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Les E.-U. proposent la création d un tribunal spécial.
a
11 février 2005 13:19
les E.-U. proposent la création d'un tribunal spécial

(Sous les auspices de l'Union africaine et de l'ONU, il jugerait les
criminels de guerre soudanais.)

Nations unies - Récemment, de hauts responsables américains se sont
entretenus avec les membres du Conseil de sécurité afin de trouver un
moyen de poursuivre en justice les individus accusés d'avoir violé les
droits de l'homme au Darfour et d'y avoir perpétré des crimes de
guerre.

Le représentant des Etats-Unis pour les questions liées aux crimes de
guerre, M. Pierre-Richard Prosper, a fait savoir que lui-même et
d'autres
membres du conseil de sécurité étudiaient actuellement les diverses
propositions, faisant remarquer que le plus important était de
« reconnaître qu'il fallait réagir immédiatement afin de garantir une
responsabilisation efficace ».

« La clé est de mettre fin à la violence, à la tuerie », a expliqué M.
Prosper aux journalistes à la conclusion d'une réunion à huis clos avec
les membres du Conseil de sécurité. « Nous n'ignorons pas la difficulté
qu'il y a à rechercher la justice lorsque les gens continuent à se
faire
tuer et que le climat est instable. Nous l'avons constaté dans d'autres
régions du monde (...) La tâche immédiate du Conseil de sécurité est
donc
de prendre toutes les mesures indiquées pour mettre fin à la violence.
Après, nous serons plus à même de nous pencher sur les questions
judiciaires, sur un calendrier », a-t-il dit.

Les Etats-Unis ont proposé que le Conseil de sécurité crée un
« tribunal
sur le Soudan » en vertu d'une résolution affirmant son mandat. Un tel
tribunal serait administré conjointement par l'ONU et l'Union africaine
et
serait habilité à faire le procès de ceux soupçonnés d'être coupables
des
pires atteintes au droit humanitaire international commises au Darfour
depuis le 1er janvier 2003.

De l'avis des responsables américains, un tribunal de ce genre
permettrait
à l'Union africaine de continuer à jouer un rôle prééminent pendant que
les autres institutions débattent de la question de la responsabilité
des
crimes de guerre. Il contribuerait aussi à imposer la capacité
judiciaire
de l'Union africaine sur le continent.

L'Union africaine joue un rôle clé au Soudan. Elle a déployé 3.000
soldats
dans la région du Darfour afin de vérifier le bon respect de l'accord
de
cessez-le-feu et s'efforce de trouver une solution politique à la
crise.

Le 31 janvier, les cinq membres de la Commission internationale
d'enquête
sur le Darfour, nommés par le secrétaire général de l'ONU, M. Kofi
Annan,
à la demande du Conseil de sécurité afin de faire la lumière sur les
allégations de génocide et autres crimes de guerre, ont présenté leur
rapport dans lequel ils concluent que des crimes contre l'humanité et
des
crimes de guerre « dont la gravité et l'atrocité sont tout aussi
sérieuses
qu'un génocide » avaient été commis.

« Tout un ensemble d'informations fiables indique que des crimes de
guerre
pourraient bien avoir été commis sur une grande échelle, parfois sous
couvert d'un plan ou d'une politique (...) Il existe aussi nombre
d'informations crédibles indiquant que des actes criminels ont été
commis
dans le cadre d'attaques généralisées ou systématiques ciblant la
population civile, des actes qui peuvent s'assimiler à des crimes
contre
l'humanité », précise le rapport de la Commission.

Il souligne que les attaques, les assassinats, les viols, le pillage et
les déplacements forcés se sont poursuivis alors même que l'enquête
battait son plein et il recommande que des mesures soient prises de
toute
urgence pour mettre un terme aux violations.

La Commission a remis aux autorités internationales compétentes les
noms
des coupables présumés et a fourni des preuves à l'appui de ses
accusations pour que ces personnes soient poursuivies en justice. Les
noms
figurent dans un dossier scellé remis par la Commission à M. Annan que
ce
dernier doit remettre à un procureur compétent, en l'occurrence au
procureur attaché à la Cour pénale internationale (CPI).

L'appareil judiciaire soudanais, a affirmé la Commission, « est
incapable
et peu désireux de s'intéresser de près à la situation au Darfour ».

Le 8 février, lors d'une allocution devant le Conseil de sécurité, le
vice-président du Soudan, M. Ali Osman Taha, a dit que son gouvernement
faisait preuve de l'attachement nécessaire, qu'il était disposé à
poursuivre en justice ceux qui sont accusés d'avoir commis des
atrocités
et porté atteinte aux droits de l'homme et qu'on ne pouvait mettre en
doute le professionnalisme des juges soudanais qui, a-t-il précisé,
sont
capables de rendre justice.

Selon de hauts responsables du département d'Etat, les Etats-Unis, qui
ne
sont pas signataires du traité de Rome portant création de la Cour
pénale
internationale, ne doutent pas qu'il existe une meilleure solution
lorsqu'il s'agit de poursuivre en justice ceux qui sont accusés d'avoir
commis des crimes de guerre au Darfour.

Ils affirment que pour cette affaire, un « tribunal sur le Soudan »
serait
plus approprié que la CPI, car il tiendrait pleinement compte du rôle
que
joue l'Union africaine pour trouver une solution au conflit dans le
Darfour et appuierait ce rôle.

En vertu de la proposition des Etats-Unis, ce tribunal aurait son siège
à
Arusha (Tanzanie) et partagerait les locaux du Tribunal pénal
international pour le Rwanda, mais il aurait ses propres juges,
greffier,
procureur et autres personnels nommés par le secrétaire général de
l'ONU,
M. Kofi Annan, en accord avec l'Union africaine.

Les responsables américains font valoir que la CPI ne bénéficie que
d'une
présence limitée en Afrique et que son personnel est actuellement
occupé
par des enquêtes en Ouganda et au Congo. Par contre, le Tribunal pour
le
Rwanda dispose déjà d'importants bâtiments sur place et a
officiellement
établi des relations avec des gouvernements africains. En conséquence,
font-ils valoir, il n'y aurait guère de différence entre les coûts
supplémentaires encourus par la CPI et les coûts liés à la création
d'un
tribunal tombant sous les auspices de l'ONU et de l'Union africaine.
article retransmis par : acharif moulay abdellah bouskraoui.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/02/05 13:20 par acharif.
 
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