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Profession : mikhali
s
25 août 2008 16:31
Par Jalal Makhfi, TelQuel n°334


Fouiller les poubelles, à la recherche du moindre objet vendable. Tel est le métier de centaines de personnes, qui composent le premier maillon d’une chaîne de recyclage à la marocaine.


Il vous arrive souvent, le matin, en vous rendant sur votre lieu de travail, de pester contre le spectacle de poubelles renversées et de trottoirs jonchés d'ordures. Quelques injures et un monologue sur “le manque de civisme chez les Marocains” plus tard, vous passez votre chemin. Sans vous douter que derrière cette scène se cache un
véritable système de survie économique, auquel participent des dizaines, voire des centaines de personnes. Des gens qui ont choisi pour “métier” de fouiller les poubelles, à la recherche du moindre objet vendable, et qui sont le premier maillon d'une chaîne de recyclage à la marocaine. Depuis quelques années, Abdou et Mustapha exercent le métier de chiffonnier, “mikhali” dans le langage courant. Le premier, âgé d'une vingtaine d'années et vivant à Aïn Aouda, commence ses journées aux aurores. Direction : quartier Hassan, à Rabat. L'expérience aidant, il connaît désormais par cœur les ruelles où se trouvent les poubelles les “mieux garnies”, où il est possible de trouver le plus d'objets récupérables.

Défendre son territoire

“Chacun a son propre territoire, qu'il doit défendre contre la concurrence, nous explique Abdou. Avec un gain de 60 à 70 DH par jour, on ne peut pas se permettre de le partager !”. Du coup, il n'est pas rare que de violentes disputes éclatent entre chiffonniers rivaux. Ces derniers doivent également livrer une course contre la montre : pas question d'arriver en retard, c'est-à-dire après le passage du camion d'éboueurs. “Si tu veux gagner ta journée, tu as intérêt à connaître leurs horaires de passage”, prévient Abdou, qui ajoute : “Certains chiffonniers vont jusqu'à verser un petit bakchich aux policiers pour qu'ils les laissent travailler en paix”.

Son compère, Mustapha, 24 ans, a quant à lui choisi le quartier huppé de Hay Ryad, à Rabat, comme zone de prospection. Et pour cause : “C'est bien évidemment dans les quartiers riches que l'on déniche les meilleures affaires. Vous serez étonnés de savoir ce que ces gens-là osent jeter !”, s'exclame-t-il. Le programme des tournées est savamment huilé. Si, les jours de semaine, le duo accorde sa préférence aux quartiers résidentiels, durant le week-end, il jette son dévolu sur les bars et restaurants de la capitale, à la recherche de bouteilles vides et de canettes, le verre et l'aluminium étant très demandés sur “le marché”.

Le marché de la récup’

C'est justement vers “le marché” que se dirigent les deux hommes une fois bouclée leur tournée : la décharge de Akreuch, dans la région de Rabat-Salé. C'est là qu'ils procèdent au tri du butin de la journée, avant de l'entasser dans des sacs distincts, séparant le plastique du verre et des objets métalliques… “Le cuivre, le fer et l'aluminium sont les plus recherchés par les acheteurs. Le verre et le carton trouvent également preneur, mais ça rapporte moins”, précise Abdou. Les acheteurs sont des grossistes de la récupération, souvent issus des bidonvilles voisins. Equipés de bascules, ils rachètent au kilo les sacs de “marchandise”, avant de se lancer dans une seconde opération de tri. Le “produit final” est ensuite revendu à des usines ayant pignon sur rue. “La plupart des marchandises vont dans des usines de Casablanca, qui procèdent à leur recyclage, explique un grossiste. Il n’y a que les canettes qui vont à l’étranger, parce qu'il n'y a pas d'usine de recyclage d'aluminium au Maroc”. Pendant que notre grossiste négocie le prix d'un sac, des jeunes accourent vers le monticule d'ordures déchargé par un camion-poubelle. Parmi eux, Saïd, 18 ans. Habitant du bidonville voisin, il connaît cette déchetterie depuis son plus jeune âge, comme c'est le cas de ses quatre frères. Et tous ont fini par en faire leur lieu de “travail”. Faisant tourner dans sa main un crochet, son outil de prospection, il dit n'avoir aucune honte de son métier. “Je veux vivre à la sueur de mon front. Je ne veux ni voler, ni agresser les gens. Certes, je gagne bien peu, mais c’est toujours à moi”. Envers et contre tout, Saïd continue à s'accrocher aux études (il est élève de 9ème dans un collège public). Une fois ses heures de travail bouclées, il prendra une douche, se changera et ira en taxi “informel” au centre-ville de Rabat, où il s’installera à une terrasse de café. Comme n'importe quel jeune de son âge. Ou presque.
R
25 août 2008 21:54
Tant Mieux c est mieux que de mendier ou bien agresser ( voler ) les gens


c est une activitè qui s est developpè ces dernieres annèes en Allemagne mais d une autre manière

avant c etait des etrangers surtout ressortissents d l europe de L est mais maintenent des allemands font de memes Surtout des retraitè(e)s
 
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