est de notoriété publique que Bin El Ouidane est le parrain du foncier à Tanger». Sa famille va dans le même sens. Ainsi, elle soutient que son fils n’a rien à voir avec Mounir Erramach. «C’est la mafia du foncier à Tanger qui cherche à l’éliminer de la course pour l’obtention des meilleurs lots de la région, notamment autour du port Tanger Med». Cette thèse n’est pas tout à fait exacte mais elle n’est pas fausse non plus. Qui donc a peur de Bin El Ouidane? Et qui est en train de bénéficier du projet Tanger Med sur le plan foncier ? Et quel est le véritable enjeu foncier ? Ce qui a été présenté comme une grosse affaire de drogue ne serait-elle qu’un écran de fumée ?

Enjeu Foncier
L’enquête menée par la Direction de la surveillance du territoire (DST) en étroite collaboration avec la gendarmerie royale n’abordera curieusement pas ce volet. Elle limitera ses investigations aux liens supposés et avérés entre des responsables, aussi bien au niveau local qu’au central, et ce narcotrafiquant de haut gamme.
Après l’arrestation des Hmidou Dib, Rachid, Temsamani, Ahmed Al Arbiti, El Nene, Jaacoubi, Mohamed Belmokhtar, Abdelwahed Meziane Amar, surnommé le sultan du chocolat, Chrif Bin El Ouidane est devenu incontestablement le premier baron de la drogue au Maroc. Sa fortune dépasse celle de son grand concurrent Mohamed Echeeri, toujours en exercice à Tétouan. «Bin El Ouidane doit peser à peu près de 3 milliards de dirhams», nous affirme un de ses proches. L’immobilier est donc la machine toute indiquée pour blanchir une telle «surliquidité». La répression du blanchiment reste au Maroc le talon d’Achille de la lutte contre ce phénomène puisque les condamnations pour ce crime font toujours figure d'exception. Et pour se blanchir lui-même et bénéficier d’une protection qui le mettait à l’abri de la justice, Bin El Ouidane a tôt fait de comprendre que tout l’appareil sécuritaire et administratif est «achetable». C’est une question de prix. Cela va de 10 dhs à 3 millions dirhams. Du petit chaouch au haut gradé, du Merda jusqu’au préfet de police. C’est d’ailleurs ce «système de protection» qu’il va balancer à ses interrogateurs de la DST à Temara où il est actuellement interrogé. Des noms, les «locataires» de Temara, supervisés par leur patron Abdelatif Hammouchi, en auront. Dans ses aveux, Bin El Ouidane citera nommément des fonctionnaires de la police, la gendarmerie, la DST, le ministère de l’intérieur, des notables, des députés, etc. Ces noms seront d’ailleurs dévoilés par deux dépêches de la MAP. La première est tombée lundi 11 septembre, citant le ministère de l’Intérieur, rapporte que sur hautes instructions royales, Abdelaziz Izzou a été déchargé de ses fonctions du directeur de la sécurité des palais royaux et mis à la disposition de la justice, après avoir été cité dans une enquête sur un réseau de trafic de stupéfiants. Une source proche de ce dossier nous assure que le roi a été mis au courant de cette information juste après le dîner qu’il a offert au président Russe Vladimir Poutine, le 6 septembre à Casablanca. Sur ordre du roi, Abdelaziz Izzou aurait été immédiatement arrêté et livré à la DST.

Liste ouverte
Mardi 12 septembre, une deuxième dépêche de la MAP mentionnant cette fois de source proche de cette enquête donne les noms de douze responsables mêlés à cette affaire. On retiendra notamment les noms de Youssef Lahlimi Alami, commandant de la gendarmerie et fils d’Ahmed Lahlimi, haut commissaire au Plan et une des grandes figures de l’USFP, Mustapha Boukhlifi, pacha à Temara, Mustapha Lakhlioui, ex-directeur régional de la DST à Tanger. Et la liste est encore ouverte !
Avec la publication officielle des noms des accusés, le scandale Bin El Ouidane a pris un grand tournant. Il ne fallait plus que la tête du général Laânigri pour que cela commence à ressembler à une véritable affaire d’Etat. Le système sécuritaire qu’était en train de mettre en œuvre ce général, qu’on disait proche des américains, s’effondre d’un seul coup. Les premières lézardes ont déjà fait beaucoup de bruit. Et c’est loin d’être fini.

lejournalhebdo
c
27 septembre 2006 07:34
Mardi 12 septembre, une deuxième dépêche de la MAP mentionnant cette fois de source proche de cette enquête donne les noms de douze responsables mêlés à cette affaire. On retiendra notamment les noms de Youssef Lahlimi Alami, commandant de la gendarmerie et fils d’Ahmed Lahlimi, haut commissaire au Plan

Clap
g
27 septembre 2006 13:43
tu rentres de vacances crocotype ? grinning smiley

regardes là [www.yabiladi.com]
l
27 septembre 2006 15:41
Citation
crocotype a écrit:
Mardi 12 septembre, une deuxième dépêche de la MAP mentionnant cette fois de source proche de cette enquête donne les noms de douze responsables mêlés à cette affaire. On retiendra notamment les noms de Youssef Lahlimi Alami, commandant de la gendarmerie et fils d’Ahmed Lahlimi, haut commissaire au Plan

Clap

Le fils de Lâansar (un capitaine de l'armée),le ministre de l'agriculture, s'en était tiré avec 10 mois de surcis (bien que récidiviste) après un crime perpétré en conduisant en état d'ivresse et sans permis de conduire, le neuveux du général Benani (un capitaine de l'armée) pareil dans l'affaire Erramach (déclaré innocent)..Youssef Lahlimi (officier de la gendarmerie) sera bientôt proclamé innocent lui aussi par le "tribunal" par souci d'équité entre gens du "monde"..



Modifié 2 fois. Dernière modification le 27/09/06 16:13 par le citoyen.
c
28 septembre 2006 00:23
confused smiley
Citation
geng a écrit:
tu rentres de vacances crocotype ? grinning smiley

regardes là [www.yabiladi.com]
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook