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La pudeur
c
10 mai 2005 10:36
<font size="2" color="red" align="center">Définition :</font>

La pudeur est le cercle imaginaire que l'on trace autour de soi pour maîtriser l'intrusion du regard de l'autre. On ne peut pas savoir où le regard de l'autre va s'arrêter et on crée soi-même cette limite. On maîtrise le regard de l'autre, c'est une limitation de son emprise. Le but étant de se préserver un capital d'intimité. On décide de ce qui est le plus intime et à qui on veut bien le montrer. Les cas sont pathologiques, lorsque les limites du cercle nous enferment à l'intérieur et que l'on ne peut plus l'ouvrir à personne. La pudeur est la capacité d'ouvrir et de fermer soi-même cette frontière.
La pudeur n'est ni quelque chose d'inné, ni quelque chose d'acquis, c'est du relationnel. La naissance de la pudeur est une affaire de relation entre l'enfant et son entourage, une réaction à la pudeur ou à l'impudeur de son entourage.
Chacun gère la notion de pudeur à sa façon. Quelque chose peut être impudique pour quelqu'un et ne pas l'être pour quelqu'un d'autre. Mais nous sommes tous beaucoup plus pudiques que nous ne l'imaginons. Nous n'avons pas le même rapport à la pudeur suivant les âges.

<font size="2" color="red" align="center">Jouer avec la pudeur :</font>

La limite que l'on se fabrique peut être transgressée. On joue de la pudeur et de l'impudeur. Il y a des femmes, par exemple, qui achètent des jupes portefeuilles qui s'ouvrent sur leurs cuisses et qui n'arrêtent pas de rabattre le côté de la jupe, alors qu'elles auraient pu l'acheter longue et droite ! C'est comme celles qui mettent des chemisiers et qui jouent avec le bouton qui est à la naissance de la poitrine. Une femme qui est couverte de la tête aux pieds n'est pas nécessairement pudique, c'est la façon dont elle va jouer avec ses vêtements qui va révéler si elle est pudique ou impudique. Se couvrir peut vouloir dire ne pas se montrer, mais aussi décider du moment où on va se dévoiler.
La pudeur ne se rapporte pas forcément à une partie du corps mais peut être une question de circonstances. On s'exhibe dans certains cas et pas dans d'autres.

<font size="2" color="red" align="center">La pudeur corporelle :</font>

Quelqu'un qui passe sa vie à se déshabiller pour son métier, peut mettre sa pudeur ailleurs. La pudeur ne se réfère pas uniquement au corps. Les strip-teaseuses peuvent être, hors de leur milieu professionnel, d'une très grande pudeur. Leur travail légitime, en effet, la levée du voile. C'est professionnel, c'est payé, il y a une justification. Mais dès qu'il n'y a plus de légitimation, la pudeur reprend ses droits. On ne peut pas affirmer que les femmes seraient plutôt exhibitionnistes et les hommes plutôt voyeurs. La façon dont les hommes et les femmes gèrent leur rapport à leur corps est différente. Mais de manière générale, les femmes sont plus pudiques que les hommes. Notre société exige d'une femme qu'elle soit pudique et moins d'un homme. On apprend aux petites filles à s'asseoir d'une certaine façon, à être plutôt discrète...

<font size="2" color="red" align="center">La pudeur des mots :</font>

En général, les gens pudiques avec leurs corps, le sont également dans les mots. La pudeur du corps s'accompagne d'une inhibition à dire les mots du corps. On aura du mal à montrer une partie de son corps que l'on ne peut pas nommer.
La timidité est une forme de pudeur excessive. On peut dire de quelqu'un de timide qu'il est excessivement pudique. On confond souvent la pudeur avec beaucoup de choses qui ont à voir avec la pudeur mais qui ne le sont pas, comme la honte, la pudibonderie ou la timidité.
La pudeur des sentiments, des mots, ou du corps c'est un peu la même chose. Il s'agit toujours de ne pas s'offrir en totalité, d'être dans un registre de l'allusion. On laisse à désirer et on laisse entendre qu'il y autre chose derrière.
Les adolescents sont très pudiques au niveau des sentiments. Lorsqu'un adolescent est amoureux, on ne s'amuse pas à tourner en dérision l'amour qu'il éprouve pour une jeune fille.

<font size="2" color="red" align="center">Les origines de la pudeur :</font>

Beaucoup de paramètres sont à prendre en compte. La façon dont les parents ont été plus ou moins intrusifs avec l'enfant est déterminante. Si les parents ont été très intrusifs dans la vie de leur enfant, en lui disant : " tu n'as pas à te cacher devant moi, c'est moi qui t'ai fait, je t'ai torché jusqu'à 4 ans,... ". L'enfant va se construire des anticorps pour avoir de l'intimité. Ces barrières construites très tôt feront partie intégrante de la personnalité de l'enfant et il sera pudique.
Le contexte social et historique est aussi important et la pudeur n'est pas la même dans la classe ouvrière ou aristocratique, par exemple.

<font size="2" color="red" align="center">Le regard des autres :</font>

On ne sera pas pudique de la même manière suivant la personne avec qui l'on est. Lorsque l'on vit avec quelqu'un, il y a des pans entiers de la pudeur qui tombe. Dans l'idée de pudeur, il y a l'idée du " pas tout ". La totalité n'est accessible que par petits morceaux, on décidera à qui et à quel moment on va se dévoiler. Un sentiment de honte est ressenti lorsque quelqu'un dévoile quelque chose qu'il voulait garder caché. Il y a des parties du corps dont on a honte parce qu'on les trouve mal faites et mal formées. Cela peut être du à la manière dont cette partie du corps a été dévalorisée dans l'histoire personnelle de quelqu'un ou bien parce que les normes de la société ne sont pas les mêmes.

<font size="2" color="red" align="center">Ne pas imposer sa nudité à ses enfants :</font>

On peut être nu devant ses enfants mais tout dépend de la façon dont c'est accompagné de paroles. Le corps brut peut produire des fausses pudeurs, des impudeurs, des excès de pudeur. On peut se promener nu tout en expliquant que les gens ne se promènent pas tous nus chez eux et dans la rue. Il n'y a pas un âge à partir duquel on ne peut plus se promener nu devant ses enfants. Tant que l'enfant n'a pas de rapport de désir face aux corps des parents, il n'y a pas de problème. Mais il y a un jour (entre 10 et 13 ans, en général) où le regard du petit garçon ou de la petite fille va se transformer en regard de désir qui ne glissera pas sur les corps mais qui s'accrochera aux corps. L'enfant va être troublé, éprouver du désir et imaginer que son corps est également objet de désir. Il est gêné par l'excitation qui naît de ce trouble et va chercher à s'en débarrasser par tous les moyens, ça peut être par exemple en se faisant punir ou même battre. A partir du moment où l'enfant sent qu'il y a du désir, il va imposer la pudeur (il va s'enfermer dans la salle de bains...). Il faut absolument respecter son point de vue et ne pas lui imposer sa nudité.
Dans l'Ancien Testament, les interdits de l'inceste sont formulés comme des interdits de dévoiler sa nudité (tu ne dévoileras pas la nudité de ta mère car c'est la femme de ton père). On s'interdit de regarder sa mère nue, parce qu'on a l'impression, c'est inconscient, qu'il y a une équivalence entre le fait de voir et de consommer l'acte sexuel. Ne pas regarder la nudité c'est respecter le tabou de l'inceste. Pourtant, on peut regarder quelqu'un sans coucher avec. Quand on pense que coucher c'est regarder un corps nu, on admet que le corps a une dimension érotique et non pas seulement fonctionnelle et médicalisée. La pudeur, c'est mettre une limite, c'est montrer que le corps est érotique.

Source : [www.casediscute.com]
b
10 mai 2005 10:46
"On peut dire de quelqu'un de timide qu'il est excessivement pudique" => c pas sur...du tout d'ailleurs!!!

et pour le dernier paragraphe je pense qu'il ne faut pas pousser, et que ça ne peut qu'entrainer l'impudeur chez l'enfant même avec les mots..car ce qu'il se passe chez lui il le retranscrira ailleurs de tte façon....

chacun a en fait sa définition de la pudeur et c'est vrai que pour la plus grande partie c'est lié aux intentions de la personne (la jupe portefeuilles etc...)
c
10 mai 2005 10:56
Salut Beba,

C'est justement le paragraphe qui m'intéresse le plus (la pudeur des mots).

J'connais des gens qui ont parfois du mal à dire ce qu'ils pensent quand ça touche aux sentiments. J'pense pas que ce soit de la timidité excessive mais effectivement plutôt une forme de pudeur.
b
10 mai 2005 11:02
chems a écrit:
-------------------------------------------------------
> Salut Beba,
>
> C'est justement le paragraphe qui m'intéresse le
> plus (la pudeur des mots).
>
> J'connais des gens qui ont parfois du mal à dire
> ce qu'ils pensent quand ça touche aux sentiments.
> J'pense pas que ce soit de la timidité excessive
> mais effectivement plutôt une forme de pudeur.


coucou chems,

oui c'est sur ce paragraphe que j'ai retardé la lecture et c'est pour ce la que je me suis permise de mettre un bémol : je me pense pudique en sens général mais avec les mots aucunement...c bizarre mais je ne pense pas qu'il y ait de corrélation avec la pudeur car chacun est maitre de soi même (heureusement d'ailleurs)...par contre pour les sentiments comme tu dis j'ai du mal à les dévoiler...vas comprendre!
 
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