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Le "Prince rouge" appelle la monarchie à se "réformer"...
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28 décembre 2004 22:08
La monarchie marocaine doit se "réformer" si elle veut durer, estime le prince Moulay Hicham surnommé le "Prince rouge", cousin germain du roi Mohammed VI du Maroc, dans une interview parue dimanche dans l'hebdomadaire marocain Tel Quel.
"Réformer la monarchie est le seul moyen de la pérenniser", déclare Moulay Hicham, qui s'est exilé aux Etats-Unis et doit son surnom à ses appels à une "refondation démocratique" de la monarchie chérifienne. Son dernier contact avec le roi remonte à septembre 1999, soit deux mois après l'intronisation de Mohammed VI, précise-t-il.

Interrogé sur l'évolution de la monarchie marocaine, une "monarchie constitutionnelle" où le roi continue de disposer de l'essentiel du pouvoir politique et religieux, Moulay Hicham estime que "la démocratie et la sacralité ne sont pas conciliables". "Voilà toute la problématique du système politique marocain", ajoute-t-il.

Evoquant les récentes auditions publiques de victimes "années de plomb" au Maroc, organisées par l'Instance Equité et réconciliation mise en place par le roi, le "prince rouge" se demande "comment on peut parler de tout cela alors qu'Amnesty et Human Rights Watch viennent de relever des atteintes sérieuses aux droits humains, et que des livres sont encore interdits au Maroc".

Selon Moulay Hicham, il y a aujourd'hui "une envie de scinder Hassan II (ndlr: ex-roi, père de Mohammed VI) en +bon+ et +mauvais+". Alors que le "bon" sert de "socle confortable et imperturbable sur lequel repose la monarchie", le "mauvais" est celui "qu'on attaque, sans jamais le nommer, pour construire la légitimité du nouveau règne".

"Une délégation m'a rendu visite pour m'informer que j'étais, à nouveau, interdit d'accès au palais royal", affirme le "Prince rouge", indiquant qu'il se considère comme un élément de "diversité" d'une institution qui ne doit pas être "monolithique". "Je suis donc un dissident malgré moi", conclut-il
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
 
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