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Poisson abyssal a écrit:
Merci pour le lien. Je lirai l'étude un peu plus tard.
En attendant, je ne cache pas que je suis sceptique sur cette affirmation.
Par exemple, quels sont les critères de religiosité retenus pour l'étude ?
Si c'est juste le voile, ça me semble léger. Moi par exemple, je me considère comme très religieux, et pourtant je ne crois pas que le voile soit une obligation.
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Zulfikar28 a écrit:
Là en l'occurrence à mon avis ce n'est pas le fait qu'ils soient aisées ou non la cause de leur éloignement de la religion mais plutôt l'enseignement qu'ils reçoivent en s'inscrivant dans des écoles françaises qui promeuvent des valeurs des matérialistes et laïques .
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LinaFarida a écrit:
Je suis tombée sur cette étude nommée Les élites sociales et le choix de l’enseignement français en Tunisie : Entre consumérisme scolaire et socialisation laïque-Laïcité scolaire « inclusive » ou recherche d’un entre-soi social et culturel ? lien: [journals.openedition.org]
Cette étude repose sur un échantillon de 51 parents d’élèves tunisiens et binationaux qui appartiennent pour la plupart à des milieux sociaux aisés auprès des deux établissements secondaires français de Tunisie : l’établissement secondaire Gustave-Flaubert et l’établissement secondaire Pierre-Mendès-France.
Les parents d'élèves sont classés en 3 groupes:
-le premier groupe est un groupe de parents d'élèves à la srecherche de "bilinguisme". Ils représentent 10 parents d'élèves. Ils sont appelés "Distinction scolaire des générations bilingue".
-le deuxième groupe représente 40 parents sur les 51 interviewés. Ils connaissent de l’intérieur le système éducatif français soit pour y avoir été scolarisés eux-mêmes, soit parce que c’est leur conjoint qui y a été inscrit. Ils sont appelés "L’entre-soi protecteur des héritiers".
-le troisième groupe représente 11 parents d'élèves. Ils ont eu recours au privé de manière instrumentale avant de scolariser leurs enfants dans l’institution française.
Si vous voulez des détails, lisez l'étude mais en gros les seuls élèves religieux se trouvent parmi la troisième catégorie, sont issus de milieux plus modestes et sont stigmatisés par le reste des élèves au sein des établissements.
Quelques témoignages:
M. Durand, un CPE raconte :
« Je n’ai vu qu’une mère voilée mais c’est nouveau parce que c’est des choses qu’on n’avait pas ici le voile. Et d’ailleurs, j’ai une maman qui m’a demandé pourquoi on la laissait rentrer au lycée, parce que, pour elle, la laïcité, ça interdit le voile [Rire] ! [Et ?] Et bien, nous n’avons rien à dire à un parent, c’est un adulte ! Mais c’est drôle cette réaction, c’est plutôt intolérant quand on y réfléchit ? Non ? J’ai rencontré cette maman parce que son fils ne trouve pas sa place ici… mais elle non plus ! [Il marque un temps de pause]. Il me semble que ces parents sont plus traditionnels. Ils n’ont pas du tout les mêmes repères que les autres. Son fils passe le bac cette année et elle, elle angoisse beaucoup pour sa réussite. Elle-même me disait qu’elle priait beaucoup pour lui et que lui aussi, il prie pour sa réussite. Qu’il travaille, qu’il prie. Bon, c’est pas des discours très courants ici ! Ici la religion c’est ringard, c’est pas «in» ! C’est vraiment, vraiment secondaire. Et donc, les élèves un peu pieux sont charriés, mais comme le sont les profs d’arabe parce que ce sont des personnes très imbibées par leur religion, disons. »
Mme Ben Hassan, Française d’origine tunisienne, de milieu modeste, témoigne :
« Les Tunisiennes qui vivent ici parlent mieux le français que moi alors que j’ai vécu en France [17 ans] ! Elles sont très françaises dans leur tête. C’est pas du tout la mentalité que j’attendais. Moi je croyais trouver des amies mais c’est l’inverse. Elles m’évitent. Elles veulent pas discuter avec moi. Nous, on croyait que ça allait être plus simple qu’en France parce qu’au début on n’avait pas des amis mais après ça a été. Y a des associations de musulmans et c’était bien… On était mieux encadrés en France, ici y a rien. Mon fils il croyait que la Tunisie c’était comme l’Arabie saoudite, qu’il allait trouver des musulmans en djellaba [Rires] !! Mais c’est devenu très moderne Tunis. C’est pire qu’à Paris [Rires] ! Je suis Tunisienne et la France, enfin la Bretagne, je la regrette hein ? C’est dur de s’adapter au pays ici, pourtant j’étais contente de revenir mais c’est trop dur, je suis étrangère ici. Pff ! On s’ennuie ! À part prier, y a rien à faire ! [Pardon ?] Moi je suis un peu conservatrice parce qu’en France j’ai voulu honorer ma religion. Je l’ai mieux apprise, mieux comprise. Je l’ai bien respectée. Ici je voudrais porter le voile. Je le portais en France mais mon mari m’a dit : non ne mets pas ton voile, c’est pas bien pour aller chercher les enfants… Mon mari, il préfère comme ça. Moi en France j’étais plus à l’aise, j’ai mis un foulard, personne ne m’a rien dit. Ici, comme j’ai dit, on n’ose même pas avec ces parents-là. »
« J’ai une petite histoire à vous raconter et vous allez comprendre l’état d’esprit des parents : y a un père d’élève qui est venu furieux à la vie scolaire parce que sa fille avait été embêtée à la sortie du lycée parce qu’elle fumait. Bon, c’était en période de ramadan. Au lycée c’est interdit bien que certains se cachent derrière les terrains de sport... passons ! Et le père vient nous voir pour nous dire : ça n’est pas normal, elle peut fumer au lycée, moi je veux pas qu’on l’agresse à l’extérieur. Vous vous rendez compte ? Elle fume, elle n’a que 17 ans et elle fume, et Monsieur veut qu’elle soit protégée par le lycée. Pff ! » (M. Elloumi, surveillant).
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Mazagan18 a écrit:
Le port du voile n'est pas un indicateur de piété.
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louloute5 a écrit:
Premièrement, un panel de 51 personnes n'est pas révélateur.
Ensuite, il est évident que plus une personne sera aisée, plus elle s'attachera à la dounia, plus elle s'éloignera à de Dieu. En ce sens, l'aisance peut-être une redoutable épreuve.