Washington - Un peu plus d'un an après avoir signé la loi portant création d'un nouveau Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaines sous les auspices de la Smithsonian Institution, le président Bush a promis que lui-même et son épouse, Mme Laura Bush, seraient les premiers à faire une contribution pour que le musée se concrétise à Washington.
Le 8 février, le président avait invité à la Maison-Blanche les membres du Conseil et comité directeur du Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaines dans le cadre de la célébration du Mois de l'histoire afro-américaine. Nombre de personnalités afro-américaines représentant le gouvernement, le monde des arts, le monde universitaire et le secteur privé, s'étaient joints à eux, entre autres des membres de l'Association des Aviateurs de Tuskegee et le sénateur démocrate nouvellement élu en Illinois, M. Barack Obama.
Cette année marque le 79e anniversaire de la première célébration du Mois de l'histoire afro-américaine. C'est M. Carter Woodson, un historien de race noire qui joua un rôle prééminent en vue d'incorporer l'enseignement de l'histoire afro-américaine dans de nombreuses universités, qui institua cette tradition en 1926 en encourageant l'organisation de manifestations publiques durant une semaine.
Cette année, dans le cadre du Mois de l'histoire afro-américaine, M. Bush a lancé une campagne de collecte de fonds pour la construction du nouveau musée, faisant valoir combien il était important pour l'ensemble des Américains de saisir l'horreur de l'esclavage et la valeur des contributions faites par les Afro-Américains tant aux Etats-Unis qu'ailleurs dans le monde. Ce musée, a-t-il souligné, sera le principal outil appuyant ce processus de sensibilisation.
Se souvenant de sa visite de l'Ile de Gorée, au Sénégal, qui fut le lieu de départ de nombreux esclaves à destination de l'Amérique du Nord, M. Bush l'a décrite comme un moment marquant renforçant sa conviction de l'horreur de l'esclavage et lui faisant clairement voir l'importance qu'aurait un tel musée.
« Lorsque le Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaines ouvrira ses portes - et il le fera - les visiteurs seront en mesure de mieux comprendre ce que l'esclavage a signifié pour des hommes et des femmes bien réels », a dit M. Bush.
Il est tout aussi important, a-t-il fait remarquer, que les visiteurs comprennent que la discrimination ne s'est pas terminée avec la fin de l'esclavage et que, durant la vie de leurs propres parents et grands-parents, l'entrée dans certains hôtels et restaurants était interdite de par la loi à certains Américains, que ces derniers ne pouvaient boire aux fontaines réservées aux Blancs et obligés de s'asseoir à l'arrière des autobus, simplement en raison de la couleur de leur peau.
Cette année, le Mois de l'histoire afro-américaine marque le 100e anniversaire du Mouvement Niagara de 1905, qui a vu W.E.B. DuBois, William Monroe Trotter, John Hope et d'autres lancer le mouvement en faveur des droits civiques en mettant au défi le gouvernement des Etats-Unis de donner aux Afro-Américains les mêmes droits accordés aux autres Américains.
« Nous faisons des progrès, mais il reste encore beaucoup à faire », a dit M. Bush, mentionnant notamment les progrès enregistrés dans le cadre du projet « Aucun enfant laissé pour compte » qui aide à améliorer les résultats scolaires des enfants issus des minorités. Le président a par ailleurs indiqué qu'un nombre sans précédent de membres des minorités étant propriétaires de leur logement.
« Au cours des cinquante dernières années, la cause de la liberté a fait des pas de géant dans ce pays et ailleurs dans le monde. A chaque étape, et sur chaque front, les Afro-Américains ont été là pour assurer ces progrès », a fait remarquer le président Bush. signé : moulay abdellah bouskraoui.