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Prix Goncourt Poésie 2009
g
2 décembre 2009 08:40
Le poète marocain Abdellatif Laâbi a remporté le Prix Goncourt de la Poésie 2009, a annoncé mardi l'Académie française Goncourt.
Abdellatif Laâbi a été primé par cette prestigieuse distinction littéraire française "pour l'ensemble de son œuvre", précise l'Académie Goncourt
2 décembre 2009 13:55
Félicitations à notre compatriote M. Abdellatif Laâbi!

ça fait très plaisir!
g
2 décembre 2009 14:38
Un extrait

"Mon double
une vieille connaissance
que je fréquente avec modération
C’est un sans-gêne
qui joue de ma timidité
et sait mettre à profit
mes distractions
Il est l’ombre
qui me suit ou me précède
en singeant ma démarche
Il s’immisce jusque dans mes rêves
et parle couramment
la langue de mes démons
Malgré notre grande intimité
il me reste étranger
Je ne le hais ni ne l’aime
car après tout
il est mon double
la preuve par défaut
de mon existence"

"
g
8 décembre 2009 13:50
La poésie n'inspire pas grand monde:dommage!
h
8 décembre 2009 19:02
Bonsoir gerem,
mais non, la poésie ne peut que nous inspirer et particulièrement celle de Laâbi. Comme pour beaucoup de marocains, Laâbi était pour moi tout d'abord un militant d'extrême-gauche et la première œuvre de lui que j'avais lue était sa correspondance (qu'il tenait essentiellement avec sa femme depuis la prison) qui s'intitule 'Chroniques de la citadelle d'exil'.Dans cette correspondance, j'avais découvert l'homme Laâbi, avec sa rigueur intellectuelle et morale, ses souffrances, ses joies, ses combats...on découvre aussi l'homme amoureux de Jocelyne sa femme, celle qui l'avait accompagné et soutenu pendant ces longues années de détention. Souvent, Laâbi disait qu'en prison il avait découvert l'Amour. Quelques années plus tard, Laâbi m'avait dédicacé son recueil 'Discours sur la colline arabe', il avait écorché mon prénom en l'écrivant en arabe mais je ne lui en avais jamais tenu rigueur smiling smiley

En voici quelques extraits pour alimenter ton post:

lorsque Shéhérazade se tut
à l'aube de la mille et unième nuit
et qu'elle reconnut les douleurs de l'enfantement
elle pleura pour la première fois
L'épée de Shahrayar
n'était plus suspendue sur sa tête
mais la porte du harem
se refermait sur elle
Elle sur qu'elle avait enjambé le seuil
de son interminable agonie

pendant ce temps
Al Hallaj s'esclaffait
dans le délire de son bûcher
et d'aucuns crurent l'entendre murmurer:
"Pauvres de vous
O mes frères
vous êtes en train de brûler
l'unique parchemin
du secret de votre force"

à cet instant précis
Al Maârri recouvra la vue
Il fut surpris de découvrir
que l'Enfer
n'était pas une simple Promesse
le désert un vaste brasier
décrété par les Maîtres de l'Heure
pour exterminer la race des chameliers schismatiques
et des poètes imposteurs à la langue pendue
"Voici venir l'ère du Grand Silence"
se dit Al Maârri
et il referma les yeux
pour mieux contempler
l'aube
de la grande colère arabe


de ruse en ruse
la marâtre Histoire
pousse le roc têtu
des épreuves éclairantes
le monde roule sa bosse
sur la herse déchirante des holocaustes
les tyrannies passent
d'avec les espoirs à courte vue
Mais contemplez ce prodige:
chaque jour
des millions de nouveau-nés
n'hésitent pas à sortir
du long tunnel de leur genèse
g
8 décembre 2009 21:34
C'est un trés beau cadeau:merci pour ton témoignage et aussi de nous faire découvrir ce poème!
f
9 décembre 2009 09:49
Ton image est dans mon oeil
Ton invocation sur mes lèvres
Ta demeure dans mon coeur
Où donc peux-tu être absent ?



Hallâj (diwan)
Poète mystique musulman (Bagdad IXes.)
g
9 décembre 2009 12:49
C'est magnifique!Merci
 
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