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Pragmatisme...
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9 juillet 2006 18:59
Pragmatisme...
... le fond et la forme...



Conglomérat de nations dites civilisées, ensemble hétéroclite aux intérêts égoïstes et convergents communément appelé Occident... Association internationale de malfaisants, ("malfaiteurs" étant somme toute trop faible et trop moral comme terme en regard de ce qu’on veut exprimer ici !), de criminels de toutes les guerres, d’exploiteurs de l’humanité, qui ont bâti des empires par le génocide de peuples entiers et la colonisation de continents entiers aussi, sous prétexte fallacieux de mission civilisatrice...

Cet Occident qu’on croyait enfin rangé des dictatures et généreusement recyclé dans l’ingérence humanitaire au bénéfice des peuples souffrant encore sous le joug des dernières autocraties et des ultimes fanatismes religieux... Cette Europe, qui a émergé comme un nombril à l’univers au cours des XVIII ème et XIX ème siècle, associée de nos jours à ces Etats-Unis qui se voulaient être le Nouveau Monde véritable exemple de la démocratie pour la planète entière et acoquinée à cet aujourd’hui si peu recommandable "petit peuple fier et belliqueux", comme le décrivait à bon escient et avec prémonition le Général De Gaulle...

Fier, il n’a malheureusement plus de quoi l’être vraiment au vu de son comportement belliqueux et surtout criminel face au peuple palestinien qui n’en peut mais... Qui est David ?... Qui est Goliath aujourd’hui ?... Par contre on sait qui sont les pharisiens... Le concert des grandes nations hypocrites et mièvres d’un monde déshumanisé qui a placé l’intérêt territorial, la spéculation boursière, l’économie ultralibérale et l’argent roi au-dessus de tout et bien avant l’humain... Priver un peuple d’électricité et d’eau potable pour le réduire à merci c’est tout de même crapuleux comme méthode...Et encore davantage quand on ose se prétendre démocrate... Il faut avoir le courage de le dire haut et fort, n’en déplaise aux responsables fascisants et militaro industrialisés de ces nations occidentales à la complicité objective voire bienveillante à cause des intérêts bien compris et partagés de prédateurs de l’humanité souffrante...

Eux qui se targuent d’être des phares de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ces symboles maçonniques bêtement recopiés sans presque signification par quelques révolutionnaires en mal d’inspiration... Qui l’ont tout simplement chapardé à un démocrate d’avant-garde nommé Pascal Paoli, généralissime du peuple Corse et de sa petite île si souvent prise d’assaut tout au long de l’Histoire par des conquérants et des envahisseurs avides... Contraignant ce petit pays de bergers pacifiques à prendre les armes et résister... Ce qu’il fait d’ailleurs encore aujourd’hui face à l’État colonial....

Le 14 juillet 1755, soit 34 ans avant la révolution française et 32 ans avant la première constitution américaine, le préambule de la constitution corse proposée par Biaginto Baldi décrète pour la première fois dans l’histoire de l’humanité : "Les hommes naissent libres et égaux en droit...". Pascal Paoli pour sa part dote sa patrie d’une exemplaire constitution démocratique, institue la séparation des pouvoirs, le vote des femmes, relance l’économie agraire, fait frapper monnaie, fonde à Corte (devenue capitale de la Corse) une université et fait administrer une justice égale pour tous !... C’est dire que nous n’avons rien inventé sous le soleil hexagonal contrairement à ce que disent nos livres d’histoire et que nous sommes d’une outrancière prétention pseudo fraternelle qui ne nous a jamais réellement effleurée dans les faits... D’autant plus que la filiation de ces lois fondamentales est depuis bien longtemps historiquement prouvée...

À l’époque, partout dans le monde, cette fantastique expérience politique et sociale a suscité l’admiration... Les philosophes et tous les esprits éclairés du siècle des lumières ont salué en Pascal Paoli le précurseur de la démocratie.... En France, Jean-Jacques Rousseau puis Voltaire s’en émeuvent et prédisent l’universalisation de son œuvre... En Angleterre, en Prusse, en Hollande, les penseurs et les hommes de science donnent en exemple l’île de la Justice... L’île de Corse... Jusqu’à ce qu’en 1767, la France de Louis XV "achète" à la république de Gènes une prétendue suzeraineté sur la Corse et décide de mettre au pas cette petite république !.... Pour abattre cette balbutiante et adolescente démocratie la monarchie française envoie alors un corps expéditionnaire de 40.000 hommes mettre fin à la douceur de vivre, à la liberté, à l’égalité et à la fraternité... Souvenirs, souvenirs... Ah que ces choses fâcheuses sont édifiantes à la mémoire de nos contemporains...

Mais rien ne nous gène, rien ne nous fait honte... C’est dire si nous ne sommes aujourd’hui toujours pas à un génocide près... Fermer les yeux devant l’élimination sournoise ou l’éradication violente d’un peuple ne nous a jamais vraiment posé de problème de conscience collective ou individuelle du moment que nos hypermarchés sont toujours correctement approvisionnés et que nous pouvons continuer à bâfrer et roter entre nantis...

Pensez si la privation d’électricité et d’eau potable pour un peuple d’emmerdeurs qu’on appelle aujourd’hui "terroristes" mais qu’on savait si judicieusement appeler "résistants" quand il s’agissait beaucoup plus égoïstement de nous face à l’occupant, ne nous cause pas d’ulcérations stomacales particulières, ni d’acidités gastriques insupportables... On est en finale, on est en finale, on est en finale... La voilà, la finalité de l’humanité...


...Romantisme

Ce peuple est de ces régions où les hommes et les femmes n’ont guère qu’un coin d’âtre pour y faire exister paisiblement les saisons, l’amour et le travail... Ils sont des gens d’un terroir brûlant de soleil, de pierres et de sable... là-bas, chez eux ou la parole commence souvent par la prière... Là-bas, où le vent de l’histoire des autres a si souvent déchiré la paix de leur horizon mouvant et inondé le sol de leur sang plus que de celui de leurs envahisseurs, leur laissant au cœur un goût amer et salé de larmes, de désert et d’abandon...

Ils viennent d’une mémoire ancestrale qui n’est pas racontée sur les bancs lustrés des écoles sophistiquées et mensongères... De ces mémoires que seules les pierres et les échos racontent encore... Ce qu’ils ont dans le cœur et sur le visage, les mots qu’ils disent sont des mots simples, qui parlent de vie, de dignité et de liberté... Quand d’autres pourraient croire que le sang s’est arrêté de couler dans les veines de leurs lendemains, eux savent qu’ils doivent se battre pour irriguer un avenir et continuer à exister.... Un jour... Un jour on leur a dit que leur terre n’était plus la leur, que leurs maisons ne leur appartenaient plus... Ils l’ont subi mais n’y ont jamais consenti, ne l’ont jamais accepté et ont décidé de résister...

Dans leurs mains, comme un geste d’amour en direction de la vie, ils portent dans l’une un peu de leur terre chaude pour dire tout leur attachement à leur sol... Dans l’autre qui ne demande qu’à caresser le monde ils tiennent une bombe pour l’ultime et humble sacrifice d’une cause qu’ils n’ont pas choisie dans une violence qu’on leur a imposée... Dans leurs yeux ils ont aussi la lumière de la survie, comme celle qui brille dans leurs tentes de toile ou leurs maisons en torchis, là où ils vivent, là où ils aiment, là où ils veulent que leurs enfants leur survivent... Au pied des collines arides, des champs d’oliviers rabougris, sur les chemins poussièreux de leurs hameaux écrasés de soleil, ils se sentent heureux... Quand ils quittent ces lieux de leur mémoire... plus ils s’en éloignent, plus leurs cœurs y font retour...

Ceux qui veulent les en chasser devraient savoir que ce qui les lie à leur terre ne les oppose pas à tout ce qui les relie aux hommes... À tous les hommes... À tous les peuples... Ils ne sont pas différents mais au contraire tellement semblables... Humains, faibles et forts à la fois... Ici, par les mots qui préconisent la rencontre de soi, la rencontre de l’autre... Il y a la recherche de l’apaisement et le désir d’aboutissement à un droit universel... Celui de disposer en toute liberté de son destin... Et trouver ensemble après les mots et les regards, les gestes qui pourraient faire frémir la paix... comme une réponse à tous ceux qui les nient... Comme une réponse à tous ceux qui dénient... Comme une réponse à tous ceux qui oublient...

Ne dressez plus de murs entre les hommes... C’est lamentable !... La meilleure preuve en est qu’on a fini par appeler certaines de ces pierres dressées... Mur des lamentations !...

Michel Berthelot le 8 juillet 06
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
 
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