Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Pourquoi ils nous haïssent
c
2 novembre 2012 21:27
Pourquoi ils nous haïssent

Mona Eltahawy |
25 octobre 2012

Au début de Distant View of a Minaret [éd. Heinemann, 1983, non traduit en français], Alifa Rifaat, auteure égyptienne largement ignorée et aujourd’hui disparue, nous raconte l’histoire d’une femme tellement indifférente au coït que son mari lui impose, concentré sur son seul plaisir, qu’elle remarque la présence d’une toile d’araignée à nettoyer au plafond. Elle médite sur l’attitude de son mari, qui refuse toujours de poursuivre leurs ébats pour la faire jouir elle aussi, “comme s’il tenait à la priver [de quelque chose]”. De même qu’il lui refuse un orgasme, l’appel à la prière interrompt soudain le sien. Le mari sort. Après s’être lavée, la femme s’absorbe dans la prière – un acte tellement plus satisfaisant qu’elle attend avec impatience la prochaine – et regarde la rue depuis son balcon. Elle interrompt sa rêverie pour aller consciencieusement préparer du café pour son mari après sa sieste. Alors qu’elle apporte la boisson dans la chambre pour la verser sous les yeux de son mari – il préfère –, elle remarque qu’il est mort. Elle ordonne à son fils d’aller chercher un médecin. “Elle retourna au salon et se versa une tasse de café. Elle était elle-même surprise par son calme”, écrit Alifa Rifaat.

Désir de liberté

En quelques lignes, l’auteure expose le trio que forment le sexe, la mort et la religion, et fait sauter les verrous du déni et de la défiance pour viser au cœur la misogynie au Moyen-Orient. Soyons francs : ce n’est pas parce que nous sommes libres qu’ils nous haïssent, ainsi que l’affirme le vieux cliché américain post-11 septembre. C’est parce qu’ils nous haïssent que nous ne sommes pas libres, reformule avec force cette auteure arabe. Oui, ils nous haïssent. Il faut le dire.

Certains demanderont peut-être pourquoi j’aborde ce sujet aujourd’hui alors que le Moyen-Orient s’est soulevé, non comme d’habitude par haine de l’Amérique et d’Israël, mais uni dans un désir de liberté. Après tout, ne faudrait-il pas obtenir le respect des droits fondamentaux pour tout le monde avant de demander un traitement spécial pour les femmes ? Et qu’est-ce que les questions de sexe ont à voir avec le printemps arabe ? Je ne parle pourtant pas du sexe que l’on pratique caché dans des coins sombres ou derrière la porte de la chambre à coucher. Je parle d’un système politique et économique qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux et doit être détruit en même temps que les tyrannies plus visibles qui étouffent cette région et la privent d’avenir.

Oui, les femmes ont des problèmes partout dans le monde. Certes, les Etats-Unis n’ont pas encore élu de femme président et les femmes continuent d’être traitées comme des objets dans bon nombre de pays “occidentaux” (je vis dans l’un d’entre eux). Voilà généralement la conclusion à laquelle aboutira toute conversation ayant pour sujet la haine des femmes dans les sociétés arabes. Mais laissons de côté ce que les Etats-Unis font ou ne font pas aux femmes. Citez-moi un pays arabe et je vous égrènerai une litanie d’exactions nourries par un mélange délétère de culture et de religion que peu semblent capables de critiquer. Quand des femmes égyptiennes qui osent s’exprimer haut et fort [dans les manifestations] sont soumises à d’humiliants “tests de virginité”, il est temps de rompre le silence. Lorsqu’un article du Code pénal égyptien affirme qu’une femme battue par son mari “avec de bonnes intentions” ne peut pas réclamer de dommages, au diable le politiquement correct. D’ailleurs, de quelles “bonnes intentions” s’agit-il ? Du point de vue de la loi, elles correspondent à des coups “non sévères” ou n’étant “pas portés directement au visage”.

Révolutions de la pensée

Tout cela revient à dire que, lorsqu’on parle du statut des femmes au Moyen-Orient, la situation n’est pas meilleure que ce que vous pensez. Elle est bien pire. Même après ces “révolutions”, on considère toujours plus ou moins que tout va bien tant que les femmes sont voilées, recluses dans leur maison, empêchées de conduire [comme en Arabie Saoudite], obligées de demander la permission à un homme pour voyager et contraintes d’obtenir l’accord d’un homme pour se marier ou divorcer.

Pas un seul pays arabe ne figure parmi les cent premiers pays classés par le Forum économique mondial dans son rapport mondial sur l’égalité entre les sexes. Toute la région est solidement ancrée dans les profondeurs du classement. Riches ou pauvres, nous haïssons tous nos femmes. J’en viens au cas de l’Arabie Saoudite. Non seulement parce que j’ai découvert ce pays à l’âge de 15 ans, en plein traumatisme – je n’ai pas d’autre mot – féministe, mais aussi parce que ce royaume voue un culte éhonté à un dieu misogyne et n’en paie jamais les conséquences du fait du double avantage que lui confère la présence de pétrole et de deux grands lieux saints sur son territoire, La Mecque et Médine.

Dans les années 1980 et 1990 comme aujourd’hui, les religieux qui intervenaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes, leurs orifices et notamment ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai entendu que, si un bébé garçon vous urinait dessus, vous pouviez prier dans les mêmes vêtements, mais que, si c’était une fille, il fallait vous changer. Que peut-il bien y avoir dans l’urine des filles pour vous rendre si impur ? me demandais-je. A quel point les Saoudiens haïssent-ils les femmes ? Réponse : au point de laisser mourir quinze jeunes filles dans l’incendie d’une école à La Mecque en 2002. La “police des mœurs” leur avait bloqué la sortie et avait interdit aux pompiers de leur porter secours parce qu’elles ne portaient pas le voile et le manteau requis en public. Et après, rien. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence. Seule concession à l’horreur : le prince Abdallah [alors régent de facto] a retiré la charge de l’éducation des filles aux zélotes salafistes, qui maintiennent néanmoins une poigne de fer sur le système éducatif du royaume. L’Arabie Saoudite n’est pas un cas isolé, ce n’est pas une incongruité odieuse dans un désert riche et isolé. La haine des islamistes pour les femmes embrase toute la région, aujourd’hui plus que jamais.

Celles qui ont défilé et manifesté au Caire ont dû traverser le terrain miné des agressions sexuelles, qu’elles soient le fait du régime, de ses laquais et parfois, malheureusement, de nos compagnons d’insurrection. Ce jour de novembre 2011 où j’ai été sexuellement agressée dans la rue Mohamed Mahmoud, près de la place Tahrir, par au moins quatre agents antiémeute, j’ai auparavant été agressée par un homme sur la place Tahrir elle-même. Alors que nous n’hésitons pas à dénoncer les exactions du régime, lorsque nous sommes violées par des concitoyens, nous partons du principe qu’ils sont des agents du régime ou des voyous, car nous ne voulons pas salir la révolution.

Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne s’accompagnent pas de révolutions de la pensée. Nous avons besoin d’une révolution culturelle, sociale et sexuelle pour faire tomber les Moubarak qui règnent sur nos esprits et dans notre chambre à coucher. Il fut un temps où les islamistes occupaient la position la plus vulnérable sur l’échiquier politique en Egypte et en Tunisie. Il se pourrait que ce soit à présent les femmes. Comme d’habitude.

[www.courrierinternational.com]
b
2 novembre 2012 22:48
Citation
coldman a écrit:
Pourquoi ils nous haïssent

Mona Eltahawy |
25 octobre 2012

Au début de Distant View of a Minaret [éd. Heinemann, 1983, non traduit en français], Alifa Rifaat, auteure égyptienne largement ignorée et aujourd’hui disparue, nous raconte l’histoire d’une femme tellement indifférente au coït que son mari lui impose, concentré sur son seul plaisir, qu’elle remarque la présence d’une toile d’araignée à nettoyer au plafond. Elle médite sur l’attitude de son mari, qui refuse toujours de poursuivre leurs ébats pour la faire jouir elle aussi, “comme s’il tenait à la priver [de quelque chose]”. De même qu’il lui refuse un orgasme, l’appel à la prière interrompt soudain le sien. Le mari sort. Après s’être lavée, la femme s’absorbe dans la prière – un acte tellement plus satisfaisant qu’elle attend avec impatience la prochaine – et regarde la rue depuis son balcon. Elle interrompt sa rêverie pour aller consciencieusement préparer du café pour son mari après sa sieste. Alors qu’elle apporte la boisson dans la chambre pour la verser sous les yeux de son mari – il préfère –, elle remarque qu’il est mort. Elle ordonne à son fils d’aller chercher un médecin. “Elle retourna au salon et se versa une tasse de café. Elle était elle-même surprise par son calme”, écrit Alifa Rifaat.

Désir de liberté

En quelques lignes, l’auteure expose le trio que forment le sexe, la mort et la religion, et fait sauter les verrous du déni et de la défiance pour viser au cœur la misogynie au Moyen-Orient. Soyons francs : ce n’est pas parce que nous sommes libres qu’ils nous haïssent, ainsi que l’affirme le vieux cliché américain post-11 septembre. C’est parce qu’ils nous haïssent que nous ne sommes pas libres, reformule avec force cette auteure arabe. Oui, ils nous haïssent. Il faut le dire.

Certains demanderont peut-être pourquoi j’aborde ce sujet aujourd’hui alors que le Moyen-Orient s’est soulevé, non comme d’habitude par haine de l’Amérique et d’Israël, mais uni dans un désir de liberté. Après tout, ne faudrait-il pas obtenir le respect des droits fondamentaux pour tout le monde avant de demander un traitement spécial pour les femmes ? Et qu’est-ce que les questions de sexe ont à voir avec le printemps arabe ? Je ne parle pourtant pas du sexe que l’on pratique caché dans des coins sombres ou derrière la porte de la chambre à coucher. Je parle d’un système politique et économique qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux et doit être détruit en même temps que les tyrannies plus visibles qui étouffent cette région et la privent d’avenir.

Oui, les femmes ont des problèmes partout dans le monde. Certes, les Etats-Unis n’ont pas encore élu de femme président et les femmes continuent d’être traitées comme des objets dans bon nombre de pays “occidentaux” (je vis dans l’un d’entre eux). Voilà généralement la conclusion à laquelle aboutira toute conversation ayant pour sujet la haine des femmes dans les sociétés arabes. Mais laissons de côté ce que les Etats-Unis font ou ne font pas aux femmes. Citez-moi un pays arabe et je vous égrènerai une litanie d’exactions nourries par un mélange délétère de culture et de religion que peu semblent capables de critiquer. Quand des femmes égyptiennes qui osent s’exprimer haut et fort [dans les manifestations] sont soumises à d’humiliants “tests de virginité”, il est temps de rompre le silence. Lorsqu’un article du Code pénal égyptien affirme qu’une femme battue par son mari “avec de bonnes intentions” ne peut pas réclamer de dommages, au diable le politiquement correct. D’ailleurs, de quelles “bonnes intentions” s’agit-il ? Du point de vue de la loi, elles correspondent à des coups “non sévères” ou n’étant “pas portés directement au visage”.

Révolutions de la pensée

Tout cela revient à dire que, lorsqu’on parle du statut des femmes au Moyen-Orient, la situation n’est pas meilleure que ce que vous pensez. Elle est bien pire. Même après ces “révolutions”, on considère toujours plus ou moins que tout va bien tant que les femmes sont voilées, recluses dans leur maison, empêchées de conduire [comme en Arabie Saoudite], obligées de demander la permission à un homme pour voyager et contraintes d’obtenir l’accord d’un homme pour se marier ou divorcer.

Pas un seul pays arabe ne figure parmi les cent premiers pays classés par le Forum économique mondial dans son rapport mondial sur l’égalité entre les sexes. Toute la région est solidement ancrée dans les profondeurs du classement. Riches ou pauvres, nous haïssons tous nos femmes. J’en viens au cas de l’Arabie Saoudite. Non seulement parce que j’ai découvert ce pays à l’âge de 15 ans, en plein traumatisme – je n’ai pas d’autre mot – féministe, mais aussi parce que ce royaume voue un culte éhonté à un dieu misogyne et n’en paie jamais les conséquences du fait du double avantage que lui confère la présence de pétrole et de deux grands lieux saints sur son territoire, La Mecque et Médine.

Dans les années 1980 et 1990 comme aujourd’hui, les religieux qui intervenaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes, leurs orifices et notamment ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai entendu que, si un bébé garçon vous urinait dessus, vous pouviez prier dans les mêmes vêtements, mais que, si c’était une fille, il fallait vous changer. Que peut-il bien y avoir dans l’urine des filles pour vous rendre si impur ? me demandais-je. A quel point les Saoudiens haïssent-ils les femmes ? Réponse : au point de laisser mourir quinze jeunes filles dans l’incendie d’une école à La Mecque en 2002. La “police des mœurs” leur avait bloqué la sortie et avait interdit aux pompiers de leur porter secours parce qu’elles ne portaient pas le voile et le manteau requis en public. Et après, rien. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence. Seule concession à l’horreur : le prince Abdallah [alors régent de facto] a retiré la charge de l’éducation des filles aux zélotes salafistes, qui maintiennent néanmoins une poigne de fer sur le système éducatif du royaume. L’Arabie Saoudite n’est pas un cas isolé, ce n’est pas une incongruité odieuse dans un désert riche et isolé. La haine des islamistes pour les femmes embrase toute la région, aujourd’hui plus que jamais.

Celles qui ont défilé et manifesté au Caire ont dû traverser le terrain miné des agressions sexuelles, qu’elles soient le fait du régime, de ses laquais et parfois, malheureusement, de nos compagnons d’insurrection. Ce jour de novembre 2011 où j’ai été sexuellement agressée dans la rue Mohamed Mahmoud, près de la place Tahrir, par au moins quatre agents antiémeute, j’ai auparavant été agressée par un homme sur la place Tahrir elle-même. Alors que nous n’hésitons pas à dénoncer les exactions du régime, lorsque nous sommes violées par des concitoyens, nous partons du principe qu’ils sont des agents du régime ou des voyous, car nous ne voulons pas salir la révolution.

Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne s’accompagnent pas de révolutions de la pensée. Nous avons besoin d’une révolution culturelle, sociale et sexuelle pour faire tomber les Moubarak qui règnent sur nos esprits et dans notre chambre à coucher. Il fut un temps où les islamistes occupaient la position la plus vulnérable sur l’échiquier politique en Egypte et en Tunisie. Il se pourrait que ce soit à présent les femmes. Comme d’habitude.

[www.courrierinternational.com]


Peut mieux faire pour salir l'Islam ........



Modifié 2 fois. Dernière modification le 02/11/12 22:55 par blagueur l.
c
2 novembre 2012 22:56
je crois qu'elle parle d'une certaine réalité, d'un vécu.
alors on peut la croire stipendiée par le grand complot americano sioniste pour "salir l'islam".
moi je crois tout simplement qu'elle fait une analyse assez juste.
b
2 novembre 2012 23:40
Citation
coldman a écrit:
Pourquoi ils nous haïssent

Mona Eltahawy |
25 octobre 2012

Au début de Distant View of a Minaret [éd. Heinemann, 1983, non traduit en français], Alifa Rifaat, auteure égyptienne largement ignorée et aujourd’hui disparue, nous raconte l’histoire d’une femme tellement indifférente au coït que son mari lui impose, concentré sur son seul plaisir, qu’elle remarque la présence d’une toile d’araignée à nettoyer au plafond. Elle médite sur l’attitude de son mari, qui refuse toujours de poursuivre leurs ébats pour la faire jouir elle aussi, “comme s’il tenait à la priver [de quelque chose]”. De même qu’il lui refuse un orgasme, l’appel à la prière interrompt soudain le sien. Le mari sort. Après s’être lavée, la femme s’absorbe dans la prière – un acte tellement plus satisfaisant qu’elle attend avec impatience la prochaine – et regarde la rue depuis son balcon. Elle interrompt sa rêverie pour aller consciencieusement préparer du café pour son mari après sa sieste. Alors qu’elle apporte la boisson dans la chambre pour la verser sous les yeux de son mari – il préfère –, elle remarque qu’il est mort. Elle ordonne à son fils d’aller chercher un médecin. “Elle retourna au salon et se versa une tasse de café. Elle était elle-même surprise par son calme”, écrit Alifa Rifaat.

Désir de liberté

En quelques lignes, l’auteure expose le trio que forment le sexe, la mort et la religion, et fait sauter les verrous du déni et de la défiance pour viser au cœur la misogynie au Moyen-Orient. Soyons francs : ce n’est pas parce que nous sommes libres qu’ils nous haïssent, ainsi que l’affirme le vieux cliché américain post-11 septembre. C’est parce qu’ils nous haïssent que nous ne sommes pas libres, reformule avec force cette auteure arabe. Oui, ils nous haïssent. Il faut le dire.

Certains demanderont peut-être pourquoi j’aborde ce sujet aujourd’hui alors que le Moyen-Orient s’est soulevé, non comme d’habitude par haine de l’Amérique et d’Israël, mais uni dans un désir de liberté. Après tout, ne faudrait-il pas obtenir le respect des droits fondamentaux pour tout le monde avant de demander un traitement spécial pour les femmes ? Et qu’est-ce que les questions de sexe ont à voir avec le printemps arabe ? Je ne parle pourtant pas du sexe que l’on pratique caché dans des coins sombres ou derrière la porte de la chambre à coucher. Je parle d’un système politique et économique qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux et doit être détruit en même temps que les tyrannies plus visibles qui étouffent cette région et la privent d’avenir.

Oui, les femmes ont des problèmes partout dans le monde. Certes, les Etats-Unis n’ont pas encore élu de femme président et les femmes continuent d’être traitées comme des objets dans bon nombre de pays “occidentaux” (je vis dans l’un d’entre eux). Voilà généralement la conclusion à laquelle aboutira toute conversation ayant pour sujet la haine des femmes dans les sociétés arabes. Mais laissons de côté ce que les Etats-Unis font ou ne font pas aux femmes. Citez-moi un pays arabe et je vous égrènerai une litanie d’exactions nourries par un mélange délétère de culture et de religion que peu semblent capables de critiquer. Quand des femmes égyptiennes qui osent s’exprimer haut et fort [dans les manifestations] sont soumises à d’humiliants “tests de virginité”, il est temps de rompre le silence. Lorsqu’un article du Code pénal égyptien affirme qu’une femme battue par son mari “avec de bonnes intentions” ne peut pas réclamer de dommages, au diable le politiquement correct. D’ailleurs, de quelles “bonnes intentions” s’agit-il ? Du point de vue de la loi, elles correspondent à des coups “non sévères” ou n’étant “pas portés directement au visage”.

Révolutions de la pensée

Tout cela revient à dire que, lorsqu’on parle du statut des femmes au Moyen-Orient, la situation n’est pas meilleure que ce que vous pensez. Elle est bien pire. Même après ces “révolutions”, on considère toujours plus ou moins que tout va bien tant que les femmes sont voilées, recluses dans leur maison, empêchées de conduire [comme en Arabie Saoudite], obligées de demander la permission à un homme pour voyager et contraintes d’obtenir l’accord d’un homme pour se marier ou divorcer.

Pas un seul pays arabe ne figure parmi les cent premiers pays classés par le Forum économique mondial dans son rapport mondial sur l’égalité entre les sexes. Toute la région est solidement ancrée dans les profondeurs du classement. Riches ou pauvres, nous haïssons tous nos femmes. J’en viens au cas de l’Arabie Saoudite. Non seulement parce que j’ai découvert ce pays à l’âge de 15 ans, en plein traumatisme – je n’ai pas d’autre mot – féministe, mais aussi parce que ce royaume voue un culte éhonté à un dieu misogyne et n’en paie jamais les conséquences du fait du double avantage que lui confère la présence de pétrole et de deux grands lieux saints sur son territoire, La Mecque et Médine.

Dans les années 1980 et 1990 comme aujourd’hui, les religieux qui intervenaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes, leurs orifices et notamment ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai entendu que, si un bébé garçon vous urinait dessus, vous pouviez prier dans les mêmes vêtements, mais que, si c’était une fille, il fallait vous changer. Que peut-il bien y avoir dans l’urine des filles pour vous rendre si impur ? me demandais-je. A quel point les Saoudiens haïssent-ils les femmes ? Réponse : au point de laisser mourir quinze jeunes filles dans l’incendie d’une école à La Mecque en 2002. La “police des mœurs” leur avait bloqué la sortie et avait interdit aux pompiers de leur porter secours parce qu’elles ne portaient pas le voile et le manteau requis en public. Et après, rien. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence. Seule concession à l’horreur : le prince Abdallah [alors régent de facto] a retiré la charge de l’éducation des filles aux zélotes salafistes, qui maintiennent néanmoins une poigne de fer sur le système éducatif du royaume. L’Arabie Saoudite n’est pas un cas isolé, ce n’est pas une incongruité odieuse dans un désert riche et isolé. La haine des islamistes pour les femmes embrase toute la région, aujourd’hui plus que jamais.

Celles qui ont défilé et manifesté au Caire ont dû traverser le terrain miné des agressions sexuelles, qu’elles soient le fait du régime, de ses laquais et parfois, malheureusement, de nos compagnons d’insurrection. Ce jour de novembre 2011 où j’ai été sexuellement agressée dans la rue Mohamed Mahmoud, près de la place Tahrir, par au moins quatre agents antiémeute, j’ai auparavant été agressée par un homme sur la place Tahrir elle-même. Alors que nous n’hésitons pas à dénoncer les exactions du régime, lorsque nous sommes violées par des concitoyens, nous partons du principe qu’ils sont des agents du régime ou des voyous, car nous ne voulons pas salir la révolution.

Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne s’accompagnent pas de révolutions de la pensée. Nous avons besoin d’une révolution culturelle, sociale et sexuelle pour faire tomber les Moubarak qui règnent sur nos esprits et dans notre chambre à coucher. Il fut un temps où les islamistes occupaient la position la plus vulnérable sur l’échiquier politique en Egypte et en Tunisie. Il se pourrait que ce soit à présent les femmes. Comme d’habitude.

[www.courrierinternational.com]

c'est un post de mona elthawa parcequ'elle parle trop de sexewinking smiley
Z
2 novembre 2012 23:46
"...auteure égyptienne largement ignorée..." Et qu'il faut aujourd'hui sortir de l'ombre. Quelle tristesse ! Et que dire des milliers de femmes [Françaises] admises chaque année dans les services des urgences des hôpitaux [français], victimes de violences monstrueuses de la part de maris (ou compagnons) tout autant monstrueux ? La religion du néant, de l'alcoolisme et des psychopathes fait des ravages, loin, très loin de la paisible Arabie-Saoudite. Gardez vos leçons pour vous.
b
3 novembre 2012 00:40
Citation
coldman a écrit:
je crois qu'elle parle d'une certaine réalité, d'un vécu.
alors on peut la croire stipendiée par le grand complot americano sioniste pour "salir l'islam".
moi je crois tout simplement qu'elle fait une analyse assez juste.

La généralisation, le glissement du particulier au général ...
Des affirmations sur toutes les femmes, sur des pays entiers, arabes par dessus le marché omettant les pays musulmans non-arabes ..........
Une analyse .... tu rigoles .... pas de chiffres, ni de statistiques plutôt la projection de sa haine du monde musulman que l'on peut lire en miroir, tant elle manque d'objectivité ...
Si elle disait vrai, il n'y aurait point de divorce, ni de remise en question de l'autorité du mâle dominant ...

Elle apporte de l'eau à ton moulin islamophobe, sans plus, mais elle est bien loin de la réalité et du vécu des femmes musulmanes, des femmes sur-protégées par leur clan familial, où le frère, le père, l'oncle ramène très vite à la raison tout mari tyrannique ...
Consultes les archives des tribunaux et cette âna-lyse opposant homme/femme s'avérera une ânerie ...
Interroges les femmes musulmanes sur les rapports au sein des couples et tu seras surpris, la durabilité et la stabilité des couples est plus grande chez les couples pratiquants ...
Bref un discours d'une ignorante étrangère, externe à la société, instrumentalisant des stéréotypes islamophobes et racistes, pour preuve dixit "dieu misogyne", astaghrfirou al Haq s.w.t, des propos qui ne peuvent être tenus par un auteur musulman, voir un juif séfarade ou un chrétien qui aurait vécu dans un pays musulman, du fait de la convivialité et du respect de la croyance de l'autre qui nous caractérise ...



Modifié 2 fois. Dernière modification le 03/11/12 00:50 par blagueur l.
c
3 novembre 2012 10:00
mais c'est un monde merveilleux que tu nous dépeins là.............. grinning smiley
la surprotection des hommes de la famille............. quelle blague. une vraie tutelle oui.
la durabilité des couples pratiquants................... idem.
les stats des tribunaux? la loi du silence, tu connais?
allez, un peu d’honnêteté, ça te fera pas de mal. .
b
3 novembre 2012 11:54
Citation
coldman a écrit:
mais c'est un monde merveilleux que tu nous dépeins là.............. grinning smiley
la surprotection des hommes de la famille............. quelle blague. une vraie tutelle oui.
la durabilité des couples pratiquants................... idem.
les stats des tribunaux? la loi du silence, tu connais?
allez, un peu d’honnêteté, ça te fera pas de mal. .

Le parfait cyberislamophobe et l'honnêteté .........
Le paradoxe logique du menteur et la loi du désinformateur ? ....
A la porte des tribunaux sans consulter les archives, on identifie très vite les clans des deux parties en litige. La société musulmane est solidaire (ce que tu appelles communautarisme), tous les membres sont concernés, bien loin de l'individualisme que vous prônez ... La femme n'est pas seule, isolée, à la merci des machos barbus bourreaux musulmans honnis ....
Dans le temps j'ai remonté les bretelles à mon beau-frère qui s'était saoulé et avait giflé ma sœur., un léger passage à tabac mémorable guérisseur ..
Feu mon oncle, militaire, qui n'avait jamais porté la main sur sa fille a quant à lui, choisit l'arme dissuasive d'ordonnance pour soigner définitivement son gendre ..
Quelle tutelle, quand la femme a son domicile conjugal ? ..
Le téléphone portable suffit pour demander assistance et c'est un devoir de répondre ...



Modifié 7 fois. Dernière modification le 03/11/12 12:24 par blagueur l.
c
3 novembre 2012 13:00
mais personne ne prone l'indivdualisme. il s'installe tout seul.
nous ne sommes plus au temps ou la tribu était la condition nécessaire à la survie.
il faut arreter de croire qu'il y a un modèle inventé et imposé par x ou Y.
ce qui s'impose petit à petit partout, c'est tout simplement ce qui correspond à l'individu.
tu es de mauvaise foi. il est donc difficile d’échanger
la société musulmane solidaire? ce sont les sociétés parmis les plus inégalitaires du monde. ptdr
les couples durables d'antan, je connais. j' ai quarante ans et la majorité de ma famille vivait dans la france rurale.
alors je pourrai moi aussi jouer l'air du c’était mieux avant. sauf que c'est faux. et aucune femme d'uajourd'hui ne voudrait de la vie que menaient les femmes d'il y a 50 ou 60 ans.
il est bien certain que si ma grand mère etait sortie en boite de nuit contre l'avis de mon grand pere et etait rentrée aux aurores, elle aurait certainement pris une baffe qui l'aurait couché. aujourd'hui, cela lui vaudrait un rappel à la loi, une garde à vue et un passage devant le juge.
ça a pas mal évolué depuis. et ce ne sont pas les "americano sionistes" qui ont imposé ces changements. ils se sont imposés tout seul.
b
3 novembre 2012 13:37
Citation
coldman a écrit:
mais personne ne prone l'indivdualisme. il s'installe tout seul.
nous ne sommes plus au temps ou la tribu était la condition nécessaire à la survie.
il faut arreter de croire qu'il y a un modèle inventé et imposé par x ou Y.
ce qui s'impose petit à petit partout, c'est tout simplement ce qui correspond à l'individu.
tu es de mauvaise foi. il est donc difficile d’échanger
la société musulmane solidaire? ce sont les sociétés parmis les plus inégalitaires du monde. ptdr
les couples durables d'antan, je connais. j' ai quarante ans et la majorité de ma famille vivait dans la france rurale.
alors je pourrai moi aussi jouer l'air du c’était mieux avant. sauf que c'est faux. et aucune femme d'uajourd'hui ne voudrait de la vie que menaient les femmes d'il y a 50 ou 60 ans.
il est bien certain que si ma grand mère etait sortie en boite de nuit contre l'avis de mon grand pere et etait rentrée aux aurores, elle aurait certainement pris une baffe qui l'aurait couché. aujourd'hui, cela lui vaudrait un rappel à la loi, une garde à vue et un passage devant le juge.
ça a pas mal évolué depuis. et ce ne sont pas les "americano sionistes" qui ont imposé ces changements. ils se sont imposés tout seul.
L'être humain est grégaire et social .... L'individualisme est une invention de l'Etat centralisateur, qui réduit l'homme au contribuable, le nouveau serf ...
La société musulmane n'est pas une entité théorique au sens occidental, mais c'est une enveloppe de micro-sociétés, réelles, celles du quotidien, de la famille élargie, du clan, du village. La solidarité opère au sein des clans transversalement et s'étend à l'ensemble à travers la zakat et les œuvres sociales. Les disparités actuelles sont une conséquence de la profonde mutation et au brusque changement des pratiques sociales et coutumes, conséquentes à la modernité, à l'enrichissement sans cause, à l'accaparement des richesses par les nouveaux riches qui se sont substitués aux colons.


Quant aux américains-sionistes, nouvelle version coldman du judéo-christianisme excluant l'islam, ils te servent d'épouvantail ou de levier ? Que viennent-ils faire dans ce débat, si ce n'est pour tenter de me bouter au coin d'un ring, dans un clan supposé adverse ...
La génération spontanée des changements qui s'imposent tous seuls ... Des effets sans cause, coldman n'en a cure ...
Prôner les libertés , l'individualisme pour assujettir à la laïcité, aux idées ingérentes ...
Si un individu est libre, et si un musulman est un individu, alors un musulman est libre ... C'est du Socrate qui est mortel ...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/11/12 13:42 par blagueur l.
c
3 novembre 2012 13:53
désolé. je croyais que tu etais effectivement de la clique "antisioniste", cet anti impérialisme des imbéciles.
il faut pas confondre la reconnaissance de l'individu et ses droits avec l'individualisme petit bourgeois, l’égoïsme.
c'est souvent l'ecueil dans lequel tombaient les vieux communistes.
une société qui ne laisse pas de place à l’épanouissement individuel n'est plus viable.
pourquoi crois tu que des centaines de milliers de jeunes ont envie de traverser la méditerranée? juste pour des raisons ecos?
la famille, le clan et tout ce que tu veux, ça quelle utilité? en quoi ça garantit l’épanouissement d'une nana?
combien de femmes maghrébines arrivées à des postes de premier plan ont du affronter justement leur famille jeune pour u arriver.
quand à la défense de la femme par le clan, perso, je préfère des lois claires et la liberté de parole.
tu crois qu'elle sont protégées les petites bonnes? et les crimes d'honneurs, c'est toujours de la protection ?
ils etaient ou les freres et les oncles des nanas violées place tahir?
non, ça tient pas ce que tu dis. la vendetta n'a jamais été une réponse valable.
n
3 novembre 2012 20:22
Citation
coldman a écrit:
je crois qu'elle parle d'une certaine réalité, d'un vécu.
alors on peut la croire stipendiée par le grand complot americano sioniste pour "salir l'islam".
moi je crois tout simplement qu'elle fait une analyse assez juste.[/quote
Salam,aurais tu une analyse sur la condition de la femme juive en israel?
c
3 novembre 2012 20:45
tiens, j'ai trouvé ça. mais à quoi ça avance de parler d'israel à chaque fois? c'est ton metre étalon? c'est un peu ridicule comme reflexe. .....


Condition de la femme en Israël

De sérieux progrès à faire -

Israël n’est pas à un paradoxe près. Celui de la position de la femme dans la société israélienne illustre une fois de plus l’ambiguïté de la situation.

Israël est à la fois un pays ultramoderne dans lequel les femmes sont totalement émancipées, mais c’est également un pays aux prises avec des traditions machistes et une société basée sur la religion patriarcale. Du coup, les mouvements féministes israéliens n’ont pas fini de militer… Le mouvement Massorti les soutiens à fond et agit pour qu’enfin la place de la femme dans la société israélienne soit véritablement à l’égal de celle des hommes.

Au moment de la signature de la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), Israël a fait des réserves sur trois des articles principaux ! Cette démarche ne démontre pas forcément une mauvaise volonté de la part du gouvernement mais révèle plutôt la difficulté de se libérer du poids des traditions.

Ainsi, malgré la création d’un poste de conseiller du premier ministre chargé de la condition de la femme et de sa promotion, malgré la mise en place de programmes d’informations complets en ce qui concerne la violence à l’égard des femmes et l’égalité en matière d’emploi, malgré le niveau d’éducation reconnu élevé de la majorité des israéliennes, les formes de discrimination qu’elles subissent sont encore nombreuses. En fait, aucune loi fondamentale ne consacre le principe d’égalité ni n’interdit la discrimination. Nous pouvons noter également l’absence de plan global visant à garantir l’application de la convention. Ainsi, les idées traditionnelles concernant le rôle et le statut de la femme dans la société israélienne perpétuent les comportements négatifs à leur égard.

Des cas rapportés de mariages forcés, le nombre encore élevé de cas de violence familiale, de crimes d’honneur font toujours l’actualité de la vie quotidienne des israéliennes. Le manque de crédit alloué par le gouvernement pour essayer d’enrailler ces comportements violents limite considérablement l’assistance psychologique et médicale que les femmes devraient recevoir à la suite des agressions dont elles sont victimes. Ainsi, le nombre de refuges pour femmes battues ou violées est considéré comme trop insuffisant pour pourvoir porter secours et réconfort à toutes celles qui sont abusées. Sans doute est-ce dû à cette attitude traditionnelle qui consiste à être moins attentif à la santé des femmes qu’à celle des hommes !

La condition des femmes en Israël reste bien préoccupante sur bien des aspects et notamment en ce qui concerne le nombre encore important d’inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail, dans le traitement des salaires ou dans le mariage. Ainsi, une femme qui demande le divorce, à cause de la violence qu’elle subit par son mari, n’est pas sûre d’être écoutée et soutenue dans sa démarche par la cour rabbinique qui souvent rejette sa demande et favorise l’homme. D’autant plus que les cas de violence rapportés sont en dessous de la réalité car ce sujet est tabou dans la société israélienne et bon nombre de femmes ne parlent pas de leurs souffrances par honte d’être rejetées par la famille ou montrées du doigt par le voisinage…

Ainsi le dilemme est grand dans l’esprit des femmes israéliennes mais aussi dans celui de la société car, comble de la tradition, une croyance très répandue en Israël véhicule cette affirmation qu’un homme juif est " passif " et ne peut être capable d’aucune violence à l’égard de son épouse…

La condition de la femme en Israël n’est pas des plus tragiques compte tenu de sa position géographique, de sa tradition culturelle et religieuse. Cependant elle demeure encore préoccupante dans bien des domaines. Souhaitons que la société israélienne, encore à tendance patriarcale, enclenche sincèrement et profondément un processus de paix avec les femmes qui constituent le noyau de son évolution !
s
3 novembre 2012 22:41
Polémique en Israël sur a ségrégation des femmes imposée par les ultra-orthodoxes

Par Véronique Gaymard

La discrimination à l'égard des femmes a dégénéré dans un quartier de la ville de Beit Shemesh, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Jérusalem. L’étincelle : l’histoire d’une petite fille de huit ans, Na'ama Margolese, d'origine américaine, filmée par une chaîne de télévision se faisant insulter et cracher dessus par des extrémistes Haredi (« craignant Dieu ») alors qu'elle se rendait à son école religieuse. Le motif : sa tenue vestimentaire, jugée pas suffisamment « modeste ». La petite fille dit craindre maintenant de se rendre à l'école. Le sujet diffusé vendredi 23 décembre par Channel 2 News a ému les Israéliens de tous bords, et a suscité une grande manifestation, ce mardi 27 décembre 2011, à Beit Shemesh, où 10 000 personnes étaient attendues pour dénoncer ces dérapages et l'inaction des autorités politiques.

Quelques semaines avant les attaques contre Na'ama Margolese, mi-décembre 2011, Tanya Rosenblit, jeune étudiante de 28 ans, pourtant habillée « modestement », manches et jupe longues et tête couverte d'un foulard, monte dans un bus d'une ligne appartenant à une compagnie ultra-orthodoxe. Contrairement à l'usage qui veut que les femmes s'installent à l'arrière, elle décide de s'asseoir devant, avec les hommes, plus près du chauffeur pour se faire expliquer à quel arrêt elle devait descendre. Les passagers ne l'acceptent pas, lui intiment l'ordre de s'asseoir derrière, elle refuse. Tanya Rosenblit poste des photos et ses commentaires sur un réseau social, estimant qu'en 2011 il est « inconcevable que de telles situations d'intolérance perdurent ».

Pas de séparation entre l'Eglise et l'Etat

Le statut personnel est contrôlé par les religieux en Israël, rappelle Rachel Liel, directrice du NIF en Israël (New Israel Fund, association qui promeut l'égalité, la démocratie et la justice). Ce sont en effet des « tribunaux religieux » qui jugent les affaires de statut personnel tels que le mariage, le divorce ou encore la garde d'enfant, et ceci selon la « loi religieuse ». Car en Israël, il n'y a pas de séparation entre l'Eglise et l'Etat. « Il y a parfois des difficultés pour certaines femmes à obtenir le divorce, car le mari doit donner son accord au préalable, explique Rachel Liel. Nous avons bien sûr les mêmes problèmes que dans d’autres pays, comme les différences de salaire entre les hommes et les femmes... Mais en Israël, les problèmes se sont aiguisés au cours des dernières années, et certaines ségrégations qu'on observait sur de petites échelles se produisent maintenant de façon bien plus large ».

Par exemple, la séparation entre hommes et femmes dans les bus a commencé de façon très localisée, seulement dans certains quartiers ultra-orthodoxes « mais la Cour suprême a déclaré que ce n'était pas si grave », s'écrie Rachel Liel. Nous savons maintenant que cela a essaimé un peu partout, et nous sentons une atmosphère antidémocratique qui permet que ce type de situation se produise, non seulement dans des quartiers ultra-orthodoxes, et pas simplement dans les bus, mais également sur les affiches publicitaires, dans l'armée, au travail... C'est la raison pour laquelle tout le monde est si effrayé, et c'est pourquoi nous avons organisé une grande manifestation pour focaliser notre attention sur ce grave problème ».

L’usage devient la règle, malgré les nombreuses législations anti-discrimination

Selon Rachel Liel, les responsables politiques ont « laissé la situation s'envenimer, sans intervenir. Pendant ce temps, les extrémistes orthodoxes ont occupé l'espace et imposé leurs règles qui, pour beaucoup, sont devenues l'usage » : des entrées différentes pour les femmes que pour les hommes à certains supermarchés, à des cabinets médicaux, des bureaux de poste, des files d'attente différentes pour les hommes et pour les femmes aux caisses de certains supermarchés, des femmes parfois interdites d'assister à des obsèques… Et dans l'armée, les commandants ont depuis quelques temps refusé aux femmes soldats le droit de chanter avec les hommes.

Dans certains quartiers, des panneaux intiment l’ordre aux femmes de changer de trottoir devant les synagogues, ou encore de se vêtir « modestement », c’est-à-dire avec manches et jupe longues et la tête couverte d’un foulard. A Jérusalem, des groupes extrémistes interdisent et arrachent des panneaux publicitaires représentant des femmes. Pourtant, Israël a ratifié un grand nombre de textes internationaux sur l’égalité des sexes, et son arsenal législatif est en pointe, notamment sur le harcèlement sexuel ou encore le droit du travail, les congés maternité, souligne Rachel Liel. Mais souvent ces lois ne sont pas appliquées ».

Des partis religieux puissants

Lors de la manifestation organisée ce mardi à Beit Shemesh, de nombreuses formations politiques étaient présentes, des députés et des maires de tous bord s’offusquant des violences orchestrées par les ultra-orthodoxes. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu s’est même engagé « à faire cesser les actes de ségrégation et la violence des ultra-orthodoxes à l'encontre des femmes ». Rachel Liel regrette que ces réactions arrivent aussi tardivement : « Ils auraient dû se réveiller bien plus tôt sur ces questions, et montrer bien plus de fermeté à l’encontre de ces actes de discrimination. Cette manifestation n’est qu’un début, nous continuerons nos actions, car cela ne va pas se régler en un jour ».

[www.rfi.fr]
s
3 novembre 2012 22:52
Israël, terre maudite pour les femmes ?

Publié le 16 janvier 2012 par Égalité

Pression religieuse, ségrégation officieuse, autocensure des acteurs économiques et politiques… Pas toujours évident d’être une femme et de faire entendre sa voix dans certaines villes d’Israël. Le pays pointe d’ailleurs désormais au 55e rang du Global Gender Gap Index, publié par le Forum économique mondial, qui mesure les différentiels femmes-hommes. L’Etat hébreu se retrouve dorénavant derrière la Mongolie, le Kirghizistan et la Namibie.

Quiconque arrive à Jérusalem par la gare routière est frappé par le côté ultra-religieux de la ville. Les hommes arborent de grands manteaux noirs, de grands chapeaux, les femmes, toutes en jupes, ont les cheveux voilés ou encore recouverts par une perruque. Ici la foi religieuse envahit complètement l’espace public.

Dans le centre de la ville, la pression se fait plus discrète mais pour autant, les écolières arborent toutes des jupes et des chemisiers amples, les étudiantes portent des manches longues, les jeans se font discrets… Simple respect de codes religieux très stricts, certes, mais pas seulement.

Les femmes rendues invisibles

Il faut dire qu’à Jérusalem, les communautés ultra-religieuses, autrefois cantonnées au quartier isolationniste et ultra-conservateur de Mea-Shearim, ne cessent de s’agrandir. Le développement est tel que ces mouvances sont représentées par un adjoint au maire et que les codes prônés par ces communautés ont largement dépassé les quartiers traditionnels.

Ainsi, alors que la ville compte près de 800 000 habitants, les panneaux publicitaires sont rares. Et pour cause, les visages des mannequins, principalement des femmes, sont tagués, les yeux recouverts de feutres noirs, les pancartes déchirées… Du vandalisme systématique qui a entraîné une autocensure des annonceurs.

Plus inquiétant encore, sur certaines lignes des transports publics, les bus sont divisés en deux zones de manière officieuse : l’avant est réservé aux hommes, les femmes et les enfants s’assoient à l’arrière. Et toutes celles qui refusent de se plier à ce chantage sexiste risquent bien plus que de simples remarques…

Le 28 décembre dernier, une jeune militaire a été menacée et violentée par des « hommes en noir » parce qu’elle refusait de s’asseoir au fond. « Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive, confie-t-elle au journal Haaretz. J’ai même déjà été jetée dehors une fois que le bus était juste arrivé à mon arrêt. »

Plus tôt cet automne, c’est au sein de l’armée que les femmes avaient été victimes de discrimination. Interdites de chanter et de danser sur scène pour ne pas heurter les militaires les plus religieux, les femmes ont également dû faire bande à part lors de cérémonies religieuses.

L’exemple de Bet Shemesh

Cette petite ville, située entre Jérusalem et Tel-Aviv fait face depuis plus de six mois à une guerre virulente opposant la communauté à majorité orthodoxe à celle des ultra-orthodoxes, les Haredi (les « craignant-Dieu »). La pression exercée par cette frange de la population est telle que les femmes n’ont pas le droit d’emprunter certains trottoirs. Ils ont également arrêté la construction d’un centre commercial ou encore d’une route. Les chantiers sont à l’abandon.

Aujourd’hui, les ultra-orthodoxes saccagent les écoles, perturbent les cours et radicalisent les écoles religieuses. Dernier exemple en date : un groupe de parents d’élèves a voulu interdire aux pères d’assister aux spectacles de fin d’année de leurs petites filles.

C’est le lynchage d’une jeune adolescente, au début de l’automne, qui a mobilisé les parents contre cette radicalisation. Elève d’une école religieuse, elle a été frappée et molestée par une bande d’ « hommes en noir ». Elle ne doit son salut qu’au secours de voisins qui l’ont tirée d’affaire. Motif de l’agression : sa tenue n’était pas assez « modeste », comprenez, dans le langage orthodoxe, elle ne couvrait pas assez son corps.

Ces faits ont pris une nouvelle ampleur avec le témoignage fin décembre, sur la chaîne privée, Aroutz 2, d’une petite fille de 8 ans. Naama Margolis refuse d’aller à l’école à pied par peur des représailles. Elle s’est fait régulièrement cracher dessus et insulter. Là encore, sa tenue est remise en question. Pourtant élevée dans une famille orthodoxe américaine, la jeune élève semble bien loin des clichés de la lolita avec son pull à manches longues et sa longue jupe en jean.

Des « burqas juives » dans la rue

Cette folie de la « modestie » des femmes va même parfois plus loin. Dernière mode en date : la « burqa juive ». Légèrement différente de celle portée dans les pays musulmans, la burqa « ultra-orthodoxe » est composée d’une longue robe noire et d’un poncho recouvrant la tête, le visage, le cou et les épaules de la femme. Elle est apparue au sein d’un groupe sectaire de Bet Shemesh où même les petites filles son amenées à la porter. Aujourd’hui, même si la tenue est encore très décriée, il n’est plus rare de croiser des « dames en noir » dans les quartiers très conservateurs de Jérusalem.

Attention, pour autant, cette radicalisation n’est pas le refletde la société israélienne. Le pays est morcelé entre différentes cultures et traditions. Sur la côte, à Tel-Aviv ou Eilat, la réalité n’est pas la même. Ici, le tourisme et la culture occidentale dictent le quotidien. Qui plus est, Israël est une démocratie et prône l’égalité des sexes. De nombreuses affaires sont ainsi présentées devant la justice. Régulièrement des « hommes en noir » sont condamnés pour des cas de harcèlement.

La société civile s’est quand à elle, emparée du débat. Elle tente de répondre œil pour œil, dent pour dent à l’arbitraire des « men in black ». Les militaires sont exclues des cérémonies religieuses et ne peuvent plus chanter sur scène, alors des concerts sont organisés en plein Jérusalem. Les femmes sont exclues de l’avant des bus. Conséquence, des militants envahissent les lignes qui desservent les quartiers religieux. Aucune femme sur les publicités. Des centaines de posters de femmes sont alors accrochés aux balcons. Les femmes de Bet Shemesh ne sont pas assez « modestes » pour partager la rue avec les hommes. Un flash-mob géant réunissant 250 activistes, laïques ou religieuses, est aussitôt organisé dans les rues du quartier.

Le problème est d’une telle ampleur que lorsque Tanya Rosenblit, une jeune étudiante de 28 ans, refuse de quitter son siège à l’avant de son bus, une ligne traditionnellement réservée aux religieux, on l’appelle la nouvelle Rosa Parks. Effarant quand on sait que le combat mené par l’Américaine contre la ségrégation raciale, était quand même d’une toute autre ampleur et surtout qu’il a eu lieu en 1955.

Coraline Salvoch
[www.egalite-infos.fr]
s
3 novembre 2012 22:54
Pourquoi ils nous haïssent ? perplexe
n
4 novembre 2012 00:13
Citation
coldman a écrit:
tiens, j'ai trouvé ça. mais à quoi ça avance de parler d'israel à chaque fois? c'est ton metre étalon? c'est un peu ridicule comme reflexe. .....


Condition de la femme en Israël

De sérieux progrès à faire -

Israël n’est pas à un paradoxe près. Celui de la position de la femme dans la société israélienne illustre une fois de plus l’ambiguïté de la situation.

Israël est à la fois un pays ultramoderne dans lequel les femmes sont totalement émancipées, mais c’est également un pays aux prises avec des traditions machistes et une société basée sur la religion patriarcale. Du coup, les mouvements féministes israéliens n’ont pas fini de militer… Le mouvement Massorti les soutiens à fond et agit pour qu’enfin la place de la femme dans la société israélienne soit véritablement à l’égal de celle des hommes.

Au moment de la signature de la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), Israël a fait des réserves sur trois des articles principaux ! Cette démarche ne démontre pas forcément une mauvaise volonté de la part du gouvernement mais révèle plutôt la difficulté de se libérer du poids des traditions.

Ainsi, malgré la création d’un poste de conseiller du premier ministre chargé de la condition de la femme et de sa promotion, malgré la mise en place de programmes d’informations complets en ce qui concerne la violence à l’égard des femmes et l’égalité en matière d’emploi, malgré le niveau d’éducation reconnu élevé de la majorité des israéliennes, les formes de discrimination qu’elles subissent sont encore nombreuses. En fait, aucune loi fondamentale ne consacre le principe d’égalité ni n’interdit la discrimination. Nous pouvons noter également l’absence de plan global visant à garantir l’application de la convention. Ainsi, les idées traditionnelles concernant le rôle et le statut de la femme dans la société israélienne perpétuent les comportements négatifs à leur égard.

Des cas rapportés de mariages forcés, le nombre encore élevé de cas de violence familiale, de crimes d’honneur font toujours l’actualité de la vie quotidienne des israéliennes. Le manque de crédit alloué par le gouvernement pour essayer d’enrailler ces comportements violents limite considérablement l’assistance psychologique et médicale que les femmes devraient recevoir à la suite des agressions dont elles sont victimes. Ainsi, le nombre de refuges pour femmes battues ou violées est considéré comme trop insuffisant pour pourvoir porter secours et réconfort à toutes celles qui sont abusées. Sans doute est-ce dû à cette attitude traditionnelle qui consiste à être moins attentif à la santé des femmes qu’à celle des hommes !

La condition des femmes en Israël reste bien préoccupante sur bien des aspects et notamment en ce qui concerne le nombre encore important d’inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail, dans le traitement des salaires ou dans le mariage. Ainsi, une femme qui demande le divorce, à cause de la violence qu’elle subit par son mari, n’est pas sûre d’être écoutée et soutenue dans sa démarche par la cour rabbinique qui souvent rejette sa demande et favorise l’homme. D’autant plus que les cas de violence rapportés sont en dessous de la réalité car ce sujet est tabou dans la société israélienne et bon nombre de femmes ne parlent pas de leurs souffrances par honte d’être rejetées par la famille ou montrées du doigt par le voisinage…

Ainsi le dilemme est grand dans l’esprit des femmes israéliennes mais aussi dans celui de la société car, comble de la tradition, une croyance très répandue en Israël véhicule cette affirmation qu’un homme juif est " passif " et ne peut être capable d’aucune violence à l’égard de son épouse…

La condition de la femme en Israël n’est pas des plus tragiques compte tenu de sa position géographique, de sa tradition culturelle et religieuse. Cependant elle demeure encore préoccupante dans bien des domaines. Souhaitons que la société israélienne, encore à tendance patriarcale, enclenche sincèrement et profondément un processus de paix avec les femmes qui constituent le noyau de son évolution !

Et à quoi sa t'avance de t'acharner sur l'Islam à chaque fois?c'est ridicule aussi comme réflexe voilà,mais je te remercie tout de méme d'avoir pris la peine de répondre à ma demande et je remercie @salmones de l'avoir compléter....
c
4 novembre 2012 02:20
mais je ne m'acharne sur rien. je publie un article lu sur courrier international.
j'ai de l'empathie pour ce genre de femmes courageuses qui osent dire ce qu'elles pensent dans un univers machiste parmi les plus durs au monde.
s
4 novembre 2012 10:04
Citation
coldman a écrit:
mais je ne m'acharne sur rien. je publie un article lu sur courrier international.
j'ai de l'empathie pour ce genre de femmes courageuses qui osent dire ce qu'elles pensent dans un univers machiste parmi les plus durs au monde.

Le problème, c'est que tes publications sont toujours orientées.
Sinon, qu'est-ce que tu penses de la burqa juive ?
Perso, je savais même pas que ça existait, je dois peut-être te remercier winking smiley
c
4 novembre 2012 10:10
je connais pas et je n'en ai pas vu. mais si ça existe, c'est tout autant condamnable que la burqa afghane. pourquoi vous me gonflez avec les juifs constamment? Are you crazy
c'est une maladie........
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook