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A propos de dhimmitude...
a
4 février 2017 14:30
Assalamou alaikoum

Il a souvent été dit que le statut de dhimmi était une sorte de statut inhumain, ceux-là peuvent être universitaires, érudits, écrivains en général non-musulmans, ayant une vision extrêmement biaisée du sujet. Ceci ne peut être toléré lorsqu’on connaît un minimum les sources islamiques.

Ce qui va suivre est une traduction d’extraits du livre suivant : al jihad wal qital fi siyassiyah ashar’iyyah posant les bases de cela d’une perspective islamique.
Les juristes musulmans ont discuté de ce sujet à propos des conditions constituant une violation du pacte entre les musulmans et les non-musulmans et ce qui n’en constitue pas en détaillant le hukm (le jugement) concernant ces cas.
(…)

Ibn ul qayyim a défini les ahl ul dhimmah dans sa présentation des différents types de non-musulmans (kuffar) de la même manière dont il a défini chacun de ceux ayant un pacte avec les musulmans parmi les non-musulmans pour bien les identifier. Il a dit :
« en ce qui concerne les non-musulmans, il sont soit les ahl ul harb (combattants) , soit les ahl ul ‘ahd (personnes avec qui un pacte est passé). Parmi ces derniers, il existe trois catégories : ahl udh dhimmah , ahl ul hudnah (ceux avec qui un traité de paix est passé) et ahl ul amaan (sécurité).

Les termes ahl udh dhimah et ahl ul ‘ahd recouvrent tous les types de non-musulmans parce qu’ahl udh dhimmah désigne un type des termes al ‘ahd et al ‘aqd. Cependant, beaucoup de juristes ont commencé à se référer à utiliser le terme « ahl udh dhimmah » en terminologie uniquement pour ceux qui paient la jizyah. En fait, il s’agit de ceux qui ont établi un pacte avec les musulmans sur la base d’un jugement d’Allah (swt) et de son Messager (saws) qui s’applique sur eux lorsqu’il résident dans un territoire où la loi islamique est appliquée. Ceci contraste avec les ahl ul hudnah qui ont établi un traité avec les musulmans sur la base qu’ils restent sur leurs propres terres que ce traité soit attaché à une compensation financière ou pas. Les règles islamiques ne s’appliquent pas à ces derniers. Cependant, ils ne doivent pas entrer en conflit armé avec les musulmans et il s’agit des ahl ul ‘ahd, ahl ul sulh ou hudnah.

Pour le musta’min (celui à qui on a offert protection et sécurité), il s’agit de celui qui vient en terre musulmane sans pour intention de s’y installer et cette catégorie regroupe 4 types de personnes : les émissaires, les marchands, le mustajeer jusqu’à ce que l’islam et le coran lui soient présentés, puis qu’il accepte ou refuse d’entrer en terre musulmane, et celui qui doit régler une affaire ou visiter une personne. Le jugement concernant ces catégories de personne est qu’on ne doit pas les expulser, forcer à émigrer, ils ne doivent pas être combattus et la jizyah n’est pas exigée d’eux. Celui qui parmi eux aura accepté l’islam parmi eux aura atteint son but mais s’il n’accepte pas et qu’il souhaite être escorté à un endroit, alors cela lui est accordé. Si l’islam lui avait été présenté avant son arrivée, alors, il redevient harbi (combattant) lorsqu’il atteint l’endroit son lieu de sécurité (ahkam adhimah, ibn qayyim al jawziyyah 2/475) ».

Ce qui vient d’être cité par ibn ul qayyim correspondant aux différentes catégories de non-musulman. Nous présentons ce qu’il a dit sans pour autant nous limiter à sa définition des ahl udh dhimmah car il a fourni la description complète du jugement selon chaque catégorie de non-musulman. Les dhimis sont alors des citoyens non-musulmans vivant avec les musulmans dans la dar ul islam (terre sous contrôle musulman), payant la jizyah et se soumettant aux lois islamiques pour ce qui ne concerne pas les croyances, l’adoration, le mariage, le divorce, l’alimentation et l’accoutrement. Ils sont alors considérés comme les Juifs et les chrétiens vivant en terre d’islam.

Ainsi, ils sont à distinguer des ahl ul hudnah qui sont des non-musulmans non citoyens avec qui un traité entre leurs états et l’Etat musulman stipulant une non-agression entre eux que ce traité comporte d’autre clauses ou pas. Ceux-ci sont alors appelés ahl ul hudnah ou ahl ul muwaada’ah. Ils sont alors considérés comme tels qu’ils soient sur leurs terres ou en terre musulmane à condition que leur traité stipulait le libre mouvement entre les deux états.

Selon la définition complète d’ibn ul qayyim, les ahl ul dhimmah sont à distinguer des ahl ul amaan (ceux qui sont protégés, à qui on accorde sécurité et protection). Ces derniers sont des gens d’autres états non musulmans entrant en sécurité en terre musulmane spécifique à chaque individu parmi :il s’agit d’une sorte de visa d’entrée de nos jours.
(…)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/02/17 15:21 par al qurtubi.
a
4 février 2017 14:31
Les obligations des ahl udh dhimmah

En ce qui concerne les obligations d’une perspective générale, Ibn Qudaamah liste ces obligations dans le livre al mughni (10/706-718) que l’on peut résumer ainsi :
1) Ce qui constitue la base du contrat de la dhimmah à savoir le paiement de la jizyah et la soumission aux lois islamiques
2) De délaisser ce qui est néfaste aux musulmans et leur propriété comme agresser les musulmans, etc
3) D’éviter de dénigrer les musulmans en critiquant ouvertement l’islam, le coran ou le Messager d’une manière impropre.
4) D’éviter d’afficher ce qui est réprehensible comme boire de l’alcool en place publique musulmane
5) Se distinguer des musulmans d’un signe spécifique pour être reconnu
(pour chacun de ces points, il existe des détails innombrables, des conditions, cela n’étant pas dans le but de les dénigrer, mais bien de les laisser pratiquer leurs us et coutûmes le plus pleinement possible tout en les identifiant)

Les droits des ahl udh dhimmah

Les juristes ont longuement discuté de ce point et nous présenterons les sources discutant de cela
Al Mawardi dans son libre « al ahkam al sultaniyyah (143) » dit par rapport à ce qui est obligatoire au dirigeant qui a établi le contrat de dhimmah avec les ahl ul dhimmah :
« deux droits sont garantis par le dirigeant (obligatoires) à partir du moment où ils paient la jizyah. Premièrement, s’abstenir d’eux (traduction littérale : de les combattre, agresser, etc.). Deuxièmement, de les protéger, ils sont alors en sécurité et protégés.
Nafi’ rapporte d’Ibn Umar (ra) : parmi les dernières paroles du Prophète saws qu’il avait demandé de traiter correctement les ahl udh dhimmaj.
Ce qui a été mentionné dans le « minhaj » d’an nawawi :
« et il nous est obligatoire de nous refréner envers eux (ne pas les agresser, etc…) et de garantir la sécurité et leurs bien, ainsi que de les protéger des combattants non musulmans.

Ce qui a été mentionné par ibn qudamah (mughni : 10/623) :
« et c’est le devoir du dirigeant de protéger les ahl dhimmah vis-à-vis des musulmans, des ahl ul harb (combattants non musulmans) et des autres ahl udh dhimmah. Si jamais les ahl ul harb capturaient les ahl udhimmah en tant que butin, alors il serait obligatoire pour nous (musulmans) de négocier avec les ahl ul harb pour les récupérer et les réduire à l’esclavage est interdit et nous devons payer leur rançon, qu’ils étaient ou pas sous notre protection. Si les Ahl ul harb prennent possession de leur propriété et que les musulmans sont capables de leur faire face, alors il nous est obligatoire de leur restituer leur propriété car le jugement de leur propriété est le même que celle des musulmans en ce qui concerne leur caractère sacré. »

Ibn al Qudamah rapporte une parole de Ali Ibn Abi Talib (as) : « ils n’ont donné la jizyah que pour que leur sang soit considéré comme le nôtre de même que leurs propriétés (10/497).

De même : « si un Dhimmi ramène à la vie une parcelle de terre (labourer, etc) alors elle lui appartient. Il n’y a pas de différence entre lui et un non-musulman (6/150).
(il existe une différence entre savants sur ce point, notamment l’opinion d’ash shafi’i)
Ce qui suit a été mentionné dans « kittab al kharaaj » d’abu yusuf dans sa lettre à Harun al rashid.

Abu Yusuf a dit : « O Commandeur des croyants, ton prophète et fils de ton oncle paternel, (saws) t’a rendu obligatoire de traiter avec douceur les ahl Dhimmah et de faire en sorte qu’ils ne soient pas opprimés, de ne pas leur nuire ou de les charger au-delà de leurs capacités, de ne rien prendre de leurs propriétés (…). Il a été rapporté du Prophète saws : ‘celui qui opprime un mu’aahad (celui avec qui un pacte est passé) ou le charge au-delà de ses capacités, alors je suis son ennemi’.
Umar ibn al Khattab (ra) sur son lit de mort, dit : « je donne conseil à mon successeur qu’il me suive en ce qui concerne la Dhimmah du Messager (saws), de respecter le pacte, de ne pas les charger au-delà de leurs capacités ».
Abu Yousuf rapporta alors : « Umar ibn Naafi’ rapporta d’abu Bakr qui dit : « Umar ibn al khattab (ra) sortait de chez des gens et trouva un mendiant, un vieillard malvoyant. Il lui demanda de quel type d’ahl ul kitab il était. Il lui répondit : « juif ». Et qu’est-ce qui t’a amené dans cette situation ? Il lui répondit : « je mendie pour payer ma jizyah, mes besoins, etc. » Alors Umar le prit par la main et l’emmena chez lui où il lui donna de l’argent provenant du trésor public (bayt ul maal).



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/02/17 15:21 par al qurtubi.
a
4 février 2017 14:33
Abu Yousuf rapporta alors : « Umar ibn Naafi’ rapporta d’abu Bakr qui dit : « Umar ibn al khattab (ra) sortait de chez des gens et trouva un mendiant, un vieillard malvoyant. Il lui demanda de quel type d’ahl ul kitab il était. Il lui répondit : « juif ». Et qu’est-ce qui t’a amené dans cette situation ? Il lui répondit : « je mendie pour payer ma jizyah, mes besoins, etc. » Alors Umar le prit par la main et l’emmena chez lui où il lui donna de l’argent provenant du trésor public (bayt ul maal). Il dit alors : « regardez cette personne et celles qui lui sont semblables, nous n’avons pas agi de manière équitable avec eux, nous avons consommé sa jeunesse et laissé dans cet état une fois vieux, puis il cita le verset 60 de la sourate tawbah (Les Ṣadaqāts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allah! Et Allah est Omniscient et Sage)
Les fuqara (pauvres) sont les musulmans et cet homme est parmi les masakeen (indigents) des ahl ul kitab (gens du livre). Il enleva donc la charge de la jizyah sur cet homme et des personnes dans le même état. (Al Kharaaj’ d’abu yusuf pages 132, 135 et 136)
C
4 février 2017 14:57
Wa عaleykoum salam
Sobhana الله et dire qu'à cette époque les minorités quelles qu'elles soient été persécutées sauf bien sûr avec l'Islam et les musulmans qui respectaient chaque religieux ou non religieux tant qu'il ne combattait pas et EN PLUS qui leur offrait le droit de pratiquer leurs religions sous un régime musulman sobhana الله
A
5 février 2017 01:12
As salam alaykoum al Qurtubi


Citation
a écrit:
De même : « si un Dhimmi ramène à la vie une parcelle de terre (labourer, etc) alors elle lui appartient. Il n’y a pas de différence entre lui et un non-musulman (6/150).
(il existe une différence entre savants sur ce point, notamment l’opinion d’ash shafi’i)

Te serais t'il possible de nous donner la différence d'Ash chafi'i sur la question de la propriété d'une terre morte revivifiée par le non musulman ?

Si tu n'as pas ça a portée de main, c'est pas grave, juste une curiosité théologique.
 
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