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Procès ou propagande ?
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23 octobre 2005 16:25
Un jour, sans doute, il se trouvera des historiens pour juger « globalement positif » le bilan de l’intervention américaine en Irak. Avec le temps, les mensonges qui ont servi à justifier cette guerre seront remisés au rang d’anecdotes. Et quelques centaines de milliers de morts civils apparaîtront comme la petite monnaie de la « démocratie ». On ne sait d’ailleurs quelle sorte de pays sera l’Irak à ce moment-là. Une république islamique ? Une colonie américaine gérée par procuration ? Ou bien trois nations éthniquement pures, toutes jalouses de leurs frontières ? Quoi qu’il en soit, l’administration Bush s’emploie à précipiter le mouvement. Il s’agit de laisser miroiter la fin pour mieux justifier les moyens. La fin, dans le récit américain, tient en deux images : celle, réconfortante, d’un électeur déposant son bulletin dans l’urne ; et celle d’un dictateur répondant de ses crimes devant un tribunal de son pays. La démocratie et la justice. L’image relayée par les médias du monde entier du dictateur en marche vers la potence, et puni en quelque sorte par là où il a péché, aura au moins les apparences de la morale. Quatre jours après un référendum constitutionnel ­ dont la secrétaire d’État Condoleezza Rice semblait connaître le résultat tandis que le scrutin n’était pas encore achevé ­, c’est un autre symbole d’un Irak pacifié qui est montré à l’opinion internationale. Mais, pour que l’illusion soit complète, il est préférable que l’image reste muette. Car si par malheur le dictateur parlait, ou s’il était défendu par de vrais avocats (son principal défenseur irakien n’a encore jamais exercé !), ou interrogé par des juges indépendants, l’affaire tournerait à l’aigre. Saddam Hussein entraînerait alors ses accusateurs dans un tourbillon d’opprobre, et la justice, qui a soif d’absolu, en serait sérieusement relativisée. Un interrogatoire bien mené pourrait ainsi mettre en évidence l’usage cynique que ses procureurs d’aujourd’hui ont fait jadis du potentat de Bagdad. Et, pour finir, révéler une sorte de coresponsabilité internationale dans des crimes dont il aurait été l’homme de main. Nous exagérons ? Pas le moins du monde ! Lorsque Saddam Hussein, en 1987 et en 1988, massacrait les Kurdes par dizaines de milliers ­ on parle de 182 000 victimes ­, lorsqu’il larguait sur Halabja, au nord-est de l’Irak, des agents chimiques qui anéantissaient en quelques minutes femmes et enfants, il était persona grata dans les capitales occidentales, armé par Paris, Londres et Washington, et hôte aimable de l’émissaire de Ronald Reagan, un certain Donald Rumsfeld. Lorsque, dans les mêmes années, il menait la plus monstrueuse des guerres à l’Iran, il était investi de tous les espoirs par les mêmes pays occidentaux, qui voyaient en lui un allié efficace contre le régime des mollahs. Hélas, trois fois hélas, on ne parlera pas de ces vétilles à ce premier procès de Saddam Hussein.

On ne parlera pas non plus de la répression, en 1991, du soulèvement des chiites encouragés puis abandonnés à leur sort par George Bush père. Non, on ne devrait parler que d’une tuerie si l’on ose dire ordinaire, et ainsi résumée dans le chef d’accusation : « L’exécution de 143 citoyens, la séquestration de 399 familles, la destruction de leurs maisons et des terres », en 1982 à Doujaïl, à 60 km au nord de Bagdad. Cela suffit à faire un condamné à mort, mais sûrement pas à faire surgir la vérité. Car le « Tribunal spécial irakien », constitué sous Paul Bremer, l’ancien gouverneur civil américain, a pris soin de retenir un crime dans lequel les États-Unis ou l’Europe n’ont, jusqu’à preuve du contraire, pris aucune part. De sorte qu’il n’y aura en principe aucune fâcheuse éclaboussure, ni aucun effet boomerang. Les autres procès auront-ils lieu ?

Celui-ci, en tout cas, est organisé pour dessiner la caricature d’un monde manichéen. Un dictateur arabe, barbare et sanguinaire, chassé du pouvoir par la plus grande démocratie du monde, puis livré pieds et poings liés à son peuple pour que la justice passe. Or, la vérité, c’est que nous avons affaire à une justice de vainqueurs. Cela non pas tant parce qu’elle condamne par avance Saddam Hussein, mais parce que ce procès est entièrement conçu comme un acte de propagande. Les crimes ­ nous l’avons dit ­ ont été soigneusement sélectionnés, et l’image d’un procès « irakien » sous occupation américaine relève de la mystification. Fallait-il d’ailleurs souhaiter un « procès irakien » ? N’était-ce pas déjà isoler vingt-six ans d’histoire tragique de ce pays d’un contexte international qui a lourdement pesé ? La vraie justice pour un personnage qui était acoquiné avec tous les grands de ce monde aurait dû être internationale. D’où un certain malaise dans l’opinion irakienne. Le risque, c’est que ce procès soit moins vécu comme le premier acte d’une justice démocratique naissante que comme une nouvelle manifestation de colonialisme.

Denis Sieffert

La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
V
23 octobre 2005 16:34
escellent article

merci Loubna smiling smiley
2
23 octobre 2005 16:43
De rien winking smiley
C’est pour cela que je vous l’ai posté!



Vador a écrit:
-------------------------------------------------------
> escellent article
>
> merci Loubna
>


La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
o
23 octobre 2005 16:51
2loubna
rarement k'on voit des filles troooop interessé par la politique!!!!!!
tbark lah alik?
b
be
23 octobre 2005 17:39
Salam Loubna. De retour!
Merci pour l'article. C'est vrai il est bien fait. L'auteur aurait plu le compléter par la période de l'embargo. Il aurait été intéssant qu'il fasse une analyse de la vie de l'irakien moyen. Avant pendant et après Saddam.
a
23 octobre 2005 17:45
denis sieffert est un tres bon journaliste pas carrieriste ni leche-botte

c le directeur de la revue POLITIS (ds la lignee du monde diplomatique) tres bonne revue mais malheureusement pas assez connue
g
23 octobre 2005 18:06
il faut lire un livre "le livre noir de saddam hussein" ouvrage collectif

Cet ouvrage de 700 pages est dirigé par Chris Kutschera, écrivain et journaliste sensibilisé à la question kurde depuis plus de 30 ans et auteur de livres de référence sur le sujet.

L'ancien ministre socialiste Bernard Kouchner fait la préface.

Le président d'honneur de la FIDH (Fédération internationale des Droits de l'homme), Patrick Baudouin, souligne que la politique de Saddam Hussein comporte des "crimes de guerre", "crimes contre l'humanité" et "génocide", et évoque aussi les "déplacements forcés" de population en Irak même, ainsi que les "tortures" des opposants.

La "campagne d'Anfal" contre les Kurdes, début 1988 qui, selon M. Kutschera a fait entre 100 et 180.000 morts et disparus, le bombardement d'Halabja à l'arme chimique -5.000 morts- mais aussi "la disparition de 8.000 Barzani", de la famille du général Moulla Moustafa Barzani, dirigeant historique des Kurdes irakiens sont longuement évoqués.

De longs passages sont consacrés aux "déportations", notamment de kurdes chiites et d'Irakiens d'origine iranienne en 1980 et à la "répression chiite".

Shariar Khateri, médecin iranien, spécialiste des armes chimiques décrit les "effets des gaz neurotoxiques et du gaz moutarde" sur les Iraniens pendant la guerre Iran-Irak (1908-1988).

Les auteurs, en particulier André Poupart, professeur de droit à l'Université de Montréal estiment que Saddam Hussein, en instance de jugement, et détenu depuis décembre 2003 par les Américains doit être "jugé par les Irakiens".

("Le livre noir de Saddam Hussein", ouvrage collectif dirigé par Chris Kutschera, Oh! Editions)


ca résume ce qu'il faut savoir pour mieux juger du procés. c'est un livre trés neutre.

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Je trouve que le monde Diplomatique est un des journaux les moins neutres de la presse francophone, leurs rédacteurs font des livres et des articles dignes de preuves de l'existence des soucoupes volantes.




b
be
23 octobre 2005 18:14
Monsieur Garfy
Tiens vous revoila!!!
Que dit Monsieur Kouchner qui préface des livres sur les crimes de Sabra et Chatila?
Que pense t il des assissinats de milliers de palestiniens? Que dit il sur les centaines de milliers de morts à cause de l'embargo sur l'irak? N'est ce pas lui et son président de l'époque mitterrand qui ont armé Saddam?
Arrêtez SVP de venir polluer des vrais débats...
g
23 octobre 2005 18:52
au contraire je suis dans le sujet, lis ce livre que j'ai lu, pour pouvoir parler de ce sujet.
a mon avis, kouchner connais aussi les méfait du terrorisme du hamas, que tout les actes de violences dans les deux sens.
quadn a savoir de qui viens les violences, tu met une barre horizontale sur une page, au milieu, et tu énumére les actes de terrorisme, pas les actes de recherche ou d'élimination de terroristes.
le terrorisme c'est quadn un ordre militaire est donné pour tuer des civils dans le but de tuer des civils.
ce n'est pas de donner un ordre pour tuer des terroristes.
si on appelle terrorisme quand la police viens arreter un meurtrier, alors que la police démissionne.

du reste je pense que le procés de saddam hussein et la guerre israélo-palestinienne, c'est deux choses séparées, aucun rapport.
inutile de melanger les deux débats. ou alors on va parler aussi des corses, du biafra, des sentiers lumineux, de la mafia russe et de la fraude fiscale..
on fera des combats de coqs entre robots pendant qu'on ira à la peche.
arretez de prendre pretexte a chaque fois pour parler de ce conflit qui doit etre résolu et non pas exacerbé. l
à on parle d'un dictateur, c'est simple. aucun rapport.



g
23 octobre 2005 19:35
Liban: un suspect de l'assassinat d'Hariri cité dans le rapport de l'Onu arrêté
(23/10/2005 à 10:07)

Un fondamentaliste sunnite libanais ayant appelé le portable du président libanais Emile Lahoud quelques minutes avant l'explosion qui a coûté la vie à Rafic Hariri le 14 février a été arrêté samedi, a-t-on indiqué dimanche de source judiciaire.

Cité dans le rapport de la commission d'enquête de l'Onu sur l'assassinat de Rafic Hariri publié jeudi, Mahmoud Abdel-Al, membre de la Société de bienfaisance islamique Al-Ahbache, a été arrêté sur ordre du procureur général Saïd Mirza, a-t-on ajouté de même source, confirmant une information donnée dans la nuit par une chaîne de télévision locale.

Mahmoud Abdel-Al est le frère d'un suspect clef, Ahmad Abdel-Al, membre éminent d'Al-Ahbache, "groupe libanais ayant des liens historiques forts avec les autorités syriennes", peut-on lire dans le rapport de la commission onusienne dirigée par le magistrat allemand Detlev Mehlis.

Selon ce document, Mahmoud Abdel-Al a appelé le 14 février le téléphone mobile du président Emile Lahoud à 12h47 heure locale, quelques minutes avant l'explosion, et, à 12H49 a eu un contact avec le téléphone portable de Raymond Azar, alors chef des renseignements militaires libanais, emprisonné depuis deux mois.

L'arrestation de Mahmoud Abdel-Al est la première annoncée au Liban depuis la publication du rapport de la commission de l'Onu chargée de faire la lumière sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais.

Un troisième frère d'Abdel-Al est membre de la Garde présidentielle, dont le chef, le général Moustapha Hamdane, est (avec le général Azar) l'un des quatre officiers de haut rang pivots du système sécuritaire libanais sous la tutelle syrienne à avoir été écroués en septembre sur recommandation de la commission Mehlis.

Le bureau de presse de M. Lahoud a démenti vendredi que celui-ci ait reçu "un appel téléphonique de la part d'un suspect" quelques minutes avant l'assassinat d'Hariri.

L'attaché de presse de la présidence a néanmoins concédé peu après qu'"un appel (avait) été enregistré sur un des portables en service à la présidence de la République" mais que "cet appel ne s'(était) pas fait avec le président".

Le groupe al-Ahbache, lié également aux services libanais notamment à Moustapha Hamdane, avait clamé vendredi dans un communiqué, l'innocence des frères Abdel-Al.

L'attentat contre Hariri a eu pour effet d'accélérer le retrait des troupes syriennes déployées au Liban, qui s'est achevé fin avril.

Le gouvernement libanais a affirmé samedi que le rapport Mehlis était "à la hauteur des espérances des Libanais".

Dirigé par Fouad Siniora, ce gouvernement a été formé après les législatives de mai-juin, remportées par une coalition formée autour du fils de Rafic Hariri, Saad Hariri, et dont les principales figures ont accusé dès le début la Syrie et la tête de l'appareil sécuritaire libanais d'être derrière l'attentat du 14 février.
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23 octobre 2005 19:52
gafry,

C’est très marrant de défendre les victimes Kurdes, et les victimes de l’état sioniste tu en fais quoi ? Quand on est trompé jusqu'à l’os, il vaut mieux la fermer à moins de se distinguer en dénonçant même sa propre patrie : C’est ce qu’on appelle LES GRANDS HOMMES.
Le combat pour une justice équitable et universelle, n’est pas le tiens, tu ne pourras jamais le concevoir, et tu sais très bien pourquoi. Rares de ton camps ont osé montrer leurs indignation et leurs honte d’appartenir à un état criminel qui a bafoué et bafoue toujours le droit international en toute impunité. Quand tu parles du terrorisme, il faut commencer par le terrorisme d’état.
Quand à tes références, tu as lu le rapport de Bernad Kouchner sur le scandale de Total en Birmanie, ça en dit tout sur la personne.
Sur ce, ta propagande ne marchera pas ici, les temps ont changé, personne n’est dupe. Tu as toujours en tête la réponse des européens sur le pays qui constitue une menace pour la stabilité dans le monde ?
Il n’est jamais trop tard pour corriger les erreurs du passé, l’Europe l’a fait.




Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/10/05 19:57 par 2loubna.
b
be
23 octobre 2005 20:46


Monsieur Garfy
Arrêtez de jouer à ce jeu de propagande de gentil. Nous les juifs nous les avons aimé protégé lors de la seconde mondiale. Ils sont encore chez nous au Maroc. Ils sont mieux considérés que les musulmans. Nous n'avons pas besoin de leçon. Je vous ai demandé la dernière fois de reconnaitre les crimes de l'entité sioniste, vous répondez pas la négative, je considère que vous êtes complice et vous avez également du sang sur les mains comme Sharon.

<<le terrorisme c'est quadn un ordre militaire est donné pour tuer des civils dans le but de tuer des civils>>.

Je reprends Monsieur votre phrase. Vous croyez que les veillards, femmes et enfants de Sabra et Chatila sont des militaires? En plus les principaux témoins (civils) de cette affaire ont été assaissinés par l'entité sioniste au Liban pour éviter la condamnation de Sharon par les tribunaux belges. Qu'en pensez vous Monsieur Garfy?

Non Monsieur Grafy le problème de Saddam n'est pas le votre. C'était au peuple irakien de le renverser et le condamner et non par un terrorisme d'état imposé par vos amis les méricains. Vos protégés l'entité sioniste et les américains l'ont longtemps protégé contre la volonté du peuple. Oui c'est un dictateur mais comme l'ariticle le précise, il a été pendant des années fouri en arme pour garantir les interrets de l'entité sioniste, des américains et certains pays européens et vous le savez très bien. Monsieur arrêtez votre propagande ça ne sert à rien.

 
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